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Les avis de - Pulp_Sirius

Visualiser les 528 avis postés dans la bedetheque
    Pulp_Sirius Le 24/01/2023 à 00:39:45
    Soda - Tome 6 - Confession express

    Soda se fait donner une adresse par une personne sur le point de mourir qui l'envoie dévaler dans la ville à la recherche d'un poseur de bombe. L’attrape ici, c'est que Soda doit retourner voir sa mère à l'hôpital toutes les deux heures entre ses examens de santé pour ne pas qu'elle s'inquiète. C'est farfelu, certes, mais c'est dans l'esprit de la BD. Qui était cette mystérieuse personne et que cachait-elle? Dans la même lignée que les autres albums : sympathique.

    Pulp_Sirius Le 24/01/2023 à 00:31:13
    Soda - Tome 5 - Fureur chez les saints

    Pas mal; des méchants s'emparent d'un monastère et se font passer pour des moines. Soda doit y entrer en catimini. C'est Soda, mais ce n'est pas mon préféré.

    Pulp_Sirius Le 21/01/2023 à 02:00:06
    Le chevalier mécanique - Tome 1 - La table d'émeraude

    == Avis pour les 3 tomes ==

    Bien meilleur que prévu! Normalement, je reste toujours sceptique devant ces albums financés par le public. Mais l'histoire que nous avons ici est bien racontée, bien écrite, avec de nombreux personnages qui viennent étoffer le scénario.

    L'époque de Louis XIV ne m'intéresse généralement pas vraiment, mais une touche fantaisiste -- notamment avec un homme-automate et des tablettes d'émeraude censées pouvoir octroyer l'immortalité -- apporte un vent de fraîcheur à ce milieu souvent représenté. Divers complots se mettent en place, et la course aux tablettes est agréable à suivre.

    Le tome 2 contient quelques scènes qui m'ont paru inutiles, et le tome 3 m'a un peu déçu, notamment par rapport aux tablettes d'émeraude, justement, mais j'avoue que je n'avais pas du tout vu venir la fin!

    J'ai eu beaucoup de plaisir à lire la série! Malheureusement, aujourd'hui, Sandawe n'existe plus.

    Pulp_Sirius Le 20/01/2023 à 01:09:52

    Euh... ok? Quel gaspillage de 10 minutes de ma vie. Non seulement l'histoire est invraisemblable, elle est aussi peu originale! Le dévoilement, c'est du vu et du revu! Les dessins sont beaux, certes, mais ça ne rachète pas le reste! D'ailleurs, 90 % de l'album suit un homme courir en forêt.

    Pulp_Sirius Le 17/01/2023 à 00:47:20
    Lapinot (Les formidables aventures de) - Tome 8 - Vacances de printemps

    Et on repart à une autre époque! Cette fois, on se retrouve au 19e siècle, et nos personnages sont étrangement idiots et naïfs. L'histoire se focalise entièrement sur le sentiment amoureux.

    Véritable ode à l'amour et à l'eau de rose, on passe un beau moment de folie avec de belles métaphores et autres figures de style. Je trouve ce Lapinot étrangement assez différent des autres, peut-être parce que Frank Le Gall est au scénario, mais ce n'est pas plus mal!

    " Il me semble que les amarres de mon âme sont rompues et que mon cœur part à la dérive... "

    Pulp_Sirius Le 15/01/2023 à 15:24:23
    Adèle Blanc-Sec (Les Aventures Extraordinaires d') - Tome 6 - Le noyé à deux têtes

    Je ne sais pas pourquoi je m'entête à lire les Adèle Blanc-Sec.

    Cette série anarcho-nihiliste ne cherche qu'à se moquer de tout et de rien. Tardi écorche absolument tout, en passant par la police, par les statues qui ornent la place publique, par la guerre, par la France, par les politiciens, par ses lecteurs, et j'en passe.

    À la page 42, un drapeau français tombe sur Adèle. Elle dit ensuite : " J'étais prise dans les plis du drapeau... bleu, blanc, rouge : les couleurs de la France... Quelle sale impression!! Je ne souhaite ça à personne... est-ce qu'on m'a vue? Je suis morte de honte! "... !!

    D'ailleurs, quel est le rôle d'Adèle dans ces histoires? Elle n'est qu'une triste spectatrice des événements qui tournent autour d'elle. Elle ne fait absolument rien sinon relater les faits rocambolesques et sens dessus dessous qui se passent.

    J'arrête cette série ici. De toute façon, semblerait que la série est loin d'aller en s'améliorant à en juger par les notes des prochains tomes. Et surtout, pour préserver ma santé mentale, je dépose ce bouillon d'acerbité qui est plus préoccupé à perpétuer son propre bourbier de folie que par conter une histoire cohérente.

    Pulp_Sirius Le 11/01/2023 à 01:02:49
    Lapinot (Les formidables aventures de) - Tome 7 - Amour & Intérim

    Très bon album! Après le dernier qui m'avait déçu (Walter), celui-ci nous présente une histoire d'espionnage et de morale qui est très drôle! Jusqu'où iriez-vous pour un bon salaire et un bel appartement? On n'oublie pas le côté social, avec le rapprochement entre Lapinot et Nadia qui avance lentement mais sûrement!

    Pulp_Sirius Le 11/01/2023 à 00:49:12

    Super! Après avoir lu Mécanique céleste de Merwan, j'ai lu Fausse garde, une histoire pas mal plus vieille, mais que j'ai préférée! Les similitudes entre les deux albums sont très visibles, Merwan a un style bien particulier.

    D'abord, les comparaisons au manga sont évidentes. Quand on a des combats comme ça, difficile de ne pas voir l'influence de la BD japonaise. Par contre, à la grande différence de la plupart des shônen manga, le héros est très loin d'être parfait. Pire, il agit parfois même de façon exécrable. Mais tout cela ne le rend que plus humain. Je peux cependant comprendre pourquoi certains lecteurs ne s'attacheront pas au personnage principal.

    Les personnages de Merwan sont tous très expressifs. Souvent, on a l'impression que les réactions sont exagérées. En même temps, je trouve que les dialogues sont très réels. Merwan a un don pour écrire des dialogues qui sont plausibles. Ils sont également parfois très drôles -- la fibre humoristique de l'auteur se propage très bien à travers le récit et fait souvent mouche; j'avais eu le même sentiment en lisant Mécanique céleste.

    Je ne suis pas du tout d'accord avec ceux qui disent que les dessins sont fouillis ou que les combats sont rébarbatifs. Bien au contraire! Ils paraissent à l'inverse minutieusement dessinés!

    Une très belle surprise que cet album pour moi!

    Pulp_Sirius Le 07/01/2023 à 22:06:14

    Pour être loufoque, c'est loufoque! J'ai toujours aimé les mondes post-apocalyptiques, ce sont des univers qui me plaisent, pourvu que l'histoire soit bonne, évidemment.

    Ici, Merwan sort des sentiers battus. On n'est pas dans le sombre et le violent qui sont habituellement le propre des mondes dévastés, mais dans le léger, l'humoristique et le cocasse. En l'occasion, la Mécanique Céleste consiste à décider du sort des habitants par des matchs de... ballon-chasseur (ballon-prisonnier). Ehhhhh bien. Merwan sait que c'est complètement absurde. Ses personnages l’acquiescent eux-mêmes. Et donc les lecteurs aussi, forcément.

    Merwan est doué pour le mouvement. Les scènes d'action sont superbes. Il est aussi doué pour les répliques bien senties qui font sourire, parsemées un peu partout tout au long du récit. Malgré les 200 pages, l'histoire se lit très facilement, d'une traite.

    Y a-t-il donc un problème quelconque? Pas vraiment. Mais cette légèreté finit par se ressentir. C'est agréable, mais il manque d'attachement émotif. Il manque quelque chose qui surprend vraiment et qui ferait en sorte qu'on ait vraiment envie de relire l'histoire, une fois celle-ci lue.

    D'ailleurs, c'est moi ou les noms des membres de l'équipe de Fortuna font référence à d'autres choses? Si "Buren Lâgaan" ne fait pas référence à l'anime japonais Gurren Lagann...!! Je ne suis pas certain pour les autres, mais "Cavo Tartar", j'ai peine à croire que ça ne fait référence à rien!

    Sympathique. À découvrir.

    Pulp_Sirius Le 05/01/2023 à 00:27:53
    Soda - Tome 4 - Dieu est mort ce soir

    Moins bon que le dernier, selon moi. Un assassin à la recherche d'un billet de banque qui passe de main en main... Un paquet de personnages qui se retrouvent pris dans l'histoire à cause dudit billet. C'est pas mal, mais l'histoire est légèrement abracadabrante, même pour un Soda. On passe quand même un bon moment!

    Pulp_Sirius Le 05/01/2023 à 00:13:23
    Soda - Tome 3 - Tu ne buteras point

    Un excellent tome! ... Tome.. .tome... haha?

    Le meilleur des trois premiers! Cette histoire de vrai pasteur invité par la mère de notre faux pasteur est prenante! Beaucoup de bonnes idées, comme par exemple cette chapelle empruntée qui a comme paroissiens des prisonniers en transit...

    Ce qui me fascine toujours dans Soda, c'est à quel point j'imagine mal un éditeur vouloir publier une histoire comme ça aujourd'hui. On se moque de tout dans Soda, et les caricatures sont nombreuses...

    Pulp_Sirius Le 03/01/2023 à 03:32:00
    Conquêtes - Tome 9 - Sahondra

    Comme d'habitude, un album moralisateur avec des raccourcis logiques qui n'ont aucun sens. J'hésite à énumérer les sophismes, mais j'ai la flemme, tant pis. Pourtant, l'idée était bonne. L'album demeure tout de même meilleur que la plupart des albums de cette série soporifique, et l'histoire est plaisante et divertissante. Mais outre la prétention habituelle et les stéréotypes, la fin est trop convenue et certains aspects de l'histoire sont trop prévisibles. Correct.

    Pulp_Sirius Le 03/01/2023 à 03:10:52
    Colonisation - Tome 6 - Unité Shadow

    J'aime toujours autant! J'avais d'abord moins aimé à partir du tome 3 ce délaissement de la partie réalité virtuelle, mais je dois dire après ce sixième tome que l'histoire est toujours aussi passionnante à lire. Il y a beaucoup d'éléments en jeu et je trouve que ça donne une belle profondeur au récit! Et moi je dis plutôt que si la série est capable de demeurer aussi bien écrite, vivement la continuation de la série!

    Pulp_Sirius Le 31/12/2022 à 03:20:17
    L'impondérable - Tome 1 - L'énigme de Na

    == Avis pour les 3 tomes ==

    Bien meilleur que prévu! En voyant les "dessins" plutôt repoussants qui sont en fait des images générées par ordinateur, je m'attendais à un énorme navet! Je ne sais pas si c'était considéré comme innovateur au début des années 2000, mais ce style a mal vieilli et est largement dépassé, c'est certain.

    Mais, surprise! J'ai été agréablement surpris par cette histoire qui débute dans l'espace et se termine sur Saturne. Le premier tome est selon moi le meilleur, avec une I.A. qui cherche à éliminer des intrus qu'elle ne peut contrôler. L'intrigue est assez intéressante à suivre et avance vite, même si elle se termine de manière trop facile.

    Le deuxième tome nous amène sur Mercure à la recherche d'un livre de toutes les données de l'univers. Un peu plus étrange, avec une sorte de guerre de hackers où tout le monde veut s'emparer du livre.

    Finalement, le troisième tome nous amène sur Saturne, où des maîtres généticiens créent des formes de vie expérimentales, asservissent la population et cherchent à devenir des dieux. Une trame un peu plus classique.

    L'imagerie est particulière et tape-à-l’œil, même si les images de synthèse peuvent être déplaisantes, comme mentionné plus haut. Mais il y a une forme d'originalité dans le style et des couleurs assez dominantes. Le problème, pour moi, provient du personnage principal, l'Impodérable. Sorte de passe-droit scénaristique qui permet aux protagonistes de s'en sortir à chaque fois sans qu'on ne nous explique jamais vraiment l'origine de ses pouvoirs -- j'aurais aimé en savoir plus sur sa nature et ses origines.

    Autre détail : il y a beaucoup d'anglais dans le texte, ce que j'ai trouvé surprenant. Beaucoup plus que ce qu'on retrouve d'habitude dans la BD française. Ça ne m'a pas dérangé, mais ça pourrait en déranger certains.

    Quand même, j'ai apprécié la lecture de cette BD certes singulière, mais qui m'a semblé assez unique et intéressante à lire pour que je regrette que la série n'ait pas vu de suite.

    Pulp_Sirius Le 27/12/2022 à 01:17:38
    Orcs & Gobelins - Tome 17 - Azh'rr

    Très moyen! Scénario facile, humour classique & cliché, dialogues improbables, histoire prévisible... Pas fameux, pas fameux.

    Pulp_Sirius Le 21/12/2022 à 02:49:03
    Kairos - Tome 1 - 1/3

    == Avis pour les 3 tomes ==

    Franchement super!

    Les BDs jeunesse sont souvent difficiles à juger pour moi. Je dis jeunesse, mais Kairos tombe résolument dans la BD pour adolescents. Mais voilà, j'ai été très agréablement surpris par cette histoire d'Ulysse Malassagne!

    L'histoire est assez simple, mais elle avance rapidement et il n'y a aucun temps mort. On suit l'histoire d'un garçon humain qui part à la recherche de sa copine dans un monde de dragons. Et malgré cette simplicité, on nous réserve quand même quelques belles surprises. Les dialogues sont aussi plutôt bons. Chaque album se lit en environ dix minutes.

    D'ailleurs, les scènes d'action font tout de suite penser aux mangas et ils prennent une place assez importante dans le récit. Le dessin est très agréable et j'aime beaucoup le style, malgré quelques rares pages qui paraissent moins précises que d'autres.

    Par contre, je n'aime pas trop la petite leçon de morale qu'on nous balance à la fin du tome 3, même si foncièrement je ne suis pas en désaccord avec le propos. Je trouve juste que ça fait kitsch.

    Mais sinon, une excellente petite série à découvrir! Je suis désormais curieux de lire les autres œuvres de Malassagne.

    Pulp_Sirius Le 14/12/2022 à 04:15:20
    Adèle Blanc-Sec (Les Aventures Extraordinaires d') - Tome 5 - Le secret de la salamandre

    Abracadabrant, comme d'habitude. Tardi en profite pour critiquer de manière acerbe (encore plus que d'habitude) des pans de l'histoire et une partie de la société.

    Sinon, ce qui est surprenant dans cet album, c'est qu'il renvoie sans cesse à une autre BD de Tardi qui ne fait même pas partie de cette série! Ce qui nous amène au deuxième point étrange : Adèle Blanc-Sec n'apparaît pratiquement pas dans cet album!

    On aime, on n'aime pas... c'est du Tardi. Il ne faut pas trop réfléchir.

    Pulp_Sirius Le 10/12/2022 à 04:41:44

    C'est l'histoire d'un homme qui raconte n'importe quoi à ses interlocuteurs.

    Voilà.

    Je me suis rarement autant ennuyé en lisant une BD. Les différents styles de dessins utilisés pour les différentes fabulations du personnage sont intéressants, mais autrement je ne comprends pas les critiques dithyrambiques ici.

    Je vous jure, le baron lui-même est sorti de la BD et il ronflait tellement toutes ces histoires l'ennuyaient! Alors je lui ai jeté de l'eau à la figure et on a joué aux échecs ensemble. Je l'ai battu. Quand enfin je lui ai demandé de retourner dans sa BD pour que je puisse rendre le livre, il s'est mis à genoux et m'a supplié de le garder à ses côtés! Je me sentis si mal que j'ai pris ma baguette magique, j'ai appelé mon pote Harry Potter et ensemble on lui a jeté un sort qui en a fait un personnage réel! Il était si content que des ailes lui ont poussé sur les genoux et il s'est envolé dans le ciel. On ne l'a jamais revu... Mais on a entendu dire par la suite par un homme qui voyageait dans le temps qu'il s'était divisé en millier de versions miniatures de lui-même et qu'il s'était retrouvé dans des milliers de BD! Pauvre baron...

    Je vous en raconte une autre demain?

    Pulp_Sirius Le 08/12/2022 à 02:34:17

    Quand on comprend qu'Adèle Blanc-Sec n'est en fait qu'une succession d'événements tous plus farfelus les uns que les autres et que l'absurde est la pierre angulaire de la série, on peut sûrement en tirer une certaine satisfaction.

    Un des points positifs de ce quatrième tome est qu'il est plus facile à suivre que les précédents. Par contre, il renvoie toujours autant aux autres albums. Et l'histoire se termine sur une note finale, sans annoncer de suite. Était-ce censé être le dernier? On ne sait pas si Tardi aime vraiment ses personnages ou même ses lecteurs, puisqu'il semble aimer complexifier et alambiquer dans le but de confondre (Adèle elle-même ((donc l'auteur)) y fait référence dans cet album), et puis finalement on se dit que ça ne sert à rien de se casser la tête.

    Mais puisque la série continuera d'être publiée jusqu'à aujourd'hui, il faut croire que et l'auteur et les lecteurs auront pris un certain plaisir à partager ces aventures biscornues.

