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J'avoue avoir passé un agréable moment de lecture alors que je ne m'y attendais pas. Le dessin reste basique mais l'histoire est d'un humour très noir, voie féroce. Les situations sont très cocasses. Cela sonne vrai. En même temps, c'est très dur...
Je regrette seulement la destinée de ce pauvre petit chien qui n'a fait de mal à personne. Snif ! :((
C'est vrai qu'il ne manque pas grand chose à cette bd pour entrer dans un panthéon honorable. Une fin peut-être trop vite expédiée ?
Une lecture qui en tout cas mérite votre attention !
C'est clair qu'il ne fait pas bon être avec une mère possessive. Déjà dans les années 60, un certain Alfred Hitchcock nous l'avait bien démontré dans le film culte « Psychose ». Avec les liens du sang, nous n'en sommes pas très loin.
Pour autant, cela avait plutôt bien commencé avec une famille heureuse et tranquille en apparence. Et puis, le drame, le basculement dans l'horreur la plus absolue de cette gentille mère de famille. On se dit qu'il valait mieux être moins sympathique pour ne pas aboutir à ce gâchis. C'est poignant car on fera tout de suite le lien avec les étranges pages d'introduction autour de ce chat mort.
L'auteur des fleurs du mal en manga frappe fort, c'est certain mais c'est pour mieux heurter nos consciences et se méfier de l'eau qui dort.
A noter également un graphisme dont le visuel semble frôler la perfection. Rien à redire de ce côté là !
Pour le reste, on va se délecter de cette lecture avec cette intrigue sous haute tension.
Quel étrange manga que voilà. Nous avons une entité maléfique qui est envoyé dans un monde parallèle qui s'avère être le notre. Ce n'est pas un cadeau du chevalier sacré qui s'est débarrassé de lui à coup de sort magique dans une confrontation titanesque. Cependant, comme le dit le dos de couverture, même les magiciens démoniaques ont le droit de se réincarner. Oui, c'est un droit et il faut militer pour.
On va vite se rendre compte qu'il ne sera pas aussi démoniaque que cela puisqu'il va sauver une tueuse à gages ainsi que des enfants. Il va se mettre au service d'une organisation criminelle pour traquer d'autres criminelles. Cependant, il y aura une grosse complexification de ce récit qui réserve décidément bien des surprises.Je n'en dirai pas plus pour laisser le lecteur découvrir par lui-même.
Pour une fois, je dois bien l'admettre : j'ai trouvé ce titre fort original. Il m'a bien plu à la lecture car ce n'est pas comme on peut se l'imaginer. Le mangaka brouille les pistes pour offrir à chaque fois une autre voie qu'on osait imaginer. C'est vraiment réussi à ce niveau. Pour le reste, une bonne maîtrise graphique ainsi que du rythme de ce récit fantastique dark fantasy.
Cette bd est une ode à la gloire d'Errol Flynn, la plus bravache des grandes stars du cinéma qui était aussi célèbre pour ses frasques hors écran que pour ses coups d'éclats sur la pellicule (Capitaine Blood, Robin des Bois, la charge fantastique...).
On découvre que cet homme né en Tasmanie (petite île australienne) était un véritable aventurier du style Indiana Jones avant de tomber par hasard sur le cinéma. On suit avec un certain plaisir toutes ces aventures en se demandant si c'est bien la réalité.
En effet, saviez-vous qu'Errol Flynn s'est débarrassé d'un requin en le nourrissant de dynamite? Cela pourrait paraître étonnant d'un premier abord mais plus du tout après avoir lu cette biographie très surprenante. Je ne plaisante pas.
Cette bio ne cache pas non plus les mauvais côtés de cet homme de nature destructeur. En effet, il noyait sa santé et sa fortune dans l'alcool. Il ne vivra pas vieux puisqu'il sera victime d'une crise cardiaque âgé d'à peine 50 ans. Il ne voulait pas d'ailleurs. Vivre vite et intensément était sa devise. C'était également un collectionneur de femmes ce qui lui joue des tours comme en 1942 où il est accusé de détournement de mineures ce qui équivaut à un viol selon la loi californienne.
Ce récit entretient un peu sa légende sans faire toute la lumière sur ses liens avec les nazis par exemple ce qui semble être regrettable.
On retiendra surtout qu'Errol Flynn, archétype de la beauté masculine, semble avoir fait de son mieux pour coller à sa légende...
La lecture de ces trois tomes aura été à la fois un peu fastidieuse à cause d'une narration un peu pesante et d'une action très lente mais également et curieusement très enrichissante d'un point de vue "culture personnelle". En effet, le sujet de cette histoire traite sur le Tibet et de ses liens très contrastés avec la Chine impériale.
Dans le contexte actuel à l'approche de l'ouverture des jeux olympiques de Pékin, nous découvrons un éclairage très intéressant sur l'histoire de ce pays aux confins de l'Himalaya à travers les yeux de cette petite Pema Ling travesti en garçon pour les besoins de la cause.
Tout d'abord, on découvre un pays gangrené par la corruption de certains lamas avides de pouvoir. On est loin de la philosophie pacifiste prônée actuellement par la Daïla Lama. Ceci n'est point une critique de son action que je respecte humblement mais une façon d'indiquer que le gouvernement tibétain en place à cette époque de la fin du XIXème siècle n'était pas tout à fait rose. Les exactions chinoises commises par le général Ma sont également décrites de manière dramatique. Bref, il y a beaucoup d'objectivité historique concernant le cadre de cette banale histoire de vengeance.
Le dessin contribue à rendre réaliste toutes les scènes: c'est appréciable même si on peut regretter le minois de certains visages apparemment déformés. Les paysages enneigés sont par contre saisissants de beauté.
J'ai ressenti également comme un mélange de deux films emblématiques du cinéma: "7 ans au Tibet" et le fameux "Kill Bill". Pema Ling y tire des références: c'est incontestable. Au-delà de cette observation, c'est avec plaisir qu'on peut suivre l'évolution de ce personnage. La qualité est au rendez-vous. Il manque juste un parfum épique ou de véritables surprises dans le scénario...
