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Nous voilà dans les coulisses de la politique avec un homme qui est chargé de sa campagne électorale et qui le suit depuis de nombreuses années, un peu tapis dans l'ombre comme l'indique le titre.
Je ne le savais pas mais l'auteur qui se cache derrière cette BD n'est autre que notre ancien Premier Ministre sous la première mandature Macron à savoir Edouard-Philippe qui se positionne d'ailleurs comme le futur successeur de l'Elysée. J'avais été étonné qu'il laisse un petit mot dans la préface et cela m'a interrogé à aller plus loin. Oui, c'est bien lui l'auteur !!!
On peut décemment dire que c'est écrit par un homme politique qui connaît bien son sujet. En même temps, c'est un roman politique à savoir des faits purement imaginaires. Cependant, il y a toujours une part de vérité et situations vécues dans ce type de récit et on le ressent bien.
En effet, il s'agit d'une élection primaire de parti qui a été truquée et qui désigne un candidat favori pour gagner l'élection suprême. Les enjeux sont importants surtout si la primaire révèle une fraude importante car cela s'est joué à quelques voix près.
J'ai adoré cette BD car elle décrit à merveille le fonctionnement en coulisse du monde politique et de ses rapports avec la presse. On se rend compte également que les véritables ennemis ne se situent pas dans les partis concurrents mais dans son propre camp avec des ambitions tout aussi légitimes. Bref, le vrai panier de crabes !
Je recommanderai la lecture à ceux qui s’intéressent un peu à la vie politique et au fonctionnement d'une primaire à l'élection présidentielle. A noter que le dernier qui a été élu s'est bien passé de ce genre d'exercice...
Le jeune Hiro Hito devient régent du Japon lors de son retour du long voyage en Europe qui a duré plusieurs mois. A son retour, de multiples difficultés l'attendent.
Il est vrai que l'entourage est figé dans ses habitudes pour perpétuer la tradition ancestrale de ce pays. Lui qui a vécu tant de choses nouvelles en occident voudrait emporter une part pour redonner du souffle à son pays.
Il y a tout d'abord son frère ne rêvant que d'expansion et de grandeur pour son pays dont il va falloir calmer les ardeurs. Il y a surtout un père, l'empereur Taisho Tenno, totalement affaiblit par une maladie cérébrale et qui s'enfonce un peu plus chaque jour. On sait que son règne a été marqué par un renforcement de l'impérialisme et une politique intérieure plutôt libérale.
Son Premier Ministre Takashi Hara va être assassiné bêtement par un ouvrier du peuple n'ayant rien compris des enjeux. Ce tome va tourner d'ailleurs autour de cette tragédie qui a marqué le Japon car après lui, cela ne sera plus jamais la même chose. Le Japon va même se tourner vers cette volonté impérialiste et expansionniste.
Le tome se termine par le terrible tremblement de terre survenu en septembre 1923 qui affecta tout le Kanto (magnitude 7,9 !). 400.000 morts environ qui sont estimés et surtout des incendies destructeurs et incontrôlés à Tokyo.
Bref, c'est une histoire bien mouvementée qui touche la régence de Hiro Hito qui va devenir l'un des personnages majeurs de la Seconde Guerre Mondiale au même titre que Mussolini ou Hitler puisqu'il sera l'un des dirigeants de l'Axe !
Oui, c'est intéressant de savoir comment il a pu en arriver là. Il est incontestable qu’il a eu une responsabilité dans les activités militaires de son pays. On sait que malgré tout, les américains vont le maintenir dans un rôle qui sera alors purement symbolique à la tête de ce grand pays.
Le jeune prince Hiro Hito qui va bientôt devenir Empereur du Japon à une époque assez trouble va entreprendre un long voyage en Europe avec son bateau afin de découvrir la culture occidentale qui l'inspire.
Hiro est âgé d'à peine 20 ans. C'est comme le début d'une nouvelle vie fait de rencontres qui vont le marquer comme celle avec le roi d'Angleterre Georges V qui venait d'affronter la terrible Première Guerre Mondiale laissant beaucoup de trace de souffrance et de désolation. On se dit que c'est dommage, à ce stade-là, qu'Hiro Hito n'a pas pu empêcher son pays de commettre la folie expansionniste ayant conduit à l'apocalypse de la guerre nucléaire. On l'avait pourtant prévenu !
Il y a également la rencontre avec l'Ecosse où il va manifestement découvrir la joie, le bonheur et un peu de liberté. La personnalité du Duc d'Atholl, résident du château de Blair, va beaucoup lui plaire au point qu'il le considère comme un exemple. Il va même l'initier à la pêche.
C'est surtout le contact avec le peuple qu'il recherche par-dessus tout à travers l'exemple de la royauté anglaise ou de sa noblesse. L'un de ses caprices sera d'aller dans le métro parisien totalement incognito. Encore faut-il acheter un ticket ! L'épisode sera assez marrant.
Il faut également préciser que le Japon de 1921 était dirigé par un Premier Ministre Takashi Hara n'étant pas vraiment acquis à la cause militariste. Il voulait tout concentrer sur l'économie. Il avait également le courage de tenir tête à l'impératrice qui gouvernait réellement le Japon, son mari l'empereur étant totalement malade au point d'avoir perdu l'esprit. On se croirait vraiment dans « la Reine Charlotte » pour ceux qui connaissent la saga des Bridgetown.
C'est toujours aussi agréablement précis au niveau du graphisme. La lecture est ainsi facilitée par une belle mise en image qui laisse respirer le récit.
On en apprend beaucoup plus davantage sur l'évolution de ce singulier personnage ayant marqué l'Histoire du XXème siècle de l'autre côté du Pacifique. Il faut savoir qu'il survivra à la Seconde Guerre Mondiale pour avoir l'un des règnes les plus long de l'histoire de son pays.
Ce récit se passant en Chine actuelle mêle trois intrigues distinctes, la principale étant une enquête de police sur de mystérieux meurtres menés par la résurgence d'une ancienne triade. Il y a également cette école de mutants qui garde des enfants aux pouvoirs assez étonnants et pour finir une petite fille de milliardaire qui fait un peu de mécanique robotique dans le genre « Iron Man ». Voilà pour résumer brièvement.
Il est vrai que dans ce premier volume, on ne voit pas encore tout à fait le lien qui relis ces 3 scénarios distinct mais on sait que cela va arriver dans le second tome qui clos l'aventure.
C'est quand même assez classique dans le fond. Cependant, le traitement est plutôt efficace et dynamique pour faire en sorte que le lecteur ne s'ennuie pas une seconde. Bref, il y a tout un savoir-faire des auteurs qui est à l’œuvre.
A noter un dessin assez aéré qui est confié à un novice en la matière qui remercie d'ailleurs ses mentors à la manière de « Star Wars » dans la préface.
En conclusion, un diptyque assez sympathique qui mêle plusieurs références actuelles pour nous proposer du divertissement sans aucune prétention.
Nous allons suivre le destin d'une jeune danseur berlinois épris de comédie musicale à la fin des années 50. Il faut dire que l'Allemagne se relève de la Seconde Guerre Mondiale.
Uli a 19 ans et rêve de partir au loin en Amérique car dans son école de danse moderne, il est plutôt moqué par ses camarades et son professeur à cause de son agitation alors qu'il est à la recherche d'un peu plus de rythme.
A Berlin, il rencontre Anthony, un jeune danseur afro-américain. Ce dernier suggère à Uli de venir tenter sa chance à Broadway ce qu'il va faire. On se rend compte que son installation aux Etats-Unis ne sera pas simple pour se faire accepter.
On apprendra que cet album a été conçu, écrit et dessiné dans 6 villes, 5 pays et 3 continents différents par son auteur Laurane Mazars comme pour souligner un caractère assez universaliste. Il faut dire qu'on baigne dans une culture qui dépasse les pays.
Cet album reste sur le fond assez superficiel car on passera outre les débats de fond sur les formes de danse. Il manque incontestablement d'un peu de rigueur dans le scénario qui laisse son récit un peu divaguer entre deux pas de danse.
Le dessin est l'un des gros points forts car la colorisation apportera cette touche de dynamisme avec des mouvements de corps omniprésents.
En conclusion, un roman graphique sur la danse, un peu différent de ce qu'on a pu déjà lire sur le sujet et qui apporte une pierre nouvelle à l'édifice. C'est également une œuvre iconoclaste qui peut paraître difficile à décrypter. A noter pour être complet qu'il a reçu le prix révélation à Angoulême en 2021.
C'est vrai que voir sa maison brûlée totalement quand on est une petite fille, cela marque forcément. Le plus grave est de voir sa mère sombrer dans la désespérance au point de devenir totalement amnésique. La cause de tout cela ? Une amie de sa mère, très jalouse, qui va tout lui prendre par la suite : maison et mari compris.
Bien des années après, notre héroïne qui était gamine au moment des faits, est bien décidée à se venger afin que sa mère puisse retrouver non seulement la mémoire mais sa vie. Il s'agit bien d'une histoire de vengeance assez élaborée qui se poursuivra sur 8 tomes. Nous voilà prévenus !
Le pire est que dans ce climat assez malsain, on prend fait et cause pour notre héroïne tant la rivale est perfide et méchante. Elle réussit à se faire embaucher comme femme de ménage dans la demeure de cette matriarche intrigante.
Il est vrai que le récit ne dévoile pas toute ses cartes au premier abord et qu'il y aura des rebondissements assez intéressants qui vont corser les choses dans ce plan assez machiavélique. La tension va monter assez progressivement pour nous tenir en haleine. C'est vraiment bien construit au niveau du scénario.
Par ailleurs, j'ai bien aimé le graphisme au trait assez féminin qui donne de l'élégance et qui permet un bon confort de lecture.
Bref, c'est un titre qui va plaire surtout aux femmes désireuses de se venger entre jalousie et petits secrets. Manipulation dans un climat d'affrontement psychologique seront au rendez-vous pour faire des étincelles !
J'adore les Elfes depuis le fameux « Seigneur des anneaux » d'un certain Tolkien. Cependant, en l'espèce, on va découvrir une elfe découvrant sa sexualité dans un mélange de fantasy et d'érotisme façon seigneur des annales. C'est évidemment un album réservé exclusivement aux adultes.
Oui, je lis vraiment tout dans la bande dessinée et cela comprend parfois des lectures un peu plus coquines et mâtures. C'est ainsi et il faudra me pardonner. Du même auteur, Chéri (c'est comme ça qui s'appelle), j'avais d'ailleurs lu « La sève » que j'avais d'ailleurs avisé. Le suc est dans la même veine. C'était sans doute pour nous mettre en appétit !
Bon, on va voir une succession de fées qui batifolent au rythme de la nature et de ses bienfaits. On navigue dans le fantasme le plus absolue mais de manière tout à fait élégante pour ne pas dire gracieuse.
L'auteur développe une thématique qui lui est propre afin de créer ce nouvel univers. A noter qu'il n'y aura absolument aucun dialogue car nous sommes dans la BD totalement muette mais avec une couverture particulièrement soignée et un papier qui demeure de qualité.
J'ai beaucoup aimé le dessin qui resplendit la sensualité ainsi qu'un aspect presque onirique sur ce récit. Je trouve également que cet album n'est point vulgaire malgré des scènes de sexe assez explicite car il s'inscrit dans une démarche originale et artistique.
Je ne savais pas que la Camorra dont il est question est une organisation mafieuse qui sévit à Naples. C'est vrai qu'on le déduit par la suite mais cela aurait été bienveillant de le préciser. Je ne suis pas un expert en organisation criminelle.
Le pitch est celui de justicier masqué qui se prennent pour la police et qui vont faire justice eux-mêmes pour débarrasser Naples de cette pieuvre infecte qui terrorise et extorque les bons commerçants de la cité.
Ces super-héros le feront avec un certain style pour s'adapter à l'Italie et en utilisant les codes de la comedia dell'arte. Ainsi, on aura droit à Colombine, Sarrasin ou encore Polichinelle, le chef de la bande masquée.
J'ai bien aimé le dessin assez dynamique qui fait dans le semi-réalisme malgré des visages anguleux. Par contre, le scénario m'a paru assez décousu par moment. On ara ainsi un peu de mal à comprendre la fin et notamment le rôle du maire de Naples qui portait lui aussi un autre masque à sa manière.
Cela joue à sauver le monde mais ce n'est même pas capable de souhaiter un joyeux anniversaire à son fils quand le moment se présente ou tout simplement avoir une relation normale avec son épouse aimante. Il est vrai que le héros principal ne donne pas vraiment envie de s'attacher à lui. Du coup, on aura moins tendance à trembler avec lui lorsqu'il sera confronté au danger de la mafia.
On sera assez loin de Watchmen malgré un côté assumé de référence. C'est sans doute la spécificité italienne pour s'inscrire dans le local du milieu napolitain. C'est à découvrir pour cela.
Il faut d'abord savoir que Léo est une femme contrairement à ce qu'on pourrait penser. En fait, il s'agit d'un diminutif du prénom désuet Léocadie. Elle a vécu une histoire d'amour avec un jeune allemand du côté de Bordeaux durant les années d'Occupation et notamment en 1943 peu avant la reconquête du territoire par les armées alliées.
On apprendra à la fin du premier chapitre la destinée assez cruelle de ce jeune soldat allemand qui ne survivra pas au front russe peu après son départ de la région de Léo. Il y a tout de suite une grande émotion que l'on ressent à travers cette femme qui était sans nouvelles de lui depuis près de 20 ans et qui reçoit par hasard la visite de l'un de ses camarades.
On va être replongé dans le passé assez tumultueux de cette femme qui n'a pas forcément collaboré avec l'ennemi bien au contraire. On sait qu'à la fin de la guerre toutes les femmes ayant couché avec un allemand ont été tondu par une populace en furie, un épisode peu glorieux de l'histoire de notre pays.
La fin est très belle mais il manque cette dimension dramatique situé au début. C'est une histoire triste mais qui a touché certainement de nombreuses grand-mère. Moi, je dis que l'amour n'a pas de frontière même en temps de guerre. Encore faut-il le comprendre et l'accepter.
Au final, un récit assez touchant qui est remarquablement bien construit au niveau graphique avec ses pages intercalaires avec des bouts de photos. Certes, on récupérera Léo en petits morceaux mais elle arrivera à se reconstruire !
La préface signée par Médiapart nous rappelle une évidence : Macron n'auront jamais été élu président de la république en 2017 s'il n'y avait pas eu l'affaire Fillon. Dès lors, cet homme que personne ne connaissait vraiment 3 ans auparavant est venu au pouvoir avec l'idée de renouveler la classe politique en la dotant d'une certaine éthique.
Beaucoup y ont cru à cette République irréprochable puisqu'il a été élu. Certes, le président Hollande s'était désisté et Marine Le Pen est parvenue au second tour de l'élection présidentielle. Dès lors, les dés étaient jetés.
Alors, la question est de savoir si les dirigeants responsables ont bien été irréprochables comme il l'affirmait dans son projet politique de la campagne. Il a indiqué que ces dirigeants devaient rendre des comptes et que la justice ferait alors son travail.
Or, les exemples d'hommes dans l'entourage du président ont tous été blanchi par la justice qui a indiqué qu'il n'y avait rien à voir. La Justice a parlé et il convient de ne pas la remettre en cause. Certes, mais on a quand même l'impression qu'il y a deux sortes de justice : implacable avec le citoyen lambda et laxiste avec les hommes politiques qui sont au pouvoir.
Les exemples qui seront cités dans les différents chapitres vont concerner tout d'abord François de Ruby qui a été le Président de l'assemblée nationale sous l'étiquette MODEM après avoir été chez les verts puis la gauche. Il a eu la main plutôt lourde sur les dépenses en menant une véritable vie de château dans l'exercice de ses fonctions. Bref, pas aussi irréprochable que cela même s'il a déclaré qu'il n'aimait pas le homard. On te croît !
Il n'empêche que malgré ces affaires qui l'ont éclaboussé, les français l'ont voté comme député en lot de consolation. A croire qu'on aime bien ce genre de personnage qui se servent dans les caisses de l'Etat avec l'argent de nos impôts. Après tout, on a les hommes politiques que l'on mérite !
On va faire également la connaissance du secrétaire général de l'Elysée, le brave Alexis Koehler, qui visiblement était dirigeant d'une société de croisière ce qui ne l'a pas empêché de favoriser les intérêts de cette compagnie lorsqu'il était en exercice du pouvoir dans l'ombre du Ministre de l'économie de l'époque à savoir Emmanuel Macron, ce qui constitue quand même un conflit d'intérêt. L'enquête a été classé sans suite mais une instruction est en cours pour une nouvelle plainte. Bref, ce n'est pas fini et on se dit qu'il n'y a pas de fumée sans feu.
On passera sur le cas d'Alexandre Benalla qui était dans la garde rapproché du président Macron et qui jouait les faux policiers lors de manifestation en tapant sur un couple. Lui, il a été condamné à 3 ans de prison dont 2 avec sursis mais c'est presque une série à rebondissement. Son affaire est la plus connue du grand public et je ne vais pas m'étaler.
Le cas du Ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, qui règle ses comptes avec les magistrats est intéressant à suivre car on se rend compte que ce n'est pas vraiment très éthique surtout pour un homme dans cette fonction. Il a quand même été mis en examen pour prise illégale d'intérêt. Encore une situation de conflits d'intérêts !
Enfin, on terminera par le ministre le plus en vue du gouvernement à savoir Gérard Darmanin qui a fait l'objet de deux plaintes pour viol et harcèlement sexuels émanant de femmes dans le besoin. Le Ministre de l'intérieur devait promouvoir le combat de Macron contre la violence faite aux femmes. Bref, cela ne fait pas bonne figure dans ce contexte. Bien entendu, les deux femmes ont été poursuivi pour diffamation alors que les preuves d'enregistrement de SMS étaient assez manifestes et explicites. Quand on contrôle l'appareil d'Etat, c'est plutôt facile...
Alors, oui, c'est plutôt une enquête à charge mais qui repose sur des faits et des hommes politiques qui n'ont pas été irréprochables, loin s'en faut ! J'observe que le Président Macron est épargné dans tout cela comme s'il avait mal choisi son entourage. Après tout, d'autres présidents de la république ont bien été condamné par la Justice pour des faits pénalement répréhensibles. La justice et les médias sont alors accusés de partialité pour détruire l'honorable carrière politique d'un homme qui se donne pour le pays.
Après une telle lecture, on peut être que dégoutté du monde politique qui ne tient jamais ses promesses une fois parvenu au pouvoir. Cela continuera encore et encore. Il n'y aura jamais un responsable plus blanc qu'un autre. Même l'irréprochable président Hollande s'était entouré d'un Jérôme Cahuzac qui souhaitait lutter contre la corruption et le blanchiment d'argent. On s'en souvient encore.
Alors tous pourri ? Dire cela revient à être comparé à un pilier de comptoir dans un bar miteux. On va alors dire que ce sont de mauvais DRH qui ne prenne pas forcément les bons candidats. Et puis, comme dit, les français suivent et pardonnent vite les écarts...
Que se passerait-il si on se remettait à penser à son premier vrai amour plus de 17 ans après, une fois qu'on a refait sa vie et qu'on a une magnifique épouse avec 2 enfants ?
C'est le pitch de départ pour nous indiquer que la passion amoureuse est plus forte que tout. Le désir peut conduire à l'anéantissement de tout ce qu'on avait construit patiemment. Oui, le risque est bien de tout perdre. La question qui se pose alors : est-ce que cela en vaut le coup ?
C'est vrai que la plus belle phrase d'amour est dite dans le silence d'un regard. C'est beau mais cela consume à l'intérieur. On ne peut plus refaire le passé car il est ce qu'il est. Un homme, notre héros du jour Antoine, va essayer d'aller contre vent et marée pour retrouver sa dulcinée Domi et vice-versa car nous aurions droit aux deux points de vue dans cette BD fort bien construite.
Evidemment, le thème me parle et cette lecture a trouvé une raisonnante encore plus forte au point que je lui attribue aisément les 5 étoiles. Cela m'a touché en plein cœur. Inutile d'indiquer qu'on n'est pas dans une histoire à l'eau de rose. Il y a une véritable consistance des sentiments et des questionnements parfaitement légitimes.
Le dessin notamment des corps est tout juste magnifique avec un côté très sensuel que l'on ressent aisément. La colorisation rend la lecture encore plus agréable. Il y a un vrai souci du détail dans les décors. Bref, graphiquement, on voit la patte d'un certain Enrico Marini qui a influencé la dessinatrice Sarah Con Hache qui la remercie pour ses précieux conseils dans la préface.
En conclusion, un roman graphique à découvrir ce qui ne sera pas simple car en rupture de stock un peu partout. Je l'ai acquis par import en provenance de l'étranger. Voilà pour la petite histoire. Laissez-vous emporter par l'intensité de cette belle histoire d'amour !
C'est la première fois que j'aime vraiment une œuvre de Georges Sand et c'est sans doute grâce à cette lecture de BD qui reprend à merveille l'adaptation du célèbre roman.
On commence avec une scène introductive qui nous montre l'auteure qui a été obligé de se travestir en homme afin de pouvoir publier plus facilement dans une société résolument machiste. Le point de vue est hautement féministe dans une étude de mœurs résolument intéressante.
On va en effet suivre le parcours une jeune métisse ayant épousé un richissime bourgeois de la haute société. Elle n'aime pas vraiment son mari. Elle a un cousin assez bienveillant qui prend soin d'elle. Mais il y a surtout une rencontre avec un jeune coq également bourgeois qui va lui faire chavirer son pauvre cœur.
Bref, elle va apprendre de la vie et de ces illusions en amour. La question qu'on se pose depuis le début était de savoir si c'était comme une retranscription de la vie de la célèbre Georges Sand.
J'ai bien aimé la conclusion où on revoit l'autrice mais en plus âgée en compagnie de l'homme de sa vie.
Cette Indiana n'a rien d'une Jones mais elle vous surprendra quand même !
