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Les avis de - Erik67

Visualiser les 7442 avis postés dans la bedetheque
    Erik67 Le 14/12/2023 à 08:18:39

    Un navire au large de l'Australie est pris dans une tempête en 1879 alors que ce pays est colonisé par les anglais depuis une centaine d'année. Bon, à vrai dire, c'est plutôt des pénitentiers qu'on installait au départ dans cette région du monde assez éloignée.

    On va surtout s’intéresser à une famille de braves chiens qui ont été enfermé dans un tonneau par leur maître dans un acte désespéré de sauvetage. Par la suite, le tonneau s'échoue sur une plage d'une île en face de l'Australie. Ces petits animaux fidèles n'auront de cesse que de vouloir retrouver leur maître dans une espèce de road-movie animalier.

    Je retrouve un auteur que j'ai jadis beaucoup aimé grâce à sa série de space-opéra « Kookaburra ». Il s'agit de Crisse. L'un de ses dessinateurs de Kookaburra Universe et surtout de la série « Le pré derrière l'église » l'a rejoint dans cette nouvelle aventure australienne sur un seul volume. Il s'agit bien d'un one-shot qui est orineté à un public plutôt jeunesse.

    Un mot quand même sur le dessin pour dire qu'il est dynamique avec un trait semi-réaliste qui parvient bien à croquer les animaux dans des postures assez expressives. Le graphisme parvient très vite à nous séduire et à rendre cette lecture plutôt agréable.

    Au niveau du scénario, on ne peut que souligner la maîtrise de Crisse qui fait évoluer ce petit monde au milieu du bush et des aborigènes en donnant du sens dans une quête presque onirique et métaphysique. On sent réellement le parfum de Kookaburra !

    J'ai adoré ce récit qui aura une conclusion vraiment étonnante. Le thème sous-jacent au-delà du respect de la nature et de ses espèces, est de croire en des forces qui nous dépassent et qui peuvent nous emmener très loin. Tout devient alors possible.

    C'est vraiment le genre de BD que je conseille aux parents qui voudraient une BD un peu moderne pour leurs enfants. Une belle découverte cependant, dont je remercie Babelio et les éditions Soleil dans le cadre du dernier masse critique jeunesse. C'est d'ailleurs la meilleure BD jeunesse que j'ai pu lire avec ce parfum d'aventure australienne.

    Erik67 Le 13/12/2023 à 07:32:23

    Le titre est dans une mouvance très en vogue actuellement qui me fait penser au succès du film « Barbie » que personnellement, j’ai bien aimé. Il s’agit de réhabiliter la place de la femme dans l’histoire de la philosophie.

    C’est encore un domaine où l’on ne voit que des figures masculines tel que Platon ou Socrate. Il s’agit, non pas de réécrire l’Histoire, mais de dévoiler à la face du monde qu’il y avait également, dans l’ombre et l’oubli, des femmes qui avaient une tête pour penser sur les questions existentielles de l’humanité. L’intelligence n’était pas que réservée aux hommes.

    Du coup, ce présent ouvrage nous présente le portrait de 10 femmes totalement inconnues au bataillon pour les mettre en avant dans une entreprise de réhabilitation. C’est comme si on entrait dans le monde de la cité idéale de « Barbie » avec que des femmes philosophes alors que la vraie vie est composée que d’illustres philosophes hommes.

    Le débat peut faire rage et certains ne seront pas forcément à l’aise avec cette revanche des féministes. Il est vrai que malheureusement, la place des hommes a été prépondérante pendant des siècles dans le monde. C’est encore le cas dans une bonne partie des pays composant la planète où la femme doit se cacher ou se fondre dans le décor.

    Moi, je suis assez sage pour tenter de comprendre et d’arrondir les angles. Il est vrai que la démonstration est assez intéressante sur le fond.

    Sur la forme, cela ne sera pas forcément l’extase avec trop d’explications qui ne vont pas à l’essentiel comme pour remplir des pages ce qui explique sans aucun doute mon 3 étoiles. En effet, je n’aime pas trop les prises de tête malgré un véritable concentré de pédagogie sur le sujet.

    Question plan graphique, c’est plutôt assez faible mais suffisamment démonstratif pour remplir son rôle à savoir lisible. Bref, le dessin ne rattrape pas vraiment le tout.

    Les amateurs du genre apprécieront pour une lecture réparatrice. Les autres, ce n’est pas certain. Pour autant, il faudrait dépasser ce clivage. Mesdames, je vous conseille de l’offrir à tous les hommes mais je ne suis pas sûr qu’ils liront cette BD...

    Erik67 Le 12/12/2023 à 07:23:04

    J'ai adoré cette BD car elle est intelligemment construite autour d'une sage-femme Garance qui sera accusée d'être une sorcière par l'Inquisition sur dénonciation d'un notable local après un accouchement.

    L'action se passe dans la ville de Cologne en 1630 qui fait partie du Saint-Empire germanique. La guerre de 30 ans fait rage et cela entraîne mort et désolation mais surtout la famine.

    On se rend compte que c'est encore les femmes qui vont payer un lourd tribut. Garance va devoir faire le choix de rester dans la légalité ou de commettre des actes réprouvés par l’église au nom de la compassion pour les femmes. Les hommes non mariés n'ont pas à se préoccuper d'une grossesse.

    En ce qui concerne le titre, l'herbe du diable est la belladone qui a pourtant des propriétés apaisantes. D'autres herbes seront d'ailleurs utilisés par Garance comme la valériane, le millepertuis ou encore la mandragore.

    On rencontrera également le prêtre jésuite Spee qui est chargé de confesser les condamnés et qui se rendra compte que les femmes qu'ils rencontrent ne sont pas des sorcières mais elles ont avoué sous la torture. Bref, il écrira plus tard un manuscrit pour dénoncer ces pratiques.

    A noter qu'on aura droit à un dossier assez détaillé et très bien documenté en fin d'album pour souligner les propos et la présentation des personnages. C'est réellement captivant, une fois n'est pas coutume.

    J'ai apprécié un graphisme assez avenant qui a rendu la lecture tout à fait agréable. Les décors sont très réussis. Les personnages sont facilement identifiables. Bref, un vrai confort visuel qui est présent.

    Au final, je conseille vivement la lecture de cette BD qui apportera une réflexion universelle sur la place de la femme dans l'histoire. C'est vrai que j'ai commencé sans grande conviction pour terminer en apothéose. C'est une belle découverte et une belle surprise !

    Erik67 Le 11/12/2023 à 07:35:39

    Nous avons droit à un gardien de musée, Patrick, la cinquantaine, esseulé, complètement blasé par son métier. Pourtant, il est le gardien du plus prestigieux musée du monde Le Louvre et de son tableau vedette à savoir « La Joconde ».

    Qu'est-ce qui peut le rendre si malheureux ? Comment la Joconde peut lui redonner le sourire ? C'est toute la tâche que cette BD va parvenir à accomplir au prix d'un voyage initiatique et un peu ésotérique.

    On va explorer de long en large ce tableau et j’apprendrais même des détails assez intéressants comme la dualité des paysages derrière le portrait de cette femme énigmatique. Il y a certes la Toscane mais pas que.

    Le processus est comparable à ce que j'ai pu déjà lire dans le roman graphique mais quand c'est bien fait, on ne peut que souscrire car cela redonne espoir en la vie et en l'amour pour peu qu'on apprenne à s'accepter.

    Il ne pourra que remercier Mona Lisa à la fin alors qu'il en avait une sainte horreur liée aux habitudes. Le voyage permet toujours de changer son point de vue.

    Le graphisme est absolument somptueux pour une lecture agréable de cette œuvre d'art. Il faut dire que le Musée du Louvre est sans doute le plus beau au monde par la richesse de ce qui est exposé au public.

    A découvrir le cas échéant pour un voyage culturel !

    Erik67 Le 10/12/2023 à 19:01:29
    Heartstopper - Tome 5 - Premières fois

    Voici l'avant-dernier tome avant le final nous prévient l'auteure Alice May Oseman qui a seulement 29 ans. On suit toujours la relation amoureuse entre Charlie Spring et Nick Nelson même si ce sont des garçons, l'essentiel étant l'amour. Si je suis conquis en tant qu'hétéro, qu'est-ce que cela doit être sous d'autres sensibilités et orientations !

    C'est vraiment une série phénomène qui marquera les esprits de notre époque. Certes, certains pays vont l'interdire comme la Russie par exemple ou les pays du Moyen-Orient car cela pourrait tomber sous le coup de la loi pénale. Il ne faut jamais oublier qu'on vit en Occident et qu'on bénéficie d'une liberté sexuelle qui n'existe pas ailleurs et qu'il faut se battre pour conserver tout ces acquis face à la menace.

    Il aura fallu un peu plus de temps à l'autrice de sortir ce 5ème tome qu'elle pensait être le dernier mais il lui faudra encore un pour terminer toute son histoire. Il est vrai qu'elle prend son temps pour le déroulé de ce récit. En fait, elle a été accaparée par l'adaptation télé de la série sur Netflix qu'elle suit de près afin de pouvoir avoir le contrôle sur son œuvre. Elle a conscience que sans le roman graphique, il n'y aurait pas eu de série à succès.

    Les thèmes d'actualité comme le harcèlement scolaire, l'anorexie ou le coming-out ont fait le succès de cette série auprès du public adolescent et de jeune adulte. Il faut dire que l'auteure a manifestement du talent car elle ne néglige pas ses personnages secondaires également.

    Dans ce tome, Charlie trouve un peu plus d'assurance malgré son côté assez anxieux qui peut revenir parfois. C'est surtout Nick qui révèle un peu de sa fragilité en se posant beaucoup de question sur l'avenir car il devra partir à la faculté. On voit que c'est surtout l'interaction entre ces deux individus qui produit ses effets tant il y a de la communication et de l'échange dans un climat bienveillant.

    C'est encore une fois une lecture qui fait du bien au moral car elle est toute en douceur. Evidemment, on aimerait que cela dure toujours mais toute bonne chose a une fin et c'est pour bientôt. J'ai aimé cette exploration en profondeur des sentiments basé sur la tolérance.

    Oui, je crois bien que c'est une BD à mettre entre toutes les mains afin de faire évoluer la société sans tomber toutefois dans le wokisme de façade. C'est touchant, attachant et agréable, que demander de plus ? Rendez-vous est pris pour le dernier tome.

    Erik67 Le 10/12/2023 à 10:02:36
    Liberté ! - Tome 1 - Les insurgés

    Pour connaître la liberté, il faut toujours payer un lourd tribu. Le peuple américain s'est rebellé contre la monarchie anglaise afin d'avoir son indépendance et de prendre son destin en main. On sait qu'elle va devenir 100 ans plus tard la nation la plus puissante de la planète. Voilà pour les faits historiques, je n'invente rien.

    On ne peut qu'avoir de l'admiration pour ces hommes qui se battent pour une juste cause et surtout un idéal de liberté qui sera propice à la prospérité économique d'une nation. Beaucoup d'état dans le monde connaissent malheureusement la tyrannie d'un homme et de sa clique. Ce n'est que par le combat du peuple qu'on peut parfois renverser les choses. La liberté exige cependant des sacrifices qu'on est prêt à donner ou pas.

    Ce que l'on sait un peu moins, c'est le rôle de la France dans ce combat. Sans les armes et l'aide française, les rebelles n'auraient jamais remporté la mise contre l'armée et la nation la plus puissante du monde en cette époque situé autour des années 1875 à savoir l'Angleterre.

    C'est nous les français qui avons contribué à la naissance des États-Unis d'Amérique. Je n'ai jamais compris alors par la suite le rapprochement avec la Grande-Bretagne qui les a ardemment combattus.

    Le présent récit raconte toute la diplomatie en sous-main entre un envoyé de Thomas Jefferson et Benjamin Franklin nommé Deane qui commercera avec un célèbre dramaturge français nommé Beaumarchais pour obtenir des armes.

    Le principal lieu d'action est notre pays alors dirigé par le tiède roi Louis XVI que son Ministre des affaires étrangères voudrait parvenir à lui faire comprendre que la menace anglaise représente un danger pour le royaume. La perfide Albion possède d'ailleurs des espions en charge de contrecarrer ces projets.

    Bref, une BD historique assez bien dessiné qui retrace un pan oublié de notre histoire et de la relation assez particulière avec les États-Unis avant la déclaration d'indépendance.

    Erik67 Le 09/12/2023 à 08:55:37
    Arte - Tome 18 - Tome 18

    Ce tome se passe au moment de la capitulation de Florence face à l'empereur et au parti du pape qui souhaite mettre cette ville dans leur rang. Une terrible famine s'empare de la ville qui a été assiégée. Elle doit également faire face à des pillages commis par ses propres soldats ce qui est un comble.

    Notre héroïne Arte et ses amis sont sur le point de rentrer dans la ville dévastée par la guerre afin qu'elle puisse retrouver Léo. Et c'est là que l'action va faire une pause pour s'intéresser un peu plus près au passé de cet homme qui fut le maître de peinture de la jeune femme avant que celle-ci ne suive la princesse de Castille en Espagne.

    C'est un tome entièrement consacré à Léo comme pour lui donner une nouvelle importance avant les retrouvailles alors qu'on l'avait un peu oublié avec toutes ces péripéties. C'est assez habile comme stratagème et cela fonctionne à merveille.

    On se rend compte que cet homme n'a pas commencé comme Arte dans une famile noble mais qu'il était orphelin et seul dans la rue avant d'entrer par la tout petite porte dans un atelier composé de fils de notables sans talent.

    Il va subir les brimades de ses camarades de classe mais il ne fera rien pour répliquer ce qui lui donne une force extraordinaire d'encaisser. Evidemment, on prend pitié pour lui d'autant que son maître Ezio semble jouer de cette situation malsaine.

    Alors, oui j'ai vraiment aimé ce tome qui donne une place d'importance au compagnon professionnel de notre héroïne qui lui doit beaucoup de chose. Reste à savoir si l'amour est réellement réciproque. La suite promet d'être assez poignante avec sans doute quelques surprises.

    Erik67 Le 08/12/2023 à 13:17:38
    Prométhée - Tome 24 - Invasion finale

    Voici enfin venu l'invasion finale qu'on nous promettait depuis le début de cette série. Bref, cela s'achève enfin. Je garde certes un sentiment d'exaspération devant tant de tomes dont certains étaient vraiment inutiles, il faut bien l'avouer !

    En même temps, je pousse un ouf de soulagement même s'il reste encore un tome qui composera le prologue. Cela reste une série des plus ambitieuses jamais produites en matière de science-fiction et qui part d'une idée tout à fait crédible d’anéantissement de notre monde par une race d'extraterrestre voulant éradiquer une fois pour toute le virus humain..

    Ce tome se concentre sur le récit d'un sous-marin et d'une bande de jeunes qui parte en mer avec un bateau de fortune afin d'échapper aux vaisseaux et drones extra-terrestres.

    On pensait que le mystère serait résolu mais il en reste encore un à savoir ce qui pourrait être encore pire que l'holocauste produit sur la planète. On n'aura pas cette réponse.

    Au final, c'est un tome final plutôt long mais assez bien construit qui donne une conclusion pour le moins satisfaisante compte tenu des terribles événements survenus. On ne perd pas une miette de lecture ce qui constitue quand même un très bon point. Cette série aura quand même été marquante et je ne regrette pas de la posséder.

    Erik67 Le 08/12/2023 à 08:34:56
    Les 5 Terres - Tome 12 - « La première à mourir »

    On arrive à la fin du second cycle consacré au royaume des singes dans une spectaculaire conclusion. Ils vont recevoir la flotte de la reine qui dirige désormais Angléon à savoir Astrélia que nous retrouvons avec le plus grand plaisir. Ce dernier tome promet pas mal de rebondissement notamment politique pour l'univers des 5 terres.

    Alissa a gagné sa bataille sur les autres clans ennemis afin de garder la suprématie sur la ville mais ce fut au prix de beaucoup trop de sacrifices. On croit qu'elle a la maîtrise de tout mais tout ces combats ont laissé beaucoup trop de traces et de souffrances. Evidemment, cela va se retourner contre elle à la faveur du commissaire examinateur qui a des principes concernant la justice.

    On regrette que certaines des intrigues se terminent un peu en queue de poisson comme celle de l'archéologue en herbe Otsue qui revient en ville avec le jeune Kauri. J'aurais bien aimé savoir ce que la découverte archéologique a pu bien apporté à cette civilisation.

    Le tome va se concentrer sur l'aspect politique alors qu'il a été absent pendant presque toute la durée du cycle à l'exception d'une lettre envoyée par Kéona, la fille de la reine qui a été libérée justement par Astrélia. Il y aura une surprise de taille qu'on n'avait pas vu vraiment venir en fin d'album malgré des indices évidents laissés sur le passage. Oui, c'est assez magistral et surprenant comme fin de cycle.

    On se demande désormais quel sera le monde des 5 terres exploré dans le troisième cycle après Angléon et Lys. Il est probable que cela soit la belliqueuse Arnor. Évidemment, avec une telle qualité, on a envie de continuer l'aventure. Certes, les séries à rallonge ne font plus recette mais celle-ci possède un découpage assez particulier et homogène qui s'inscrive dans une certaine logique. On est prêt pour la suite !

    Erik67 Le 07/12/2023 à 07:59:06

    J'ai bien aimé ce récit destiné à la jeunesse qui rappelle un peu les aventures de Tom Sawyer dans l'Amérique de la grande dépression et surtout de la ségrégation raciale avec son Ku-Klux-Klan en toile de fond.

    C'est d'ailleurs très joliment mis en image avec une impression de se trouver instantanément dans ce bayou majestueux qu'on parcourt sur une petite embarcation au milieu des alligators et des mocassins d'eau tout aussi dangereux.

    Le dessin ne manque pas de charme avec des décors tout en aquarelle qui donne une véritable tonalité à ce récit.

    On est plongé en plein cœur de la Louisiane le temps d'un été chaud où il se passera bien des choses. Red, Otis et Shelley, trois enfants, vont apprendre que la vie peut être difficile mais ils continuent à vivre de leur insouciance procurant une joie de vivre et de découvrir.

    J'ai apprécié toute la subtilité derrière tous ces actes d'une cruauté sans nom basé sur une différence de couleur. Evidemment, je hais le racisme sous toutes ces formes mais certaines sont encore plus détestables que d'autres. Le Sud des Etats-Unis ne brillait pas pour sa tolérance...

    Oui, ce titre fleur bon avec les classiques de la littérature américaine. Cependant, on est véritablement transporté par des images qui resteront longtemps encore gravé. C'est tout simplement magnifique !

    Erik67 Le 06/12/2023 à 08:45:31

    Charlotte Perriand est une architecte, designer et photographe française ayant vécu au siècle dernier. Je ne le savais pas avant de lire cette BD qui lui consacre une belle biographie pour lui rendre hommage.

    On va surtout intéresser à sa période japonaise entre 1940 et 1942. C'est vrai que le timing de cette voyageuse n'est pas très bien observé sachant que le Japon impérialiste a déclaré la guerre à l'Occident peu après son arrivée pourtant voulu par un officiel du ministère. Elle terminera son séjour sous liberté surveillée alors que le Japon entre en guerre.

    Visiblement, elle a été une collaboratrice du célèbre le Corbusier qui lui fait d'ailleurs des reproches dans un cauchemar qu'elle fait en début d'aventure sur le bateau en partance pour le Japon. Il faut savoir que ce n'était pas vraiment une architecte d’immeubles ou des gros ouvrages comme on pourrait le penser mais plutôt une architecte d'intérieure.

    Je ressors de cette lecture plutôt déçu car sa personnalité manque véritablement d'empathie. Par ailleurs, cela se concentre sur une période très courte de sa longue vie ce qui ne permet pas de cerner tout l'apport de cette architecte avant-gardiste.

    Je retiens néanmoins qu'elle fut une véritable amoureuse de la culture japonaise qu'elle se souciait de préserver face à la déferlante de mauvais goût occidental. A noter qu'il y a également un réel effort au niveau du graphisme pour nous présenter un bel ouvrage. Bref, tout cela compense un peu.

    Erik67 Le 05/12/2023 à 08:52:41
    Tête de Chien - Tome 1 - Livre I

    Parfois, on peut avoir la tête d'un chien battu. Surtout quand on est chevalier en armure et que l'on concourt à des tournois médiévaux...

    On est en effet dans l'univers des combats de joute au Moyen-Age. Cela me rappelle un film avec le regretté Heath Ledger dans le rôle d'un écuyer ayant un don inné pour l'équitation. Il s'agissait du film « Chevalier » sorti en 2001 et tombé un peu dans l'oubli.

    Le dessin est résolument dynamique et fait dans le mouvement avec un beau découpage et une belle mise en image presque cinématographique. Je l'avais déjà beaucoup aimé sur « la République du crâne ». Visiblement, les auteurs refont leur association sur ce nouveau titre qui ne manque pas de chien quant à la réalisation.

    J'ai bien aimé cette BD qui nous sort un peu des sentiers battus avec ces histoires de tournois et de rivalités entre différents clans non pas pour la rançon mais pour la gloire et l'esprit chevaleresque. Il y a un traitement résolument moderne dans ce scénario avec des personnages qui ont une vraie personnalité.

    Tournois, heaumes, gentes damoiselles seront au programme pour notre plus grand plaisir !

    Erik67 Le 04/12/2023 à 07:41:39
    Les reines de sang - Théodora, la reine courtisane - Tome 1 - La Reine courtisane - 1/2

    On va suivre le destin d'une fille du peuple qui va devenir une reine influente de l'Empire byzantin. Pour rappel, Byzance était au départ une cité grecque qui fut reconstruite par l'Empereur Constantin en 330 après JC. Son successeur Théodose 1er a eu la bonne idée de scinder en deux l'Empire romain en 395 à sa mort entre ses deux fils. Rome présiderait à l'Empire romain d'Occident quand Byzance deviendrait la nouvelle Rome mais de l'Empire romain d'Orient.

    On sait qu'en 476, cela en est fin de l'Empire Romain d'Occident avec la Chute de Rome ce qui marque d'ailleurs la fin de l'Antiquité et le début du Moyen-Age. Par contre, l'Empire byzantin va encore durer près de 1000 ans jusqu'en 1453 où la ville tombera aux mains des turcs ottomans qui occupent aujourd'hui encore ce territoire conquis.

    La ville chrétienne puis orthodoxe de Constantinople deviendra Istanbul et sera totalement islamisé, elle qui était un joyau de l'Empire romain d'Orient. Ainsi la magnifique basilique Sainte-Sophie est devenue une mosquée. Même les restes de l'impératrice ont été profané par le sultan Mehmet II qui a tout fait détruire dans un acte de profanation honteux.

    Théodora, fille d'un dresseur d'ours, va régner conjointement avec son époux Justinien 1er de 527 à 548. Justinien est parfois considéré comme le dernier empereur romain, avant que l'Empire romain d'Orient ne commence à se différencier de l'Empire romain dont il est le continuateur direct. Il est le dernier empereur à chercher à rétablir l'unité et l'universalité de l'Empire romain ce qui l'amène à mener des guerres expansionnistes. C'est une période de transformation majeure pour l'Empire byzantin.

    Théodora semble ainsi avoir eu une influence importante sur les réformes législatives de Justinien, notamment vis-à-vis des droits des femmes. Bref, elle a fait avancer la condition féminine. Elle reste encore aujourd'hui considérée avec son mari Justinien comme des dirigeants de grande qualité, contribuant à faire rayonner l'héritage de la Rome antique.