    Pulp_Sirius Le 07/12/2022 à 17:17:34

    Je fais écho à l'avis d'Erik67 ici. Les dessins sont très beaux, mais le scénario est incompréhensible. 1 étoile pour le dessin, -4 pour le reste.

    Pulp_Sirius Le 05/12/2022 à 00:28:41
    Reality show - Tome 4 - Reconquista channel

    == Avis pour les tomes 4 & 5 ==

    Affreux! Qu'est-ce qui s'est passé? Si j'avais passablement aimé les trois premiers tomes, les deux derniers sont franchement mauvais.

    Premièrement, dans le tome 4, je crois que Morvan avait envie de nous faire une leçon de morale. Musulmans contre chrétiens, intégristes contre extrémistes, bla bla bla. Morvan avait quelque chose sur le cœur et il a usé de sa plateforme (la BD) pour transmettre sa vision du monde et son opinion.

    Ensuite, dans le tome 5, notre magnat de Mediacop prévoit un complot abracadabrant qui est franchement ridicule. Il prédit chaque fait et geste d'acteurs qu'il met en jeu d'une façon tellement précise que c'est à mourir de rire.

    *SPOILERS!* Il se met à raconter comment (de façon complètement théorique!) son héroïne retrouvera son ancien amoureux, comment ensuite les deux groupes sociopolitiques vont se rencontrer à tel moment à tel endroit pour s’entre-tuer, et comment sa milice va déplacer le local de torture dans un autre local pour avoir accès à une fenêtre, et ensuite sa coqueluche arrivera sur la scène en même temps que son autre coqueluche, ce qui va sans doute causer une jalousie entre les deux hommes, mais ils finiront dans les bras l'un de l'autre, et ensuite le public va être en liesse et célébrer dans les rues, etc. Et enfin, celle qui est censée subventionner l'entreprise mais qui avait une toute petite once de morale finit par tomber amoureuse de son plan machiavélique et finalement s'en amourache! *FIN DES SPOILERS!*

    L'album consiste principalement en cette prédiction des événements qui vont supposément se produire grâce à notre méchant si bon pour tout planifier et manipuler! Ça n'a aucun sens!

    Pas étonnant que les deux derniers tomes soient les moins bien cotés de la série ici. Ça part vraiment en... quenouille!

    Pulp_Sirius Le 01/12/2022 à 03:35:35
    Nains - Tome 24 - Akab des Errants

    J'avais détesté, mais dé-tes-té le tome 19 de Nains. Une vraie comédie burlesque du genre oups je suis tombé sur un gobelin et je l'ai tué par accident hahaha. Pour moi, une tache dans l'univers Nains et de loin le pire tome de la série.

    Alors quand j'ai vu qu'Akab des Errants était la suite directe du tome 19, j'ai eu peur. En plus, Nicolas Jarry écrit en entrée de jeu : "Merci à David de m'avoir poussé encore une fois à sortir de ma zone de confort en créant cette troupe de bras-cassés..."

    Noooooonnnn. De grâce, M. Jarry, retournez dans votre zone de confort! On vous lit pour ce que vous maîtrisez, pas pour vos improvisations d'humour burlesque!

    Heureusement, ce tome est bien meilleur que le tome 19. Plutôt bon, même. Assez bon pour qu'on n'ait pas honte de l'avoir dans notre collection. Oui, il y a encore un humour du genre je-suis-en-colère-et-je-crie : "touche pas à ma sœur!!!11!!!!!!!!!!!!!!!111!!!!!!!!11!!!!!!!1 %?$&!!!!!$%?$%%?$!!!!!!%?&?!!!", ou encore des coups de panard dans les burnes haha, mais c'est moins marqué que la dernière fois (ou je m'y suis habitué, je ne sais pas...).

    Akab et sa joyeuse bande de lurons se retrouvent à fuir sur un bateau pirate et partent à la chasse au trésor tout en trucidant tous ceux qu'ils rencontrent. Ils se retrouveront dans une cité flottante et dans bien d'autres endroits dangereux encore. On ne s'ennuie pas! La violence est d'ailleurs particulièrement au rendez-vous -- beaucoup de décapitations! La fin de l'histoire ne déçoit pas non plus, contrairement au tome 23, par exemple.

    Il faut dire que le dessin de Jean-Paul Bordier est sublime et les couleurs de Vincent Powell aussi. Franchement, rien à redire! Super beau, super coloré, beaucoup d'alternance de pages blanches et noires, j'aime!

    Sinon, je ne sais pas où l'univers s'en va avec cette histoire d'humains qui vont exterminer toutes les autres races. Je sais qu'un jour les auteurs vont sûrement se lasser de cette série lucrative pour les éditions Soleil, alors ils ont besoin d'une porte de sortie, mais je ne suis pas sûr d'adhérer à la prémisse de base comme quoi les humains vont tuer tout le monde. C'est d'ailleurs assez cliché comme concept. On retourne dans l'univers de "Conquêtes" (à l'aide!). Mais bon, je digresse.

    Un bon album agréable à lire. Si ces personnages peuvent continuer d'évoluer dans le bon sens, je suis partant pour les revoir!

    Pulp_Sirius Le 23/11/2022 à 02:04:03
    Reality show - Tome 1 - On air

    == Avis pour le premier cycle, c'est-à-dire les trois premiers tomes ==

    Pour une histoire qui date du début des années 2000 sur les excès de la télé-réalité, avec en prime des meurtres et des enquêtes policières filmés par les caméras, ce n'est pas mal du tout! L'histoire réussit même à être plutôt originale malgré son côté un peu invraisemblable.

    Ce que je trouve ironique par contre, c'est que tout en critiquant les excès et les méthodes employées par les chaînes télé pour élargir toujours un peu plus leur "audimat", Morvan, dans le "making-of" au début du tome 1, avoue faire la même chose avec la BD pour y gagner un lectorat! Et dans les tomes 2 et 3, rien! Aucune page supplémentaire quelconque, le strict minimum, l'important était vraiment de vous accrocher avec le tome 1... Morvan parle aussi du méchant et dit : "Et lorsqu'on le montrera enfin, il faudra qu'il soit à la hauteur des attentes des lecteurs.". Mais lorsqu'on montre enfin le méchant dans le tome 3, il apparaît dans une toute petite case, comme si de rien n'était! Pas vraiment de grande révélation, pas de gros plan pour qu'on puisse l'apprécier! Étrange...

    Au moins, content de voir que l'interprète espagnol-français pour les auteurs, Anne G. Perrier, est mentionnée sous la deuxième couverture. Les traducteurs (et dans une moindre mesure, les interprètes) sont les grands oubliés de la littérature, leurs noms apparaissant toujours en tout petit dans les premières pages d'un livre, eux qui ont travaillé si fort pour réécrire un livre qui n'était pas écrit dans votre langue maternelle. Leurs noms devraient carrément être sur les couvertures.

    Pulp_Sirius Le 23/11/2022 à 00:23:08
    L'Île au poulailler - Tome 1 - Tome 1

    == Avis pour les deux tomes ==

    Une histoire de pirates graphiquement particulière. Le premier tome, affublé d'un bel éloge de Pierre Dubois en préface, est plutôt bon. Abordages, sabordages, mutineries -- c'est un cocktail de boucaniers assez classique avec comme différence que l'un des capitaines de bateau est une femme. C'est une belle aventure en mer.

    Par contre, le tome deux vient brouiller les cartes. Mattiussi ne semble plus trop savoir comment développer son histoire et l'album se termine d'ailleurs de manière assez abrupte, en plus de passer plusieurs pages sur une sorte d'hallucination (?) collective de nos personnages.

    Dommage. Le potentiel était là, mais on reste un peu sur sa faim.

    Pulp_Sirius Le 18/11/2022 à 00:41:00

    Tarantino? Non. C'est sûr que la scène qui ouvre l'album est une copie conforme de cette fameuse scène de Pulp Fiction, sauf qu'au lieu de parler de massages de pieds on parle de "pompes de maquereau". Sinon, il y a très peu de choses qui ressemblent au style de Tarantino hormis les conversations des deux tueurs qui parlent de tout et de rien indifféremment en attendant de commettre leurs crimes.

    Les dialogues sont-ils si percutants que ça? Non plus. Ils ne sont pas mauvais, mais tous ces bla-bla nonchalants commencent à se ressembler à la longue. Et rendu au troisième tome, j'avais hâte que l'histoire se termine -- surtout que l'histoire prend une tournure qui peut plaire ou non.

    Une bonne histoire, mais sans plus selon moi.

    Pulp_Sirius Le 17/11/2022 à 02:29:17
    SpyGames - Tome 1 - Dissidents

    Une histoire ultra-violente qui compte sur ses scènes d'action pour faire avancer l'histoire... Considérant que l'histoire débute à peine et que le deuxième tome ne sera jamais publié, à éviter!

    Pulp_Sirius Le 17/11/2022 à 02:15:47

    Décidément, Adèle Blanc-Sec ne m'impressionne pas.

    C'est de la comédie absurde! Du burlesque!

    On communique avec les morts tout d'un coup! Ah bon? On ramène à la vie un "pithécanthrope" (d'accord) qui... attendez, aime le cognac et les cigares cubains! Parce que Cuba existait à son époque, voyez-vous... ???????? On a même une sorte de robot-araignée qui sort de nulle part à la fin du récit! Tardi ne se soucie même plus d'écrire quelque chose qui suit une certaine forme de logique! C'est une véritable salade d'idées toutes plus farfelues les unes que les autres.

    Adèle semble aussi avoir changé de personnalité, devenant parfois semblable à une petite fille apeurée dans cette histoire. Et, le mieux dans tout ça, c'est qu'il y a douze, oui, douze pages sur 48 qui renvoient avec un astérisque à un des deux premiers albums (ou les deux à la fois!) de la série!! Je n'ai jamais vu ça! Tardi semble tellement vouloir ramener tous les personnages qu'il a créés qu'à chaque page ça ressemble à... VOUS!!! (voir Adèle et la Bête).... VOUS!!! (voir Le démon de la Tour Eiffel).... VOUS!!! (voir Adèle et la Bête ET Le démon de la Tour Eiffel!!!!)... VOUS!!! (essayez-vous encore de comprendre Tardi?)

    Hahaha... et après, quand on regarde les critiques pour le dernier album (tome 10) qui vient de sortir (que je n'ai pas encore lu, bien sûr), les gens sont surpris d'apprendre que c'est incompréhensible si on ne vient pas juste de relire tous les tomes de la série!? Je ne suis qu'au tome 3 et Tardi est déjà en train de faire des pieds et des mains pour ramener tous les personnages qu'il a jamais dessinés! Une vraie farce!

    Pulp_Sirius Le 12/11/2022 à 02:59:47
    Adèle Blanc-Sec (Les Aventures Extraordinaires d') - Tome 2 - Le Démon de la Tour Eiffel

    La première moitié de l'album est meilleure que le tome 1. L'enquête est intéressante à suivre. Malheureusement, le scénario s'embourbe dans de l'humour du genre je-glisse-sur-une-peau-de-banane et le tout devient incroyablement farfelu. Finalement, cet album est difficile à prendre au sérieux.

    Pulp_Sirius Le 10/11/2022 à 00:56:07

    Un gouvernement qui censure la liberté de presse est une dictature. Point final.

    Ce que je trouve intéressant dans Blackbird, c'est que c'est un gouvernement "néo-libéral" qui censure. Pas les grands méchants religieux comme dans 99,9 % des bandes dessinées. Ça fait changement! Ceci étant dit, il n'y a pas d'autres informations sur le sujet. Et c'est peut-être mieux ainsi.

    Sinon, l'histoire est assez simple. On suit des jeunes qui veulent publier leur livre en secret alors qu'ils se font pourchasser par les apologistes de la bien-pensance. On ne sait pas ce qu'ils veulent publier, sinon que c'est un fanzine. On n'en connaît pas le contenu. L'histoire évolue de manière assez traditionnelle. Le dessin est, à son tour, assez simple.

    C'est une histoire qui rappelle indubitablement les dérives de notre monde moderne, mais quelle époque n'a pas connu ses dérives? Cette BD se veut être et un divertissement et un avertissement. Agréable à lire, sans toutefois être particulièrement surprenant.

    Pulp_Sirius Le 07/11/2022 à 03:24:54

    L'année dernière, je découvrais Les Nuits rouges du théâtre d'épouvante et j'étais tombé sous le charme. Ça m'avait complètement surpris et j'avais beaucoup aimé le côté imprévisible, poétique, grotesque et même choquant de l'histoire. J'ai voulu lire d'autres histoires d'Alexandre Kha.

    Le Sortilège de la femme-automate est sa deuxième histoire que je lis. Et j'ai été déçu. Pour être certain que mon opinion n'ait pas changé, je suis allé relire Les Nuits rouges et je reviens à la même conclusion : une excellente BD unique en son genre. Alors j'ai relu Le Sortilège et j'en arrive aussi à la même conclusion : décevant.

    Alors que Les Nuits rouges nous présentaient de nouveaux personnages tout au long de l'album, ce qui permettait à l'histoire d'avancer et d'évoluer, ici les personnages demeurent tous les mêmes tout au long du récit, ce qui en soi est plutôt habituel, mais ici on a l'impression que ça stagne. Oubliez la poésie morbide et sordide des Nuits rouges, ici on philosophe sommairement sur l'humanité d'une femme-automate championne d'échecs.

    En fait, je crois que mes parties préférées de l'album sont celles racontées en ombres chinoises, celles qui expliquent l'origine de l'automate et son changement de mains. Mais selon moi, si Kha crée ici un univers digne d'intérêt, il ne parvient pas à en faire dégager des personnages intéressants. Et le scénario commet le plus grand des crimes : il laisse le lecteur s'ennuyer.

    Côté dessin, le minimalisme de Kha ne me dérange pas -- par contre j'ai l'impression qu'ici il est encore plus simple que dans les Nuits rouges. Les bâtiments en particulier manquent cruellement de détails. Il y a une fine ligne entre minimalisme et paresse et je ne suis pas sûr de pouvoir déceler de quel côté penche le dessin de Kha sur cet album.

    Ultimement, cet album manque d'énergie. Le fond possède certainement une idée qui mérite d'être explorée dans cet univers malsain (un terrain, semblerait-il, de prédilection pour Kha), mais malheureusement, le résultat final est trop superficiel et n'apporte ni réponses ni satisfaction. L'imagination débordante retrouvée dans Les Nuits rouges est malheureusement absente.

    Maintenant, je pars à la recherche des Monstres aux pieds d'argile, première et dernière véritable BD de Kha qu'il me reste à lire. (Ses autres livres sont plutôt des textes accompagnés de dessins.)

    Pulp_Sirius Le 04/11/2022 à 18:10:49
    Gus - Tome 4 - Happy Clem

    Sublime!

    Si vous commenciez à trouver que les petites aventurettes des précédents tomes commençaient à sentir le réchauffé, eh bien ici vous allez être servis! Hormis la première petite histoire de l'album (la seule avec Gus d'ailleurs), tout le reste de l'album ne comporte qu'une seule longue histoire avec Clem et, dans une moindre mesure, Gratt.

    C'est noir, c'est cruel, c'est drôle, c'est surprenant, et c'est écrit de manière magistrale. Dehors les histoires de fesses (enfin, de manière générale), bonjour la vie difficile, dangereuse et violente des criminels. En passant par les derniers (?) vols de banque de nos deux antihéros, à l'ouverture d'un magasin en ville, aux trafics d'armes et d'alcool de la fille de Clem et à ses poupées pendues, aux romans du Beau bandit qui font fureur, au peintre borgne à moitié fou, jusqu'aux chasses à l'homme d'hommes de loi, et j'en passe, ce quatrième tome de Gus est le meilleur qui ait été écrit jusqu'à maintenant.

    Et avez-vous remarqué que Blain dessine certains personnages avec des visages plus réalistes que d'autres? C'est parce que ceux-là sont basés sur de vraies personnes! Le colonel Radl, par exemple, est clairement inspiré de l'acteur américain Robert Duvall (c'est évident!), qui a joué dans de nombreux films westerns, et le journaliste qui le suit, Silberman, est clairement basé sur un autre acteur américain aujourd'hui décédé, Gene Wilder!

    Qui plus est, cet album est exempt de fautes de français! Alors je ne sais pas si c'est un réviseur chevronné qui a passé le texte en revue ou si c'est Blain qui écrit normalement sans fautes (j'en ai quand même trouvé une ou deux dans les précédents tomes), mais ça fait du bien aux yeux!

    Christophe Blain est un génie de l'écriture, et ce quatrième tome de Gus est un chef-d’œuvre du 9e art.

    Pulp_Sirius Le 02/11/2022 à 00:14:45

    Ce que je retiens, en lisant les critiques d'Adèle Blanc-Sec (tous tomes confondus), c'est le mot "confus". Et je peux comprendre pourquoi. La narration manque clairement de fluidité et la concentration est de mise si on veut tout capter. Cette histoire de ptérodactyle ou je sais pas quoi est sympathique, mais les retournements de situation laissent parfois à désirer et en plus ils sont nombreux.