Il y a des cris qui sont parfois insupportables. En l'occurence, il s'agit du hurlement d'un patient malade dans un hôpital psychiatrique. Il faut dire que le patient qui est mort de terreur était un cobaye pour d'étranges expériences survenus bien des années plus tôt.
Une inspectrice de police norvégienne va mener l'enquête dans ce milieu un peu sordide. Elle va faire la rencontre d'un journaliste veuf pour démêler les ficelles de cette ténébreuse affaire où les meurtres commencent sérieusement à s'accumuler pour faire taire la vérité.
Je n'aime généralement pas quand cela devient alambiqué mais en l'espèce, j'ai vraiment été emporté par le tourbillon de cette affaire aux multiples ressorts car c'est assez bien construit dans le scénario. On est dans le genre du polar scandinave qui ne nous est pas inconnu depuis le succès de Millénium. Ils sont quand même passés expert en la matière.
C'est sans doute une étrange coïncidence mais le Cri est également une œuvre expressionniste de l'artiste norvégien Edvard Munch. Cela symbolise l'homme moderne emporté par une crise d'angoisse existentielle. La comparaison s'arrêtera là.
Bref, les amateurs du genre vont beaucoup aimés. Certes, cela demeure assez classique dans le concept mais c'est quand même suffisamment bien construit pour nous tenir en haleine jusqu'au bout. C'est ce qui compte, non ?
Le postulat de ce comics est assez intéressant puisqu'il part sur le concept suivant : que se passerait-il, si d'un coup, 8 milliards d'êtres humains qui peuplent la Terre avaient la possibilité d'émettre un seul vœu ? Est-ce que se serait une bonne chose pour la planète ? On va très vite avoir la réponse !
A-t-on affaire à une BD un peu loufoque ? N'empêche qu'Amazon Studio a acquis les droits pour transposer le synopsis de cette BD sur sa plateforme en ligne afin de lancer une nouvelle franchise.
Chaque individu a droit à son génie, et chaque génie exauce un souhait unique. On ne peut s'empêcher de se mettre à la place d'un de ses habitants de la Terre pour voir ce qu'on aurait fait à leur place. Faire revenir un proche disparu ou un célèbre artiste, faire tomber amoureux, acquérir de la puissance et de l'argent, vaincre le cancer et vivre éternellement ? C'est vrai que ce comics nous interroge réellement sur nos désirs les plus profonds pour trouver le bonheur.
Evidemment, la solution la plus intelligente est tenue par un tenancier de bar qui va protéger les lieux et ses occupants de ces vœux qui peuvent s'avérer assez destructeur dans leur individualisme. Cela devient le dernier refuge à une folie toute collective. Cependant, au cours de la lecture, on s'apercevra qu'il existe d'autres oasis mais ce n'est pas pour autant des havres de paix.
Il est vrai que l'intrigue est si prenante qu'on va vite être happé dans une lecture assez conséquente qui regroupe les différents récits du destin des uns et des autres. J'ai rarement vu depuis bien longtemps un comics aussi ambitieux, aussi profond sous des allures pourtant légères.
Je relève quelques incohérences au niveau du récit. Les « rémanents » sont censés disparaître dès que la personne qui les a appelé à revenir en vie lors d'un vœu meurt. Or, Ernest Hemingway et Dorothy Parker ont été appelé en même temps par la même personne mais ils vont disparaître non de façon commune et simultanée mais différenciée dans le temps ce qui n'est pas très logique. De même, on verra un chanteur mort ressuscité alors que l'appelant est tout de suite décédé d'une crise cardiaque en le voyant.
Mais bon, ceci dit, on ne peut que souligner un scénario fort intéressant qui déploie tout son potentiel. A noter également que la dernière production Disney intitulé « Wish » sur un même thème de vœux collectifs n'a pas eu le succès escompté. Ce comics parvient à nous entraîner grâce à une certaine originalité et mise en scène en suivant plusieurs parcours de vie.
Un mot quand même sur le desin pour dire que certaines illustrations sont vraiment superbes pour décrire un monde apocalyptique et déchanté. Une bonne colorisation sans excès vient compléter l'ensemble pour rendre la lecture assez agréable.
Quand je n'aime pas, je le dis haut et fort (voir mes deux derniers avis). Mais quand j'aime, c'est également le cas et c'est sincère. Mon objectif n'est pas de faire plaisir mais de faire découvrir quand cela en vaut la peine. Nul doute que ce titre représente une véritable petite révolution dans le comics.
Parfois, la lecture d'une BD peut être un véritable supplice pour moi qui suit habitué à tous les genres puisque rien ne m'arrête. Là, je dois avouer que c'est comme une supplication faisant suite à une longue agonie. Pour moi, cette lecture peut être apparenté à un vrai calvaire. C'est ainsi.
Pour résumé, les dialogues sont totalement inintéressants. C'est assez confus puisque cela part dans tous les sens sous prétexte de psychologie recherché et subtil. Les différents personnages n’ont aucun charisme et aucune personnalité. On ne ressent rien pour eux. Un mot me vient à l'esprit : rébarbatif.
Par ailleurs, le rendu graphique dans cette œuvre assez dense est pour le moins insipide. C'est sans doute la faute à un manque de couleur varié et au trait un peu délavé. Le minimalisme sera de rigueur sur 270 pages !
Je ressors rarement d’une lecture avec une telle impression d’avoir perdu mon temps. Ne gâchez surtout pas votre argent à l'acquérir. Mieux vaut y jeter un coup d’œil avant. Je suis également votre serviteur et votre hôte pour vous déconseiller des lectures qui ne vous méritent pas.
Allez, à la rigueur, je peux le recommander aux amateurs d’essais graphiques psychédéliques et d’histoires oniriques complètement barges. D'ailleurs, ce titre figure dans la sélection d'Angoulême 2024 sans doute afin de promouvoir une BD plus élitiste et incompréhensible au grand public. Ma note traduit mon plaisir lecture.
Parfois, on semble être attiré par un titre et une couverture assez alléchante. Mais une fois qu'on goûte, cela agit comme un répulsif. L'habit ne fait pas le moine.
The Gamer est un manga qui présente bien des défauts comme un manque d'épaisseur ou de finesse. On s'introduit dans les pensées assez basique d'un lycéen qui a le don de voir la vie à travers un jeu vidéo où il faudrait combattre des monstres et ne pas se faire éliminer avec une jauge et point et de vie.
L'objectif serait d'améliorer vos statistiques afin d'augmenter vos chances de survie. Elle n'est pas belle la vie dans ce monde de compétition ?
Cela aurait pu être le cas échéant une idée assez intéressante mais exploitée de manière plus subtile. Rien n'est véritablement captivant. L'auteur a sans doute voulu aller trop vite en pensant que les bases étaient acquises à savoir un public de jeunes adolescents habitués aux jeux vidéo et qui n'auraient alors aucun mal avec les codes.
Bref, ce tome risque de vous tomber des mains malgré ce qu'il avait d'attrayant comme par exemple une colorisation de chaque page ce qui est rare pour un manga. Pour approfondir sur ce point, même la colorisation reste tout à fait basique et manque cruellement de charme. Un mot me vient tout de suite à l'esprit : affreux. Je n’ai vraiment rien retenu de positif de cette fastidieuse lecture.
A noter que ce titre est comparé à l’excellent « Solo Leveling ». On croit rêver car ce titre ne lui arrive même pas à la cheville tant c'est mauvais aussi bien scénaristiquement que graphiquement. Je tiens à vous préciser, à toutes fins utiles, que je ne suis pas vraiment mauvaise langue mais parfois un peu réaliste.
Un avis certes dur mais qui reflète malheureusement le calvaire que fut ma lecture. Ce n'est vraiment pas le manga que j'aime. Il y a beaucoup mieux ! Certes, les amateurs du genre apprécieront sans doute cet album à sa juste valeur. Moi, je suis complètement passé à côté. Game over !
Il est vrai que ce manga à la française commence de manière assez étrange par un accident qui ne sera guère expliquée dans ce premier tome. Notre héros, un jeune homme qui se retrouve avec une jambe en moins, va faire ses études à Montréal en quittant la France et ses parents.
L'intégration dans l'université de journalisme ne sera pas chose aisée mais il va s'accrocher pour nouer une relation avec le jeune Anoki, descendant du peuple Algonquin.
Le titre veut dire détresse ou angoisse en français ce qui n'augure rien de bon pour la suite. Cependant, on se rend compte que c'est une lecture destinée à la jeunesse avec un côté assez positif dans l'acceptation de la différence et le fait de surmonter tous les obstacles. Il y a un côté assez bienveillant et bon enfant que l'on ressent malgré tout.
J'ai bien aimé ce graphisme qui rend les personnages plutôt attachants. Il y a de la rondeur et du dynamisme. Certes, la colorisation paraît un peu froide sous des airs informatiques.
Au final, j'ai bien aimé ce titre qui fait la part belle à la ville canadienne de Montréal en nous expliquant pas mal de choses dans les intermèdes entre les différents chapitres pour ne pas alourdir inutilement le propos autour de cette mystérieuse enquête autour d'un monstre tueur.
Dans la série première Thorgal, le cycle du pays Qâ était pour moi le sommet absolue de cette fantastique série qui m'a fait aimer la bande dessinée. Aussi, c'est avec un grand plaisir que je retrouve des années après, un tome qui se situe à la suite des aventures amérindiennes de Thorgal.
Sur le chemin du route en allant vers le Nord, un maléfice pousse Thorgal et sa famille vers le continent nord-américain non loin de la colonie viking sur l'île de Terre-Neuve. Notre héros sera pris malgré lui au milieu d'une guerre opposant deux peuplades. Il devra choisir de se battre afin de sauver une Alicia enceinte et blessée.
On retrouve pour ce tome le scénariste Fred Duval qui a officié sur des séries comme Travis par exemple. C'est assez loin de son univers habituel. Pour rappel, le principe est de choisir une équipe de différents auteurs sur chacun des tomes composant cette série dérivée. Cela donne le loisir à chaque auteur de composer son Thorgal en y apportant sa vision du personnage. Il est vrai que dès le premier tome, Robin Recht avait frappé très fort rendant évidemment la suite plus difficile pour les autres.
Un mot sur le dessin de Corentin Rouge pour dire qu'il faut dans la qualité dans un style réaliste qui lui va bien. Une mention spéciale sur la couverture pour dire qu'elle est l'une des meilleures de Thorgal que j'ai pu voir.
On va se rendre compte que parfois les guerres reposent sur pas grand chose pour séparer les peuples alors qu'il y aurait plus à gagner en faisant la paix. C'était sans compter sur la volonté des Dieux qui s'affrontent comme autant de religions à travers le monde. Comme le dira si justement la brave Aalicia : nos dieux n'ont rien à apporter de bon à ce nouveau monde.
Au final, j'ai adoré le scénario très bien construit ainsi que le graphisme qui magnifie les planches en rendant la lecture particulièrement agréable. On sent qu'on est quand même un cran au-dessus de la série-mère qui commence à patiner. C'est le meilleur de ce qu'un Thorgal peut nous offrir !
Retour sur les terres familiales en Ecosse pour la belle et intrigante Kathy Austin. Le domaine familial appartenant à la tante a brûlé laissant place à des ruines mais également la découverte d'un passage souterrain.
Notre héroïne va se rendre compte que cet incident est à mettre en relation avec des faits étranges qui se produisent dans la région et qui seraient sans doute d'origine extra-terrestres. Certes, la présence d'espions russes rend les choses un peu plus difficiles dans l'enquête que doit mener Kathy.
On va avoir droit à une dimension un peu plus personnelle concernant notre héroïne qui a vécu également sur ses terres dans le passé. On en découvre un peu plus sur son passé.
Certes, le schéma narratif semble se répéter sur cette nouvelle série des auteurs scénaristes Léo et Rodolphe mais c'est toujours d'une efficacité assez remarquable. Le récit flirte évidemment entre le fantastique et la science-fiction en brouillant parfois certaines pistes. Cependant, le clifhanger final ne laisse plus de place au doute.
Un mot sur le dessin de Bertrand Marchal qui met toujours en avant des décors bien choisis. Il n'oublie pas de mettre de l'expressivité dans ses personnages. C'est rondement bien mené car le rendu est une lecture agréable et aérée.
Cependant, on sent bien que c'est un tome de transition où l'enquête avance minutieusement et où il ne se passera pas grand chose. Certains dialogues m'ont un peu désarçonné par leur côté assez puéril. Et puis, il y a ce personnage qui réclame de la vodka en lieu et place d'un bon whisky écossais : un véritable sacrilège ! Mais bon, le divertissement reste tout de même de mise. A suivre par conséquent !
Nous retrouvons notre héroïne Navis dans une mission au-delà du champ de juridiction de Sillage. Malheureusement, cela vite tourner court pour elle. Pas le choix que de s'associer à une passagère à la triste réputation. Cependant, il ne faut jamais juger les gens à l'apparence mais à ce qu'ils font. Encore une fois, le thème récurrent de la tolérance revient.
J'ai toujours aimé cette série que j'achète régulièrement car elle est composée de cet univers qui fait la bonne science-fiction. On y rencontrera des robots et humanoïdes ainsi que des races extraterrestres totalement différentes et surtout une aventure cosmique à un rythme assez effréné.
Le dessin de Philippe Buchet est toujours aussi agréable pour suivre les récits de Sillage. Le trait net et précis concourt à la fluidité du scénario. On voit également qu'il y a un effort particulier pour les vaisseaux toujours plus beaux. Et surtout les expressions des visages ne sont jamais oubliées.
Certes, les tomes de cette série sont assez inégaux mais force est de constater qu'ils se révèlent meilleures depuis quelques tomes. Les adversaires de Sillage et de Navis sont les redoutables terroristes métamorphes guidés par les supra-humains qui ne craignent pas le sacrifice ultime pour arriver à leurs fins de destruction. Cela renvoie nécessairement à quelque chose que nous connaissons dans notre monde actuel.
Mais bon, encore une fois, il y aura une pirouette au dernier instant qui retournera la situation à l'avantage des gentils. Ce n'est pas la première fois que les auteurs utilisent ce procédé qui commence à faire dans la répétition.
Au final, on passe toujours un agréable moment de lecture car cette série propose du dépaysement et des aventures rythmées sur fond de réflexions politiques et sociétales.
Solo est l'une de ses rares séries où j'achète encore tous les tomes qui sortent même si c'est une série dérivée tant je suis époustouflé par sa qualité d'écriture et de dessin.
En fait, je ne m'attendais pas à la sortie de ce one-shot qui se situe dans l'univers imaginé par l'auteur Oscar Martin sur ce monde désolant et apocalyptique où des personnages anthropomorphique tentent désespérément de survivre ne serait-ce que pour s'alimenter.
En parlant de l'auteur, celui-ci réalise une magnifique préface en l'honneur de son dessinateur, un nouveau venu dans cet univers. Il fait l'éloge de l'élève qui a dépassé le maître en matière de dessin. J'avais hâte de voir cela. Je confirme qu'il est le digne successeur car son graphisme s'intègre à merveille avec cette saga. On retrouve par exemple le dynamisme des scènes d'action.
Pour le reste, on va suivre Lyra. Je ne m'en rappelais plus mais il s'agit en fait de la compagne de Solo qu'on voit notamment dans le tout premier tome. Son récit avec un jeune frère un peu déficient mentalement est vraiment très touchante. Je ne dévoilerais pas l'intrigue mais elle est bouleversante. De toute façon, un résumé au dos de l'album se terminait par cette phrase lourde de sens : « en sortir victorieux sera presque impossible ».
A noter que cette album est réellement un préquel qui fait admirablement le lien avec le tout premier tome de la série mère. C'est incroyablement bien pensé au niveau des différents liens. Cela s'insère par exemple très bien dans la chronologie des faits. Il y a des références avec l'intrigue de chemins tracés dans la diffusion du savoir qui permettrait de survivre plus facilement.
Pour moi, c'est l'un des meilleurs albums de cette saga qui m'a incroyablement marqué. Les fans vont être ravis. Les autres ont toujours la possibilité de découvrir...
Le célèbre film « Gladiator » réalisé en 2000 par Ridley Scott n'en finit pas de faire des adeptes. Voici en version BD « La voie du Glaive » qui va s’intéresser à deux frères gladiateurs qui montent en puissance dans la ville de Ravenne. Ce n'est pas encore Rome mais il n'y a qu'un pas à savoir franchir certaines épreuves pour être dans la sélection en partance pour la gloire.
C'est malheureusement sans compter sur certaines péripéties locales comme affronter le Légionnaire, non pas de la chanson de Serge Gainsbourg mais il s'agit d'un parrain local qui gère les bas-fonds à coup de force et d'intimidation. Nos deux frères vont se retrouver malgré eux dans une embrouille qui mes dépasse et il ne faut pas de témoin. Certes, mais les gladiateurs ne se laissent généralement pas faire !
J'ai aimé l'intelligence dans le discours notamment les deux frères qui sont si différents mais qui se complètent. Il y a comme une alchimie et une fusion rarement atteinte. J'ai aimé le schéma narratif qui va les laisser s'exprimer à tour de rôle. C'est assez audacieux dans la mise en scène pour dévoiler peu à peu une intensité surprenante des personnages procurant un certain souffle enthousiasmant.
Pour le reste, cela reste assez classique dans le déroulé sans trop grande surprise. Reste que le dessin est d'une efficacité remarquable avec ses couleurs lumineuses. Je ne cache pas que je suis un adepte de ce genre graphique qui rend les corps tellement beaux et les décors assez somptueux.
Bref, il nous faudra suivre la voie du glaive pour retrouver le parfum d'un sens épique assez rare de nos jours. Un péplum comme on les aime.
Voici une BD qui remet en cause tout ce qu'on avait appris de nos ancêtres les gaulois à commencer par Astérix qu'elle pointe du doigt pour ses nombreuses fautes qui sont véhiculés.
Ainsi, on apprend dans cette enquête gauloise que les menhirs, ce n'est pas eux car ils appartiennent plutôt à la préhistoire. Par ailleurs, ils ne vivaient pas dans des forêts abondantes qu'ils avaient plutôt massivement défrichées. En ce temps-là, les forêts occupaient moins d'espace que de nos jours, c'est dire ! On ne mangeait pas du sanglier car ils étaient considérés comme des êtres appartenant aux dieux. Bref, les gaulois n'ont pas échappé à la caricature.
Cette ouvrage est très intéressant car il déconstruit tout ce qu'on sait. Il offre une vision de l'histoire plutôt décapante assez loin des tentatives de récupération politique nationale ce qui n'est pas une mauvaise chose.
Jules César n'a pas conquis la Gaule mais il a été aidé par les Gaulois du sud favorable à la civilisation gréco-romaine et au commerce contre ceux du nord plutôt soucieux de leur indépendance. Bref, c'est plus compliqué qu'il n'y paraît au premier abord.
Par ailleurs, il ne faut pas croire que les gaulois sont nos ancêtres car ils ne sont pas les seuls car les romains et les germains sont également de la partie. Bref, il y a eu différent apport dans l'immigration. Oui, ce qui est intéressant, c'est l'idée de véhiculer une image différente du Gaulois !
J'ai franchement bien aimé car j'ai appris des tas de choses intéressantes que j'ignorais. Et surtout, j'ai désormais une autre idée de ce que fut la Gaule.
Le graphisme de cette série est absolument somptueux. Il y a une précision du trait et une élégance rarement égalé. Les paysages sont magnifiques et les personnages ont de grâce et de la beauté. Rien que pour le dessin de François Miville-Deschênes, cette série mérite le coup d’œil. Bravo à lui !
Le thème est celui de la guerre après une invasion du peuple Hittite sur des terres nomades en Asie centrale. 3 tribus avec leurs spécificités vont se réunir dans une alliance assez improbable afin de former une horde contre ces attaquants et ainsi pouvoir reconquérir leurs territoires. Il faut être uni pour vaincre l'ennemi.
Il y a des animaux tout à fait imaginaires qui sont mêlés à ce qu'on aurait pu considérer comme une BD faussement historique. Tout ce bestiaire sera habilement exploité à chaque bataille avec des images assez impressionnantes.
A noter également 5 sorciers atlantes, uniques rescapés de leur île ayant subi un cataclysme lié à une éruption volcanique. La magie va donner un peu de piment à ce récit guerrier centré essentiellement autour de batailles à mener.
Il est vrai que le récit se concentre surtout sur les Sarmates qui jouent un rôle non négligeable dans cette alliance qui menace de rompre à tout moment face aux difficultés diverses.
J'avais lu le premier tome en son temps mais j'ai vu qu'il y avait cette belle intégrale qui me permettait de lire les 4 tomes formant la série d'un seul coup sans attendre les années qui sépare généralement chaque tome.
J'ai juste un peu regretté la facilité scénaristique de la fin du dernier tome. S'il suffisait juste de tuer les dirigeants qui déclenchent les guerres, cela se saurait ! Poutine est par exemple encore en vie.
Au final, une belle épopée à lire qui concerne les peuples antiques d'Asie centrale qui sont souvent les oubliés de l'Histoire. Il n'y a pas que les égyptiens !
Les erreurs médicales suite à l'inversion de dossier à cause d’homonymie sont choses assez courantes dans la profession. Ainsi, un patient Martin Henry se voit annoncer une maladie du cœur en phase terminale alors qu'il se porte bien.
Ce dernier va en profiter pour faire un dernier voyage au Canada en compagnie de son épouse à qui il épargne la mauvaise nouvelle. Il a envie de voir les baleines qu'on montre aux touristes. Voilà les dés sont jetés pour une question de loi des probabilités.
Evidemment, le périple ne sera pas sans imprévue qui gâche parfois un peu la vie. Pour autant, nos personnages vont essayer d'évoluer dans la joie et la bonne humeur. C'est une BD comédie qui respire le feel-good presque dégoulinant mais avec ce qu'il faut de retenue.
Une loi de probabilité décrit le comportement aléatoire d'un phénomène dépendant du hasard. C'est vrai que le hasard fait parfois bien les choses. On ne peut pas toujours tenir compte de cette loi car les variables sont toujours aléatoires. Il faut aller au-delà des théories mathématiques et se laisser bercer par les aléas de la vie. C'est ce qu'il convient de retenir de cette lecture de BD.