    Dans la première partie de ce diptyque, on va s’intéresser surtout à son enfance assez malheureuse mais surtout à sa vie de jeune femme en tant que danseuse et courtisane. Il s'agit de suivre le cheminement de ce qui l'a conduit dans les bras du futur empereur Justinien qui s'est éprise d'elle. On se rend compte des multiples sacrifices qu'elle a dû faire pour y parvenir. C'est loin d'être aussi rose que la légende...

    Erik67 Le 03/12/2023 à 09:22:03

    On va suivre le parcours d'un homme de la France d'en bas qui travaille dans un abattoir de cochons après avoir raté le coche d'une carrière d'artiste. Son épouse travaille également assez durement dans un hôpital comme personnel soignant.

    Ils ont eu du mal à avoir un enfant mais le miracle a fini par arriver. Leur fille constitue le point d'orgue de leur vie accaparé par les contraintes professionnelles. Un soir, il invente une histoire à sa fille et le lendemain, par coïncidence, certains éléments du récit fictif arrivent dans sa vie. Il commence alors à se poser sérieusement des questions quand cela se reproduit les jours suivants. Est-ce un message pour signifier qu'il est temps de porter un autre regard sur ce qui nous entoure ?

    La résonance sonne comme un conte qui nous dit qu'il faut changer sa vie et faire ce que l'on aime pour trouver le bonheur. Cependant, il va vite être rattrapé par la dure réalité dans un contexte économique difficile pour la France d'en-bas qui galère chaque jour.

    La fin de cette BD est tout simplement horrible car il y a une double conclusion : une heureuse et la réalité. Comme dit, la vie n'est pas un conte de fée. Oui, mais si on lit des BD, c'est justement pour s'évader parfois et avoir un message positif et non d'un pessimisme sans nom.

    Les auteurs ont choisi une voie qui est à contre-courant. Je n'ai pas aimé mais je salue ce choix assez audacieux. Bref, cela risque de ne pas plaire à tous les lecteurs.

    Erik67 Le 02/12/2023 à 09:56:51

    Le sujet de cette BD porte sur la pêche électrique pratiquée en toute illégalité par les Pays-bas en mer du Nord. Évidemment, c'est un thème écologique mais cela porte plutôt sur une problématique local et sectoriel. Il est vrai que l'idée même d'utilisation de l'électricité pour récolter une bonne pêche est mal tolérée par le grand public.

    Cela ne sera pas un nouveau traité sur l'environnement mais sur le combat que mène une association Bloom face aux puissants lobbyistes des industriels de la pêche électrique. Ces derniers bénéficient de moyens financiers très importants et surtout de l'appui des États et même de la Commission Européenne ce qui est totalement inexcusable.

    Je suis généralement pro-européen mais je suis véritablement dégoutté au sortir de cette lecture car les arguments avancés sont imparables et très convaincants de manière objective. On se rendra compte de la mauvaise foi évidente des industriels pour ne pas respecter la loi au niveau du nombre de chalut électrique.

    Comme dit, ils ont même le soutien de leur ministre d’État mais également de la Commission Européenne qui traîne les pieds pour faire appliquer la loi européenne dont ils sont pourtant les garants. A noter que les autres États ne réagissent pas vraiment à cette violation manifeste du droit européen ce qui concourt à la poursuite de la fraude.

    Je pense que cela risque d'interroger beaucoup de lecteurs sur le véritable fonctionnement de nos institutions européennes gangrenées par une certaine forme de corruption liés à ces lobbys qui agissent dans l'ombre pour faire fructifier leurs propres intérêts.

    C'est un sujet que je ne connaissais pas et qui mérite une attention particulière tant les faits évoqués sont graves pour l'environnement même si on demeure peu sensible à ces thèmes. C'est très bien écrit, bien documenté et avec des dessins simples et maîtrises en illustration.

    Je n'avais pas lu une BD documentaire aussi bien depuis « Algues vertes - l'histoire interdite ». C'est une enquête sur un scandale qui doit véritablement cesser en prônant une interdiction totale de ce type de pêche sans mesurer l'impact environnementale préalablement dans des enquêtes scientifiques sérieuses et totalement indépendantes pour garantir l'objectivité. Cela nous interroge également sur la véritable volonté des politiques de changer de cap derrière des effets d'annonce sur le futur de notre planète.

    Erik67 Le 01/12/2023 à 08:45:19

    C'est dans l'Amérique de la fin de la Seconde Guerre Mondiale que se déroule ce récit contant la courte vie d'une certaine Elisabeth Short venue tenter sa chance dans la cité des anges. Elle va terminer malheureusement massacrée par le diable.

    Celle qui était surnommée le Dahlia Noir était d'une beauté tout à fait extraordinaire avec de très beau cheveux et un visage frisant la perfection. C'était surtout un sacré nid à emmerdes pour la plupart des hommes rencontrés. La plupart d'entre-eux étaient des militaires.

    On va la suivre dans ces derniers moments de vie dans ce décor idyllique. J'ai reconnu notamment le Figurea Hôtel de Los Angelès où j'ai moi-même séjourné pendant 6 jours sans savoir qu'elle y menait ses petites affaires. Par la suite, il y aura d'autres lieux de villégiature pour une femme qui cherchait visiblement à fuir.

    Le dessin est absolument somptueux sans compter un ouvrage qui sur la forme regorge de mille détails pour notre plus grand plaisir. J'ai rarement vu un aussi bel écrin. A noter également un précieux dossier en fin d'album avec la liste de tous les suspects.

    La fin m'a laissé sur une note assez glaçante. J'aurais aimé en savoir un peu plus mais j'ai l'impression que ce n'était pas forcément le but recherché par l'auteur. Du coup, on reste toujours sur un parfum de mystère autour de ce dahlia noire.

    Erik67 Le 29/11/2023 à 08:55:30

    Nous allons faire connaissance d'une femme qui considère que les être humains sont tous toxiques ainsi que des prédateurs. Elle décide de se mettre en marge de la société pour échapper à un monde en pleine déconfiture.

    Il y a une dimension à la survivaliste digne du film culte « Into the wild ». Petit à petit, à l'aide de flash-back, on va comprendre ce qui l'a amené à cette décision radicale de couper les ponts.

    Le graphisme sera sur un trait charbonneux en noir et blanc pour donner du relief à ce récit aux accents écologistes.

    Heureusement qu'il y aura cette rencontre qui va changer le cours de sa vie dans une quête assez intéressante. Elle ne va pas terminer sa quête de rejoindre une communauté d'individus qui a tenté d'échapper à la catastrophe planétaire durant ses prémices.

    L'incursion de l'homme mauvais et de sa technologie à savoir les drones dans cette nature assez hostile fait plutôt peur car c'est à chaque fois assez conflictuel.

    C'est un titre qui est passé totalement inaperçu mais qui mérite que l'on s'y attarde le temps d'une lecture tant les thèmes sont d'actualité. J'ai beaucoup aimé alors que ce n’était pas forcément gagné d'avance. Le traitement m'a convaincu.

    Erik67 Le 28/11/2023 à 08:40:57
    Big Under - Tome 1 - Catacombes

    Big Under constitue pour moi une grosse déception à la lecture. Le concept d'un écroulement généralisé de Paris sous les catacombes paraissait une bonne idée.

    Cependant, l'exploitation de ce récit a été catastrophique. Certes, on a droit à une introduction historique qui donne envie mais on se retrouve de nos jours dans les gesticulations sans fin d'une bande de lycée dont l'un recherche une camarade de classe disparue.

    Je passe sur les dialogues insipides à souhait qui sont censés faire djeun. Il ne se passera pas grand-chose dans ce premier tome qui pourtant va se terminer sur un temps fort qui vient un peu tard.

    A noter également qu'on va basculer dans le fantastique sans crier gare. Le lecteur va vite se perdre avec une multitude de sous-intrigue qui nous fait perdre l'intérêt.

    Par ailleurs, j’ai eu du mal à m’y faire car le style graphique m’a heurté tant les yeux que l’esprit. La colorisation ne jouera pas dans la finesse. C’est toujours un manque de rythme entre le dessin et le textuel qui rend le tout lassant. Et je n’en ai retiré aucune satisfaction.

    L’ensemble est comme une sauce aux nombreux ingrédients. Cependant, elle n’a pas pris.
    C'est comme si on mangeait comme un hot-dog sans moutarde. L'addition s'il vous plaît ! Ah ouais, quand même 17,90€. On y réfléchira à deux fois avant de s'embarquer pour ce qui sera une longue série.

    Erik67 Le 26/11/2023 à 09:41:49

    Que feriez-vous si vous trouviez une quantité importante de drogue dans la mer ? Tout bon citoyen préviendrait la police en leur remettant la marchandise afin de respecter la loi.

    Ce n'est pas ce que feront ces marins qui reviennent au port après une pêche aussi miraculeuse. Pourtant, on notera que ce sont des gens ordinaires qui vont travailler et qui regardent la coupe de monde de football.

    Evidemment, bien mal acquis ne profite jamais comme dit le proverbe. On assistera à un enchaînement de situations qui conduiront au malheur de la plupart des protagonistes.

    J'avoue que j'aurais aimé avoir un développement un peu différent, qui sorte de cet ordinaire et qui produise une fin inattendue. Par ailleurs, je n'ai pas compris non plus si la drogue appartenait réellement aux deux malfrats qui flinguent à tout va. Bref, l'argent ne fait pas le bonheur ; on l'avait compris.

    Au niveau du graphisme, j'ai bien aimé ce style réaliste qui restitue à merveille les personnages ainsi que les décors. Le dessin de Gaël Séjourné est plutôt plaisant et efficace avec de jolies planches. On notera également une très belle couverture qui donne envie.

    Après la marée noire, on aura droit à une marée blanche un peu particulière et qui peut se révéler tout aussi dangereuse.

    Erik67 Le 25/11/2023 à 08:28:07

    Une bien belle histoire qui s'intéresse à un chasseur d'arc-en-ciel dans l'Angleterre du XVIème siècle qui s'éveille à la science. On va y rencontrer le fameux Isaac Newton dont la théorie sur la gravitation est devenue une loi universelle expliquant l'attraction universelle.

    Il s'agit au début d'opposer les croyances archaïques d'un jeune Lord anglais baigné dans le folklore local avec les dures lois de la science qui ne laisse pas de place à la poésie de l'âme.

    Il sera envoyé dans le Béarn en qualité d'espion de la couronne afin de succéder à son père. Il en profitera pour mener encore plus de recherches sur les arcs en ciel jusqu'à sa rencontre avec la fille de la pluie.

    Sur le plan graphique, j'ai adoré que les différents chapitres reprennent les couleurs de l'arc-en-ciel pour une véritable audace au niveau de la tonalité. Graphiquement, c'est soigné et recherché.

    J'ai adoré la révélation finale sur le secret de l'arc-en-ciel car c'est un véritable message d'amour contre la cupidité et la stupidité humaine.

    Au final, un très beau conte à faire découvrir aux enfants. Les parents aimeront aussi, c'est le gros avantage !

    Erik67 Le 24/11/2023 à 07:59:27

    Triste destin que celui de l'artiste allemande Charlotte Salomon qui est née d'origine juive à une triste époque. Sa tante puis sa mère s'est suicidée alors qu'elle n'avait que 9 ans. Par la suite, elle a dû affronter également celui de sa grand-mère comme une sorte de malédiction familiale.

    Bref, elle a dû affronter bien des épreuves avant de se retrouver prise face à la Seconde Guerre Mondiale et à la folie destructrice des nazis. Je ne comprendrais jamais pourquoi un peuple a voulu en décimer un autre par des moyens les plus abjects du seul fait des origines. Bien des juifs avaient pourtant combattu dans leurs armées au cours de la Première Guerre Mondiale.

    En lisant cette biographie, on se rend compte que cette jeune femme avait encore toute sa vie devant elle et qu'elle serait sans doute devenue une grande artiste plasticienne peintre à la renommée mondiale au lieu de tomber dans l'oubli sous le joug d'une guerre d'extermination.

    Elle a fui l'Allemagne des persécutions juives pour se réfugier dans la banlieue de Nice mais elle a été dénoncé par le pharmacien. Dans cette dernière période de vie, elle réussit à terminer son œuvre auto-biographique face à la mer qui prendra une place majeure dans sa peinture.

    La fin m'a paru d'une tristesse sans nom mais avec une belle envolée poétique pour le passage dans l'autre monde. Il est curieux de revoir le premier amour (qui était le professeur de chant de sa belle-mère) comme un ange alors qu'elle a été déporté avec son mari. Il croyait en elle, c'était d'ailleurs les dernières paroles qu'il lui avait dites avant de se quitter à tout jamais.

    Elle est morte à Auschwitz à 26 ans alors qu'elle était enceinte, victime de l'antisémistisme qui sévit encore malheureusement. Tragique destin que le sien. Elle mérite sans aucun doute d'être connue du grand public grâce à cette BD pour son courage et pour son œuvre.

    Erik67 Le 23/11/2023 à 09:25:32

    La grande bibliothèque d'Alexandrie concentrait tout le savoir de l'Antiquité où certains savants étaient très en avance sur leur temps. Hérophile avait par exemple plus de 1000 ans d'avance, c'est dire !

    Il est dommage que tout ce savoir soir parti en flamme lors de l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie. Tout vouloir concentrer en un seul lieu n'était sans doute pas la bonne chose à faire.

    Le roi Ptolémée 1er voulait réunir les meilleurs scientifiques de son époque afin d'obtenir les traités les plus avant-gardiste, toute discipline confondue. Le médecin grec Hérophile fut l'un des savants conviés à Alexandrie. Il a fait sensation mais a surtout provoqué la jalousie de ses pères pour mettre en cause le dogme établi par la pensée d'Hippocrate qui était centrée uniquement sur les maladies.

    En effet, Hérophile va intéresser au corps humain afin de l’étudier. Le problème est qu’il faut des cadavres, des êtres humains qui viennent à peine de décéder. Il n'y a qu'un pas pour les tuer afin de servir les expériences de la science et progresser dans le domaine de la médecine...

    J'ai bien aimé la lecture de ce récit pour ce qu'il nous apprend même si la fin demeure un peu confuse. On nous annonce un prochain tome concentré sur le roi d’Égypte Ptolémée.

    A noter que l'auteure Chiara Raimondi est devenue une véritable spécialiste de l’Égypte sous l'ère de Ptolémée. C'est d'autant plus précieux qu'elle nous livre une partition sans doute proche de la réalité historique.

    Erik67 Le 22/11/2023 à 08:37:59
    Six - Tome 1 - Le massacre de Tanque Verde

    Encore un western qui essaye d'écorner l'image de l'Ouest pour le présenté sous le jour le plus âpre possible loin des légendes habituels d'une Amérique à la recherche d'un sauveur.

    Oui, c'est un pays qui a besoin d'un héros pour pouvoir construire son identité au milieu du massacre des populations indiennes. Encore de nos jours, cela se perpétue à travers la galaxie Marvel.

    On va retrouver une association de divers rejeté de la société : un enfant rebelle, un déserteur, un ancien esclave et même une bonne sœur et une prostituée. Bref, une joyeuse association qui formera une bande à la recherche d'un trésor au milieu de la cupidité et de la violence humaine. Nous aurons d'ailleurs droit à tous les poncifs du genre.

    Nous avons un dessin de bonne facture précis et efficace qui introduit de bien jolis plans assez cinématographiques rappelant un peu les films de John Ford de la belle époque hollywoodienne. Cela concourt au dynamisme du récit et à une lecture plutôt agréable avec parfois de belles réparties.

    Bref, on est dans un mouvement où la BD tente de renouveler un peu le genre et c'est plutôt bien. On aura même droit à un excellent dossier en fin d'album sur le mythe de l'Ouest.

    Erik67 Le 21/11/2023 à 09:06:01

    On aimerait tous se rappeler les belles années avec une part de nostalgie et de mélancolie. Cependant, pour certaines personnes qui vivent des choses très difficiles comme une guerre, cela parle encore plus. Il s’agit de se réfugier dans des souvenirs heureux afin de pouvoir supporter la triste réalité.

    Je tiens à le dire tout de suite, c’est une œuvre à la fois poignante par son sujet mais également par son traitement. Il s’agit de l’horreur de la Première Guerre Mondiale vécu par les soldats dans les tranchées.

    On sait que plus de d’un million de soldats sont malheureusement morts au cours de ce conflit particulièrement meurtriers. En dommage collatérale, 4 millions ont été blessés et atrocement mutilés. Pour donner une moyenne qui nous parle, 900 jeunes Français mouraient chaque jour sur les champs de bataille.

    Le ton de cette BD est introspectif car on se met à la place d’un jeune soldat qui vivait des années d’amour avec sa belle et tendre qu’il a laissé pour pouvoir faire la guerre. Il n’a pas eu le choix.

    Cela nous donne la nausée sur la guerre qui détruit des vies. Certaines guerres dont plus horribles que d’autres. On se rend compte d’une jeunesse gâchée et sacrifiée au nom d’intérêt nationaux qui dépasse totalement l’individu.

    Pour autant, cette œuvre ne tape pas vraiment sur les politiques et militaires qui ont mené ces jeunes hommes à la boucherie. On s’intéresse surtout aux conséquences sans creuser sur les causes. C’est un choix.

    Le tout sera particulièrement triste à lire. Ce n’est pas le genre de BD que j’aimerais posséder. Certes, j’ai beaucoup lu sur la première Guerre mondiale mais c’est un témoignage sans doute plus intime qui rejoint d’autres la manière d’une pièce d’un puzzle géant sur ce thème.

    Un dernier mot pour dire qu’il s’agit d’une première œuvre d’un auteur qui sort d’une école dédiée à ce métier d’auteur scénariste et dessinateur. Le dessin est encore à améliorer même si on peut percevoir de très jolies effets. J’ai bien aimé cette case où l’on voit une ville rayonnante mais dont le reflet montre les destructions opérées par la guerre.

    Au final, c’est incontestablement un auteur à fort potentiel qui sera à suivre.

    Erik67 Le 19/11/2023 à 10:44:11
    Le serpent et la Lance - Tome 3 - Acte 3 - Cinq-fleurs

    On repart dans ce troisième tome pour suivre le destin de trois garçons de castes sociales différentes dans l'Empire aztèque juste avant la conquête des Espagnols.

    On suit surtout une enquête assez minutieuse afin de découvrir l'auteur de meurtres de masse de cadavres momifiés de jeunes femmes éparpillées un peu partout sur le territoire aztèque.

    On va suivre surtout pour la première fois la collaboration dans cette enquête passionnante de la lance et du serpent, les deux ennemis jurés. Il ne s'agit pas de régler les comptes du passé mais de sauver des vies face à un implacable tueur qui ne fait pas de quartier depuis bien des années. Il semble en effet qu'il y ait un lien manifeste avec des événements du passé vécus par nos protagonistes alors qu'ils étudiaient dans une école.

    J'ai beaucoup la profondeur psychologique des principaux protagonistes qui est bien travaillé pour se rendre compte qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Il va y avoir un inversement de nos sentiments pour les personnages qu'on croyait acquis à la bonne cause.

    Le dessin de Hub fait toujours merveille avec son trait fin et détaillé pour dépeindre un univers qui nous est plutôt inconnu. En effet, le monde aztèque est d'une richesse que je ne pensais pas. On regrette que près de 70 années après ces faits, cette civilisation sera détruite et anéantie complètement par les espagnols conquistadors afin de piller les richesses.

    Evidemment, on pourrait penser à un tome de transition car il ne se passera pas grand chose qu'une tentative avortée d'arrêter le coupable. Pour autant, c'est tellement bien réalisé qu'on apprécie chaque moment, chaque image à sa juste valeur.

    C'est l'une des rares séries actuelles que j'achète encore car l'auteur Hub m'a laissé un souvenir impérissable avec sa série Okko sur un Japon médiéval fantasmé. Bref, ce n'est que du bonheur dans la qualité produite.

    Erik67 Le 19/11/2023 à 09:49:08
    Largo Winch - Tome 24 - Le Centile d'Or

    On est reparti pour une nouvelle aventure du célèbre milliardaire en blue jeans qui clos un diptyque basé autour d'une mine d'étain indonésienne. La thématique était de faire dans des activités plus éthiques ce qui est à la mode pour faire mieux passer les pilules amères du capitalisme.

    Cependant, parfois, la réalité est plus compliquée que cela. Largo va s'en apercevoir à ses dépens avec l'exploitation d'enfants dans sa mine. Sauf que c'était un coup monté destiné à se séparer de cette activité permettant l'exploitation de puces électroniques permettant d'aller dans l'espace pour la conquête des étoiles.

    Nous allons faire connaissance avec un autre milliardaire excentrique ayant une autre vision des choses à savoir Jarod Manskind. Cela rappelle les Elon Musk et autres milliardaires actuels voulant faire du tourisme spatial ou conquérir la planète Mars.

    On apprendra dans ce tome qu'il y a dans le monde 2810 milliardaires. Les 100 milliardaires les plus fortunés font partie de ce qu'on appelle le centile d'or qui donne son titre à ce tome. Il est vrai qu'ils ne laisseront pas de trace dans l'histoire car personne ne se souviendra de leur nom à l'heure où la planète agonise.

    Encore une fois, les femmes joueront soit le mauvais rôle ou bien un rôle de potiche afin d'assouvir les fantasmes sexuels de ce beau monde. Pour autant, Largo est là pour humaniser un peu tout cela. Les cascades sont dignes de « Mission impossible ». Cela en devient presque invraisemblables.

    Evidemment, cela se laisse lire plutôt agréablement avec une fin qui ne surprendra personne.

    Erik67 Le 18/11/2023 à 09:32:01

    C'est un récit dont le contexte est celui de la Première Guerre Mondiale mais sous un angle un peu différent de ce qu'on a l'habitude de voir.

    En effet, on ne va pas s’intéresser au père qui quitte sa famille et sa ferme du cantal pour aller accomplir son devoir pour le pays en septembre 1914. L'action se concentre sur ceux qui sont restés pour continuer à faire tourner l'exploitation agricole. Ils ont également beaucoup souffert de cette guerre mais d'une autre façon plus indirecte.

    Le plus jeune fils va reprendre les choses en main car c'est lui désormais l'homme de la famille. Il doit se concentrer sur un travail plutôt harassant. Cependant, dans sa vie rurale bien calibré au fil des saisons, apparaît une jeune fille de son âge qui va lui donner le tournis. Les ennuis peuvent alors commencer car elle est hébergée chez un voisin peu commode.

    Je n'ai pas trop aimé la fin qui fait dans la surenchère d’événements alors que cela avait démarré de manière plutôt réaliste sur le mode roman graphique intimiste. L'éclair final achève véritablement ce récit dans cette débauches d'effet de surprises.

    Au rayon de la critique constructive, je rajouterais que les caractères du lettrage des dialogues sont assez petits ce qui ne va pas favoriser une lecture facile. Mais bon, si on prend une loupe, cela devrait aller.

    J'aurais aimé éprouvé un peu plus d'empathie pour les personnages mais parfois, on y arrive pas car cela ne s'y prête pas. Bref, il manque quelque chose et il y a des défauts inhérents. Pour autant, l'ensemble demeure assez satisfaisant avec une marge de progression.

    Erik67 Le 17/11/2023 à 08:26:59

    J'ai été un peu choqué par la préface de l'auteur Pablo Martin Farina qui indique être très fier à avoir appris à aimer et admirer Juan Pablo Escobar, le fils de l'un des plus grands mafieux de ces 100 dernières années. Certes, c'est le fils et non le père et il n'a pas choisi de naître dans cette famille. Cependant, j'avoue ne pas avoir été très à l'aise de cette glorification sans un mot pour les milliers de victimes de la drogue.