    Autre détail : à la page 8, dans l'édition du journal du 6 novembre, on a un début d'article en bas du principal qui s'intitule "Le Monde & la Ville" et qui commence comme suit : "Ce matin, alors qu'ils travaillaient sur un échafaudage, rue du Théâtre, trois peintres en bâtiment italiens..."
    Dans l'édition du 11 novembre à la page suivante, exactement le même article... "Ce matin, alors qu'ils travaillaient sur un échafaudage, rue du Théâtre, trois peintres en bâtiment italiens..." sauf que là ça continue.

    Ah là là, la paresse éditoriale...

    Pulp_Sirius Le 29/10/2022 à 04:30:07
    La forêt (Oger) - Tome 1 - La Forêt

    Rien d'original ici. Formule classique, sans surprises. On s'ennuie vite. Merlin envoie une bande de lurons dans une forêt pour y sauver une princesse. Mouais.

    Pulp_Sirius Le 26/10/2022 à 17:37:13

    Mauvais!

    Un scénario sans grande particularité, des dessins plutôt mauvais, des scènes d'action gênantes, des dénouements décevants, des textes fades et sans saveur, un humour cliché...

    L'histoire essaie de nous surprendre à plusieurs reprises, mais on ne finit que par se gratter la tête tellement ça manque de crédibilité.

    Il manque également d'explications sur l'origine des deux protagonistes, leur histoire, et sur ce que sont les Âmes-Liges en premier lieu. Tout ça demeure très vague.

    Pulp_Sirius Le 24/10/2022 à 17:52:20
    Soda - Tome 2 - Lettres à Satan

    Le deuxième et dernier album de Soda avec Warnant au dessin. Un album sur Soda avant qu'il soit devenu flic.

    Et si vous imaginiez des assassinats que vous couchiez sur papier, et que la machine à écrire que vous utilisiez pour écrire vos nouvelles faisait qu'elles se concrétisent réellement? Ça fait sacrément penser à Death Note, c'est à se demander si Tsugumi Ōba ne s'en est pas inspiré pour écrire son manga!

    Quoi qu'il en soit, ce second tome est meilleur que le premier. C'est aussi probablement ma couverture préférée de toute la série. La fin de l'histoire à première vue fait penser à un deus ex machina incroyable, mais...!

    Pulp_Sirius Le 23/10/2022 à 21:42:14
    Soda - Tome 1 - Un ange trépasse

    J'ai lu les Soda dans ma jeunesse et j'en gardais un souvenir mitigé. Je me rappelais que certains tomes étaient meilleurs que d'autres, puisque la série est composée uniquement de one-shot.

    Ce premier tome est sympathique, mais pas extraordinaire. L'histoire avance vite et on ne s'ennuie pas. Par contre, l'intrigue est résolue très rapidement. Comme l'album ne fait que 46 pages, il me semble que faire les 48 n'aurait pas été de trop.

    Pas mauvais.

    Pulp_Sirius Le 23/10/2022 à 01:33:21
    Maudit sois-tu - Tome 1 - Zaroff

    == Avis pour les trois tomes ==

    Je ne sais pas si relire l'histoire dans l'ordre chronologique à partir du tome 3 ne pourrait pas changer la vision du récit. L'idée de ce scénario raconté à rebours m'a semblé bonne au départ mais ultimement peu utile.

    J'ai trouvé que les tomes 1 et 3 étaient les meilleurs, le tome 2 ressemblant un peu trop au premier. Sinon, ce mélange de personnages réels et fictifs est un choix particulier. Je comprends qu'ils voulaient faire appel au Frankenstein de Mary Shelley, mais il me semble que la même histoire aurait pu être écrite avec des personnages uniquement fictifs.

    Je n'aime pas non plus ce dessin ultra réaliste qui ressemble pratiquement à des photos sur lesquelles on a appliqué une couche de peinture. Mais le scénario me semblait assez intéressant pour que je lise l'histoire quand même. Et il le fut!

    Bref, cette histoire de vengeance et de monstre a tout de même su capter mon attention. Malgré le dessin, les couleurs étaient très belles, et l'écriture des textes superbe. Une bonne petite trilogie.

    Pulp_Sirius Le 15/10/2022 à 01:45:30
    Le mur de Pan - Tome 3 - Le fils du rêveur

    À l'aide! Qu'est-ce que c'est que ça? Une véritable parodie du monde que Mouchel à lui-même créé!

    Les personnages changent radicalement de personnalité, Le Mur de Pan est abandonné au profit d'histoires loufoques, l'humour est devenu extrêmement juvénile, et le tout est devenu insensé!

    Je ne saurais même pas comment décrire ce troisième tome, tellement c'est n'importe quoi. Pourquoi le Mur de Pan devient-il une simple note de bas de page? Pourquoi le retour du chasseur et de Râgel? Pourquoi Vidal, qui aurait dû être un élément central du récit, finit-il par n'être qu'une parenthèse? Pourquoi notre chevalier galant est-il devenu pervers et soudainement amoureux? Pourquoi toutes ces histoires inutiles dans le 3e subonirique? Pourquoi ce bébé réincarné conservé dans un bocal? Pourquoi cette fuite ridicule dans l'espace par fusée???

    Pourtant, il y avait tant à faire avec l'univers du Mur de Pan. Si Mouchel avait gardé un peu de son sérieux, il aurait pu créer un véritable chef-d’œuvre. Malheureusement, ce troisième tome est tellement mauvais qu'on ne peut que pleurer sur ce qui aurait pu être.

    Pulp_Sirius Le 15/10/2022 à 01:18:49
    Le mur de Pan - Tome 1 - Mavel cœur d'élue

    == Avis pour les tomes 1 & 2 ==

    Alors là, on vient me chercher par les sentiments. Quand on écrit aussi bien, qu'on utilise de mots rares, du "vieux français", qu'on mette un trait d'union dans "bon-jour", ou des espaces dans d'autres mots, qu'on parle de manière soutenue, qu'on fasse des fioritures de style avec la langue... j'approuve de suite! On ne souffre pas, on jouit!

    Le monde de Pan est on ne peut plus original. Le monde créé par Mouchel est fascinant, et cette quête du chasseur monoculaire pour trouver Cœur d'élue, avec le dernier rêveur de Pan sorti d'un bloc de glace après 5000 ans, le chevalier Brisette, Caboche l'étrange bête, ainsi que moult autres personnages, donnent le ton à cette aventure riche en couleurs (bien qu'en noir et blanc). Le premier tome mérite un 5/5, facilement.

    Le deuxième est moins bon. L'histoire perd un peu de son sérieux. On a soudainement des télévisions et autres technologies futuristes -- on est passé du steampunk à une S.-F. plus standard. La langue perd de sa cohérence. On écrit, par exemple, "bon jour" avec une espace. Et on écrit '3e' ici, mais '3ème' dans le tome 3 (on préférera le premier style). De surcroît, il y a des fautes de français, vraisemblablement insérées par le réviseur. Des verbes au conditionnel qui deviennent des verbes au futur simple à cause de 's' effacés, où les espaces sont étrangement plus larges qu'à l'habitude. Même qu'à un autre endroit, c'est l'inverse, ou un petit 's' a été rajouté au texte pour faire d'un futur simple un conditionnel, alors qu'il n'aurait pas dû l'être!

    Bref, il y a de bonnes idées dans ce deuxième tome aussi, mais finalement les choses se terminent de manière beaucoup trop expéditive; on a l'impression que certains personnages n'auront servi à rien, et en fait on n'a pas vraiment de fin. C'est comme si l'histoire du tome 1, au lieu de continuer sa course, prenait un virage qu'elle n'aurait pas dû prendre. Certaines questions demeurent d'ailleurs sans réponses.

    Mais il y aura une suite, n'est-ce pas? N'y comptez pas. Ces deux tomes se suffisent à eux-mêmes. Très original!

    Pulp_Sirius Le 10/10/2022 à 17:37:26
    Zaya - Tome 1 - Tome 1

    == Avis pour les trois tomes ==

    Une histoire étrange que celle de ZAYA. J'ai de la difficulté à me faire une tête. Le troisième tome nous amène complètement ailleurs, comme si les deux premiers finalement n'avaient servi à rien.

    ZAYA, ancienne criminelle / tueuse à la solde de la Spirale, se voit dans l'obligation de reprendre du service pour traquer un autre tueur super doué. C'est les deux premiers tomes. Et là, à la fin du deuxième, elle se retrouve dans un univers parallèle (!?). Et puis on oublie ce qui s'est passé avant.

    Je ne sais pas, c'est étrange. Ça reste que c'est plaisant à lire, mais je crois que l'intrigue du tome 3 aurait dû nous ramener aux événements des deux premiers tomes. Sinon, je n'ai pas trop aimé l'I.A. reformatée qui essaie de comprendre l'humour, et ZAYA qui ne cesse de redire qu'elle regrette peut-être son reformatage... assez cliché.

    À prendre ou à laisser.

    Pulp_Sirius Le 09/10/2022 à 20:01:57
    L'ombre blanche - Tome 1 - La traque du Sans-Nom

    Le roi se meurt! Les grandes familles vont donc se disputer le trône... un prince devra fuir... et un monstre rôde à l'horizon. Manigances, trahisons, jeux de pouvoir... le genre de série que j'aime et que je ne retrouve que trop rarement!

    Le gros bémol, c'est que tout avance beaucoup trop vite. Cette série aurait vraiment gagné à faire beaucoup plus de tomes, parce que tout s'enchaîne à une cadence infernale qui dilue la satisfaction que l'on pourrait en tirer. Il y avait quelque chose à développer ici.

    Sinon, le scénario d'Ozanam est franchement très bon et très bien ficelé! Il en aurait seulement fallu un peu plus. Recommandable!

    Pulp_Sirius Le 05/10/2022 à 02:20:48

    Alors moi, je n'ai pas aimé du tout. Pourtant, j'aime beaucoup les histoires de huis clos. Mais ici, l'intrigue est quelque peu ridicule. Pour un quasi huis clos dans un resto avec la mafia et la même ambiance, mais avec une bien meilleure histoire, je recommande fortement le petit film indépendant Dinner Rush sorti en 2000.

    Pulp_Sirius Le 05/10/2022 à 02:16:13

    D'accord avec les deux avis précédents. Ça aurait mérité un deuxième album, parce que l'idée était bonne! C'est du 'pulp' avec jolies filles et violence extrême, mais j'aurais aimé un scénario un peu plus peaufiné. Et quand le personnage principal est un beau salaud, ça laisse de marbre quand il joue les héros.

    Pulp_Sirius Le 05/10/2022 à 00:55:46
    Azur - Tome 1 - Providence

    Pour les enfants. J'ai trouvé les dessins agréables et colorés, malgré la moue indécrottable de l'héroïne. J'ai bien aimé cet univers d'îles flottantes et leurs cités qui les parsemaient.

    Notre héroïne part à la recherche de son grand-père et rencontre un jeune homme ingénieux mais loufoque et son compagnon d'armes, un loup anthropomorphe. S'en suivront des problèmes avec l'empire des Hommes, l'empire des Orcs et l'empire des Machines, qui lui veulent tous quelque chose...

    L'humour est très prévisible, les personnages caricaturaux, et l'aventure on ne peut plus cliché. C'est une comédie d'aventure comme on peut en trouver mille dans l'univers de la BD, mais celle-ci ne se démarque pas. J'ai quand même trouvé les deux premiers tomes assez sympathiques, mais les tomes 3 et 4 passablement ennuyeux. Somme toute, une déception.

    Pulp_Sirius Le 04/10/2022 à 00:55:10
    Gus - Tome 3 - Ernest

    Ce troisième Gus fait honneur au titre de la série : pas de Clem ni de Gratt à l'horizon, seulement Gus. Le début de l'album se passe avant le premier album, et ce sont encore des histoires de Q. Ça demeure bien écrit (et heureusement, parce que ce n'est pas le dessin de Blain qui va vous titiller de ce côté-là), mais ça commence à sentir le réchauffé.

    Par contre, la dernière histoire de l'album, "Angie, Anita, Anton", vient sauver l'album et vaut le prix d'entrée à elle seule. Gus se fait engager pour défendre une ville de cow-boys, et les dialogues entre Gus et le petit Anton, par exemple, sont verveux. On a enfin un enjeu un peu plus sérieux (même si ça demeure de la comédie), et l'ensemble est merveilleux. Un prélude au tome 4? Je crois bien que oui!

    Pulp_Sirius Le 01/10/2022 à 03:33:04
    Necromancy - Tome 1 - Livre 1

    Je crois qu'habituellement, Fabien Nury est un excellent scénariste. Ici, par contre, bof. Il faut dire que le dessin de Manini n'aide pas, souvent difficile à lire, avec des personnages qui se ressemblent (et il y en a beaucoup!).

    Cette histoire de gangsters qui veulent ressusciter des morts à l'époque de la prohibition aux États-Unis aurait pu être intéressante, mais elle a manqué d'ampleur. Je n'ai pas non plus accroché à ce personnage principal absolument détestable.

    Une série en deux tomes qui peut valoir le coup d’œil, mais sans plus.

    Pulp_Sirius Le 01/10/2022 à 03:24:19
    Astra Saga - Tome 1 - L'Or des dieux

    En désaccord avec le chroniqueur -- ce n'est pas si compliqué que ça, surtout si on a lu les pages de garde qui expliquent Valhalla, le Jötunheim et la Galaxie. Mais oui, il y a une belle complexité dans le scénario qui est franchement la bienvenue. Beaucoup de mondes, beaucoup d'enjeux, beaucoup d'histoire. Si la série ne s'achève pas en trois tomes, ce qui aura rendu toute cette complexité inutile, il y a un véritable potentiel.

    Par contre, le dessin, pas capable. Ce dessin numérisé est tellement artificiel que ça me fait mal aux yeux. L'imagination est là, le style aussi, mais quand c'est fait à l'ordinateur comme ça... on dirait des effets spéciaux de films!

    Pas grave, le scénario a su captiver mon intérêt pour que je veuille lire la suite. Le potentiel est là, à voir si l'auteur saura maintenir le cap. (Et à noter quelques fautes de français dans l'album, comme d'habitude...)

    Pulp_Sirius Le 29/09/2022 à 03:12:22

    Franchement plutôt bon. C'est agréable à lire, le dessin est beau, l'histoire est originale, les dialogues sont bons, on ne s'ennuie jamais, et la fin nous réserve quelques surprises.

    C'est l'histoire d'un auteur de BD qui cherche à se faire publier par une maison d'édition, mais qui deviendra superhéros à ses heures la nuit grâce à des bourdons cachés dans son costume... C'est un mélange assez particulier de tranche de vie et de fantaisie avec une touche d'humour.

    Belle découverte -- il manquait peut-être seulement un petit je-ne-sais-quoi pour en faire un véritable incontournable. 3,5/5

    Pulp_Sirius Le 27/09/2022 à 19:54:36
    Les 5 Terres - Tome 1 - « De toutes mes forces »

    == Avis pour le premier cycle ==

    Tellement, mais tellement déçu. D'autant plus que les trois premiers tomes étaient quasi parfaits. Enfin!, me disais-je. On a une série politique avec jeux de pouvoirs, des personnages intéressants, des rebondissements, des dialogues bien écrits -- qui oui, font tout de suite penser à Game of Thrones. Enfin!!

    Et là, je regrette amèrement d'avoir acheté les tomes 1 à 6 après avoir lu les trois premiers. Je vais promptement les revendre. J'avais tellement de choses à dire sur les trois premiers tomes, mais ça ne sert plus à rien.

    Lorsqu'arrive le tome 4 : à la poubelle les jeux de pouvoir, bonjour la brochure idéaliste sortie tout droit de votre candidat aux élections préféré.

    Soudainement, la seule chose qui intéresse les auteurs, c'est de nous mettre dans le fond de la gorge des idées de frontières ouvertes, d'abolition de taxes, d'égalité, de représentation, de libre-échange, de paix éternelle, de changement de gouvernement, de langage inclusif, d'oppression par l'élite, d'héritage, d'éducation, de démocratie, et bla bla bla bla bla bla blaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa. Allez, on fait un grand cercle d'amitié tout le monde! Non mais je me suis abonné au café des rêveurs du coin ou je lis une histoire qui était censée m'intriguer par ses personnages déchus, fourbes, malhonnêtes et traîtres?

    Il n'y a plus d'histoire! Seulement un désir apparemment obsessionnel d'écrire des diatribes sur le mal-fondé de la monarchie et de toutes les pierres d'achoppement de la société. Avez-vous vu ça, dans Game of Thrones, vous? Cet idéalisme qui cherche à diriger tout le monde dans un monde de licornes? On peut facilement parler de monarques tyranniques et de guerres et de malheur sans que ça devienne condescendant et pédant. Tout le monde cherche à avoir sa part du gâteau, c'est ça qui est intéressant. Et c'est ça que les trois premiers tomes ont fait, et que les tomes 4 à 6 n'ont pas fait du tout! Je lis des BD pour être diverti (intelligemment), pas pour me faire jouer des cassettes de propagande idéologique!

    Si dans les premiers tomes le personnage de Kirill me paraissait le moins intéressant, il est devenu, avec celui de la mère du roi, le personnage le plus intéressant parce que c'étaient les seules bribes d'histoires qui demeuraient loin du joug idéologique, et tout n'était pas prétexte à donner des leçons de morale aux lecteurs.