C'est un western assez spécial qui semble mélanger deux genres bien distincts pour lui donner une couleur plutôt originale.
Il s'agit de suivre un bataillon de soldats nordistes de couleur pendant la guerre de Sécession en plein milieu d'un territoire peuplé d'indiens alliés au sudistes. On verra les tristes conditions de ces soldats qui se battent pour un idéal de liberté mais qui sont plutôt mal traités par le système malgré de beaux faits d'armes. On sait que la ségrégation raciale aux USA a été et reste encore un gros problème.
Alors que c'est déjà difficile pour eux d'évoluer dans un tel milieu hostile, voilà qu'on leur donne pour mission d'épauler un groupe de scientifiques de type archéologues qui souhaitent démontrer l'existence d'une trace de géants. On navigue alors dans le fantastique car de telles créatures n'ont jamais existé que dans les histoires qu'on raconte aux enfants pour leur faire peur.
Je dois décerner une mention spéciale pour le dessin qui est magnifiquement réalisé. On le voit déjà sur une très belle couverture assez évocative. Cela se confirme à l'intérieur avec de très beaux paysages et une précision du trait absolument parfaite. J'ai adoré car cela en met plein la vue.
C'est plutôt au niveau du récit qu'il y a des lacunes. On n'arrive pas à s'attacher aux personnages car aucun ne semble être le héros. C'est assez difficile d'avoir de l'empathie.
On sent que c'est juste un tome d'introduction car c'est à la fin que cela commence à être plus intéressant.
Je me suis également posé la question de savoir ce qu'était un néphélim. Visiblement, d'après la Bible, il s’agit d’une race de géants qui ont commis des actes d’une grande méchanceté. Leur grande taille et leur puissance venaient probablement du mélange d’ADN démoniaque à leurs gènes humains. On les voit comme des anges déchus.
Bon, c'est une série à suivre car elle s'annonce assez surprenante avec une qualité graphique au rendez-vous.
Pour moi, cette biographie n'est pas comme une autre. Cela concerne le créateur de Star Wars, le premier film que j'ai vu au cinéma avec mon père en étant enfant. J'ai grandi avec les différentes trilogies de cette saga intergalactique en étant devenu un grand fan. C'est sans aucun doute avec les deux trilogies du « Seigneur des Anneaux », mon univers cinématographique préféré.
Il n'y avait jamais eu, à mon humble connaissance, de biographie en BD de Georges Lucas. Voilà qui est chose faite sans son assentiment ce qui constitue une bonne chose pour rester tout à fait impartial. En plus, je vais y croiser d'emblée mon réalisateur préféré à savoir Steven Spielberg dès les premières pages qui va sympathiser avec ce génie qu'est Georges Lucas dès son plus jeune âge où il marquera les écoles de cinéma. Bref, après l'avoir emprunté pour voir ce que cela donnait, je l'ai directement commandé.
En effet, cette biographie est très bien construite et nous apprend des choses tout à fait incroyables sur les dessous de la création de Star Wars. On ne peut pas dire que ce fut une véritable partie de plaisir. Le jeune Georges Lucas (33 ans) a dû véritablement se battre pour s'imposer face aux studios qui le produisait.
Oui, je retiendrais que c'était une véritable guerre qu'il a fallu mener sur plusieurs fronts afin que puisse se réaliser l'un des plus grands succès de tous les temps qui fait encore couler beaucoup d'encre de nos jours. Star Wars est élevé au rang des films cultes et iconiques de toute une génération. Sa contribution au cinéma est immense.
Je n'avais guère de sympathie pour Georges Lucas que je trouvais un peu vénal mais je révise tout à fait mon jugement de valeur au vu des faits et de la version apportée qui explique beaucoup de choses sur son comportement par la suite. Sans doute, on aurait fait la même chose à sa place dans une sorte de revanche.
Je mets la note maximale car j'ai adoré surtout les différentes anecdotes de tournage dont certaines m'ont vraiment fait sourire. C'est vraiment du très bon boulot ! C'est une BD qui a satisfait pleinement mon attente car une incontestable réussite dans son genre de par sa crédibilité. Bravo à l'auteur !
Notre jeune héros René perd ses 7 frères et sœurs alors qu'il n'a que 7 ans. Il va vouloir prendre une revanche sur l'existence en menant 7 vies à vivre malgré les drames qui le touchent. Perdre des êtres chers de sa famille est incontestablement une épreuve très difficile qui laisse des traces psychologiques.
Il y aura le service militaire à accomplir au Maroc qui ne se passera pas aussi bien qu'espéré, puis le retour à la ferme familiale dans une existence assez pauvre dans une triste réalité.
Bref, on ne va pas s'ennuyer avec ce singulier personnage qui n'arrête pas d'aider les autres sans être toutefois un héros. Ce type ordinaire pourrait très bien être quelqu'un de notre entourage, le français moyen avec ses qualités entre attachement et sincérité et ses défauts entre faiblesse et fragilité.
Pour ma part, je ne connaissais pas le massif des Bauges en Savoie où se déroule ce récit principalement. C'est dans le contrefort des Alpes dans une région montagneuse difficile d'accès qui a rarement été conquises aux contraires des vallées environnantes. Ainsi, les allemands prendrons finalement possession que vers mi-1944 c'est à dire à la fin de la guerre.
On va suivre surtout sa relation particulière avec son amour de jeunesse qui n'a pas pu se concrétiser suite à des destins séparés. Parfois, il vaut mieux écouter son cœur. Mais bon, tout n'est pas perdu. René arrive à se relever à chaque fois malgré les épreuves.
L'auteur a choisi un découpage autour de ses 7 vies. En réalité, il n'y en a qu'une seule mais qui se décline en phase selon les âges et les épreuves traversées. La plus terrible sera sans doute celle de la guerre avec l'occupation allemande qui pourchassait les résistants dans ces endroits montagneux où se cachaient également des familles juives voulant échapper aux rafles menés par le gouvernement de Pétain.
C'est vrai que je n'ai pas tout de site compris cette histoire de croix en bois qui sont piétinés dans le cimeterre. Je ne pensais pas forcément à une malveillance humaine mais on aura droit au fin mot de l'histoire. Visiblement, la Seconde Guerre Mondiale a laissé des cicatrices douloureuses pour les familles de ces patelins.
J'ai également eu une confusion avec école qui est en fait le nom du village où s'est produite la terrible fusillade de représailles. On verra à la fin que beaucoup de choses sont reliés entre elles comme un puzzle mais qui ne s'assemble qu'à la toute fin. Je peux évidemment parler d'une véritable maîtrise dans le scénario.
A noter qu'il y aura également une réflexion assez intéressante sur le colonialisme, l'occupation, l'impérialisme mais également sur notre rapport avec les étrangers. C'est le genre de BD à lire mais tout en prenant le temps de la comprendre.
J'avais découvert l'auteur Charles Masson il y a bien longtemps en 2003 lors de la sortie de « Soupe froide » qui m'avait beaucoup plu dans un ton sobre et juste. Je dois également reconnaître que l'auteur a énormément progressé au niveau d'un graphisme devenu bien plus avenant.
Sept vies à vivre est incontestablement une bonne leçon de vie à nous donner !
On sent que cette BD est tirée d'un roman, de par sa construction narrative, qui n'est pas très adaptée à ce format. En effet, on va suivre tout d'abord une famille de pauvres bougres en chemin pour trouver du travail puis ensuite, on va surtout s'intéresser au parcours d'un moine qui va prendre du galon au sein de l'ordre ecclésiastique. J'avoue ne pas avoir aimé cette transition assez abrupte même s'il existe bien un lien de rencontre à un moment donné du voyage.
L'auteur du roman Ken Follett se confie dans la préface qu'il a mis des années à pouvoir vendre son projet de bâtisseurs de cathédrales qui n'intéressait guère les éditeurs dans les années 80. Quand il a fini par y arriver, cela a été le plus grand succès de sa carrière dont il se vante. Oui, parfois les idées originales pour l'époque finissent par payer.
Sinon, de manière générale, j'ai bien aimé même si on va se perdre dans des détails dans la seconde partie sur l'enjeu du pouvoir au sein de l’église anglicane qui commençait à se fracturer à cette époque assez trouble de l'histoire du royaume. Le contexte historique est assez bien développé de manière tout à fait crédible. Didier Alcante est de toute manière un très bon scénariste qui arrive à insuffler une dynamique à un ensemble parfois touffu.
Un mot sur le dessin de Steven Dupré pour dire qu'il est magnifique surtout dans la précision de ses décors. On a hâte de voir ce que cela donnera plus tard lorsque la construction de la cathédrale démarrera. On ne peut s'empêcher de penser à Notre-Dame qui a nécessité tant de labeurs pour un résultat hors norme. La beauté peut naître de la souffrance des hommes de basses conditions.
A noter également un bon travail au niveau de la colorisation réalisée par Jean-Paul Fernandez notamment dans la variation de ses couleurs contrastées. On sent toute la rigueur de l'hiver ainsi que la pauvreté qui campagne qui s'oppose au style de vie et de richesse des seigneurs fortunés à l'abri dans leurs châteaux.
Nous avons des personnages assez intéressants à suivre qui sont en phase avec cette époque du Moyen-Age. Nous allons suivre une épopée vers le pouvoir autour de la construction de ces cathédrales.
Bref, il va falloir attendre la suite car cela ne fait que de commencer sur une œuvre qui s'étale sur plusieurs tomes très riches. Certes, le côté interminable peut faire peur mais il y aura suffisamment de péripéties pour tenir le lecteur en haleine entre construction et destruction perpétuelle.
Cette grande saga se termine enfin avec de tome 26 pour le grand duel devant les officiers de l'ordre des gouttes de Dieu entre l'expérimenté Tomine et l'outsider Shizuku.
Lequel des deux frères ennemis va l'emporter ? Shizuku a choisi un bordeaux et Tomine un bourgogne. Le suspens est véritablement à son comble dans ce dernier tome.
On nous promets que ce long voyage en manga à travers le monde du vin s'achève sur des coups de théâtre. C'est effectivement le cas mais pas ce dont on aurait pu s'attendre. Jamais, je n'aurais pensé à une telle issue qui élève un peu plus ce manga sous ses allures bon enfant. C'est une curieuse voie qu'ont emprunté les auteurs. Evidemment, on ressent déjà beaucoup de nostalgie.
Les auteurs Tadashi Agi et Shu Okimoto ont quand même réalisé un travail de fond assez réaliste et crédible pour une véritable quête gourmande dans le monde de l’œnologie sur une période de 16 années tout de même. Ils ont rencontré beaucoup de grands crus. Derrière chaque bouteille, il y avait toujours le rêve d'un producteur ainsi que l'histoire d'une terre ancestrale.
A ce jour, cela constituera ma plus grande collection de mangas. Certes, j'aurais sans doute souhaité moins de tomes. Je ne m'aventurerais plus à l'avenir dans une série aussi longue que je ne serais pas certain de terminer de mon vivant sur Terre...
Au final, on retiendra que cette série vendu à plus d’1 million d’exemplaires a contribué sans aucun doute à l’ouverture sans pareille du vin européen sur le marché asiatique.
Cela m'a permis à titre personnel de connaître tout le potentiel sur les vins de façon assez ludique. Je peux affirmer que grâce à cette série, je ne néglige plus mes choix en matière de vins pour l'accorder à un bon repas.
Je vais rester un moment au carrefour parce que le croisement est le seul endroit qui existe. A travers cette citation qui donne le titre à cette BD, la thématique est celle de la transidentité.
Bon, pour résumer, il existe actuellement 3 genres humains :
Les filles d'un côté et les garçons de l'autre. C'est l'analyse classique et binaire de la société.
Il y a les femmes qui veulent devenir des hommes et les hommes qui deviennent des femmes. On appelle cela le transgenre. C'est désormais permis dans nos sociétés démocratiques. Une personne assignée homme ou femme à la naissance peut se faire opérer pour ressembler au genre auquel elle se sent appartenir.
Et puis, il y a la catégorie abordée dans cette BD et que je ne connaissais pas du tout à savoir les transgenre non-binaire c'est à dire ceux qui ne se sentent ni complètement garçon, ni complètement fille et qui sont les deux ou aucun des deux. On vit quand même dans une époque formidable où tout est permit selon ce que l'on ressent ! Il faut savoir que la non binarité est une identité de genre de plus en plus reconnue.
A noter que l'on exclut les extraterrestres qui ne sont pas du genre humain.
Même si la non binarité n'affecte en rien les autres, elle poste certaines questions. Elle peut même choquer certaines personnes. Dès lors, s'affirmer comme non-binaire peut-être assez compliqué. Certaines personnes peuvent avoir du mal à s'accepter, se sentir à l'écart ou être victimes de discrimination.
Les auteurs ont réussi l'exploit de traiter ce thème pas évident sur l'identité sexuelle avec une certaine délicatesse. La douceur du trait vient également apporter une touche de fraîcheur à cette BD résolument positive pour faire évoluer les mentalités.
Je n'ai pas trop aimé la fin qui fait dans la surenchère gratuite alors qu'il n'y avait pas forcément besoin de cela pour légitimer le propos. Il est vrai que cela gâche un peu la portée alors que le rythme prenait son temps. On voit que c'est un peu expédié.
Pour autant, je retiendrais le traitement plutôt réussi de ce thème qui fait dans l'originalité d'une certaine approche psychologique.
Cette série est assez inégale dans son ensemble dans une évolution partant d'un thriller d'anticipation à une intrigue plus intime et gothique. J'ai d'ailleurs trouvé la conclusion pas du tout satisfaisante avec un retournement de situation aussi inattendu que peu plausible.
Les Editions Maghen sont passés maîtres dans l'art de nous montrer très souvent un beau graphisme. Il est dommage que cela soit ici pour servir un thriller un peu insipide aux personnages caricaturaux. Les ingrédients sont les suivants : une mystérieuse créature, un trafic d'organes et une jolie inspectrice.
Cela manque singulièrement de spontanéité. Le dessin très froid et ses décors baroques non appropriés auront vite fait de nous lasser.
Le scénario perd de sa profondeur à mesure que l'on avance dans l'histoire. Le troisième tome est d'ailleurs assez indépendant des deux premiers volumes qui formaient un diptyque. Le 3ème tome a pour thème principal celui de l'enfance abusée et de la maternité avec l'inspectrice Mia qui fera le lien.
A noter également une couverture qui paraît assez alléchante mais qui est sans rapport avec l'ouvrage. Même le titre fait dans le pseudo-poétique mais sans consistance réelle avec l'intrigue. Non, tout est surfait.
Au final, c'est une série qui ne se démarque pas vraiment. C'est dommage car il y avait de bonnes idées au départ et un graphisme intéressant.
Marie-France Barrier est une célèbre réalisatrice de documentaire qui a parcouru notre planète malade. Elle a réalisé « Le champ des possibles » en 2017 puis « Le temps des arbres » en 2020. Dans cette version BD qui est le prolongement, elle nous partage sa solidarité envers le monde agricole en pleine mutation.
Bref, elle a toute sa place dans cette collection « témoins du monde » que je commence à aimer sérieusement après des titres comme « Tropiques toxiques » ou « Profession solidaire – Chroniques de l'accueil » ou encore « MBS » que j'aviserai prochainement.
La grande idée est qu'il ne faut plus du tout labourer les champs pour les récoltes ou détruire les haies mais laisser toute sa place à la nature qui fait bien les choses toute seule. C'est un peu comme Adam Smith qui disait qu'il fallait laisser librement agir le marché (laisser-faire, laisser-aller). Bref, il faut le moins d'intervention humaine dans le processus naturel. Oui, je demande à voir le résultat sur le long terme en espérant que la famine sera vaincue.
L'autrice interroge alors divers agriculteurs qui ont décidé de changer de méthode pour adopter ces démarches qui sortent du lot et qui présentent de sérieux avantages pour la nature. Je ne sais pas si je suis totalement convaincu mais j'écoute leur témoignage ce qui constitue un premier pas.
Maintenant, je n'irai pas jusqu'à enlacer les arbres pour leur faire des câlins comme c'est montré de façon assez sérieuse dans cette BD dans une ode à l'amour pour Gaïa. Je crois que j'aurais trop peur des insectes qui pullulent. Désolé, je ne peux pas !
Cette BD est résolument optimiste pour nous montrer qu'une autre voie est possible afin de sauver la planète. En cela, c'est une belle initiative qu'on ne peut que saluer.
On va faire la connaissance de Michel Kichka qui est un dessinateur à la fois belge et israélien. Après une enfance passée en Belgique, il va s'installer en Israël où il deviendra professeur dans une école de beaux-arts.
Il nous fait découvrir ce beau pays qu'il observe depuis ses 19 ans. La période de la pandémie du COVID a été l'occasion pour lui de faire une introspection sur sa vie, ses choix et son métier ainsi que sur l'avenir assez préoccupant de son pays.
On se situe avant les événements tragiques qui ont mené à la guerre actuelle. L'auteur était clairement un opposant de Bibi à savoir le surnom de Benyamin Netanyahou qui dirige ce pays depuis une vingtaine d'années en le menant à la guerre totale.
L'auteur s'affichait même dans un mouvement anti-raciste, anti-religion ainsi que pour une solution pacifique au conflit avec les Palestiniens. Je ne suis pas certain qu'aujourd'hui, il n'y aurait pas un changement de position qui serait légitimé par ce qui s'est passé. Je ne vais pas m'étendre sur un sujet aussi brûlant...
Pour en revenir à ce qui nous occupe, voilà une chronique tout à fait intéressante qui marque une sorte de témoignage sur la vie dans ce pays démocratique qui recèle beaucoup de beauté architecturale marquée par l'Histoire.
A noter qu'on a plutôt à faire avec un dessinateur de presse que de BD même s'il se met progressivement sur ce nouveau support. Il s'agit d'ailleurs de l'une de ses premières œuvres sous forme de roman graphique. On aura droit à de jolies vues assez bucoliques sur des quartiers résidentiels de Jérusalem.
J'ai bien aimé la sincérité du propos de l'auteur ainsi que son regards authentique sur les choses. Il remet en cause par exemple le poids de la religion sur la politique de son pays qui devrait selon lui rester laïc, comme à la française.
A vous également de vous faire votre propre idée sur ce carnet graphique semé d'anecdotes intéressantes.
Trees partait d’une idée assez intéressante mais un peu loufoque pour ensuite aboutir à un ennui mortel à force de vouloir développer les personnages. Parfois, on peut se faire attraper par des pitchs assez racoleurs pour un piètre résultat après lecture.
Par ailleurs, ceux-ci ne sont pas réellement attachants. On peut également se tromper entre deux personnages féminins se ressemblant un peu trop ce qui aurait pû être aisément éviter. La lecture va s'avérer assez confuse avec des enchainements sans transition. Et que dire de ces envahisseurs extraterrestres qui vont demeurer un peu dans l'ombre ?
Au niveau du dessin, je n'apprécie pas vraiment les traits hachurés et esquissés qui donnent certes un certain style mais qui manque de consistance et de finesse dans l'élaboration des décors apocalyptiques.
Dans le genre invasion extraterrestre, j'avoue avoir préféré très nettement la série « Prométhée » de Christophe Bec qui la surpasse largement.
Bref, il s'agit clairement d'une mise en scène très lente que je n’ai pas particulièrement appréciée. Les personnages schématiques et une narration lourde rendent l'ensemble totalement anonyme. C’est tree fade !
La Chine, tout comme la Russie, ne recueille absolument pas ma sympathie tant les faits historiques ont démontré une volonté hégémonique de domination sur des peuples autrefois libres afin de les rattacher à leur dictature communiste.
Certes, je connaissais l'invasion du Tibet en 1950 ainsi que l'asservissement de ce peuple pacifique avec le Daila Lama en exil. Je me rappelle également du massacre sans précédent de la jeunesse étudiante chinoise réclamant un peu de liberté au char d’assaut de la place Tien-an-Men en 1989. Puis, il y a eu les récentes répression sur Hong-Kong qui était sous le joug britannique une ville assez libre. Maintenant, il y a la forte menace d'invasion sur la démocratie de Taïwan sans compter sur leur solide amitié avec la Corée du Nord qui déstabilise toute la région. Qui pourra les arrêter ?
Ce que je ne savais pas, c'était l'histoire des Ouïghours du Turkistan oriental qui ont été envahi en 1949 par Mao après qu'il est décimé sournoisement leur gouvernement. Ce beau pays est devenu le Xinjiang, une province chinoise à l'extrême ouest de la Chine qui a été colonisé progressivement.
Les Ouïghours, qui sont un peuple turcophone musulman comme la plupart des pays d'Asie centrale, sont 11 millions à égalité avec les Hans (principale ethnie chinoise). Ils veulent retrouver leur autonomie pour préserver leur culture qui est actuellement menacé. Cela donne lieu à des révoltes mais surtout à une répression d'une incroyable radicalité de la part de la Chine qui cache ses méfaits au monde entier. Nous y étions habitués depuis l'épisode du COVID et leur absence de décès.
Une telle lecture m'a révolté, non pas la BD en elle-même mais ce qu'elle dénonce à savoir un véritable génocide mené par ce grand pays soutenu par une grande majorité de nation ayant besoin de leur financement de l'économie. Le journaliste Eric Debré, auteur de cette BD, a mené différentes enquêtes sur une période de 25 ans en collectant des informations et des preuves totalement fiables.
Il en ressort qu'un million de ouïghours seraient actuellement dans des camps de concentration rebaptisés par le pouvoir politique chinois « camp de rééducation ». Les prisonniers subissent un lavage de cerveau où ils doivent chanter des louanges en faveur du dirigeant de ce pays Xi Jinping et baiser le drapeau chinois sans compter les nombreuses tortures et sévices physiques. C'est d'une immoralité sans nom.
Notre regard est actuellement tourné vers la Palestine. Certes, il n'y a pas d'échelle de souffrance. Le monde entier ignore ce qui se passe réellement dans cette province qui compte plus de 300 camps. Les femmes sont stérilisées de force afin de contenir la population de ce peuple. Quelle sera la prochaine étape ?
