Les avis de - Krompir

Le macho poilu des années 80, dans toute sa splendeur. Les scénarios des gags d'une à deux pages datent définitivement de cette décennie, et revêtent un intérêt plutôt historique aujourd'hui. Étions-nous donc SI machos? Et les mamazelles étaient-elles tellement à la recherche du Prince Charmeur ?
Le dragueur (et les draguées, car pour chaque effet il faut bien une cause !) font pourtant mouche à chaque page, car derrière la parodie, il y a une touchante saynète psychologique.
Dommage que le dessin soit si fruste...

Bon, on s'est rendu de peine et de misère jusqu'au XXe siècle.

Luca a compris qu'il est le descendant de Romulus et qu'il est au milieu d'une lutte intemporelle à finir contre les adeptes de Rémus. Les deux premiers épisodes avaient le mérite pédagogique de la Rome antique; L'épisode papal passait par la peau des dents. Mais le justificatif des deux derniers tomes est beaucoup plus ténu. Cette dernière rencontre avec les fascistes est franchement saugrenue, impression renforcée par une coloration aléatoire.

Le duel final met en exergue les difficultés et les inconsistances de la série : pourquoi ces sauts dans le temps, et ne pas avoir simplement liquidé Luca aujourd'hui ? Qu'est devenue l'intrigue policière qui s'était esquissée au fur et à mesure du charcutage de toutes les jeunes femmes qui avait malencontreusement croisé le chemin de Luca ? Un bon point toutefois au scénariste quant à l'issue du combat, il n'a pas choisi la voie la plus facile. Et la chute de la dernière page est somme toute assez élégante.

Au final, il faut reconnaître à Patrick Weber la fortitude d'avoir arrêté cette série, car la formule du saut dans le temps aurait permis une (pénible) continuation ad vitam æternam.

Une collection de 8 aventures de Timour « au fil du temps », de la préhistoire au XIIIe siècle.

Le point commun est la difficulté de survivre en ces temps incertains, et rares sont les épisodes porteurs d'espoir... C'est ce qui fait l'attrait de cet album atypique.

Le style des récits est varié. Parfois, un trait dépouillé et plus lisible, certains cadrages en gros plan ou contre-plongée inhabituels pour un Timour, de même que la colorisation « musclée » du 1er épisode, et des décors plus recherchés.

On se prend à rêver à ce que cette série aurait pu être sans les abominables « couleurs » (???) des premiers albums, et un brin de finition supplémentaire...

Un Timour plus musclé se joint aux conquistadores de Balboa pour découvrir l'océan Pacifique. La formule-type du récit des Timour est éprouvée - voir éculée, mais l'enfer vert de la forêt de Darien donne une ambiance particulière à cet épisode. Fait inhabituel pour cette série, quelques cases sont même coloriées (presque) correctement !
Les méchants et l'amitié sont aux rendez-vous, mais, inhabituel encore, l'amour aussi !

Tranches de vie d'une ado qui vient de larguer l'amarre de sa mère (et on va comprendre pourquoi !) pour chercher la bouée de son papounet à perruque au Japon. Comme elle étudie dans un lycée français, l'insertion culturelle se fera en douceur. De fait, bien peu des situations sont propres à la vie japonaise, ce qui fait du scénario un hybride biculturel.

Le déroulement est shōjo manga, sans adopter tous les canons (ni heureusement les caricatures !) propres à ce style. Le dessin est chaleureux et agréable à lire grâce au trait généreux et aux judicieux ombrages.

Marie affronte son alter ego. Mais si Marie est dure comme le rubis, Mardi est un diamant purpurin ! Le choc ne sera pas en faveur de notre héroïne.

Les scènes de combat sont entremêlées de fumeuses considérations politiques sur les bienfaits d'une union entre les deux furies. Les complications s'amoncellent et on a complètement perdu le propos du scénariste. Le scénariste aussi, d'ailleurs, car il se sent obligé d'injecter une pseudo-explication sci-fi à la dernière planche.

Désolé, on n'est pas en Manga ni en Comics. La BD exige une logique du déroulement qui satisfasse intellectuellement le lecteur.

Dommage pour une série qui avait commencé de façon intrigante et prometteuse.

Deux héritières : Marie, Mardi. St-Mathieu, St-Pierre. Illégitime, légitime - ou est-ce l'inverse ? Chaque clan a ses supporters, qui fourbissent leurs armes (et leurs crocs).

Après une bataille napoléonienne, on quitte la trame historique pour une délirante et meurtrière séquence de cabaret. Ce ne sont pas les armées qui décideront du futur, mais le combat annoncé entre les deux filles.

Le scénario s'en va à vau-l'eau. On nage en plein Comics genre Batman. Tant qu'à faire, le graphisme aurait pu suivre, et sortir du cadre contraignant des petites images limitées par 4 ou 5 strips par page...

Au final, on se sent floué par cet album qui nous emmène loin des promesses scénaristiques du tome 1. Un roadster des années 1930 à la dernière planche ? On n'a pas le choix, il faut absolument lire le tome 3 pour décider si c'est un chef d'oeuvre ou un pétard mouillé !

Un beau graphisme épuré et net, non sans rappeler Swolfs. On pourrait regretter les bouches qui parlent sans s'ouvrir, et les émotions minimalistes des visages. Les transitions de cadrage sont très linéaires de plan à plan, donnant un effet de travelling continuel; plus de coupures de plans donneraient du rebond à la trame visuelle.

Après une introduction passablement longue, le scénario commence à déjanter avec des séquences qui semblent hors de propos avec le cadre imaginé - supposé - du milieu XIXe siècle, entre Transylvanie et St-Petersbourg : combat Ninja, sous-vêtements Aubade, tournures de phrases résolument d'aujourd'hui. Peu de personnages apparaissent. Sommes-nous vraiment dans la réalité ?