    Même le tome 6 est prévisible et lourd comme le bâton d'idéalisme avec lequel les auteurs nous défoncent le crâne. Il n'y a absolument rien de surprenant, j'avais prévu cette fin avec Astrelia dès le tome 2.

    Cette série aurait pu être la meilleure de la dernière décennie si les auteurs s'étaient contentés d'écrire une bonne histoire plutôt qu'une fable moralisatrice. Ils en étaient capables. Si, par exemple, le premier cycle s'était concentré sur le roi Hirus et sa relation avec l'ancienne ombre du roi Cyrus. Sa façon de gouverner, les pour et les contre du conseil, son envie de guerroyer, les double-jeux, le complot des lions contre les tigres, etc. -- si tout ça avait duré tout le premier cycle, là on aurait eu quelque chose de bien, bien, bien meilleur. Mais même avec Mederion, si on avait continué dans le même sens, ça aurait été bon quand même! Hélas...

    Vous cherchez Game of Thrones en BD? Ce n'est pas ici que vous trouverez. Les 5 Terres, c'est plutôt le pays des Bisounours.

    Pulp_Sirius Le 15/09/2022 à 01:02:39

    Hormis le nombre horripilant de fautes de français retrouvées dans cette traduction française, il n'y pas grand-chose à dire de bon non plus sur le scénario.

    Il faut dire qu'à la base je ne suis pas fan de comics de superhéros, les scénarios étant toujours faiblards, voire mauvais. Cette histoire n'échappe pas à la règle. La prémisse étant tellement ridicule, je n'ai pas pu m'empêcher de vouloir lire cette BD pour voir si ça allait être au moins divertissant.

    Malheureusement, j'ai eu de la difficulté à la terminer. Des extraterrestres veulent faire combattre leur champion avec le champion des Terriens... c'est-à-dire soit Mohammed Ali soit Superman. Le titre est trompeur, parce que le combat entre le surhumain et le boxeur ne représente qu'une infime partie de l'histoire, et Superman se fait défoncer comme si de rien n'était (parce qu'il n'a pas ses pouvoirs lors du combat). Ensuite, c'est vraiment le combat entre Ali et l'extraterrestre qui est le clou du spectacle. Et on a une déesse grecque qui vient arbitrer le combat (??)... mais qu'on voit à peine. Et ensuite Superman doit protéger la Terre de vaisseaux spatiaux...

    C'est bel et bien écrit à la manière d'un comics. Enfantin, surexpliqué, sans queue ni tête. C'est complètement décousu et seule l'apparence immaculée du boxeur semble être importante. Je sais que ce n'est pas censé être pris très au sérieux, mais quand même. Et le scénariste, Neal Adams, ose écrire en préface qu'il croit vraiment que c'est l'une des meilleures BD jamais écrites. Soyons sérieux deux secondes.

    Pulp_Sirius Le 14/09/2022 à 02:02:31
    Lone Sloane - Tome 9 - Delirius 2

    Mauvais! En préface, Druillet mentionne que l'album contient des "planches faibles", et je ne vous le fais pas dire! J'ai l'impression que ça ressemble un peu au tout premier album de Lone Sloane, Le Mystère des abîmes (le seul que je n'ai pas lu avec Babel). Mais encore, je préfère ça au côté trop léché ordinateur de Chaos.

    Le problème, c'est que le scénario ne vaut pas beaucoup mieux non plus. Si Benjamin Legrand avait repris l'histoire du Transperceneige de manière assez habile, ici c'est complètement mais complètement raté. D'ailleurs, pour la première fois dans la série, cette histoire ne semble pas faire suite au dernier tome, on ne sait pas trop quand ça se passe.

    De toute façon, peu importe. Toute la subtilité et les jeux de pouvoir retrouvés dans le premier Delirius sont complètement absents ici. C'est gros, lourd, grossier, facile -- une diatribe sans nuances entendue des milliers de fois auparavant. Les prêtres de la Rédemption rouge sont des fous, des endoctrinés, des fanatiques, des extrémistes, et j'en passe. Druillet (ou Legrand??) était plus intéressé à faire passer sa Rédemption rouge pour des cinglés qu'à écrire une bonne histoire. Pourtant, dans le premier Delirius, malgré leur côté extrême, ils étaient au moins aussi intelligents et ont forcé Sloane à travailler avec eux! Il y avait une complexité (et une histoire intéressante!) qu'on ne retrouve pas du tout dans cet album. Il y avait également d'autres personnages intéressants originaires de Delirius qui ont croisé la route de Sloane. Ici, nada!

    On ne comprend d'ailleurs pas trop pourquoi il y a une fixation sur Shaan, encore, lui qui, il me semble, n'apparaissait même pas dans le premier Delirius! Il était seulement mentionné. Il est devenu le Lex Luthor de Sloane et pourtant il n'a rien d'intéressant. On ne sait pas trop pourquoi les deux s'haïssent autant. Peut-être le tout premier Lone Sloane l'explique-t-il. Les dialogues sont tout aussi mauvais. Prenez, par exemple :

    - Yearl, si tu m'entends, t'as intérêt à ramener ton c** ici, on a besoin de toi, Mali, son fiancé et moi!
    [...]
    Mais pourquoi diable avait-il dit à Yearl que sa fille avait un fiancé?
    - Mais c'est vrai, je l'aime, il m'a sauvé la vie...
    - Un flic dans la famille, je le sens vraiment pas, ma fille!

    Lol! Il y a tellement d'exemples comme ça, comme la fois où Shaan parle tout seul et déclare Sloane le joker de ce grand jeu... L'empire de Shaan et la Rédemption rouge sont toujours en guerre, mais c'est à peu près tout ce qu'on nous présente. Ils sont en guerre, OK. Sloane et Shaan se détestent, OK. Et euh, pourquoi, contexte, qu'est-ce qu'il se passe, on s'en va où?

    Même le vaisseau d'O Sidarta est écrit "O Siddharta" ici, et dans le tome précédent, Chaos, il était aussi écrit de deux manières différentes dans le même album! Quand on ne sait même pas comment écrire sans se tromper quelque chose de notre cru...

    Lone Sloane est bien mort.

    Pulp_Sirius Le 08/09/2022 à 04:12:47
    Lone Sloane - Tome 8 - Chaos

    À fuir! C'est encore moins bon que Gaïl!

    Scénario : zéro. Pour une raison quelconque, Yearl a perdu le corps de Sloane et c'est une femme (j'ai pas trop compris la fille de qui exactement) qui le retrouve et le fait revivre grâce à, euh... une technique buccale bien spéciale. Comme par nostalgie pour Delirius, Druillet dédie cet album à Lob et à son transperceneige, et ramène Shaan au premier plan, éternel ennemi de Sloane...

    L'histoire n'a pas trop de sens, avec Shaan qui rapatrie le corps de Sloane dans un sarcophage d'or et ensuite l'envoie par train virtuel... La femme déchiffre le code de la salle où repose Sloane grâce a une traduction phonique et physique du requiem de Mozart... en chantant, elle est passée à travers les écrans... Hahaha... D'ailleurs, tout se passe pas mal en virtuel (ou à moitié?) avec des sortes de bagarres de rayons laser. C'est complètement perdu.

    Les dialogues sont absolument atroces. Druillet essaie d'écrire une sorte de poésie avec des phrases courtes et cassées, mais ça ne fonctionne pas du tout. Ajoutez-y des insultes hyperboliques, et tout devient plus cocasse que dramatique.

    Les dessins manquent cruellement d'originalité, c'est du vu et revu pour Druillet, et même la technique utilisée semble différente qu'à l'habitude. Il y a un côté trop propret (et parfois simplet!) qui m'agace. Il y a quand même deux ou trois planches que j'ai aimées, mais pour une BD de Druillet, c'est très peu.

    Lone Sloane a connu des jours meilleurs.

    Pulp_Sirius Le 07/09/2022 à 01:04:57
    Lone Sloane - Tome 7 - Salammbô 3 : Matho

    La guerre, la guerre, c'est pas une raison pour se faire mal!

    Pour lire mon avis sur ce troisième tome, voir le premier.

    Pulp_Sirius Le 07/09/2022 à 01:02:12
    Lone Sloane - Tome 6 - Salammbô 2 : Carthage

    "Je ne sais comment lire Druillet. Depuis longtemps ses livres ont fasciné mes heures. On les feuillette, on les retourne, on regarde les plus infimes détails d'un dessin." - Jacques Attali

    Pour mon avis sur ce deuxième tome, voir le premier.

    Pulp_Sirius Le 07/09/2022 à 01:00:21
    Lone Sloane - Tome 5 - Salammbô

    (J'ai lu l'intégrale.)

    Je ne connais pas Gustave Flaubert. À défaut de lire le roman, je suis allé me renseigner sur l'histoire, les personnages, le contexte du livre pour mieux apprécier cette adaptation de Druillet. D'ailleurs, c'est une histoire qui contient énormément de texte, parfois certaines pages ne sont qu'un bloc de texte tiré du roman, sans réels dessins, ce qui en rebutera sûrement certains.

    Mais utiliser le texte d'un des plus grands romanciers du 19e siècle pour coucher sur papier l'imagination débridée de Druillet, ça promettait!

    Maintenant, il faut savoir qu'en début de jeu Druillet admet que parfois il a carrément repris le texte mot pour mot, parfois il l'a adapté, parfois il l'a complètement réécrit. C'est assez facile de savoir quand on lit la plume de Flaubert et quand on lit celle de Druillet. Mais alors que dans Gaïl on aurait dit que le texte avait été écrit pour s'adapter aux dessins, ici ce sont les dessins qui sont là pour représenter le texte. Et c'est une véritable merveille.

    Les changements apportés par Druillet semblent à première vue superficiels. D'abord, l'époque se situe dans le futur et non au 3e siècle avant J.-C. Sloane devient Mâtho; le compagnon de Sloane, Yearl, fait une brève apparition; et le design des personnages et des armes sortent tous d'un univers de science-fiction. Sinon, il y aura forcément eu quelques coupures à l'histoire, mais ça semble assez fidèle au texte d'origine dans l'ensemble.

    Le premier tome, Salaambô, est mon préféré. C'est la rencontre avec cette femme qui fait rêver Mâtho et qui brûlera ensuite de la revoir. On nous présente les personnages et on pose les bases de l'histoire -- les mercenaires qui attendent que Carthage leur paye leur dû. Dois-je m'attarder sur le dessin? Magnifique! Salammbô est un dessin.

    Le deuxième tome, Carthage, relate la deuxième rencontre de Mâtho avec Salaambô et nous présente les premières expositions de stratégies militaires et les premières hostilités. C'est grandiose, c'est sublime. Seulement, ce que je n'aime pas, c'est que Salammbô est devenue une photo numérisée. Druillet a toujours aimé insérer des photos dans ses albums, mais ici le personnage se meut en photos. Ça fait penser aux vieux romans-photos des années 80, justement. Je trouve ça laid. Autrement, c'est un autre excellent album.

    Le troisième album, Mâtho, est là où le bât blesse. Ce ne sont pratiquement QUE des scènes de guerre. Mâtho prend l'avantage. Finalement c'est Hamilcar qui reprend l'avantage. Et là c'est Mâtho encore. Et puis Hamilcar encore. Encore et encore. L'une des critiques du roman, du moins parmi les critiques modernes que j'ai lues en ligne, c'est le trop gros surplus de batailles et le peu d'attention donné à Salammbô. Voici un endroit où Druillet aurait dû adapter un peu plus. L'intérêt se dissipe dans ce flux de combats incessants. Certains personnages meurent au détour d'une ligne dans un océan de texte. Narr'Havas, par exemple, n'aura servi à pratiquement rien dans l'histoire. Spendius disparaît sans fanfare ni trompettes, alors que c'était un personnage important. Si Druillet nous avait ramenés sur un chemin plus personnel et avait daigné donner des fins dignes de leurs noms aux personnages, même s'il devait diverger du roman pour accomplir cela, l'histoire s'en serait trouvée améliorée. Même les dessins finissent par être répétitifs à force de décrire toujours à peu près la même chose. La guerre, toujours la guerre. Mais Salammbô redevient un dessin.

    Druillet a accompli quelque chose d'extraordinaire avec Salammbô, et maintenant je regrette qu'il n'ait pas adapté plus de romans de cette manière. Si vous êtes fan de Flaubert, Salammbô est une adaptation à découvrir absolument. Si, comme moi, vous ne connaissez pas, Salammbô demeure une adaptation qu'il faut absolument découvrir, pourvu que vous soyez prêt à accepter le côté roman de l'adaptation. Il en manquait peu pour que Salammbô ne devînt le grand chef-d’œuvre de Druillet.

    Pulp_Sirius Le 07/09/2022 à 00:54:58

    Je ne connais pas Gustave Flaubert. À défaut de lire le roman, je suis allé me renseigner sur l'histoire, les personnages, le contexte du livre pour mieux apprécier cette adaptation de Druillet. D'ailleurs, c'est une histoire qui contient énormément de texte, parfois certaines pages ne sont qu'un bloc de texte tiré du roman, sans réels dessins, ce qui en rebutera sûrement certains.

    Mais utiliser le texte d'un des plus grands romanciers du 19e siècle pour coucher sur papier l'imagination débridée de Druillet, ça promettait!

    Maintenant, il faut savoir qu'en début de jeu Druillet admet que parfois il a carrément repris le texte mot pour mot, parfois il l'a adapté, parfois il l'a complètement réécrit. C'est assez facile de savoir quand on lit la plume de Flaubert et quand on lit celle de Druillet. Mais alors que dans Gaïl on aurait dit que le texte avait été écrit pour s'adapter aux dessins, ici ce sont les dessins qui sont là pour représenter le texte. Et c'est une véritable merveille.

    Les changements apportés par Druillet semblent à première vue superficiels. D'abord, l'époque se situe dans le futur et non au 3e siècle avant J.-C. Sloane devient Mâtho; le compagnon de Sloane, Yearl, fait une brève apparition; et le design des personnages et des armes sortent tous d'un univers de science-fiction. Sinon, il y aura forcément eu quelques coupures à l'histoire, mais ça semble assez fidèle au texte d'origine dans l'ensemble.

    Le premier tome, Salaambô, est mon préféré. C'est la rencontre avec cette femme qui fait rêver Mâtho et qui brûlera ensuite de la revoir. On nous présente les personnages et on pose les bases de l'histoire -- les mercenaires qui attendent que Carthage leur paye leur dû. Dois-je m'attarder sur le dessin? Magnifique! Salammbô est un dessin.

    Le deuxième tome, Carthage, relate la deuxième rencontre de Mâtho avec Salaambô et nous présente les premières expositions de stratégies militaires et les premières hostilités. C'est grandiose, c'est sublime. Seulement, ce que je n'aime pas, c'est que Salammbô est devenue une photo numérisée. Druillet a toujours aimé insérer des photos dans ses albums, mais ici le personnage se meut en photos. Ça fait penser aux vieux romans-photos des années 80, justement. Je trouve ça laid. Autrement, c'est un autre excellent album.

    Le troisième album, Mâtho, est là où le bât blesse. Ce ne sont pratiquement QUE des scènes de guerre. Mâtho prend l'avantage. Finalement c'est Hamilcar qui reprend l'avantage. Et là c'est Mâtho encore. Et puis Hamilcar encore. Encore et encore. L'une des critiques du roman, du moins parmi les critiques modernes que j'ai lues en ligne, c'est le trop gros surplus de batailles et le peu d'attention donné à Salammbô. Voici un endroit où Druillet aurait dû adapter un peu plus. L'intérêt se dissipe dans ce flux de combats incessants. Certains personnages meurent au détour d'une ligne dans un océan de texte. Narr'Havas, par exemple, n'aura servi à pratiquement rien dans l'histoire. Spendius disparaît sans fanfare ni trompettes, alors que c'était un personnage important. Si Druillet nous avait ramenés sur un chemin plus personnel et avait daigné donner des fins dignes de leurs noms aux personnages, même s'il devait diverger du roman pour accomplir cela, l'histoire s'en serait trouvée améliorée. Même les dessins finissent par être répétitifs à force de décrire toujours à peu près la même chose. La guerre, toujours la guerre. Mais Salammbô redevient un dessin.

    Druillet a accompli quelque chose d'extraordinaire avec Salammbô, et maintenant je regrette qu'il n'ait pas adapté plus de romans de cette manière. Si vous êtes fan de Flaubert, Salammbô est une adaptation à découvrir absolument. Si, comme moi, vous ne connaissez pas, Salammbô demeure une adaptation qu'il faut absolument découvrir, pourvu que vous soyez prêt à accepter le côté roman de l'adaptation. Il en manquait peu pour que Salammbô ne devînt le grand chef-d’œuvre de Druillet.

    Pulp_Sirius Le 01/09/2022 à 02:47:13
    Lone Sloane - Tome 4 - Gail

    Aïe aïe aïe. On tombe de haut ici.

    Scénaristiquement, c'est zéro. L'histoire semble avoir été écrite pour nous faire croire qu'on lisait encore une BD, alors que ça ressemble plus à un art-book qu'autre chose.