Il est vrai que certains partisans de ce peuple ont fréquenté les islamistes radicaux de la pire espèce afin de fomenter des attentats. Ils sont alors qualifiés de terroriste ce qui peut être assez pratique pour justifier des actes de répression.
Alors, oui, c'est une BD qui est très utile afin de connaître un peu mieux ce peuple et ce qu'il vit au quotidien sous l'emprise d'une sanglante dictature. Evidemment, on ne pourra rien faire pour les aider car cela dépend de la diplomatie d'un pays mais on pourra toujours compatir à leur malheur.
Le journaliste auteur de cette BD avoue lui aussi son impuissance face à un tel désarroi. Au moins, il aura permis d'accéder à une foule d'informations intéressantes sur ce sujet délicat. C'est un très beau travail journalistique qui est incroyablement bien reproduit sur le format BD car la lecture demeure agréable grâce à un graphisme clair et lisible ainsi qu'une narration fluide.
A noter qu'il s'agit d'un album qui trône dans ma bibliothèque à titre personnel car curieusement toutes les médiathèques de ma ville ont fait l'impasse sur ce titre.
Pour rappel, un naufrageur n'est pas un naufragé. Le naufrageur contribue justement aux naufrages des navires afin de les piller comme le feraient des pirates en mer. C'est même pire qu'un pilleur d'épave qui se contente de prendre les richesses d'un navire déjà échoué.
En gros, certains habitants du littoral auraient cherché à tromper les navires suivant le rivage pour les attirer sur des récifs afin de s’enrichir en s’emparant de leur cargaison. Inutile de préciser qu'au lieu de porter secours aux naufragés, ils les achevaient pour ne laisser aucune trace de leur forfait.
Souvent, c'était tout un village pauvre des côtes anglaises qui pouvaient s'y mettre dans ces temps de disette. Il s'agit alors d'une question d'administration car il fallait être assez méthodique dans les tâches à accomplir (allumage des feux, tuerie et dissimulation des corps et du trésor). C'est le squire qui menait ce type d'opération à savoir une sorte de chef de village.
Dans notre récit, un adolescent de 14 ans est associé à ce carnage ce qui provoque de graves répercussions psychologiques. Nous allons suivre son parcours tout le long de cette lecture.
J'aime bien le style de Rodolphe qui fait un peu à l'ancienne mais qui n'en demeure pas moins très efficace. J'ai également apprécié la conclusion qui aurait pu être diverse au vu des multiples péripéties subies. C'est du classique dans le déroulé du scénario mais toujours aussi rondement bien mené.
Un mot sur le dessin semi-réaliste de Laurent Gnoni pour dire qu'il restitue à merveille ce récit dans des décors de côtes anglaises du XVIIème siècle. Une colorisation assez terne mais qui ajoute à cette ambiance cette touche indispensable.
A noter qu'il s'agit d'un one-shot c'est à dire d'une histoire complète sur ce mythe des naufrageurs. Certains historiens pensent qu'il s'agit de simples légendes urbaines non étayés. Moi, je dis qu'on ne peut être sûr de rien avec la cupidité des hommes.
Cet ouvrage en forme de biographie va intéresser à une artiste méconnue des années 60 et 70 dans un genre folk américain.
Comme beaucoup d'artistes qui se sont brûles les ailes, elle terminera retrouvée morte à coup de dose mortelle de drogue par la police dans son appartement. Affaire classée comme une junkie qui s'est suicidée par la police. Et pourtant, derrière ce corps inerte, il y a toute une vie, tout un parcours assez intéressant à suivre.
Elle n'a réussi qu'à publier deux albums pour un label et même à se produire en concert à Londres durant la période 72-73. Elle était surtout ingérable pour son agent artistique et elle a fini toute seule abandonnée presque par tout le monde. Elle avait pourtant beaucoup de talents avec une rare sincérité dans les propos.
On retient qu'elle a commencé sa vie d'adulte en braquant une banque afin de payer son mariage. Il ne tiendra pas longtemps car le mari a eu l'idée de faire une descente de rafting complètement drogué. Bref, vous voyez un peu le topo.
A noter qu'elle détestait les chats et qu'elle préférait les animaux exotiques du genre serpent ou caméléon car son père était un célèbre importateur qui livrait même les studios Hollywood pour ses besoins en film de séries B.
Bref, c'est vraiment une personnalité atypique qui change de la conformité. Du coup, on ne va pas s'ennuyer à cette lecture mais on ne va pas forcément adhérer à ce mode de vie assez bohème. Chacun demeure responsable de ses actes. Point de jugement de valeur.
Au niveau du graphisme, on observera des couleurs assez criardes et psychédéliques qui collent à merveille avec ce type de récit avec ses doses hallucinogènes.
J'ai vraiment aimé cette BD car elle apporte un supplément d'âme qui manque parfois cruellement. Cela m'a également permis de faire la connaissance de Judee Sill dont j'ignorais tout.
En conclusion, une biographie d'un destin plutôt dramatique mais qui mérite une réhabilitation loin de l'oubli pour son apport incontestable au panthéon de la musique.
L'autisme asperger est à la mode ces temps-ci. Nous avons des séries comme « Good Doctor » qui nous indique qu'on peut être autiste mais également un brillant chirurgien. Cette BD va également dans le même sens à savoir qu'une jeune autiste peut rencontrer également l'amour. Réussite professionnelle, réussite amoureuse, même combat !
C'est vrai que c'était plutôt mal partie pour la jeune femme Emilie qui s'enferme dans sa bulle où elle n'a aucun ami mais des plantes et un chat. Sa grand-mère, seule famille restante, est mourante et s'inquiète pour elle au niveau de ses relations sociales. Elle souhaite qu’Émilie se trouve un compagnon avant de mourir.
Cette dernière va alors se mettre à la recherche de l'âme sœur ce qui ne sera pas choses aisée car elle ne connaît manifestement pas les codes qui régissent les relations humaines en société. Il est dommage que la grand-mère ne lui a pas appris les bases pour bien communiquer en société.
J'ai du mal à voir qu’Émilie va se jeter sur le premier garçon venu pour connaître ce qu'est le sexe. On aurait sans doute préféré quelque chose qui va un peu plus en douceur. Certes, rien ne sera montré et c'est plutôt convenu mais le malaise va vite s'installer chez le lecteur. On pourra certes excuser toutes ces maladresses et le mettre sur le compte de ce trouble du comportement reconnu officiellement comme un handicap.
Ce premier chapitre se termine par un petit cliffhanger, histoire de relancer la dynamique du récit dans un second tome. C'est quand même un peu artificiel et cousue de fil blanc d'autant que cela ne concerne pas directement notre héroïne si naïve.
Au niveau du graphisme, on reste dans des traits assez enfantins mais qui rendent la lecture plutôt fluide et agréable. On reconnaît très vite le cadre de Bayonne et de ses plages où l'on fait du surf. Cela me rappelle singulièrement une BD sorti en 2014 qui s'intitulait « Patxie Babel». Il y a de la couleur et un peu de légèreté mais cela fait du bien.
J'ai quand même apprécié cette BD malgré tout car il s'agit de sortir de sa bulle de confort afin de découvrir le monde. On pourra même lire un dossier en fin d'album sur le spectre autistique. J'ai bien aimé la partie sur l'autisme au féminin ainsi que les stratégies de camouflages qui peuvent expliquer bien des choses.
Look Back est un one-shot qui se concentre sur le parcours de deux adolescentes qui sont dessinatrices de mangas à 13 ans dans le même collège.
L'une d'elle est plutôt introvertie et ne sort pas du tout de chez elle. Elle semble suivre ses cours par correspondance.
On va se concentrer surtout sur la personnalité de Fujino qui m'a semblé tout de suite assez prétentieuse pour un talent qui ne me semble pas du tout sauté aux yeux surtout comparé à sa camarade Kyômoto. Pourtant, lors de leur rencontre, Kyômoto va s'abaisser à elle.
Il est alors question de travailler et de progresser ensemble comme une espèce d’ode au travail collaboratif. Pour autant, à un moment donné, leurs aspirations seront différentes et il faudra se séparer sur des chemins de vie différent. Un événement dramatique assez improbable viendra cependant tout remettre en cause.
La fin est assez étrange dans son alternativité. On ressort quand même avec une impression de tristesse alors que c'était plutôt surfait jusqu'alors. C'est un titre qui aurait gagné en épaisseur en étant sans doute un plus long pour laisser une place au développement.
Je ne suis pas vraiment convaincu par cette lecture inaboutie dont les défauts m'ont apparu assez manifestes.
Les auteurs David Sanchez et Damian Bradfield imaginent le monde de demain qui ne sera pas vraiment très beau. Il y a en tout 5 mini-récits qui a la manière d'une série comme « Black Mirror » nous interroge sur notre futur au vu du développement des nouvelles technologies.
Il y a tout d'abord cette multinationale qui est partout à savoir Amazin grâce aux données personnelles qui sont collectées afin de tout savoir sur le consommateur. Dans ce monde, il n'est pas possible d'obtenir une assurance obligatoire sans se soumettre à divers tests qui vont regarder au peigne fin votre vie privée avec une traçabilité des données hors norme. On a l'impression qu'on vit presque dans ce monde assez intrusif. Il n'y a qu'un pas à franchir !
J'ai bien aimé le passage sur celui qui collectionne encore des disques dans un monde où tout est numérique. J'avoue que je suis également abonné au CD musicaux et que je n'aime pas trop les autres modes de support.
Certains récits font effet quand le tout dernier retombe un peu à plat. Par ailleurs, le graphisme n'est pas vraiment enchanteur avec une colorisation assez froide voire informatique.
Ce titre est passé totalement inaperçu lors de sa sortie. Il fait partie de ces raretés qui méritent le détour pour le thème abordé à savoir le contrôle de la vie humaine par les multinationales.
Voici un titre de Patrick Prugne qui m'avait totalement échappée, je ne sais pourquoi. J'étais persuadé de l'avoir lu mais non. Il faut dire que les dernières productions de l'auteur Patrick Prugne se ressemblent avec pour point commun les peuples primitifs et autochtones.
Il faut savoir que le titre Vanikoro fait référence à un groupe d'îles du sud de l'archipel des îles Santa Cruz, la partie la plus orientale des îles Salomon, en mer de Corail non loin de l'Australie. C'est un lieu assez connu à cause du naufrage célèbre de l'expédition Laperouse où les deux frégates se sont échoués sur le récif corallien entourant l'île en 1788.
Il faut dire qu'on ne savait pas ce qu'était devenu ces deux frégates de la marine royale française ayant fait un tour du monde en expédition. Leur dernière escale connue était à Sydney en Australie. Elles vont visiblement échouées suite à une tempête sur cet îlot de Vanikoro qui est situé à 1000 Km au nord de la Nouvelle-Calédonie.
Après avoir affronté un naufrage, les requins et les crocodiles, voilà que les rescapés ont fort à faire avec les autochtones natifs de l'île qui aiment bien collectionner des têtes et des crânes humains. Oui, ils ne sont pas très pacifiques ! Bref, c'est de survie dont il s'agit.
Encore une fois, le dessin à l'aquarelle de Patrick Prugne est absolument magnifique avec des couleurs sublimes. On admire véritablement chaque planche dans une contemplation minutieuse des différents décors de l'île entre finesse et précision du trait.
L'auteur nous fournit des explications sur ce fameux naufrage assez mystérieux grâce aux récentes découvertes archéologiques avec par exemple la découverte des deux épaves dans les fonds marins de Vanikuro. Cela reste tout à fait crédible.
C'est bien le dessin qui retient l'attention pour cet album au parfum assez exotique. A découvrir !
Quand je prends des pneus pour ma voiture, ce sont généralement des Michelin. Quand je vais dans un restaurant, je regarde toujours le guide Michelin afin de savoir si on y mange bien. Bref, cette famille a joué un rôle assez considérable dans notre pays que cela soit pour le maintien du véhicule sur la route ou pour trouver de bonnes adresses gastronomiques.
Avec cette BD qui leur rend hommage, on va revenir sur l'histoire des frères Michelin à savoir André et Edouard qui étaient de véritables visionnaires. André vient de mourir et son frère Edouard lui rend visite sur sa tombe à l'heure où les nazis commencent à occuper le pays et bientôt leur usine à Clermont-Ferrand dans le Massif Central.
En effet, ce récit retrace toute l'histoire des frères Michelin depuis 1886 où les deux frères ont repris l'entreprise familiale Barbier-Daubée, une manufacture spécialisé dans les tuyaux et courroies de freins pour charrettes et qui était au bord de la faillite. En 1889, cette manufacture devient « Michelin et Cie », l'aventure commence !
Ce n'est pas que le succès qui est raconté mais également les crises que cette famille a dû traverser avant de bâtir un véritable empire industriel qui a survécu jusqu'à nos jours. Les anecdotes sont bien sûr réelles. J'ai bien aimé comment leur est venu l'idée de créer des pneus plus solides après une multiple crevaison de roue de vélo de l'un de leur client.
Michelin emploie plus de 112.000 salariés à travers le monde. C'est également une entreprise cotée au CAC 40. Un dossier complet en fin d'album nous raconte l'histoire de 1940 à nos jours avec la relève qui a été assuré par le petit-fils François.
Un mot sur le dessin pour dire qu'il fait dans le réalisme et la simplicité pour une lecture assez agréable dans l'ensemble. Certes, cela manque un peu de finesse dans le trait mais cela demeure convenable.
On se rend compte que ces deux frères ont été pionniers dans de nombreux domaines allant de la chimie à la cartographie. Ils ont laissé derrière eux un héritage qui perdure et qui reste le symbole de l'excellence à la française.
Il existe des BD qui sont totalement imperméables à mon goût. C'est surtout le cas quand cela part dans tous les sens sous prétexte de créativité et d'ouverture d'esprit. Parfois, c'est juste imbuvable, n'ayons pas peur des mots !
Je veux bien que trois punkeuses se mettent à imaginer des histoires de fantômes qui abreuvent leurs imaginations fertiles sans aucune prise de stupéfiants, il faut le souligner !
C'est clair que je n'ai pas aimé davantage l’œuvre de Burns dont il semble y avoir une espèce de clin d’œil. Comme dit, cela fait partie d'une bande dessinée que je n'aime pas vraiment.
Au niveau du graphisme, je l'ai trouvé beaucoup trop simpliste et cela ne m'a pas emballé davantage. Ne cherchez pas les visages car ils resteront comme une case blanche. Oui, il y a bien des effets de style mais qui ne font pas mouche.
Bref, quand c'est le fond et la forme qui ne vont pas, cela donne pas grand-chose. Au moins, je vais vous éviter le cas échéant une perte de temps car il y a encore tant de bonnes BD à découvrir ! Restons positifs !
Dans la mythologie grecque, Nausicaa est une princesse phéacienne. Elle apparaît pour la première fois dans l'Odyssée, où elle recueille Ulysse naufragé sur le rivage de la Phéacie et l'emmène jusqu'au palais de ses parents.
Cette belle et étrange jeune fille prend plaisir à l'observation du monde qui l'entoure ; elle est dotée d'une personnalité très sensible mais néanmoins courageuse et va tomber amoureuse d'Ulysse dès le premier regard. Cependant, ce dernier doit renoncer à cet amour s'il veut rentrer à Ithaque.
Cette BD nous propose une autre lecture de ce mythe issu de la mythologie grecque en nous indiquant le parcours de cette femme à la recherche de la vérité intérieure. Il est question de savoir si Ulysse éprouve de l'amour pour elle ou si ce n'est qu'un leurre.
Je retrouve au dessin Andrea Serio dont je n'avais pas très apprécié l’œuvre précédente à savoir « Gauloises » mais pour des raisons tenant au scénario principalement. Son dessin est, comment dire, tout à fait originale dans sa transcription. La colorisation pastel est assez froide pour un visuel tout à fait marquant.
J'ai beaucoup aimé cette BD très belle visuellement mais dont la dernière case nous indique que le voyage de Nausicca n'aura pas été vain. On aura bien toutes les réponses à la question essentielle. C'est franchement remarquable.
Ce 12ème tome vient terminer un cycle commencé au tome 8. Jodorowsky revient sur ce tome pour nous offrir un scénario conjoint avec Boucq encore plus sombre qu'à l'accoutumé. Il faut dire qu'il n'a jamais vraiment ménagé son héros manchot qui vit toujours des situations très difficiles où l'on se demande s'il va vraiment s'en sortir mais surtout à quel prix.
Il pleut beaucoup et l'ambiance est vraiment boueuse pour nous donner un western âpre et violent comme l'auteur Boucq sait le faire avec une sacrée expérience derrière lui. Le trait graphique est toujours impeccable. Il y a moins de décors que dans les précédents tomes mais c'est pour les besoins de l'histoire qui se déroule un peu à huit clos dans une atmosphère vraiment humide où il va falloir faire un mettoyage par le vide.
C'est un album plutôt dense pour une fois avec 140 pages. Il est vrai qu'il y a parfois quelques longueurs mais qui sont facilement pardonnables au vu de la qualité de l'ensemble. C'est une série qui demeure un incontournable dans la catégorie western. Je l'ai toujours préféré à Lucky Luke ou encore Bluberry car il y a une dimension en plus mâture qui me ravit. Certes, il faudra s'habituer à cette violence sans limite qui caractérise l'Ouest américain.
Bouncer va beaucoup perdre dans cet album. Il faut dire que cet or qu'il a trouvé est vraiment maudit. On ne le verra pas pendant un certain moment le temps qu'il se remette de ses émotions. Il est question d'un étrange prestigitateur qui fait des siennes dans la ville de Barro-City en proie à la menace d'une bande de voleurs et d'assassins.
Comme dit, le scénario est parfaitement maîtrisé pour nous offrir un des meilleurs albums. On sent bien que c'est la fin d'un cycle et que plus rien ne sera comme avant.
Visiblement, il s'agit du deuxième volet d'une série consacrée à l'Algérie. Après « Algérienne 1954-1962 » qui étaient consacré aux femmes, ce tome est destiné à voir le parcours des hommes qui se sont engagés dans la guerre.
Autant le dire tout de suite, cet ouvrage a un parti-pris qu'il assume entièrement à savoir que la France est entièrement coupable de toutes les exactions qu'elle a commis en Algérie depuis son invasion en 1830. Cela a le mérite d'être clair. Il est vrai que l'argument des pays colonisateurs est souvent de dire qu'il y a des actes terroristes qui ne sont en fait que des actes de résistance face à l'oppression d'un état.
Le Général de Gaulle a dû finalement accordé l'indépendance à ce pays qui la réclamait à juste titre alors que la guerre était gagnée sur le plan militaire mais pas sur le plan politique. Il faut dure que ce dernier était revenu au pouvoir en 1958 pour soi-disant régler le problème. Il a insufflé le chaud (le fameux « je vous ai compris ») et le froid. L'ouvrage attribue cette guerre non pas aux pauvres soldats français qui ont combattu mais à des politiques non soucieuses de l'état de transformation du monde à cette époque de décolonisation.
Le travail réalisé par l'auteur est remarquable en tout point car tous les détails y figureront notamment pour la connaissance des jeunes générations. Cela explique en grande partie la haine tenace que nous voue ce peuple de l'autre côté de la Méditerranée sans encore une fois se voiler la face. Ce ne sont pas nos amis après ce que notre pays a fait, il faut le savoir. Cependant, le message délivré serait celui de la réconciliation des deux peuples dans un élan de fraternité. Concrètement, c'est loin d'être gagné.
La Constitution algérienne définit « l'islam, l’arabité et l’amazighité » comme « composantes fondamentales » de l'identité du peuple algérien et le pays comme « terre d’Islam, partie intégrante du Grand Maghreb, méditerranéen et africain ». Actuellement, son président fait tout pour gommer toute référence à la France comme la langue apprise à l'école par exemple. On ne peut que respecter ce choix souverain qui ne concourt pas à l'amitié entre nos deux peuples.
L'auteur parvient à convaincre le lectorat par des arguments qu'on a très peu entendus. Il est vrai que beaucoup regrette la présence française car cela a laissé place à la guerre civile et surtout à un gouvernement assez corrompu qui ne respecte pas trop la démocratie. Or, pour se libérer du joug de la royauté malgré la Révolution Française, notre pays a mis un siècle avant d'être stabilisé par la République. Il faut sans doute laisser le temps à l'Algérie.
Cette BD ne fera pas consensus mais elle a le mérite d'exister et de nous donner un autre point de vue qui est parfois nécessaire pour bien comprendre la situation actuelle. Il n'y a jamais de fumée sans feu.
Voici le portrait un peu iconoclaste d'un peintre français hors-la-loi qui fuit la Terreur qui s'est emparée de la France révolutionnaire. En effet, celle-ci vient d’exécuter sur la place publique son bon roi Louis XVI alors que le pays s'enfonce dans la crise. Moi, je dis qu'il y a parfois des circonstances atténuantes vis à vis de la loi. Bref, cela dépend du régime.
On fait la connaissance de Lazare Bruandet, un fin bretteur bagarreur et jaloux, qui va s'intéresser à une jeune fille d'aubergiste. Il a du mal à s'extirper du monde de la violence et de l'alcool facile dans une époque assez troublée, je l'accorde. Il va peindre comme il respire sans fioriture, ni académisme. Cela va donner soi-disant des œuvres assez intéressantes qui font avant-gardistes.
Cependant, on ne verra pas du tout la moindre toile qu'il produit car on s'attarde plutôt sur la personnalité assez bourrue et parfois fantasque de ce personnage traumatisé par des soldats durant son enfance.
A noter qu'il n'était pas tendre avec les femmes puisqu'il a défenestre sa concubine qu'il accusait d'infidélité alors qu'il fréquentait lui-même des cabarets. Il a été condamné à mort et pourchassé par les autorités. Il a réussi à vivre caché dans la forêt de Fontainebleau à l'aide de la complicité d'un ami peintre également.