Alors que je n'avais pas aimé le spin-off Merlin - la quête de l'épée du même auteur dans le même univers, voilà que je me mets à apprécier une série qui met Merlin au centre de l'histoire sans le reléguer à une espèce d'éminence grise du roi Arthur.
J'ai tout d'abord beaucoup apprécié le dessin qui est d'une très grande finesse. Les décors de paysage sont simplement somptueux sur certaines pages qu'on croirait de réels parchemins. C'est un vrai régal. Rien à redire!
Et puis, ici, nous n'avons pas une narration pesante mais au contraire, une de celle qu'on a envie d'écouter pour prolonger son plaisir de lecture. Le scénariste Jean-Luc Istin sait y faire. J'ai beaucoup aimé suivre l'évolution du personnage dans son apprentissage de la magie des druides.
Le seul reproche qu'on pourrait à la rigueur formuler est celle que cette série fasse partie des éditions Soleil qui n'a pas bonne presse. Et pourtant...
C'est vrai que je commence à être un peu saturé de ces bd qui surfent sur une vague alliant intrigue policière et fantastique. Pour me convaincre, il faut vraiment que cela soit tout à fait exceptionnel; bref que cela sorte un peu du lot habituel...
Or, ce n'est pas tout à fait le cas en l'espèce peut-être à cause de l'imperfection du trait graphique et de ce mélange de couleurs brunâtres et verdâtres peu opportunes. J'ai failli décrocher à un moment mais le scénario arrive à tenir en haleine grâce notamment à quelques rebondissements bien pensés et un dosage subtil.
Le travail réalisé par les frères Duchêne est tout à fait honnête donc pas mal en somme. Les prochains tomes devront convaincre pleinement pour une recommandation à l'achat.
Le récit commence de manière anodine par les cérémonies militaires du 11 Novembre pour célébrer l’armistice et la fin de la première guerre mondiale. Un vétéran manque à l’appel. On part à sa recherche. Il est malheureusement décédé dans l’oubli général. C’est triste mais il y a un coté humoristique dans cette bd qui fait que cela passe sans problème.
Nous aurons droit à un retour sur le passé pour démontrer à quel point cette guerre était absurde. Cependant, cette bd va prendre un virage inattendue en faisant un parallèle entre les drames que va vivre un quartier HLM et le même lieu au temps de la guerre de tranchée.
Bref, il y a une unité de lieu mais pas de temps. Cependant, on a l’impression que les drames d’hier peuvent également se comparer à ceux d’aujourd’hui. On reste toutefois sur un léger goût d’inachevé.
J’aurais voulu avoir peut-être plus d’explication de la part de l’auteur. Une bd qui laisse à réfléchir sur des thèmes toujours aussi contemporains.
Ce petit ouvrage humoristique est sorti dans la nouvelle collection "Vent des Savanes" initiée par Glénat. L'auteur a mis un délai record de 3 semaines pour sortir cet ouvrage et ainsi coller à l'actualité politique du moment.
Pour la petite histoire, cet ouvrage présenté au dernier festival d'Angoulême est sorti le 6 Février soit 3 jours avant le mariage du Président Sarkozy avec la chanteuse Carla Bruni.
C'est vrai que l'auteur se moque de l'univers très bling bling de l'Elysée. Cependant, on ne peut que s'incliner devant l'intelligence du propos. Les caricatures m'ont beaucoup fait rire. C'est dommage que cela soit si court car on lit ce one shot en à peine 10 minutes.
"Conte de fée à l'Elysée" fait penser à ce que la ménagère de moins de 50 ans affectionne le plus : un beau mariage entre un beau prince hongrois et une belle Sissi. Bon, je vais arrêter ce délire là. Lisez ce conte de fée et vous passerez un agréable moment de détente à moins d'être allergique au mariage du Prince.
Code Lyoko, c'est un dessin animé traitant d'un monde virtuel imaginé par Franz Hooper, un génie informatique et ancien enseignant dans un collège. Cette série met en scène quatre collégiens qui mènent une double vie et qui vont aide un être humanoïde qui vit sur Lyoko, un monde virtuel. Ils combattent ensemble un virus informatique Xana qui cherche à détruire la terre. Le concept de ce manga à la française est assez original.
Comme tout succès, cette série a une déclinaison en Bd dans un format manga. C'est particulier car le traitement graphique est entièrement informatisé. Nous ne connaissons donc pas les auteurs. La bd d'une troisième génération est née. Cela fait un peu peur comme concept. C'est froid et glacial dans le traitement graphique mais avec un scénario intéressant.
Mes enfants adorent Code Lyoko. Je dois avouer que cela me plaît également. Cette bd est une fidèle adaptation de l'anime.
On rentre de plein pied dans une histoire et cela ne s'arrête plus. C'est une véritable course poursuite entre Mildiou et Lapinot, presque un combat ininterrompu qui n'a ni queue ni tête.
J'ai surtout aimé cet acharnement de Mildiou à vouloir tuer ce pauvre lapin qui essaie tant bien que mal de se défendre sur fond d'usurpation du pouvoir et de retour du roi.
La fin est vraiment assez réussie et produit son effet comique. Si Trondheim était à son coup d'essai dans ce one-shot un peu absurde, il augurait beaucoup de bonnes choses pour la suite.
De cet auteur danois, je ne connaissais que L'Histoire d'une mère, un conte très triste qui m'avait beaucoup ému.
Avec cette série sur le dieu Odin, on change totalement de registre. C'est totalement comique avec un air d'Astérix du Nord. On explore la mythologie nordique sans se prendre au sérieux.
La série Valhalla qui met en scène des dieux danois traduisent son intérêt pour l’histoire de son pays.
Valhalla est une série à connaître mais pas indispensable à l'achat.
