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Un James Bond moderne remonte la piste d’un trafic de drogue (James Bond 2015, #1-6).
Je suis assez étonné des critiques précédentes qui ne reconnaissent pas leur James Bond dans cette histoire. Au contraire, on retrouve bien chez Warren Ellis tous les ingrédients d’un James Bond : un espion en costume-cravate, une intrigue simpliste, des méchants caricaturaux (ici adeptes du transhumanisme), les collègues habituels (Moneypenny, Q, M, la CIA), un peu d’infiltration, beaucoup d’action, la cigarette, l’alcool, une légère touche d’humour et de séduction et le flegme anglais.
Certes, James Bond ne combat plus les Russes ou les Nord-Coréens mais on n’est plus dans les années 60 ! Certes, il n’est plus entouré de gadgets ou de grosses voitures mais, à l’instar des derniers films, il doit se contenter du classique Walther (et encore, quand on le lui laisse). Et certes, il n’est plus macho ou misogyne mais les mentalités évoluent et heureusement James Bond évolue également.
Bref, on est ici beaucoup plus proche du personnage incarné par Daniel Craig que celui de Pierce Brosnan. Et c’est tant mieux. Finalement, mes seuls reproches iront à cet aspect inutilement gore avec lequel sont traités les – trop nombreux – meurtres et la faiblesse du scénario (le méchant n‘est rien de plus qu’un dealer).
Quant au dessin de Jason Masters, il est très bon quoiqu’un peu lisse. Et n’oublions pas qu’il s’agit d’un comics et non d’une BD franco-belge au dessin généralement plus artisanal où l’on reconnait la patte de l’auteur.
Un deuxième Deluxe regroupant deux nouvelles mini-séries d’une franchise qui s’enfonce dans la médiocrité (Ultimate Comics: Avengers 3 2010, #1-6 et Ultimate Comics: New Ultimates 2010, #1-5).
Daredevil, Hulk et Captain America sont mordus par des vampires, ils se transforment alors en vampires et cherchent à leur tour à mordre et transformer tout le monde en vampires. Voilà, tout est dit, l’histoire se limite aux verbes mordre et tuer. C’est en tous cas ce que Mark Millar a retenu de l’univers des vampires. On a probablement ici l’un de ses pires scénarii et Steve Dillon nous rend la lecture encore plus pénible avec son style d’une époque révolue, ses trop grandes cases, son manque de détails, ses mâchoires carrées... Comment a-t-on pu passer de "The Ultimates" à ça ?
La dernière mini-série met en scène les Vengeurs contre tous les autres super-héros d’Asgard (Walkyrie, Zarda, Amora, Thor, Héla, Loki). Et c’est encore une fois mauvais. Pour justifier la rencontre d’univers aussi différents, il aurait fallu un scénario subtil mais Jeph Loeb ne nous propose ici qu’un affrontement lourdingue du début à la fin accompagné de dialogues et de voix off d’une grande pauvreté. Quant à Frank Cho, il est certes appliqué mais son dessin manque terriblement de personnalité et il semble faire une fixation sur les poitrines et les fesses de ses personnages féminins...
Après The Ultimates, saisons 1, 2 et 3, puis le crossover Ultimatum, Mark Millar revient scénariser de nouvelles aventures toujours plus brutales pour ses Vengeurs (Ultimate Comics: Avengers 2009, #1-6 et Ultimate Comics: Avengers 2 2010, #1-6).
La première mini-série débute par une bien curieuse révélation : Crâne rouge est le fils de Captain America ! On est dans l’univers Ultimate donc on peut accepter de lire n’importer quoi, mais alors avec un tel postula pourquoi ne pas avoir abordé la relation père-fils et s’être contenté de l’habituel affrontement ? Car il n’y a vraiment rien de plus à dire de cette mini-série : Nick Fury et le frère d’Iron Man montent un escadron secret de Vengeurs (Œil de faucon, War Machine, la Guêpe rouge, Hulk "intello" et la nouvelle Veuve noire), traquent Captain America dans Paris et les voilà déjà arrivés au combat final.
En résumé, le scénario est ordinaire et la violence gratuite omniprésente (et contrairement à beaucoup de comics qui jouent d’une violence de façade, ici les meurtres de masse sont bien réels) ; seul bon point : le dessin de Carlos Pacheco.
Dans la deuxième mini-série, l’équipe évolue à la marge (Œil de faucon, la nouvelle Veuve noire, War Machine, Tyrone Cash et le Punisher déguisé en Captain America) mais le scénario reste famélique. C’est au tour de Ghost Rider d’être recherché et c’est à peu près tout. Pourquoi fallait-il spécifiquement monter cette équipe – composée pour rappel d’une grosse brute antipathique et d’un assassin sans foi ni loi – pour le traquer ? On ne le saura pas et le scénariste ne le sait sans doute pas non plus, il ne scénarise qu’un bon gros défouloir après tout. Reste Leinil Francis Yu qui rend la lecture supportable.
Le pitch de l’event de l’été 2014 ? Uatu, le Gardien, a été assassiné, les super-héros – unis pour une fois – mènent alors l’enquête (Point One 2012, #1 et Original Sin 2014, #0-8).
Malgré la présence au casting de nombreux super-héros et une histoire qui tourne autour d’une entité cosmique, le scénario de Jason Aaron parvient à rester à taille humaine et n’abuse pas des scènes d’action. Débutant comme une enquête, l’histoire change cependant de direction à mi-parcours pour s’intéresser de près au rôle de Nick Fury et se terminer par le – classique mais rapide – affrontement final. Il s’agit finalement d’une histoire interne aux super-héros, on s’intéresse en effet assez peu à leurs adversaires (des adversaires de seconde zone à vrai dire) ou à leurs motivations.
Aussi, les questions morales sont à peine évoquées ; il aurait pourtant été l’occasion de développer la notion de péché ou de justifier de rester spectateur face à une catastrophe. Mais c’est un comics, pas un essai de philosophie. Deux autres bémols à noter : des équipes incongrues auxquelles on ne croit pas un seul instant (Dr Strange et le Punisher / Moon Knight, Gamora et le Soldat de l’hiver) et l’obligation de lire les ties-in dans le second Deluxe ("Hulk / Iron Man / Thor") pour découvrir quelques-uns de ces fameux péchés originels.
Enfin, de par le niveau de détail, le découpage et le dynamisme, le dessin de Mike Deodato Jr. et les couleurs de Frank Martin sont magnifiques et, à l’œuvre sur tous les numéros, ils participent grandement à la note globale.
Suite et fin dans ce cinquième Deluxe de la trame principale autour des personnages d’Aleksander Lukin et de Crâne rouge débutée il y a maintenant une quarantaine de numéros (Captain America 2005, #37-48).
Au programme : un petit peu de politique – 2008 étant une année électorale aux Etats-Unis –, le retour du Captain America des années 50 et Crâne rouge qui croit toujours dur comme fer en son plan malgré ses innombrables ratés. Au final, une résolution simpliste, bien aidée par la décision incompréhensible du Dr. Faustus, mais pour l’essentiel tournée vers l’action et surtout sans conséquence durable pour aucun des personnages. Bucky Barnes est devenu le nouveau Captain America et c’est tout ce qu’il y a à retenir de cette première moitié du run d’Ed Brubaker.