    Ceci dit, j'ai bien aimé cette biographie car elle est présentée de manière tout à fait originale en nous dévoilant un par un les différents gardes du corps qui joueront un rôle dans l'éducation du petit Jan Pablo Escobar. Certes, c'est parfois assez glauque et brut de décoffrage mais c'est le milieu qui veut cela. Les âmes trop sensibles devront sans doute s'abstenir.

    Pour le reste, c'est toujours intéressant de pénétrer dans la garde rapprochée d'un homme qui a réglé en maître incontestée sur le cartel de la drogue en Amérique Latine. A noter que le trafic de drogue lui rapportait 70 millions de dollars par semaine. Son erreur est d'avoir voulu mettre un pied dans la politique ce qui va conduire à l'assassinat de son rival le Ministre de la justice.

    On se rend également compte que malgré les milliards et la vie de luxe, ce n'est pas de tout repos car femme et enfants risquent leur vie tous les jours à la merci des tueurs mandatés par les ennemis du clan.

    J'ai également apprécié le côté humour noir de ce polar pourtant réaliste qui décrit une tranche de vie du fils Escobar à travers ses nounous tueuses. On notera que ce dernier est également co-scénariste ce qui rend le tout assez crédible malgré des faits pour le moins surréaliste. Mais bon, dans ce monde, tout est possible.

    Un mot sur le dessin pour dire qu'il est assez froid dans ses couleurs ternes mais terriblement efficace pour restituer cette ambiance.

    Une BD assez audacieuse dans son traitement qui m'a séduit malgré tout. En tous les cas, on arrive à mieux comprendre ce que peut ressentir un enfant témoin de ces événements pour le moins néfastes.

    Erik67 Le 15/11/2023 à 13:18:15
    Vinland Saga - Tome 27 - Tome 27

    Avec Vinland Saga, on se plonge dans l'univers assez épique des Vikings, ces navigateurs hors pair qui ont découvert l'Amérique 500 ans avant Christophe Colomb.

    On suit leur première colonie qui fait face aux dangers des indiens. En réalité, ces natifs sont plutôt pacifiques mais dans le camp des vikings, certains pensent qu'il faut se préparer à la guerre le moment venu.

    Par ailleurs, le chaman a vu dans l'arrivée de ces premiers colons la menace de la destruction de leur peuple et de leur culture. Oui, cela va se réaliser mais dans plusieurs siècles. Il essaye de convaincre son peuple de chasser ces étrangers. Bref, c'est dans les deux camps que la vision est partagée.

    Thorfinn se bat pour sa vision idéaliste de la paix et de l'entente entre les deux peuples. Reste à savoir s'il parviendra à les maintenir. C'est tout l'enjeu de ce tome qui pose intelligemment les bonnes questions pour une remise en cause.

    Encore une fois, on est réellement dans les meilleurs tomes de la sage depuis l'installation dans le Vinland. On regrette presque la vingtaine de tomes précédents dont l'action était située bien loin de cette terre promise.

    Pour autant, je pense que c'était nécessaire pour comprendre l'évolution de notre héros Thorfinn qui est passé du stade redoutable guerrier à ardent pacifiste contre toute forme de violence.

    C'est tout le thème de la série qui prend son importance dans ce moment crucial de coexistence avec un autre peuple dans un monde éloigné de l'Europe perpétuellement en guerre. Le Vinland peut permettre un nouveau départ sur de nouvelles bases.

    On sait que la série va prendre bientôt fin. On se demande si notre héros va parvenir à son rêve d'une vie sans guerre. On le souhaite ardemment dans un monde qui n'a toujours pas compris qu'il faut faire des concessions pour trouver une paix durable même quand tout nous oppose.

    Bref, vous l'aurez compris. On est en possession du meilleur de ce que le manga peut nous offrir actuellement. Vinland Saga est la série à découvrir ! Il faudra cependant s'armer de patience.

    Erik67 Le 15/11/2023 à 07:55:41
    Thorgal - Tome 41 - Mille yeux

    Dans ce nouveau tome, Thorgal va devoir affronter encore bien des épreuves au fond d'un gouffre afin de pouvoir sauver son fils Jolan et sa future compagne Boréale, la nouvelle venue de la saga.

    Il faut rappeler que nous avons un solide guerrier qui n'a pas hérité de l'amour du combat et de la violence du peuple viking. Il aspire à une vie tranquille avec son Aaricia et ses enfants mais même les Dieux ne le laissent pas en paix !

    Encore une fois, il sera confronté à la cupidité des hommes qui convoite des choses pour le moins extraordinaire réservé au domaine des Dieux. Il fera une rencontre assez intéressante mais elle sera de courte durée. Cela se termine par un clifhanger avec un personnage maléfique qui refait surface à la toute dernière case.

    Bref, cela ne sera pas le meilleur tome de la collection, c'est certain. On a l'impression de lire un album de transition dans ce qu'il y a des plus classiques. Il est vrai que cela se démarque de l'album « Adieu Aaricia » sorti en début d'année et qui avait une tout autre qualité d'écriture pour des effets assez novateurs.

    Gageons que les auteurs feront mieux la prochaine fois au niveau du scénario sachant que la lecture n'a pas été désagréable non plus.

    Erik67 Le 14/11/2023 à 07:25:41

    Voici un récit qui ne comporte aucune bulle, juste une narration omniprésente qui va partir dans un délire mystico naturel que personnellement, j'ai eu du mal à suivre.

    C'est tiré d'une interprétation libre de l'histoire de Christopher Thomas Knight qui a disparu pendant 27 ans dans les forêts du Maine entre 1986 et 2013 pour y inventer une façon de vivre.

    L'idée était intéressante à première vue pour expliquer comment un individu en société peut se démarquer et avoir envie de disparaître dans une forêt. Cependant, on ne connaîtra pas vraiment les motivations qui ont poussé cet homme à se mettre en marge de la civilisation.

    Il insistera sur le fait qu'on peut le voir comme un big foot qui n'aurait plus une apparence humaine. Je suppose que cela doit être le cas quand on ne peut plus se raser pendant une vingtaine d'années. J'aurais plutôt tendance à faire preuve de compréhension.

    Par ailleurs, on sait qu'il va commettre de menu larcins pour prendre aux autres ce dont il a besoin pour vivre. Après tout, ce ne sont que des pavillons de chasse ou des maisons secondaires au bord d'un lac qui restent une bonne partie de l'année inhabitée. Je rétorquerai que ce n'est pas une raison d'autant que c'est un choix de cet individu de se mettre en marge.

    Le traitement graphique est assez particulier en insistant sur une espèce de bichromie (en bleu et en orage) tout en reproduisant des formes géométriques qui m'ont paru souvent assez abstraites. Ce n'est pas ce que je préfère dans la bande dessinée car plutôt attaché à un style réaliste.

    En conclusion, je dirai que cette œuvre n'est pas faite pour moi pour toutes les raisons invoquées. Ceux à la recherche de quelque chose de différent pourront sans doute y trouver leur compte et c'est tant mieux.

    Erik67 Le 13/11/2023 à 07:29:35
    Slava (Gomont) - Tome 2 - Les nouveaux Russes

    Les nouveaux russes sont ceux qui sont sortis du communisme pour s'enrichir très rapidement sur le dos des autres. C'est tout le thème de cette BD au ton volontairement humoristique.

    On suit les aventures cette fois ci de manière séparée du jeune Slava qui souhaite devenir peintre mais qui défend une mine en proie à des carnassiers de la pire espèce. Il tombe désespérément amoureux ce que montre d'ailleurs la magnifique couverture de ce second tome.

    Et puis, il y a son ami Lavrine qu'on croyait mort mais qui va renaître de ses cendres pour évoluer à Moscou sur la pente du succès poussé par une ambition extrême de gagner plus d'argent.

    A noter qu'il va se servir d'une monnaie le voucher distribué par le gouvernement pour racheter l'outil de production. Or, les russes s'en méfie comme de la monnaie de singe en les rejetant ce qui est un très mauvais calcul. Lavrine a compris que c'est bien le moment d'acquérir à peu de frais des empires entiers surtout en temps de crise. On commence par acheter une petite usine à vil prix qu'on peut désosser pour en vendre le maximum d'actifs.

    Bref, le capitalisme dans ce qu'il y a de plus sauvage dans un pays miné par tant d'année de communisme. Et que dire également de ces riches qui échappent totalement à l'impôt ? Bref, c'est décourageant.

    Survient à un moment donné la rencontre entre nos deux protagonistes qui n'ont plus évoluer sur le même bateau ce qui donne lieu à une confrontation donnant un caractère un peu plus dramatique à cette œuvre.

    Erik67 Le 12/11/2023 à 10:33:14

    Le grand incident est une BD satyrique qui nous interroge sur le regard que porte les hommes sur la nudité des femmes dans l'art.

    En effet, le nu féminin dans l'art est fréquemment cantonné aux poses de soumission et d'humiliation. Au contraire, celui des hommes est montré comme un signe de courage et de force virile.

    La mythologie grecque ou encore la religion chrétienne ont été souvent le prétexte à la nudité des femmes afin de les rendre encore plus vulnérables. Parfois, on montre une attitude volontairement provocante pour les fustiger davantage. Bref, il y a une véritable inégalité de traitement dans l'histoire de l'art.

    Or, ces femmes représentées dans des sculptures ou des tableaux vont se rebeller face à des actes d'incivilités et des regards plutôt lubriques dans un total manque de respect. Elles vont tout simplement disparaître dans ce que la direction du Louvre va appeler le « grand incident ».

    Pour y remédier, il faudra que tous les visiteurs hommes soient entièrement nus lors de la visite ce qui provoque un grand remous dans la population sous le regard plutôt amusés des femmes. Ainsi, justice leur est rendue.

    Pour autant, le final va tenter de dépasser cette approche un peu féministe. A noter que le dessin de Zelba est absolument magnifique pour représenter non seulement les différents personnages mais également les œuvres présentes au Louvre.

    Sous un ton volontairement très humoristique, c'est une démonstration de force quant à la représentation de l'art. Evidemment, cela nous interpelle et cela nous interroge.

    On ne verra plus jamais la Joconde de la même façon après cette lecture, je peux vous le garantir !

    Erik67 Le 11/11/2023 à 10:32:16

    J'ai été assez touché par ce témoignage de l'auteur d'origine roumaine et non romaine. C'est vrai que le titre donne un peu la tonalité. Les mauvaises langues diront qu'on ne peut pas être parfait mais bon, passons !

    J'ai toujours eu de l'admiration pour ce pays qui a vécu d'innombrables années sous la pire dictature communiste avant de connaître une révolution qui leur a permis de s'extirper et de rejoindre une Europe prospère. La vie en Roumanie est totalement différente de nos jours comme me l'a d'ailleurs confirmée une collègue roumaine.

    Pour autant, un enfant de 4 ans ne percevait pas les effets terribles de cette absence de liberté. Comme dit l'auteur à un moment donné, c'est tout un peuple qui est retenu prisonnier. J'ai bien aimé cette scène où cet enfant innocent pause la question à sa grand-mère sur les raisons qui l'empêchent d'aller voir sa sœur en Allemagne.

    La fin de ce récit est marquée par un combat contre la maladie. Cela sera assez éprouvant mais cela nous permettra de voir également comment fonctionnait le système des soins en Roumanie pendant cette période communiste. On se rend compte que les enfants des riches ont plus de chance d'être prise en charge par des opérations chirurgicales pouvant sauver leur vie. C'est totalement horrible et immoral.

    Un autre passage m'a également marqué sur l'évocation de cette famille qui donne tout à l'une des filles en devenir dans un métier de ballerine alors que l'autre se sacrifie volontairement pour finalement peu de reconnaissance de la part de sa sœur.

    Oui, c'est une lecture qui apparaît assez enfantine au départ mais qui va gagner en profondeur tout le long pour aboutir à un résultat presque inespéré. J'ai vraiment adoré.

    Erik67 Le 10/11/2023 à 08:35:08

    Voici un western mexicain dans la plus pure tradition de cette vision assez âpre de l'Ouest américain. Cela ne fera pas dans la dentelle. On se situe dans l'état aride du Sonora en 1863.

    L'intérêt de cette lecture est de suivre un beau jeune homme né de bonne famille qui est accusé d'un double meurtre dont il clame son innocence. Pourtant, tout le désigne comme être le coupable en ayant le mobile de se débarrasser de l'amant de son amoureuse. Bref, la jalousie qui fait encore des siennes.

    On verra que la suite n'est pas très conventionnelle. C'est un pari osé de la part des auteurs qu'on a déjà vu mais dans d'autres genres que le western. Le traitement de ce scénario est en effet parfaitement maîtrisé avec un rythme diablement rapide.

    Le dessinateur Gilles Mezzomo est un habitué des séries de western. Je pense notamment à « Ethan Ringler, agent fédéral ». Les décors sont toujours aussi soignés. Il y a de la maîtrise, c’est certain.

    Je pense que cette BD mérite d'être lu mais elle ne plaira pas sans doute à tout le monde à cause du parti pris dans sa direction. On ressort avec un réel sentiment de malaise au lieu d'un divertissement en bonne et due forme. Cela fait partie de la diversité de la BD actuelle et c'est tant mieux.

    Erik67 Le 09/11/2023 à 13:32:49

    Voici un nouveau portrait de Gauguin qui renvoie à la toute dernière année de sa vie à Tahiti après un séjour aux îles Marquises. Il commence à avoir de la renommée en France mais il se concentre surtout pour continuer son œuvre tout en menant une vie toujours aussi bohème.

    Malheureusement pour lui, il est atteint par la maladie suite vraisemblablement à une vie d'excès notamment en matière de drogues et d'alcool comme un peu tous les artistes maudits. A noter qu'il a abandonné sa famille pour vivre de sa liberté et de sa passion. On ne jugera point, ce sont juste les faits.

    Son idéal demeure assez révolutionnaire et il va s'opposer notamment au clergé local mais également à l'administration policière qui souhaitent asservir les peuples indigènes à la culture française ce qui provoque un déracinement culturel. Il est vrai que l'air des tropiques lui réussit plutôt bien car il retrouve une sacrée inspiration.

    Ce portrait qui insiste sur ce côté rebelle le rend presque sympathique et attachant comme le fut également Serge Gainsbourg malgré ses provocations. Il y aura ce procès qui le condamnera à une peine qu'il n'aura plus l'occasion de subir. La conclusion demeure assez triste avec une mort à 55 ans.

    Cette BD est joliment dessinée avec un trait plutôt gras et coloré sur un décor très polynésien. La lecture fut très agréable dans un si bel écrin. On ressent beaucoup d'émotion.

    J'en retire un beau portrait d'un homme engagé, certainement en avance sur son temps.

    Erik67 Le 08/11/2023 à 08:12:44

    J'ai littéralement ce récit de science-fiction qui se passe dans les années 2055 dans un monde où les objets connectés ont pris le dessus sur nos vies. Les plus fragiles d'entre-nous se sont laissés bercés par le syndrome de l'iceberg.

    C'est le risque quand on passe beaucoup de temps dans la réalité augmentée des jeux vidéos. C'est un long processus qui aboutit à une espèce de disparition du corps social.

    Notre héros Ezra est à la recherche de son frère Yan qui a quitté toute sa famille du jour au lendemain pour s'isoler du reste du monde. Les objets connectés rendent la vie plus confortable mais cela ne reste qu'une illusion.

    Il va travailler avec un psychiatre de renom qui souhaite guérir les individus touchés qui n'éprouvent plus aucune émotion face a u genre humain. Les icebergs se détachent de la banquise pour s'isoler mais ils fondent.

    Evidemment, les GAFAM ont énormément investi dans ces interfaces vocales assez évolués et ne souhaitent pas de programme qui peuvent viser à réparer les esprits humains dans un but de santé publique.

    J'ai adoré ce concept de thriller technologique assez avancé. J'ai rarement une BD de science-fiction aussi crédible sur le devenir de l'humanité et qui posent réellement les bonnes questions.

    On se rendra compte que tout n'est pas aussi facile que cela. Le but de faire de la prévention est certes louable mais il ne convient pas forcément à ces individus qui souhaitent la liberté de pouvoir s'isoler.

    Erik67 Le 07/11/2023 à 09:25:39

    J'ai jamais aimé le chanteur Prince lui préférant nettement Mickaël Jackson. Cependant, pour les puristes de la musique, c'est un véritable génie. Je ne connais que sa célèbre chanson « Purple Rain » et j'ignore tout de son répertoire. Cela ne m'a pas empêché de lire cet ouvrage afin d'améliorer ma connaissance de cette célébrité excentrique et capricieuse.

    Voici une BD qui lui rend hommage en expliquant ce qu'il était vraiment (et parfois cela ne sera pas bien beau). J'ai bien aimé l'originalité de ce récit qui fait en sorte de suivre un scénario pour le moins original tout en racontant la vie de ce chanteur révolutionnaire très funky.

    On va espérer que le Prince ne se retourne pas dans son urne funéraire exposé à Paisley Park à la vue des touristes. Je trouve cette biographie plutôt honnête et très bien construite de manière à ne pas provoquer d'ennui.

    C'est une belle ballade au sein de l'Amérique qui vient de voter Trump comme président. Évidement, on n'aime pas trop cette Amérique là mais c'est la démocratie des urnes et il faut s'y plier.

    Le scénario est construit sur une mythologie de bande enregistré avec Milles Davis ce qu'a entretenu à un moment donné le Prince. Reste néanmoins que les héritiers peuvent sortir allègrement plusieurs albums post-mortem tant ce chanteur avait enregistré un millier de titres à l'avance.

    Cela peut faire de belles jambes à la plupart d'entre-nous mais les fans seront néanmoins ravis. Moi, perso, je n'irai pas à Paisley Park en pèlerinage.

    Erik67 Le 06/11/2023 à 07:38:44

    J'ai beaucoup aimé ce témoignage d'un libyen qui a été confronté aux pires exactions du régime du colonel Mouammar Kadhafi dont le régime a été exterminé par une coalition menée par le repris de justice Nicolas Sarkozy qui fut un temps président. Certains disent qu'il fallait effacer toute trace d'un financement illégal de sa compagne présidentielle mais ce n'est pas le débat de cette BD.

    On va se concentrer sur le fait de l'après dictature après l'introduction. A noter que Kadhafi a régné sur la Libye pendant 41 ans où il n'y avait aucune liberté politique. Ce pays va se déchirer en deux dans une guerre civile interminable pour la prise du pouvoir. On sent bien qu'on va d'une dictature à l'autre au milieu de clans tribaux tous corrompus.

    Ce qui est remarquable dans cette BD, on qu'on s'aperçoit encore que le pays dispose de larges richesses notamment en gaz et en pétrole tout comme l'Algérie mais que la corruption fait qu'il n'y a pas de partage de richesse au sein de la population qui n'en profite pas.

    Par ailleurs, j'ai bien aimé que l'auteur axe sur les filières de passeur pour nous expliquer ce qu'il se passe réellement dans ce pays où tout le monde semble être corrompu pour envoyer des gens vers la noyade et la mort.

    C'est triste de découvrir un tel constat sur ce pays dont on espérait qu'il découvre la démocratie. Du coup, on assiste à toute la souffrance d'un peuple à travers ce témoignage édifiant qui permet de nous ouvrir les yeux.

    Le style graphique m'a paru un peu faible mais satisfaisant. C'est surtout le propos qui marque le lecteur. Il y a très peu d'ouvrage BD sur la Libye. Celui-ci constitue une vraie mine d'information. A découvrir !

    Erik67 Le 05/11/2023 à 08:54:45

    J'aime beaucoup cet auteur d'origine iranienne Mana Neyestani qui m'avait déjà marqué par son ouvrage « Une métamorphose iranienne » sorti il y a plus de 10 ans déjà et qui racontait son expérience malheureuse en prison suite à la publication d'un dessin avec un mot azéri prohibé.

    Ce dessinateur de presse iranien a dû fuir son pays en exil et on le comprend parfaitement. Le régime central iranien fait partie d'un des plus dangereux et des plus nuisibles de la planète. A noter que la Russie les soutient bien évidemment.

    Il raconte dans cet ouvrage ce que vivent les kolbars (au nombre de 40.000 environ). J'ignorais tout de ce terme et de ce phénomène. Il s'agit pour les kurdes d'Irak de passer la frontière iranienne avec des marchandises occidentales et chinoises afin de le livrer à des marchands en Iran. Or, la région est très montagneuse et est particulièrement dangereuse pour ces porteurs qui trimballent sur leur dos ces marchandises inoffensives considérées comme illégale par le régime iranien.

    Le soucis, c'est que les gardes frontières iranien n'hésitent pas à tuer à bout portant sans sommation tout contrevenant, enfant ou vieillard. C'est vrai que ce régime manque singulièrement de compassion et n'a aucune humanité par rapport à ces pauvres passeurs au nom de la lutte contrer la contrebande et l’impact de ces pratiques sur l'économie du pays.

    Je rappelle qu'il ne s'agit pas d'un trafic d'arme ou de drogue mais de simples marchandises (cigarette, alcool, vêtements, TV, climatiseur ou radiateur...). A noter également que les commerçants iraniens ne subissent aucune répression car le pouvoir aime bien au fond ces marchandises occidentales.

    Parmi les autres dangers, il y a les mines ainsi que les avalanches ou le froid glacial de la montagne. Il faut en vouloir pour les traverser ! Or, les passeurs sont payés ce qui leur permet de sortir du chômage et de la précarité.

    Le récit est fort bien construit en plusieurs étapes et réservent de grandes surprises notamment vers la fin. On suit en effet un groupe de porteurs qui part en expédition pour acheminer les marchandises transportés sur le dos dans les montagnes de l'Iran.

    L'auteur est dans une parfaite maîtrise du scénario qui tient en haleine. On en ressort assez chamboulé avec une haine encore plus grande du régime iranien. Le sort réservé aux femmes dans cette société kurde pose également des questions.

    Cet ouvrage a le mérite de nous rendre attentif à quelque chose que nous ignorons totalement et qui fait des centaines de mort par an dans les montagnes de l'Iran. Je le recommande vivement. Il serait dommage qu'un tel ouvrage passe inaperçu.

    Erik67 Le 04/11/2023 à 09:09:17
    Blacksad - Tome 7 - Alors, tout tombe - Seconde partie

    Blacksad est revenu après une longue attente de 8 ans dans un volume en deux parties. Voici la seconde partie de cette mystérieuse enquête qui nous entraîne dans les méandres du pouvoir sur fond de corruption liée au démantèlement des transports publics afin de favoriser la voiture individuelle.

    On évolue dans un décors new-yorkais des années 50 avec toujours ses personnages anthropomorphiques assez expressifs qui ont fait le succès de cette série devenue culte. Un autre ingrédient que l'on retrouve est un scénario très bien ficelée sur fond de polar noir avec ce côté désabusé et d'amertume.

    Graphiquement, on touche presque au sublime tant les planches sont de véritables merveilles visuelles. J'ai rarement vu une aquarelle aussi bien maîtrisée. Ce graphisme concourt à cette ambiance si particulière à cette série. C'est en tout point admirable. Note maximale accordée pour le dessin.

    Bien que je ne sois pas un fana du genre polar, on ne peut pas passer à côté de Blacksad tant la maîtrise et la charisme de ce félin nous entraîne au 7ème ciel. Comme dit, le scénario n'est pas en reste avec des personnages à la psychologie plus vraie que nature.

    On aura droit à un final dont le sous-titre « alors, tout tombe » prend alors tout son sens. Rien n'est véritablement éternel. Une belle surprise nous attend à la toute dernière case qui clôt ce diptyque de façon tout à fait magistrale.