Je n'ai jamais été attiré par Spirou durant mon enfance. Bien sûr, on ne pouvait pas échapper au Journal de Spirou qui a permis à de nombreuses séries de se faire connaître et d'obtenir parfois le succès. La bande dessinée doit certainement beaucoup au dynamisme de ce journal et de son représentant : Spirou ce héros au costume si groom !
Partant de ce constat, alors que je n'ai jamais lu Spirou et Fantasio et encore moins Le Petit Spirou, je voulais néanmoins découvrir ses aventures mais vu par un auteur différent pour chaque tome. Je dois bien avouer que je suis agréablement surpris. J'avais peur de faire connaissance avec un héros démodé et non convaincant.
Je donne une mention spéciale au 4ème volet "Spirou : le journal d'un ingénu". Plutôt que de lancer ses héros dans une énième aventure, on s'attache à la genèse des personnages afin de comprendre leurs motivations, ceci dans le contexte de la veille de la seconde guerre mondiale. C'est réellement ingénieux tout comme finalement ce procédé de série parallèle à la dimension expérimentale.
C'est un auteur strasbourgeois, historien de formation, qui adapte les Histoires extraordinaires du fameux romancier incontournable de la littérature du XIX ème siècle à savoir Edgar Allan Poe (qui fut rappelons-le également l'objet également d'une chanson de Mylène Farmer).
Nous pouvons découvrir une toute nouvelle saga d'aventure et d'histoire qui commence avec comme point de départ la charmante ville sudiste de Charleston dans les années 1845 c'est à dire au sommet de sa gloire avant la grande guerre dévastatrice de sécession.
Le dessinateur qui m'est totalement inconnu réussit brillamment le pari de donner une atmosphère particulière à ce récit. Edgar Poe, c'est tout d'abord l'évocation un univers très particulier teinté de mystère et de poésie qui baignent tout ces récits. Charles Baudelaire l'a fait connaître en France par ses traductions. “Histoires extraordinaires” est un regroupement de 13 nouvelles allant de 9 à 53 pages, la totalité faisant précisément 282 pages.
Parmi les oeuvres les plus célèbres, nos deux auteurs ont choisi d'adapter le scarabée d'or, une nouvelle datant de 1856 où il est question de chasse aux trésors. C'est un récit d'aventure assez classique qui a d'ailleurs inspiré Stevenson pour son île aux trésors.
Afin d'étoffer cette nouvelle qui n'avait qu'une quarantaine de pages, le scénariste a mis l'accent sur les personnages les entraînant vers de nouvelles aventures. La fin du premier tome laisse un très grand champ libre.
Pourtant, je suis légèrement mitigé par cette lecture où le rythme va être complètement cassé. En effet, dans la seconde partie de la bd, M. William Legrand, le chasseur de trésor explique dans le moindre détail la manière dont il s’y est pris afin de découvrir ce fameux trésor. C'est presque de la redondance que l'adaptation ne nous a pas épargnée alors qu'elle pouvait aisément le faire.
La préface est signée de Pierre Dubois qui se défini lui-même comme un "elficologue". C'est marrant comme clin d'oeil ! La colorisation est parfaitement réussie bien que certains ne puissent pas apprécier cette outrance. Cela donne un ton graphique très particulier et que finalement j'aime beaucoup.
Le début est certes prometteur mais il va falloir que la suite puisse nous convaincre totalement pour adhérer.
J'ai failli arrêter ma lecture après le chapitre 1 tant j'avais une indigestion d'un charabia réellement pompeux. Puis, on fait la connaissance d'un personnage genre Donald Duck dans un paysage rappelant les toiles du grand peintre Dali où des coquillages flottent dans les airs. J'ai crû halluciner complètement !
Cependant, petit à petit, il s'est passé quelque chose au travers de cette lecture qui est comme une sorte de voyage initiatique dans un monde qui a perdu la connaissance de l'écriture. On a vite envie de percer le mystère de cette civilisation du futur baignée dans l'ignorance.
Je regrette également l'utilisation d'un dessin trop naïf pour ce type d'histoire très intéressante avec une grande dose de philosophie. Je conseille cependant vivement la lecture de ce qui peut être qualifié comme une oeuvre avant-gardiste ou du moins d'un type nouveau.
Originale que cette idée de passer le monde des tribunaux au peigne fin pour en tirer une satire sociale. Personne n'est vraiment épargné entre les magistrats, les avocats, les plaignants et les accusés. La rigueur qui caractérise la Justice d'un côté et un public qui à peine à comprendre de l'autre. C'est une sorte de bêtisiers des tribunaux.
On a la même scène plus de 80 fois (une scène en 6 cases habituel de la collection "Poisson Pilote") mais avec des situations légèrement différentes dans un décor totalement épuré. A force, on frise un peu l'indigestion de lecture même si les gags et les dialogues sont peaufinés. Un résultat amusant mais qui devrait se limiter à un one-shot.
J'ai découvert Dimitri tout récemment avec l'excellent Kaleunt. J'ai voulu explorer plus en avant ce qu'il avait réalisé dans un tout autre registre comme celui du fantastique.
Un homme visiblement à qui il manque une petite case tente de se suicider mais au dernier moment, il rentre en communication verbale avec un chien. On se dit à ce moment-là que ce n'est que le fruit de son imagination.
Cependant, très vite une meute se regroupe à ses côtés. Il sent le pouvoir de cette puissance canine monter en lui et organise des attaques sanglantes sur le genre humain qu'il déteste plus que tout. Il tient enfin sa revanche faite de chair et de sang. On entre comme dans un film d'horreur genre ado comme ce chien qui dévorait les humains et dont je ne me souviens plus le nom. C'était avec un bon gros Saint-Bernard...
Certes, on éprouve un vrai malaise en lisant cette bd mais également une peur irrépressible qui va en augmentant plus on avance dans l'histoire. La fin semblait inéluctable mais je m'interroge sur les contradictions de ce meneur de chien.
Au final, je trouve que cette oeuvre est pas mal car elle pose des questions sur la bestialité qui est en nous avec cette question en suspens : le chien est-il le meilleur ami de l'homme ? Je dois bien avouer que j'éprouve certains doutes légitimes après cette lecture.