La transition est assurée via une histoire d’espionnage touchant au passé de Bucky Barnes. S’il est plaisant de changer un peu de thème, le scénario conserve les travers habituels du comics de super-héros : beaucoup trop d’action pour trop peu de développement psychologique, le petit méchant – ici un Français amateur de savate – vite remplacé par le grand méchant – ici l’Homme sans visage – et des alliés qui arrivent évidemment toujours au bon moment. Rien de bien mémorable donc.
A souligner tout de même au dessin, un excellent Jackson "Butch" Guice en soutien de Steve Epting sur ces derniers épisodes.
Ce quatrième Deluxe commence au terme de l’event Civil War. Alors qu’il se rend à son procès, Captain America est abattu et tout le monde part à la recherche du coupable (Captain America 2005, #25-36).
Le Soldat de l’hiver, la Veuve noire, le Faucon, Sharon Carter, Iron Man et le S.H.I.E.L.D., chacun fonce vers un objectif qui change très, voire trop, régulièrement, l’histoire avance à toute allure et personne ne prend vraiment le temps de réfléchir. La mort de Captain America en viendrait presque à passer au second plan... Au final, beaucoup d’action et de retournements de situation mais peu de psychologie (une ébauche avec la relation Sharon Carter / Dr. Faustus) et le sentiment que le scénario est en roue libre.
Ce n’est pas déplaisant pour autant, c’est rythmé, très efficace, on est bien dans le haut du panier du comics de superhéros mais il manque un cadre. Le plan diabolique de Crâne rouge qui devait mettre à genoux l’Amérique part dans tous les sens (manipuler Sharon Carter, retourner le Soldat de l’hiver, lever une armée, semer le chaos à Washington, massacrer à tout-va, ébranler l’économie américaine). Et bien qu’il aille grosso modo d’échec en échec – nos superhéros arrivant souvent à temps –, il conserve cet imperturbable sourire malicieux.
Bref, on aimerait comprendre où Ed Brubaker veut en venir ou, a minima, sentir une cohérence d’ensemble. Parce qu’au-delà du cas de Bucky dont on a bien compris qu’il était son chouchou, s’il y a bien une cohérence, elle est pour l’instant encore et toujours assurée par le génial duo Steve Epting / Mike Perkins.
Après une trentaine d’épisodes passés la plupart du temps à se battre contre diverses menaces, les élèves découvrent enfin dans ce quatrième Deluxe leurs salles de classe (Wolverine and the X-Men 2011, #30-35, Annual #1, #38-42).
Dans la première histoire, Kade Kilgore et son Club des damnés nous font découvrir l’Académie des damnées, le pendant pour jeunes super-vilains de l’école Jean Grey. Enseignements, devoirs, punitions, tensions entre élèves et professeurs, on lit enfin une histoire en rapport avec le milieu scolaire qui manquait jusqu’à présent. Bien sûr, Wolverine et les autres X-Men débarquent pour le quota habituel de castagne mais il est plutôt plaisant de voir évoluer ces personnages dans cet environnement.
Puis, après un Annual #1 saturé d’action consacré à Kid Gladiator, la vie reprend à l’école Jean Grey : deux nouveaux élèves intègrent l’école tandis que le S.H.I.E.L.D. se méfie de celle-ci. Mis à part Wolverine et Cyclope qui partent chasser des Sentinelles (les suites de la Bataille de l’atome), l’histoire se déroule une nouvelle fois dans les murs de l’école et c’est très bien ainsi. Pour finir, Crapaud, le concierge, fait ses valises d’une assez belle manière et les élèves reçoivent leur diplôme.
Voilà, c’en est finit de la première saison à l’école Jean Grey ; pour au final conclure sur un sentiment mitigé car, si la fin réussit à revenir aux fondamentaux – la jeunesse et l’école –, trop souvent Jason Aaron aura eu recourt aux scènes d’action pour combler un scénario bien maigre.
Sans surprise, ce n’est toujours pas dans ce troisième Deluxe que nos jeunes mutants vont passer du temps en classe, il est tellement plus enrichissement – et vendeur ? – de continuer à se bagarrer (Wolverine and the X-Men 2011, #19-29)...
Dans la première histoire, les élèves affrontent leurs professeurs ensorcelés par Frankenstein et la sorcière Calcabrina. Tout ce cirque – au propre comme au figuré – pour mettre la main sur un élève, une idée grotesque amenée sans dramaturgie et au final un retour à la case départ. Tout juste y a-t-il à retenir les trop rares séquences relatives à la vie de l’école (notamment le recrutement d’un nouveau professeur) et le début de la constitution d’une équipe par le Club des damnés.
Après un intermède amoureux plutôt réussi, Wolverine emmène ses élèves en classe verte en Terre sauvage. Si l’on fait abstraction des habituels affrontements (contre des dinosaures, des cow-boys, des robots et des hommes préhistoriques, tout cela à la fois), cette seconde histoire est également très réussie. On y découvre Cabot, le frère de Wolverine, un nouveau personnage très travaillé, assez attachant et de plus joliment illustré par Ramón Pérez notamment sur les magnifiques flash-back façon aquarelle. Et pour pimenter le tout, le Club des damnés continue son recrutement au sein même des élèves de l’école.
En conclusion, une série qui alterne en le bon et le mauvais.
Dans ce troisième Deluxe, on suit en parallèle les équipes Captain America & Sharon Carter, Crossbones & Sin et Aleksander Lukin / Crâne rouge. Et Bucky Barnes, alias le Soldat de l’hiver, n’est jamais bien loin (Captain America 2005, #15-24).
Dans la première intrigue, tout le monde se cherche jusqu’au rendez-vous londonien pour une bonne grosse bagarre finale. Bien que ce soit très plaisant à suivre, l’histoire n’avance que très peu. On perd un temps fou avec des superhéros de seconde zone (les anglais Union Jack et Spitfire ou le néonazi Master Man) et, même lorsque le méchant est défait, son plan se poursuit comme si de rien n’était...
Dans la seconde intrigue, il est question du Soldat de l’hiver et du S.H.I.E.L.D., de Fatalis et de l’Hydra mais on suit plus spécifiquement Sharon Carter, la nouvelle ex-copine de Captain America, dont la relation était jusqu’alors évoquée par petites touches. Le tout dans un contexte pré-Civil War.
Aux épisodes de la série régulière, s’ajoutent deux numéros spéciaux : une mission entre Captain America et Bucky où ce dernier rencontrera l’amour (Captain America: 65th Anniversary Special 2006, #1) et le premier Noël de Bucky depuis son retour dans le monde moderne (Winter Soldier: Winter Kills 2007 #1). Une manière de continuer à développer un personnage qui sera amené à jouer un grand rôle dans la série.
Côté dessin, Steve Epting est désormais assisté de Mike Perkins – dans des styles si proches qu’il est difficile de les distinguer – et ils sont tout bonnement géniaux.
Dans ce deuxième Deluxe, la série Captain America repart d’un numéro 1, il s’agit en effet des débuts du run d’Ed Brubaker sur le personnage (Captain America 2005, #1-9 et #11-14).
L’histoire débute avec la découverte d’un nouvel adversaire, le général Aleksander Lukin, un Russe nostalgique de l’U.R.S.S. Mais, bien qu’il soit présent tout du long des deux intrigues dévoilées ici – et du run en général –, il n’en est pas moins un antagoniste sans charisme. D’où la présence, par bribes pour commencer, de Crâne rouge, l’éternel ennemi de Captain America.