    Sloane est capturé. Devenu aveugle, il a perdu ses pouvoirs et il est envoyé sur une planète-prison (c'est le début du livre)... Mais des êtres mystérieux trouvent qu'Iriam, le despote ultra-puissant qui gère la prison, commence à être trop puissant. Alors ils décident de redonner à Sloane sa vue et ses pouvoirs... à distance, comme ça. Pourquoi? Pour qu'Iriam et l'imperator Shaan s'affaiblissent l'un l'autre à cause de Sloane, qui lui va bien sûr semer la pagaille partout sur son passage. Ou quelque chose comme ça. C'est difficile à dire. L'histoire n'est pas trop dessinée, trop de "gros" dessins de vaisseaux qui s'attaquent et de citadelles géantes.

    En effet, beaucoup de pages doubles dans cet album. Mais parfois les dessins n'ont aucun rapport avec l'histoire. Et souvent le scénario semble désespérément chercher comment s'incruster dans le dessin. Comme si après Delirius, Druillet s'était retrouvé à court d'idées mais que comme il souhaitait continuer les aventures de Sloane, il a dessiné d'abord et inventé une histoire par-dessus après.

    Et parlant des dessins, qu'est-ce que c'est que ça? Attention : ils sont toujours très beaux, souvent impressionnants. Mais c'est quoi tout ce blanc qui entoure les dessins? Pourquoi c'est si petit sur les pages?? C'est quoi tous ces cadres qui remettent le dessin dans des cases? Pourquoi est-ce que tout est aussi carré ou rectangulaire??? Comparez avec les 6 voyages de Lone Sloane ou Delirius, le dessin remplissait souvent la page en entier, parfois ne laissant même aucun blanc sur les côtés! Rien de tout ça ici! Non seulement c'est toujours encadré, ça paraît miniature comparé aux deux albums précédents!

    Pffffff... Franchement, une étoile pour le dessin lui-même, dépouillé de l'histoire et sans comparaison. Mais sinon cet album n'a aucun intérêt d'un point de vue BD, et c'est dommage. Ah, et il y a un grand nombre de fautes de français, sans compter la typographie incohérente, avec les accents qui sont parfois mis, parfois non.

    Pulp_Sirius Le 31/08/2022 à 05:20:54
    Nains - Tome 23 - Ararun et la rage bleue

    Pas le meilleur Nains. Je suis à peu près d'accord avec Fradagast. Le début était prometteur avec le retour de Sriza, mais finalement ça ne donne rien. J'aime bien les enquêtes urbaines, mais celle-ci est beaucoup moins intéressante que celle du tome 18, et je n'ai pas du tout aimé la fin. Gros bof pour ce titre.

    Pulp_Sirius Le 29/08/2022 à 03:23:08
    Donjon Potron-Minet - Tome -82 - Survivre aujourd'hui

    Potron-minet a toujours été mon époque préférée. Des albums écrits intelligemment, avec un humour plus raffiné et moins simplet que pour les autres époques. Alors qu'est-ce que c'est que cet album?

    J'étais tellement déçu, pour ne pas dire fâché, après ma première lecture que j'ai mis le livre de côté en maudissant la dégradation d'une de mes séries préférées. Quelques mois plus tard, après avoir relu le livre, je me sens d'humeur plus clémente.

    Mais fondamentalement, mon opinion n'a pas changé -- "Survivre aujourd'hui" est de LOIN le pire Potron-minet de la série. C'est à se demander si Christophe Blain n'était pas aussi secrètement scénariste des quatre premiers tomes en plus d'en être le dessinateur. Non, je blague un peu, parce que je sais ce dont Trondheim et Sfar sont capables -- ils l'ont d'ailleurs prouvé avec le tome 5 (-83), qui était tout aussi bon sous la plume de Gaultier; ainsi qu'avec le Monsters "Mon fils le tueur" avec Blutch, mon préféré de toute la série Donjon qui se passe à l'époque Potron-minet.

    Par contre, ici, le dessin de Stéphane Oiry ne colle pas à l'univers de Potron-minet. La typographie ne colle pas à l'univers de Potron-minet. Et l'histoire ne colle pas vraiment non plus à l'univers de Potron-minet. On dirait plus un Zénith qu'autre chose. Et Grogro prend trop de place.

    L'écriture est moyenne. C'est un humour typique qu'on a déjà vu ad nauseam auparavant. L'étincelle de génie qu'on retrouve habituellement dans les Potron-minet est complètement absente. Même le côté irrévérencieux est absent! Et les commentaires sociaux tirés du monde d'aujourd'hui ratent grossièrement leur cible et me semblent dénués d'intérêt.

    Déception totale.

    Pulp_Sirius Le 29/08/2022 à 02:52:34
    Lone Sloane - Tome 3 - Delirius

    Je suis bien obligé de me joindre aux voix dithyrambiques pour cet album – nous avons ici LE meilleur Lone Sloane de la série. Pourtant, dans mes souvenirs, j’avais préféré les 6 voyages de Lone Sloane à Delirius. En les relisant, je me dis que je dois me rendre à l’évidence. Mais voilà, c’est Jacques Lob qui est au scénario. Parfois, il suffit d’avoir un scénariste pour s’aider, parce que les plus grands dessinateurs ne sont pas toujours les plus grands conteurs d’histoires.

    Entendons-nous, nous n’avons pas ici un scénario révolutionnaire non plus. Mais au moins, c’est bon. C’est plutôt bon, même. Lone Sloane et son compatriote Yearl sont approchés par des prêtres de la Rédemption rouge qui souhaitent les utiliser pour voler le grand trésor du gouverneur Kadenborg sur la planète Delirius. Ainsi commence un jeu de chat et souris dans lequel on ne sait plus trop quelles sont les intentions véritables des différents partis et où le rapport de force entre le gouvernement, la Rédemption rouge et les différents protagonistes de la planète est fragilisé. Ajoutons-y une touche de déchéance lubrique et de violence propre à cette planète aux mille vices, et on nous fait goûter à tout un cocktail. Réussiront-ils à s’emparer du trésor?

    Cette histoire, jumelée à l’imagination débridée de Druillet (et Lob?) aux dessins, fait de Delirius un monument de la bande dessinée et c'est ce qui la rend révolutionnaire. Vous tiendrez parfois la BD à l’horizontale, parfois à la verticale, parfois en diagonale, et vous serez sans cesse surpris par des dessins plus impressionnants les uns que les autres. Seules les couleurs (du moins dans l’édition originale) laissent à désirer selon moi. Je sais que dans les rééditions parfois les couleurs sont retouchées, ou du moins éclaircies – je ne sais pas si ça change quelque chose.

    Les 6 voyages de Lone Sloane et Delirius sont les deux aventures de Sloane que tout amateur de BD se doit de lire au moins une fois dans sa vie.

    Il y a presque 50 ans déjà, Jacques Bergier écrivait en préface : “Nous verrons, le plus tard possible j’espère, des sujets de baccalauréat sur l’œuvre de Philippe Druillet”. Y en a-t-il eu? Je ne sais pas. Mais une chose est sûre – cette épopée est un incontournable dans le canon de la bande dessinée.

    Pulp_Sirius Le 27/08/2022 à 21:00:41
    Lone Sloane - Tome 2 - Les 6 voyages de Lone Sloane

    Il y a 50 ans, René Goscinny écrivait en préface : "Pour nous, professionnels, Druillet a fait exploser le récit illustré et l'a fait sortir du cadre étroit de ses petites cases. Les échos de cette explosion ne sont pas près de s'éteindre."

    50 ans plus tard, cela s'est-il avéré? Parfois, je me le demande.

    Difficile de croire que je suis le premier sur ce site à écrire un avis sur cette BD. Bien sûr, si Internet avait existé en 1972, il y aurait sûrement eu d'innombrables critiques publiées en ligne. Mais quand même. Une BD qui a marqué une génération ne devrait-elle pas faire retentir son écho dans les annales du temps?

    Encore aujourd'hui, la BD existe principalement dans le cadre étroit de ses petites cases. Les dessinateurs qui dessinent à la manière Druillet demeurent relativement peu nombreux. Que s'est-il passé? Druillet ne lançait-il pas une révolution?

    Quoi qu'il en soit, cet album qui a mis Lone Sloane sur la carte est l’un des meilleurs de la série. Pourquoi? Parce que malgré le dessin qui pète de partout, on n’est pas encore tombé dans le art-book avec une histoire en arrière-plan. On suit bel et bien les aventures d'un personnage, sublimées par le dessin. D’accord, ce n’est pas le scénario le plus abouti du monde, mais au moins on a quelque chose à se mettre sous la dent. Six mini-histoires sont présentées, d'où les six voyages, mais six voyages qui forment un grand tout.

    Sloane se retrouve toujours dans des situations plus incroyables les unes que les autres. Après avoir échappé à un démon qui lui a vraisemblablement fait perdre une partie de son humanité, il se retrouve confronté à des robots géants, des tueurs sanguinaires, il vole sur des dragons, se promène dans les confins de l'espace, communique avec des superordinateurs à travers les dimensions, et rencontre des dieux toujours plus maléfiques.

    Science-fiction, fantastique, un mélange d'un peu tout ça. Le dessin est tellement puissant qu’il vient combler les lacunes du scénario. Mais c'est aussi probablement pourquoi ce style n'a pas perduré dans le temps. Outre le fait indéniable que tous les dessinateurs n'ont pas le talent de Druillet, si la BD ne propose pas de scénario intéressant, son art mourra seul, aussi évocateur soit-il.

    Bref, ce "premier" Lone Sloane (le deuxième, mais qui fait pratiquement office de premier) est emblématique de l’œuvre de Druillet. Avec sa suite, Delirius, ils représentent le sommet du superamas créé par leur auteur, à une époque où tout était permis. C'est d'ailleurs probablement la porte d'entrée la plus facile à emprunter pour visiter l’œuvre d'un titan. Entrez! Vous risquez d'être surpris...

    Pulp_Sirius Le 19/08/2022 à 16:21:57
    Uchronie(s) - Tome 2 - Épilogue saison 2

    == Avis pour la deuxième saison d'Uchronie[s], c'est-à-dire New Beijing, New Moscow, New Delhi et le deuxième Épilogue. ==

    Mais qu'est-ce qui s'est passé??? Voyez-vous, alors que dans le premier cycle on parlait d'univers parallèles qu'on pouvait visiter grâce à la fusion noire (de la science-fiction, quoi), ici Corbeyran nous fait chavirer dans... de la spiritualité mystique et métaphysique! Au secours!

    Parce que voyez-vous, dorénavant on peut se perdre entre les dimensions et rencontrer d'autres gens en rêve! (!!!) Parce que voyez-vous, maintenant une trop grande effusion d'énergie peut créer de nouveaux univers parallèles et on peut tenter de retrouver l'univers originel! (!!!) Parce que voyez-vous, dans New Delhi les yogis peuvent... voyager dans d'autres univers sans aucune méthode scientifique, mais simplement par la méditation! (!!!) Et le comble du comble, c'est que ces yogis peuvent devenir des esprits et ensuite... traverser les murs des autres réalités qu'ils visitent! (!!!)

    Allez, il ne manquait plus qu'ils puissent lancer des rayons laser avec leurs yeux et la boucle aurait été bouclée!

    Du gros n'importe quoi que ce deuxième cycle d'Uchronie(s). Si le premier cycle était déjà imparfait, au moins l'univers créé était cohérent. Pourquoi avoir soudainement rajouté des superhéros? Ça n'a plus aucun intérêt!

    L'histoire est d'ailleurs beaucoup moins intéressante que dans la première saison. Et beaucoup moins complexe aussi, dénuant ainsi la série d'une partie de son intérêt. Les dessins sont toujours aussi désagréables. Il y a encore des scènes qu'on revoit d'album en album et qui gaspillent des pages. Beaucoup de fautes de français, notamment une confusion fréquente du futur simple et du conditionnel.

    Déçu? Disons que c'est un euphémisme.

    Pulp_Sirius Le 11/08/2022 à 04:25:40
    Gus - Tome 2 - Beau bandit

    Suite logique du premier album, ce deuxième tome continue sur la même lancée. L'histoire de Gus avec la dame de la banque et les romans qu'il prétend avoir écrits est très drôle. Par contre, le gros de l'album se concentre sur Clem et sa nouvelle amante, Gratt tenant le petit dernier rôle. On apprend d'ailleurs comment Clem a rencontré tout ce beau monde, y compris sa femme Ava. Pas nécessairement meilleur que le premier album, mais nos personnages commencent à être de plus en plus développés.

    Pulp_Sirius Le 10/08/2022 à 04:11:18
    Gus - Tome 1 - Nathalie

    Gus, c'est l'inverse d'Isaac le pirate. Alors que les deux premiers tomes d'Isaac sont les meilleurs et qu'ensuite la série s'enlise et devient de moins en moins intéressante, les albums de Gus gardent le cap jusqu'au bout et deviennent peut-être même meilleurs!

    Et c'est très bon en entrée de jeu! Certes, c'est peut-être légèrement décousu dans ce premier tome (quoique...), avec des petites histoires d'amourettes qui s'enchaînent, mais l'écriture de Blain est bel et bien au rendez-vous. Maîtrisée, drôle, réfléchie, perspicace -- un vrai petit bonheur de lecture. Et les histoires commenceront lentement à étoffer nos personnages pour former un tout cohérent et uniforme.

    Détail : j'ai repéré un "repère" qui aurait dû être un "repaire", page 70. "Clem, tu ne m'as pas dit comment tu trouvais notre nouveau repère!" [sic]

    Pulp_Sirius Le 09/08/2022 à 00:39:31

    j'ai trouvé cet album pas mal moins bon que les précédents (excepté Mildiou). J'ai roulé mes yeux à plusieurs reprises. L'humour est répétitif, éculé et sans grande originalité, mis à part quelques rares gags... Un gros bof.

    Pulp_Sirius Le 07/08/2022 à 03:29:18
    Nains - Tome 22 - Borogam du Malt

    Alors moi, j'ai beaucoup aimé. Contrairement à d'autres, le lien avec Astérix ne m'a pas dérangé, parce qu'il demeure très superficiel.

    Il vrai que cette histoire de compétition ne m'enchantait guère au départ, surtout que j'attends toujours un réel retour à l'ordre du Talion, qui était mon préféré. Mais l'histoire a réussi à m'amadouer, et finalement je n'ai ressenti que chaleur et nostalgie pour cette vieille outre de Gurdan. Ça se laisse très bien lire.

    Alors que j'ajoute lentement tous les albums Nains à ma collection et que je m'apprête à écrire une critique individuelle pour chaque album de la série (et réécrire celles que j'ai déjà écrites), je me suis souvent posé la question -- pourquoi Nains est-il tant meilleur qu'Elfes, Orcs & Gobelins et Mages? Qu'est-ce qui vient me chercher autant? Je crois que j'ai mis le doigt dessus.

    C'est la crainte qu'inspirent les plus grands. C'est le respect de la hiérarchie. C'est la force absolue de ceux qui ont souffert toute une vie.

    Pas de petit jeunot qui est soudainement plus fort que tout le monde parce que "la force est avec lui". Pas de petite princesse qui est waouh aussi forte que le seigneur Brum parce que parce que! Chaque personne a sa place, chaque Nain doit prouver sa valeur, et n'osez pas vous en prendre à ceux qui pourraient vous botter le joufflu en moins de deux! Dans cet album, Gurdan force le respect. Et d'autres Nains tout aussi puissants que lui viennent lui offrir leur respect -- parce qu'il l'a mérité.

    Est-ce que c'est "collégial", pour reprendre l'expression de Nettoyor un peu plus bas ici? Peut-être. Mais dans mon cœur de petit garçon, et ce depuis toujours, j'ai toujours adoré ces histoires où le héros doit se frotter au père ou au grand-père 100 fois plus fort que lui -- plus fort grâce à son expérience, pas par magie ou force ou destin ou hasard ou paresse scénaristique.

    Nains offre tout ça. Avec du cœur en plus. C'est vraiment la meilleure série de Nicolas Jarry. Et cet album est très bon.

    Pulp_Sirius Le 04/08/2022 à 02:57:49
    Les seigneurs de Cornwall - Tome 1 - Le sang du Loonois

    == Avis pour les trois tomes ==

    Pas mal. Ça commence plutôt bien, on sent qu'il y a un degré d'intrigues politiques qui pourrait presque rappeler Game of Thrones si la série avait osé continuer dans ce sens.

    Malheureusement, le personnage de Tristan et le philtre d'amour qui le condamne à Yseult viennent appauvrir le récit. D'ailleurs, le personnage d'Yseult aurait pu être beaucoup plus intéressant qu'il ne l'a été -- comme plusieurs personnages de la série d'ailleurs.

    Une excellente idée de départ qui s'écrabouille en plein vol.

    Pulp_Sirius Le 04/08/2022 à 02:49:55

    D'abord, je dois dire que le dessin de Jürg me rappelle beaucoup celui d'Yslaire dans Sambre.

    Sinon, le personnage d'Hélène Jégado étant tristement célèbre, on a droit a une BD assez simple. Le mobile de ses meurtres n'étant pas connu, l'histoire se contente de montrer Hélène tuer, changer d'endroit, tuer encore, et ce jusqu'à la fin. C'est à peu près tout ce qu'il se passe.