C'est le genre de bd ni bonne, ni mauvaise avec un scénario totalement prévisible. En prime, vous aurez même droit à l'héroïne sans peur ni reproche et qui est totalement vertueuse. Bref, tous les défauts sont visibles à l'oeil nu. Cela peut paraître exaspérant à la longue.
Non, ce qui fait véritablement l'attrait de cette bd, c'est qu'elle traite le sujet des manipulations génétiques, notamment le clonage humain comme une réserve d'organes en cas de besoin pour des greffes. Cela m'a fait penser au film de science-fiction The Island réalisé par Michael Bay avec la sulfureuse Scarlett Johansson à laquelle ressemble d'ailleurs beaucoup notre héroïne. Pourtant plus d'une douzaine d'années séparent ces deux scénarios.
Il y a des trouvailles qui m'ont bien plu comme la remise des "Christ d'or" comme on pourrait remettre un César. C'est finalement pas mal pour l'époque sur un brûlant sujet d'actualité puisque régulièrement, on a droit à des effets d'annonce sur le premier clonage humain réalisée par telle ou telle secte. Dans cette bd, c'est carrément une fondation catholique avec une très vilaine bonne soeur qui est derrière tout cela. La morale sera-t-elle sauve ? A vous de le découvrir en lisant "Double Je".
Construire un feu est une adaptation du célèbre romancier Jack London à qui la littérature américaine doit notamment Croc Blanc et L’appel de la forêt.
Le scénario est presque d’une simplicité déconcertante : un homme traverse avec son chien la région très hostile du Yukon en quête d’or et de gloire. Chabouté parvient très vite en quelques images à nous imposer ce grand désert blanc. Le froid est le principal ennemi de l’homme dans cette région reculée. A mesure que l’historie avance, on a véritablement froid pour cet homme qui commence à geler. J’ai eu des frissons pendant toute ma lecture. C’est du grand art !
Le gros reproche de ce récit est qu’il n’est pas assez étoffé. C’est vrai que chaque geste est analysé. Il faut aimer ce type d’histoire. Cependant, force est de reconnaître qu’elle est très bien retranscrite par l’auteur avec cette superbe voix off commentant le récit d’un homme qui ne parle pas et qui est fixé sur ses pensées pour sa survie.
Une lecture forcément glaciale à -60 degrés Celsius !
On suit avec plaisir l'histoire de cette jeune étudiante Pauline qui voulait réviser paisiblement ses cours de science-politique au fin fond de la Bretagne. Elle va faire au détour d'une panne de véhicule une rencontre qui sera le point d'une grande aventure dans un pays imaginaire. Nous avons encore droit au duo de personnages que tout oppose : la citadine coincée contre l'autochtone cool et rêveur... Point d'originalité dans la caricature mais c'est amusant.
Ce premier tome s'étale déjà sur 59 pages. Il prend la peine de mettre en valeur les deux principaux personnages avec des dialogues forcément savoureux. Cependant, il ne se passe pas grand chose finalement et on ignore encore tout de cette quête. Ce manque d'information nuit un peu à la compréhension générale et surtout au suspense. Bien sûr, ce n'est qu'un tome d'introduction. Et puis, j'ai pas beaucoup aimé le procédé qui permet le passage d'un monde à l'autre : c'est presque trop facile.
Rien à redire sur le dessin avec son trait fin et élégant : les planches sont magnifiques. J'ai beaucoup aimé cette variation de palette de couleurs chatoyantes qui arrive à refléter les différentes ambiances et surtout différencier les deux mondes. Une belle réussite visuelle !
Il faudra voir si la suite tient toutes ses promesses. Il faudrait sans doute plus d'originalité...
Quel plaisir de pouvoir retrouver les rues d'un Strasbourg plongé dans le futur. C'est rare que l'avenir du monde se décide dans une ville provinciale mais pourquoi pas, après tout ?
Le dessin n'est certes pas exceptionnel mais il reste très correct malgré une colorisation qui a assez mal vieillie.
Le futur imaginé puisse directement ses racines dans le passé avec par exemple la montée du nazisme sur fond de crise économique. Ici, c'est un virus de type HIV qui prend le relais de la peur favorisant l'installation d'un pouvoir fasciste. J'ai un peu regretté la dimension de masse qu'avait réussi à atteindre une série comme V pour Vendetta et que "Péché mortel" ne réussi pas à produire.
Il y a également des détails qui tuent dans l'imagination du futur de la part des auteurs. Les écrans TV sont par exemple des tubes cathodiques alors que nous vivons dans l'air de la télévision aux écrans ultra-plat. Cela enlève pas mal de crédibilité à la description de cet avenir.
Pour le reste, le scénario est béton avec une fin totalement surprenante quant à l'identité du traite et ses raisons.
Casimir est de retour! Ce n'est pas celui que vous croyez! Non, ce Kazimir là est d'une autre espèce. Il s'agit là d'un détective privé dans le milieu de l'art notamment des peintres. C'est un homme ressemblant étrangement à l'acteur Jean Reno. Il est mal dans sa peau depuis un terrible drame ayant bouleversé sa vie. On s'attache vite à ce personnage un peu complexe qui va être embarqué dans une aventure l'entraînant en Afrique noire à la recherche d'un ancien nazi ayant volé de célèbres tableaux.
Cette bd brasse de multiples thèmes d'actualité: le pillage d'oeuvres d'art par les nazis, les dictatures se succédant en République centrafricaine, le traitement des sans-papiers...
Le dessin est assez minimaliste. On n'a pas droit à de beaux décors. Tout semble être dégarni. C'est le gros point faible de cette série.
Au niveau du scénario, on tombe vite dans des facilités scénaristiques qui rendent ce récit peu crédible. Cependant, l'ambiance lourde et pesante donne de l'attrait à ce thriller d'art. On a envie de découvrir la suite.