Au-delà de cette histoire fort peu originale d’un méchant qui désire contrôler le monde, c’est surtout l’occasion d’entendre à nouveau parler de Bucky Barnes, le frère d’armes de Steve Rogers. Avec plusieurs séquences de flash-back et de souvenirs à différentes périodes de l’Histoire, un récit personnel bien développé et une présence au cœur du run de Brubaker, c’est un personnage très travaillé. Il était d’ailleurs assez intéressant de le retrouver en 2014 lors de la sortie du film "Captain America 2 : Le soldat de l'hiver".
Le ton général de la série est beaucoup plus mature qu’à l’accoutumée. Ainsi, les personnages sont essentiellement des types avec des flingues et non des superhéros (Nick Fury et le S.H.I.E.L.D., Crossbones et Sin, A.I.M. et l’escadron MODOC, ou encore le Soldat de l’hiver), les interventions d’autres superhéros sont alors ponctuelles, l’histoire est étroitement liée à la guerre, on y plaisante peu et les morts sont nombreuses.
Par ailleurs, le dessin participe grandement à ce sentiment. Steve Epting et Michael Lark, dont les styles sont très proches, ont un dessin très encré procurant une ambiance sombre en parfaite harmonie avec le ton du scénario. Et, si les nombreuses séquences de nuit participent évidement à cet effet, les séquences de jour n’ont sont pas moins noires.
Ici, tous les épisodes sont des ties-in à l’event de l’été 2012 "Avengers vs. X-Men" ; il est donc impératif de lire les deux en parallèle ou, plus simplement, d’abord de lire l’event puis les dix épisodes de ce deuxième Deluxe au risque de ne rien y comprendre (Wolverine and the X-Men 2011, #9-18).
En résumé, les Avengers et les X-Men se divisent et s’affrontent quant au rôle supposé du Phénix alors que celui-ci est de retour et vise Hope Summers, une élève de l’école de Wolverine. Les premiers ties-in liés à Hope Summers sont donc intéressants (jusqu’au numéro 12 en fait) mais tout le reste devient anecdotique. Il y a peu d’intérêt à voir évoluer durant des épisodes entiers Warbird, Kitty Pryde & Colossus, Broo ou Kade Kilgore au sein de l’event. Tout juste y a-t-il un mince intérêt à voir les réactions de l’ensemble des élèves ; et encore, on passe sans cesse du coq à l’âne.
Côté dessin, Chris Bachalo est toujours très bon et Nick Bradshaw toujours très propre mais il lui manque encore de la personnalité. A noter, un épisode 17 absolument nullissime, le pire de ce que peut faire l’industrie du comics en matière de fill-in : consacrée à un personnage sans intérêt jusqu’alors – Doop, l’assistant d’éducation de l’école –, l’histoire est banale et médiocrement dessinée par Mike Allred.
Wolverine ouvre à son tour une école pour jeunes surdoués, l’école Jean Grey. Bien qu’ils passent tous finalement bien peu de temps en classe, le scénario de Jason Aaron commence franchement bien ; il se poursuit malheureusement en un grand n’importe quoi (Wolverine and the X-Men 2011, #1-8).
Ce premier Deluxe commence ainsi de manière traditionnelle par la présentation de l’école, de son étrange programme scolaire, de ses très jeunes – et très agaçants – mutants et de la nouvelle menace : le très jeune Kade Kilgore et son Club des damnés. C’est fun, ultra rythmé, bourré d’action et Chris Bachalo est très bon.
Par contre, la suite... Pendant que Starblood et des Broods (des insectes-extraterrestres) attaquent l’école, les élèves partent combattre des mini-Broods (donc des mini-insectes-extraterrestres) qui grouillent... dans le ventre de Kitty Pryde, leur directrice. Une idiotie prétexte à un grand défouloir sans le moindre intérêt pour la suite de l’histoire. Désolant. D’autant plus qu’il s’agit d’épisodes dessinés par des auteurs certes appliqués tel Nick Bradshaw mais à qui il manque un style identifiable à l’instar de Bachalo.
Heureusement ce dernier revient pour un dernier épisode voyant le retour du Club des damnés et un combat dans l’espace entre le Fauve et Dents-de-sabre.
Un premier Deluxe autour de Captain America réunissant deux grandes intrigues écrites après les attentats du 11 septembre 2001 par John Ney Rieber et Chuck Austen (Captain America 2002, #1-11). Il était évident que cet événement allait avoir un impact sur le personnage, sa série principale est ainsi relaunchée en avril 2002 avec un ton plus patriotique.
La première intrigue débute avec Steve Rogers au milieu des ruines du World Trade Center, digressant laborieusement sur les valeurs de l’Amérique. S’agissant d’une œuvre de fiction, il n’est jamais explicitement dit qu’il combattra le terrorisme islamiste mais son adversaire s’appelle Al-Tariq, ses sbires portent le turban et la rhétorique religieuse est marquée. Cependant, au-delà du prêchi-prêcha moraliste, l’histoire aborde des thématiques plus complexes tel que l’amalgame avec les musulmans, la vente d’armes par les Etats-Unis, le parallèle avec le nazisme ou les impératifs de la "sécurité nationale". Sans rentrer dans le détail évidemment – il ne s’agit que d’un comics –, l’histoire est plus intelligente et moins naïve qu’attendu et se trouve de plus magnifiquement illustrée par John Cassaday.
La seconde intrigue se raccroche à l’histoire des indiens d’Amérique ; ici il n’est plus question de valeurs ou de symboles, on assiste à un bête affrontement entre Captain America et Barricade puis Inali Redpath avec en prime un final super-héroïque. A noter tout de même que le S.H.I.E.L.D. et Nick Fury sont bien écrits. Quant au dessin, il est d’abord assuré par Trevor Hairsine – dans un style mainstream mais pour le coup adapté à l’histoire – puis par Jae Lee – dans son style si particulier qu’il demande un petit temps d’adaptation étant donné la différence d’avec le dessinateur précédent.
En ce qui concerne l’édition, la suite n’est pas publiée en Deluxe (elle l’est en partie au format 100%) ; Panini saute ainsi une vingtaine d’épisodes pour aller directement au run d’Ed Brubaker.
Dans ce quatrième Deluxe, c’est Brian M. Bendis qui reprend la série à la suite de Mark Millar (Ultimate X-Men 2001, #34-45). Ce dernier ayant clôturé toutes les intrigues qu’il avait initié dans les trois premiers tomes, Bendis arrive en terrain neutre et imagine donc une menace inédite qui vise en particulier Wolverine. Traqué par des mercenaires de feu Arme X, Logan trouve le renfort de Spider-Man et de Daredevil, deux personnages sur lesquels Bendis a précédemment officié. Une histoire simple, linéaire et urbaine mais aussi une transition réussit qui fait rentrer Wolverine au bercail.
Les X-Men reviennent véritablement en tant qu’équipe dans la seconde intrigue. Et celle-ci est brillante, elle mêle la sphère privée (les sentiments des uns et des autres), apporte quelques mouvements dans l’équipe (un nouveau mutant arrive tandis qu’un autre s’en va) et, pour une fois, reste bassement "humaine" (du complot, de la politique et toujours l’image publique des mutants). A noter tout particulièrement, l’épisode #41, intimiste, peu bavard et poignant.