Il maniait mieux l'épée que le pinceau diront ses détracteurs. A vous d'en jugez ! On peut le trouver assez intéressant mais moi, je n'en garde pas un bon souvenir. Il est peu connu comme peintre mais l'auteur Frantz Duchazeau nous le fait découvrir du fait de sa vie très tumultueuse entre violence et folie. Comme dit, très peu pour moi même si objectivement, cela se défend quand même.
Que faire quand on découvre que son mari est un imposteur ? Il faut fuir avant que l'ensemble des problèmes nous tombent sur la tête alors que nous avions totalement confiance dans le partenaire.
On va suivre le témoignage d'une femme qui se retrouve seul avec sa fille. Bien entendu, on se pose des questions sur le fait que cette brave mère de famille n'avait rien décelé auparavant, comment est-ce possible de s'être fait berné de la sorte ? Le pire, c'est que cela arrive tous les jours à de nombreuses femmes et vice-versa, j'aurais envie d'ajouter.
Évidemment, on ne peut qu'avoir une certaine compassion envers l'auteure qui se livre dans cette autobiographie à des fins thérapeutiques. Elle se retrouve démunie et sans ressources face à la trahison de son conjoint.
J'aurais envie de dire que dans la même situation, j'aurais sans doute assurer mes arrières pour ne pas dépendre financièrement d'un compagnon et garder toute mon indépendance. A l'heure où les gens ne remboursent plus leurs prêts dans les banques, on s'étonne de ce genre de situation et des conséquences (les banques ne prêtent plus).
Par ailleurs, mettre en doute le nouveau propriétaire qui a été également berné et qui a acheté légalement l'appartement ne m'a pas paru judicieux pour provoquer l'empathie. Pour ce qui est de la gendarmerie nationale, leur réaction n'est pas étonnante car ils sont égaux à eux-mêmes. Il faut dire qu'ils doivent en voir des vertes et des pas mûres chaque jour.
Heureusement, l'auteure arrive à mettre des touches d'humour qui font du bien dans son récit qui demeure assez passionnant. Le dessin fait dans la simplicité mais qu'importe car on parvient à être totalement embarqué dans son histoire grâce au style narratif.
Personnellement, je souhaite beaucoup de courage à l'auteure pour la suite sachant qu'elle a bénéficié d'un entourage assez bienveillant. Puisse cet ouvrage vous prévenir, Mesdames, que les hommes ne sont pas tous fiables. Mais je suppose que vous le saviez déjà !
On ne s'en souvient pas trop mais la ville de San Francisco a connu un terrible tremblement de terre assez dévastateur en 1906. 7,9 sur l’échelle de Richter et 3000 morts environ. Les incendies qui ont suivi détruisirent encore plus de structures.
La petite Jenny vient de perdre sa mère. Son beau-père ne trouve rien de mieux que de l'envoyer comme un colis postal à Chicago. Heureusement que le postier, d'origine amérindienne, va montrer un peu plus d'humanité envers cette pauvre enfant.
Oui, c'est un road-movie que l'on va suivre à travers les États-Unis jusqu'en Illinois. Le pire, c'est que ce genre de chose est malheureusement déjà arrivé aux USA où l'on peut transformer des êtres humains en marchandises. On ne peut qu'être sidéré par le manque de considération de certains humains. Cela pose la question du lien de filiation.
Heureusement que la BD va nous redonner espoir car tous les humains ne sont pas comme cela. La solidarité existe également en ce bas monde. Elle peut provenir des plus démunis comme cet indien victime de racisme dans son pays dominé par les blancs.
J'ai beaucoup aimé ce dessin assez particulier qui me rappelle certain manga. Roger Vidal a incontestablement assuré. En même temps, les auteurs sont connus pour avoir réalisé ensemble « Fukushima, chronique d'un accident sans fin » qui avait marqué les esprits suite à cette catastrophe écologique.
Par contre, je n'ai pas du tout aimé la conclusion de ce récit qui sombre totalement dans la noirceur sans crier gare. C'était trop abrupte. Parfois, une fin peut tout gâcher.
Il faut savoir que le titre est tiré d'un poème de Victor Hugo, l'un des plus importants écrivains de langue française. On se situe au début du XXème siècle en pleine transformation de société.
Quelqu'un élimine un à un les notables de la ville en laissant toujours un Louis d'or pour règlement de compte. Cela ne suffit pas à la police qui le pourchasse afin de découvrir son identité. Nous sommes en effet embarqués dans une affaire policière assez haletante. De nombreux flash-back viendront amener quelques indices à ce mystère.
Derrière cette affaire, il y a le ressentiment du bas peuple parisien qui vit dans des abris de fortune pendant que la capitale se développe au gré de l'industrialisation profitant au petit bourgeois.
Il est question de l'esprit de la Commune qui a été vaincu à coup de mitraille par le bon Monsieur Thiers et ses versaillais. Ceux qui ont participé à ce massacre sans nom doivent payer de leur vie près de 30 ans après. On accuse les Apaches mais c'est quelqu'un d'autre qui est à l’origine de cette vendetta.
Inutile de préciser que j'adore le dessin de Tiburce Oger qui fait des merveilles dans ce Paris un peu apache. Le découpage est absolument dans une maîtrise quasi-parfaite pour notre plus grand plaisir de lecture.
J'ai beaucoup aimé ce diptyque qui est basé sur un contexte historique réel comme le prouve les articles de journaux en fin d'album pour étayer les propos des auteurs. C'est un excellent travail qui a été mené pour nous faire découvrir une autre facette du Paris de 1900.
Il s'en passe des choses dans la triste ville de Keanway dans le Nebraska. Jonathan Lassiter va perdre sa copine, son boulot et son portefeuille en moins d'une heure. Rien de mieux alors que de boire un verre de whisky dans un bar après une dure journée.
Le jeune homme va faire une rencontre qui va changer sa vie. Et cela n'est pas forcément ce que l'on croit. C'est une rencontre amicale avec un vieux de la vieille, Edward, qui va sympathiser avec lui pour l'entraîner dans une drôle et folle aventure sur fond de vengeance personnelle dans les milieux un peu mafieux de la ville.
Cette escapade va durer 13h17 minutes mais cela va être mémorable pour Jonathan. A vous de le suivre. Une BD assez bien dessinée et réalisée où l'on passe un agréable moment de lecture avec des répartis qui valent la peine. On savoure vraiment ce duo et cette étrange soirée très savoureuse.
J'ai toujours aimé l'élégance du dessin d'Eric Stalner qui arrive à être à l'aise dans tous les domaines de la bande dessinée que cela soit le western la science-fiction ou encore le polar. Il possède non seulement l'expérience mais une grande maîtrise. Avec ce nouveau titre, il vient encore une fois de le prouver.
Ce titre se situe dans l'univers du Danthrakon imaginé par Arleston autour de cette fameuse bibliothèque du savoir et de la magie.
A lire seulement si on n'est pas saturé par du Arleston qui a tiré sur la corde son univers de Lanfeust jusqu'à épuisement de toute patience. Je tiens à le préciser. Nous sommes dans de la BD de pur divertissement qui n'a aucune ambition d'élévation vers d'autres sphères.
Le dessin d'Olivier Boiscommun est toujours aussi agréable à regarder et il s'insère à merveille dans cet univers grâce à la colorisation assez vive. Il est pour moi le digne successeur de Didier Tarquin.
En l’occurrence, ce one-shot se concentre sur Lathan qui souhaite devenir écrivain à tout prix. Le thème semble être celui du pacte avec le diable afin de rencontrer subitement le succès sans trop d'effort. Certes, mais il faudra à un moment donné payer la facture et elle s'annonce assez salée surtout avec le danthrakon.
Mais bon, on n'est pas dans le drame mais dans la comédie humoristique et tout se terminera bien. Sitôt lu, sitôt oublié. Certes, cependant, on passe un agréable moment de lecture.
Un seul mot me vient à l'esprit après une telle lecture : sublime ! On voit que le comics brésilien a encore de beaux jours devant lui. Je me demande comment cette BD a pu à ce point totalement m'échapper l'année dernière. Elle constitue véritablement un indispensable.
Il faut savoir que le cadre de ce récit plus ou moins initiatique est l'Inde moderne avec ses grandes villes tentaculaires aux millions d'habitants mais également ses espaces plus anciens où l'on célèbre encore des rituels funèbres au bord du fleuve ou de la mer.
Il est question de la déesse de la mort qui perd son job car un mortel va créer une potion d'immortalité. Elle va aller sur terre sous la forme d'une humaine qui vient juste de se suicider à savoir Leila Starr pour tenter de tuer cet homme et retrouver ainsi son job.
Cependant, il vient à peine de naître et elle n'aura pas le courage d'aller jusqu'au bout de ses actes. En devenant humaine, elle a perdu quelque chose mais elle a gagné autre chose de plus beau encore.
J'ai beaucoup aimé la transition qu'elle va opérer et qui prendra bien des années même si elle ne semble pas prendre une seule ride. C'est d'une profondeur absolue qui pousse à l'introspection. Rien n'est laissé véritablement au hasard et c'est tant mieux.
A noter que la préface est signée par un certain Fabio Moon qui est le co-auteur du fameux roman graphique multi-récompensé « Daytripper ». C'est vraiment du même acabit dans le traitement du thème exploité.
Par ailleurs, au niveau graphique, c'est une superbe mise en image dans une démonstration de force assez magistrale. J'ai rarement vu un trait aussi abouti. La colorisation est également employée à très bon escient selon les différents univers que l'on soit au paradis, à Bombay ou sur une plage de Goa...
C'est une lecture qui nous interroge sur le vrai sens de la vie et de la mort qu'il nous faut accepter. Il y a ce quelque chose de très profond qui fait que c'est une lecture au-dessus des autres entre conte philosophique et parfois poétique.
Alors, oui, il faut absolument découvrir cet album fascinant si ce n'est déjà fait. Pour moi, un coup de cœur !
J’ai beaucoup aimé cette BD sans doute parce qu’elle se présente un peu comme un film de romance dramatique. En effet, une jeune femme vient de perdre son mari qui se baladait en promenade avec son chien dans la lande écossaise.
On apprendra plus tard que c’était un jeune vétéran de la Première Guerre Mondiale. C’est vrai que c’est un peu bête de mourir aussi subitement d’un arrêt cardiaque alors qu’on a survécu à l’enfer du champ de bataille dans les tranchées.
La jeune et belle veuve peut compter sur le soutien de ses deux sœurs qui forment à eux trois les trois fameux chardons qui sont des plantes assez piquantes mais également un emblème de ce magnifique pays qu’est l’Ecosse. Elle va faire la rencontre d’un berger qui se révélera assez bourru ce qui cachent en réalité des blessures assez intimes.
Tout le monde sait que les opposés s’attirent. Il faut pour cela affronter le deuil et pouvoir tourner la page afin de s’autoriser à connaître à nouveau le bonheur au bras de quelqu’un d’autre. C’est un thème qui me touche particulièrement, c’est pourquoi je pense avoir beaucoup aimé ce récit.
Il faut dire que le dessin est assez avenant avec une mention spéciale sur la représentation des personnages facilement reconnaissables et des décors à couper le souffle notamment les fameuses falaises bordant cette région venteuse où la mer joue un rôle primordial.
On peut facilement se laisser tenter par ce titre car la maîtrise du scénario se combine avec celle du graphisme pour un rendu impeccable. Cela demeure un excellent divertissement assez prenant jusqu’à la dernière case.
Quand on arrive à l'hôtel du dernier quai, ce n'est pas vraiment bon signe. On se situe dans un voyage entre la vie et la mort. Il s'agit de régler ce qu'on n'a pas pu de notre vivant. Bref, il faut être prêt pour l'ultime voyage ce qui n'est pas donné à tout le monde.
Il y a bien un tenancier de cet hôtel qui paraît un homme au-dessus de tout soupçon. Cependant, il s'avère que cet homme, Emile, est confronté à ce que ses clients doivent accomplir pour pouvoir partir sereinement vers l'au-delà. Parfois, on peut être rattrapé par les démons intérieurs qui nous consument. C'est assez explicite dans cette oeuvre qui dévoile l'âme humaine dans toute sa profondeur et sa complexité.
Bref, c'est un véritable voyage ésotérique que propose cette BD joliment mise en image avec des couleurs assez éclatantes et circonstanciée. Le purgatoire est un joli lieu sur une île entourée de marécages dangereux.
Le dernier quai réserve bien des surprises pour échapper à la routine quotidienne. C'est un voyage psychologique au fond de l'âme et de notre culpabilité où l'on doit faire face à ce qu'on a voulu oublier dans un profond déni de réalité. Cela paraît très intéressant comme lecture pour établir une sorte d'introspection !
Voici un pur récit de science-fiction qui exploite les thèmes suivants : voyage dans le temps, intelligence artificielle et robotique. Le temps est une expérience...
On va suivre Lexi Néel qui voyage dans une navette depuis plusieurs années à travers la galaxie, dans le système d'Alpha-Centaur, à une distance de 4,2 années-lumière de la Terre. Elle est réveillé de son sommeil cryogénique suite à une procédure d'urgence lié à un appel de détresse d'une des colonies de la Terre.
Cependant, cette mission de sauvetage va se transformer pour elle en une expérience dangereuse à travers les mécanismes de l'espace-temps. L'auteur Ludovic Rio nous propose quelque chose d'original tout en se servant des grands classiques ayant marqué la science-fiction au cinéma. Je pense par exemple à « Aliens » ou encore « 2001, l'Odyssée de l'espace » et « I, Robot ».
Le dessin est assez précis dans sa sobriété avec des cases contemplatives et beaucoup d'aération ce qui facilite la lecture. La colorisation assez froide se font à merveille avec ce type de récit inquiétant.
En matière de paradoxe temporel ou de boucle temporel sans fin, on peut très vite perdre pied. Cependant, l'auteur s'en tire plutôt bien malgré quelques incohérences. On se pose également la question de savoir quel sera le nouveau projet de l'IA qui visiblement dispose de tout son temps. Oui, le temps semble être une notion assez abstraite...
Fabien Toulmé, en bon humaniste, aime bien raconter les histoires que vivent des gens ordinaires. Cela a déjà donné lieu à de magnifiques romans graphiques comme par exemple « L'odyssée d'Hakim » ou plus récemment « En lutte ».
Le concept de ce nouvel album est de raconter les moments inoubliables de 6 personnages dont il a recueilli les témoignages au cours d'une enquête approfondie.
J'aime bien ce type de démarche car elle correspond à la réalité sans fioriture. Il faut dire que certains d'entre nous ont eu des vies qui ne sont pas très faciles et dont on peut en retirer quelque chose de positif pour nous permettre d'avancer sur la bonne voie.
La première se concentre sur une jeune fille pris dans les griffes de la célèbre section des témoins de Jéhovah. On va la plaindre littéralement car l'embrigadement sera sévère. Il faut dire que c'est sa mère en deuil qui a entraîné ses deux jeunes enfants dans cette folie. On se demande pourquoi une telle secte n'est pas interdite en France au sortir de cette lecture plutôt révoltante.
La seconde sera un peu plus légère avec un homme qui se destine à une carrière de curé mais dont une femme brésilienne est tombée amoureuse. A force d'obstination, elle parviendra à mettre le grappin sur l'homme de sa vie au détriment du bon Dieu. Moi, je dis que l'amour peut toujours triompher d'une vocation.
La troisième est l'évocation d'un viol dont l'affaire a été classé sans suite par le parquet. On suit les pensées d'une jeune femme qui se tourmente encore plus de 12 ans après les faits. Elle établira une lettre de pardon afin de pouvoir tourner sereinement la page.
La quatrième raconte les souvenirs d'un enfant qui a vécu pendant les événements liés au génocide du Rwanda. Lui et sa famille ont été rapatrié d'urgence en France au milieu de ce chaos qui a fait plus de 800.000 morts en 3 mois. Cela ne sera guère un récit réjouissant mais qui invite à un devoir de mémoire au nom de ces victimes innocentes de la folie meurtrière des hommes.
L'avant dernier récit se concentre sur une belle histoire d'amour manqué tout le long d'une vie avant un parfait alignement des planètes pour des retrouvailles favorables. Comme dit, il ne faut jamais désespérer.
Enfin, la dernière nouvelle évoque le parcours et surtout la réhabilitation réussie d'un prisonnier. Il faut croire que l'être humain peut changer à condition de faire les bonnes rencontres.
Au niveau du dessin, c'est toujours un graphisme assez doux qui fait qu'on adhère tout de suite. On reconnaît une simplicité du trait au service de l'efficacité du scénario.
Au final, on ne s'ennuie pas à la lecture captivante de ces récits qui nous interrogent sur notre propre vie et sur notre époque avec des sujets variés. Je ne dirai pas que c'est inoubliable mais c'est, en tous les cas, parfaitement réussi comme pari.
J'avoue que je suis particulièrement intéressé par le parcours de cet homme qui est devenu à l'âge de 32 ans l'homme fort de l'Arabie Saoudite qui demeure un pays clé au Proche-Orient ne serait-ce que par la production de pétrole inondant les marchés occidentaux.
Il est clair que cet homme est l'allié des occidentaux au proche-Orient. Cependant, il y a un lourd prix à payer pour obtenir le soutien d'un des dirigeants les plus influents du XXIème siècle.
Voici une BD qui a l'avantage de lever le voile sur cet homme défini comme l'enfant terrible d'Arabie Saoudite. Il faut dire que ce pays n'est pas tendre avec ses femmes qui acceptent toutefois leur sort peu enviable du point de vue occidental. Par ailleurs, il n'y a ni cinéma, ni concert dans ce pays.
Sur MBS, on nous le décrit comme un enfant gâté par le roi Salmane (petit-fils d'Ibn Saoud) qui est devenu un personnage incontournable. Joe Biden ne manque pas de lui rendre visite pour s'assurer de sa collaboration. A noter qu'il est devenu Premier Ministre de son pays en 2022.
Il faut dire que sa richesse lui procure une arrogance sans pareil à travers le monde. La première scène où il se propose d'être un émissaire de la paix entre Poutine et Zelenski illustre bien cet état de fait.
Il n'hésite pas à faire assassiner de la manière la plus cruelle possible un journaliste opposant en Turquie. Il ouvre alors son chéquier afin d'obtenir une amnésie collective. C'est un homme avec des valeurs peu compatibles qui croit que l'argent peut tout acheter que cela soit un dirigeant, une chanteuse ou même Bruce Willis !
Bref, c'est un dirigeant autoritaire et répressif qui n'hésite pas à faire taire toute opposition même dans son propre camp. On se souvient de l'arrestation d'une dizaine de princes de sa propre famille ou de la disparition assez inquiétante de son oncle qui fut l'héritier légitime un temps. Il est véritablement question de s'assurer le contrôle des principaux leviers du pouvoir.
Il est vrai qu'il y a toujours une crainte que les religieux prennent le pouvoir dans ce pays. Il tente tant bien que mal à vouloir réformer ce pays notamment en accordant plus de droits aux femmes. Il est vrai qu'il est également connu pour sa passion pour le jeu vidéo ce qui tranche singulièrement avec ses prédécesseurs. Il garde pour lui une image de modernité.
On voit également que les différents Princes vont s'amuser en Europe ou dans le monde occidental en bravant tous les interdits de leur pays ce qui constitue une vaste hypocrisie sans pareil.
J'ai été également choqué du jeu mené par les Etats-Unis qui savait pertinemment que c'était ce pays qui était à l’origine du 11 Septembre alors qu'ils se sont attaqués assez violemment à l'Irak pour dégommer son dictateur. J'avoue mon incrédulité politique en la matière. L'Arabie Saoudite a véritablement joué un trouble jeu.
Bref, c'est un portrait pas très glorieux d'un homme qui a entraîné son pays dans une guerre sanglante avec le Yémen. Ce n'est pas fini pour l'avenir et il nous réserve encore bien des surprises à l'image de sa ville futuriste aux milliards de dollars en plein désert.
Cette BD constitue une bonne mine d’informations parfaitement bien traitées par un journaliste qui a bien fait son enquête car c'est assez passionnant. Au moins, on ne s’ennuie pas !
Ce titre est la suite de la série « Wake Up America » du même auteur sur une peinture de la société américaine des années 60 partagée entre la haine et la ségrégation. Il s'agit de mieux comprendre le combat des citoyens américains d'origine black.
Les auteurs montrent surtout comment des manifestations non-violentes ont pu contribuer à l’avènement d'une société leur offrant les droits civiques nécessaires à l'égalité entre tous les citoyens.
C'est toujours aussi passionnant et captivant car fort bien documenté. On reste dans le réalisme des situations avec une mise en scène parfaitement maîtrisée dans le genre documentaire.
Le dessin de Nate Powell s'est même amélioré au nouveau de la netteté du trait ce qui rend la lecture plutôt agréable. On reste toujours dans le noir et blanc mais mâtiné de gris. Au final, on peut dire que ce graphisme s'accorde parfaitement avec l'époque décrite.
On se rend compte à la lecture que les faits qui se sont produits sont extrêmement graves pour cette population noire qui a été véritablement martyrisée par un pouvoir blanc qui ne faisait pas dans la concession. On peut mesurer bien entendu les progrès qui ont été réalisé depuis cette époque même s'il demeure toujours des problèmes qui n'ont pas été réglé notamment en matière économique. Le racisme demeure également une plaie.
On suit surtout l'un des auteurs malheureusement décédé en 2020 à savoir John Lewis qui a joué un rôle déterminant dans la lutte pour les droits civiques. Il a été écarté en 1966 de son mouvement le SNCC (Student Nonviolent Coordinating Committee) par Stokely Carmickael qui allait donner une autre impulsion moins pacifiste dans un contexte de changement de société.
Oui, il y avait bel et bien des dissensions pour des orientations totalement différentes et divergentes. Le black power prenait de l'essor ce qui pouvait desservir au mouvement de base pour une société d'égalité.
Je trouve que c'est un bel hommage qui est rendu avec la volonté de faire une nation plus juste et équitable. Il y a des causes qui méritent qu'on se battent pour elles.