J'ai crû lire Là où vont nos pères bis tant la démarche est quasiment identique. Nous avons de superbes images muettes qui s'enchaînent pour décrire une histoire abstraite avec un soupçon de poésie.
Il est question d'un homme qui se ballade avec son scaphandre sur la tête dans une ville tendance Schuiten. Il va donner un élixir à un arbre après avoir rencontré un ange. Cet arbre va devenir gigantesque. Or, cet arbre va être l'objet de convoitise... Je ne raconte pas plus pour laisser le soin au futur lecteur de découvrir cette histoire.
Je n'ai malheureusement pas été touché par la grâce. Je ne suis sans doute pas fan des bd muettes comme on ne le serait par exemple d'un film muet. Je préfère le son. Par contre, je suis impressionné par le dessin en noir et blanc d'une remarquable qualité dans un album grand format.
J'ai bien aimé cette série et surtout avoir le plaisir de la faire découvrir à mon plus jeune fils. Personnellement, j'aime beaucoup le trait du dessinateur Alfred que je retrouve avec plaisir dans une série jeunesse loin de ce qu'il a l'habitude de réaliser (ah le cultissime Le Désespoir du Singe !). Je remarque au passage qu'il sait très bien s'adapter en changeant de style pour ce public plus jeune.
Il y a dans Octave tout ce qui me plaît: une histoire avec une petite moralité tout en douceur. Le premier volume est d'ailleurs le plus réussi sur le thème "comment vaincre sa peur de l'eau". C'est un petit bijou de poésie. Les autres tomes sont pas mal mais sans plus.
Bref, le charme opère dans toute la simplicité de ce récit.
C’est une bd destinée à la jeunesse et à prendre comme telle. J’ai bien aimé cette série malgré la naïveté du propos. Tout d’abord, j’ai apprécié le mode narratif qui nous fait nous rapprocher du personnage principal, une jeune fille qui quitte l’enfance pour devenir une adolescente en proie au doute.
Par ailleurs, j’ai surtout apprécié l’univers graphique informatisé qui pourrait être l’objet de vives critiques. Les personnages semblent avoir la tête de Playmobil évoluant dans un grand jeu vidéo : certes, mais c’est pour la plus grande joie de nos délicieux bambins ! :)
Et puis, ce procédé se rencontre dans la plupart des bd actuelles avec plus ou moins de bonheur quant au résultat. J’ai été ici assez séduit du cadre de la nature. Bref, après mes nombreuses lectures, je n’avais rien vu de pareil. Or, cette singularité graphique s’accorde très bien avec ce type d’histoire.
Cette histoire d'espionnage s'éloigne un peu de Double JE et de Péché mortel des mêmes auteurs. J'ai bien aimé l'ambiance chaleureuse de cet hôtel grec sur l'île de Rhodes où viennent de nombreux touristes.
Derrière ce cadre farnienté, il y a un méli-mélo autour d'une bague où vont s'affronter les services secrets chinois et britanniques au sujet de la cause tibétaine. Les héros sont véritablement dépassés par ce qui se trame. C'est effectivement surréaliste par moment mais cela se laisse lire grâce à un beau dessin et de belles répliques.
L'enlisement final de l'histoire semblait inévitable alors que tout avait pourtant si bien commencé. Je comprends qu'après une telle lecture, on peut avoir un petit goût amer d'autant qu'il reste encore de nombreuses questions sans réponses.
Warnauts and Raives ont réalisé beaucoup d'oeuvres ensemble. Celle-ci parle à nouveau de l'Afrique après Congo 40, Equatoriales ou encore Kin' la Belle. Cependant, on aborde ici le problème du trafic de diamants entre jeu de pouvoir et de manipulation.
On a du mal à plonger dans cette histoire car un terrible drame s'est produit il y a 20 ans dans la vie du héros, Ange Conti, un ancien employé d'une compagnie de diamant. Cela revient de manière récurrente surtout dans le premier tome. Or, l'explication sera donnée en guise d'introduction du second tome. J'aime pas beaucoup ce procédé scénaristique qui présente les choses à l'envers. On a du mal à suivre. Et puis, ce héros menant l'enquête ne sera finalement que spectateur tout au long de ce récit un peu alambiqué. C'est un peu dommage dans la mesure où il était mis en avant à commencer par les couvertures de ce diptyque.
Le style des auteurs est toujours aussi froid mais les images sont splendides. On suivra donc cette bd à l'atmosphère particulière mais pas avec un plaisir total.
Détective Conan est tout d'abord un hommage rendu au fameux détective Sherlock Holmes imaginé par Conan Doyle. Je n'aurais jamais imaginé que cela proviendrait d'un manga japonais. Le concept semble original. Des hommes en noir font boire un poison qui rajeunit à notre héros qui se retrouve en culotte courte prêt à résoudre les énigmes liées à des meurtres et autres disparitions.
C'est effectivement très léger mais agréable à lire. Ayant étudié la criminologie, j'ai souvent tiqué sur pas mal de détails tant cela pouvait paraître tarabiscoté. Cependant, on s'y fait car il y a ce qu'il faut d'intéressant dans les enquêtes pour tenir en haleine. Bref, c'est sympa.
Il y a effectivement trop de tomes et une avancée plus que réduite de l'intrigue principale avec les fameux hommes en noir. Cela ne peut que nous laisser perplexe sur le fait de s'investir dans l'achat d'une série interminable (on est parti pour 100 volumes ou plus). Il faudrait songer à conclure.
Quand j'ai ouvert les premières pages de cette bd, au vu des graphismes et de la nature des dessins très colorés, je me suis fait la réflexion suivante : je suis dans le monde des "bisounours" et que c'est mignon tout plein ! Que nenni, quelques pages plus loin, la violence du choc fut terrible... un peu à l'image du film "Kill Bill" de Tarantino. Âmes sensibles s'abstenir car cela gicle sec à coups de sabre.