Côté dessin, c’est David Finch tout du long et c’est tout simplement magnifique. Il y a juste ce petit défaut habituel chez Finch sur ses visages qui se ressemblent un peu tous. En conclusion du duo Bendis et Finch : 12 épisodes séduisants et c’est malheureusement déjà fini.
Ce troisième Deluxe est paradoxal : on y passe les trois-quarts du temps à voir des mutants bêtement s’affronter et pourtant au final on en ressort avec une plutôt bonne impression.
Ainsi, dans un premier temps, nous avons droit à un affrontement croisé entre les Ultimates – également scénarisés par Mark Millar – et les X-Men (Ultimate War 2003, #1-4). Malheureusement, il n’y a rien à retenir de tout cela, il ne s’agit que d’un crossover défouloir destiné à faire la démonstration des pouvoirs et capacités des membres des deux équipes. Au final, un match nul évidemment ; tout au plus Magnéto et le professeur X se recroisent-ils, le premier ayant repris le dessus sur le second.
Dans un second temps, Magnéto met en place son plan et nous débite sa logorrhée génocidaire à longueur de pages (Ultimate X-Men 2001, #26-33). Sa menace prend de telles proportions qu’elle en devient ridicule, même le final est bien vite expédié.
Le plus intéressant dans cette histoire est sans doute l’intrigue secondaire autour de Cyclope ; parti en mission en Terre Sauvage avec Wolverine, il n’en revient pas et il est plaisant de découvrir par petites touches ce qu’il lui est arrivé jusqu’à la séquence émotion finale. Bien sûr, il s’agit de psychologie digne d’un comics de super-héros – c’est-à-dire très sommaire – mais elle est sympathique à lire au milieu du fatras général. Surtout, elle conclue de manière positive le run de Mark Millar, à l’instar du dernier échange entre Magnéto et le professeur X qui laisse entrevoir un espoir.
Quant au dessin, Chris Bachalo a ma préférence vis-à-vis d’Adam Kubert bien qu’ils aient tous deux le même style ; et l’on a même droit à un épisode de David Finch en guise de mise en bouche pour la suite des Ultimate X-Men.
Un quatrième Deluxe qui continue la publication des à-côtés de Civil War. Des intrigues secondaires qui développent certains aspects de la mini-série principale jusqu’à en être parfois franchement accessoires, comme c’est le cas ici (Civil War: Front Line 2006, #1-11).
On commence avec une enquête de Ben Urich et d’une collègue également journaliste. Après quelques tâtonnements, un peu d’hostilité de la part du Daily Bugle et un brin d’action, arrive enfin le scoop "qui risque de bouleverser le pays comme jamais" (dixit Urich lui-même) : Iron Man aurait utilisé l’incident de Stamford pour se faire construire une prison... Donc le mec est un génie milliardaire mais il s’intéresse à l’immobilier pénitentiaire ? Ridicule. Fort heureusement nos deux valeureux journalistes ne publient pas leur enquête.
Vient ensuite une histoire autour du cas de Speedball, le surhumain membre des New Warriors et rescapé de l’incident de Stamford. Tout le monde l’accuse d’être responsable des 600 et quelques morts alors qu’il est juste coupable d’aimer la téléréalité... Et puis il faudrait dire au scénariste que de nos jours il existe d’autres formes de pénitence que la mortification.
Et on conclue avec l’accrochage entre les Atlantes et le Bouffon vert, une histoire secondaire de l’histoire secondaire précédente, sans intérêt.
Pour peu que l’on apprécie Ben Urich, la première partie de ce quatrième Deluxe vaut la peine d’être lue (bien qu’il y aurait eu mieux à faire avec le Daily Bugle, étant donné son lien avec Spider-Man, un personnage central à Civil War). Tout le reste est oubliable.
En introduction de ce troisième Deluxe, une rencontre entre Iron Man et Captain America, une respiration au milieu du vacarme de leur affrontement ; et, bien que chacun se quitte en campant sur ses positions, elle permet de nuancer quelque peu l’animosité affichée dans la mini-série.
Puis, viennent quatre épisodes tirés de la série régulière de Captain America (Captain America 2005, #22-25). Pendant que Steve Rogers est aux prises avec Tony Stark, ses amis et ennemis habituels ne chôment pas. On retrouve ainsi le S.H.I.E.L.D., Nick Fury, Sharon Carter, Bucky et le Faucon d’un côté et Red Skull, Fatalis et l’Hydra de l’autre dans une intrigue qu’Ed Brubaker parvient brillamment à rattacher à Civil War et qui aura les conséquences que l’on devine dans le titre de ce T3... A noter sur ces épisodes, un superbe dessin de Mike Perkins qui montre que le comics de super-héros peut adopter une tonalité sombre lorsque le propos l’exige.
Suit un épisode intimiste où l’excellent duo Brian M. Bendis / Alex Maleev se reforme une énième fois (Civil War: The Confession 2007, #1). Un épisode qui dépeint un Iron Man sensible et quasiment contraint de participer au projet gouvernemental et achève de lui apporter – lui qui était jusqu’alors le "méchant" de l’histoire – une teinte beaucoup plus nuancée. Et son face-à-face avec un Captain America derrière les barreaux questionne sur le réel vainqueur de cette guerre.
Enfin, on suit au cours de cinq épisodes illustrés par cinq dessinateurs différents (dont les très bons Leinil Yu et David Finch) les réactions diverses de plusieurs super-héros face à la mort de Captain America (Fallen Son: The Death of Captain America 2007, #1-5). De bons épilogues à Civil War pour conclure le meilleur des trois Deluxe parus simultanément en 2008.
Après un concentré d’action sur les deux premières histoires de ces nouveaux X-Men, ce deuxième Deluxe débute bien plus posément (Ultimate X-Men 2001, #13-25). Le professeur X disserte sur les relations humains-mutants, les X-Men s’attachent à réaliser de bonnes actions, Colossus exprime ses doutes quant à sa condition de mutant, on découvre le terrible fils de Charles Xavier, le tout saupoudré d’un brin de tendresse. Des aspects relationnels qui manquaient jusqu’alors et ne permettaient pas de voir les X-Men comme une famille.
La seconde moitié est plus décousue, les séquences s’enchainent sans véritable fil conducteur : ainsi, une nouvelle recrue arrive à l’Institut Xavier tandis que les parents d’Iceberg veulent lui intenter un procès, Jean Grey revoit les visions du Phénix alors que Sebastian Shaw réveille le Club des Damnés et le Fauve drague en ligne provoquant le retour de Magneto. Un deuxième Deluxe qui se conclue par un épisode fill-in autour de Gambit et Hammerhead.
Pour résumer, un tome qui développe la personnalité des personnages et de l’équipe en général à défaut de faire avancer l’histoire. A noter, un épisode #23 croustillant mais malheureusement dessiné par Kaare Andrews dans un style proche de l’illustration pour la jeunesse, bien loin du registre des autres épisodes.