    Adaptation du roman de Jean Teulé, basé sur les mêmes faits, celui-ci préconiserait cependant la thèse de la schizophrénie, un point qui n'est jamais abordé dans la BD.

    Une histoire très certainement fascinante, mais qui manque de profondeur dans le format présenté ici.

    Pulp_Sirius Le 31/07/2022 à 22:22:00

    Absolument tous les clichés du genre passent en trombe -- de l'humour enfantin, un petit personnage qui fait le pitre, une femme amoureuse du héros... et un méchant qui part en guerre contre un méchant.

    Ah? Ça, c'est différent. Ou pas. Parce que notre héros, Élias, un roi sanguinaire, sans pitié et extrêmement cruel, finit par devenir le gentil de l'histoire... Ça n'a aucun sens. Il veut se venger de celui qui lui a lancé un sort, mais sinon rien n'explique ce changement radical de personnalité en héros tout miel qui veut "épargner les innocents".

    Il y a également une étrange dichotomie science/magie. L'amoureuse naïve médecin veut prouver que la peste peut se guérir par la science, que l'eau transporte la maladie, qu'il faut brûler les corps pour enrayer le problème, etc. Mais enfin, tout ça finit par ne servir à rien puisque c'est réellement dû à une malédiction lancée par une tablette magique. Elle finit par accepter que la magie existe réellement... Pourquoi avoir mis l'accent sur cet aspect scientifique si c'était pour ne servir à rien?

    Élias le maudit ne se démarque en rien. Le scénario est d'une médiocrité sans nom et l'histoire crie sa banalité. En plus, l'histoire ne se termine pas vraiment, mais doit-on être surpris?

    Pulp_Sirius Le 28/07/2022 à 02:41:39

    Pas du tout aimé. Hormis le dessin sombre et difficile à lire de l'auteur, les stéréotypes américains grotesques et carnavalesques qui font fantasmer les auteurs français qui rêvent encore de l'été indien de Joe Dassin ne m'enchantent guère.

    Ce n'est pas une BD à prendre au sérieux, certes. Mais ce road-trip de tueurs sans vergogne qui se frottent à tous les paumés de la société n'est pas si intéressant que ça non plus. Les personnages sont trop caricaturaux pour être attrayants. Ça m'a un peu rappelé le Tricked d'Alex Robinson.

    Dans le genre, je préfère de loin le Lorna de Brüno.

    Pulp_Sirius Le 28/07/2022 à 02:23:20

    "Et qu'est-ce que je peux bien peindre qui en vaille la peine? Une énième critique de la société de consommation, de la dégradation de l’environnement et de l'aliénation, quel intérêt?"

    Amen! Criez-le sur tous les toits, on n'en peut plus!

    Quelle histoire passionnante sur l'univers de l'art que celle-ci. Tout le charme de cette BD provient des dialogues, surtout entre le couple -- lui, peintre qui ne sait plus pourquoi peindre; elle, galeriste qui cherche à trouver une valeur monétaire aux toiles. Ce sont ces différentes visions et philosophies qui s'opposent, comme la place de l'art dans la société, pour qui elle est destinée, et son véritable but, qui forment tout l'attrait de cette histoire.

    Toutes ces idées se développent en parallèle à la quête plutôt superficielle qui fait avancer notre couple : celle de trouver l'identité d'un artiste qui se cache derrière de superbes toiles qui émeuvent quiconque les aperçoit.

    Le problème, c'est qu'on tombe dans une sorte de fable quasi surnaturelle. Les toiles de l'artiste-mystère sont affichées dans une chapelle en haut d'une colline, mais personne ne se trouve jamais à l'intérieur. Pourquoi? Les toiles, pourtant, vont et viennent. Qu'est-ce qui se passe?

    **SPOILERS**
    L'histoire se termine sans vraiment donner de réponse claire. En fait, la réponse est probablement mystique ou spirituelle. Seuls ceux qui voient l'art pour ce qu'il est véritablement peuvent voir les toiles; elles sont invisibles à ceux qui ne souhaitent les obtenir que pour l'argent. Une sorte de représentation divine que seuls les purs de cœur peuvent approcher.
    **FIN DES SPOILERS**

    Sinon, il y a aussi Maggie, la fille du couple, qui ne sert strictement à rien. Son rôle dans l'histoire m'échappe. Pourquoi lui avoir consacré quelques pages?

    Enfin, cette BD vaut la peine d'être lue au moins une fois pour ses dialogues réfléchis et intelligents sur la nature de l'art, et en particulier celle des toiles des galeries d'art. Le côté mystique de la chose ternit un peu le récit selon moi, mais d'autres lecteurs seront peut-être à l'inverse satisfaits du dénouement.

    J'aurais seulement préféré que la fin soit moins... abstraite.

    Pulp_Sirius Le 27/07/2022 à 01:46:26
    Le bras d'Orion - Tome 1 - Rah le tueur

    **À noter qu'au moment où j'écris ces lignes, "Le Bras d'Orion" renvoie à trois entrées distinctes sur BDGest, une pour chaque tome, alors qu'ils devraient tous être rassemblés dans la même série. Une erreur de l'auteur, sans doute.**

    Lire de la BD indépendante n'est jamais un exercice facile. Un, parce que c'est rarement bon, et deux, parce que si vous l'avez achetée à un kiosque où l'auteur lui-même vous l'a vendue, qu'il était super sympathique et qu'il avait des étoiles dans les yeux en vous parlant de son projet, vous vous sentirez forcément mal de ne pas avoir aimé ce qu'il vous a tendu.

    Et de ce côté-là, Le Bras d'Orion s'en tire très bien. J'ai été agréablement surpris par l'ampleur du travail accompli ici.

    Premièrement, le dessin est superbe. L'originalité des cases est parfois surprenante, et la composition et le détail également. Leblanc cite Druillet comme influence en entrée de jeu et on le ressent. J'aime aussi que selon le personnage qui parle, la police de caractères puisse changer. La première page est aussi datée de 1985 (et la fin du tome 2 aussi), mais la date de publication est 2015, signe que Leblanc travaille sa série depuis des décennies... Par contre, l'édition papier que j'ai entre les mains a une piètre qualité d'impression. L'encre sur les pages est souvent floue, ce qui gêne la lecture. Les deux premiers tomes peuvent être lus gratuitement sur le site des éditions Roquefort; c'est probablement l'option à privilégier dans ce cas-ci, mais peut-être que depuis 2015 la qualité de l'impression s'est améliorée.

    Alors, quel est le problème? Il est clair que Leblanc est passionné par l'univers qu'il a créé. Le résultat est qu'il y a beaucoup trop d'exposition, de narration, d'explications, et peu de mouvement. On dirait plutôt une encyclopédie illustrée qu'une BD. Ou un livre de règles de Donjons & Dragons. J'exagère un peu, mais c'est globalement ce qui s'en dégage. J'imagine aisément Leblanc aller à une convention de BD dans les années 80 et parler avec ses amis de toutes les règles et les races extraterrestres et les vaisseaux qui régissent l'univers du Bras d'Orion.

    Pourtant, l'écriture est bien ciselée et maîtrisée, mais elle n'apporte pas grand-chose à l'histoire. Histoire classique, de l'aveu d'un personnage lui-même. La femme de Rah est tuée par les Taharquistes de l'Église des Morts, l'une des religions de cet univers, et celui-ci veut se venger du leader qui a un "complexe d'Hérode", c'est-à-dire qu'il a peur du messie -- Rah lui-même. Et c'est le gros de l'histoire. Dans le tome 2, une race extraterrestre vient brouiller les cartes, mais encore une fois trop de bla-bla militaire, trop de présentations des différents commandants et généraux, tout ça pour les voir disparaître quelques secondes plus tard.

    Leblanc a aussi la fâcheuse habitude de faire dire à ses personnages ce que le dessin dit déjà. Exemple, dans le tome 1 Rah voit la tête d'une femme jaillir du feu et s'exclame : "Qu'est-ce que... Un visage apparaît dans les flammes!" ... Oui, on le sait. Vous l'avez dessiné! "Qu'est-ce que...?" aurait été bien assez. Nul être humain n'irait jusqu'à expliciter la suite, en se la verbalisant ou non.

    Bref, c'est bien dommage. Leblanc a d'excellentes idées en tête, mais il ne réussit pas à les canaliser pour en faire une BD cinétique qui donne envie au lecteur de tourner les pages. Il y a beaucoup trop de texte qui n'apporte rien à l'histoire qu'on lit. Je crois cependant que le potentiel était là. Si vous aimez ces séries aux innombrables détails, plus thématiques que dynamiques, peut-être y trouverez-vous votre compte avec Le Bras d'Orion.

    Pulp_Sirius Le 24/07/2022 à 23:02:16

    Un autre très bon album de Lapinot.

    Cette fois-ci, on revient dans le monde "contemporain". C'est la suite de Slaloms. Lapinot et Richard se posent des questions sur la supposée malédiction d'une pierre, à savoir si elle est réelle ou non.

    On a encore droit dans situations cocasses et à des gags assez biens construits dans l'ensemble. La soirée jeux dans l'appart est superbe. D'ailleurs, on retrouve un Lapinot un peu plus vulnérable qu'à l'habitude, ici.

    J'ai trouvé cet album un peu moins bon que Slaloms et Blacktown, mais c'est quand même un très bon moment de lecture!

    Pulp_Sirius Le 23/07/2022 à 01:17:16
    Uchronie(s) - Tome 1 - Épilogue

    == Avis pour la première saison d'Uchronie(s), c'est-à-dire New Byzance, New Harlem, New York et le premier Épilogue. ==

    Enfin, Corbeyran a réussi à écrire quelque chose qui m'a captivé. J'ai toujours été fasciné par les univers parallèles et les voyages dans le temps, alors j'avais déjà un parti pris quand j'ai commencé la lecture d'Uchronie(s).

    Ceci étant dit, Uchronie(s) se focalise davantage sur les univers parallèles que sur les voyages dans le temps, ces derniers ne faisant qu'une brève apparition. J'ai lu les tomes dans l'ordre 1-2-3, 1-2-3, 1-2-3, mais je crois que pour la prochaine saison je ferai 1-1-1, 2-2-2, 3-3-3.

    Est-ce complexe à suivre? Ça le devient de plus en plus au fil des albums, puisqu'il y a de plus en plus de personnages qui existent en deux ou trois exemplaires. Lorsqu'ils se mettent à traverser les univers, il faut faire gaffe à ne pas perdre le fil. La réelle complexité, par contre, pointe son nez lorsqu'on parle de duplicité. Au départ on a, par exemple, un monde 1 avec un personnage A1, un monde 2 avec un personnage A2, et un monde 3 avec un personnage A3 -- A étant la même personne dans les trois mondes mais vivant une vie différente. Là où ça se complique, c'est lorsque A1 du monde 1 se duplique et qu'A1 existe soudainement dans les mondes 1 et 2 simultanément, en plus de A2 qui existe déjà dans le monde 2. Heureusement pour le lecteur, peut-être, Corbeyran ne poussera pas ce concept outre mesure.

    En fait, certains personnages semblent même absents de certains mondes. Par exemple, la Tia Brown originale de New Byzance n'est jamais mentionnée et, dans New Harlem, la Tia originale, qui s'appelle plutôt Sarah (?) est alitée et ne rencontrera jamais la transfuge de New York. Certains autres points demanderaient probablement une relecture, comme la cicatrice derrière l'oreille de Zach censée nous placer dans le temps, mais dont les implications m'ont échappées.

    Il demeure que le tout a été plutôt fascinant à lire, et que j'ai beaucoup aimé me plonger dans ce dédale d'univers parallèles. Malheureusement, tout n'est pas parfait.

    À commencer bien sûr par le côté prédicateur de Corbeyran, qui ne se gêne pas pour vous donner des leçons. Racisme, intégrisme, frontières, guerres, capitalisme -- on n'est pas en reste. Il demeure que, contrairement à Weëna par exemple, ça ne devient jamais le point central du récit, ce qui sauve la série.

    Hormis ce côté prêchi-prêcha, certains points m'ont semblé étranges. Par exemple, dans New Byzance, Emily accuse son mari de lui être infidèle, et même l'intro de l'Épilogue mentionne ce point, mais les premières pages du tome 1 de New Byzance nous montrent... Emily tromper son mari avec une femme! Sinon, dans New York, Zach se réveille d'un coma d'une dizaine d'années alors qu'il n'avait que 10 ans, ce qui fait qu'il devrait avoir 10 ans d'âge mental... mais il parle comme seul un véritable adulte pourrait le faire. Pire, Tia couche avec lui! Eum... Les motifs de Tia pour obtenir le secret de la fusion noire sont aussi nébuleux... c'est vraiment seulement pour l'argent? La ville utopique et sa destruction, aussi, semble n'aboutir à rien dans l'histoire... Il y a plusieurs autres points comme ça qui m'ont un peu tracassé, mais comme j'écris de tête et que je ne me rappelle pas de tout, tout cela mériterait peut-être une relecture pour être certain que rien ne m'ait échappé.

    Sinon, le dessin des trois artistes n'est vraiment pas super. J'irais même jusqu'à dire que le dessin de Tibery est plutôt désagréable, que celui de Defali est légèrement meilleur et que celui de Chabbert est le meilleur des trois, mais sans être extraordinaire lui non plus.

    Finalement, j'ai aimé me casser la tête avec cette série, et j'ai de bons espoirs pour la deuxième saison! Une série ambitieuse qu'Uchronie(s) pour les amoureux du genre.

    Pulp_Sirius Le 17/07/2022 à 17:28:33

    Pas mal du tout. Mais le problème, quand on essaye de mettre le plus de termes possibles dans une BD pour montrer qu'on est connaisseur, c'est qu'on finit par passer pour des gens qui essayent un peu trop fort. L'autre problème, c'est que ça vieillit.

    Si World of Warcraft était encore bien populaire en 2013, aujourd'hui ce n'est plus ce que c'était. Trondeim et Sapin nous passent en rafale à peu près tout ce qui touche au monde "geek" -- AFK, PVP, PV, IRL, ethernet, Linux, les noms des extensions de WoW, One Piece, Angry Birds, Astérix, Donjons & Dragons, la Wii-U 2 (!), la DS, Diablo, Elder Scrolls, Call of Duty, Battlefiled, Pikmin, Assassin's Creed, Mario Bros., Zombieland, les Tortues Ninja, le type d'unités à utiliser dans WoW, Link, Lara Croft, etc, etc, etc. -- et on ressent bien le caractère un peu vieilli de la BD aujourd'hui.

    Malgré tout, ça demeure assez plaisant dans l'ensemble. J'ai particulièrement aimé la déformation du mot "péjoratif" qui devient une insulte sous la forme "jopé". Bien pensé! Chaque page comporte son propre gag, mais l'ensemble forme une histoire complète. Un bon moment de lecture si vous êtes capables de vous replonger en 2013-2014.

    Pulp_Sirius Le 17/07/2022 à 17:02:44

    - J'ai pas fait ce que vous croyez que j'ai fait.
    - Ça dépend si tu penses bien à ce que tu crois que je crois.
    - Eh bien... je crois que vous pensez à ce que je crois que vous croyez.
    - Tu veux dire que je crois que tu crois à ce que tu penses que je crois?
    - Absolument pas. C'est plutôt l'inverse même...

    Absolument génial. Tellement de phrases que j'aurais pu citer dans cet album... dont celles sur les étymologies des mots 'chance' et 'hasard', par exemple.

    Pas sûr de comprendre les avis négatifs, cet album est excellent. Il ressemble d'ailleurs beaucoup plus à Slaloms qu'à Mildiou. Selon la critique de Magic2003, écrite en 2008, ce serait de la "mastur** intellectuelle". Eh bien, si c'est ça l'intelligence en BD, donnez-m'en plus! Donnez-m'en plus!

    Beaucoup de personnages peuplent cet album - et Lapinot n'en est même pas le personnage principal. Ce qui est tout aussi bien, parce qu'il est loin d'être le personnage le plus intéressant! Il ne sert pas à grand-chose de résumer l'histoire ici, il suffit de savoir que le brouhaha causé par le supposé filon d'or découvert à Blacktown, conjugué à l'arrivée inopportune de Lapinot dans les parages, mènent à une série de situations loufoques toutes plus drôles les unes que les autres. L'écriture brillante à laquelle on est en mesure de s'attendre avec Trondheim est bien présente ici.

    Un pur régal.

    Seule ombre au tableau, un nombre anormalement élevé de fautes d'orthographe dans cet album.

    Pulp_Sirius Le 17/07/2022 à 16:22:51
    Complainte des Landes perdues - Tome 13 - Les Sudenne 1 - Lord Heron

    "Le retour de Sioban"

    Mouais, eh bien, c'est raté, hein. Qu'est-il arrivé, au juste? Tous les défauts de Dufaux ressortent en force dans cet album. Les personnages réagissent de manière bien peu crédible, et ne servent qu'à indiquer au lecteur quelque chose qui n'était pas nécessaire d'expliciter en premier lieu.