    Bref, ce tome rejoint immédiatement ma collection. Blacksad est la série à posséder pour tout amateur de BD qui se respecte. Il faut le savoir. Oui, Blacksad fait partie des classiques.

    Erik67 Le 03/11/2023 à 08:37:59
    Complainte des Landes perdues - Tome 15 - Les Sudenne 3 - La Folie Seamus

    Le quatrième cycle des landes perdues est un peu spécial car il renoue directement après les événements intervenus dans le premier cycle sans se replonger dans un lointain passé.

    On retrouve surtout notre légendaire héroïne Sioban qui vient combattre le Niddhog, un monstre issu de légendes maudites. Elle doit faire face à sa terrible cousine qui use de la magie noire pour conquérir le pouvoir.

    Elle a surtout réussi à corrompre totalement l'âme de notre chevalier du pardon à savoir Seamus. Sioban va tout faire pour le sauver et l'arracher des griffes de sa maléfique cousine. Cela passera également par de la magie. On se rend compte que le mal peut tout corrompre et être également au cours de l'amour.

    La folie Seamus nous indique qu'il faut frapper au cœur de la folie et pas nécessairement au cœur de l'homme. Reste à savoir si Sioban parviendra à ses fins. Je trouve que cet avant-dernier tome du dernier cycle est plutôt réussi.

    Le dessin de Paul Teng est toujours aussi appliqué à reconstituer cet univers d'héroic fantasy pour notre plus grand plaisir. Cela reste dans un style classique mais qui rappelle le trait de Rosinski, dessinateur du premier cycle. Bref, que du bénéfice pour cette série.

    La complainte des landes perdues est une série qui a réussi à traverser 4 décennies avec toujours le même parfum. Certes, il ne faut pas se perdre dans les méandres du récit mais on reste attaché à la belle et courageuse Sioban qui montre le chemin à accomplir pour s'en sortir.

    Erik67 Le 02/11/2023 à 08:09:46
    Solo (Martín) - Tome 6 - La fin d'un cercle infini

    Le précédent tome avait marqué un véritable renouvellement de la série mais avec toujours l'ombre de Solo qui plane. Nous avions en effet l'introduction d'un nouveau groupe aux origines bien mystérieuses ce qui agrandit singulièrement cet univers.

    Le message principal reste toujours dans l'actualité des thèmes écologistes avec ce que pourrait devenir notre monde si on n'y prend pas garde. Il sera surtout question de grandes batailles pour préserver la survie des espèces menacés de disparition par des humains prêt à toutes les alliances morbides.

    Il y a en effet une phrase qui résonne encore en moi au vu de l'actualité mondiale du moment : « quel accord peux-tu conclure avec quelqu'un qui veut te tuer ? ». On peut alors comprendre que le combat demeure nécessaire pour les anéantir une fois pour toute. Pour autant, notre héros Légatus voulait trouver un moyen plus pacifique de résoudre le conflit sans bain de sang.

    Le dessin reste toujours aussi efficace dans un décor à la Mad Max entre dévastation post-apocalyptique et désert à perte de vue. J'adore véritablement les personnages anthropomorphiques qui sont saisissants de réalisme. La précision du trait complète la magnificience de ce tableau presque parfait graphiquement.

    Et puis, il faut dire que la colorisation dans des tons ocres parvient à nous mettre parfaitement dans l'ambiance de cet univers post-apocalyptique où chaque espèce tentent de survivre tant bien que mal.

    Plus on avance dans le récit, plus on découvre que cet univers n'est pas seulement que désertique mais qu'il y a des poches de civilisation florissante. La fin est assez remarquable et fait directement le lien avec la série parallèle « Chemins tracés » où nous suivons les aventures d'un félin nommé Fortuna. Ainsi, les pièces du puzzle de cet univers se mettent progressivement en place.

    Bref, un cycle s'achève. J'ai passé un excellent moment de lecture pour une des meilleures séries de ces dernières années dont les thèmes demeurent d'actualité malheureusement.

    Erik67 Le 01/11/2023 à 09:15:33
    Astérix - Tome 40 - L'iris blanc

    Astérix est devenu une véritable institution dont chaque album est scrupuleusement minuté en vue d'une sortie à plusieurs millions d 'exemplaires. Pourtant, cela fait pas mal d'année que ce héros gaulois est mort avec Gosciny.

    Cependant, on exploite toujours le filon tant qu'il rapporte. Il sera traduit directement en 20 langues différentes, c'est dire ! Et puis le parc Astérix est arrivé à faire 2,8 millions d'entrées en 2022. On trouvera d'ailleurs en page de garde une invitation à y aller afin de retrouver Astérix et ses amis. Autant faire de la pub.

    Evidemment, j'ai commencé la BD dès mon plus jeune âge avec Astérix qui est devenu une véritable institution. Il est vrai que ce support a été longtemps associé au gaulois moustachu en ne regardant pas la richesse des autres créations pourtant tout aussi méritantes sinon plus.

    C'est l'un de mes auteurs comiques préférés qui se collent au scénario à savoir Fabcaro, obscur inconnu qui a enfin décollé en 2015 avec l'album « Zaï Zaï Zaï Zaï » puis « Open Bar » dans la foulée. C'est un terrible poids qui repose sur les épaules du roi de l'absurde tant le sans faute est vivement recommandé à ce niveau d'édition.

    A noter qu'il assure seulement l'intérim car Jean-Yves Ferry compte bien poursuivre l'aventure le temps d'une pause. C'est vraiment dommage car la Presse titre déjà que c'est le meilleur Astérix depuis René Goscinny. Il est vrai que les 12 tomes précédents n'ont guère convaincu les fans les plus exigeants. Mais bon, Ferry a assuré un minimum syndical qui a fait la joie des lecteurs de pouvoir continuer à suivre les aventures de ce personnage mythique.

    On retrouve Didier Conrad qui a succédé au dessinateur Albert Uderzo en 2013 soit déjà une bonne décennie ce qui lui a permis d'être à l'aise dans ce rôle. Au niveau du dessin, je n'ai rien eu à redire car c'est dans le prolongement du style graphique avec une homogénéité presque parfaite.

    Le thème de ce tome baptisé « L'iris blanc » est celui du développement d'une forme de pensée que Jules César juge bon d'étendre jusqu'à la Gaulle pour ses effets bénéfiques. C'est assez intéressant comme challenge sachant que l'iris symbolise la bienveillance et l'épanouissement dans le langage des fleurs.

    Evidemment, cette méthode est employée de nos jours dans une espèce de positivisme de façade afin de masquer les vrais difficultés. Il suffit que de voir les bonnes choses. J'ai bien aimé la manière dont Fabcaro se sert de ces pensées influentes.

    Pour ma part, je rejoins le concert de louange autour de cet album en toute objectivité. Les phrasés de Fabcaro m'ont beaucoup fait rire notamment le récital de chant du barde Assurancetourix. Oui, c'est bien le meilleur album depuis trop longtemps.

    Erik67 Le 31/10/2023 à 08:43:14
    Sept - Tome 9 - Sept personnages

    Sept personnages n'est pas un mauvais album en soi mais c'est une déception tout de même. Il intéressera vraisemblablement les fans de Molière qui connaissent par cœur toutes les pièces de théâtre du maître. C'est d'ailleurs un bel hommage qui est rendu à ce grand dramaturge à travers les nombreuses références historiques qui parcèment la BD.

    Pour le néophyte comme moi, c'est la galère assurée où l'on retire peu de plaisir à la lecture. On passera l'éponge sur la résurrection ésotérique de Dom Juan mais sans doute pas sur une intrigue qui n'avance point.

    Si on ajoute un dessin purement statique, cela ne le fait vraiment pas. On remarquera, par contre, de très beaux décors d'un Paris sous le règne du roi soleil. Cependant, encore une fois, ce n'est pas une BD pour moi.

    Erik67 Le 31/10/2023 à 08:31:28
    Sept - Tome 5 - Sept guerrières

    Sept guerrières était le dernier de cette collection que je n'avais pas encore lu. J'ai un peu retardé l'échéance car les critiques plutôt unanimement négatives ne m'y incitaient guère. Cependant, c'est comme tout : il faut se faire sa propre idée par soi-même.

    La lecture de cette aventure de sept guerrières qui tentent de sauver l'héritier d'un trône menacé par les armées perses et byzantines n'a pas été du tout désagréable. Le trait du dessin manque encore un peu de maturité dans la finesse mais cela passe encore.

    Ce qui a été réellement impardonnable à ce récit, c'est la grande faiblesse du scénario qui ne surprend jamais. On connaît dès le départ le secret et sa révélation en sera manifestement gâchée. On aurait voulu avoir un peu de suspense. Privé de cela, on devient le simple spectateur de scènes d'action classiques qui s'enchaînent inlassablement. Dommage...

    Bref, un titre à oublier qui clos une collection bien inégale.

    Erik67 Le 31/10/2023 à 08:05:03
    Sept - Tome 3 - Sept pirates

    Sept pirates est sans conteste le moins bon de la série des Sept et cela pour de multiples raisons. Graphiquement, ce n'est pas au point surtout au niveau des reliefs. Je n'aime pas du tout cette imprécision du trait ainsi que cette colorisation bien fade. Cela manque singulièrement de perspective.

    Par ailleurs, le fait d'imaginer une suite à « l'île au trésor » de Robert Stevenson dont les adaptations pullulent actuellement n'est pas une bonne idée en soi. Une nouvelle histoire avec plus d'originalité aurait pu faire l'affaire. On pourrait analyser cela comme un sérieux manque d'inspiration le cas échéant.

    D'ailleurs, ce récit est très lent à démarrer avec l'éternelle scène du recrutement de sept faux pirates qui m'a paru interminable. Le pire, c'est la fin et la découverte du fameux commanditaire de ce périple aventureux (dont je tairais le nom) mais que j'ai tout de suite découvert en me disant : j'espère que ce n'est pas lui ! Bref, trop de facilité scénaristique et les ficelles sont réellement grosses !

    Ce titre manque d'à peu près tout pour être digne d'une collection d'exception. Ce n'est certes pas désagréable à lire mais bof sans plus !

    Erik67 Le 30/10/2023 à 07:56:26
    Omula et Rema - Tome 1 - La fin d'un monde

    J’adore ce mélange de science-fiction et de péplum. Autrefois, Valérie Mangin avait inauguré ce concept avec des séries tel que « Le fléau des Dieux » ou encore « Le dernier troyen ». C’était un vrai mélange. Là, nous allons suivre deux récits qui vont se rejoindre notamment vers la fin de ce premier volume.

    C’est vrai que je ne m’y attendais pas trop au départ croyant lire une BD d’antiquité sur le mythe qui a fondé Rome. On aura d’ailleurs droit à cette image de louve face à deux jumeaux mais pas vraiment dans la posture que l’on croit.

    Yves Sente ne se débrouille pas trop mal au niveau du scénario afin de faire coexister ces deux récits dont l’un va prendre l’ascendant sur l’autre. Je dois dire que j’ai été agréablement surpris par ce scénario sans faille où tout se tient ou presque. En effet, j’ai des doutes sur la prophétie qui ne s’est pas exactement passé comme indiqué.

    Un bémol concernant également la datation de revenir sur la planète Terre après 4,5 milliards d’années après la destruction d’une civilisation très avancée. Sachant que notre Terre est actuellement âgée de 4,5 milliards d’années et qu’il reste entre 1,75 et 3.25 milliards d’années avant que la chaleur du soleil rende toute vie impossible avec la disparition de l’oxygène, on perçoit que ce délai d’attente pour revenir n’est finalement pas adéquate surtout si on situe la civilisation romaine à plus ou moins 4,5 milliards d’années.

    Bref, en remontant dans le temps, la Terre n’existait tout simplement pas. Pour rappel, la vie est apparue sur Terre sous forme de microfossiles il y a 3,5 milliards d’années. Ces erreurs de datations sont assez fréquentes dans ce type de récit ce qui est dommage pour la crédibilisation. Un peu de recherches scientifiques aurait pu éviter cela. Mais bon, ma notation de l’œuvre démontre que je n’en n’ai pas tenu rigueur.

    Je me suis également interrogé sur cette société du futur qui voit la paix et la prospérité pour ses habitants mais qui accepte sans broncher la présence de clones pour se servir d’organes lors de greffe réparatrice. Question éthique, il faudra repasser !

    Le dessin est réalisé de manière tout à fait impeccable et soigné non seulement pour les paysages antiques ou pour restituer les vaisseaux et méga-cités du futur. On perçoit une très bonne colorisation qui donne envie de lire. C’était quand même un sacré défi graphique de réunir le péplum façon Gladiator à un univers de technologie très avancée. C’est réussi !

    Il y aura une multitude de personnages secondaires mais qui seront assez bien exploités. Les amateurs d’histoire mais également de science-fiction apprécieront sans nul doute. Plus généralement, le tout public risque de bien aimer

    Au final, c’est une œuvre riche, ambitieuse mais surtout intrigante. Deux mots pour résumer : originale et envoûtant ! On attend avec impatience le second tome venant terminer ce diptyque.

    Erik67 Le 29/10/2023 à 08:46:05
    La bible - L'Ancien Testament (Dufranne/Camus/Zitko) - Tome 1 - La Genèse 1re partie

    J'avais envie de découvrir la Bible en bande dessinée puis de la faire découvrir à mes enfants afin de leur transmettre une éducation religieuse dans le respect des règles morales régissant le monde judéo-chrétien. Non, je rigole ! Je peux cependant comprendre qu'une telle motivation existe vraiment dans le monde.

    J'ai tellement baigné durant mon enfance dans ces prêchi-prêcha qu'il m'a fallu longtemps pour réaliser que les premiers hommes sur terre n’étaient pas Adam et Eve. En grandissant, mon esprit est heureusement devenu plus cartésien et plus scientifique.

    Qui peut en effet croire qu'un homme à savoir Abraham peut vivre 175 ans soit 53 ans de plus que Jeanne Calment (122 ans) détentrice du record de longévité à une époque où la durée de vie moyenne ne dépassait pas 30 ans ? Oui, des fadaises à moins d'avoir la foi et d'y croire vraiment même de manière métaphorique. La bible n'est-elle pas un livre sacré qu'il ne faut surtout pas remettre en cause ?

    Pour en revenir à cette BD, je n'aimerais pas que mes enfants la lisent car plus on tourne les pages, plus on se rend compte que le Dieu qui est décrit n'est qu'un être suprême assoiffé de punitions et autres châtiments tout en utilisant la vengeance et des petis coups en douce. Je comprends mieux maintenant la parole des prêcheurs annonçant la fin du monde et autres cataclysmes planétaires. Mais où sont passés l'amour et la tolérance dans tout cela ? Si c'est cela la Bible, je ne me reconnais plus. J'ai perdu la foi et ce n'est pas cette BD qui me la fera retrouver un jour.

    Pour le dessin, il est tout à fait correct avec une magnifique couverture. On pourra cependant reprocher un traitement sans doute trop informatique rendant les personnages assez statique. Comme dit, il faut aimer le style réaliste ce qui est mon cas.

    A noter qu'il y a 7 tomes qui compose cette collection initiée par Delcourt. C'est un sacré défi que de rendre compréhensif la Bible composé de plein d'histoires au-delà d'une vision primaire et simpliste.

    Bien entendu, cet avis n'engage que moi personnellement et les lecteurs croyants pourront sans doute y trouver leur bonheur. Ce titre pourra même servir dans les garderies des églises. Je suis dans le respect de toutes les croyances et les non-croyances.

    Erik67 Le 28/10/2023 à 08:56:26
    Les cahiers Ukrainiens - Tome 2 - Journal d'une invasion

    Toutes les guerres sont affreuses. Oui, nous sommes d’accord. Pour autant, certaines guerres présentent un caractère particulier pour aller au-delà d’une simple vulgarisation accommodante.

    L’Ukraine a été envahie par la Russie le 24 février 2022 qui a déployé un tissu de mensonges afin de justifier leurs actes inadmissibles. Ce n’est pas une opération spéciale mais bel et bien une guerre d’invasion afin de soutirer des territoires à un peuple qui s’ouvrait à l’Occident et à la démocratisation. Cette invasion est d’ailleurs considérée comme la plus importante opération militaire d’agression qu’ait connue l’Europe depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, c’est dire !

    Il faut dire que la Russie ne nous aime pas. Ils n’aiment pas la démocratie en tant que telle. Poutine l’a d’ailleurs déclaré que ce système n’était pas fait pour les slaves. Ils doivent être dirigés d’une main de fer avec une orientation sur la façon de penser pour ne pas terminer empoisonner ou dans un goulag de nouveau genre en Sibérie.

    Il est vrai que l’Ukraine a eu déjà à subir les foudres de Moscou dans le passé et notamment en 1932 et 1933 où Staline provoqua la mort de 3 à 5 millions de gens en les affamant pour leur faire passer leur envie d’indépendance. On n’a pas parler de génocide mais d’un terme assez barbare à savoir l’Holodomor (l’extermination par la faim).

    Ce peuple qui avait déjà beaucoup souffert sous l’ère du communisme vient d’être à nouveau frapper par la Russie qui ne pardonne pas les élections de 2019 où Volodymyr Zelensky (ancien acteur comique de TV) l’a emporté avec 73,2% des voix. On a une majorité de ce peuple qui souhaite la démocratie et se tourner vers l’Occident. C’est la perte de la sphère d’influence de la Russie qui n’a pas su les attirer économiquement et idéologiquement. On voit bien que la Russie et l’Ukraine ne sont pas un seul peuple comme l’affirme Poutine dans son essai de Juillet 2021.

    A noter et c’est très important, que l’Ukraine avait abandonné l’arsenal nucléaire pour le rendre aux russes en échange d’un respect de son intégrité territoriale. C’était signé dans les accords de Budapest puis réaffirmé 5 ans plus tard dans une charte de sécurité européenne. On voit ce que la Russie a fait de ces traités internationaux en les bafouant par leur acte d’agression.

    La BD évoquera également la guerre éclair voulu par Poutine (les soldats n’avaient que trois jours de provision alimentaire). C’était sans compter sur l’orgueil et surtout la défense admirable et le courage de ce peuple qui a dit « non ». Certes, le conflit demeure dans le temps car il s’agit quand même de combattre le plus grand pays de la planète. L’Ukraine a réussi à repousser l’offensive russe mais ces derniers occupent encore une bonne partie du territoire notamment au sud et à l’Est.

    Un passage de lecture m’a particulièrement marqué. C’est celle où des enfants ont dû assister à l’exécution publique de leurs parents avant d’être violé par des soldats russes et se retrouver dans un bus en partance pour la Pologne. Les russes ont expliqué qu’ils voulaient laisser un souvenir impérissable de leur grande patrie qui a vu naître une culture prestigieuse des œuvres de Tolstoï et Dostoïevski. J’avoue avoir eu la nausée. Bien entendu, les détracteurs diront que c’est totalement inventé par de la propagande. Or, il faut lire cette BD pour découvrir les différents témoignages de leurs très nombreuses exactions qui ne semblent faire aucun doute.

    Evidemment, le massacre de Boutcha est évoqué. Il restera comme un crime de guerre commis pendant cette invasion au nord de Kiev. On espère que Poutine sera jugée pour ses meurtres en masse et ses exécutions sommaires sans compter le viol et la torture qui ont été recensé par des témoignages accablants sans compter sur les images prises par satellite. Certes, les ukrainiens ne sont pas des anges mais ils sont victimes d’une agression et en tant que tel, c’est à prendre en considération.

    La désinformation russe les a fait passer pour des nazis à la solde de l’Occident voulant s’en prendre à la Russie. Il est également dommage que cette désinformation soit relayée sur les réseaux sociaux par des complotistes. La Russie compte encore de nombreux sympathisants en France et dans le monde aussi bien politique que les riches milliardaires voulant dominer la planète. Leur influence sur l’élection présidentielle américaine de Donald Trump en ait un formidable exemple.

    Il faut savoir que l'utilisation de plusieurs mots, parmi lesquels « invasion », « guerre », « bombardements de villes » ou « pertes civiles », est durement réprimée par la loi et passible de prison, tandis que les réseaux sociaux sont censurés tout comme l'ensemble des médias locaux. Les journalistes indépendants ont été pourchassé. Le chef de la milice Wagner a été vraisemblablement tué. Le principal opposant de Poutine est en prison dont il ne ressortira plus après avoir subi une tentative d’empoisonnement.

    Cette BD qui porte sur l’invasion de l’Ukraine nous permet d’avoir les idées plus claires après lecture. Certes, il y a un parti pris mais qui s’explique aisément face à l’évidence des mensonges. J’espère que ce pays parviendra à récupérer l’ensemble de son territoire (y compris la Crimée) puis à faire partie de l’OTAN et de l’Europe pour être délivrer à tout jamais du grand mal que représente l’impérialisme de Poutine et de sa clique d’oligarques.
    Pour cela, il faudrait continuer à les soutenir en fournissant notamment du matériel militaire, de la nourriture, du matériel médical et d'importantes aides financières. Il s’agirait également de renforcer les sanctions internationales contre la Russie et ses ressortissants soutenant la guerre.

    D’autres pourraient penser au contraire, et je le conçois, que l’Ukraine devrait changer son régime politique (comme ce qui s’est passé malheureusement en Tchétchénie après la guerre), devenir un Etat totalement neutre, reconnaître l’appartenance de la Crimée à la Russie et déclarer l’indépendance des deux républiques populaires du Donbass.

    Si la Russie gagnait et c’est également une possibilité, qui serait le prochain Etat à subir leur colère dans leurs rêves de revanche pour retrouver la grande URSS et les états frères d’Europe de l’Est ? On pense à la Moldavie (déjà divisé par une région séparatiste russe à savoir la Transnistrie) et aux Etats baltes en tout premier lieu. On ne peut décemment pas le laisser faire comme cela s’est produit dans le passé avec un certain Hitler. C’est le même combat pour la liberté des peuples.

    Pour moi, le choix est très vite fait entre une dictature et une démocratie mais cela ne semble pas évident pour tout le monde. Pour rappel, le schéma est le suivant : une dictature attaque une démocratie en menaçant la paix dans le monde. Certains pays méritent plus la défiance que la confiance…

    Alors, oui, cette BD qui collecte simplement les faits et témoignages sur l’invasion russe provoque ce type de réflexion personnelle ou collective. Il s’agira de suivre cette guerre qui peut encore réserver des surprises inattendues qu’elles soient bonnes ou mauvaises.

    Erik67 Le 27/10/2023 à 07:51:59

    Aller faire une psychothérapie, c’est soit pour les fous, soit pour les bobos pour la plupart des individus. Du coup, ce n’est pas très facile de franchir la porte d’un cabinet.
    C’est ce que vont pourtant faire deux protagonistes parisiens Paula et Gaby (une femme et un homme) chez un psy différent. On va alors découvrir tout un cheminement qui va leur permettre de parcourir des épreuves de la vie. Il y a tout d’abord les blessures de l’enfance qui resurgissent dans le présent adulte et qui conditionne certains de nos choix pas forcément parmi les plus judicieux.

    Les gens qui vont voir des psys ne sont ni fous, ni des bobos mais de simples personnes qui désirent avancer dans la vie et être plus heureux en effectuant un traitement par des moyens psychologiques. C’est un chemin intime et interne qu’il convient de faire en bavardant dans ces séances plutôt courtes mais qui peuvent s’étaler dans le temps sur plusieurs semaines ou plusieurs années.

    Personnellement, je trouve ce type de démarche plutôt saine ce qui provoque un intéressement sur ce sujet où il est question de soigner ses douleurs intimes et ses souffrances. Trouver un moyen de surmonter ses problèmes permet d’avancer sur la bonne voie dans la vie. Il s’agit d’induire un changement positif dans notre existence malgré les doutes qui nous assaillent. Tout un programme !