La ligne Ultimate de Mark Millar devait rajeunir le lectorat des séries Marvel et lui en faciliter l’accès en se détachant de dizaines d’années de continuité scénaristique. Elle constitue aussi un lien avec l’univers cinématographique de Marvel ; là où la série "Ultimates" a inspiré le film Avengers, la série "Ultimate X-Men" s’est à l’inverse inspirée du premier film X-Men de Bryan Singer sorti en 2000. Du moins en ce qui concerne le look et la personnalité des mutants.
S’agissant d’une série qui devait s’adresser à de nouveaux lecteurs, la première intrigue de ce premier Deluxe se contente de poser les bases (Ultimate X-Men 2001, #1-12) : recomposer une équipe de X-Men (Cyclope et sa confrérie, Tornade, Colossus, le Fauve, Marvel Girl, Wolverine et le petit nouveau Iceberg), identifier les antagonistes principaux (Magneto, les Sentinelles et le colonel Wraith) et surtout produire un scénario sans finesse (détruire ou ne pas détruire l’humanité...).
La seconde histoire n’est guère plus subtile ; il est question d’unir les mutants bons et méchants autour du projet Arme X du colonel Wraith, un prétexte à beaucoup de castagne en définitive. Wolverine y est le personnage le plus approfondi, les autres mutants en sont réduits à faire de la figuration sans trop de développement psychologique.
Et côté dessin, c’est ce que l’industrie du comics fait de plus mainstream ; Adam et Andy Kubert font du très bon travail (et il faut souligner les couvertures d’Adam Kubert et de Richard Isanove) mais leur dessin manque terriblement de personnalité. Quant au physique de leurs personnages, on ne sort jamais du registre de l’athlète et de la bimbo.
Comme tout crossover, Civil War se dote d’une mini-série dédiée mais vient également impacter les séries régulières d’un bon nombre de super-héros. Dans ce deuxième Deluxe, ce sont Spider-Man et Wolverine qui sont à l’honneur.
En ce qui concerne Spider-Man (The Amazing Spider-Man 1963, #532-538), on re-voit sa décision d’intégrer le camp des partisans du recensement, davantage motivée par son amitié envers Iron Man que par une réelle conviction. Ses doutes sont bien exprimés et son revirement n’est sera que plus naturel après qu’il eut à participer à des arrestations de super-héros et qu’il eut découvert la prison 42 et son business. Deux éléments viennent cependant ternir cette histoire. D’une part, sa crainte beaucoup trop appuyée quant à la sécurité de Mary Jane et de tante May ; s’il est classique chez Spider-Man d’avoir peur pour ses proches, ici le scénario surjoue de ce trait de caractère et à raison en définitive... D’autre part, le dessin de Ron Garney : du comics mainstream sans caractère.
En ce qui concerne Wolverine (Wolverine 2003, #42-48), une fois que l’on s’est habitué au style manga et aux formes anguleuses du dessin d’Humberto Ramos, on se plait à suivre Logan dans une nouvelle quête de vengeance. Alors que celui-ci ne fait qu’une brève apparition dans l’intrigue principale de Civil War et n’y joue aucun rôle, le lien est établit par la recherche de Nitro, le surhumain à l’origine de la catastrophe de Stamford. Comme d’habitude, Wolverine ne fait pas dans la dentelle et justifie sans nuance toutes les brutalités envers Nitro, les Atlantes et Damage Control. A noter, un très bel épisode #48 où il est question de l’âme et des résurrections de Wolverine.
Probablement l’event le plus connu de l’univers Marvel, que ce soit des amateurs de comics depuis 2006 mais désormais au-delà depuis le film Captain America 3 : Civil War sorti dix ans plus tard. Le pitch de Mark Millar est simple et efficace : après une catastrophe qui marque l’opinion, le congrès américain exige des surhumains qu’ils s’enregistrent. Ceux-ci se divisent alors entre partisans et opposants au recensement et finissent par s’affronter.
Il n’y a rien de bien original dans les affrontements de super-héros, c’est même un ingrédient de base du comics, mais, sur ce sujet, il y aurait eu bien mieux à faire qu’un bête affrontement physique. En effet, les différents super-héros avancent ici leur opinion sans jamais les développer et, à peine sont-ils en désaccord, qu’il leur faut montrer les muscles. Venant d’un pays où l’immixtion du gouvernement dans les libertés individuelles est ardemment combattu, il y aurait eu matière à développer le combat idéologique et politique qui n’est ici que survolé. Par ailleurs, pour une guerre "civile", la population en est réduite à la mère d’une victime – évidemment peu objective sur le sujet – et à une poignée de citoyens qui précipitent à eux-seuls la fin de l’histoire...
Mais il y a tout de même de bons points à distribuer : la constitution d‘équipes cohérentes qui évitent à Civil War de se résumer à un affrontement entre Iron Man et Captain America ; le revirement de Spider-Man ; le cas des Thunderbolts et du Punisher ; et la prison 42, ersatz de Guantánamo pour super-héros.
En ce qui concerne la partie graphique, le dessin de Steve McNiven est très propre ; en revanche, la colorisation le dessert en abusant des reflets de lumière sur les visages et les costumes. Enfin, ce premier Deluxe est complété par cinq épisodes approfondissant les situations individuelles du Faucon, de Luke Cage, de Spider-Woman, de Sentry et d’un employé d’Iron Man (avec un très bon Jim Cheung sur ce dernier numéro). Pas indispensables mais pas inintéressants non plus, du développement plus posé de personnages de second rang que la mini-série principale ne permet pas (New Avengers 2005, #21-25).
Dans ce deuxième volume, les équipes constituées précédemment poursuivent en parallèle leurs investigations dans ce qui devient une intrigue à tiroirs. Ainsi, Gordon, Falcone et Cobblepot sont à Blackgate pour le fil rouge autour du grand banditisme ; Batwing et Corrigan sont dans les bas-fonds de Gotham pour un trop long volet surnaturel ; Batman, le flic Bard et Killer Croc sont dans les égouts ; Batgirl, Red Hood et Batwoman sont au Brésil ; en enfin Harper Row et Tim Drake sont à Tokyo.
Puis, à la manière d’une série télé, une grosse révélation relance l’intrigue. Mais surtout elle la recentre sur ses fondamentaux : une histoire avec Batman, avec des ennemis historiques et à Gotham. Il faut dire que l’on commençait à sauter un peu rapidement entre les différentes scènes / équipes / adversaires. Quant à la révélation du #21, il n’était pas nécessaire d’être le plus grand détective du monde pour la sentir venir, quand c’est trop beau pour être vrai... ; même Batman gâche nous un peu la surprise avec ses suspicions. Enfin, on termine ce T2 par un grand classique, amener le chaos à Gotham pour souder la Bat-Family dans l’adversité.
Côté dessin, on découvre de nouveaux auteurs et on retrouve certains de ceux ayant déjà officiés sur le T1 tels Fabok, Nguyen, Clarke et Simeoni qui reviennent pour deux épisodes ou plus, il y a donc moins d’hétérogénéité et par conséquent la cohérence de l’ensemble en est renforcée.
Batman Eternal est une série hebdomadaire de 52 numéros pilotée par Scott Snyder et James Tynion IV – des habitués des aventures de Batman depuis le dernier relaunch – et lancée à l’occasion du 75e anniversaire de la naissance du Chevalier noir.