Marie, avec ses 14 ans et ses hormones bouillonnantes, porte les protagonistes à commettre impair (un père ?) incestueux et débordements physiques; Elle semble peu crédible dans cette trame. Mais, après tout, la série porte son nom, et on devine bien que toute la suite va tourner autour d'elle.

La dernière planche a le mérite d'une chute qui donne envie de poursuivre la lecture.

Un scénario (en anglais) de bad trip qui prend aux tripes. Le style graphique évoque Floc'h : grands aplats de couleurs peu saturées, encrage épais, visages peu émotifs; mais avec quelques séquences surprise.

C'est pas une BD décorative, c'est dur à suivre, mais le lecteur est tout surpris à la fin de vouloir voir la suite, au tome 2...

La colline blessée / Le deuxième cercle se passe en Angleterre, et englobe des évènements qui nous sont plus familiers que les épisodes précédents.

Nos « héros » sont toujours aussi antipathiques. Leurs dialogues sont empreints de cynisme, leurs actions vont même vers la menace et l'illégalité. Des protagonistes plus ou moins inquiétants surgissent de leur passé. Donc, difficile de bâti ce lien fort et intime qui est une marque des grandes séries.

Le premier tome construit un suspense de bon aloi. Malheureusement, dans le deuxième tome le dénouement manque grandement d'envergure. Les supposés méchants ne le sont pas, et de mystère, point il n'y a. La toute dernière case laisse planer une ambiguïté sur les émotions de Leia que je ne suis pas sur soit de bon aloi.

C'est quand même le meilleur épisode de la série.

Nos héros (et le lecteur) ont deviné le rôle de la pierre bleue.
Mais nos héros (et le lecteur) sont toujours circonspects quant au bien fondé de toute cette histoire.
Les changements de « scène » se font avant qu'on aie pu développer un lien avec les « habitants » du moment.
Certes, un méchant seigneur vient à point nommé injecter une dose de suspense, mais cette Héroïque Fantaisie continue d'intriguer, sans passionner. On enlève un point : 4/10

Idée de départ louable, exécution pitoyable.
Visages figés, plans statiques - mêmes les batailles ne « bougent » pas.
Plein de pistes sont proposées sans être suivies. Personnages antipathiques.
« Couvrez ce sang que je ne saurais voir » dit Tartuffe en mourant. Brrrr !

Le mini-Cubitus est certes a-do-ra-ble. Mais il vit dans des cases simplissimes, et doit jouer un scénario qui se limite bien souvent à son pipi.
Les moins de 7 ans vont (peut-être) lire quelques pages.

Des personnages expressifs, des dessins achevés, des décors qui complètent l'histoire: Une bien belle série qu'on peut mettre sans risque entre les mains des plus jeunes, jusqu'à 9-10 ans. Pour les plus âgés, les gags très - trop ? - doux risquent de tomber à plat. Les chutes deviennent vite répétitives, la malheureuse voisine se faisant toujours pourchasser par quelque monstre concocté par nos garnements sorciers.

Tous les albums de la série se valent, on peut les lire dans n'importe quel ordre; les dessins des personnages sont plus achevés à partir du No 5.

Les Grandes Personnes pourront se plonger dans ces pages pour savourer une des dernière BD «classique» pour enfants, avant que méchanceté, Mangas, dessin inachevé et Photoshop ne viennent définitivement clouer le cercueil. On appréciera tout particulièrement les titres, à chaque page, des jeux de mots qui sont de vrais joyaux ciselés...

Le trait rond et généreux de De Smet, sa coloration efficace, les petits détails savoureux dans l'arrière-plan, sont immédiatement reconnaissable.

Sa parodie des «exploits» de révolutionnaires mexicains dans les années 1920, plus intéressés par la siesta, gags de 1 à 3 pages, font sourire, mais on est loin de l'hilarité générale. Parues en 1990 en albums, ces douces histoires font définitivement vieillot.

Le premier tome nous fait pénétrer dans l'univers assez hermétique du chien garagiste. Si on se laisse aller, on peut pénétrer dans l'ambiance, assez pour voir où va aller le tome 2.
Hélas, on rentre dans une diarrhée verbale qui s'étire, page après page. L'épisode dans la galerie d'art est pénible au possible. Si l'intention était de faire une satyre sociale du landernau de l'art moderne, c'est utiliser un Kärcher pour effacer une cédille. Idem pour le « petit homme », succédané de l'animal de compagnie.
Bon , je décroche, afin de ne pas pénaliser une série qui ne s'adresse pas à moi.

Ce diptyque laisse une impression d'inachevé. Autant le premier tome démarrait plusieurs pistes d'intrigues en des dates différentes, autant le deuxième égare en queue de poisson la plupart d'entre elles, pour ce concentrer sur la tueuse de 2059. La chute essaye de rattraper tout ça, mais c'est trop peu pour clore toutes nos attentes. Frustration...

Dommage, car on pensait voir venir un nouveau Sanctuaire, doublé d'un Bunker. Beaucoup d'idées sont proposées, chacune méritant une exploration approfondie. Dommage qu'un scénariste avec plus d'échine n'ait pas été là pour les poursuivre...
Le dessin est extrêmement compétent; mais... les yeux ! Que dire de ces pupilles hallucinées, bigleuses qui fixent hors-champ leur mort annoncée ?

Ce Tome 2 poursuit dans la veine du premier. Le caractère somme toute peu sympathique de l'héroïne devient agaçant. Ce n'est pas le comportement qu'on aimerait chez notre fille. Corteggiani a écrit de meilleurs scénarios...

Le graphisme serait plus approprié dans l'illustration pour livre d'enfant que dans la BD pour pré-ados de 10 ans.

On est d'abord interpellé par le graphisme : des couleurs saturées, un trait généreux avec un encrage fort et des plans-cadrages très variés. Malheureusement, il faut composer avec les visages rébarbatifs de Stel et de la petite naufragée. Tago, le iPad volant version 2070, est une bonne trouvaille : il dépanne, sans être une panacée.