J'ai été également abasourdi par la cruauté enfantine de Dirna qui découvre son nouveau pouvoir de donner la mort. Mais au fond, je constate que cette bd m'a pris de court. C'est d'ailleurs une histoire sur un concept tout à fait original : si la mort n'existait plus, que serait le monde ? Enfin une bd qui étonne et dans le bon sens du terme.
Nous avons un scénario à la fois efficace et divertissant. Des effets de surprise plaisants et réussis. Une réalisation graphique somptueuse. Je m'incline et je recommande chaudement.
Cependant, un gros bémol : les deux derniers derniers tomes marquent véritablement un essoufflement de cette histoire où l'on commence à s'y perdre avec ses transfert d'âmes et de corps. Cela m'a forcément un peu déçu. J'espère que la suite relèvera le niveau.
J'aime bien les séries qui démystifient les phénomènes paranormaux de manière intelligente et humoristique à la fois. Le premier tome disserte sur l'existence des fantômes tandis que le second aborde la question des extraterrestres. Si l'intrigue du premier opus est un peu tarabiscotée, la seconde se tient bien mieux.
Ce qui fait d'abord le charme de cette trop courte série (seulement deux tomes), ce sont d'abord les personnages. On ne sait presque rien du héros amateur de grand cru. Sa compagne est très drôle. Son outrance me fait rire. J'ai adoré la scène d'introduction du second tome avec les morts-vivants. Elle met incontestablement l'ambiance.
Le dessin n'est pas le point fort de la série car je le trouve trop imprécis au niveau des visages. Cependant, ce n'est pas non plus catastrophique. On passe un réel moment de détente à cette lecture.
Au-delà de l'aspect divertissement, c'est également une critique acerbe contre la société qui craint la différence. Les charlatans ne sont pas également épargnés et c'est tant mieux !
J'aime bien également le style de cet auteur. Nous avons là une histoire toute simple au début mais qui s'intensifie au point de devenir un peu alambiqué.
Même chose avec les personnages. Certains sont presque insignifiants au premier tome et prenne soudain de l'importance dans le second. J'apprécie en général ces évolutions. C'est pas statique. Et surtout nous avons des protagonistes très humains. Point de super-héros dans le milieu crasseux de la drogue, des meurtres en série d'une banlieue lyonnaise en mal d'être.
Les situations sont cohérentes et les dialogues sonnent vrais. Par ailleurs, le dessin bien que flou sur les contours me plaît. L'ambiance polar est très bien retranscrite. L'auteur de Lie-de-vin surprend. C'est à découvrir !
J'apprécie beaucoup cet auteur qui semble un spécialiste des histoires maritimes. En l'occurrence, nous suivons le parcours d'un baleinier à l'aube de la première guerre mondiale qui s'aventure dans les eaux de l'arctique pour se frayer un chemin. Au-delà de la simple chasse aux cétacés va se cacher un objectif moins avouable.
Au début, c'est une reconstitution assez minutieuse de l'atmosphère marin à bord de bâtiment prêt à affronter la mer et ses nombreux dangers. L'auteur excelle dans le trait du dessin. On a vraiment l'impression d'être immergé en haute mer. C'est saisissant de réalisme.
C'est simplement dommage que cette histoire va prendre une tournure pour le moins inattendue dans sa dernière partie. L'introduction d'une dose de fantastique ne s'est pas réalisée à bon escient. On ne l'a pas vu venir...
Et toujours l'éternelle image du commandant de bord préférant sombrer avec son navire ou prêt à sacrifier son équipage pour réaliser une lubie scientifique à mille lieux des mers.
Sous le pavillon du Tsar nous entraîne dans une bataille navale opposant les forces russes aux japonais qui venaient de leur infliger une cuisante défaite à Port-Arthur. L'Histoire retiendra que c'est la première véritable défaite de l'époque moderne des Occidentaux contre une nation dite "indigène".
C'est un épisode fort méconnu qu'on a voulu bien vite oublier de nos manuels. Pourtant, ces faits qui se sont déroulés en 1905 vont largement prédire l'avènement de la Révolution rouge et plus loin encore la défaite de Pearl Harbor.
Le souci du détail historique mêlé à de beaux dessins dans des décors magistraux font que cette bd mérite notre attention.
En tout cas, elle restitue très bien l'ambiance qui pouvait régner à bord de ces navires de guerre dont certains pouvaient à peine naviguer. Cela souligne également la folie d'un autocrate prêt à tout pour redorer son blason.
Cette série policière très intéressante a malheureusement été abandonnée après le second tome alors qu'un troisième était prévu. Il n'y a rien de plus désagréable que de suivre une histoire passionnante qui s'arrête nette.
Le premier tome se passe en automne 1848 dans le lieu de villégiature du célèbre écrivain George Sand, où des personnalités républicaines viennent pour mener entre art et philosophie des débats. L'auteur a réellement réussi à donner vie à une époque révolue.
Le second tome est radicalement différent puisque l'action se déroule en 2002 dans les beaux quartiers de Paris. Un criminologue de renom est appelé à la rescousse dans une sinistre affaire concernant une série de meurtres qui rappelle étrangement ceux commis 156 années auparavant. Nous avons en effet affaire à un meurtrier qui traverse les siècles et qui est donc insaisissable. On nage en plein X files pour les amateurs de fantastique. Le dernier tome était censé se produire 66 ans auparavant...
Le dessinateur s'était déjà fais connaître sur la série La Dernière fée du pays d'Arvor. J'avoue avoir bien aimé la construction dynamique et originale du scénario. Cependant, ce genre d'histoire n'a pas rencontré son public. C'est un peu dommage !
Les auteurs ont respecté le déroulement des événements historiques tout en se permettant une liberté d'interprétation lorsqu'il s'agissait de rapporter certains dires ou actions. C'est rigoureux au point où cela pourrait servir de support à un manuel scolaire. Des faits, encore des faits et des dates...
On en attendait pas moins des Editions Larousse qui a été la première maison à transposer l'histoire de France sur le support de la bd à la fin des années 70 pour enchaîner par la suite sur l'histoire des régions. Cependant, les enchaînements se déroulent très bien et sans artifice. J'émettrai juste un petit reproche concernant simplement le fait que l'Histoire est souvent analysée au point de vue plus général que la région concernée pour expliquer le contexte.