S’agissant d’une série anniversaire, il faut célébrer bruyamment et non faire dans l’originalité ou la subtilité. Et en ce sens, l’exercice est réussi : le point de départ est fort captivant, l’intrigue progresse pas à pas et sert de fil rouge tout au long de la série, une série qui lorgne d’ailleurs davantage vers Detective Comics que vers Batman. Mais il ne faudrait pas s’y tromper, il ne s’agit en définitive que d’un prétexte pour faire défiler et s’affronter en solo ou en équipe tous les personnages du Batverse. Certains vont jouer un rôle de premier plan tandis que d’autres ne sont clairement présents que pour le caméo dans des intrigues secondaires.
On suit ainsi Batman et toute la Bat-Family dans une enquête visant à découvrir la machination tentaculaire à l’origine d’une bavure du commissaire Gordon. Pour ce T1, on a surtout affaire à une guerre des gangs voyant s’affronter Carmine Falcone alias le Romain à Oswald Cobblepot alias le Pingouin. S’y ajoutent les éléments habituels de l’univers – flics loyaux et ripoux, journalistes, équipes B, jeunes héros et même un brin de surnaturel – et enfin on devine une menace plus grande restant à développer. Classique mais efficace.
Concernant la partie graphique, qui dit série hebdomadaire dit plusieurs dessinateurs. Et avec quasiment autant de dessinateurs que d’épisodes, on y trouve donc le meilleur (tel Jason Fabok, sur les trois premiers numéros) comme le pire (Ian Bertram). L’alternance entre dessinateurs est une pratique habituelle dans le comics et, si elle est renforcée sur cette série, il faut souligner malgré tout une grande cohérence de styles.
Après qu’Hulk et Thor aient été écartés des Vengeurs, c’est au tour du reste des super-héros d’entrer en scène dans ce troisième Deluxe non sans quelques surprises mais aussi une bonne dose de violence gratuite et peu commune chez les super-héros. Il y a manifestement quelque chose qui cloche dans leur équipe et rapidement Loki et les "Libérateurs" sortent du bois pour une gigantesque bataille qui durera jusqu’au terme de cette seconde saison des Ultimates (Ultimates 2 2005, #7-13).
Disant agir en représailles à l’interventionnisme américain – une justification en lien avec le propos latent développé jusqu’alors –, ces Libérateurs ne sont malheureusement que des antagonistes bien peu originaux des Vengeurs (la Dynamo pourpre vs. Iron Man, l’Abomination vs. Hulk, Perun vs. Thor, Abdul Al-Rahman vs. Captain America, Hurricane vs. Vif-argent et Swarm vs. la Guêpe). Il eut été plus intelligent, mais peut-être moins vendeur auprès des amateurs de comics, d’imaginer une menace plus subtile et en lien avec la diplomatie des Etats-Unis post 11-septembre. D’autant plus qu’à tous ces super-héros et super-vilains, s’ajoutent encore les super-soldats européens, les surhumains bons et méchants, les Rocket Men, les Giant Men, les robots du Dr. Pym, les Quatre Fantastiques et Spider-Man, le bestiaire d’Asgard et les Vikings...
Si Bryan Hitch reste au top (avec notamment une impressionnante planche en huit volets), Mark Millar termine cette seconde saison par du grand n’importe quoi, un scénario qui se résume à une stupide mêlée doublé d’une véritable overdose super-héroïque. Et les séquences émotion conclusives pour Iron Man et Captain America ne suffisent pas à sauver l’histoire.
Dans ce deuxième Deluxe (Ultimates 2 2005, #1-6), on retrouve les Ultimates dans la continuité de leur première série. Ainsi, Bruce Banner est jugé pour le massacre qu’il a commis précédemment en tant que Hulk, les médias continuent de s’interroger sur la pertinence du maintien d’une équipe de super-héros et, surtout, le thème déjà évoqué de l’interventionnisme américain revient au premier plan avec Captain America en Irak puis encore ailleurs au Moyen-Orient ou Thor en manifestant "pacifiste".
Du côté des nouveautés, sont introduits des super-soldats européens, les surhumains réservistes et les "Defenders", sorte de super-héros sans super-pouvoirs auxquels Hank Pym, alias Ant-Man, ex-Giant Man, tente de se raccrocher. Une multiplication à outrance des super-héros en quelque sorte ; pas les meilleures idées de Mark Millar mais heureusement il ne s’agit que d’intrigues mineures. En ce qui concerne la partie graphique, Bryan Hitch est toujours très appliqué et aurait mérité un encrage plus relâché et une colorisation moins mainstream.
Pour finir, un gros bémol en ce qui concerne l’édition. D’une part, contrairement au T1 qui proposait l’intégralité des treize épisodes de la première saison des Ultimates, ce T2 n’en propose que la moitié et il faut se reporter au T3 pour lire la suite. D’autre part, par compensation, Panini a jugé bon d’inclure en fin d’ouvrage trois épisodes sans lien avec l’histoire que nous venons de lire (Ultimate Marvel Team-Up 2001, #2-3 et #14) ; soit une soixantaine de pages de bagarres diverses dessinées dans un style cartoony, du pur remplissage.
Avec les Ultimates, Mark Millar et Bryan Hitch modernisent les Vengeurs. En s’affranchissant de la continuité, cette première série (Ultimates 2002, #1-13) offre un très bon point d’entrée dans l’univers Marvel : les super-héros traditionnels se voient attribuer de nouvelles personnalités moins manichéennes, évoquent des thèmes plus adultes et sociétaux qu’à l’accoutumée et évoluent dans le monde contemporain d’alors (l’administration Bush, la guerre contre le terrorisme et son coût faramineux).
Ainsi, l’équipe se renouvelle : Nick Fury est fourbe et devient noir (sous les traits de Samuel L. Jackson, celui-ci interprétera d’ailleurs le personnage au cinéma quelques années plus tard), Iron Man est séducteur, blagueur et alcoolique, Hulk est une brute meurtrière à tendance cannibale et Thor est dépeint en altermondialiste ; seul Captain America reste le patriote un peu vieux jeu qu’il a toujours été. Se greffent également à l’équipe Hank Pym alias Giant Man, Jan Pym alias la Guêpe et, plus en retrait, la Veuve noire, Œil de faucon, la Sorcière rouge et Vif-argent.
La première moitié de la série est de loin la plus intéressante à lire. L’équipe est introduite pas-à-pas sans qu’aucune connaissance préalable de l’univers Marvel ne soit nécessaire et on y découvre un Bruce Banner – déçu par l’échec de son programme de recherche sur le sérum du super-soldat, jaloux de la réussite des Pym et touché par son éloignement d’avec Betty Ross – qui redevient Hulk et commet un massacre dans le but de mettre en service les Ultimates alors désœuvrés. Un membre des Vengeurs comme première menace constituait une très bonne idée. Puis, une dispute du couple Pym permet de traiter du thème de la violence conjugale et de la réponse complexe à y apporter (violence, compassion, amour à redécouvrir). Cependant, la seconde histoire ne brille pas par sa subtilité et, en éludant quelques péripéties, se résume à une grosse bagarre entre les Vengeurs et des extraterrestres mi-Chitauris mi-nazis.