On est intrigué par les surprises du scénario - suffisamment pour vouloir lire le Tome 2, car on commence à imagine que peut-être nos deux jeunes héros n'ont pas simplement été déportés par la tempête et débarqué sur la mauvaise île...

Plaira aux jeune (et moins jeunes) de 10 ans et plus.

Les historiettes sont de 2 pages.
On est d'abord attiré par le colorisation très aguichante. Mais des fonds qui sont aussi saturés que les personnages, et qui changent de couleur sans raison à chaque case, c'est trop pour une version album (la prépublication en revue ne devait pas en pâtir autant)
Les scénarios sont assez ternes, on ne sourit pas souvent à la lecture...

Diantre ! Le dahu existerait donc bien ? En '66, quand je suis allé à ma première colo de sports d'hiver, j'ai eu droit au traditionnel bizutage «d'aller chercher le dahu.»
Maintenant, je sais où le trouver ! Il est avec Mme Dahu, dans les pages de cette si belle et si douce histoire.

Comme dans le Tome 1 «Une carotte pour deux», on en profite pour passer tout en douceur une belle morale d'acceptation de l'Autre et d'entraide. Et cela, sans aucune infantilisation du Lecteur.

Elissa, 9 ans, Natasha, 14 ans et Papa ont tous adoré... (et elles se demandent maintenant si le dahu existe vraiment ! Mais oui, mes filles, nourrissez votre imaginaire)

Une très belle histoire. Allez, laissez-vous aller pour 15 minutes loin des BDs de vampires, conspirations ténébreuses et monstres surgis de notre subconscient !

Un magazine de BD sert de lien entre les aventures urbaines (quelques pages chacune) d'un jeune garçon. Des histoires d'une grande humanité, qui tissent une belle morale de vie. Curieusement, le Papa (moi) a été plus touché que mes filles de 9 et 14 ans.

Une sympathique histoire semi-fantastique.
Des enfants se retrouvent, sous les plumes de hiboux, à s'éreinter pour une sorcière mégalomane qui veut retrouver un dragon omnipotent. Grâce au papillon dopé, les taupes sont mises en déroute. Le ver géant détruit le château !
Confus ? Pas tant que ça, tout se tient assez bien et fait un divertissement somme toute agréable. Les lecteurs adultes apprécieront le raisonnement passablement sophistiqué des enfants.

Des gags d'une page, qui font penser à Nathalie. Le graphisme est un peu sommaire, surtout au niveau des décors. Mais les expressions et émotions sont bien rendues.
Les gags sont « gentils » et accessibles aux plus jeunes. Et souvent, il y a un deuxième niveau qui a fait sourire même le papa !
6/10 pour les jeunes, 5/10 pour leurs parents...
P.S. : Beaucoup de références télévisuelles québecoises, mais le contexte permet aisément de saisir le « punch line. »

Pas facile, de dessiner comme Uderzo ! On va le voir dans cet album, où bien des grands noms de la BD n'arrivent pas à pasticher convenablement nos gaulois. Alors, au moins essayons d'avoir un mini scénario décent - encore plus difficile !

Comme cet album et un hommage à Albert Uderzo, les historiettes évitent les dérapages que connaissent souvent les pots-pourris multi-auteurs. Le mérite de cet album-curiosité est de placer les gaulois dans les mondes imaginés par chacun des auteurs, entourés des personnages d'icelui. Donc, des graphismes différents, avec des résultats plus ou moins heureux, mais toujours intéréssants.

Au passage, on découvrira quelques personnages qui ne nous étaient pas familiers, comme le truculent Werner...

Dessins convenus, personnages sans émotions, couleurs blafardes, aplats Photoshop, scénario sans âme. Ce n'est pas cet opus qui fera aimer les classiques aux ados !
Heureusement, le CD joint permet de retrouver le texte original.
Pauvre Gustave...
(Cet avis s'applique l'ÉO de Adonis 02/2008)

Madila est une série qui se vautre dans une atmosphère Palm Beach 1935 de millionnaires surannés, d'esthètes alanguis et de stars en devenir. On se demande comment peut bien tourner ce microcosme de la superficialité et des qu'en dira-t-on. Mais là n'est pas la question, ça tourne.
Donc, reflet de nos propres excès ? Le comportement auto-destructeur des héroïnes trouve son apogée dans «Zelda». Ainsi que la créativité de l'auteure, qui s'offre le luxe de pirouettes graphiques et textuelles qu'elle n'osait pas aborder dans le monde plus feutré de ses trois premiers épisodes.
Et ce n'est pas pour déplaire; Les situations et réparties font mouche, les personnages accessoires et leurs commentaires tiennent le rôle du choeur dans une tragédie grecque pour recentrer impitoyablement l'étau qui se referme sur Lou.
Comme de De Spiegeleer nous y a habitué, le final nous laisse le choix de faire notre propre terminus...

Un bien bel objet donc que cette Zelda et moi, que l'on peut déguster indépendamment des trois premiers tomes.

C'est une compilation de gags déjà parus, à thématique de neige. Donc, rien de nouveau, et un autre « piège » pour les consommateurs non avertis, c.a.d. les parents qui vont acheter le « dernier paru » pour leurs chères têtes blondes. Comme il y a déjà eu la compilation « Nonos de neige », on se demande jusqu'à où on va étirer la poule aux œufs d'or...

Bon, le contenu. Les gags de Roba sont tendres et savoureux, 8/10; Ceux de Verron sont un peu plus directs, mais c'est le dessin avec les yeux « fatigués » qui devient franchement lassant; ont-ils dormi la nuit passée? 4/10

À l'actif, des dessins méticuleux d'avions fort peu connus, car ils ont tous été envoyés au tapis en trois mois ! C'est une découverte que de voir tourbillonner ces Loire-Nieuport, Amiot et autres Latécoère, ptérodactyles oubliés, ressuscités pour un dernier ballet d'adieu. Et quel flic-Flak ! Jamais batailles aériennes n'ont été rendues avec autant de d'ampleur, de précision, et d'intensité. Les cadrages sont hallucinants, on est vraiment l'ailier qui fait du rase-mottes, la bombe qui vient d'être larguée... À mon avis, ce sont les meilleurs rendus de batailles aériennes de toute la BD. Pour ces dessins, donc, la note serait de 10.