Je voulais à titre personnel lire une véritable bd qui retrace l'Histoire mouvementée de l'Alsace.
Cette collection devait théoriquement couvrir la vingtaine de nos provinces mais s'est arrêtée subitement au bout de 4 tomes. Attention: une province n'est pas nécessairement une région (qui est avant tout un découpage administratif).
On regrettera simplement l'arrêt de cette série qui avait le mérite de rendre intéressantes des choses peut-être rédhibitoires pour la plupart.
Les récits autobiographiques recueillent tout mon intérêt car ils nous apportent généralement beaucoup de choses sur bien des aspects. Celui-ci contant l'envoie d'un jeune soldat en Europe à la fin de la seconde guerre mondiale avait tout pour me séduire.
Cependant, il ne se passe pas grand chose de réellement digne d'intérêts. Je passe encore sous silence les pillages commis par l'auteur dans l'Allemagne occupée ou le fait de détruire le mobilier d'un pauvre paysan en Normandie pour se réchauffer...
Bref, que des faits qui m'ont pas donné d'emblée une grande sympathie pour Alan, un soldat complètement perdu dans cette guerre qui le dépasse et ignare de tous les enjeux politiques. Ah oui, pour le victimiser, disons qu'il a échappé à un viol et a reçu une médaille pour avoir été maladroit en ne vérifiant pas si l'échelle était présente pour descendre d'une grange! Il n'y a pas eu un seul moment touchant alors que le contexte s'y prêtait. Bien sûr, on ne peut pas romancer + sa vie qu'elle ne l'a été pour faire plaisir au lecteur...
J'avoue que dans le genre autobiographique, j'ai été transporté par les oeuvres de Satrapi. Et même Delisle que je trouvais pourtant un peu fade sur Shenzhen a mieux réussi à capter toute mon attention. Pourtant la guerre d'Alan a certainement des qualités mais que je ne perçois pas tout simplement. Les auteurs que je viens de citer écrivent leur vie pour dénoncer un régime. D'autres encore comme Davodeau s'engage dans des chroniques sociales intéressantes. Plus récemment, j'ai découvert un auteur comme Jung qui nous conte son enfance d'enfant sud-coréen adopté dans Couleur de peau : miel. Il y a une vision claire et précise. Dans ce récit, outre le fait de dénoncer l'absurdité de la guerre (thème déjà très classique), je ne vois pas où l'auteur veut en venir.
Graphiquement, le minimalisme est de rigueur ce qui n'arrange rien à l'affaire. Oui, j'ai été un peu déçu de cette lecture car je m'attendais réellement à un immanquable. Cependant, je ne peux pas donner moins de 3 étoiles pour des raisons objectives.
Je ne découvre ce manga que maintenant, après avoir vu la série animée avec mon fils. Je crois que si j'étais encore un ado, j'aurais véritablement adoré. Cette série a des qualités intrinsèques et beaucoup d'inventivité.
Le concept d'un monde où les alchimistes auraient un pouvoir indissociable de certaines règles comme le principe d'équivalence a de quoi séduire. Les utilisateurs font partie d'une élite civile ou militaire.
Cela peut être extrêmement violent par moment avec ces mutilations mais drôle à d'autre. Or, j'aime pas trop ce dosage qui décrédibilise l'ensemble. Et puis, ces éternelles mimiques qu'on retrouve dans la plupart des mangas pour s'auto-humilier ne me font plus rire. Je m'interroge encore sur leur fréquence quelquesoit le genre adopté (ex: Les Gouttes de Dieu). L'autodérision peut apporter de la fraîcheur à une oeuvre, c'est incontestable. Faut-il réellement l'adopter à toutes les sauces ?
Bref, mise à part cette critique, on passe un agréable moment d'autant que le dessin est plutôt réussi notamment dans les scènes dynamiques où l'action est toujours fluide.
A réserver aux adolescents! Et ce n'est pas forcément péjoratif...
Les légendaires est une bd destinée à la jeunesse (moins de 12 ans) qui peut leur servir d'introduction à l'héroïc fantasy et notamment au monde de Lanfeust dont il tire beaucoup de similitudes.
L'auteur s'adresse aussi bien aux garçons qu'aux filles dans une sorte de numéro d'équilibriste bien dosé commercialement parlant. Ceci explique peut-être le fulgurant succès de cette série.
Le dessin et le style sont fortement inspirés par le manga. D'ailleurs le rythme de parution depuis 2004 est très rapide. Le tome 18 paru en 2015 s'est écoulé à près de 180.000 exemplaires. La série se classe en 8ème position des meilleures ventes de l'année. Ce n'est pas rien !
L'auteur se concentre sur l'aventure tout en y mêlant une dose d'humour. C'est plutôt dynamique avec ces personnages dont certains ont les cheveux rouges et d'autres verts. On regrettera l'absence d'une véritable profondeur dans le dessin notamment au niveau des paysages.
Au fil des tomes, le scénario s'enlise dans une linéarité regrettable ou dans une surenchère de rebondissements. Bref, c'est un peu inégal d'un point de vue qualitatif. Cependant, les enfants apprécieront : c'est certain !
Les exploits de Poison Ivy sont à lire avec un certain recul pour ne pas le prendre au premier degré. On serait vite déçu par l'invraisemblance des scènes notamment celle mettant en cause le président américain Roosevelt qui souhaite ardemment déclancher la guerre dans le contexte isolationniste de son peuple. Le choix des auteurs est parfaitement clair : la légèreté !
Cependant, on suit avec plaisir les aventures de cette jeune héroïne. Le contexte de départ est très bien retranscrit. Elle vit dans cet endroit reculé des marécages non loin de la Nouvelle-Orléans. On a l'impression d'y être également et de sentir les moustiques vous picorer la peau.