Tant par la modernité du scénario de Mark Millar que par le dessin très, voire trop, soigné et détaillé de Bryan Hitch, ce premier Deluxe consacré aux Ultimates constitue une très bonne série de super-héros. Toutefois, elle n’est pas sans défauts : la caractérisation se montre simpliste (Captain America est un militariste et Hulk un bourrin), les thèmes sociétaux – tels que la violence conjugale ou l’interventionnisme – sont survolés et, au final, entre Hulk, Giant Man et les extraterrestres, la moitié du bouquin est consacré aux affrontements.
Voici le quatrième – et volumineux – dernier Deluxe terminant le run de Brian M. Bendis, un Deluxe qui aura longuement été attendu par les fans de Daredevil ; trois histoires s’y succèdent, étonnamment sans véritable lien entre elles.
Dans la première (Daredevil 1998, #66-70), on suit l’ascension et la chute d’Alexander Bont, le Caïd avant Wilson Fisk, et de Melvin Potter alias le Gladiateur. Alex Maleev imprime un style graphique original pour rendre compte des trois époques auxquelles l’histoire fait référence (en noir et blanc, en colorisation Benday et dans son style habituel) mais le photo-réalisme commence à devenir perturbant lors des gros plans sur les visages.
Dans la deuxième histoire (#71-75), Daredevil est en retrait et il est question de religion – un aspect de sa personnalité rarement mis en avant –, de magie noire et surtout de la parole des victimes autour d’un quasi huis-clos. Une histoire à plusieurs voix plus intime, assez éloignée du rythme effréné auquel Brian M. Bendis nous avait habitué et dans laquelle Alex Maleev et son coloriste s’essaient à un style plus épuré encore plus photo-réaliste pour les nombreuses séquences de flash-back.
Dans la troisième histoire (#76-81), le thème sous-jacent à l’ensemble du run de Brian M. Bendis, à savoir la confirmation de l’identité secrète de Daredevil, est remis sur le devant de la scène. Le Caïd propose un marché au FBI : une preuve de cette identité secrète contre sa libération ; le FBI, qui enquête sur Daredevil pour entrave à la justice, accepte et une chasse à l’homme s’engage alors pour le retrouver.
Comme toute bonne conclusion, on assiste à une débauche d’action et à l’intervention de nombreux super-héros et super-vilains. Malgré quelques aspects intéressants tels que le courage de Milla Donovan ou voir Matt Murdock sur le banc des accusés, il s’agit d’une conclusion bien peu subtile. Brian M. Bendis aura mené le run le plus abouti de l’époque contemporaine sur Daredevil, bien aidé d’Alex Maleev dans une représentation adulte d’Hell’s Kitchen. A Ed Brubaker désormais, dans quatre autres Deluxe, de sortir Daredevil du trou.
Ce troisième Deluxe zappe l’histoire "Daredevil : Echo" de David Mack recueilli à part ; toutefois les intrigues entamées précédemment se poursuivent sans que l’on n’observe de rupture scénaristique ou temporelle.
Ainsi, on suit en parallèle la prise de pouvoir de Daredevil sur Hell’s Kitchen après qu’il ait défait le Caïd puis son combat contre les Yakuzas et enfin sa convalescence en forme de dépression amoureuse (Daredevil 1998, #56-60). Puis, dans une deuxième histoire, se mêlent à nouveau une intrigue personnelle – l’abattement de Matt Murdock consécutif à la demande de divorce de son épouse, Milla Donovan – et une histoire super-héroïque entièrement consacrée à la Veuve noire, par ailleurs une ex de Murdock, poursuivie par le gouvernement et Billy Russo alias Jigsaw (#61-64). Pour ne pas changer, c’est encore le volet intime plus que les pirouettes costumées qui fait le sel de cette lecture.
Comme souvent dans les comics, afin de laisser le dessinateur attitré souffler un peu, des épisodes fill-in sont insérés de-ci de-là, sans grande réussite généralement. Le dernier épisode de ce T3 en est un bon exemple (#65). On y retrouve successivement Spider-Man, Captain America, le Punisher et Dr Strange apportant un éclairage sans grand intérêt de leur relation avec Daredevil durant la mauvaise passe qu’il traverse ; épisode qui plus est dessiné par différents auteurs dans des styles différents voire opposés à celui d’Alex Maleev.
En ouverture de ce deuxième Deluxe, alors que l’on attendait le procès de Daredevil contre le journal qui a révélé son identité, le "procès du siècle" est finalement celui d’Hector Ayala, alias le Tigre blanc, accusé du meurtre d’un policier (Daredevil 1998, #38-40). Défendu par Matt Murdock, c’est évidemment l’occasion pour lui de faire un parallèle entre sa propre situation et celle de l’accusé et, pour le lecteur, de voir l’alter ego de Daredevil à l’œuvre au tribunal.
Après cet intermède en guise de gros fill-in, le rythme de l’intrigue principale s’accélère (#41-45) : Matt Murdock rencontre Milla Donovan, offrant à cette occasion de belles séquences plus personnelles, mais, dans le même temps, Leland Owsley alias le Hibou veut profiter de l’absence du Caïd pour lancer une nouvelle drogue mutante. Dans une seconde histoire, ce dernier revient finalement à Hell’s Kitchen et entreprend, avec l’aide de Typhoid Mary et de Bullseye de reprendre le contrôle (#46-50).
Mais, plus que ce déchainement de violence, c’est l’évolution de la relation Murdock-Donovan qui constitue l’intérêt de ce T2. En effet, Brian M. Bendis assure là une transition sensible de la situation amoureuse d’un Murdock toujours hanté par les disparitions de Karen Page et d’Elektra. La partie graphique par Alex Maleev est toujours excellente ; quoiqu’un gros bémol puisse être apporté aux contributions cartoonesques d’autres dessinateurs sur le #50 lors du combat entre Daredevil et le Caïd (hommage / anniversaire ?).
Un run monumental. Ce premier Deluxe constitue les débuts de Brian M. Bendis sur Daredevil, si l’on excepte bien sûr "Daredevil : Cauchemar" avec David Mack recueilli à part. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a pleinement saisi la nature du personnage et de son univers. Daredevil évolue dans un environnement urbain, sombre et violent, les interactions avec les autres super-héros sont limitées, ses amis sont de simples citoyens et ses ennemis des mafieux, sa qualité d’avocat n’est pas oubliée et enfin sa psychologie est bien cernée (introspectif, hésitant et obsédé par ses chagrins d’amour).
L’histoire débute par la mise hors-jeu du meilleur ennemi de Daredevil, Wilson Fisk alias le Caïd, par un jeune mafieux ambitieux qui souhaite également éliminer le justicier (Daredevil 1998, #26-31). Faute d’y être parvenu par la violence, il expose son identité secrète. Dans une seconde histoire (#32-37), Matt Murdock voit donc sa double vie basculer non sans une certaine complicité du FBI et des journalistes. Heureusement, Natasha Romanoff alias la Veuve noire et Elektra Natchios sont de retour, ou plutôt se contentent pour l’instant d’un caméo...
Ce T1 consacré au run de Brian M. Bendis est une entrée en matière idéale pour découvrir le personnage. S’y cumulent un rappel des bases du personnage, un nouveau statu quo et, surtout, un duo scénariste / dessinateur à leur meilleur et, chose rare, immuable sur une cinquantaine de numéros. La partie graphique est assurée par Alex Maleev dans un style très photo-réaliste mais pas figé et sombre à souhait (tant en raison des nombreuses scènes de nuit – régulièrement pluvieuses – que des bords de planche noirs) ; à noter en particulier, quelques jolies séquences muettes.