Au passif, les visages des personnages sont rigides et les poses convenues. Les situations dépeintes sont une suite d'escarmouches isolées. Il manque le fil conducteur qui dynamise, et est la raison d'être, d'une bonne BD.

De fait, l'aspect pédagogique prime, avec une liste quasi ininterrompue des noms, rang et affectation des aéronautes. On se fait rappeler au passage que la Luftwaffe a perdu plus d'avions durant ces 45 jours, que pendant les 82 jours de l'autrement glorifiée Bataille d'Angleterre !

On salue l'exercice de style, et on est reconnaissant à Daniel Chauvin d'avoir remis les pendules à l'heure sur ce passage injustement méconnu de l'histoire aérienne, qui devrait être lecture obligée au cours d'histoire.

La jeune fille à la perle shootée aux amphétamines, ou La mariée était en noir dans la chaloupe (lorsqu'elle porte sa robe...)

Un scénario fort bien goupillé, enrobé d'un dessin impeccable qui nous fait accepter sans sourciller les quelques raccourcis et invraisemblances. Si les couleurs semblent ternes, la chevelure dorée de l'héroïne luit comme un fanal dans la brume et crève les pages.

L'histoire est déclinée en deux parties. La première est une forte histoire de vengeance, la veuve éplorée pactisant avec un corsaire philosophe pour arriver à ses fins. En deuxième partie, s'ensuit une descente aux enfers sur le Hollandais volant... une fort belle pirouette !

L'auteur a eu la fortitude de s'en tenir à un seul album, bien que le sujet aurait pu être étiré à la Lanfeust.

Amateur de belle en deuil, ou armateur en fauteuil, chacun trouve son bonheur dans Saskia. On reste avec le délicieux souvenir d'une truffe volée dans une bonbonnière dont le couvercle s'est trop vite refermé.

Si l'on s'est rendu au Tome 2, c'est que :
1)- On n'a pas été rebuté par le graphisme minimaliste du Tome 1, où une émotion se dessine (et se devine) selon un degré de plus ou de moins d'inclinaison d'un sourcil à peine esquissé, et/ou
2)- On est resté pantois après la chute (littéralement...) à la dernière page, et
3)- On s'est dit « ouais, il y a du potentiel dans ce scénar; est-ce qu'on nous ressort Solaris sous stéroïdes ? »

Et bien non, point de planète machiavélique qui transforme ses visiteurs. Tout simplement, la recherche du Bien par tous les moyens, en passant bien sur par le Mal. S'ensuit un vague chassé-croisé dans une jungle assez mal définie. De fait, on ne perçoit pas ce qui dans cette planète a pu pousser les « scientifiques » aux mesures extrêmes. Et la fin, franchement, est totalement indigne d'une histoire commencée avec tant de prémices intéressantes.

Donc, un 3/10 de déception.

Le Bédéphile «classique» ne devrait pas se laisser rebuter par l'assaisonnement manga du graphisme de certaines pages. Car c'est bien dans l'esprit de cette série que de vouloir élargir l'horizon culinaire et visuel de ses lecteurs.
L'arrivée du séduisant mafieux en Maserati ajoute la touche de piment d'Espelette au scénario, qui est somme toute prévisible, avec ses relents du dessin animé Ratatouille. Bien qu'on aurait apprécié une mouture plus adulte du scénario, ce 3e album est somme toute fort plaisant. On attend la suite.
P.S. : Les recettes 3*** sont très simples à réaliser. Épatez votre belle-mère!

Un ouvrage abscons pour le non-initié à la psychanalyse. Heureusement, il est facile de survoler la démonstration en se concentrant sur le travail de détective accompli par l'auteur, car tous les faits rapportés sont disponibles à tous dans leurs albums de Tintin.

Et que de troublantes coïncidences a-t-il trouvé, ce M. Tisseron ! Un vrai feu d'artifice, les noms des protagonistes qui contiennent le son R - A - K sous ses diverses combinaisons (pages 68-72). Et que dire des évènements similaires qui se produisent aux MÊMES PAGES dans des albums différents ? (pages 81-85)

Bon, une fois les indices rassemblés, qu'en fait-on ? À chaque page, on ne peut s'empêcher de penser Heuh ? ça veut vraiment dire ceci pour un psychanalyste ? Eh bien, force fût de constater, bien après la publication de cet ouvrage prophétique, la perspicacité des hypothèses émises. Chapeau, l'artiste ! Et l'ouvrage fut lu d'une traite...

[On pourra faire l'impasse sur la 3ème partie de l'ouvrage, qui n'a que peu à voir avec Hergé.]

Peut-être qu'une des raisons de la popularité de Tintin viendrait de ce que ses aventures seraient une illustration métaphorique de thèmes universels liés au développement de la personnalité humaine, avec ses recherches difficiles des piliers parentaux.

(On trouvera un résumé bien plus accessible de ses thèses, sous la plume du même auteur, à http://www.psychologies.com/Famille/Relations-familiales/Parents/Articles-et-Dossiers/Les-secrets-de-famille-ils-pesent-sur-notre-destin/Serge-Tisseron-a-decouvert-le-secret-de-Herge)

Mmmmh...
Pas facile de commenter ce Road Movie du temps de Napoléon...
Car si on a souvent l'impression de ne pas savoir où s'en va l'intrigue, ne vous en faites pas, ami lecteur, l'auteur lui non plus ne semble se laisser guider que par l'humeur du moment.
Jusqu'au 4e album «Capucine», l'intrigue était bien ficelée; mais déjà se développe la tendance du coq à l'âne. Les personnage apparaissent et disparaissent au détour des pages, les lieux s'égrènent de par l'Europe, peuplés par les cadavres que laisse derrière lui Morvan d'Andigny et son faire-valoir Nicolas La Giberne, grand sabreur devant l'Éternel.