Cette BD se présente comme une critique amusée de l'âge d'or hollywoodien. Il faut savoir qu'au départ, les lettres Hollywoodland était visible sur la colline de Los Angeles depuis 1933. Cependant, suite à une décision de la municipalité, les 4 dernières lettres ont été enlevé en 1949. C'était d'ailleurs dans un triste état, pour manque d'entretien, de ce panneau mesurant 110 mètres de longueur.
On apprendra qu'au départ, l'enseigne était illuminée par 4000 ampoules qui ont également disparu à cause du coût que la ville a laissé à la Chambre de commerce. Quand on songe, qu'aujourd'hui, cet enseigne publicitaire (la plus grande au monde) est devenu un véritable monument culturel.
Pour en revenir à la BD, elle se compose de petites historiettes pour souligner tout ce qui ne va pas vraiment dans ce rêve hollywoodien. La seconde histoire sur le récit d'une starlette sera d'ailleurs assez marquant. Pourtant, le ton se veut hautement humoristique.
On apprendra également que la grande star de cinéma adulé des midinettes Montgomery Clift était gay et non un homme à femmes comme l’affirmait les magazines. Cela donne lieu à une chute plutôt mémorable mais qui frise un peu l'indécence.
Bref, il y a du bon et du mauvais dans ces petits récits qui s’enchaînent pour nous dire que le rêve américain, ce n'est pas ça. Je les invite à aller dans l'industrie du cinéma en Corée du Nord ou en Syrie s'ils ne sont pas contents. Plus sérieusement, on le savait déjà que tout n'est pas rose Barbie et qu'on peut se brûler les ailes dans la cité des anges.
Bref, une série qui se décline déjà dans un second tome...
Avec ce titre, on est en pleine science-fiction avec des murs invisibles qui surgissent pour morceler totalement la planète. La particularité est que chacun des zones vit à un rythme temporel assez différent ce qui peut avoir pour effet de rencontrer des visiteurs du futur qui ont trois siècles de plus.
On pourrait se dire que ce monde est assez futuriste mais cela ne sera pas vraiment le cas car la civilisation est en nette déclin avec un retour à l'ère sauvage sauf pour une zone particulière qui garde un avantage technologique à pouvoir traverse les murs au niveau de ses brèches.
J'ai bien aimé ce concept et cette idée autour de laquelle est construite cette BD qui apporte son lot de surprises. Le graphisme est assez carré mais il parvient à donner une dimension assez intéressante. Je pense à une vue sur Paris et ce qui reste de sa tour Eiffel.
Bref, c'est un titre qui va plaire aux fans de science-fiction et à ceux qui aiment la BD survivaliste dans un monde hostile. Les bases sont jetées pour continuer l'aventure sous de bons hospices. Espérons que le niveau sera maintenu sur le long terme.
C'est une assez curieuse histoire d'un enfant Augustin en proie à des cauchemars suite au décès prématuré de son père dès son plus jeune âge. Il va apprendre à canaliser ses émotions en devenant un chercheur scientifique dans un laboratoire de paléontologie. Bref, la rationalisation va prendre le pas jusqu'au début de sa vie d'adulte où il y aura un déclencheur.
La suite ne m’apparaît pas forcément comme convaincante. Il est vrai que ce récit va se plonger dans la part du mystère et dans l'ésotérisme lié à un lieu presque inaccessible dans les contreforts de l'Himalaya en Asie centrale non loin de la route de la soie. Il y a beaucoup d'exotisme également dans les paysages traversés où règnent des clans tribaux.
Ce n'est pas sous un angle de recherche d'un yéti mais plutôt un road-trip pour une recherche interne et intime. Evidemment, cela ne se terminera pas forcément bien mais il en reste presque un parfum de nostalgie.
L'auteur Frédéric Bihel multiplie les références en forme de clin d’œil. On pense notamment à Tintin au Tibet avec son yéti. Pour autant, le traitement sera beaucoup plus introspectif.
Un mot sur le dessin pour dire qu'il est tout simplement superbe avec ses couleurs pastel qui le rendent à la fois chaleureux et mystérieux. C'est vrai que ce graphisme au trait précis concourt à donner une certaine ambiance à ce récit.
Une lecture d'une belle histoire triste qui risque de ne pas vous laisser indifférent car on est tous à la recherche de quelque chose qui nous tient à coeur.
On peut être surpris au premier abord par le format de cette BD qui oscille entre le carré et le normal. C'est vrai que c'est important dans la mise en scène car il y aura des planches découpées en deux ou trois cases comme pour insuffler du dynamisme.
Là encore, on est dans un mélange de western pur et d'une touche de fantastique avec le don de cet enfant indien recueilli par un blanc au service de la loi. Cela tourne autour de ces fameuses affiches « Wanted » qui permettait de diffuser le portrait-robot des hors-la-loi les plus recherchés de l'Ouest.
Ce jeune Cheyenne souhaite retrouver l'homme qui a massacré sa tribu ainsi que sa mère devant ses yeux. Il a un don pour croquer les visages mais cela va un peu au-delà sans vouloir rien révéler.
La lecture de ce one-shot a été plutôt agréable même si le traitement a été plutôt conventionnel. On ne sort pas des sentiers battus malgré l'originalité du pitch de départ. Il reste néanmoins que tous les ingrédients du genre sont réunis pour nous donner du plaisir. C'est déjà ça !
C'est dans l'Allemagne des années 20 qu'évolue une jeune et talentueuse pilote de course non sans mal car elle est une femme au milieu d’hommes machistes. On lui attribue la responsabilité d'un accident mortel sur un circuit afin de se débarrasser d'elle car elle commençait à gagner pas mal de courses face aux hommes ridiculisés qui pourtant se la ramenaient.
Elle ne baisse pas les bras et entreprend un nouveau challenge digne d'une véritable expédition : faire le tour du monde en automobile. Il s'agit de prouver au monde que les femmes savent aussi conduire. Bref, c'est tout le portrait d'une femme allemande à l'aube du nazisme et de la grande dépression.
De son surnom Sigi, elle m’apparaît comme assez naïve au point de penser que les nazis n'auront jamais le pouvoir alors que son expédition est financée par l'un d'entre-eux afin de prouver la supériorité de la race aryenne.
Par ailleurs, les aventures américaines de la Miss m'ont paru un peu trop surréaliste dans l'accumulation des clichés de tout genre. On va vite s'écarter de la version officielle pour une aventure un peu plus cinématographique et divertissante.
Le dessin réaliste de l'espagnol David Morancho m'a tout de suite paru très agréable. Le trait est d'une rare élégance qui s'inscrit très bien dans ce type de récit. Les décors sont absolument merveilleux. Il y a tout un dynamisme qui porte le scénario dans l'ambiance des années folles.
On suivra toutefois avec plaisir les aventures de cette globe-trotteuse avant l'heure dont le parcours a fortement influencé l'émancipation féminine au XXème siècle dans nos démocraties occidentales.
C'est une très bonne pioche que ce titre adapté de l’œuvre de P. J. Hérault qui fut un écrivain à succès dans les années 80.
On a l'impression de revivre un scénario à la Starship Troopers mais dans une forme très différente puisqu'il s'agit d'un space-opéra plutôt anti militariste. Cela égratigne un peu la forteresse du bien-pensant sans être dans l'outrance. Le patriotisme ne justifie pas tout ! Le thème sera bien de l'inutilité des conflits armés et d'une aversion pour la violence bien que parfois, elle peut s'avérer nécessaire.
Quand un soldat Gurvan commence à s'interroger sur les véritables raisons d'une guerre en se rendant compte que l'ennemi n'est pas le monstre décrié, les ennuis peuvent commencer. Cela provoque une réflexion sur le monde moderne qui construit parfois des guerres sur des motifs assez fallacieux.
Pour une fois, j'ai été véritablement captivé par ma lecture en faisant attention à chaque détail, à chaque dialogue. Bref, cela a bien pris ce qui n'est pas toujours le cas pour retenir mon attention.
Bref, nous avons là un space opéra intergalactique qui mérite lecture pour les amateurs de science-fiction. On peut retrouver également un écho dans le monde réel avec une foudroyante lucidité.
Ceux qui occupent des postes politiques doivent maîtriser leurs langages sous peine de finir en pâté. Ce fut d'ailleurs le cas d'un certain Bernard Tapie qui n'avait pas sa langue dans sa poche qui fut choisie comme Ministre de la ville par le président Mitterrand avant d'être congédié près de 50 jours après.
On va s'intéresser en l’occurrence à la Secrétaire Générale de l'organisation internationale de la francophonie Michaelle Jean, pleine de verve et de dynamisme, et son porte-parole. Celle-ci bénéficie d'une assez bonne aura mais dans le privé, elle n'est pas sans défaut.
Cette BD a le mérite de nous plonger dans les coulisses de la diplomatie internationale ce qui est plutôt rare. Je suis plutôt preneur d'autant que je ne connaissais pas vraiment cette organisation qui a pour objectifs de promouvoir la langue française dans son évolution, sa diversité culturelle et linguistique, et valoriser les différentes cultures qui s'expriment sur l'ensemble des territoires de la Francophonie.
A noter que la description graphique du président français Emmanuel Macron est l'une des plus effrayantes qu'il m'ait été donné de voir dans une BD. Cela fait très peur à la manière d'un Dracula.
Il faut dire que ce dernier sera extrêmement hypocrite avec la Secrétaire Générale en faisant mine de la soutenir pour mieux la poignarder dans le dos. Le pire, c'est qu'il arrivera à convaincre tous les autres Etats et même le Canada dont est issu pourtant cette femme métis d'origine haïtienne. Il placera à sa place la représentante d'un pays africain ayant pourtant tourné le dos à la langue française et dont les valeurs démocratiques du pays laissent franchement à désirer.
En même temps, il y a eu le déchaînement de la presse canadienne autour des frais de rénovation un peu élevé de la plomberie d'un logement de fonction. Cela a provoqué un émoi dans l'opinion publique ce qui était l'objectif voulu pour la faire tomber. Il est dommage qu'elle n'est pas gérée correctement ses affaires de gestion financière de l'organisation.
En minimisant, elle a provoqué sa chute. Il aurait fallu qu'elle puisse faire des concessions pour donner des gages et faire taire les critiques mais qu'elle n'a pas fait. Il ne fait pas s'étonner alors du résultat.
Bref, c'est un monde assez impitoyable qu'on n'aurait pourtant jamais imaginé au sein de cette prestigieuse organisation. Cette BD a été passionnante à suivre à bien des égards.
J'étais particulièrement attiré par le thème de cette BD à savoir la Junk food qui entraîne une addiction à certains aliments. Je voulais surtout connaître les dessous de cette addiction qui touchent tant d’individus dans le monde. L'indice de poids est là pour le prouver malheureusement.
Pour autant, le traitement réalisé par l'autrice d'origine mexicaine Emilie Gleason ne m'a absolument pas convaincu. C'est brouillon et loufoque à la fois. On s'éparpille de témoignages en témoignages sans aller directement à l'essentiel. Je ressors vidé de cette lecture et avec une absence d'information qui m'aurait pourtant été bien utile.
Je retiens néanmoins que c'est la combinaison du gras et du sucré qui crée les conditions de cette addiction sur certaines personnes qui vont craquer. J'ai retenu également le top des aliments les plus addictifs à savoir le chocolat, la crème glacée, les frites, la pizza et le cookie. Tout ce que j'aime. On aurait pu ajouter le pot de Nutella !
Si 95% des occidentaux boivent de l'alcool, 10% deviennent alcoolique. Cependant, on apprendra que peu de gens arrivent à contrôler leur alimentation. C'est sans doute le plus grave danger pour l'avenir en terme de maladie et de santé publique.
Au niveau du dessin, j'ai été ébloui par autant de couleurs criardes qui ne font pas dans le bon goût et l'élégance du trait. Je préfère dire la vérité ce que j'ai ressenti que de mentir. Ce n'est pas du tout le style graphique que j'affectionne et pourtant, je suis assez large.
J'aimerais bien voir à l'avenir d'autres BD sur ce thème avec un traitement différent et un peu plus scientifique. Il est vrai que la mal-bouffe est un vrai sujet de société.
Moi qui travaille dans la protection des données, j'ai été plus qu'abasourdi par le début de ce récit où un agent ses services secrets discutent comme si de rien n'était dans un avion sur un projet gouvernemental assez spécial avec notre héroïne au milieu de l'ensemble des passagers. Je dois dire que cela ne fait ni sérieux, ni crédible. Pourtant, le ton de cette BD est très loin d'être humoristique en témoigne la scène d'ouverture où deux enfants seront massacrés par un tueur russe.
Le gouvernement russe souhaite en effet travailler sur la perte de mémoire des gens. Je ne sais pas vraiment dans quel objectif. Mon idée serait de mieux faire passer leurs mensonges éhontés aux yeux de la population. Après tout, le droit à l'oubli, c'est également faire table rase du passé surtout s'il est peu recommandable. Bref, cela n'existe plus. C'est justement tout le thème assez intéressant de cette BD.
J'aime bien ce type de graphisme assez dynamique qui rend la lecture fluide et plutôt agréable malgré une colorisation assez terne. Après c'est vrai que le récit se complexifie plus il avance. A la fin, on n'y croit plus vraiment.
L'idée de départ était assez intéressante puisqu'il s'agit d'oublier ses propres traumatismes mais également de les guérir. La fuite dans la mémoire n'a jamais été une bonne solution car on vit alors dans le déni.
C'est un thriller de plus qui ne se distingue pas vraiment pour moi de ce que j'ai pu déjà lire sur le thème de la machination d'état dans un genre complotiste. Certes, c'est efficace et cela peut plaire à un jeune lectorat. Je n’ai pas vraiment envie de connaître la suite et la fin.
Bugatti est un nom qui raisonne encore pour beaucoup de passionnés. A noter pour ceux qui ne le savent pas qu'il s'agit de voiture hyper-sportive de grand luxe qui ont fait sensation dans l'histoire de l'automobile.
C'est d'ailleurs le patriarche franco-italien Ettore Bugatti qui a fondé en 1909 une entreprise qui a révolutionné toute l'automobile. On se souvient de son slogan : « rien n'est trop beau, rien n'est trop cher ! » qui a contribué au dépôt de plus de 1000 brevets.
Évidemment, il y a le palmarès incontestable : plus de 10.000 victoires nationales et internationales sur les circuits automobiles qui ont fait sa renommée. Bref, on va suivre dans cette BD biographique l'histoire légendaire de cette famille qui a écrit les plus grandes pages de l'automobile mondiale.
J'ai bien aimé le dessin de Franck Mézin dont c'est la première BD qui fait dans le réalisme et qui permet d'apprécier de beaux modèles de véhicules imaginés dans les ateliers.
Cette biographie m'a également indiqué que l'île de la Niederbourg, non loin de là où j'habite en Alsace, avait recueilli l'un de ses tout premier atelier avant Molsheim/Dorlisheim où il établira plus tard le siège de sa société.
Pour le reste, cela demeure une biographie dans le plus grand classicisme et qui est totalement voué à la gloire de cette famille sans explorer le moindre recoin psychologique. Pour la profondeur de ce personnage, il faudra repasser. On a l'impression que c'est une commande afin d'honorer cette famille de constructeurs.
J'ai été choqué par un passage où il tente d'expliquer au roi des belges Léopold III venu lui rendre visite le temps d'une partie de chasse que l'entreprise octroie des allocations familiales à ses ouvriers mais visiblement, cela n’intéresse pas sa Majesté.
Je pense tout de même que le travail réalisé a été honnête et permettra de mieux connaître cette entreprise française inscrite dans la légende qu'avait fondé Ettore Bugatti et que les héritiers n'ont pas hésité à vendre en 1963 à leur client et créancier Hispano-Suiza dont la première mesure a été l'abandon de la construction automobile.
C'est une triste destinée qui n'honore pas du tout le fondateur Ettore Bugatti. Reste néanmoins une amicale, un club et un musée qui lui est dédié par les anciens nostalgiques de la marque.
C'est la première BD sur l'astrologie qui existe à ma connaissance. Visiblement, ce sujet pourtant très à la mode n'inspire pas vraiment les auteurs. L'autrice suédoise Liv Stromquist a décidé de le traiter sur un mode humoristique.
L'originalité provient à ce qu'elle ne va pas dire des choses positives sur les différents signes mais que du négatif pour souligner ce qui ne va pas. Elle va prendre pour exemple la vie des personnalités que cela soit le show business ou quelques figures historiques. Bref, elle va passer au peigne fin les vices des douze signes astrologiques.
J'ai beaucoup aimé cette originalité dans le traitement car cela m'a fait vraiment sourire à de multiples reprises tant c'est parfois vrai. Il suffit juste de faire la comparaison avec des personnes que vous connaissez.
Au niveau du graphisme, ce n'est pas très folichon mais ce n'est pas le genre de BD qui dessine du beau. On est plutôt avec beaucoup de textes explicatifs et des illustrations assez sommaires.
Sur le fond, on peut dire qu'il y a trois parties qui compose cette BD. La première va se concentrer sur la présentation des différents signes. A noter que chaque signe zodiacal va en prendre pour son grade !
La seconde va traiter des relations de couple entre les différents signes selon l'un des quatre éléments : eau, air, terre, feu. Evidemment, le rapprochement est toujours favorable entre des signes du même élément mais des associations demeurent possibles comme feu-terre ou air-eau quand d'autres ne sont pas conseillé (air-terre ou feu-eau).
La dernière va conclure sur l'utilité de l’astrologie qui connaît un regain d'activité ces dernières années dans nos sociétés contemporaines. Les causes sociologiques et psychologiques seront évoquées via l'analyse d'un philosophe allemand Theodor Adorno.
Selon lui, les gens tiennent souvent l'astrologie comme quelque chose d'acquis sans beaucoup trop y réfléchir, à la seule condition que leurs propres demandes psychologiques correspondent d'une manière ou l'autre à l'offre. Ils ne s'intéressent guère à la justification du système. Bref, c'est de la manipulation psychologique, voire un instrument de domination pour obéir à une autorité supérieure...
En conclusion, l'astrologie peut nous servir mais cela ne définit pas un être humain tant il peut être complexe. C'est à nous de décider de notre identité et de la réussite de notre couple. La destinée est entre nos mains !
Un navire au large de l'Australie est pris dans une tempête en 1879 alors que ce pays est colonisé par les anglais depuis une centaine d'année. Bon, à vrai dire, c'est plutôt des pénitentiers qu'on installait au départ dans cette région du monde assez éloignée.
On va surtout s’intéresser à une famille de braves chiens qui ont été enfermé dans un tonneau par leur maître dans un acte désespéré de sauvetage. Par la suite, le tonneau s'échoue sur une plage d'une île en face de l'Australie. Ces petits animaux fidèles n'auront de cesse que de vouloir retrouver leur maître dans une espèce de road-movie animalier.
Je retrouve un auteur que j'ai jadis beaucoup aimé grâce à sa série de space-opéra « Kookaburra ». Il s'agit de Crisse. L'un de ses dessinateurs de Kookaburra Universe et surtout de la série « Le pré derrière l'église » l'a rejoint dans cette nouvelle aventure australienne sur un seul volume. Il s'agit bien d'un one-shot qui est orineté à un public plutôt jeunesse.
Un mot quand même sur le dessin pour dire qu'il est dynamique avec un trait semi-réaliste qui parvient bien à croquer les animaux dans des postures assez expressives. Le graphisme parvient très vite à nous séduire et à rendre cette lecture plutôt agréable.
Au niveau du scénario, on ne peut que souligner la maîtrise de Crisse qui fait évoluer ce petit monde au milieu du bush et des aborigènes en donnant du sens dans une quête presque onirique et métaphysique. On sent réellement le parfum de Kookaburra !
J'ai adoré ce récit qui aura une conclusion vraiment étonnante. Le thème sous-jacent au-delà du respect de la nature et de ses espèces, est de croire en des forces qui nous dépassent et qui peuvent nous emmener très loin. Tout devient alors possible.
C'est vraiment le genre de BD que je conseille aux parents qui voudraient une BD un peu moderne pour leurs enfants. Une belle découverte cependant, dont je remercie Babelio et les éditions Soleil dans le cadre du dernier masse critique jeunesse. C'est d'ailleurs la meilleure BD jeunesse que j'ai pu lire avec ce parfum d'aventure australienne.
Le titre est dans une mouvance très en vogue actuellement qui me fait penser au succès du film « Barbie » que personnellement, j’ai bien aimé. Il s’agit de réhabiliter la place de la femme dans l’histoire de la philosophie.
C’est encore un domaine où l’on ne voit que des figures masculines tel que Platon ou Socrate. Il s’agit, non pas de réécrire l’Histoire, mais de dévoiler à la face du monde qu’il y avait également, dans l’ombre et l’oubli, des femmes qui avaient une tête pour penser sur les questions existentielles de l’humanité. L’intelligence n’était pas que réservée aux hommes.
Du coup, ce présent ouvrage nous présente le portrait de 10 femmes totalement inconnues au bataillon pour les mettre en avant dans une entreprise de réhabilitation. C’est comme si on entrait dans le monde de la cité idéale de « Barbie » avec que des femmes philosophes alors que la vraie vie est composée que d’illustres philosophes hommes.
Le débat peut faire rage et certains ne seront pas forcément à l’aise avec cette revanche des féministes. Il est vrai que malheureusement, la place des hommes a été prépondérante pendant des siècles dans le monde. C’est encore le cas dans une bonne partie des pays composant la planète où la femme doit se cacher ou se fondre dans le décor.
Moi, je suis assez sage pour tenter de comprendre et d’arrondir les angles. Il est vrai que la démonstration est assez intéressante sur le fond.
Sur la forme, cela ne sera pas forcément l’extase avec trop d’explications qui ne vont pas à l’essentiel comme pour remplir des pages ce qui explique sans aucun doute mon 3 étoiles. En effet, je n’aime pas trop les prises de tête malgré un véritable concentré de pédagogie sur le sujet.
Question plan graphique, c’est plutôt assez faible mais suffisamment démonstratif pour remplir son rôle à savoir lisible. Bref, le dessin ne rattrape pas vraiment le tout.