    Exemple : la cousine de Sioban saute par-dessus une falaise avec un cheval. SIoban la regarde et s'exclame : "Wowww! Elle a réussi." Hahaha, plus artificiel que ça, tu meurs. Deux cases plus tard : "Elle me défie! Je n'ai pas le choix!" La grande Sioban qui agit comme une enfant. Même le "Owwwwwwww!", alors qu'elle est en train de tomber... c'est caricatural! Et quand le Zorkal l'attaque : "Oh non!!!", et encore la rencontre du monstre : "Non!!! Ce n'est pas possible!!!", et d'autres conversations bien peu naturelles : "!! Vous, ma cousine!!"...

    Allons, c'est pas sérieux. J'ai louangé le talent d'écriture de Dufaux dans le cycle des Chevaliers du pardon en particulier. Ici, force est de constater qu'on n'est plus du tout mais vraiment plus du tout au même niveau. Et ce n'est pas tout, à peu près toutes les conversations et situations sont pesantes, cocasses et à la limite risibles. L'homme qui tente de casser la porte à la hache, la rencontre de Sioban avec les O'Kallan, le Niddhog qui tue généralement la moitié du clan sauf cette fois, qui étrangement les tue tous (il faut bien mettre Sioban en valeur), etc.

    Déjà que j'avais trouvé les deux premiers tomes des Sorcières assez moyens, ici on tombe encore plus bas. Pourquoi, d'ailleurs, avoir mis les Sorcières sur pause pour ramener Sioban? Dufaux prétend que c'est parce qu'il continue de penser à elle, mais serait-ce plutôt pour tenter de ramener une partie du lectorat au bercail? Je me le demande...

    Grosse déception.

    Pulp_Sirius Le 17/07/2022 à 15:57:03
    La chanson de Renart - Tome 1 - Le seigneur des entourloupes

    == Avis pour les deux tomes ==

    Après un départ en force -- le dîner avec le diable et la mort est la meilleure partie de l'album -- l'arrivée du magicien Takka vient un peu brouiller les cartes. Sfar ne semble plus trop savoir où mettre les pieds, et le tout manque cruellement de cohérence.

    Dans le tome 2, la rencontre avec le père de Takka est formidable, mais encore une fois, l'album manque de fil conducteur et la lecture est sens dessus dessous.

    D'ailleurs, d'avoir mélangé réalisme historique avec fantaisie n'était peut-être pas la meilleure idée. Sfar indique en postface du premier album qu'il voulait d'un héros qui n'en soit pas un comme ceux de Disney; qui frappe et qui tue. Mais à part manger des pigeons voyageurs, que fait-il, au juste? Pas grand-chose.

    Je suis d'accord avec cette remarque de Sfar : "Fuyez les traîtres qui prétendent vous faire la leçon au lieu de vous raconter une histoire! [...] Ce sont toujours des raisons irréfutables qui les poussent à utiliser le livre pour vous faire la morale. Montrez-leur les dents, tirez-leur la langue et rappelez-leur que le romanesque ne sert pas à ça."

    100 % d'accord. Je suis toujours le premier à dénoncer les histoires moralisatrices en BD. Ironique un peu, par contre, que j'ai l'impression que Sfar a déjà fait pareil dans ses BD.

    Pulp_Sirius Le 11/07/2022 à 04:25:06
    Weëna - Tome 1 - Atavisme

    == Avis pour la série - SPOILERS! ==

    Par les mamelles de mes lambelles! Voilà bien une série qui peine à se hisser au-delà du seuil de la médiocrité.

    Je ne suis pas certain de comprendre les avis positifs pour cette série. À part le dessin d'Alice Picard qui est agréable, il n'y a rien ici qui se démarque. Si vous avez 10-12 ans, d'accord. Mais pour les adultes? Hormis quelques scènes de violence et, peut-être, quelques paires de seins, en quoi cette série peut-elle être considérée comme pour adultes?

    En fait, le départ n'est pas mal. Cette idée des trois branches -- morte, invisible et maîtresse -- qui sont soumises à la tradition laisse sous-entendre qu'on trouvera une histoire de jeux de pouvoirs politiques complexes et contrastés, mais finalement, ça ne mène à rien.

    Corbeyran brise les règles de son propre univers. Ses personnages changent de personnalité comme de chemise et parlent et réagissent de manière contradictoire, incompétente et insensée. Les situations loufoques s'enchaînent, et les dialogues teintés de ridicule aussi. On est à la limite du simplet.

    Par exemple, on apprend dans le tome 6 que Haggral, un sorcier qui veut s'emparer du trône grâce au prince Morckoor, aurait été emprisonné pour... délit d'opinion! Parce qu'il n'était pas d'accord avec les dirigeants du pays! N'importe quoi! Voyez-vous un sorcier comme Haggral faire de l'activisme? C'est l'excuse plate que Corbeyran a trouvée pour le mettre dans le même cachot que Morckoor.

    Plus tard, les largols, des petits animaux sauvages tout mignons... parviennent à se débarrasser de soldats voleurs qui viennent attaquer nos héros! Les soldats crient des petits "Nooon!" et "Ouille" et sont submergés! Un humour tarte à la crème! Même histoire pour notre petit pâtre qui s'en prend plein la tête à essayer de dompter ses lambelles mais qui se ridiculise au grand plaisir du jeunot qui l'observe.

    Notre grand méchant, Morckoor, se repent parce qu'il a réfléchi! Il ne veut plus faire de mal!... Il se rend compte de son erreur et change de voie, tout en ajoutant qu'il "tuera sûrement encore", parce que Corbeyran sait que le lecteur restera de marbre s'il s'en tire aussi facilement. Et justement, à la fin de l'histoire, bizarrement, il change encore d'idée et part à la rencontre de sa mort tragique tant attendue! Versez des larmes, lecteurs!

    Les Behrs, quant à eux, impressionnent par leurs traditions notre pâtre naïf parce qu'ils ne font pas partie de la civilisation. Ou plutôt, ils n'ont pas vraiment de traditions! Ou peut-être que si, on ne sait plus! Les traditions changent au gré des générations, paraît-il! Ce qui fait qu'en fait, ce ne sont pas vraiment des traditions! Mais on s'en fout! L'important, c'est qu'ils remplissent bien leur rôle de victimes pour que notre petit pâtre Gwylym puisse faire un discours idéologique sur la sainteté des Behrs à un tyran! Qui va l'écouter sans vouloir lui trancher la gorge sur-le-champ! C'est tout à fait logique! Vous savez, quand un auteur s'y prend mal pour essayer de faire passer un message...

    La famille de Morckoor finit presque par disparaître, justement, alors qu'elle aurait dû jouer un rôle beaucoup plus gros. La corruption de la mère suprême dans le tome 4, la colère enfantine de Gwylym dans le tome 7, le changement des prédictions de Kwimnh'ow dans le tome 8 (oups, il ne faut pas que Weëna et Gwylym finissent ensemble), etc., la série devient de plus en plus gnangnan au fur et à mesure qu'elle progresse, en plus de changer de but (devient de plus en plus moralisatrice).

    Une petite étoile pour le dessin d'Alice Picard; pour le scénario, eh ben, disons que ça aurait pu déboucher sur beaucoup mieux.

    Pulp_Sirius Le 26/06/2022 à 20:51:29
    Red River Hotel - Tome 1 - Nat et Lisa - Ière partie

    -- Avis pour les 3 tomes --

    Hyper étrange! Le tome 1 commence de façon assez classique... enfin... tout le monde est étrange dans cet univers! La petite amie d'un homme disparaît mystérieusement et il ne sait pas où chercher pour la retrouver. Donc il attend. Et il converse avec les habitants de l'hôtel qui semblent cacher quelque chose.

    Beaucoup de personnages secondaires qui semblent être là sans réelle raison, sauf pour apporter leur touche d'insolite à l'histoire. Le tome 2 met un terme à cette histoire sans vraiment y apporter de conclusion satisfaisante, mais le drôle et l'étonnant continuent de montrer leur nez...

    Le tome 3, quant à lui, amène un nouveau personnage (une femme nymphomane, rien de moins) dans cet hôtel aux personnalités lubriques. C'est, encore une fois, très étrange, parce qu'ici on parle de trafic de femmes nues dans des tonneaux normalement réservés à des produits chimiques.

    ...hein?? L'écriture est assez bonne dans l'ensemble, mais le tout me semble un brin décousu et on reste sur notre faim. Le potentiel était pourtant là.

    Pulp_Sirius Le 26/06/2022 à 20:14:53
    Les contes du 7ème souffle - Tome 1 - Aohige

    -- Avis pour les tomes 1 à 3 --

    Très, très librement adaptés des contes occidentaux mais prenant place dans un univers médiéval japonais, Les Contes du 7e souffle représentent une véritable bouffée de fraîcheur. D'ailleurs, les titres des albums sont des traductions des œuvres originales. Aohige (litt., Barbe bleue), Shiro Yuki (litt., Blanc[he]-Neige) au lieu de Shirayuki Hime comme dans la traduction officielle de Blanche-Neige, et Ayatsuri (litt., Marionnette).

    Le style me rappelle énormément Lone Wolf & Cub, de Kazuo Koike, ou encore de ses adaptations cinématographiques. J'ai envie de dire : "Enfin! Des Occidentaux qui savent dessiner le Japon!". Les paysages sont ravissants.

    Si chaque tome contient sa propre histoire individuelle, le fil rouge qui traverse les tomes est la recherche du père de Daisuke... un samouraï noble qui serait supposément mort en lâche. Notre héros part ainsi à la recherche de la vérité. On peut considérer que le tome 3 conclut bien l'histoire. Les trois premiers tomes sont d'ailleurs sortis dans un coffret à l'époque, signe que l'histoire semblait être assez bouclée.

    Les visages des personnages ne plairont peut-être pas à tout le monde, par contre. Leurs traits anguleux sont parfois repoussants. Et il est rare que je dise ça, mais je trouve que les couleurs viennent un peu gâcher l'ensemble. Elles sont souvent mal choisies, et parfois donnent un air étrange aux environnements. L'intégrale en noir et blanc en vaut donc sûrement le coup...

    Somme toute, j'aime beaucoup. Le style peinture ukiyo-e, où l'action semble souvent figée dans le temps, apporte beaucoup de charme à la japonaise et laisse beaucoup de place à l'imagination.

    Dommage que le tome 4 vienne étirer la sauce sans savoir où se diriger.

    Pulp_Sirius Le 20/06/2022 à 03:32:47
    Quai d'Orsay - Tome 1 - Chroniques diplomatiques Tome 1

    == Avis pour les deux tomes ==

    Un véritable tour de force.

    J'ai tellement ri! C'est tellement bien écrit! Et terriblement captivant! Christophe Blain est, sans équivoque, l'un de mes scénaristes préférés. Avec l'aide d'Abel Lanzac, qui a l’expérience réelle du monde diplomatique, les auteurs nous ont concocté une véritable cocotte-minute remplie d'humour raffiné, de dialogues savoureux et de complexité diplomatique.

    Alors, il est vrai que si vous lisez le tout d'une traite, certains passages peuvent finir par sembler répétitifs (tchac! tchac! tchac!). Dans le premier tome, les discours d'Alexandre prennent légèrement trop de place selon moi. Mais le tome 2 corrige le tir et est finalement encore meilleur que le premier.

    Autre point non négligeable : Blain et Lanzac ont réussi à faire de la politique qui n'est ni de gauche ni de droite. Je me serais tout de suite braqué si on avait tenté de m'introduire les opinions politiques des auteurs dans le crâne, ce qui n'est pas le cas ici. Même si le Lousdem fait référence à une histoire bien réelle, ce qui nous intéresse réellement, ce sont les résolutions de crises, l'art de composer des discours et les relations internationales.

    Et pour cela, Quai d'Orsay est une véritable pépite d'or humoristique et instructive. Ne me reste plus qu'à trouver l'intégrale pour lire ce fameux épilogue.

    Pulp_Sirius Le 18/06/2022 à 04:25:27
    Androïdes (Soleil) - Tome 11 - Marlowe (Chapitre I)

    == Avis pour les deux tomes Marlowe ==

    J'ai rarement lu quelque chose d'aussi mauvais. Et dans la série Androïdes, ça ne vole déjà pas très haut. Y a-t-il même eu un relecteur sur ces albums? J'ai trouvé des fautes d'accord dans les deux albums, le même mot écrit de deux manières différentes dans la même bulle (Nephilim, Nephelim), et même un bon vieil astérisque qui ne renvoie... à rien du tout! Ils ont oublié de mettre l'explication au bas de la page!

    Aïe aïe aïe. Le scénario est plutôt mauvais lui aussi. Une soldate qui part à la recherche d'une I.A. volée qui cherche à s'évader... et qui se retrouve aux prises avec des moines branchés sur la toile en permanence et des narcos qui survivent mystérieusement dans une jungle qui normalement détruit le système immunitaire... Des "légendes urbaines" qui on s'en doute n'en seront pas... Des réactions de personnages complètement saugrenues... Des dialogues souvent alambiqués... Aucun personnage n'est intéressant ni attachant. Franchement, c'est un véritable tohu-bohu.

    Malheureusement, je n'aime pas beaucoup le dessin de Dim. D non plus. Le style ne me plaît pas trop à la base, mais le mélange avec les photos numérisées en arrière-plans me donne encore plus envie de fuir... Le dessin, de toute façon, est secondaire ici puisque le scénario vient plomber l'ensemble à lui tout seul.

    Aurait pu être une déception si d'autres albums de la série n'avaient pas déjà frôlé le ridicule. Ouf. Deux albums pour ça.

    Pulp_Sirius Le 16/06/2022 à 01:01:20

    Une autre déception signée Dillies.

    C'est une histoire qui se veut triste et qui offre une petite leçon de morale entendue des milliers de fois auparavant -- nous sommes des machines à consommer -- et notre personnage principal devra se réveiller, échapper à la grosse méchante société, et retrouver ceux qu'il aime.

    Ajoutons-y un petit vieux qui croit que son voisin est un fils retrouvé, une petite amie aimante qui se croit abandonnée, et des parents oubliés depuis trop longtemps, et nous avons droit à un petit cocktail sorti tout droit de l'école de la platitude mélancolique. Il n'y a d'ailleurs aucune explication quant aux parents dans l'histoire, ce que je trouve dommage.

    J'aime beaucoup le dessin de La Padula, avec cette pluie qui inonde bon nombre de pages, et ses dessins de ville grise et triste, mais le scénario est beaucoup trop conventionnel pour que je puisse recommander cette BD.

    Pulp_Sirius Le 06/06/2022 à 18:38:41
    Ralph Azham - Tome 12 - Lâcher prise

    == Avis pour les tomes 8 à 12 ==

    Vous connaissez des gens dans la vie qui sont des monsieur ou madame je-sais-tout? Des gens qui ont une opinion sur tout, qui parlent tout le temps et qui n'écoutent rien? Des gens fermés d'esprit qui croient que le monde entier est stupide sauf eux-mêmes?

    Voilà, c'est Ralph Azham.

    Le personnage de Ralph Azham, au fil des albums, est devenu de pis en pis. Absolument détestable, condescendant, arrogant, blasé, hautain, haïssable...

    Personne n'aime côtoyer ce genre de personnes dans la vraie vie, alors pourquoi prendrions-nous plaisir à lire les aventures d'un personnage comme tel? Si Ralph Azham a toujours été assez sarcastique et cynique depuis le début, sa personnalité s'est assombrie au fil du temps. Avec parcimonie, ça peut-être très drôle. Sans cesse, ça devient très lourd. Je comprends que ça fasse partie de l'histoire, en quelque sorte, mais quand même.

    J'ai adoré les quatre premiers albums. Un peu moins les tomes 5-6-7, pour les raisons mentionnées ci-haut. Et les tomes 8 à 12 ont simplement empiré la donne. Mon tome préféré du deuxième cycle est le tome 9. Les autres, bah!

    En plus, Trondheim a la fâcheuse habitude de faire disparaître des personnages sans qu'on les revoie. Yassou, Zania, la sœur de Ralph... tous absents du dernier tome, sans épilogue aucun pour eux. C'est passablement frustrant.

    Je comptais vraiment ajouter cette série à ma collection personnelle après avoir lu les premiers tomes. Mais je ne suis pas certain que j'aie envie de refaire connaissance avec ce Ralph Azham méprisant. C'est dommage, parce qu'il y a avait énormément de bonnes idées dans cette série, qui auraient pu la propulser au rang de chef-d’œuvre.

    Par exemple, cette idée que les bleuis perpètrent des massacres et qu'ils doivent être contrôlés, ce qui expliquerait les agissements du roi, et que Xénophon confirme aussi. Malheureusement, ça s'arrête là. Ce ne sera jamais véritablement expliqué. On ne saura jamais pourquoi. Trondheim crée un univers intéressant, mais semble peu intéressé à nous en expliquer ses tenants et aboutissants. Un pétard mouillé.

    Pulp_Sirius Le 06/06/2022 à 03:28:21
    Le malvoulant - Tome 1 - Le Don

    == Avis pour les 3 tomes ==

    Le dessin de Paul Marcel dans le premier tome est absolument magnifique! Le scénario est bon, l'enquête est prenante, on termine en se disant, "Vivement la suite!".