    Un mot sur le dessin pour dire qu’il y a une véritable précision du trait admirablement mise en valeur par une colorisation réussie. Sur la forme, rien à redire mise à part un format sans doute trop petit.

    J’ai bien apprécié ce récit qui parvient de joindre les deux bouts de manière assez magistrale. A la fin de la lecture, on se rend compte de tous les bénéfices de faire une psychothérapie. Il faut juste essayer de croire que c’est toujours le ticket gagnant ce dont je doute sincèrement car il n’y a pas toujours des happy end. Cela dépend parfois de la compétence du thérapeute qui ne sera pas mis en cause dans cette œuvre censée les promouvoir.

    En conclusion, c’est une très belle lecture qui nous plonge dans les méandres psychologiques de la vie et qui peut trouver un certain écho. C’est également traité avec tout le sérieux qu’il convient ce qui diffère du traitement habituel. Une lecture marquante dont on peut ressortir indéniablement changée.

    Erik67 Le 26/10/2023 à 07:34:59
    Le premier miracle - Tome 1 - Tome 1

    Cette BD est tirée d'un roman de Gilles Legardinier, un écrivain assez célèbre dont j'ignore tout ne faisant pas partie du monde littéraire. J'ai toutefois entendu de nombreuses personnes autour de moi faisant l'éloge de ces œuvres. L'adapter sur le format de la BD lui permet à juste titre de conquérir un nouveau public dont moi.

    Je dois bien avouer que c'est pas mal mais cela me fait étrangement penser à « Da Vinci Code » de Dan Brown et même au dernier « Indiana Jones et le cadran de la destinée » avec les nazis fans de collectionner des artefacts étranges et ésotériques pouvant amener au pouvoir suprême.

    A noter que Didier Convard qui a réalisé le Triangle secret est aux commandes au niveau du scénario. C'est vrai que c'était lui qu'il fallait absolument choisir pour ce type d'aventures ésotériques.

    On suit un jeune docteur en histoires des sciences occultes qui s'associe à une agent secrète du MI6 afin d'enquêter sur la disparition dans le monde d'objets sacrés. D'autres personnages viennent se greffer mais on voit bien que ce sont des faire-valoir sans intérêt.

    Au final, un bon premier tome d'introduction pour un récit mystique assez intéressant à suivre.

    Erik67 Le 25/10/2023 à 07:36:52

    Nous avons un manga one-shot qui part du postulat suivant : un homme condamné à mort, à savoir Yashiro Tenshuu, se voit la possibilité de choisir une autre option pour rester en vie. Cependant, avec ce genre de marché, il y a toujours anguille sous roche car cela se révélera pire que la mort !

    Il est question de trouver un dépositaire à un parasite qui dévore l’âme humaine de l’intérieur. Rien de très réjouissant au programme de cette mystérieuse expérience. D’autres pourront sans doute s’écrier : « Au secours, les Goa’uld sont de retour ! ». Rien de très vraiment original.

    A noter un trait plutôt sombre et hachuré pour coller à cette ambiance assez glauque et malsaine vire une atmosphère assez angoissante et anxiogène. Cela est complété par un découpage plutôt dynamique qui concourt à une certaine fluidité. Du même mangaka Tsutomu Takahashi, j’avais adoré la série « NeuN » pour ceux qui connaissent.

    Je n’ai pas aimé le fait qu’on nous présente un héros qui avait tué de sang-froid les 4 violeurs de sa fiancée pour se retrouver dans le couloir de la mort. Je doute que cela puisse être réellement le cas dans la vraie vie avec une telle sentences au vu des circonstances atténuantes. Il y a un côté tout à fait excusable voir louable selon les opinions de chacun.

    L’objectif affiché par le mangaka était d’explorer la nature humaine. Certes, il le fera mais pas de la manière la plus convaincante possible. Et puis, on la connaît bien la nature humaine et de quoi sont capables les êtres humains ; les pires, ce sont ceux qui représentent l’état, le système carcéral, les scientifiques. Ils le payeront d’ailleurs assez chers dans cette quête de vengeance.

    Ce récit étrange pourtant bien ficelé se terminera de manière assez abrupte mais avec la conclusion qui s’impose à savoir le sacrifice de soi. On ne peut pas tout avoir ! D’autres trouveront cela assez pathétique dans une envolée lyrique hors de propos. A vous de juger !

    Erik67 Le 24/10/2023 à 17:10:33

    J’ai directement acheté cette BD les yeux fermés s’agissant de la première fiction de l’homme étoilée qui avait déjà fait sensation avec ses précédents romans graphiques autobiographique « A la vie !» et « je serai là ! ». J’avais rarement lu quelque chose d’aussi puissant sur le thème des soins palliatifs et de l’accompagnement en fin de vie.

    Certes, ce n’est pas un thème très réjouissant mais il est parfois nécessaire d’être confronté à des témoignages sur des expériences de vie un peu moins consensuel que la béatitude d’un positivisme exacerbé. Oui, il y a parfois des contraintes dans nos existences.

    En effet, des gens peuvent malheureusement mourir d’un cancer à l’âge de 34 ans. Cela peut arriver à tout le monde et même au principal protagoniste Jean qui se rêvait d ‘une carrière à succès de chanteur rock en partance pour les Etats-Unis. Une triste réalité peut nous rattraper à tout moment ce qui fait dire qu’il faut croquer la vie à pleine dent car on ne sait de quoi serait fait le lendemain. Oui, la vie est parfois fragile.

    Encore une fois, cette œuvre transpire la tendresse, l’humour, l’empathie et la bienveillance malgré le drame de la maladie. Le ton reste dans la justesse de la réalité. Il y a une forme de pudeur qui ne baigne pas dans le sensationnel et le misérabilisme. Cela nous rend un peu philosophe par rapport aux petits soucis du quotidien qui font qu’on relativise pour se concentrer sur l’essentiel.

    Il va y avoir cette rencontre inoubliable qui ne se situera pas sur le plan amoureux mais amical entre deux patients souffrant d’un cancer en phase terminale. J’ai aimé l’évolution des deux principaux protagonistes alors que rien n’était gagné d’avance au niveau relationnel. On peut se dire que tout demeure possible.

    C’est un long combat qui commence. Il y a bien entendu les amis des beaux jours qui ne souhaitent en aucun cas être confronté au malheur des gens et qui détournent leur regard. Et puis, il y a les vrais amis qui encaissent avec vous tous les coups durs. Il n’est pas question de dédramatiser mais simplement d’accepter et être dans la résilience. Oui, il ne s’agit pas d’empêcher la mort mais faire en sorte que celle-ci se passe le plus sereinement possible.

    Graphiquement, je suis assez époustouflé par l’amélioration du trait pour quelque chose de plus abouti. Fini le minimalisme de façade ! La couleur donne vraiment vie à cette œuvre qui traite d’un sujet grave et triste. On passera assez souvent du sourire aux larmes et vice-versa.

    J’ai reconnu ma ville Strasbourg dans les tout premiers plans et notamment la salle de concert de la Laiterie. On notera par la même occasion que l’auteur Xavier (alias l’homme étoilé) en grand fan de rock met en scène une star montante de ce genre musical. On reconnait son apparition dans la toute dernière partie et dans son propre rôle d’aide-soignant avec une humanité et une générosité de l’âme tout à fait authentique. C’est bien à l’esprit qu’on juge l’homme.

    On retrouve d’ailleurs les 3 préceptes de l’auteur : aller au bout de ses rêves dans la mesure du possible tant qu’il est encore temps, rester positif et surtout rester humble face à la maladie et au monde dans lequel on vit.

    J’ai bien évidemment été extrêmement touché en refermant la dernière page. Cela fait partie de ces BD culte poignante que l’on n’oublie pas. J’espère moi-même parvenir également à cet état de se dire qu’on est au-delà de la mort. C’est en tous les cas une belle leçon de vie (et de mort) pour une BD à la fois bouleversante et magnifique ! Le roman graphique dans toute sa splendeur au niveau d’un beau message délivré !

    Erik67 Le 24/10/2023 à 07:23:40

    Voici un portrait de différents exilés de la Guyane qui nous est raconté par l'auteure Emmelyne Octavie dont c'est le premier roman graphique.

    Evidemment, il y a de la nostalgie car la vie en France métropolitaine n'est pas exactement la même chose que sous les tropiques.

    On sent que le reproche qui est derrière cette œuvre à dimension sociologique est de laisser à l'abandon un territoire pourtant français. Il y a un net manque d'investissement en matière de développement ce qui pousse à l'exil, pour étudier ou travailler en métropole.

    Beaucoup de nos compatriotes ignorent que nous avons une frontière commune avec le Brésil en pleine jungle amazonienne. Cela agacent beaucoup ces exilés qui ne se retrouvent pas dans ce même pays où ils sentent des différences de traitement. Certains souhaiteraient même une indépendance.

    J'ai trouvé certains témoignages assez émouvants notamment celui de cet homme qui fut arraché à sa mère dès son plus jeune âge et qu'il ne reverra que 20 ans après.

    L'auteure insistent sur le fait que les liens familiaux sont plus fort en Guyane qu'en Métropole où règne le consumérisme et l'individualisme. Pourtant, la réalité n'est pas aussi stéréotypée. J'ai bien aimé cette femme qui souhaite retrouver la chaleur alors qu'une autre exilée étouffe littéralement quand elle revient, préférant nettement le climat tempéré.

    Pour autant, l'auteure montre également qu'en Guyane, les mentalités ne sont pas forcément meilleures ce qui peut conduire la jeunesse à fuir pour trouver d'autres opportunités. Ainsi, par exemple, l'homosexualité est durement réprimée par la violence sans avoir une mentalité proche de la tolérance et du respect des minorités.

    Bref, ce côté manichéen est gommé au profit d'une vérité moins enchantrice. J'ai apprécié cette sincérité des propos qui va au-delà de la carte postale.

    Erik67 Le 23/10/2023 à 07:30:57
    Les tuniques Bleues - Tome 67 - Du feu sur la glace

    Visiblement après avoir annoncé ses adieux à sa série à coup de grandes pompes, Willy Lambil revient au dessin pour un tome supplémentaire. Les fans seront évidemment ravis. J'ai la plus grande admiration pour lui en raison de son âge. Il ne lâche pas l'affaire.

    C'est la BD que je suis depuis ma plus tendre enfance aussi loin que je me souvienne avec le duo comique entre le Sergent Chesterfield et le caporal Blutch sur fond de guerre de Sécession. Autant, dire que je possède les 67 tomes de cette série qui constitue la plus longue de ma collection. C'est presque devenue comme une habitude.

    Pour la partie historique, il s'agit pour les rebelles de massacrer les tributs indiennes situées plus à l'Ouest pour les faire tomber dans leur girons car la plupart sont restés fidèles à l'union. On se rend compte que les indiens ont été massacrés même pour une guerre qui ne les concernaient pas. C'est triste comme la fin où il y aura un sacrifice pour sauver la troupe. Voilà pour le travail de recherche concernant ce tome scénarisé par Kris.

    Le ton reste toujours aussi léger avec quelques réparties bien senties. On retrouvera même la délicieuse Amélie Appeltown qui se transforme en infirmière pour soigner les blessés quelque soit la race.

    Evidemment, la lecture demeure toujours aussi agréable avec une évolution assez intéressante concernant le personnage du Sergent Chesterfiel qui va s’intéresser à autre chose que le culte de l'armée.

    Erik67 Le 22/10/2023 à 23:23:04
    Kingdom Come - Tome 1 - Kingdom Come (1)

    On a droit à un visuel tout à fait surprenant pour ce comics qui semble hors norme. C'est un dessin de très haute qualité à l'image même de la couverture composant l'intégrale. Chaque case présente un visuel époustouflant. Rien à redire de ce côté là.

    C'est au niveau du scénario que cela pêche un peu. En effet, le récit m'a semblé trop dans la surenchère d'effets et même parfois totalement décousu. Cela se perd en clarté.

    Au final, même si la lecture est agréable, on ne retiendra pas grand chose mise à part une débauche de super-héros qui combattent pour leurs idéaux tout en étant torturés par des questions existentialistes. Un non fan trouvera cela bien pathétique.

    Pourtant, ces questions méritent d'être posées sur le fait qu'il ne faut pas se reposer sur un être providentiel mais certainement prendre notre destinée en main. Il est vrai que ce message ne semble pas défendable par certaines personnes adeptes de l’État providence.

    Finalement, après mûres réflexions, je trouve que l'idée d'associer tous les super-héros et les faire se combattre n'est pas une si bonne chose. Cela décrédibilise le mythe de chacun. Par ailleurs, Superman ne fait pas partie de ceux que je préfère... loin de là.

    C'est un récit qui s'adresse principalement aux fans de comics qui y trouveront leur bonheur dans cet univers DC. Je préfère nettement dans le même genre l'univers Watchmen.

    Erik67 Le 22/10/2023 à 08:26:23
    Colossale - Tome 1 - Tome 1

    Ce titre fait sans doute figure d’un renouveau de la BD actuelle. Il se rapprocherait d’un autre titre qui fait fureur à savoir « Lore Olympus ». On est dans le même genre de délire.
    J’adore ce mode introspectif où l’on a droit à toutes les pensées des protagonistes et notamment de notre attachante héroïne Jade qui ne rêve que de musculation alors qu’elle est obligée de se coltiner tout un milieu extrêmement guindé composé d’aristocrates divers.

    Evidemment, il y a beaucoup d’humour et on passe un véritable moment de plaisir à cette lecture. Et puis, et malgré tout, il y a la petite touche gravissime qui vient vers la fin non pas pour plomber l’ambiance mais pour dire que la vie n’est pas que comédie. J’ai littéralement adoré.

    A noter en fin d’album une fiche assez détaillée sur des conseils à donner pour la pratique de ce sport tout à fait sain.

    On est également sur ce qu’on appelle la BD numérique ce qui permet une approche assez cinématographique de ce récit. La réalisation est très efficace par des autrices Diane Truc et Rutile rompus à ce genre d’exercice.

    Je sais que ma note 5 étoiles est sans doute un peu excessive mais elle reflète le plaisir qu’on peut avoir suite à une lecture un peu inattendue. Je crois qu’on tient là l’une des meilleurs démarrages de série qui peut plaire à un large public même si les femmes sont les premières visées. Il y a quand même 6 millions de vues sur la plateforme française du Webtoon.

    Je suis admiratif de ces nouveaux auteurs qui apportent un véritable vent de fraicheur sur la BD en lui donnant une apparence toute moderne. Inutile de préciser qu’elles tirent leur référence aussi bien de la BD franco-belge par feuilleton, du manga shojo ou encore du comics façon Alan Moore.

    On suivra avec plaisir les aventures de jade qui refuse de se faire dicter sa vie et qui va affronter toute la rigide aristocratie afin de pouvoir aller au bout de sa passion.

    Erik67 Le 21/10/2023 à 10:53:57

    Beaucoup de rues ou de places porte son nom en France. Il faut dire qu’il a été surnommé Le père la victoire suite à son mandat en tant que président du conseil pendant la Première Guerre Mondiale où il s’est démené pour le pays. Il a notamment soutenu le Maréchal Joffre pour un poste unifié au niveau des armées permettant une meilleure coordination entre les généraux.

    Il a été un homme sans concession qu’on a surnommé également l’incorruptible mais on le connaît surtout avec le surnom « le tigre ». Bref, il donne des coups de griffe. Il a été le grand partisan d’une victoire totale sur l’Allemagne en n’hésitant d’ailleurs pas à sacrifier des hommes. La guerre aurait pu sans doute se terminer avant. Pour autant, c’est son dynamisme qui a permis à la France d’éviter une défaite alors que l’ombre de celle-ci planait encore en novembre 1917.

    Par ailleurs, il est également connu comme le créateur de brigades policières afin de maintenir l’ordre mais également pour un combat dénonçant le colonialisme. Il se montrera plutôt sensible à la question sociale (n’oublions pas que c’est un radical de gauche républicaine).

    C’est lui qui est à l’origine d’une intransigeance concernant les sanctions infligées à l’Allemagne ce qui précipitera le pays dans les mains d’un homme providentiel avec un fort esprit de revanche. On connait la suite. Parfois, il s’agit de bien réussir la paix pour éviter une future guerre encore plus dévastatrice.

    A noter qu’au sortir de la guerre, Clémenceau perdra l’élection présidentielle de 1920 ce qui le marqua assez fortement au point qu’il se retire de la vie politique. C’est cette période qui est explorée dans cette BD car sans doute la moins connue sur cet homme illustre qui a marqué l’Histoire de notre pays.

    Comme dit, on va se pencher plutôt sur un évènement de vie privée à savoir sa relation épistolaire avec une alsacienne mère de famille d’une quarantaine d’années. Il s’agit de sa rencontre en 1923 alors qu’il a 82 ans avec Marguerite Baldensberger qui donnera lieu à une correspondance de 668 lettres que se pressera d’ailleurs de publier son descendant à l’attention du grand public. Ces lettres à une amie permettront de découvrir les dernières années de la vie de cet illustre homme.

    Cette femme respectable a eu un terrible drame dans sa vie à savoir le suicide par noyade de sa fille ainée alors qu’elle n’avait que 17 ans. On voit alors un visage beaucoup plus humain de cet homme qui n’a pas hésité à faire tomber plusieurs gouvernements de la 3ème République.

    J’ai beaucoup aimé cette phrase : il l’a aidé à vivre et elle l’a aidée mourir. On voit bien que la différence d’âge est énorme mais que cela n’empêche pas une véritable relation d’amitié même si de mauvaises langues ont voulu y voir autre chose. A relever la pudeur qui s’est imposé les auteurs afin de ne pas alimenter la polémique autour de ces deux âmes abimées par la vie.

    Un mot sur le dessin qui fait dans la clarté et la sobriété ce qui colle parfaitement à ce type de biographe.

    Ce personnage radical et rebelle a côtoyé au cours de sa vie de grands noms tels que Gambetta, Zola, Jaurès, Victor Hugo, Foch, Pétain, Poincaré ou encore son ami le peintre impressionniste Claude Monet que l’on verra d’ailleurs dans cette œuvre.

    C’est un autre portrait qu’on va dresser de lui sur un homme qu’on ne pouvait classer ni à gauche (du fait de son autoritarisme et de son nationalisme), ni à droite (du fait de son anticléricalisme). Bref, un homme politique unique en son genre auquel cette BD pose un regard plutôt complaisant mais sans doute réaliste. Le grand fauve de la politique reste aujourd’hui encore une référence qui dépasse tous les clivages.

    Erik67 Le 20/10/2023 à 07:43:12
    Plastok - Tome 1 - L'empoisonnement

    J'ai adoré ce récit assez originale qui nous présente notre planète des siècles après où les insectes règnent en maître. Ce n'est pas dit expressément mais on comprend que les dieux étaient les hommes. Le plastique reste le vestige de cette civilisation qui a fini par disparaître à cause de la pollution.

    On se rend compte également que le royaume des insectes se comportent finalement de la même façon que la race humaine en privilégiant le pouvoir et les différences de traitement dans la société profondément divisée. Coccinelles, papillons, fourmis ou abeilles dirigent le monde en pourchassant les insectes dits nuisibles.

    J'ai bien aimé le début avec l'épisode de la grande prêtresse qui essayent de délivrer un message positif à ses élèves remplis de tolérance. Malheureusement, parfois on n'apprend pas. Cela va vite se transformer en chasse à la vermine et notamment au puceron. Heureusement qu'il y a une mante-religieuse assez courageuse et audacieuse ce qui change de l'image habituel de cet insecte.

    Un mot tout de même sur le dessin de Sibargneux Nicolas dont c'est la première BD pour dire qu'il ne s'en sort pas aussi mal que cela. C'est même assez bien.

    C'est une belle aventure qui pose pas mal de question et de réflexion sur l'avenir de notre monde. A découvrir pour son originalité mais également pour la richesse de cet univers qui ressemble étrangement au nôtre malgré les millénaires qui les séparent. Certes, après la planète des singes, voilà la planète aux insectes.

    Erik67 Le 19/10/2023 à 08:10:18

    Une femme qui porte une étoile de shérif, on pourrait la croire sur parole. Cependant, dans le milieu typiquement masculin de l’Ouest, on pourrait légitimement se poser des questions.

    Je n’ai jamais trop apprécié les récits de cet auteur qui rencontre pourtant un succès d’estime car on reste souvent dans une BD d’atmosphère sans réelle intrigue intéressante. J’ai souvent du mal avec son accroche. Je préfère annoncer la couleur.

    En l’occurrence, le récit est particulièrement long pour une action qui fonctionne un peu au ralenti dans une sorte de western huis clos. C’est en effet un auteur qui aime prendre son temps pour installer une intrigue en se concentrant sur l’aspect psychologique de ses personnages si bien trempés.

    Ainsi, la relation entre nos eux protagonistes dans ce village abandonné se fera tout en douceur. Il faut apprendre à se connaître avant le passage à l’action.
    Les décors seront composés principalement de paysages enneigés car on est en plein cœur de l’hiver près de la frontière canadienne. Le froid domine ce qui se ressent dans le graphisme d’Anthony Pastor toujours aussi impeccable. Les couleurs sont par exemple glaciales.

    Il est question de la rencontre entre deux fugitifs de sexe opposés qui essayent d’échapper à la justice en unissant leur force. Cela va se transformer en un véritable carnage. Cependant, l’amour va donner des ailes.

    Pour autant, cette justice qui se veut implacable n’est pas forcément juste et n’est pas servi par de bons justiciers bien au contraire. Bref, la moralité est que l’habit ne fait pas le moine tout comme le fait de porter un insigne de shérif.

    Le passé de ces deux protagonistes va ressurgir par touche et notamment dans des cauchemars qui seront remontés de façon graphique avec une touche d’originalité. Bref, cela fonctionne.

    Curieusement, alors que je ne suis pas fan de cet auteur, j’ai plutôt aimé et surtout la fin qui m’a apporté réelle satisfaction. Une fois n’est cependant pas coutume.

    Erik67 Le 18/10/2023 à 07:25:15

    Je n'ai absolument pas été convaincu par le début de ce récit légèrement ennuyeux. Cependant, plus on avance, plus on sent une véritable intensité qui se dégage de cette œuvre sud-coréenne. Parfois, il ne faut pas lâcher prise et quelque chose peut alors se produire.

    Il s'agit d'une belle amitié qui se termine pour deux lycéennes en fin de cycle et qui vont devoir partir chacune de leur côté. Notre héroïne Séong-Ji va très mal vivre cette solitude après tellement d'années de complicité et de partage. Elle fera toutefois une rencontre assez insolite qui lui fera ouvrir les yeux sur ses véritables sentiments et qui lui permettra sans doute de sortir de l'adolescence pour entrer dans l'âge adulte.

    C'est une lecture qui prend des allures de nostalgie et parfois de poésie avec une incursion dans l'onirisme. A noter un graphisme assez doux tout en aquarelle qui colle à ce genre d'ambiance triste.

    Je n'ai pas trop aimé la fin de ce récit où la perte de son travail dans une petite supérette sera analysée comme quelque chose de fondamental alors que ce n'est pas si important surtout au vu du thème de ce récit concentré sur l'amitié et l'amour. C'est comme si la valeur travail était primordiale alors qu'il s'agissait d'un petit boulot pour payer ses études.

    Bref, un changement de direction un peu matérialiste qui m'a semblé impromptue et qui laisse un goût d'inachevé. Un roman initiatique à découvrir si l'occasion se présente.