Les amateurs du genre apprécieront pour une lecture réparatrice. Les autres, ce n’est pas certain. Pour autant, il faudrait dépasser ce clivage. Mesdames, je vous conseille de l’offrir à tous les hommes mais je ne suis pas sûr qu’ils liront cette BD...
J'ai adoré cette BD car elle est intelligemment construite autour d'une sage-femme Garance qui sera accusée d'être une sorcière par l'Inquisition sur dénonciation d'un notable local après un accouchement.
L'action se passe dans la ville de Cologne en 1630 qui fait partie du Saint-Empire germanique. La guerre de 30 ans fait rage et cela entraîne mort et désolation mais surtout la famine.
On se rend compte que c'est encore les femmes qui vont payer un lourd tribut. Garance va devoir faire le choix de rester dans la légalité ou de commettre des actes réprouvés par l’église au nom de la compassion pour les femmes. Les hommes non mariés n'ont pas à se préoccuper d'une grossesse.
En ce qui concerne le titre, l'herbe du diable est la belladone qui a pourtant des propriétés apaisantes. D'autres herbes seront d'ailleurs utilisés par Garance comme la valériane, le millepertuis ou encore la mandragore.
On rencontrera également le prêtre jésuite Spee qui est chargé de confesser les condamnés et qui se rendra compte que les femmes qu'ils rencontrent ne sont pas des sorcières mais elles ont avoué sous la torture. Bref, il écrira plus tard un manuscrit pour dénoncer ces pratiques.
A noter qu'on aura droit à un dossier assez détaillé et très bien documenté en fin d'album pour souligner les propos et la présentation des personnages. C'est réellement captivant, une fois n'est pas coutume.
J'ai apprécié un graphisme assez avenant qui a rendu la lecture tout à fait agréable. Les décors sont très réussis. Les personnages sont facilement identifiables. Bref, un vrai confort visuel qui est présent.
Au final, je conseille vivement la lecture de cette BD qui apportera une réflexion universelle sur la place de la femme dans l'histoire. C'est vrai que j'ai commencé sans grande conviction pour terminer en apothéose. C'est une belle découverte et une belle surprise !
Nous avons droit à un gardien de musée, Patrick, la cinquantaine, esseulé, complètement blasé par son métier. Pourtant, il est le gardien du plus prestigieux musée du monde Le Louvre et de son tableau vedette à savoir « La Joconde ».
Qu'est-ce qui peut le rendre si malheureux ? Comment la Joconde peut lui redonner le sourire ? C'est toute la tâche que cette BD va parvenir à accomplir au prix d'un voyage initiatique et un peu ésotérique.
On va explorer de long en large ce tableau et j’apprendrais même des détails assez intéressants comme la dualité des paysages derrière le portrait de cette femme énigmatique. Il y a certes la Toscane mais pas que.
Le processus est comparable à ce que j'ai pu déjà lire dans le roman graphique mais quand c'est bien fait, on ne peut que souscrire car cela redonne espoir en la vie et en l'amour pour peu qu'on apprenne à s'accepter.
Il ne pourra que remercier Mona Lisa à la fin alors qu'il en avait une sainte horreur liée aux habitudes. Le voyage permet toujours de changer son point de vue.
Le graphisme est absolument somptueux pour une lecture agréable de cette œuvre d'art. Il faut dire que le Musée du Louvre est sans doute le plus beau au monde par la richesse de ce qui est exposé au public.
A découvrir le cas échéant pour un voyage culturel !
Voici l'avant-dernier tome avant le final nous prévient l'auteure Alice May Oseman qui a seulement 29 ans. On suit toujours la relation amoureuse entre Charlie Spring et Nick Nelson même si ce sont des garçons, l'essentiel étant l'amour. Si je suis conquis en tant qu'hétéro, qu'est-ce que cela doit être sous d'autres sensibilités et orientations !
C'est vraiment une série phénomène qui marquera les esprits de notre époque. Certes, certains pays vont l'interdire comme la Russie par exemple ou les pays du Moyen-Orient car cela pourrait tomber sous le coup de la loi pénale. Il ne faut jamais oublier qu'on vit en Occident et qu'on bénéficie d'une liberté sexuelle qui n'existe pas ailleurs et qu'il faut se battre pour conserver tout ces acquis face à la menace.
Il aura fallu un peu plus de temps à l'autrice de sortir ce 5ème tome qu'elle pensait être le dernier mais il lui faudra encore un pour terminer toute son histoire. Il est vrai qu'elle prend son temps pour le déroulé de ce récit. En fait, elle a été accaparée par l'adaptation télé de la série sur Netflix qu'elle suit de près afin de pouvoir avoir le contrôle sur son œuvre. Elle a conscience que sans le roman graphique, il n'y aurait pas eu de série à succès.
Les thèmes d'actualité comme le harcèlement scolaire, l'anorexie ou le coming-out ont fait le succès de cette série auprès du public adolescent et de jeune adulte. Il faut dire que l'auteure a manifestement du talent car elle ne néglige pas ses personnages secondaires également.
Dans ce tome, Charlie trouve un peu plus d'assurance malgré son côté assez anxieux qui peut revenir parfois. C'est surtout Nick qui révèle un peu de sa fragilité en se posant beaucoup de question sur l'avenir car il devra partir à la faculté. On voit que c'est surtout l'interaction entre ces deux individus qui produit ses effets tant il y a de la communication et de l'échange dans un climat bienveillant.
C'est encore une fois une lecture qui fait du bien au moral car elle est toute en douceur. Evidemment, on aimerait que cela dure toujours mais toute bonne chose a une fin et c'est pour bientôt. J'ai aimé cette exploration en profondeur des sentiments basé sur la tolérance.
Oui, je crois bien que c'est une BD à mettre entre toutes les mains afin de faire évoluer la société sans tomber toutefois dans le wokisme de façade. C'est touchant, attachant et agréable, que demander de plus ? Rendez-vous est pris pour le dernier tome.
Pour connaître la liberté, il faut toujours payer un lourd tribu. Le peuple américain s'est rebellé contre la monarchie anglaise afin d'avoir son indépendance et de prendre son destin en main. On sait qu'elle va devenir 100 ans plus tard la nation la plus puissante de la planète. Voilà pour les faits historiques, je n'invente rien.
On ne peut qu'avoir de l'admiration pour ces hommes qui se battent pour une juste cause et surtout un idéal de liberté qui sera propice à la prospérité économique d'une nation. Beaucoup d'état dans le monde connaissent malheureusement la tyrannie d'un homme et de sa clique. Ce n'est que par le combat du peuple qu'on peut parfois renverser les choses. La liberté exige cependant des sacrifices qu'on est prêt à donner ou pas.
Ce que l'on sait un peu moins, c'est le rôle de la France dans ce combat. Sans les armes et l'aide française, les rebelles n'auraient jamais remporté la mise contre l'armée et la nation la plus puissante du monde en cette époque situé autour des années 1875 à savoir l'Angleterre.
C'est nous les français qui avons contribué à la naissance des États-Unis d'Amérique. Je n'ai jamais compris alors par la suite le rapprochement avec la Grande-Bretagne qui les a ardemment combattus.
Le présent récit raconte toute la diplomatie en sous-main entre un envoyé de Thomas Jefferson et Benjamin Franklin nommé Deane qui commercera avec un célèbre dramaturge français nommé Beaumarchais pour obtenir des armes.
Le principal lieu d'action est notre pays alors dirigé par le tiède roi Louis XVI que son Ministre des affaires étrangères voudrait parvenir à lui faire comprendre que la menace anglaise représente un danger pour le royaume. La perfide Albion possède d'ailleurs des espions en charge de contrecarrer ces projets.
Bref, une BD historique assez bien dessiné qui retrace un pan oublié de notre histoire et de la relation assez particulière avec les États-Unis avant la déclaration d'indépendance.
Ce tome se passe au moment de la capitulation de Florence face à l'empereur et au parti du pape qui souhaite mettre cette ville dans leur rang. Une terrible famine s'empare de la ville qui a été assiégée. Elle doit également faire face à des pillages commis par ses propres soldats ce qui est un comble.
Notre héroïne Arte et ses amis sont sur le point de rentrer dans la ville dévastée par la guerre afin qu'elle puisse retrouver Léo. Et c'est là que l'action va faire une pause pour s'intéresser un peu plus près au passé de cet homme qui fut le maître de peinture de la jeune femme avant que celle-ci ne suive la princesse de Castille en Espagne.
C'est un tome entièrement consacré à Léo comme pour lui donner une nouvelle importance avant les retrouvailles alors qu'on l'avait un peu oublié avec toutes ces péripéties. C'est assez habile comme stratagème et cela fonctionne à merveille.
On se rend compte que cet homme n'a pas commencé comme Arte dans une famile noble mais qu'il était orphelin et seul dans la rue avant d'entrer par la tout petite porte dans un atelier composé de fils de notables sans talent.
Il va subir les brimades de ses camarades de classe mais il ne fera rien pour répliquer ce qui lui donne une force extraordinaire d'encaisser. Evidemment, on prend pitié pour lui d'autant que son maître Ezio semble jouer de cette situation malsaine.
Alors, oui j'ai vraiment aimé ce tome qui donne une place d'importance au compagnon professionnel de notre héroïne qui lui doit beaucoup de chose. Reste à savoir si l'amour est réellement réciproque. La suite promet d'être assez poignante avec sans doute quelques surprises.
Voici enfin venu l'invasion finale qu'on nous promettait depuis le début de cette série. Bref, cela s'achève enfin. Je garde certes un sentiment d'exaspération devant tant de tomes dont certains étaient vraiment inutiles, il faut bien l'avouer !
En même temps, je pousse un ouf de soulagement même s'il reste encore un tome qui composera le prologue. Cela reste une série des plus ambitieuses jamais produites en matière de science-fiction et qui part d'une idée tout à fait crédible d’anéantissement de notre monde par une race d'extraterrestre voulant éradiquer une fois pour toute le virus humain..
Ce tome se concentre sur le récit d'un sous-marin et d'une bande de jeunes qui parte en mer avec un bateau de fortune afin d'échapper aux vaisseaux et drones extra-terrestres.
On pensait que le mystère serait résolu mais il en reste encore un à savoir ce qui pourrait être encore pire que l'holocauste produit sur la planète. On n'aura pas cette réponse.
Au final, c'est un tome final plutôt long mais assez bien construit qui donne une conclusion pour le moins satisfaisante compte tenu des terribles événements survenus. On ne perd pas une miette de lecture ce qui constitue quand même un très bon point. Cette série aura quand même été marquante et je ne regrette pas de la posséder.
On arrive à la fin du second cycle consacré au royaume des singes dans une spectaculaire conclusion. Ils vont recevoir la flotte de la reine qui dirige désormais Angléon à savoir Astrélia que nous retrouvons avec le plus grand plaisir. Ce dernier tome promet pas mal de rebondissement notamment politique pour l'univers des 5 terres.
Alissa a gagné sa bataille sur les autres clans ennemis afin de garder la suprématie sur la ville mais ce fut au prix de beaucoup trop de sacrifices. On croit qu'elle a la maîtrise de tout mais tout ces combats ont laissé beaucoup trop de traces et de souffrances. Evidemment, cela va se retourner contre elle à la faveur du commissaire examinateur qui a des principes concernant la justice.
On regrette que certaines des intrigues se terminent un peu en queue de poisson comme celle de l'archéologue en herbe Otsue qui revient en ville avec le jeune Kauri. J'aurais bien aimé savoir ce que la découverte archéologique a pu bien apporté à cette civilisation.
Le tome va se concentrer sur l'aspect politique alors qu'il a été absent pendant presque toute la durée du cycle à l'exception d'une lettre envoyée par Kéona, la fille de la reine qui a été libérée justement par Astrélia. Il y aura une surprise de taille qu'on n'avait pas vu vraiment venir en fin d'album malgré des indices évidents laissés sur le passage. Oui, c'est assez magistral et surprenant comme fin de cycle.
On se demande désormais quel sera le monde des 5 terres exploré dans le troisième cycle après Angléon et Lys. Il est probable que cela soit la belliqueuse Arnor. Évidemment, avec une telle qualité, on a envie de continuer l'aventure. Certes, les séries à rallonge ne font plus recette mais celle-ci possède un découpage assez particulier et homogène qui s'inscrive dans une certaine logique. On est prêt pour la suite !
J'ai bien aimé ce récit destiné à la jeunesse qui rappelle un peu les aventures de Tom Sawyer dans l'Amérique de la grande dépression et surtout de la ségrégation raciale avec son Ku-Klux-Klan en toile de fond.
C'est d'ailleurs très joliment mis en image avec une impression de se trouver instantanément dans ce bayou majestueux qu'on parcourt sur une petite embarcation au milieu des alligators et des mocassins d'eau tout aussi dangereux.
Le dessin ne manque pas de charme avec des décors tout en aquarelle qui donne une véritable tonalité à ce récit.
On est plongé en plein cœur de la Louisiane le temps d'un été chaud où il se passera bien des choses. Red, Otis et Shelley, trois enfants, vont apprendre que la vie peut être difficile mais ils continuent à vivre de leur insouciance procurant une joie de vivre et de découvrir.
J'ai apprécié toute la subtilité derrière tous ces actes d'une cruauté sans nom basé sur une différence de couleur. Evidemment, je hais le racisme sous toutes ces formes mais certaines sont encore plus détestables que d'autres. Le Sud des Etats-Unis ne brillait pas pour sa tolérance...
Oui, ce titre fleur bon avec les classiques de la littérature américaine. Cependant, on est véritablement transporté par des images qui resteront longtemps encore gravé. C'est tout simplement magnifique !
Charlotte Perriand est une architecte, designer et photographe française ayant vécu au siècle dernier. Je ne le savais pas avant de lire cette BD qui lui consacre une belle biographie pour lui rendre hommage.
On va surtout intéresser à sa période japonaise entre 1940 et 1942. C'est vrai que le timing de cette voyageuse n'est pas très bien observé sachant que le Japon impérialiste a déclaré la guerre à l'Occident peu après son arrivée pourtant voulu par un officiel du ministère. Elle terminera son séjour sous liberté surveillée alors que le Japon entre en guerre.
Visiblement, elle a été une collaboratrice du célèbre le Corbusier qui lui fait d'ailleurs des reproches dans un cauchemar qu'elle fait en début d'aventure sur le bateau en partance pour le Japon. Il faut savoir que ce n'était pas vraiment une architecte d’immeubles ou des gros ouvrages comme on pourrait le penser mais plutôt une architecte d'intérieure.
Je ressors de cette lecture plutôt déçu car sa personnalité manque véritablement d'empathie. Par ailleurs, cela se concentre sur une période très courte de sa longue vie ce qui ne permet pas de cerner tout l'apport de cette architecte avant-gardiste.
Je retiens néanmoins qu'elle fut une véritable amoureuse de la culture japonaise qu'elle se souciait de préserver face à la déferlante de mauvais goût occidental. A noter qu'il y a également un réel effort au niveau du graphisme pour nous présenter un bel ouvrage. Bref, tout cela compense un peu.
Parfois, on peut avoir la tête d'un chien battu. Surtout quand on est chevalier en armure et que l'on concourt à des tournois médiévaux...
On est en effet dans l'univers des combats de joute au Moyen-Age. Cela me rappelle un film avec le regretté Heath Ledger dans le rôle d'un écuyer ayant un don inné pour l'équitation. Il s'agissait du film « Chevalier » sorti en 2001 et tombé un peu dans l'oubli.
Le dessin est résolument dynamique et fait dans le mouvement avec un beau découpage et une belle mise en image presque cinématographique. Je l'avais déjà beaucoup aimé sur « la République du crâne ». Visiblement, les auteurs refont leur association sur ce nouveau titre qui ne manque pas de chien quant à la réalisation.
J'ai bien aimé cette BD qui nous sort un peu des sentiers battus avec ces histoires de tournois et de rivalités entre différents clans non pas pour la rançon mais pour la gloire et l'esprit chevaleresque. Il y a un traitement résolument moderne dans ce scénario avec des personnages qui ont une vraie personnalité.
Tournois, heaumes, gentes damoiselles seront au programme pour notre plus grand plaisir !
On va suivre le destin d'une fille du peuple qui va devenir une reine influente de l'Empire byzantin. Pour rappel, Byzance était au départ une cité grecque qui fut reconstruite par l'Empereur Constantin en 330 après JC. Son successeur Théodose 1er a eu la bonne idée de scinder en deux l'Empire romain en 395 à sa mort entre ses deux fils. Rome présiderait à l'Empire romain d'Occident quand Byzance deviendrait la nouvelle Rome mais de l'Empire romain d'Orient.
On sait qu'en 476, cela en est fin de l'Empire Romain d'Occident avec la Chute de Rome ce qui marque d'ailleurs la fin de l'Antiquité et le début du Moyen-Age. Par contre, l'Empire byzantin va encore durer près de 1000 ans jusqu'en 1453 où la ville tombera aux mains des turcs ottomans qui occupent aujourd'hui encore ce territoire conquis.
La ville chrétienne puis orthodoxe de Constantinople deviendra Istanbul et sera totalement islamisé, elle qui était un joyau de l'Empire romain d'Orient. Ainsi la magnifique basilique Sainte-Sophie est devenue une mosquée. Même les restes de l'impératrice ont été profané par le sultan Mehmet II qui a tout fait détruire dans un acte de profanation honteux.
Théodora, fille d'un dresseur d'ours, va régner conjointement avec son époux Justinien 1er de 527 à 548. Justinien est parfois considéré comme le dernier empereur romain, avant que l'Empire romain d'Orient ne commence à se différencier de l'Empire romain dont il est le continuateur direct. Il est le dernier empereur à chercher à rétablir l'unité et l'universalité de l'Empire romain ce qui l'amène à mener des guerres expansionnistes. C'est une période de transformation majeure pour l'Empire byzantin.
Théodora semble ainsi avoir eu une influence importante sur les réformes législatives de Justinien, notamment vis-à-vis des droits des femmes. Bref, elle a fait avancer la condition féminine. Elle reste encore aujourd'hui considérée avec son mari Justinien comme des dirigeants de grande qualité, contribuant à faire rayonner l'héritage de la Rome antique.
Dans la première partie de ce diptyque, on va s’intéresser surtout à son enfance assez malheureuse mais surtout à sa vie de jeune femme en tant que danseuse et courtisane. Il s'agit de suivre le cheminement de ce qui l'a conduit dans les bras du futur empereur Justinien qui s'est éprise d'elle. On se rend compte des multiples sacrifices qu'elle a dû faire pour y parvenir. C'est loin d'être aussi rose que la légende...
On va suivre le parcours d'un homme de la France d'en bas qui travaille dans un abattoir de cochons après avoir raté le coche d'une carrière d'artiste. Son épouse travaille également assez durement dans un hôpital comme personnel soignant.
Ils ont eu du mal à avoir un enfant mais le miracle a fini par arriver. Leur fille constitue le point d'orgue de leur vie accaparé par les contraintes professionnelles. Un soir, il invente une histoire à sa fille et le lendemain, par coïncidence, certains éléments du récit fictif arrivent dans sa vie. Il commence alors à se poser sérieusement des questions quand cela se reproduit les jours suivants. Est-ce un message pour signifier qu'il est temps de porter un autre regard sur ce qui nous entoure ?
La résonance sonne comme un conte qui nous dit qu'il faut changer sa vie et faire ce que l'on aime pour trouver le bonheur. Cependant, il va vite être rattrapé par la dure réalité dans un contexte économique difficile pour la France d'en-bas qui galère chaque jour.
La fin de cette BD est tout simplement horrible car il y a une double conclusion : une heureuse et la réalité. Comme dit, la vie n'est pas un conte de fée. Oui, mais si on lit des BD, c'est justement pour s'évader parfois et avoir un message positif et non d'un pessimisme sans nom.
Les auteurs ont choisi une voie qui est à contre-courant. Je n'ai pas aimé mais je salue ce choix assez audacieux. Bref, cela risque de ne pas plaire à tous les lecteurs.
Le sujet de cette BD porte sur la pêche électrique pratiquée en toute illégalité par les Pays-bas en mer du Nord. Évidemment, c'est un thème écologique mais cela porte plutôt sur une problématique local et sectoriel. Il est vrai que l'idée même d'utilisation de l'électricité pour récolter une bonne pêche est mal tolérée par le grand public.
Cela ne sera pas un nouveau traité sur l'environnement mais sur le combat que mène une association Bloom face aux puissants lobbyistes des industriels de la pêche électrique. Ces derniers bénéficient de moyens financiers très importants et surtout de l'appui des États et même de la Commission Européenne ce qui est totalement inexcusable.
Je suis généralement pro-européen mais je suis véritablement dégoutté au sortir de cette lecture car les arguments avancés sont imparables et très convaincants de manière objective. On se rendra compte de la mauvaise foi évidente des industriels pour ne pas respecter la loi au niveau du nombre de chalut électrique.
Comme dit, ils ont même le soutien de leur ministre d’État mais également de la Commission Européenne qui traîne les pieds pour faire appliquer la loi européenne dont ils sont pourtant les garants. A noter que les autres États ne réagissent pas vraiment à cette violation manifeste du droit européen ce qui concourt à la poursuite de la fraude.
Je pense que cela risque d'interroger beaucoup de lecteurs sur le véritable fonctionnement de nos institutions européennes gangrenées par une certaine forme de corruption liés à ces lobbys qui agissent dans l'ombre pour faire fructifier leurs propres intérêts.
C'est un sujet que je ne connaissais pas et qui mérite une attention particulière tant les faits évoqués sont graves pour l'environnement même si on demeure peu sensible à ces thèmes. C'est très bien écrit, bien documenté et avec des dessins simples et maîtrises en illustration.
Je n'avais pas lu une BD documentaire aussi bien depuis « Algues vertes - l'histoire interdite ». C'est une enquête sur un scandale qui doit véritablement cesser en prônant une interdiction totale de ce type de pêche sans mesurer l'impact environnementale préalablement dans des enquêtes scientifiques sérieuses et totalement indépendantes pour garantir l'objectivité. Cela nous interroge également sur la véritable volonté des politiques de changer de cap derrière des effets d'annonce sur le futur de notre planète.