Donc, rendus au tome 10 «Albion côté jardin», la lassitude s'était profondément installée face aux personnages à porte tournante, aux intrigues en queue de poisson et au dessin «à hachures style 1980». Et voilà que le tome 11 «La chasse au loup» propose un dessin plus lumineux, une enfant pour Morvan, et une intrigue à suivre avec enfin un idéal plus grand que les états d'âme du héros, soit la libération d'un millier de prisonniers français qui pourrissent dans les mouroirs des vasières anglaises de Black Hole (clin d'oeil appuyé à François Bourgeon et à son «Ponton». À suivre. Et on attend depuis 1998... AAAAAH!

Bref, une série dont on lira les tomes 1 à 4 avec intérêt; les autres...

Que c'est BEAU !
Des dessins d'une fraîcheur éclatante, bien cadrés, une histoire qui se tient, une morale à toute épreuve...
Le rêve y tient une place importante, comme prélude aux réalisations nécessaire pour accompagner la croissance d'un jeune. Un souci écologique avant l'heure. Aucune condescendance envers quiconque, à deux jambes ou à quatre pattes. Et ça a été conçu en 1969 ! Toujours très moderne, alors imaginez pour le temps...

Après 3 Surimi, Salma retourna à Nathalie.
Sage décision.
Cette série est un hybride : Les gags animaliers (avec Surimi) sont simplistes et orientés vers un lectorat d'enfants. Les gags avec les personnes sur la plage sont un peu mieux réussis, mais ne feront esquisser un (bref) sourire qu'aux adultes.
P.S. à Casterman : Si vous rééditez, contentez-vous d'un «best of» et sélectionnez pour un seul album...

Le coeur de l'album est son texte, plein d'humanité. Heureux mélange d'Histoire peu connue et de biographies, on appréhende le rôle essentiel du « petit monde » qui gravite autour des Grands de l'histoire et leur donne leur assise.

Au passage, on en apprend beaucoup sur des parties méconnues du conflit, qui on permis la renaissance de la France malgré l'ignominie de Vichy.

Au passif, les visages manquent d'émotion et les couleurs seraient éminemment perfectibles. Et surtout, le héros éponyme est constamment présenté en contre-plongée, statue déifiée regardant au loin...

Bon, d'accord, ce n'est pas une « vraie » BD. Mais le récit est plutôt bien réussi. Surtout si on le compare à un poncif dans la même série « Biggles raconte » comme « La bataille d'Angleterre. »

Donc, 7/10; Mais seulement dans sa catégorie de BD historique !

Le Schtroumpfissime est une très bonne satyre sur les jeux de pouvoir. Les gags plairont à coup sur aux plus jeunes (7/10), alors que l'opéra bouffe regorge de pointes vers la classe politique qui font mouche 48 ans plus tard... (9/10). Le premier long récit des schtroupmfs, et à mon sens, le meilleur.

Le texte accompagnateur livre des anecdotes liées à la création des planches (pour la plupart, déjà parues dans d'autres ouvrages sur Peyo). Hugues Dayez essaye également d'établir des liens entre la mise en scène de certaines vignettes de Peyo et d'autres auteurs antérieurs, avec plus ou moins de bonheur; certains parallèles font même grincer des dents...

La pertinence de cette édition ? Mmmh... 3/10.

Un polar de Servais ? Pas au début, où on baigne dans un mystère enveloppé d'un essaim d'abeilles...
L'intrigue est bien tournée, nous faisant osciller entre plusieurs coupables possibles. Il restera bien peu d'innocents dans ce rucher urbain. À la fin, d'ailleurs, les nouveaux amoureux vont quitter le guêpier comme porte de salut.

Tous les ingrédients Servaisiens y sont : un arbre (évidemment), des jeunes filles nubiles (re-évidemment), des évènements mystérieux reliés à la nature, l'univers oppressant de la zone urbaine.
Les dessins-gravures, réalistes, restent tendres et sensibles lorsqu'ils détaillent les travers et bizarreries de l'âme humaine. La toute dernière vignette est une des plus belles que Servais aie réalisé, illustrant à merveille la fusion de l'Homme (pardon, la Femme) avec la Nature.

Incontournable.

Un détective en imper avec une mèche rebelle dans le Paris interlope des années 50, une collaboratrice aux cheveux noirs courts, un assistant pas très futé et gaffeur, beaucoup de bagnoles, des physionomies coupées au couteau... et beaucoup de bagnoles !
Gil Jourdan reprendrait-il du service?

Eh non, c'est son grand cousin Martial Marquand, dit Le Marquis dans un certain milieu, qui s'y colle ! Et tout ressemblance avec le style Tillieux devrait être vue comme un hommage au Maître.
Et il s'en sort bien, l'artiste. Les vignettes se suivent en séquence et définissent bien la continuité de l'intrigue. On peut même « couper le son » (ne pas lire les bulles), et l'histoire tient la route. Pas de sauts de cadrage intempestifs, aplats de couleurs coordonnés... Ah, ligne claire, quand tu nous tiens !
Et même si Bénédicte possède la carrosserie de l'emploi, il est clair que Delvaux a plus de plaisir à détailler la superbe Facel Vega FV2, que l'on voit sous toutes les coutures dans plus de la moitié des planches...

Le scénario devient hyper-dense dans la deuxième moitié, et là les récitatifs sont de rigueur pour démêler l'écheveau qui ne finit pas de s'empêtrer, et pour séparer les cadavres qui s'accumulent. Du Tillieux aux stéroïdes...

Une bonne BD classique, qui mériterait d'être plus connue.

Les animaux parlent entre eux. Ils ont des caractères bien typés. Les gags sont bons, assez amusants pour un vaste public, tant adulte, ado, qu'enfant. Peut-être un peu trop disparates - on cherche encore un fil conducteur fort. Ceci devrait se développer dans les albums futurs.