    Erik67 Le 17/10/2023 à 07:26:43

    Ignare que je suis, je ne connaissais pas Brancusi. Il a fallu que je le découvre avec cette BD. Pour rappel, il s'agit d'un sculpteur roumain naturalisé français qui a été l'un des plus influent au début du XXème siècle. Il a notamment poussé l'abstraction sculpturale jusqu'à un stade jamais atteint dans la tradition moderniste. Bref, un Picasso dans la sculpture.

    Il a notamment travaillé durant sa jeunesse dans l'atelier d'Auguste Rodin (que je connais un peu mieux). Il le quitte assez rapidement jugeant qu'il ne pousse tien à côté des grands arbres. C'est bien dit car parfois, il faut s'envoler de ses propres ailes et non rester dans l'ombre d'un maître.

    Un épisode marquant de sa vie a été une affaire judiciaire l'opposant aux Etats-Unis. En effet, les américains ne comprenant rien à l'art ont saisi une œuvre en métal à la douane en pensant que c'était du matériel industriel soumis à de fortes taxations.

    L’œuvre en question est intitulée « oiseau dans l'espace » mais cela ressemble à une hélice de bateau. Oui, c'est du surréalisme et de l'abstraction ! Il faut imaginer que c'est un oiseau en train de s'envoler.

    Ce procès est intéressant car il pose les questions suivantes : qu'est-ce qu'une œuvre d'art ? Quels sont les critères pour juger ? Et surtout qui est juge en la matière ? Alors, objet manufacturé dont on ignore l'utilité ou œuvre d'art à exposer dans les plus grands musées du monde ?

    On aura droit à une succession de visions antagonistes d'expert en art moderne, collectionneurs et marchands qui rendent la situation assez cocasse et d'une stupidité absolue à mon humble avis. De nos jours, cela ne pourrait plus se reproduire. Il faut préciser que cela se situe en 1927 à une époque où l'ouverture d'esprit sur les choses d'art n'était sans doute pas aussi élaborée.

    Ce procès s'est quand même terminé favorablement pour l'artiste. On assiste à la reconnaissance d'une nouvelle conception de l'art et son intégration dans le domaine juridique. Le droit se heurte à la définition de l'art et à son évolution. En l'occurrence, on voit bien que les frontières de l'art sont élargies pour intégrer une nouvelle conception de l'art qui cherche à représenter des idées abstraites plutôt qu'imiter la nature. Il est question de liberté dans la création. Il ne faut pas punir l'audace !

    J'ai apprécié cette lecture non pas par ma connaissance de l'art mais en ma qualité de juriste. Cela apporte toujours quelque chose.

    Erik67 Le 16/10/2023 à 07:24:20

    Je ne connaissais pas Mario Marret tout comme le grand public. Cette biographie a été l'occasion de me rattraper sur cette lacune culturelle.

    On va découvrir successivement les quatre vies bien différentes de cet homme qui a été espion anarchiste durant l'époque de la Seconde Guerre Mondiale, puis explorateur polaire après la guerre, cinéaste limitant et enfin psychanalyste à la fin de sa vie. Il existe des hommes qui peuvent se transformer tout le long de leur vie et s'adapter un peu comme le caméléon.

    C'est un très beau parcours qui puise dans une valeur commune à savoir celle de prendre la défense des plus faibles et de le montrer au monde par le biais du cinéma. Le côté anarchiste va s'effacer au profit de celui d'un militantisme au profit de la classe ouvrière exploitée par le patronat et qui luttent pour ses légitimes droits.

    Chacune des vies semblent être totalement différente dans son approche. Ainsi, la première est un véritable roman d'espionnage pour contrer la menace nazie après avoir fait la guerre d’Espagne pour lutter contre les fascistes. On passe ensuite à une sorte de documentaire sur la banquise pour la préservation de la Nature. Puis, il y a cet aspect cinéaste militant qui intervient sur les radios pour défendre la cause.

    Je reconnais que c'est une belle biographie mais j'avoue ne pas avoir été plus passionné que cela malgré tout. Il y a toujours des personnages auxquels on s'attache et d'autres un peu moins.

    Au niveau du graphisme, c'est une aquarelle aux couleurs assez douces qui rendent la lecture aérée et assez agréable dans son ensemble.

    Pour le reste, c'est une destinée qu'on rêverait tous d'avoir ou presque. Cela reste une icône pour les militants.

    Erik67 Le 15/10/2023 à 09:51:17
    Le héros du Louvre - Tome 1 - La Joconde a le sourire

    Le héros du Louvre nous raconte l'histoire d'un émigré juif algérien Babi Maklouf qui va sauver courageusement les œuvres du Louvre durant la Seconde Guerre Mondiale au moment de l'invasion de la France par les armées nazies qui déferlent. On sait que les nazis étaient de véritables pilleurs d'art sans scrupule. Voir la Joconde dans le salon d'Hitler ne ferait pas bon effet.

    J'ai bien aimé ce récit qui se situe dans cette ambiance de déroute totale où tout le monde fuyait la capitale. J'ai moins apprécié le passage où le jeune fils de notre héros va faire le fier auprès des nazis en clamant qu'il est juif. Je crois qu'il aurait fallu lui expliquer que c'était une parole extrêmement maladroite dans ces conditions. Cela sera sans doute le passage le plus tendu de cette première partie.

    A noter que cela sera une trilogie que l'on peut suivre sans aucun problème tant la qualité est au rendez-vous à commencer par un graphisme assez avenant. On pourra cependant reprocher un manque de référence historique mais c'est plutôt un récit qui se vit.

    Lorsqu'on apprendra que c'est une histoire vraie, on se rend compte que des émigrés se sont conduit en héros en sauvant le patrimoine de notre pays pendant cette période difficile de l'Histoire. Il faut alors avoir de la reconnaissance. De tel récit ne peuvent que contribuer à rétablir une certaine vérité.

    C'est en tous les cas un portrait de toutes ces petites mains qui ont contribué loin de la gloire à assurer la protection de chef-d’œuvre tel que la Joconde qui peut avoir le sourire.

    Erik67 Le 14/10/2023 à 09:33:40

    Je me suis petit à petit détourné des œuvres de Joann Sfar. J'aimais beaucoup ce qu'il faisait au début avant de connaître un immense succès avec le chat du rabbin qui l'a conduit jusqu'au cinéma. J'ai retenté une approche à travers ce dernier titre et visiblement, cela a bien fonctionné puisque j'ai renoué.

    On s’aperçoit que des jeunes de 17 ans sont engagés par la communauté juive pour se jeter sur d'éventuels terroristes afin de protéger coûte que coûte la synagogue. Voilà le ton est donné dès les premières cases de cet album. Cette protection est liée à un attentat intervenu il y a plus de 43 ans rue Copernic à Paris qui avait fait 4 morts.

    J'ignorais que l'auteur avait failli mourir du COVID à seulement 49 ans. Il est vrai que ce virus a fait plus de 7 millions de morts sur l'ensemble de la planète et qu'on est vite passé à autre chose sans se sentir horrifié par ce chiffre vertigineux. Comme dit, il faut savoir tourner la page pour ne pas rester accrocher constamment à un événement négatif et vivre dans la peur. L'auteur profite d'ailleurs de sa convalescence sur son lit d'hôpital pour raconter un épisode de sa vie d'adolescent.

    Il insiste sur les actes antisémites commis en France depuis sa propre naissance dont on verra un glossaire en fin d'album. Dans cette météorologie anti juive comme il l'appelle, on notera à la date du 10 avril 2022 où Marine le Pen est qualifiée au premier tour de la présidentielle pour le second tour. Ses 13 millions d'électeurs apprécieront sans doute mais on sait que l'auteur est un engagé contre l'extrême-droite. De manière générale, on peut comprendre l'inquiétude légitime des juifs de France qui souhaitent privilégier la vigilence.

    L'holocauste est souvent abordé comme si ce mal absolu servait de justification à toutes les actions d'auto-défense près d'un siècle après ce qui peut poser question. Il sera d'ailleurs question du passage de l'auteur dans le monde de la sécurité et l’entraînement aux sports de combats.

    A chacun sa conviction pour peu qu'elle soit bien défendue. J'ai vu beaucoup de contradiction dans cette œuvre comme le non-recours à la violence mais le fait de s'y employer quand même, père et fils compris. Certes, il existe des situations où on n'a pas trop le choix et on recourt à l'extrême face à la brutalité de notre monde.

    Maintenant, j'ai apprécié certaines réflexions qui m'ont paru justifiées dans ce long bavardage qui demeure sincère et intéressant, voire parfois touchant. Je ne suis pas certain que cette œuvre puisse faire un consensus parmi les lecteurs de toutes les communautés. A vrai dire, je n'aime pas trop le terme « communauté » car cela divise le pays qui n'en n'a certainement pas besoin. Le racisme et l'antisémitisme sont malheureusement répandus dans toute la société.

    Quoiqu'il en soit, j'ai bien aimé cette œuvre malgré tout car il constitue un témoignage honnête d'une situation assez difficile ainsi qu'un appel à plus de fraternité par l'un des plus grands noms de la BD française.

    Erik67 Le 13/10/2023 à 07:46:56

    Je ne savais pas que le homard pouvait faire preuve de délicatesse. Au moins, ce n'est pas un ours surtout avec les femmes ! A l'heure où un président de ligue sportive embrasse de jeunes championnes sans leur consentement, on peut dire que c'est une qualité qui est actuellement très recherchée.

    Il s'agit là d'une adaptation d'un roman de Laure Manel qui est réalisé par la scénariste Véronique Grisseaux et la dessinatrice Alexandra Davis avec un fort succès.

    Le thème est celui de l'amour qu'on peut rencontrer sans qu'on s'y attende vraiment, en voulant fuir les problèmes et les drames du passé. Pour changer le cours des choses, il faudra faire preuve non seulement de résilience mais également d'un peu de courage. C'est également une exploration du lourd poids des secrets familiaux qui est abordé avec justesse et profondeur.

    Il faudra en effet beaucoup de patience à François qui dirige un centre équestre en Bretagne pour venir à bout d'une jeune inconnue trentenaire qui se fait appeler Elsa sans être son véritable prénom. Il ne sait rien d'elle et du mystère qui l'entoure. L'échouée de la plage va t'elle tomber amoureux du beau brun ténébreux écorché de la vie et libéré de toute attache ?

    J'ai adoré à un moment donné quand il lui dit : « ce n'est pas ton passé que je veux connaître, c'est toi ». On sent véritablement une alchimie entre les deux principaux personnages qui sont explorés en profondeur. On évite tout de même de loin le roman à l'eau de rose.

    Un mot sur le dessin pour dire que je l'ai apprécié car il fait dans la douceur du trait. La colorisation aux tons sépias colle à merveille avec ce type de récit. Il est vrai que l'apprécie le réalisme qui se perçoit également dans des beaux décors bretons. Bref, la précision est toujours une belle qualité graphique.

    J'ai adoré ce final assez poignant qui lèvera tous les mystères de ce secret de famille qui pèsent parfois assez lourd sur les individus. Bref, cela délivre un beau message qui peut s'adresser à la plupart des lecteurs.

    Erik67 Le 12/10/2023 à 09:04:31

    C'est incroyable qu'il peut y avoir des BD qui sortent pratiquement en même temps sur le même thème. L'île de Pitcairn fait en effet l'objet d'une série depuis peu par le franco- britannique Mark Eacersall. Cette fois-ci, c'est un one-shot sur les révoltés du Bounty.

    En 1814, quand les autorités maritimes britanniques découvrent cette île du Pacifique, elle est déjà peuplée mais uniquement par des femmes et des enfants mélanésiens avec une église au centre d'un village. On se demande alors où sont passés les hommes et surtout qui étaient 'ils ?

    On va vite le savoir car ils se sont entre-tuées comme des bêtes pour une histoire de possession et surtout de femmes. C'est assez malheureux de survivre à une mutinerie, d'être les mutins les plus recherchés au monde et terminer aussi misérablement.

    Même Flechter est mort en 1793 en essayant de découvrir une autre île (Hendersen) au large de Pitcain. La mer a englouti tous ses espoirs. S'il avait su qu'il n'y avait de toute façon pas d'eau potable dans cette île.

    J'ai bien aimé le fait que la capitainerie britannique va faire preuve d'humanité envers les derniers rescapés. On est loin de l'image d’Épinal qui leur colle à la peau.

    J'ai plutôt bien aimé malgré un graphisme à l'approche assez difficile. Par ailleurs, le traitement du scénario est totalement différent de la série « Pitcain » que j'ai lu et avisé en début d'année. C'est toujours intéressant de découvrir une nouvelle version avec une approche différente.

    Erik67 Le 11/10/2023 à 08:24:05

    Dernièrement, j'ai été subjugué par « Le labyrinthe inachevé » de Jeff Lemire qui est certainement l'un de mes auteurs de comics préférés. Je voulais par conséquent découvrir ce titre concernant cette pauvre chienne tuée par les russes dans l'espace dans leur rêve de gloire.

    Mais bon, l'auteur va nous proposer une autre version de ce récit où la chienne serait encore en vie protégée par une entité extraterrestre en compagnie de deux chimpanzés envoyés dans l'espace par les américains. Bref, toute une ménagerie !

    On va suivre surtout un agent américain qui va rencontrer une femme de l'Est qui avait adapté la petite Leika abandonnée dans les rues de Moscou. Visiblement, ces deux personnes dérangent leur gouvernement respectif dans leur quête de vérité.

    Le graphisme signé par l'italien Andrea Sorrentino, actif dans l'industrie du comic book américain depuis 2010, est vraiment personnel et original qui se combine bien avec ce récit un peu fantastique.

    Ce n'est pas le meilleur scénario de Jeff Lemire mais cela se défend assez bien. Du coup, je dirai que ce n'est pas une lecture tout à fait primordiale.

    Erik67 Le 10/10/2023 à 09:29:36

    Parfois, il faut se jeter à l'eau. Cependant, ce n'est pas très conseillée quand on ne sait pas nager ce qui semble être le cas de notre héroïne Leïla qui ne va pas très bien.

    Il est question de la préservation des baleines qui sont toujours menacés par des bateaux japonais malgré le moratoire mis en place par la communauté internationale en 1986. Il faut dire qu'il existe une exception au moratoire. La pêche à la baleine peut être acceptée si elle est effectuée pour des raisons scientifiques. Du coup, le Japon se servait de cette explication pour contourner l'interdiction de la chasse à la baleine.

    Outre cet aspect écologique, on va suivre le cheminement intérieur de notre héroïne qui veut donner du sens à sa vie et à son travail. Elle se sent étriquée dans sa vie qui semble pourtant équilibrée entre un travail à l'océanographe de Nantes et un petit ami actif. Elle partira pourtant pour suivre une quête écologique afin de sauver les baleines ce qui la mettra d'ailleurs en danger.

    On observe un dessin à la ligne claire assez classique. Ce n'est pas ce que je préfère, je dois bien l'avouer. Par ailleurs, le trait manque parfois de constance et de consistance. Pour autant, cela le fait quand même car le récit demeure assez fluide et agréable à lire.

    C'est une lecture fluide et intéressante sur un thème d'actualité que la préservation des espèces dans un monde aquatique menacé par la pollution humaine ou la chasse industrielle.

    Erik67 Le 09/10/2023 à 09:08:05

    Voici le dernier tome de la série Césare qui est axé sur l'élection du cardinal Rodrigo Borgia à la suite de la mort du pape Innocent VIII en pleine Renaissance italienne sur fond d'extrêmes tensions dans le pays.

    Il y avait un cycle de 10 tomes alors que les trois derniers se concentrent plutôt sur l'élection du nouveau pape qui marque l'ascension de la famille Borgia. Pour moi, ce titre est l'un des meilleurs mangas historiques d'ailleurs recommandé hautement par le magazine Historia.

    A noter que les trois derniers tomes ont connu une parution assez lente avec seulement trois publications en une décennie. Il fallait être très patient ! Maintenant, que c'est terminé, le lecteur pourra plus facilement découvrir cette excellente série qui sera le point d'orgue de la mangaka Fuyumi Siryo qui compte quand même près de 40 ans de carrière.

    La mangaka a également fait appel à un spécialiste de la renaissance italienne qui est également professeur d'université à savoir Motoaki Hara. On constate bien un parcours sans faute qui respecte jusqu'à la typologie des lieux. Certes, la trame narrative est plutôt longue mais cela crédibilise le récit.

    La beauté et l’élégance du trait rendent la lecture assez agréable. Des personnages expressifs et travaillés ainsi qu'un arrière-plan précis et détaillé. Encore une fois, sur le plan graphique, c'est que du bénéfice.

    Au final, on observe toujours une beauté graphique pleine de poésie composant une œuvre historique passionnante sur cette période de la Renaissance italienne peu abordée en bande dessinée !

    Erik67 Le 09/10/2023 à 07:21:18

    Fumer nuit gravement à la santé. Tuer aussi. Il s’agit de suivre un tueur italien mafieux dans ses funestes occupations. La particularité est que ce napolitain fume des gauloises en toute occasion même quand il doit faire l’amour à une prostituée. Comme il le dit lui-même, il agit par méchanceté.

    Vous m’excuserez ou pas, mais je préfère passer mon tour. Qu’est-ce que j’ai pu m’ennuyer à cause d’une narration quasi plombante. Je lisais ce genre de roman graphique au début des années 2000. Cela date déjà. C’était en vogue pour créer une certaine atmosphère et une certaine ambiance donnant à la fois de la mélancolie et une poésie des images. Pour le scénario, il est presque inexistant ou confus. C’est un vrai calvaire de lecture.

    L’aspect graphique est sans doute ce qui peut sauver cette œuvre. Or, pour moi, il me faut une bonne histoire à laquelle je peux m’accrocher même s’il y a un graphisme moyen. Je sais que je suis pour une fois en contradiction avec la plupart des avis dithyrambiques sur cette œuvre mais j’assume pleinement ma différence. Je n’ai pas aimé. Ce n’est pas mon genre de BD. C’est même celle que je fuis au plus haut point.

    Les fumeurs de gauloises y trouveront peut-être leur compte. Les autres aussi n’empêche. Pas moi. J’ai trouvé cela beaucoup trop barbant pour m’en infliger davantage. J’ai pu aller toutefois au bout de l’album mais cela a été comme une torture faite à soi-même. Grosse déception en perspective.

    Erik67 Le 08/10/2023 à 10:52:21
    Les aigles de Rome - Tome 6 - Livre VI

    J'adore cette série depuis ses débuts en 2007 qui est réalisé par Enrico Marini, l'un de mes dessinateurs préférés et sans doute le plus doué de sa génération.

    Il s'agit de raconter l'histoire de deux frères ennemis, l'un romain et l'autre d'origine germanique (otage chérusque romanisé) qui va faire trembler l'empire en anéantissant 3 légions romaines entières.

    Il y a toujours autant de scènes de sexe assez racoleuses qui peuvent faire fuir les plus puritains mais c'est résolument adulte. Je ne boude jamais le plaisir des yeux devant de si jolies courbes. Bref, c'est certainement pour satisfaire un public averti.

    On sait déjà que son trait de crayon est précis et vigoureux tout en sachant se montrer subtile si nécessaire. Certaines planches sont vraiment très belles. Les couleurs procurent une belle sensation qui participe pleinement à une réalisation somptueuse. Une brillante narration sans rupture qui procure le bonheur d'une lecture confortable.

    Certes, cela introduit un niveau un peu romanesque dans une histoire de guerre assez bien reconstitué. Il est question aussi dans ce tome de la succession d'Auguste par Tibère qui n'est pas sans danger à cause des manipulations d'un certain Seianus, préfet du prétoire soit l'un des postes les plus importants de Rome après l'Empereur.

    Certes, la comparaison avec Murena semble évidente mais le traitement est totalement différent pour une autre approche un peu plus divertissante. Beaucoup pensent que Murena est largement supérieur mais je ne suis pas de cet avis. Les intrigues de cour vont prendre petit à petit un peu plus de place dans le récit. Les passionnés de l'Antiquité romaine vont adorer.

    Dans ce tome, nos deux héros sont devenus un peu plus mâture physiquement et mentalement. L'affrontement entre les deux mène à une tension très importante avec une vraie épaisseur. La thématique des frères ennemis n'est pas nouvelle mais ici, elle est brillamment constituée.

    En ce qui me concerne, c'est une série qui frise la perfection aussi bien sur le plan scénaristique que graphique. Cependant, la lecture n'est pas à réserver à tout le monde car on peut y perdre son latin.

    Erik67 Le 08/10/2023 à 10:17:56

    Comment peut-on faire encore ce genre de BD au XXIème siècle ? C’est la question que je me suis posé à lisant cette biographie d’un homme suffisant et d’un égocentrisme sans pareil. Il s’agit de l’écrivain belge George Simenon qui s’est fait connaître grâce à la rédaction de faits divers dans une gazette locale.

    Il n’y a qu’à voir comment il traite la gente féminine c’est-à-dire dans son lit tout au long de cet album. Il se vante de son amour pour les femmes mais c’est un véritable moulin qui va de pulsion en pulsion sans se retenir. Il faut sans doute aimer la frivolité et l’inconstance. Je ne cautionne pas du tout cela.

    Son grand mérite est d’avoir créé le personnage du commissaire Maigret, une sorte de Derrick à la française. Rien à voir avec le bon vieux Sherlock Holmes ! Cependant, cela va le rendre célèbre et encore plus vaniteux. Il va construire son personnage dans la haute société littéraire. Il sera même l’amant de Joséphine Baker. La pauvre, on la plaint !

    Le processus de création de cet auteur fait vraiment pitié. Il n’y a qu’à voir la scène où il voit un homme dans la nature qu’il transforme en commissaire de police grâce à une imagination débordante depuis son enfance.

    La BD se construit sur une succession de petites scènes sans véritable fil conducteur. Cela se voit que c’est une véritable œuvre de commande. Je n’ai pas du tout été charmé. Ce qui est certain, c’est que je me suis bien ennuyé à cette lecture. On devine cependant qu’il y avait sans doute mieux à faire avec cette biographie.

    Erik67 Le 07/10/2023 à 14:04:16

    Le mégalodon est une créature qui m'a toujours fasciné non pas à cause du film « en eaux troubles ou très troubles » mais parce qu'il est considéré comme l'un des prédateurs les plus grands et les plus puissants à avoir jamais vécu sur notre planète. Il pouvait mesurer jusqu'à 18 mètres de long. A comparer avec un grand requin blanc !

    On assiste dans ce récit initié par Christophe Bec à une rivalité entre le balafré, vieux mâle dominant qui convoite une jeune femelle, et un mégalodon plus jeune qui sera le narrateur de cette aventure animalière aquatique. Oui, il y a de la contestation de l'autorité dans l'air à l'ère du Miocène !

    Il faut savoir que le mégalodon avait également un puissant rival dans les mers à savoir le Livyatan, une sorte de cachalot très carnivore mais qui est généralement seul mais avec une puissance étourdissante.

    On va rencontrer également des eurhinodelphis, sorte de dauphin à la mâchoire effilée comme des espadons, ce qui les rendaient assez dangereux également car nageant en meute. Les calamars géants peuvent être redoutables avec leurs grandes tentacules asphyxiantes.

    A noter que les deux dernières créatures aquatiques présentes dans le récit ne seront pas nommées par l'auteur alors qu'il aurait sans doute été intéressant de pouvoir les connaître. On reconnaît une sorte de saurien des mers ainsi qu'un serpent tout droit sorti d'un mauvais épisode d'héroïc fantasy. Ce dernier aura pourtant un rôle non négligeable dans le triste dénouement de ce récit. Le quoiqu'il en coûte a toujours un prix exorbitant à régler au passage en caisse.