C'est dans l'Amérique de la fin de la Seconde Guerre Mondiale que se déroule ce récit contant la courte vie d'une certaine Elisabeth Short venue tenter sa chance dans la cité des anges. Elle va terminer malheureusement massacrée par le diable.
Celle qui était surnommée le Dahlia Noir était d'une beauté tout à fait extraordinaire avec de très beau cheveux et un visage frisant la perfection. C'était surtout un sacré nid à emmerdes pour la plupart des hommes rencontrés. La plupart d'entre-eux étaient des militaires.
On va la suivre dans ces derniers moments de vie dans ce décor idyllique. J'ai reconnu notamment le Figurea Hôtel de Los Angelès où j'ai moi-même séjourné pendant 6 jours sans savoir qu'elle y menait ses petites affaires. Par la suite, il y aura d'autres lieux de villégiature pour une femme qui cherchait visiblement à fuir.
Le dessin est absolument somptueux sans compter un ouvrage qui sur la forme regorge de mille détails pour notre plus grand plaisir. J'ai rarement vu un aussi bel écrin. A noter également un précieux dossier en fin d'album avec la liste de tous les suspects.
La fin m'a laissé sur une note assez glaçante. J'aurais aimé en savoir un peu plus mais j'ai l'impression que ce n'était pas forcément le but recherché par l'auteur. Du coup, on reste toujours sur un parfum de mystère autour de ce dahlia noire.
Nous allons faire connaissance d'une femme qui considère que les être humains sont tous toxiques ainsi que des prédateurs. Elle décide de se mettre en marge de la société pour échapper à un monde en pleine déconfiture.
Il y a une dimension à la survivaliste digne du film culte « Into the wild ». Petit à petit, à l'aide de flash-back, on va comprendre ce qui l'a amené à cette décision radicale de couper les ponts.
Le graphisme sera sur un trait charbonneux en noir et blanc pour donner du relief à ce récit aux accents écologistes.
Heureusement qu'il y aura cette rencontre qui va changer le cours de sa vie dans une quête assez intéressante. Elle ne va pas terminer sa quête de rejoindre une communauté d'individus qui a tenté d'échapper à la catastrophe planétaire durant ses prémices.
L'incursion de l'homme mauvais et de sa technologie à savoir les drones dans cette nature assez hostile fait plutôt peur car c'est à chaque fois assez conflictuel.
C'est un titre qui est passé totalement inaperçu mais qui mérite que l'on s'y attarde le temps d'une lecture tant les thèmes sont d'actualité. J'ai beaucoup aimé alors que ce n’était pas forcément gagné d'avance. Le traitement m'a convaincu.
Big Under constitue pour moi une grosse déception à la lecture. Le concept d'un écroulement généralisé de Paris sous les catacombes paraissait une bonne idée.
Cependant, l'exploitation de ce récit a été catastrophique. Certes, on a droit à une introduction historique qui donne envie mais on se retrouve de nos jours dans les gesticulations sans fin d'une bande de lycée dont l'un recherche une camarade de classe disparue.
Je passe sur les dialogues insipides à souhait qui sont censés faire djeun. Il ne se passera pas grand-chose dans ce premier tome qui pourtant va se terminer sur un temps fort qui vient un peu tard.
A noter également qu'on va basculer dans le fantastique sans crier gare. Le lecteur va vite se perdre avec une multitude de sous-intrigue qui nous fait perdre l'intérêt.
Par ailleurs, j’ai eu du mal à m’y faire car le style graphique m’a heurté tant les yeux que l’esprit. La colorisation ne jouera pas dans la finesse. C’est toujours un manque de rythme entre le dessin et le textuel qui rend le tout lassant. Et je n’en ai retiré aucune satisfaction.
L’ensemble est comme une sauce aux nombreux ingrédients. Cependant, elle n’a pas pris.
C'est comme si on mangeait comme un hot-dog sans moutarde. L'addition s'il vous plaît ! Ah ouais, quand même 17,90€. On y réfléchira à deux fois avant de s'embarquer pour ce qui sera une longue série.
Que feriez-vous si vous trouviez une quantité importante de drogue dans la mer ? Tout bon citoyen préviendrait la police en leur remettant la marchandise afin de respecter la loi.
Ce n'est pas ce que feront ces marins qui reviennent au port après une pêche aussi miraculeuse. Pourtant, on notera que ce sont des gens ordinaires qui vont travailler et qui regardent la coupe de monde de football.
Evidemment, bien mal acquis ne profite jamais comme dit le proverbe. On assistera à un enchaînement de situations qui conduiront au malheur de la plupart des protagonistes.
J'avoue que j'aurais aimé avoir un développement un peu différent, qui sorte de cet ordinaire et qui produise une fin inattendue. Par ailleurs, je n'ai pas compris non plus si la drogue appartenait réellement aux deux malfrats qui flinguent à tout va. Bref, l'argent ne fait pas le bonheur ; on l'avait compris.
Au niveau du graphisme, j'ai bien aimé ce style réaliste qui restitue à merveille les personnages ainsi que les décors. Le dessin de Gaël Séjourné est plutôt plaisant et efficace avec de jolies planches. On notera également une très belle couverture qui donne envie.
Après la marée noire, on aura droit à une marée blanche un peu particulière et qui peut se révéler tout aussi dangereuse.
Une bien belle histoire qui s'intéresse à un chasseur d'arc-en-ciel dans l'Angleterre du XVIème siècle qui s'éveille à la science. On va y rencontrer le fameux Isaac Newton dont la théorie sur la gravitation est devenue une loi universelle expliquant l'attraction universelle.
Il s'agit au début d'opposer les croyances archaïques d'un jeune Lord anglais baigné dans le folklore local avec les dures lois de la science qui ne laisse pas de place à la poésie de l'âme.
Il sera envoyé dans le Béarn en qualité d'espion de la couronne afin de succéder à son père. Il en profitera pour mener encore plus de recherches sur les arcs en ciel jusqu'à sa rencontre avec la fille de la pluie.
Sur le plan graphique, j'ai adoré que les différents chapitres reprennent les couleurs de l'arc-en-ciel pour une véritable audace au niveau de la tonalité. Graphiquement, c'est soigné et recherché.
J'ai adoré la révélation finale sur le secret de l'arc-en-ciel car c'est un véritable message d'amour contre la cupidité et la stupidité humaine.
Au final, un très beau conte à faire découvrir aux enfants. Les parents aimeront aussi, c'est le gros avantage !
Triste destin que celui de l'artiste allemande Charlotte Salomon qui est née d'origine juive à une triste époque. Sa tante puis sa mère s'est suicidée alors qu'elle n'avait que 9 ans. Par la suite, elle a dû affronter également celui de sa grand-mère comme une sorte de malédiction familiale.
Bref, elle a dû affronter bien des épreuves avant de se retrouver prise face à la Seconde Guerre Mondiale et à la folie destructrice des nazis. Je ne comprendrais jamais pourquoi un peuple a voulu en décimer un autre par des moyens les plus abjects du seul fait des origines. Bien des juifs avaient pourtant combattu dans leurs armées au cours de la Première Guerre Mondiale.
En lisant cette biographie, on se rend compte que cette jeune femme avait encore toute sa vie devant elle et qu'elle serait sans doute devenue une grande artiste plasticienne peintre à la renommée mondiale au lieu de tomber dans l'oubli sous le joug d'une guerre d'extermination.
Elle a fui l'Allemagne des persécutions juives pour se réfugier dans la banlieue de Nice mais elle a été dénoncé par le pharmacien. Dans cette dernière période de vie, elle réussit à terminer son œuvre auto-biographique face à la mer qui prendra une place majeure dans sa peinture.
La fin m'a paru d'une tristesse sans nom mais avec une belle envolée poétique pour le passage dans l'autre monde. Il est curieux de revoir le premier amour (qui était le professeur de chant de sa belle-mère) comme un ange alors qu'elle a été déporté avec son mari. Il croyait en elle, c'était d'ailleurs les dernières paroles qu'il lui avait dites avant de se quitter à tout jamais.
Elle est morte à Auschwitz à 26 ans alors qu'elle était enceinte, victime de l'antisémistisme qui sévit encore malheureusement. Tragique destin que le sien. Elle mérite sans aucun doute d'être connue du grand public grâce à cette BD pour son courage et pour son œuvre.
La grande bibliothèque d'Alexandrie concentrait tout le savoir de l'Antiquité où certains savants étaient très en avance sur leur temps. Hérophile avait par exemple plus de 1000 ans d'avance, c'est dire !
Il est dommage que tout ce savoir soir parti en flamme lors de l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie. Tout vouloir concentrer en un seul lieu n'était sans doute pas la bonne chose à faire.
Le roi Ptolémée 1er voulait réunir les meilleurs scientifiques de son époque afin d'obtenir les traités les plus avant-gardiste, toute discipline confondue. Le médecin grec Hérophile fut l'un des savants conviés à Alexandrie. Il a fait sensation mais a surtout provoqué la jalousie de ses pères pour mettre en cause le dogme établi par la pensée d'Hippocrate qui était centrée uniquement sur les maladies.
En effet, Hérophile va intéresser au corps humain afin de l’étudier. Le problème est qu’il faut des cadavres, des êtres humains qui viennent à peine de décéder. Il n'y a qu'un pas pour les tuer afin de servir les expériences de la science et progresser dans le domaine de la médecine...
J'ai bien aimé la lecture de ce récit pour ce qu'il nous apprend même si la fin demeure un peu confuse. On nous annonce un prochain tome concentré sur le roi d’Égypte Ptolémée.
A noter que l'auteure Chiara Raimondi est devenue une véritable spécialiste de l’Égypte sous l'ère de Ptolémée. C'est d'autant plus précieux qu'elle nous livre une partition sans doute proche de la réalité historique.
Encore un western qui essaye d'écorner l'image de l'Ouest pour le présenté sous le jour le plus âpre possible loin des légendes habituels d'une Amérique à la recherche d'un sauveur.
Oui, c'est un pays qui a besoin d'un héros pour pouvoir construire son identité au milieu du massacre des populations indiennes. Encore de nos jours, cela se perpétue à travers la galaxie Marvel.
On va retrouver une association de divers rejeté de la société : un enfant rebelle, un déserteur, un ancien esclave et même une bonne sœur et une prostituée. Bref, une joyeuse association qui formera une bande à la recherche d'un trésor au milieu de la cupidité et de la violence humaine. Nous aurons d'ailleurs droit à tous les poncifs du genre.
Nous avons un dessin de bonne facture précis et efficace qui introduit de bien jolis plans assez cinématographiques rappelant un peu les films de John Ford de la belle époque hollywoodienne. Cela concourt au dynamisme du récit et à une lecture plutôt agréable avec parfois de belles réparties.
Bref, on est dans un mouvement où la BD tente de renouveler un peu le genre et c'est plutôt bien. On aura même droit à un excellent dossier en fin d'album sur le mythe de l'Ouest.
On aimerait tous se rappeler les belles années avec une part de nostalgie et de mélancolie. Cependant, pour certaines personnes qui vivent des choses très difficiles comme une guerre, cela parle encore plus. Il s’agit de se réfugier dans des souvenirs heureux afin de pouvoir supporter la triste réalité.
Je tiens à le dire tout de suite, c’est une œuvre à la fois poignante par son sujet mais également par son traitement. Il s’agit de l’horreur de la Première Guerre Mondiale vécu par les soldats dans les tranchées.
On sait que plus de d’un million de soldats sont malheureusement morts au cours de ce conflit particulièrement meurtriers. En dommage collatérale, 4 millions ont été blessés et atrocement mutilés. Pour donner une moyenne qui nous parle, 900 jeunes Français mouraient chaque jour sur les champs de bataille.
Le ton de cette BD est introspectif car on se met à la place d’un jeune soldat qui vivait des années d’amour avec sa belle et tendre qu’il a laissé pour pouvoir faire la guerre. Il n’a pas eu le choix.
Cela nous donne la nausée sur la guerre qui détruit des vies. Certaines guerres dont plus horribles que d’autres. On se rend compte d’une jeunesse gâchée et sacrifiée au nom d’intérêt nationaux qui dépasse totalement l’individu.
Pour autant, cette œuvre ne tape pas vraiment sur les politiques et militaires qui ont mené ces jeunes hommes à la boucherie. On s’intéresse surtout aux conséquences sans creuser sur les causes. C’est un choix.
Le tout sera particulièrement triste à lire. Ce n’est pas le genre de BD que j’aimerais posséder. Certes, j’ai beaucoup lu sur la première Guerre mondiale mais c’est un témoignage sans doute plus intime qui rejoint d’autres la manière d’une pièce d’un puzzle géant sur ce thème.
Un dernier mot pour dire qu’il s’agit d’une première œuvre d’un auteur qui sort d’une école dédiée à ce métier d’auteur scénariste et dessinateur. Le dessin est encore à améliorer même si on peut percevoir de très jolies effets. J’ai bien aimé cette case où l’on voit une ville rayonnante mais dont le reflet montre les destructions opérées par la guerre.
Au final, c’est incontestablement un auteur à fort potentiel qui sera à suivre.
On repart dans ce troisième tome pour suivre le destin de trois garçons de castes sociales différentes dans l'Empire aztèque juste avant la conquête des Espagnols.
On suit surtout une enquête assez minutieuse afin de découvrir l'auteur de meurtres de masse de cadavres momifiés de jeunes femmes éparpillées un peu partout sur le territoire aztèque.
On va suivre surtout pour la première fois la collaboration dans cette enquête passionnante de la lance et du serpent, les deux ennemis jurés. Il ne s'agit pas de régler les comptes du passé mais de sauver des vies face à un implacable tueur qui ne fait pas de quartier depuis bien des années. Il semble en effet qu'il y ait un lien manifeste avec des événements du passé vécus par nos protagonistes alors qu'ils étudiaient dans une école.
J'ai beaucoup la profondeur psychologique des principaux protagonistes qui est bien travaillé pour se rendre compte qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Il va y avoir un inversement de nos sentiments pour les personnages qu'on croyait acquis à la bonne cause.
Le dessin de Hub fait toujours merveille avec son trait fin et détaillé pour dépeindre un univers qui nous est plutôt inconnu. En effet, le monde aztèque est d'une richesse que je ne pensais pas. On regrette que près de 70 années après ces faits, cette civilisation sera détruite et anéantie complètement par les espagnols conquistadors afin de piller les richesses.
Evidemment, on pourrait penser à un tome de transition car il ne se passera pas grand chose qu'une tentative avortée d'arrêter le coupable. Pour autant, c'est tellement bien réalisé qu'on apprécie chaque moment, chaque image à sa juste valeur.
C'est l'une des rares séries actuelles que j'achète encore car l'auteur Hub m'a laissé un souvenir impérissable avec sa série Okko sur un Japon médiéval fantasmé. Bref, ce n'est que du bonheur dans la qualité produite.
On est reparti pour une nouvelle aventure du célèbre milliardaire en blue jeans qui clos un diptyque basé autour d'une mine d'étain indonésienne. La thématique était de faire dans des activités plus éthiques ce qui est à la mode pour faire mieux passer les pilules amères du capitalisme.
Cependant, parfois, la réalité est plus compliquée que cela. Largo va s'en apercevoir à ses dépens avec l'exploitation d'enfants dans sa mine. Sauf que c'était un coup monté destiné à se séparer de cette activité permettant l'exploitation de puces électroniques permettant d'aller dans l'espace pour la conquête des étoiles.
Nous allons faire connaissance avec un autre milliardaire excentrique ayant une autre vision des choses à savoir Jarod Manskind. Cela rappelle les Elon Musk et autres milliardaires actuels voulant faire du tourisme spatial ou conquérir la planète Mars.
On apprendra dans ce tome qu'il y a dans le monde 2810 milliardaires. Les 100 milliardaires les plus fortunés font partie de ce qu'on appelle le centile d'or qui donne son titre à ce tome. Il est vrai qu'ils ne laisseront pas de trace dans l'histoire car personne ne se souviendra de leur nom à l'heure où la planète agonise.
Encore une fois, les femmes joueront soit le mauvais rôle ou bien un rôle de potiche afin d'assouvir les fantasmes sexuels de ce beau monde. Pour autant, Largo est là pour humaniser un peu tout cela. Les cascades sont dignes de « Mission impossible ». Cela en devient presque invraisemblables.
Evidemment, cela se laisse lire plutôt agréablement avec une fin qui ne surprendra personne.
C'est un récit dont le contexte est celui de la Première Guerre Mondiale mais sous un angle un peu différent de ce qu'on a l'habitude de voir.
En effet, on ne va pas s’intéresser au père qui quitte sa famille et sa ferme du cantal pour aller accomplir son devoir pour le pays en septembre 1914. L'action se concentre sur ceux qui sont restés pour continuer à faire tourner l'exploitation agricole. Ils ont également beaucoup souffert de cette guerre mais d'une autre façon plus indirecte.
Le plus jeune fils va reprendre les choses en main car c'est lui désormais l'homme de la famille. Il doit se concentrer sur un travail plutôt harassant. Cependant, dans sa vie rurale bien calibré au fil des saisons, apparaît une jeune fille de son âge qui va lui donner le tournis. Les ennuis peuvent alors commencer car elle est hébergée chez un voisin peu commode.
Je n'ai pas trop aimé la fin qui fait dans la surenchère d’événements alors que cela avait démarré de manière plutôt réaliste sur le mode roman graphique intimiste. L'éclair final achève véritablement ce récit dans cette débauches d'effet de surprises.
Au rayon de la critique constructive, je rajouterais que les caractères du lettrage des dialogues sont assez petits ce qui ne va pas favoriser une lecture facile. Mais bon, si on prend une loupe, cela devrait aller.
J'aurais aimé éprouvé un peu plus d'empathie pour les personnages mais parfois, on y arrive pas car cela ne s'y prête pas. Bref, il manque quelque chose et il y a des défauts inhérents. Pour autant, l'ensemble demeure assez satisfaisant avec une marge de progression.
J'ai été un peu choqué par la préface de l'auteur Pablo Martin Farina qui indique être très fier à avoir appris à aimer et admirer Juan Pablo Escobar, le fils de l'un des plus grands mafieux de ces 100 dernières années. Certes, c'est le fils et non le père et il n'a pas choisi de naître dans cette famille. Cependant, j'avoue ne pas avoir été très à l'aise de cette glorification sans un mot pour les milliers de victimes de la drogue.
Ceci dit, j'ai bien aimé cette biographie car elle est présentée de manière tout à fait originale en nous dévoilant un par un les différents gardes du corps qui joueront un rôle dans l'éducation du petit Jan Pablo Escobar. Certes, c'est parfois assez glauque et brut de décoffrage mais c'est le milieu qui veut cela. Les âmes trop sensibles devront sans doute s'abstenir.
Pour le reste, c'est toujours intéressant de pénétrer dans la garde rapprochée d'un homme qui a réglé en maître incontestée sur le cartel de la drogue en Amérique Latine. A noter que le trafic de drogue lui rapportait 70 millions de dollars par semaine. Son erreur est d'avoir voulu mettre un pied dans la politique ce qui va conduire à l'assassinat de son rival le Ministre de la justice.
On se rend également compte que malgré les milliards et la vie de luxe, ce n'est pas de tout repos car femme et enfants risquent leur vie tous les jours à la merci des tueurs mandatés par les ennemis du clan.
J'ai également apprécié le côté humour noir de ce polar pourtant réaliste qui décrit une tranche de vie du fils Escobar à travers ses nounous tueuses. On notera que ce dernier est également co-scénariste ce qui rend le tout assez crédible malgré des faits pour le moins surréaliste. Mais bon, dans ce monde, tout est possible.
Un mot sur le dessin pour dire qu'il est assez froid dans ses couleurs ternes mais terriblement efficace pour restituer cette ambiance.
Une BD assez audacieuse dans son traitement qui m'a séduit malgré tout. En tous les cas, on arrive à mieux comprendre ce que peut ressentir un enfant témoin de ces événements pour le moins néfastes.
Avec Vinland Saga, on se plonge dans l'univers assez épique des Vikings, ces navigateurs hors pair qui ont découvert l'Amérique 500 ans avant Christophe Colomb.
On suit leur première colonie qui fait face aux dangers des indiens. En réalité, ces natifs sont plutôt pacifiques mais dans le camp des vikings, certains pensent qu'il faut se préparer à la guerre le moment venu.
Par ailleurs, le chaman a vu dans l'arrivée de ces premiers colons la menace de la destruction de leur peuple et de leur culture. Oui, cela va se réaliser mais dans plusieurs siècles. Il essaye de convaincre son peuple de chasser ces étrangers. Bref, c'est dans les deux camps que la vision est partagée.
Thorfinn se bat pour sa vision idéaliste de la paix et de l'entente entre les deux peuples. Reste à savoir s'il parviendra à les maintenir. C'est tout l'enjeu de ce tome qui pose intelligemment les bonnes questions pour une remise en cause.
Encore une fois, on est réellement dans les meilleurs tomes de la sage depuis l'installation dans le Vinland. On regrette presque la vingtaine de tomes précédents dont l'action était située bien loin de cette terre promise.
Pour autant, je pense que c'était nécessaire pour comprendre l'évolution de notre héros Thorfinn qui est passé du stade redoutable guerrier à ardent pacifiste contre toute forme de violence.
C'est tout le thème de la série qui prend son importance dans ce moment crucial de coexistence avec un autre peuple dans un monde éloigné de l'Europe perpétuellement en guerre. Le Vinland peut permettre un nouveau départ sur de nouvelles bases.
On sait que la série va prendre bientôt fin. On se demande si notre héros va parvenir à son rêve d'une vie sans guerre. On le souhaite ardemment dans un monde qui n'a toujours pas compris qu'il faut faire des concessions pour trouver une paix durable même quand tout nous oppose.
Bref, vous l'aurez compris. On est en possession du meilleur de ce que le manga peut nous offrir actuellement. Vinland Saga est la série à découvrir ! Il faudra cependant s'armer de patience.