Le graphisme est très expressif, dans le style cartoon, en aplats. On peut ne pas aimer les expressions exagérées, mais bon, c'est le style choisi. Les couleurs sont souvent criardes sans nécessité, ce qui distrait l'adulte qui va en chercher la raison, et qui risque de louper le gag en finale.

Plaisant à lire. Les lecteurs québecois sympathiseront d'emblée avec les « anim-héros », car ils les ont vu lors de leur visite au vrai Biodôme !
On va voir la suite...

Voici une autre critique : http://BiblioAllie.CanalBlog.com/Archives/2011/11/20/22630688.html

« Ma petite pouliche » pour filles de 6 à 11 ans. C'est ce qui vient à l'esprit lorsqu'on pénètre le milieu feutré et à l'eau de rose de ces filles de millionnaire dont le seul souci semble être d'assortir leur gilet à la couleur des mèches fluo (!) de leur monture.
Pourtant, on détecte un semblant d'histoire moralisante au détour du paddock. Les cadrages sont variés, le découpage saccadé, comme dans une vidéo. Beaucoup de bulles - jusqu'à 6 par vignette ! - et très (trop ?) remplies.
Au final, on préfère la série équestre « Triple galop », une vraie BD avec de beaux dessins et des aventures moins mielleuses.

Pour jeunes de 5 à 10 ans.
Cette série pourrait faire penser aux Schtroumpfs : toutes les abeilles se ressemblent, elles ont des caractères variés, sont sympathiques et un peu naïves.
Les jeux de mots, toutefois, vont passer par dessus la tête des plus jeunes - sont-ils là pour le parent qui va lire l'histoire avec son enfant?
Les dessins sont simples et chaleureux; les phylactères sont un peu trop remplis (verbosité excessive).
Ne deviendra pas un classique.

Certes, on regrette le trait minimaliste et terriblement efficace de Roba et on reste dubitatif face aux légers changements apportés au dessin des personnages par Verron (cernes autour des yeux, un peu trop de lignes de plissé dans les vêtements) et par le cadrage plus serré sur les personnages qui nous sautent aux yeux au lieu de vivre la plénitude de leur case. C'est maboul, le trou de balle de Bill fait son apparition sous une bulle !

Mais force est de constater que les scénaristes ont atteint leur rythme de croisière en recentrant sur la petite vie de famille de Boule. Les gags récurrents des os enterrés par Bill, ainsi que les oreilles de Bill qui servent à toutes les sauces nous sont resservis avec suffisamment de variation pour être agréables. Toutefois, certains gags seront appréciés par des lecteurs un peu plus âgés.

Au final, un plaisant divertissement.

Studio Danse est une adorable série pour jeunes de 6 à 14 ans. Leurs parents seront eux aussi charmés par des scénarios illustrant les petits riens d'un petit monde feutré où le pire qui peut arriver est qu'un tutu soit trop serré.

Bien que les protagonistes soient presque toutes des jeunes filles, les mises en situation peuvent aussi plaire aux garçons.
Un graphisme sobre et efficace et des couleurs retenues servent à merveille le propos.
Ce 6e album est agrémenté d'une histoire un peu plus longue, d'une vingtaine de pages.

Le terme « collectionneur » acquiert toutes ses lettres de noblesses lorsqu'il s'agit du passe-temps de Steeman. Au travers des anecdotes citées avec pudeur, on perçoit toute l'admiration qu'il ressentait pour Hergé le créateur.

Illustre quelques perles de (l'ex) collection personnelle de (l'ex) tintinophile en chef.

Classés par catégorie, on retrouve toutes sortes d'objets dont le commun des mortel ne soupçonne même pas l'existence, mais qui vont faire saliver tout amateur de Hergé. L'envers de la médaille, c'est que beaucoup de « collectionneurs » vont se rendre compte que Steeman a réuni, voir crée, des pièces absolument uniques, car il les faisait signer par le Maître.

Nous aurions apprécié en annexe un catalogue raisonné de l'ensemble de la collection Steeman.

On notera l'illustration pour la couverture de «Histoire de la guerre scolaire», brochure écrite par Léon Degrelle. Moulinsart SA n'a pas du apprécier...

Tout tintinophile, ou collectionneur passionné de quelque objet que ce soit, appréciera le labeur, la dévotion, et la chance de Steeman. Pour ceux-là, on note 9/10.

Toute personne intéressée au XXe siècle nord-européen : 6/10

Arzach : Couleurs magnifiques, beaux cadrages, réputation surfaite.

Moebius pastiche Druillet, 4 ans après Lone Sloane.

Cette édition ( g ) inclut deux historiettes en N+B au début, et quelques planches couleurs à la fin qui déparent les épisodes originaux d'Arzach.

Les engins parlent dans le monde Max & Zoé ! Ainsi, Cambouis, le camion sans peur et sans reproche du papa des jeunes héros, nous emmène dans la savane africaine.
La morale anti-chasse est efficace et saura toucher les plus jeunes.

Le graphisme de toute la série est très beau, malgré sa simplicité. Dommage que les albums n'ont qu'une trentaine de pages. À faire découvrir à nos enfants, à lire et savourer ensuite !

Chaque contributeur reprend vaguement le fil conducteur de la « disparition » de Bill dans l'univers qui lui est propre, ce qui va dérouter totalement les plus jeunes lecteurs - et bien des adultes !
Très inégal.
Si Walthéry s'en sort bien, Franquin copie ignominieusement deux de ses planches existantes. Où sont les scénaristes, pour brider l'égo de ces monstres sacrés?
Difficile d'aller jusqu'à la fin de l'album...

Les gags ne sont pas si mauvais, mais la mise en image est poussive et donne l'impression d'assister à la projection d'un film au ralenti: la moitié des images suffirait.
Un album qui ne fait plus (sou)rire ni les jeunes, ni les ados, ni les adultes.
Intérêt historique uniquement.