    A noter que le graphisme est véritablement à couper le souffle que cela soit dans les abysses ou plus près du rivage où l'on croisera des animaux qui nous sont plus familiers comme les singes descendants des hommes ou le tigre à dents de sabre.

    Les seuls dialogues auront lieu à la toute fin où l'on vivra un autre épisode de la rencontre entre les premiers hommes vivant il y a 20.000 ans et le mégalodon qui existaient encore d'après certains spécialistes. D'autres scientifiques plus sérieux disent qu'il a existé sur une période s'étalant d'il y a 23 millions d'années à 3,5 millions d'année avant notre ère.

    La disparition du mégalodon est lié au refroidissement du climat. C'est vrai qu'avec le réchauffement climatique, on verra peut-être apparaître de nouvelles espèces plus terrifiante. A quand une attaque du requin bouledogue dans la Seine aux abords des berges parisiennes ?

    Pour en revenir à la BD, je n'ai pas hésité à l'acheter à cause de ma fascination. C'est un spectaculaire reportage animalier avec des scènes de combat assez féroces entre tout ces monstres marins.

    Erik67 Le 07/10/2023 à 07:33:57

    J'ai bien aimé ce récit qui met en scène une très jeune aveugle Amy qui va se faire aider par son chien devenu guide accompagnant. Cela tourne d'ailleurs autour de ces animaux dressés pour aider les personnes handicapées. En l’occurrence, il s'agit d'un golden retriever qui est une race intelligente en plus d'être sociable, affectueux, loyal et docile.

    Les chapitres sont d'ailleurs séparés par une fiche explicative qui donne de précieux conseils sur les chiens guides. J'ai par exemple moi-même appris qu’un commerçant qui refuse de faire entrer ce type de chien dans son établissement pour des raisons d'hygiène risque une amende. Tous les lieux ouverts au public doivent accepter le chien guide.

    Le récit de cette tendre complicité entre Amy et son chien Kita reste assez gentillet car principalement destiné à la jeunesse. Pour autant, j'ai bien aimé la douceur qui s'en dégage car cela permet à des familles de faire face et de trouver des solutions pour la liberté de déplacement de chacun. C'est le type d'ouvrage qu'on aimerait trouver sans doute plus souvent.

    Le dessin est tout à fait adapté à ce genre de récit en restant dans la fluidité, dans la simplicité mais surtout la luminosité.

    C'est un sujet difficile mais qui bénéficie d’un traitement fin et sensible grâce à l'auteur qui parvient à séduire sans être trop didactique. Bref, c'est une lecture plaisante avec une héroïne attachante avec son meilleur amy.

    Erik67 Le 06/10/2023 à 08:36:42

    Un homme divorcé dans la quarantaine peut ‘il refaire sa vie ? Sans aucun doute, il peut prendre un nouveau départ. Cependant, il est question de changer d’orientation sexuelle. C’est la spécificité de ce manga qui le fait rencontrer un jeune étudiant serveur dans un fast-food japonais. Ce dernier va tomber amoureux de lui. La thématique est celui de l’hétéro mâle face à une attirance pour un autre homme.

    Attention, les rapports vont rester assez platoniques et décents dans le registre le plus soft qui soit. Il n’est point question d’aller plus loin dans des scènes plus chaudes. La thématique est du genre l’amour ne connaît pas les différences d’âge façon Macron et Brigitte.

    Une question légitime serait de savoir pourquoi je lis de tel ouvrage si je ne suis manifestement pas le lecteur visé. Sans doute mon côté universaliste et indulgent sans être systématiquement dans les interdits. L’amour reste quelque chose de beau quelques soit le genre.

    Je n’ai pas trop aimé l’interaction de la fille du divorcé qui fait éruption dans la vie de son père après des années de rupture. La façon d’amener les choses ne m’a pas paru crédible. Bien sûr, c’était pour la bonne cause à savoir une compréhension à voir son père retrouver le bonheur de vivre. Elle jouera même le rôle d’accélérateur dans une attitude qui l’honore.

    Il faut dire que ce dernier a tout sacrifié pour son travail au point de perdre de vue l’essentiel comme cela arrive si souvent dans la vie. Quand on place la valeur travail comme une priorité, cela dégénère souvent dans la vie privée.

    A noter un trait graphique qui fera dans la douceur et la délicatesse pour traiter cette romance naissante entre un quarantenaire et un jeune homme plutôt entreprenant. On assiste véritablement à une conversion d’un hétéro. Comme quoi, un nouveau départ est toujours possible.

    L’intrigue de ce Yaoi boy’s love reste tout de même assez plate et les dialogues m’ont souvent paru manqué de consistance. Certes, on pourra gloser que c’est choupinou mais j’avoue que personnellement, j’ai besoin de plus de profondeur.

    Néanmoins, il se dégage une certaine tendresse et une bienveillance de ce titre qui répond à un véritable besoin de changer notre regard sur la question de l’homosexualité. Tout ce qui contribue à un changement de mentalité dans notre société trop rigide sur certaines questions dispose de mon approbation.

    Erik67 Le 05/10/2023 à 09:27:32
    Crénom, Baudelaire ! - Tome 1 - Jeanne

    J'ai adoré cette nouvelle biographie sur Charles Baudelaire, l'auteur des fleurs du mal. Il est vrai que j'ai toujours aimé ce poète maudit dans son aspiration pour la perfection. On va être gâté dans ce récit qui ira de dépravation en dépravation avec un côté assez obscène et souvent assez immoral.

    C'est un jeune dandy qui n'a jamais connu le travail et qui dépense sans compter pour satisfaire toutes ses envies et lubies. Pour autant, il va avoir un talent assez monstrueux pour la prose de vers en réinventant la poésie la poussant vers la modernité. Bref, on sait que les génies peuvent très mal se comporter dans la vie privée et en société.

    Il est surtout question de son rapport avec les femmes. Tout d’abord sa mère qui fut sa déesse adorée avant l'abandon pour un nouveau mari puis une certaine forme de haine bien que le respect soit toujours présent. Il y aura également cette femme maigre et moche d'origine juive tiré d'un bordel mais surtout Jeanne Duval, une belle amante noire qui sera sa muse.

    A noter que dans cette œuvre, il étrangle à main nue une de ses femmes sans jamais être inquiété par ailleurs. Le fameux poème « le vin de l'assassin » décrit d'ailleurs très bien ce féminicide. On a toujours supposé que Baudelaire s'est inspiré d'un fait réel mais jamais qu'il avait concouru à l'acte sous l'emprise de l'alcool. Cette BD va franchir quelques limites assez scabreuses.

    On découvrira également qu'à l'âge de 22 ans, le poète tombé dans l'alcool et criblé de dettes a tenté de se tuer d'un coup de couteau. Evidemment, on va retrouver tous les thèmes chères à l'auteur à savoir l'angoisse existentielle, la souffrance, la déchéance et la mort. Solitude, maladie et dépression seront au programme. Bref, il va falloir s'accrocher et ne pas tomber dans le jugement moral. Âmes sensibles s'abstenir car le sordide n'es pas loin entre pratique sado-maso et débauche.

    On comprend tout de même que Baudelaire cherche à extraire la beauté du mal par le travail poétique afin de dépasser la souffrance propre à l'âme humaine. Cependant, ses excentricités dans une vie de bohème ne seront pas très bien comprises par les mortels. On est souvent proche du scandale dans un délit d'outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs.

    C'est le regretté Jean Teulé qui laisse cette œuvre magnifique adaptée par Dominique et Tino Gelli et qui se poursuivra sur trois tomes. A noter que graphiquement, c'est admirablement accompli dans les traits du dessin. On aura même droit à un bel écrin ainsi qu'une magnifique couverture. Mon seul bémol proviendra du fait que je n'ai pas reconnu le visage pourtant familier de Baudelaire.

    Bref, un portrait certainement fidèle à ce qu'a été ce poète torturé dans le Paris de la Monarchie de Juillet puis de la Seconde République mais cela va sans doute provoquer du dégoût. C'est sans doute une autre vision plus réaliste pour bien comprendre le génie de son œuvre.

    Erik67 Le 04/10/2023 à 09:22:36

    J'avoue avoir eu beaucoup de mal avec tous ces peuples qui sont représentés au Nord de l'Ecosse à commencer par les thuliens, puis les pictes et les romains et les hirudinées, les descendants de Carthage sans compter les autres peuples qui composent l'ancienne Grande-Bretagne. On s'y perd quand même un peu.

    Le thème est celui de forces occultes venant d'un autre monde qui vont être réveillé par de la sorcellerie sur fond de lutte entre les romains et les peuples celtes dans une Ecosse déchirée et divisée par un mur de démarcation. Il s'agit d'unifier tout ce monde pour combattre ce grand mal. La mission incombera au valeureux roi des Pictes. Et puis, il y aura un lourd prix à payer.

    Tout n'est pas à jeter, loin s'en faut. Le développement de ce récit bien que parfois compliqué mènera à une scène finale assez attendue.

    A noter un graphisme plutôt dynamique et une belle colorisation. J'ai apprécié notamment le détail des décors absolument fabuleux.

    Bref, c'est une histoire fantastique qui se base sur des réalités historiques et cela donne quelque chose d'assez intéressant.

    Erik67 Le 03/10/2023 à 09:24:12

    Je détestais quand j'étais jeune écolier de devoir indiquer la profession du père. Je me rappelle qu'il se précipitait pour savoir quels étaient les enfants des cadres supérieurs dirigeants et ceux issus des classes ouvrières et populaires. Inutile de dire que cela conditionnait tout le traitement de l'élève pendant le reste de l'année en étant beaucoup mieux disposés pour les hautes catégories sociales. Oui, je détestais vraiment cela.

    Pour autant, cette BD ne traitera pas cela sous l'angle sociétal mais d'une autre manière ce qui peut nous induire en erreur quand on connaît le parcours de l'auteur Sébastien Gnaedig qui est d'ailleurs le directeur éditorial de Futuropolis. Je pense à des titres comme « vider la corbeille » ou encore « Une épaisse couche de sentiments ».

    On se prend de pitié pour le pauvre Emile qui n'a pas un père comme les autres. Au début, on s'aperçoit de la maltraitance mais cela va plus loin puisque le père souhaite faire enrôler son fils dans l'OAS pour tuer le Président De Gaulle car il n'accepte pas l'indépendance de l'Algérie. Il lui fais d'ailleurs subir tout un entraînement militaire ponctué de brimades et de privations. C'est plus qu'infect car un enfant ne devrait jamais subir cela.

    On est entraîné avec cet enfant dans une spirale de violences mais surtout de délires paranoïaques et conspirationnistes. On verra que la mère de famille ne fait pas grand chose pour l'extirper de cette folie qui se consume. Le père est un réel mythomane qui croit à ses mensonges. C'est fortement déstabilisant pour un gamin qui va avoir de l'influence négative vis à vis d'un camarade de classe l’entraînant sur une voie non conventionnelle.

    Alors quel est finalement la profession de ce père entre menteur pathologique, chômeur ou agent secret ? A vous de le découvrir mais vous avez presque la réponse.

    Une BD assez longue mais prenante qui décortique tout ce mécanisme infernal. Oui, il peut y avoir des parents fous que la société ignore et qui font subir de la maltraitance à leurs enfants par leur emprise familiale.

    Erik67 Le 02/10/2023 à 07:36:03

    Cette BD est signée par deux auteurs que j'apprécie pour avoir lu pas mal d’œuvres séparément. Nadar pour son « Papier froissé » et « Salud » ! Julien Frey pour le remarquable « Un jour, il viendra frapper à ta porte ».

    Cette fois-ci, Julien Frey se met en scène pour nous raconter que juste avant le confinement lié à l'épidémie de COVID, il est parti réaliser le rêve de sa fille 10 ans d'aller voir des éléphants en Indonésie sur l'île de Sumatra.

    Il est surtout question d'écologie à travers la préservation de la nature et des espèces animales en voie de disparition liée à la déforestation. L'huile de palme est dans le viseur ainsi que l'hévéa nécessaire à la fabrication de pneu en caoutchouc.

    Certes, la famille de l'auteur a fait une croix sur le nutella. On remarquera qu'ils ont pris l'avion pour se rendre en Indonésie ce qui ne paraît pas très écologique non plus. Bref, je n'entrerais pas dans le débat de nos gestes écologiques pour sauver la planète... Chacun fait des erreurs ou ce qu'il peut sachant que les plus gros pollueurs sont les états, les industriels et les riches.

    C'est une lecture qui s'est révélée très intéressante à travers ce périple pour nous faire découvrir l'Indonésie mais également les ravages de l'industrialisation et de la modernisation de ce pays en proie au réchauffement climatique.

    Sa capitale Jakarta où vivent 30 millions de personnes est en proie à un affaissement dans la mer. Il est question de transférer les habitants dans une nouvelle capitale construite dans la forêt tropicale de Bornéo. Encore des destructions de la nature et des espèces qui vont disparaître.

    Un mot sur le dessin de l'espagnol Nadar pour dire qu'il est toujours aussi bon et qu'il favorise le dynamisme de ce récit.

    J'ai bien aimé cette BD par ailleurs très instructive construite à la manière d'un documentaire animalier mais avec un souffle de modernité tout à fait appréciable. Evidemment, je recommande cette lecture dans l'air du temps de par sa thématique.

    Erik67 Le 01/10/2023 à 12:20:57

    Le manga aime bien la littérature européenne afin d'adapter nos plus grands chef d’œuvre sous ce format. Ainsi, un nouveau lectorat peut avoir accès à ces œuvres intemporelles faisant partie de la culture mondiale.

    Le tout est de savoir si l'adaptation du roman d'Alexandre Dumas est réussie ou pas car la sauce manga peut avoir parfois un goût assez amer. Evidemment, les puristes crieront au scandale. Les autres se contenteront d'un divertissement de bonne facture avec des défauts inhérents au genre comme les niaiseries.

    Dernièrement, ce titre a fait l'objet d'un film français sorti au cinéma avec François Civil, Romain Duris, Vincent Cassel et la belle Eva Green. Il est vrai que la mode des films de cape et d'épée était un peu révolue.

    Je dois dire que l'aventure sera au rendez-vous de manière à la fois humoristique et épique. Je reconnais qu'il y a véritablement un souffle apportant satisfaction aux lecteurs et surtout les plus jeunes.

    A noter que le récit est complet en deux volumes seulement. Pas de rallonge inutile. Et puis, le graphisme est assez fluide ce qui contribue au dynamisme de l'histoire.

    Il n'était pas simple d'adapter ce classique (maintes fois reproduit notamment au cinéma) dans l'univers de la bande dessinée. C'est un défi qui a été relevé de manière tout à fait satisfaisante. A vous de juger ! Comme dit : un pour tous et chacun pour soi !

    Erik67 Le 01/10/2023 à 10:21:30
    Amours fragiles - Tome 9 - Crépuscule

    C'est le tout dernier tome d'une série commencée en 1997 soit il y a 26 ans déjà ! On a parfois attendu de nombreuses années entre chaque tome. A l'époque, c'était la série historique la plus aboutie avant d'être galvaudé par d'autres qui ont suivi abondamment par la suite. Elle faisait l'objet d'une série novatrice qui a d'ailleurs été salué d'éloges par les plus grands noms de la BD (Tardi, Jean-Louis Tripp, Yslaire).

    Evidemment, la documentation est impeccable au niveau des détails historiques pour bien encrer ce récit. Ce dernier tome clos la Seconde Guerre Mondiale dans une Allemagne complètement détruite et occupée par les Alliés qui entament un processus de dénazification à travers des procès retentissants.

    On se rend compte que les vrais coupables vont échapper au peine en payant de faux témoignages alors que le pauvre bougre du coin qui n'a plus à manger écopera de peines lourdes de prison pour une simple pensée. On se rend compte de toute cette injustice par un système implacable.

    Amours fragiles a été une série qui joue sur une espèce d'habileté à démontrer les vrais visages de ces allemands et c'est bien plus complexe que cela n'en n'a l'air. Il n'y a pas le bien et le mal d'un côté. Notre héros Martin a d'ailleurs traversé cette période en étant un soldat allemand mais sans être un partisan nazi bien au contraire.

    C'est l'aventure sentimentale qui prend également le pas. Et là encore, il ne va pas finir dans les bras de l'amour de sa vie comme on aurait pu l'espérer. La vie est souvent différente dans la réalité. Oui, l'amour est fragile comme l'indique si justement le titre de cette série.

    Pour le reste, je dirais que j'ai rarement lu une BD historique de cette qualité car elle est d'une profonde humanité. Le message final nous indique qu'il faut toujours se méfier de la tournure des événements en Europe car la guerre n'est jamais loin.

    Erik67 Le 30/09/2023 à 18:37:03
    La fortune des Winczlav - Tome 3 - Danitza 1965

    Voici le troisième volume qui est censé nous expliquer comme les Winch ont bâti leur immense fortune à partir de rien. On se souvient de Vanko qui dans le premier tome avait quitté le Monte-Négro pour s'installer en Amérique.

    Nous suivons cette fois-ci son arrière petit-fils qui nous est bien connu car il s'agit du fameux Nério, le père adoptif de Largo. On va avoir droit au chaînon manquant à savoir les conditions de l'adoption de notre héros de la série mère.

    On se rend compte également des méthodes peu orthodoxes employés par Nério qui souffre d'un véritable complexe d'infériorité lié à sa petite taille. Il compense en devenant un homme immensément riche mais seul dans sa vie puisqu'il ne pourra pas avoir d'enfant.

    C'est vrai que le tome se prénomme Danitza mais c'est surtout la mère de famille Aliana qui serait la véritable héroïne. Elle représente la partie de la famille restée en Yougoslavie où l'on ne rigole pas sous le joug du maréchal Tito.

    On apprendra ainsi que l'arrière grand-père du côté maternel de Largo était un Tchetnik, c'est à dire un résistant à l'occupation nazi pendant que le roi Pierre II se réfugiait à Londres. Le combat des royalistes a été supplanté par celui des partisans de Tito qui s'est accaparé les victoires pour bien se faire voir des alliés. A la fin de la guerre, Tito a aboli la monarchie.

    Le préquel de Largo Winch aura eu le mérite d'éclaircir tout ce lourd passé familial composé de trahison mais également d'une détermination à s'en sortir. On a rien sans rien.

    L'originalité ne sera pas de mise s'agissant d'une saga familial mais on peut reconnaître une réelle efficacité pour plaire aux lecteurs. Les fans de Largo seront comblés d'autant que le dessin de Berthet assure incontestablement. Bref, on prend du plaisir à lire. C'est ce qui compte, non ?

    Erik67 Le 30/09/2023 à 13:57:12
    Les futurs de Liu Cixin - Tome 15 - Les Migrants du temps

    Voici le dernier titre de cette fabuleuse collection initiée par le chinois Liu Cixin, l'un des plus grands auteurs de science-fiction dans le monde.

    Les migrants du temps font un peu penser à des voyageurs dans le temps. C'est le cas mais pas de la manière que l'on penserait à première vue. Il n'y a pas de machine qui pourra nous faire voyager à une date précise dans le temps. L'ingéniosité est de pouvoir dormir dans des caissons cryogéniques qui ont une durée de vie de 11.500 ans environ et de se réveiller à l'année qu'on choisit tout en ayant le même âge.

    C'est génial de pouvoir se réveiller dans 100 ans, voir 500 ans, ou encore 1000 ans et pourquoi pas 10000 ans pour voir comment la Terre, notre planète, a évolué. C'est tout le concept de cette BD au scénario assez fascinant sur le thème de la migration temporelle.

    Cela concerne quand même 80 millions de migrants qui sont représenté par un ambassadeur accompagné d'un comité de pilotage pour sa mission. Cet ambassadeur est chargé de négocier leur intégration dans un monde plus clément car la planète est ravagée par les guerres, les épidémies, la pollution qui a détruit l'environnement. C'est comme une seconde chance à l'humanité pour pallier aux problèmes actuelles. En effet, dans le futur, tout ces problèmes pourraient avoir disparu (ou pas).

    Je crois bien que je me serais portés volontaire à titre personnel pour participer à ce programme mondial. J'aimerais bien savoir ce que deviendra notre planète dans 10.000 ans. Et on ne va pas être au bout des surprises après 4 arrêts temporels. Oui, le joker est de poursuivre l'exploration si l'arrêt n'a pas répondu à tous les critères souhaités pour réussir cette intégration dans un monde nouveau. Attention, pas plus de 4 arrêts. Le dernier aurait intérêt à être le bon !

    Cette collection se termine en apothéose après un gros passage à vide. Je ne regrette pas mon achat car cela donne une autre perspective du futur de notre humanité. Evidemment, il faut être sensible à ce genre de thème et voir plus loin.

    Erik67 Le 30/09/2023 à 13:37:03
    Les gouttes de Dieu - Mariage - Tome 25 - Tome 25

    On retrouve avec délice cette série pédagogique sur les mariages entre les bons plats cuisinés et le vin. On se rapproche d'ailleurs du grand final pour découvrir le vin ultime à savoir les fameuses gouttes de Dieu qu'on aimerait bien boire également sans aucune modération.

    Cette série nous a quand même fait découvrir les saveurs des vins les plus prestigieux au monde. Certes, il y a eu des scénarios assez prévisibles mais c'est comme un enrobage pour nous montrer le monde fascinant du vin de la récolte à la dégustation.

    Le dessin réaliste est toujours aussi soigné. Les décors ne sont pas négligés. J’adore cette douceur du trait qui rend la lecture de ce manga assez agréable.

    Le suspense est à son maximum car c'est l'avant-dernier tome avant le duel final pour découvrir les fameuses gouttes de Dieu. Est-ce un vin de Bourgogne comme le pense Isséi Tomine ou plutôt un vin de Bordeaux comme semble l'être persuadé notre héros Shizuki Kanzaki ?

    Pour la première fois, ce dernier évoque quelque chose de fraternel avec son rival pour s'emparer de l'héritage du défunt père, l’œnologue mondialement reconnu. Il n'a jamais trop été question d'argent mais d'une lutte pour progresser dans la connaissance du vin.

    Incontestablement l'un des meilleures tomes de la série pour sa dimension tragique. Je n'en dirai pas plus. Il faut savoir apprécier les bonnes choses. Le moment est enfin venu d'ouvrir la dernière porte vers les gouttes de Dieu...

    Erik67 Le 30/09/2023 à 09:57:35
    Mo - Tome 1 - Tome 1

    La fantasy est de retour avec ce titre qui nous montre une énième quête de pouvoir sur fond de succession d’un trône convoité. Cela rappelle incontestablement la série phare
    « Game of thrones » et surtout le préquel « House of Dragon » tant les objectifs semblent être les mêmes.

    Les forces en présence sont une reine régente et sa fille qui attendent le retour d’un roi disparu il y a 15 ans contre un bâtard difforme qui a réussi à fédérer des armées sous sa bannière.

    Le titre de l’album porte sur ce mystérieux prince qu’on ne verra pas du tout sur cet album bien que son ombre plane. On va s’intéresser surtout à la princesse rivale dont l’entrée en matière m’a laissé un peu pantois.

    Elle n’hésite pas à tuer un animal innocent lors d’une partie de chasse puis on la découvre assez câlin avec un animal de compagnie pour le moins terrifiant. Je n’ai pas aimé cette contradiction pour le moins superficielle pour démontrer qu’elle est courageuse et qu’elle n’a peur de rien.

    J’ai tout de même apprécié ce récit à sa juste valeur même si on peut avoir une impression de déjà-vu. Il faut reconnaître que c’est assez prenant et plutôt bien construit. La fantasy est toujours un exercice assez difficile à mettre en œuvre pour un auteur. On évite le style Lanfeust bien qu’il y ait certains relents.