Il ne se passe pas un épisode sans que Daredevil ne prenne des coups, mais celui-ci s’en remet évidemment à chaque fois. Pour l’occasion, Brian M. Bendis et David Mack imaginent un dernier combat contre Bullseye dont Daredevil ne sortirait pas vivant.
Le cœur de l’histoire ne réside toutefois pas dans ce combat et cette mort – violente mais banale – mais dans l’enquête menée par Ben Urich, l’ami journaliste de Matt Murdock, en réaction à un mot prononcé par Daredevil dans son dernier souffle ("Mapone"). Si Urich est un personnage de second plan, toujours présent à ses côtés mais jamais réellement mis en avant, il tient ici une mini-série qui lui est complètement dédiée.
Mais cette enquête est une caricature de comics : tout l’entourage de Daredevil défile (Nick Fury, Milla Donovan, Elektra, Mary Tiphoïde, Echo, Bullseye, le Punisher, le Gladiateur, le Hibou, l’Homme pourpre, la Main et les ninjas, sans compter ceux dont les noms ne sont que cités) et, s’il n’y avait pas que huit épisodes, d’autres auraient sûrement suivis pour encore un peu plus rallonger la sauce. Le seul élément d’intérêt est de découvrir, avec nostalgie, la fin de carrière de tous ces personnages.
Brian M. Bendis revient écrire une histoire de Daredevil mais est très loin du niveau de son génial run (en plus de l’abus de figuration, Murdock l’avocat est complètement oublié par exemple). La partie graphique est essentiellement assurée par Klaus Janson dans un style qui convient bien à l’univers de Daredevil (quoique toutes les planches soient en pleine page sans bordure). Il est aidé par David Mack, Alex Maleev et Bill Sienkiewicz qu’il est plaisant de retrouver sur quelques tableaux bien que cela renforce l’idée qu’il s’agit plus pour tous ces auteurs de réaliser un hommage qu’une histoire destinée à faire date.
Quatrième et dernier Deluxe dédié au run d’Ed Brubaker. Ou plutôt faudrait-il l’appeler mini-Deluxe car il ne contient que cinq épisodes (Daredevil 1998, #116-119 et #500) alors qu’il aurait suffit à Panini d’inclure les sept épisodes suivants par Andy Diggle pour obtenir un vrai Deluxe et par la même occasion faire le lien avec Shadowland...
L’unique histoire donc voit le retour à Hell’s Kitchen de Wilson Fisk alias le Caïd et de Leland Owsley alias le Hibou. Pour le reste, on retrouve les mêmes protagonistes jouant la même partition que précédemment, Daredevil tient encore moins son rôle d’avocat, ses amis au civil sont dépassés par les événements et la fin est abracadabrantesque.
Après une quarantaine d’épisodes, dont trois-quarts franchement bons, il était temps qu’Ed Brubaker quitte le titre.
Ce troisième Deluxe s’ouvre par la rencontre entre Daredevil et Carlos LaMuerto alias la Tarentule noire (Daredevil: Blood of the Tarantula #1). Un épisode banal mais malgré tout inclus ici car scénarisé par Ed Brubaker, et de surcroît mal positionné car on ne retrouvera ce héros de seconde zone que dans la deuxième moitié du livre.
Bien que Matt Murdock soit avocat et que ses aventures regorgent d’artifices juridiques, il n’avait pas encore été dépeint sous son jour professionnel par Ed Brubaker. La première histoire vient donc corriger cela en invitant Daredevil à défendre un condamné à mort (Daredevil 1998, #107-110). Mais, plus que cette histoire de mafia/FBI un peu grossière, c’est la mise en avant de Dakota North, la détective du cabinet de Murdock qui est à souligner. La seconde histoire voit apparaître un adversaire inédit pour Daredevil en la personne de Lady Bullseye (#111-115) mais se résume à une mêlée de super-héros (Iron Fist, la Tarentule noire, le Tigre blanc, la Main et ses innombrables ninjas). Ainsi, encore une fois, c’est la sous-intrigue avec Dakota North qui rend la lecture intéressante.
Si la partie graphique, toujours majoritairement assurée par Michael Lark aidé d’un très bon Clay Mann, est excellente, le scénario baisse lentement en qualité ; Daredevil n’est jamais aussi bon que lorsqu’il est Matt Murdock et les pirouettes costumées tendent désormais à prendre le dessus.
Matt Murdock a retrouvé son épouse, son étude et ses escapades nocturnes, bref sa vie d’auparavant. Ce retour à la normale aurait pu être l’occasion pour Ed Brubaker de repartir pour de nouvelles aventures sur une base saine, pourtant il choisit de remettre en selle Daredevil en lui rappelant l’héritage de Brian M. Bendis.
Après une introduction tout en sensibilité (Daredevil 1998, #94), Daredevil fait face dans une première histoire à un vieil ennemi, Melvin Potter alias le Gladiateur, qu’il a déjà affronté lors du run précédent (#95-99). Puis, dans une seconde histoire vient immédiatement le tour de Larry Cranston alias Mister Fear (#100-105). Ces deux confrontations sont d’un très grand classicisme – Daredevil cherche à comprendre, se trompe, affronte des sous-fifres puis enfin le vrai méchant –, et n’offrent que peu d’intérêt aux intrigues. En revanche, leurs répercussions sur Milla Donovan, l’épouse de Murdock, et, dans une moindre mesure, sur Lily Lucca, une femme rencontrée lors de son récent périple en Europe, constituent l’enjeu principal de deuxième Deluxe.
La partie graphique est majoritairement assurée par Michael Lark, toujours très efficace dans le registre du polar noir, tant au cœur de l’action que dans les scènes plus posées. Un bémol toutefois pour finir, avec ce dernier épisode fill-in (#106) d’un intérêt nul si ce n’est d’offrir un rôle de figuration à Ben Urich, l’ami journaliste de Daredevil.
Avec Ed Brubaker, on retrouve Matt Murdock dans la situation exacte où Brian M. Bendis l'avait laissé lors de la conclusion de son run, c'est-à-dire en prison et avec une identité secrète en passe d’être révélée. Le programme de Daredevil dans ce premier Deluxe est donc simple : sortir de prison et retrouver l’anonymat, non sans quelques péripéties au passage.
Deux histoires se succèdent ici. La première (Daredevil 1998, #82-87) est un huis-clos carcéral auquel Michael Lark procure une ambiance noire et inquiétante très fidèle à celle dépeinte par Alex Maleev lors du run précédent mais dans un style judicieusement moins photo-réaliste. Puis, après un intermède sur l’associé Foggy Nelson (#88), une seconde histoire (#89-93), par David Aja, voit Daredevil partir enquêter en Europe et se révèle comme une transition bienvenue et moins sombre tant par son propos que par son dessin.
D'une manière générale, le maître-mot de ce premier Deluxe est "continuité" : continuité du scénario comme du dessin toujours orientés polar noir et urbain à la suite du run de Brian M. Bendis, de l’état d’esprit de Murdock – introspectif, empli de doutes quant à sa mission et aux prises avec des personnages féminins bien caractérisés –, en passant par les habituelles acrobaties, l’esbroufe juridique et le défilé de personnages propre à tout comics de super-héros.