Les vacances de « Luigi » en Italie. Il aurait l'occasion de dégommer Mussolini ! Anarchiste, socialiste, libertaire... va t-il choisir son camp ?

Un album beaucoup plus léger que les précédents, donc moins prenant (les Chemises noires y sont présentées de façon comique.) Couleurs trop ternes pour le paysage napolitain.

Un graphisme différent : le dessin oscille entre le très soigné et la caricature.

On note les visages très expressifs, les yeux parfois manga parfois hyper-expressifs, la colorisation fort bien réussie, les corps disproportionnellement petits par rapport aux têtes, les effets hors-champs, la fumée sur ordi omniprésente, le découpage qui fait vidéo.

Une multitude d'histoires qui s'enchevêtrent, et on l'espère, vont finir par converger. On est en plein « Kill Bill », il faut relire deux fois et consulter l'excellent site http://LioneletNooga.com/ pour s'y retrouver.

Noté 7/10, car la somme de travail est évidente et la combinaison est suffisamment innovante pour mériter un suivi.

Ce tome 5 doit se lire de concert avec le Tome 5, Les deux sauterelles.

Rencontre des deux masques - démasqués ! Le scénario s'accélère, les fils conducteurs qui louvoyaient dans les tomes précédents se rassemblent en faisceaux... Mais il reste le mystère de la Pourvoyeuse des Masques ! Ah, suspense, quand tu nous tiens...

Le scénario est bien goupillé, bien que parsemé d'invraisemblances : trop de retournements de vestes, Napoléon qui accepte de rencontrer seul à seul son vis à vis des bas fonds, un masque que personne n'a vu mais qui suscite l'effroi chez la prêteuse sur gage...

Un détail : les protagonistes dialoguent avec une correction toute académique. Et bien, de belles phrases dans la bouche de ruffians, cela rajoute à la véracité de l'ensemble, car les dessins sont tellement précis et piqués qu'un parlé plus « normal » (lire : populaire) déparerait l'ensemble.

Les dessins sont lumineux, les couleurs superbes. Chaque scène possède sa propre palette, les plans larges se déclinent en camaïeux à l'infini. La scène à la dernière plance de la rencontre entre Bonaparte et Pie VII dans la forêt est un vrai chef d'oeuvre !

Nous avons hâte à la suite.

Cette série propose un cheminement au coeur d'un Pakistan qui était (est?) le berceau des Taliban.

Cheminement géographique, certes, qui est ponctué de magnifiques panoramas de paysages que l'on a peu l'occasion de voir, et de vignettes de la vie des habitants de villes et de bourgades. Le graphisme est intense, les visages burinés et les expressions sont rendus de façon saisissante.

Mais surtout, cheminement personnel. Zadig moderne, l'auteur découvre avec beaucoup (trop ?) d'ouverture d'esprit le quotidien religieux oppressant d'un monde musulman sûr de sa pérennité. Soumis à un prosélytisme de tous les instants, jusqu'à la toute fin du 3e tome, on se demande si l'auteur va basculer et adopter la religion musulmane. Là est sa « tentation », tout deviendrait alors facile, plus de questionnement, plus de harangues a subir, sa place assurée dans la communauté des Hommes...

Sa fuite (en hélicoptère !) n'a lieu qu'après qu'il eut rencontré un européen apostat qui, en distillant un racisme primaire, lui permet de se rendre compte à quel point la négation des autres - incluant les femmes - est la pierre angulaire du quotidien de ces peuples. Un constat morne, et qui n'augure pas pour des relations aisées entre un Occident athéisant et un Orient fondamentaliste.

Un très beau triptyque, qui mérite d'être dégusté.

Ça m'a pris les 2 premiers tomes pour que je rentre dans l'esprit de cette BD tordue. Eh oui, il faut du temps pour accepter qu'un avorton infantile et tueur en série soit un policier en bonne et due forme... Une fois acceptés les dessins « laids », on se laisse entraîner par ces deux zigotos homicidaires et la machiavélique reporter qui est la cible de leurs ardeurs adolescentes.

Bon, là il y a une histoire qui tient la route et que l'on peut suivre. En fait, l'histoire est relativement bien goupillée, et le caméo de Van Damme succulent. Les innombrables références aux clichés cinématographiques et culturels pimentent le scénario.

On va suivre pour évaluer le reste de la série...

Point de mystères révélés, mais une adoration sans borne du dieu Hergé.

Le plus petit ombrage est prétexte à savante dissertation, du genre « la ligne claire, ici, c'est le jeux rigoureux des tracés et la gestion de leurs recoupements au sein de l'espace modulable de la case. » Joost Swarte, au secours !

Si au début l'influence et l'amitié de Tchang semblent être le fil conducteur du narratif, celui-ci se résume ensuite en une série de dissections de quelques images du « Lotus bleu. » L'auteur en profite pour encenser la clairvoyance du propos, et va chercher des significations stylistiques parfois tirées par les cheveux. Comme l'auteur le rappelle dans sa dernière phrase, « Hergé n'a pas trente ans.»

Curieusement, le livre s'achève en queue de poisson page 32. Il y aurait eu pourtant beaucoup à dire sur d'autres pistes du Lotus...

Les reproductions des planches originales valent à elles seules la lecture de l'album.

Bien peu de ce qui faisait le charme des schtroumpfs du temps de papa Peyo n'est présent dans cette caricature.

Les dessins des schtroumpfs manquent de finesse, surtout les S « reconnaissables » (Grand S, S à lunettes...), qui sont bâclés. Et, paradoxalement pour un opus dont Gargamel est le « héros », c'est lui qui est le moins bien dessiné. La mise en images est saccadée, évoquant un jeu vidéo qui se déroule trop vite. Chaque histoire aurait bénéficié de une ou deux pages de plus, permettant un déroulement plus fluide de l'action.

Les idées des scénarios sont adéquates, bien que convenues (le Cracoucass fait même un retour sous un autre nom). Il y a pas mal d'humanisme, car les « laids » ne sont pas systématiquement des méchants.