    Pour éviter une guerre sanglante, il est question pour notre héroïne, chasseuse et guerrière, capricieuse et tête de mule, de tuer froidement celui qui veut devenir roi et usurper le trône. Si c’était aussi simple, il y a bien longtemps que le dictateur Poutine par exemple serait décédé. Mais bon, on peut passer sur cette ineptie qui est pourtant l‘idée directrice de la fin de ce tome.

    On reste dans le domaine du divertissement pour un récit qui se suit agréablement grâce à un graphisme assez réussi dans ses personnages et dans ses décors. A noter que c’est le premier tome d’une trilogie en préparation. Bref, un bel ouvrage, beau, frais, intelligent et agréable.

    Erik67 Le 29/09/2023 à 08:01:36

    J’ai vécu les années 80 qui furent parmi les plus belles de ma vie. Cependant, il y a eu différentes façons de les vivre. Certains étaient des fans des Sex Pistols, des Clash ou des Ramones avec la prise de drogues pour encore mieux apprécier cette musique punk rock. Ce n’était pas trop mon genre préférant les hits du Top 50 et notamment Mylène Farmer. Bref, cette époque parlera sans doute à pas mal de lecteur à travers les nombreuses références évoquées ainsi que la culture musicale.

    Le principal protagoniste, à savoir Max, rêve de gloire car il est musicien bassiste d’un groupe amateur de rock. Il laisse tomber sa gentille petite amie pour aller tenter sa chance en Grande-Bretagne à condition de ne pas louper le ferry. La question que son entourage amical se pose est de savoir s’il faut poursuivre les rêves et les chimères. Il faut dire qu’il ne savait pas que sa petite amie était enceinte de lui.

    Même si ce n’est manifestement pas ma tasse de thé ou mes valeurs, je suis parvenu à m’intéresser à cette tranche de vie très bien construite autour de l’arrivée d’un bébé en maternité. Il y a tout de même des thèmes fédérateurs.

    La moralité du final de ce récit est que l’amour parvient tout de même à triompher. C’est assez gentillet car notre héros parvient à réconcilier non sans mal le bonheur personnel et la carrière professionnelle. On sait que la réalité de vie n’est pas aussi simple et qu’on ne peut pas tout avoir.

    En conclusion, un récit d’amour et d’amitié sur fond de musique punk qui réserve une belle part à l’émotion. Une mention spéciale pour un scénario assez bien huilé pour amener le lecteur là où il faut. Le ferry attendra.

    Erik67 Le 28/09/2023 à 08:22:54

    J’aime bien généralement les BD tirés des adaptations de Michel Bussi mais je commence à avoir un effet de trop plein. En effet, c’est toujours la même trame qui fouille dans les secrets de famille.

    Je n’ai pas trop aimé le développement de ce drame familial qui m’a paru assez alambiqué. La base initiale était pourtant simple : un accident de voiture qui n’en n’était finalement pas un. Le dénouement final à ce mystère policier m’a paru assez tiré par les cheveux pour être vraiment crédible. Du coup, j’ai un peu lâcher prise suite à toutes ces incohérences.

    Je pense avoir fait le tour de ce type d’adaptation qui arrive cependant à tenir en haleine les amateurs du genre et les fans de l’auteur toujours plus nombreux. Par moment, on frise le thriller avec ses multiples rebondissements et ses personnages qui cachent leur part d’ombre.

    A noter que le titre de l’ouvrage fait référence à une chanson de Renaud à savoir Mistral gagnant. Il y a même une série consacrée à ce titre dans une production TF1.
    On remarquera que l’action se passe en Corse ce qui nous fait quitter la Normandie où se situe la majorité de ses lieux d’action dans ses romans. Je me souviens de « Mourir sur Seine » ou encore de « Nymphéas noir ».

    Bref, je retiens une histoire un peu confuse avec les poncifs habituels. Je me suis plutôt ennuyé sans véritablement entrer dans ce scénario. C’est dommage mais on ne gagne pas à tous les coups. Sans doute, le livre valait le coup mais pas cette adaptation trop improbable.

    Erik67 Le 27/09/2023 à 07:42:36
    Zaroff - Tome 2 - La vengeance de Zaroff

    La question qui me vient à l'esprit est de savoir si cette suite aux aventures du comte Zaroff était nécessaire après un excellent one-shot ? Je ne le pense pas à cette lecture où le comte tente de travailler avec les services américains afin d'extraire une scientifique russe pour l'élaboration de la bombe nucléaire pouvant assurer la victoire aux alliés.

    Certes, il reste un chasseur impitoyable mais c'est avec l'objectif de réussir à tout prix sa mission. On lui a promis la liberté en échange et l'adresse de sa chère maman qui le battait lui et sa sœur lors de leur jeunesse.

    Il y a une longue introduction qui se met en place pour ensuite naviguer entre les forces armées en présence sur le territoire soviétique envahit par les nazis. J'ai trouvé que cela faisait assez guerrier et roman d'espionnage et que finalement, cela dénaturait un peu le mythe. Certes, les auteurs se rattrapent en mêlant certaines scènes qui évoquent la chasse à l'homme.

    On aura droit à une scène assez pathétique où une jeune femme russe qui vient d'être violée préfère se donner la mort en direct en voyant le fameux compte Zaroff qui n'a pourtant pas mis les pieds dans son pays depuis belle lurette. Or, il semble que ce dernier voulait la sauver. Un comble.

    Bref, vous l'aurez compris, on pourra se passer aisément de cette suite qui n'apporte rien que le gâchis. Désolé de le dire ainsi mais c'est ce que j'ai ressenti. J'avais acquis le premier tome mais je m'arrêterais là.

    Erik67 Le 26/09/2023 à 08:48:21

    On va découvrir l'histoire récent du Cambodge, ce pays situé en Asie du Sud-est coincé entre la Chine et le Vietnam quand ce dernier fut entraîné malgré lui dans la guerre du Vietnam. Le Vietnam est quand même le seul pays au monde à avoir défait 3 des 5 membres du Conseil permanent de l'ONU (France puis Etats-Unis puis Chine). Mieux vaut les avoir avec soi que contre soi !

    C'est assez compliqué à suivre mais je vais schématiser en disant que ce pays a été envahi par les forces communistes qui souhaitaient étendre leur emprise sur toute la région de l'Asie du Sud-Est. Les américains ont d'ailleurs payé un lourd tribut avec la guerre du Vietnam et ils ont abandonné le sud du Vietnam à leur triste sort comme ils ont abandonné également le Cambodge et plus récemment l'Afghanistan. Cette grande puissance s'était pourtant engagé à défendre les idéaux et les promesses de liberté et de démocratie...

    Malheureusement, pour le Cambodge, les khmers rouges qui se sont installés au pouvoir ont tué des millions de gens dont le père de l'auteur de la BD qui n'avait que 13 ans le 17 avril 1975 quand la capitale Phnom Penh est tombée. Ce fut le début d'une purge sans précédent qui a duré des années. On parle de génocide de tout un peuple. Ceci ne sera pas montré dans la BD qui n'évoque que la chute.

    C'est évidemment emprunt d'émotion face à ce terrible drame qui sépare les familles bienheureuses. Il faut dire que ce pays pacifique n'était pas préparé à une telle déferlante de violence.

    L'auteur semble condamné les accusations portées contre les américains sur des bombardements massifs alors que l'ennemi communiste a fait la même chose à son peuple dans l'indifférence générale de l'opinion publique internationale. Bref, on se rend compte que le soutien américain était primordial afin de pouvoir résister à l'envahisseur. A noter que les français et leur collaboration avec l'ennemi seront également fustigés.

    Bref, tout cela n'est pas simple et c'est toujours bien d'avoir un autre regard sur l'histoire qui diffère singulièrement avec une BD que j'ai lu récemment à savoir « Song ». On peut s’intéresser à cet ouvrage qui constitue un travail de mémoire sur l'histoire tragique et récente du Cambodge.

    Erik67 Le 25/09/2023 à 07:21:34

    L'héritage Wagner se propose de suivre les petits-enfants du prodige de la musique classique qui seront en proie à la montée du nazisme, puis de la dévastatrice Seconde Guerre Mondiale. On va se concentrer notamment sur les amours de Wieland qui dirige le festival de Bayreuth (l'un des plus important au monde) avec la belle et jeune Anja, chanteuse d'opéra d'origine russe.

    Il faut savoir que le führer lui-même a utilisé le talent de Richard Wagner comme un symbole de la puissance de la création allemande. Les nazis font un usage courant de sa musique et la jouent lors de leurs grands rassemblements en glorifiant la race aryenne. Hitler, en grand admirateur de Wagner, s'est ainsi rapproché de la famille au point de devenir le parrain des petits-enfants et de veiller sur eux. Cela ne sera pas sans conséquence.

    Il faut savoir qu'aujourd'hui encore, la musique de ce compositeur fait souvent l'objet d'un boycott en Israël à cause de ses opinions antisémites qui ont été abondamment utilisé par le régime nazi. Pour autant, peu à peu, il est à nouveau possible d'apprécier le génie musical de Wagner sans que cela implique l'acceptation de ses idées politiques ou sociales.

    Pour revenir à la BD, il s'agit pour Wieland de faire sortir le mauvais passé afin de ressusciter malgré la souffrance et la culpabilité. Il a fini par transfigurer l’œuvre de son grand-père et de sauver sa musique en la purifiant de ses relents nauséabonds et de ses outrances raciales et meurtrières. L'influence et le soutien d'Anja va être d'ailleurs assez déterminant dans ce long chemin.

    J'ai beaucoup aimé car cela va au-delà de l'amour ou de la haine, des préjugés et cela parle de rédemption, loin de la dénazification voulue. A un moment donné, on se rend compte que les dignitaires ayant participé à cette folie meurtrière ont retrouvé de belles places dans la société allemande à la botte des Etats-Unis dans leur lutte contre le soviétisme. Bref, beaucoup d'hypocrisie.

    Cette BD va incontestablement poussée vers une réflexion plus profonde qui est tout à fait honnête et salutaire pour aller de l'avant. Elle interroge également sur l'utilisation de l'art à des fins politiques. Bref, une belle surprise.

    Erik67 Le 24/09/2023 à 10:59:55
    Bellatrix - Tome 1 - Épisode 1

    Cap sur la planète habitable Bellatrix située à 240 années-lumières de notre soleil. Les habitants ressemblent aux hommes de la Terre ce qui conduit les extra-terrestres à confier à nous deux héroïnes Kim et Manon une mission d'infiltration de la plus haute importance.

    Il s'agit d'influer sur une élection présidentielle en cours comme l'ont fait par exemple les russes pour permettre celle de Donald Trump dans la mise en place d'une politique rétrograde vis à vis des femmes notamment en matière d'avortement. Bref, la servante écarlate n'est pas très loin.

    Je dois quand même avouer que le pitch ne semble pas très convaincant à savoir qu'un gouvernement peut déclencher la fin d'une civilisation par des idées rétrogrades. Généralement, ce type de gouvernement est balayé dans des élections ultérieures à moins de se vouer dans une féroce dictature.

    C'est sans doute l'aventure des mondes d'Aldebaran la plus politisée pour voir comment une civilisation peut basculer dans la haine et l'exclusion, en l'occurrence en s'attaquant aux femmes. On observera la patience de Kim contre une certaine forme d'abandon de la part de Manon en ce qui concerne l'ouverture d'esprit d'un jeune de 17 ans recueilli au cours de leur périple.

    Une autre scène montrera un avion en feu au motif que si Dieu avait voulu que les hommes volent, ils auraient eu des ailes comme les oiseaux alors inutile de le défier avec de la mécanique. Bref, c'est assez poussé dans le paroxysme...

    Pour le reste, les ingrédients sont toujours les mêmes et c'est toujours mené avec autant de talent par Léo au niveau du scénario qui réserve bien des surprises sur fond de mystère. Moi, j'adore et je crois que je ne me lasserais jamais. Il faut dire que Bellatrix inaugure le 7ème cycle des mondes d'Aldebaran après 26 albums parus. Bref, l'aventure continue avec le même plaisir de suivre ces perosnnages qui se battent pour un monde plus juste.

    Erik67 Le 24/09/2023 à 10:58:37
    Armelle et Mirko - Tome 1 - L'étincelle

    Je ne suis pas le lecteur attitré pour lire des BD jeunesse ayant un peu passé l’âge. Cependant, dans le cadre de mon expérience de toucher à tous les genres, je m’aventure parfois dans ces sentiers qui rappellent la petite enfance.

    Je dois dire que j’ai été plutôt touché par la peur de la tortue Armelle qui a réellement peur de l’obscurité. En effet, dans la nature, les prédateurs chassent et tuent leur proie souvent la nuit. Le problème est que l’angoisse et la crainte entraîne le repli sur soi ainsi qu’une certaine forme de solitude qui ne procure pas du bonheur et de la sérénité.

    Fort heureusement, ce type de conte possède toujours un élément déclencheur afin de guérir de cette situation et c’est la fameuse étincelle du sous-titre. Il s’agit en l’occurrence de la rencontre avec Mirko qui se fait dans le respect de l’autre et dans la bienveillance. La solution à ces problèmes serait bien dans l’amitié afin de pouvoir vaincre tous les obstacles.

    La moralité de ce conte est très belle et instructive surtout pour les enfants en quête d’apprentissage sur les leçons de la vie. Evidemment, dans un monde idéal et solidaire, l’amitié est éternelle et apporte tous les bienfaits. Du coup, on ne peut que souscrire à une telle démarche de la part des auteurs dont le but est de dissiper la peur en allant vers les autres. La sociabilisation en sortira renforcée.

    En conclusion, une belle BD jeunesse sur un simple postulat mais qui fonctionne assez bien. On passe en effet un agréable moment à sa lecture tout en douceur.

    Erik67 Le 23/09/2023 à 10:12:29

    J'ai remarqué que pas mal de BD ont abordé le thème de la Seine qui avait submergé la capitale Paris durant l'hiver 1910 lui donnant des allures de Venise. En effet, la circulation se faisait en pirogue.

    Nous suivons un journaliste opiomane, alcoolique et rebelle sur une enquête suite à la découverte d'un corps de femme démembré et décapité qui flotte sur la Seine. Or, cette enquête va le mener assez loin et bousculer un peu plus ses dernières certitudes. Voilà pour le décor.

    Le héros semble tourmenté à cause d'un amour qu'il n'a jamais oublié et qu'il a du laisser dans sa Corse natale. Il y a un peu la gravité psychologique derrière des apparences légères et libertines.

    J'ai bien aimé le dessin réaliste qui restitue à merveille cette ambiance un peu particulière de ce Paris de la Belle époque avant la Première Guerre Mondiale. A noter que le chien s'appelle Clémenceau. Une jolie colorisation, en adéquation avec le dessin, parachève le tout. C'est délicieusement retro !

    Tout m'a paru surjoué et un peu artificiel malgré tout. A noter que la fin de cette intrigue policière se termine un peu en eau de boudin sans réel satisfaction pour le lecteur. Visiblement, il n'y aura pas de suite alors que cela aurait pu continuer. Mais bon, le démarrage n'est guère fracassant.

    Le charme va t'il opérer sur tout le lectorat ? J'en doute fort. Les femmes n'apprécieront pas d'être relégué à un simple objet de désir. Moi, cela ne me laissera pas un souvenir impérissable surtout avec une fin aussi décevante.

    Erik67 Le 22/09/2023 à 08:01:45

    J'ai acheté cette BD sans grande conviction mais je dois dire après lecture que grand bien m'en a pris. C'est vrai, j'avais peur d'un verbiage pseudo-poétique abrutissant et ennuyeux. Il n'en n'est fort heureusement rien ! Au contraire ! Nous avons là une véritable farce romantique située à la veille d'une révolution et plongée dans un décor teinté de Venise et de Vienne.

    On démarre avec une sublime scène d'introduction explicative du sobriquet original de notre héros. Ce Célestin est d'ailleurs un personnage libertin et fort sympathique. On rit de bon cœur à toutes ses péripéties amoureuses.

    Au-delà de la trame principale de notre héros aux prises avec une princesse capricieuse et blasée d'un royaume qui pourrait être la France, deux "sous-intrigues" : la jalousie d'une tante qui se verrait bien reine et une révolution qui couve.

    La fin de ce chapitre ne m'a guère convaincu et on tombe très vite dans une fable aux allures socio-politique qui n'apporte pas grand-chose. Mais, je pense que cela devait inscrire le cadre pour la suite des aventures.

    La lecture demeure fraîche et aérée. Le dessin n'est pas du tout mauvais. Une réussite surtout dans les décors de cette magnifique cité aux allures à la fois vénitiennes et post-médiévales. Des personnages secondaires truculents qui mènent ce récit tambour battant ! Une baisse de régime en ce qui concerne les visages des personnages dont le trait pourrait être amélioré. L'impression générale demeure toutefois très positive.

    Le second tome s'inscrit dans la poursuite du premier entre humour et poésie. Il va même un peu plus loin puisqu'il explore une dimension plus politique comme l'abolition des privilèges. C'est presque une parodie du XVIIIème siècle réalisé avec brio.

    On ne pourra regretter qu'il ne s'agisse que d'un diptyque car c'était bien parti. Il y avait du potentiel à exploiter. En tout cas, ne passez pas à compter de ce personnage enchanteur, cela serait véritablement dommage !

    Erik67 Le 21/09/2023 à 08:54:08

    Rien de mieux pour deux adolescents, à savoir Victor et Marina, que de s'enfuir dans une forêt afin d'échapper à un univers familial toxique.

    Cependant, on peut également rencontrer des loups dans la nature et eux, ils ne font pas de quartier non plus. C'est en tous les cas, ce que croient les habitants de cette bourgade reculée dans la France profonde et rurale du Limousin.

    Il s'agit de réveiller nos peurs les plus profondes liées à des blessures d'enfance. Il s'agit surtout de faire face à des adultes médisants qui commentent les faits en les dénaturant totalement.

    La construction est basée sur les différents témoignages des habitants par rapport à cette fugue des 2 adolescents voulant s'arracher du joug familial. Il ne se passera pas grand chose car on s'attarde sur des bavardages et des considérations assez futiles comme pour nous montrer que les rumeurs vont bon train.

    Je m'attendais sans doute à autre chose avec ce titre qui fait plus documentaire de la BD chorale que du récit initiatique en phase avec la nature. On brosse un portrait pas très reluisant de cette France non urbaine. Il faut apprécier.

    On retiendra qu'une meute de loup peut cacher une meute humaine bien plus destructrice. Cependant, on le savait déjà.

    Erik67 Le 20/09/2023 à 09:09:11

    Encore un roman de Michel Bussi qui est adapté en bande dessinée ! Il faut dire qu’il s’agit quand même d’un auteur exceptionnel qui a boosté le marché du roman depuis une dizaine d’année.

    Le cadre est celui de l’île de la Réunion. Je dirai encore une île après la Corse dans « Le temps est assassin » ! Il est vrai que la présente œuvre était sans doute plus satisfaisante à la lecture.

    Il faut dire que c’est réalisé par le duo Fred Duval et Didier Cassegrain qui ont fait des merveilles sur le fameux « Nymphéas noirs ». Ceci explique sans doute cela.

    Bien entendu, les apparences sont souvent trompeuses et l’auteur élabore un plan assez machiavélique pour justifier plein de détails qui mis bout à bout sont forcément incohérents. Encore une fois, il s’agit d’expliquer des meurtres à la pelle qui s’accumulent au détour du séjour touristique d’une famille dans un hôtel de l’île notamment dans la station balnéaire de Saint-Gilles.

    En effet, le mari de la disparue demeure le coupable idéal surtout au vu d’indices et de témoignages accablants. Il prend la fuite avec sa fille de 6 ans. On visitera par la même occasion le volcan et autres lieux mythiques de cette île dans une course poursuite avec la police assez haletante.

    Un mot sur le dessin pour dire qu’il est absolument magnifique et qu’il met très bien en valeur les décors de cette île paradisiaque qui se transforme parfois en fosse à requins (25 attaques de requin en 10 ans, 11 morts, 7 blessés graves).

    En effet, on peut dire que l’île en elle-même joue un rôle essentiel loin de la carte postale traditionnelle. En même temps, l’auteur se sert véritablement de tout ce qui fait l’identité de ce territoire jusqu’au contexte socio-économique. C’est une véritable immersion et c’est tout à fait appréciable.

    Un beau polar capable de captiver son lecteur et qui ne déçoit pas sur la fin, comme beaucoup d'histoire de ce genre. Bref, je dirai que c’est une adaptation plutôt réussie d’une intrigue ficelée avec un dénouement assez inattendu.

    Erik67 Le 19/09/2023 à 09:41:19

    Voilà une histoire maritime assez fascinante racontée par un bien étrange voyageur qui l'a échangé contre un repas dans une taverne. Les clients de l'auberge sont en haleine et nous aussi !

    A noter une couverture assez trompeuse sur la marchandise. On croirait à une BD destinée à la jeunesse mais cela sera assez sombre et sanglant et plutôt convenable à un public de jeune adulte en recherche de frissons. Parfois, les dessins enfantins cachent des réalités bien plus mâtures.

    J'ai bien aimé l'entrée en la matière qui donne véritablement envie de suivre ce récit assez mystérieux mais qui trouvera une explication bien logique. On pourra même être assez berné par ce scénario qui va littéralement nous mener en bateau et c'est bien le cas de le dire !

    Le dessin réaliste et expressif est franchement une belle réussite dans le raffinement qui donne envie de découvrir chaque page. Une mention spéciale pour la colorisation qui donne un sublime aspect aux planches avec parfois un aspect assez fantomatique. A noter qu'on retrouve la dessinatrice italienne de « Lady Doll » à savoir Béatrice Penco Sechi avec toujours son inspiration à la Tim Burton.

    On prend vraiment du plaisir à suivre ce conte où la qualité est au rendez-vous. Cette BD est un véritable coup de cœur. Bref, une aventure maritime qu'on ne sera pas près d'oublier. A lire avec, comme fond sonore, la bande originale de « Pirates des Caraïbes » !

    Erik67 Le 18/09/2023 à 07:39:34

    Les montagnes suisses n’auront plus de secret pour vous suite à cette lecture tirée d’une œuvre du poète helvétique Charles Ferdinand Ramuz.

    Ce n’est pas la première fois que j’essaye d’aborder des BD adaptées de ces lectures d’un autre siècle. Certes, il y a la poésie qu’on peut ressentir à travers ces pages et ce récit au cœur des Alpes. Cependant, je n’avais jamais trop accroché à cause sans doute d’une narration pesante qui enlève toute la substance ainsi que le plaisir de lecture.

    Néanmoins, dans le cas présent, cela passe car il y a une histoire toute simple : celle d’un berger fraîchement marié qui se languit de son amour mais qui a le devoir d’accomplir son travail avec son collègue. La valeur travail prime. Comme dit, c’est d’un autre siècle et pas dans l’air du temps. Pour le modernisme de l’approche, il faudra repasser.

    Le point d’orgue de ce récit sera quand la montagne s’écroule sur tout un pâturage où se situe notre jeune berger. La jeune fille enceinte prendra alors quelques risques pour retrouver son bien-aimé. Le modernisme doit sans doute se situer dans le fait qu’un personnage féminin semble prendre sa destinée en main en étant courageuse.

    Franchement, au niveau du scénario, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Et si on se tourne du côté du dessin, les couleurs sépias apparaissent assez ternes dans un genre de graphisme crayonné et minimaliste. La montagne n’est franchement pas mise à l’honneur. On a vu mieux même dans les mangas.

    Je suis désolé de l’exprimer ainsi mais je ne conseillerais pas forcément ce titre à la lecture à des lecteurs débutants.