    Et puis, il y a les tomes 2 et 3. Que s'est-il passé? Le dessin n'est plus du tout à la hauteur. On voit que c'est dans le même style, mais on dirait qu'il est bâclé, plus approximatif, moins détaillé. Il prend aussi moins de place sur les pages. Le tome 1 ne s'était pas assez vendu? Paul Marcel a manqué de temps? Aucune idée, mais c'est franchement décevant.

    De même, le scénario perd de son intérêt. Les dialogues perdent de leur attrait. On est surpris de ne plus être surpris. Quel gâchis. Cette série avait un bon potentiel. Et Paul Marcel n'a apparemment travaillé que deux fois avec Corbeyran, puis il a disparu du monde de la BD. Quel dommage.

    Pulp_Sirius Le 04/06/2022 à 19:02:11

    Quel scénariste que ce Christophe Blain. Quand il n'oublie pas qu'il a une série en cours abandonnée depuis deux décennies, il réussit à concocter des histoires tout à fait succulentes. Surtout que comme Blain a déjà été incorporé sur une frégate pour son service militaire, son expérience se reflète magnifiquement bien à travers son récit.

    Un "one-shot" à propos d'un océanographe qui s'embarque comme timonier sur un cuirassé de l'armée, cette histoire nous présente la vie à bord d'un de ces géants navires. Des péripéties qui ne peuvent exister que sur un navire du genre, on ne peut suivre cette aventure qu'avec étonnement et curiosité.

    Bien sûr, les dialogues sont savoureux, avec toute l'intelligence et la perception à laquelle on peut s'attendre de la part de Blain. J'ai franchement beaucoup aimé cette histoire, qui me trotte encore dans la tête.

    Une belle surprise que cette BD. Ça ne donne vraiment pas envie de s'engager sur un bateau, par contre. =)

    Pulp_Sirius Le 02/06/2022 à 03:30:08

    Cet album a-t-il été écrit avant ou après Slaloms? Je n'en sais rien, mais il ressemble plus à Carottes de Patagonie qu'à Slaloms. En moins bon. Beaucoup moins bon.

    On a droit à une chasse peu intéressante, très "slapstick", sans le grand humour auquel Trondheim nous a habitués. En fait, ma partie préférée de l'album se trouve quand Mildiou et Lapinot rencontrent les lépreux, seule véritable petite dose d'humour du récit.

    Peut-on vraiment considérer cet album comme étant un Lapinot? L'histoire de Patagonie avait été improvisée... celle-ci me le semble encore plus. Très déçu.

    Pulp_Sirius Le 31/05/2022 à 03:47:08

    Bof, bof. Après un départ en force, la cadence ralentit considérablement. Pas grand-chose à se mettre sous la dent pour meubler les pages qui cherchent désespérément leur fin. Les deux pages sur l'orthographe du mot 'naze', par exemple, quel intérêt?

    Beaucoup de pages pleines aussi, qui, attention, peuvent parfois relever un album en lui apportant beauté et poésie (ce que le trait de Dillies semble enclin à faire). Par contre, ici on a plutôt l'impression que l'auteur ne savait pas comment remplir ses pages avant d'arriver à la finale qu'il avait en tête. Une finale un peu convenue, de surcroît.

    Ce qui aurait pu être excellent se révèle finalement un brin trop simple. Il y a un manque de substance dans le scénario et dans les textes. J'aime beaucoup les couleurs par contre. À lire une fois, mais on oubliera rapidement.

    Pulp_Sirius Le 31/05/2022 à 00:10:56

    Après avoir lu l'excellent Abélard, qui m'avait frappé de plein fouet, j'ai décidé d'essayer d'autres BD de Renaud Dillies. (Quoique c'était Régis Hautière qui était au scénario d'Abélard.)

    Celle-ci est tout simplement décevante. C'est un conte sur la solitude, c'est tout. Quelques belles phrases ici et là, et des dessins assez mignons, comme on peut se l'imaginer. Mais franchement, il ne se passe rien.

    Pulp_Sirius Le 25/05/2022 à 17:07:54

    Je ne trouve pas de qualités à cette BD.
    Dessins fades et sans saveur. Histoire qui se prétend originale et philosophique, mais qui se révèle être tout le contraire. Dialogues risibles. Personnages unidimensionnels.
    Et dans l'entretien en fin d'album, il y a tellement de fautes de français que j'ai arrêté de les compter.
    Atroce.

    Pulp_Sirius Le 25/05/2022 à 04:43:57

    Attention! Cette BD est 100 % fictive!

    Peut-être, comme moi, serez-vous tentés de la lire pour découvrir "le premier roman graphique, publié en 1874"! Ah, non, en fait, dans la postface, on apprend plutôt que cette édition n'a jamais existé, mais que ce serait plutôt une invention de l'auteur et que la seule édition date de 1921 (l'anachronisme du paléophone). On affirme alors que les auteurs ne peuvent revendiquer la paternité de cette forme d'art!

    Ah, bon? Pourquoi la couverture dit-elle... Attendez! L'université de Gencienne-Grétigny, dont l'auteur de la postface en serait le maître de conférences, n'existe même pas! Auguste Bretagne, le héros de la BD, n'a jamais existé! D'ailleurs, comment peut-il faire référence à 140 ans plus tard : "Merci de penser qu'on parlera encore de moi dans cent quarante ans, mon amour" (la supposée redécouverte de la BD) dans son propre récit?

    On parle de pages sensuelles censurées mais retrouvées et restaurées (pages 98 à 101), alors que le livre en compte d'autres jamais mentionnées. Il n'est jamais indiqué ce qui est original et ce qui est restauré par Edith & Corcal... Sans surprise, c'est de leur cru à 100 %!

    Le Comte de Lautréamont et Rimbaud ont bel et bien existé, mais cette histoire est une pure fiction! Je trouve ça vraiment dommage qu'on essaie d'induire le lecteur en erreur comme ça, sans jamais lui dire que tout ceci est complètement inventé. Dommage aussi, parce que l'histoire présentée est assez intéressante.

    La seule édition de ce livre est celle de 2012! Ce n'est PAS une vieille BD redécouverte.

    Pulp_Sirius Le 22/05/2022 à 03:28:50

    Les Carottes de Patagonie 2.0.

    Dans l'avant-propos, Trondheim mentionne que cette BD aurait dû faire 5000 pages! Finalement, elle n'en fait même pas 300, ce qui est encore moins que Les Carottes de Patagonie. Bien sûr, le récit est inachevé, comme l'indique le sous-titre.

    Est-ce que c'est bon? Hmmmm... J'ai trouvé certaines répliques très drôles, bien pensées, et j'ai aimé certaines parties de l'histoire, mais ultimement, comme on peut se l'imaginer, il est difficile de ressortir satisfait d'une histoire qui s'arrête abruptement alors qu'elle a à peine commencé.

    Mon personnage préféré est probablement celui de Michel Mercet, cet homme cynique et sérieux amoureux des livres. Notre héros, Martin Mollin, est un lapin (!) qui se retrouve embrouillé dans une histoire abracadabrante. Bien sûr, le nombre de personnages ne cesse de s'accroître au fil du récit.

    Si Trondheim était allé jusqu'au bout de sa folie, peut-être aurions-nous eu droit au 'À la recherche du temps perdu' de la bande dessinée.. Une épopée grandiose qui aurait pris quelques semaines à lire en entier.

    Pour ce qu'il en reste, ce n'est pas mal. Mais à moins d'être un fan fini de Trondheim (comme moi), c'est difficile à recommander. Si le style vous intéresse, je recommande Les Carottes de Patagonie d'abord, bien plus aboutie selon moi et très semblable à Capharnaüm.

    Pulp_Sirius Le 21/05/2022 à 21:40:54

    J'ai tellement ri! Un véritable bijou de la BD humoristique, cette histoire de quatre amis sur les pentes de ski est tout à fait succulente.

    Bien sûr, si vous avez vous-même fait l'expérience de montagnes enneigées avec vos amis sur des skis ou des planches à neige, de chalet ou d'appartement le soir pour vous parer au lendemain même si la première journée vous a épuisé, et de journées sous un soleil qui reflète sa joie et sa bonne humeur sur une neige blanche immaculée, cet album viendra encore plus vous chercher.

    Mais nul besoin d'en avoir fait l'expérience pour apprécier cette tranche de vie de quatre amis en vacances. Transposez-la en villégiature d'été, si vous le préférez -- le principe reste le même.

    Tout l'humour perspicace, déjanté, clairvoyant et loufoque de Trondheim est au rendez-vous. On s'amuse, on rit, on s'esclaffe, on rêve, on a envie d'être avec eux.

    Une BD qui vous rendra le cœur léger, la tête rêvant de voyages et d'aventures. Magistral.

    Pulp_Sirius Le 21/05/2022 à 15:30:59

    J'aimerais vraiment pouvoir vous dire que Georges Frog est une petite pépite de la BD, à découvrir d'urgence!

    Malheureusement, il n'en est rien.

    Dessin -- J'ai toujours aimé les histoires avec animaux anthropomorphes, alors Georges Frog m'a parlé tout de suite. Le dessin est assez sympathique, et j'avoue que c'est ce qui m'a poussé à entamer cette BD. Mais il est simple et, à part pour le style facilement reconnaissable, il n'est pas particulièrement remarquable non plus. C'est mignon, sans plus.

    Scénario -- Georges (une grenouille) veut devenir joueur de jazz connu que tout le monde adule! Sur fond d'Amérique en dépression pendant les années 30, c'était une bonne idée. Malheureusement, il ne se passe pas grand-chose. Pauvreté, amours, racisme -- nos personnages déambulent dans cet univers et vivent leur vie, sans que rien ne se produise vraiment. Il manque un accroc pour accrocher le lecteur. Je crois que le quatrième tome est le meilleur par rapport à ça, parce qu'il se passe enfin quelque chose (Georges se trouve un travail et s'éloigne de lui-même et de ses amis). Certains personnages ne me convainquent pas, comme Cora. Au départ, elle approuve la musique de Georges. À la fin, elle la désapprouve. Le changement de perception du personnage n'est pas très bien expliqué. On a l'impression que c'est un raccourci pris par l'auteur pour ramener Georges à Rose. Phicil pousse aussi beaucoup sur le contexte raciste de l'époque, mais en faisant cela il crée des personnages très manichéens, sans réelle profondeur ni complexité. Seul M. Cat, peut-être, échappe à cette règle, mais pour d'autres raisons.

    Texte -- Basique. Si au moins il y avait quelque chose d’évocateur, de puissant, de poétique ou de recherché à en retirer, mais non. Rien. Nos personnages conversent entre eux ou avec des instruments de musique, et il n'y a rien de particulièrement frappant dans leurs dialogues. Je trouve même que c'est parfois enfantin. Mais bon, à l'occasion, ça fait sourire.

    Conclusion? Le Petit rêve de Georges Frog sera en effet demeuré trop petit. Cet hommage rendu au jazz, qui aurait pu être inspirant, peine à nous faire swinguer. On passera peut-être un moment de lecture agréable, mais on n'aura pas envie de s'y replonger une deuxième fois.

    Pulp_Sirius Le 17/05/2022 à 15:07:45

    Bof bof bof. Une histoire qui se veut émouvante mais qui est plutôt clichée. Tous les trucs habituels pour tenter de vous émouvoir sont employés... Un vieux qui raconte sa vie... Un amour perdu... Une enfance difficile... La guerre contre les nazis... La recherche du dépassement de soi... La jalousie... Et une petite fin tout bien taillée pour vous surprendre. Franchement, j'ai l'impression d'avoir lu ce genre d'histoire mille fois auparavant.

    Dans l'industrie cinématographique, on a quelque chose qui se nomme "oscar bait", ou un appât à Oscars, pour les films qui semblent avoir été tournés juste pour récolter des prix. J'ai l'impression que cette BD, c'est ça. Un appât à prix de BD ou quelque chose comme ça. Toutes les cases de la bonne petite BD dramatique sont cochées... mais rien de réel n'en ressort vraiment. Je suis peut-être cynique, mais je n'ai vraiment pas accroché, parce que j'ai trouvé ça trop basique, trop réchauffé et trop artificiel.

    Même les dessins sont laissés à moitié croquis (avec les lignes qui dépassent encore) pour donner au récit un style encore plus "artistique"! J'aimerais aussi souligner que la traductrice a laissé filer quelques fautes de français, même si cela n'est pas la faute du texte original.

    Le livre lui-même, du moins l'édition spéciale avec la couverture rouge, est très beau. Et le dessin est parfaitement adéquat malgré tout, rien à redire là-dessus. Mais j'ai l'impression que c'est l'emballage qui sert à embellir ou camoufler un récit plutôt médiocre.

    À la page 290, Adeline nous dit, suite à la grande révélation : "Je sais... un vrai feuilleton télé, n'est-ce pas?"

    En effet. Un feuilleton télé d'après-midi.

    Pulp_Sirius Le 16/05/2022 à 15:55:00
    Ralph Azham - Tome 7 - Une fin à toute chose

    La fin du premier cycle s'arrête ici. Est-ce que c'était bon? Assurément! Est-ce que ça aurait pu être meilleur? Peut-être...

    J'ai beaucoup aimé les quatre premiers albums, mais j'ai un peu moins tripé sur les tomes 5-6-7. Pourquoi? Je ne sais pas. Peut-être est-ce dû au fait que je les ai lus trop rapidement l'un après l'autre.

    Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé la conclusion de Vom Syrus trop rapide. J'ai aussi trouvé étrange que le roi devienne soudainement gentil, alors qu'il a commis tant de crimes pendant 1000 ans...

    Il reste que c'est un bon album qui se laisse lire comme tous les autres. De très bonnes idées avec les magiciens également. J'ai bien aimé l'idée du rebord des dieux.

    Mais voilà, Trondheim n'en avait pas encore fini avec Ralph Azham! La suite saura-t-elle se montrer à la hauteur?

    Pulp_Sirius Le 15/05/2022 à 21:52:24
    Ralph Azham - Tome 6 - L'ennemi de mon ennemi

    Quelques moments forts dans cet album, comme lorsque Ralph retourne dans son village natal. Ralph se découvre également de nouveaux pouvoirs grâce à son épée. Vom Syrus fait enfin son apparition.

    Il y a quelque chose qui m'a taquiné, par contre. Dans une scène de combat, Yassou ne cesse de crier "Figus, figitus" avant de lancer son truc paralysant. Ralph lui crie : "Mais arrête de dire ça avant!!! Tu l'avertis!" Et deux pages après, Ralph saute dans les airs et crie lui-même : "Figus machin-truc!" pour paralyser le reptile volant... Eum. D'accord, Ralph se moque de Yassou ici, mais quand même.

    On a également droit à un autre retournement de situation à la toute fin. Difficile de prédire comment tout cela va se terminer...

    Pulp_Sirius Le 15/05/2022 à 21:23:35
    Ralph Azham - Tome 5 - Le pays des démons bleus

    La recherche de Vom Syrus continue. On s'est un peu habitués au style, et l'étonnement devient moindre. Il reste que l'album demeure plaisant dans l'ensemble, et qu'il y a quand même quelques moments qui nous feront sourire. Mais même quand on ne sourit pas, l'histoire demeure captivante. La fin nous réserve une surprise.

    Pulp_Sirius Le 13/05/2022 à 15:52:39
    Complainte des Landes perdues - Tome 8 - Les Chevaliers du Pardon 4 - Valt

    J'ai pleuré deux fois sur cet album.

    La première, lorsque j'ai lu la préface de Jean Dufaux écrite en mémoire de son ami Philippe Delaby.
    La deuxième, lorsque je me suis rendu compte que cet album était nettement inférieur aux trois précédents.

    Bon, premièrement, c'est QUOI cette police de caractères??? On est passé d'un beau lettrage fait à la main (ou du moins ça en avait l'air) à une police écrite à l'ordinateur sortie tout droit de votre logiciel de traitement de texte. Argh! Mes yeux brûlent!! C'est laid, re-laid et archi-laid!!! C'est mécanique, c'est artificiel, c'est sans âme, c'est affreux... comme une Morigane sur le point de mourir. Ça entache le récit! Ça le rend inorganique! Commercial!

    Qui est la tête pensante chez Dargaud en 2014 qui s'est dite - à partir de maintenant on fait comme ça! On s'en fout de la continuité avec les tomes précédents, c'est comme ça un point c'est tout! Probablement pas un lecteur de BD. Incroyable, ces maisons d'édition et leurs décisions calamiteuses, parfois. Je pourrais en nommer plein d'autres, comme ça, qui ont parfois ruiné des collections pour d'autres raisons... C'est impardonnable. Si les fontes n'avaient changé qu'à partir du prochain cycle, ça m'aurait moins dérangé.

    Bon. Ok. Qu'en est-il du récit lui-même? Eh bien... où est passée l'écriture, ici? On s'étale, on s'exhibe, on s'expose... Plus de narration, moins de concret. Le début est bon, mais le voyage de Sill Valt et une bonne partie de la section avec la Dame à l'Hermine sont assez peu intéressants. Étrangement par contre, à partir du moment où Jérémy reprend la plume au dessin, la plume de Dufaux à l'écriture semble elle aussi reprendre un peu du poil de la bête.

    Il reste que, ultimement, cet album est beaucoup moins intéressant que les autres. Ça manque de subtilité, de cérébralité, de beauté. Sill Valt méritait mieux.