Bref, à éviter ! Surtout, ne pas offrir cet album à un jeune enfant, vous allez le détourner des petits lutins bleus.

Donnez-lui plutôt les 10 premiers albums, que vous relirez ensemble pour revivre la magie...

Reprend la formule gagnante des «110 pilules» : Un dessin au trait ultra précis, des scenarii de légendes chinoises, des belles pulpeuses, et des personnages avec une apparence européenne.

Cette fois-ci, se rajoutent des images de notre Moyen-Âge, d'un XIXe siècle «Dracula», voir des instantanés d'aujourd'hui. On applaudit certes la prouesse graphique. Mais le propos étant érotique, on fige le lecteur avec ces sauts stylistiques. De plus, la chaleur, l'envie des belles des «110 pilules» est remplacé par le machiavélisme des envoûtées...

Si «110 pilules» s'adresse à tous (adultes !) et titille des envies avouables, «Femmes envoûtées» va chercher des pulsions plus profondes.

Entrevue avec Yves Swolfs, le scénariste/dessinateur du Prince de la nuit. On est frappé par la candeur de l'auteur, qui nous fait découvrir à quel point son cheminement personnel a influé son scénario. On apprend des détails qui nous ont échappé lors de la lecture de cette superbe série. Comprend une vingtaine de vignettes en noir et blanc, qui montrent le détail de ses si beaux dessins.

Prenez une dose de Vagabond des Limbes, une giclée des Arcanes du 'Midi-Minuit', servez dans un style graphique à l'encrage ultra-précis, secouez jusqu'à ce que le scénario soit complètement déjanté. Servez en vous assurant de repérer les clins d'oeil aux références culturelles des années 70 et 80.

Le dessin est plein de potentiel, mais le découpage graphique donne le tournis, n'étant pas aidé par un scénario qui essaye de rassembler une demi-douzaine de piste disparates. Ce genre de narration se prête mieux à une publication en strips de 3 images dans les quotidiens américains.

Deux albums suffisent largement dans ce style. 6 pour le dessin, 2 pour le scénario.

Tome 1 : La méchanceté des humains
Tome 2 : La méchanceté des non-humains
Tome 3 : La méchanceté des Géants
Tome 4 : La méchanceté des dieux
Et devinez qui sont les pires ? Les dieux, bien sur !

J'ai lu cette série au rythme de sa parution, et j'avais trouvé l'histoire PÉNIBLE, voir dérangeante. On doit se laver les mains après chaque lecture, tellement le sang dégouline des pages. Les héros présumés meurent à tour de bras, et on perd tous nos repères. Une relecture des 4 tomes en une fois s'imposait donc.

L'histoire traîne pendant les deux premiers albums, puis accélère au 3e pour s'emballer dans le dernier, où tout s' « explique » à grands coups d'interventions divines. Dei ex machina ! (le pluriel est voulu)

Mais paradoxalement, c'est cette quatrième partie du scénario qui est la plus cohérente, car l'intervention des dieux apporte un semblant de cohésion à toute la saga.

Le dessin est intrigant, avec parfois des scènes sublimes, d'autres plus esquissées. Ma planche préférée ? La toute dernière, ou Loki apparaît à Charlemagne dans le vitrail - un clin d'oeil au lecteur pour lui rappeler la part du merveilleux dans le scénario.

On apprend beaucoup sur une période qui revampe totalement l'image du bon Charlemagne à la barbe fleurie qui m'était restée en souvenir de la petite école. Mais le mélange didactique / fantasy peine à lever, et le manque de fil directeur nous laisse insatisfait. Donc, 6/10 pour l'effort, surtout au dessinateur, et malheureusement 4/10
pour le résultat.

Une aventure pétaradante !

En seulement 27 planches, on a droit à :
- Une organisation genre SPECTRE, avec un méchant à tête de Kojak;
- Une machine qui annihilerait toute vie sur terre (mais on ne sait pas pourquoi);
- Des retournements de situation impromptus toutes les 2 pages;
- Au moins 7 méchants mitraillés/grenadés/explosés par les « héros »

Le dessin est soigné, avec de bons décors et beaucoup de détails. On est un peu dérouté par le style, qui ne cadre pas avec le sérieux du scénario. Oui, bon, le patron des méchants est échappé des Marx Brothers, le scénario est décousu, la US Navy arrive comme la cavalerie chez Lucky Luke. Mais Benn a réalisé ce récit à 23 ans ! Chapeau, l'artiste...

Une belle histoire sur la différence. Accessible aux enfants à partir de 7 ans, et néanmoins intéressante pour les adultes. Le format à l'italienne, le texte sans bulles, les images de style pastel concourent à en faire un fort beau interlude parmi les épisodes plus sombres des Cités obscures.
Une bonne critique est donnée à http://www.coinbd.com/series-bd/les-cites-obscures/mary-la-penchee/

- Bzzp… Biip… Je suis vivant ?
- Oui… enfin, non ! Tu es un robot, Deep Maurice. Tu vas effectuer des missions saugrenues.
- Professeur, si je suis le héros, pourquoi suis-je ventripotent ?
- Pour communiquer avec moi, tu vas ouvrir ta grosse bedaine, où se trouve un terminal d’ordinateur.
- Professeur, pourquoi suis-je si laid?
- Je ne dessine pas si bien, alors ta coéquipière parait mieux à tes côtés. J’ai copié Annie Lennox des Eurythmics. Pas mal non?
- Professeur, pourquoi ai-je la peau en silicone?
- Ne t’en fait pas. Gologan elle aussi a beaucoup de silicone à certains endroits…
- Mais enfin, Professeur – j’ai un nom idiot, je suis chauve, j’ai une partenaire androgyne, le scénario est niais et saute du coq à l’âne. Pourquoi avoir fait cette BD ?
- Tu poses trop de questions, Deep Maurice. Je te déconnecte à la fin du 3e album. Avec un peu de chance, on t’oubliera vite…