Avec cette bd, les auteurs tentent de ressusciter un style classique disparu depuis bien longtemps. Je trouve un peu qu'ils peinent à y parvenir. Cependant, le résultat demeure intéressant. On regrettera simplement le trait un peu trop naïf du dessin. Par contre, on admirera les nombreux clins d'oeil disséminés tout au long de la lecture. Nous avons là une alliance entre le modernisme des dialogues et le cadre technique d'antan.
La poire en deux est un curieux western qui commence bien mais qui se termine avec une explication pour le moins mystique. Je n'ai pas été convaincu.
Il y a de très bonnes idées et on passe un agréable moment de lecture. L'enchaînement des cases est plutôt bien dosé. Je ne suis pas fan du graphisme où effectivement il y aurait de l'amélioration à réaliser notamment en ce qui concerne la précision du trait. J'ai apprécié ce format assez inhabituel car il procure effectivement un certain confort de lecture.
Les personnages sont non seulement attachants mais également intéressants quant à leurs défauts notamment le fils du maire et le vieux shérif qui doivent s'associer pour résoudre le mystère des violents meurtres qui ensanglantent cette bourgade de l'Ouest. Cette association pour le moins improbable donne un véritable corps à cette histoire.
J'ai parfois souri par rapport au clin d'oeil en passant de la petite maison dans la prairie à Wyatt Earp. Le pasteur semble même avoir la tête de Jack Palance! Quant aux motivations des Indiens pour la préservation des blancs, c'est bien trouvé car cela correspond à une certaine réalité au XXème siècle.
Il est dommage que l'explication finale ne soit pas crédible même si elle est assumée par les auteurs. J'ai quand même failli mettre un 4 étoiles. Cela sera peut-être pour un prochain travail de ces jeunes auteurs qui débutent.
Dans le genre western, j'ai lu nettement mieux. A vrai dire, cette série souffre simplement de son âge. Elle m'est apparue totalement dépassée dans le graphisme et surtout dans la simplicité des intrigues et des personnages très stéréotypés : la belle est en danger mais heureusement que notre héros redresseur de torts est là pour la sauver et puis les méchants sont très méchants...
Même si ce sont des pointures de la bd qui ont réalisé cette série, cela ne veut pas dire qu'on va forcément accrocher. Cela se veut un western réaliste mais cela ne le fait pas. Récemment, la lecture de Durango m'a beaucoup plus séduit. Pour autant, je serai indulgent dans ma notation pour tenir compte d'une certaine nostalgie. A réserver aux vieux lecteurs et non plus à la nouvelle génération en quête d'autre chose. Vous voilà prévenu !
J'aime bien les récits de ces légendes celtiques. J'ai apprécié particulièrement la présentation des différentes histoires par ce petit korrigan ainsi que les transitions scénaristiques. Les dessins ne sont pas particulièrement mauvais avec un style très celtique. On baigne à travers différentes époques dans la culture bretonne. L'univers féerique est assez plaisant dans son ensemble.
Le seul problème vient du fait qu'il s'agit d'une série commerciale à rallonge qui aurait dû s'arrêter à quelques tomes au lieu de faire dans la surenchère de récits qui finalement se ressemblent assez étrangement. Le rythme est plutôt réussi avec trois contes dans un tome.
Le premier tome m'a bien plu ; les autres sont en-dessous avec des contes ayant un intérêt tout relatif et qui manquent un peu de consistance. On ne retiendra que le meilleur de l'univers magique des korrigans.
Cela se voit que c'est du Desberg. On reconnaît bien sa marque de fabrique. Nous avons ici une grande aventure entre polar scientifique et interrogations philosophiques sur la nature de l'homme.
Il est vrai que le postulat de départ de ce scénario est très original : une nouvelle race qui succède à l'homo sapiens. La nature a engendré une nouvelle espèce...dommage qu'elle soit là pour nous éliminer!
L'exploitation qui en est faite notamment dans le tome 2 n'est pas à bon escient. Il y a une succession de scènes d'actions comme une sorte de surenchère qui ne mène nulle part.
Le nom même d'India Allen qui est emprunté à Indiana Jones et sa petite amie Karen Allen m'a un peu titillé. L'exploitation du monde par les multinationales est déjà un thème bien courant dans le monde de la Bd.
Cependant, je dois dire que l'ensemble se laisse lire agréablement d'autant que le dessin n'est pas sans rappeler celui de Largo Winch.
Voilà une série pas très appréciée en général mais dont la lecture m'est apparue pourtant très plaisante. Le dessin m'a tout de suite séduit car il y a un effort manifeste réalisé dans les décors ainsi que dans la finesse des traits des personnages ou même encore des automobiles dont le réalisme est saisissant. Ce n'est pas de la bd vieillie qui survit péniblement grâce à la réputation. Le scénario est quant à lui parfaitement maîtrisé.
Le sujet tourne autour d'une école réputée où vont se rencontrer divers jeunes émanant de milieux sociaux différents. Il y aura forcément des conflits au milieu de belles jeunes filles. Cela peut ressembler à des séries TV américaines du genre "Beverly Hills"(que je suivais au milieu des années 90). J'aime l'Amérique et je n'ai aucun a priori négatif sur ce pays qui m'a toujours fasciné. Je sais pour en faire l'expérience que ce pays ne jouit pas d'une bonne cote de ce côté-ci en ce moment.
Cependant, il ne faut pas mélanger politique et vie de jeunes étudiants. C'est intéressant à plus d'un titre. Outre le fait qu'on vit leurs amitiés, leurs problèmes, leur histoire, chaque album a une consonance plus élargie en abordant des thèmes tel que la drogue, le racisme ou les conflits avec les parents.
Et puis, peut-on réellement affirmer que les personnages sont stéréotypés ? Je trouve que l'auteur sait parfaitement souligner les qualités et les défauts de chacun.
Les couvertures sont originales car on nous présente à chaque fois un élève du groupe. Le tome 1 commence par le jeune Dakota. Je suis encore très surpris de retrouver ce prénom qui est manifestement à la mode en ce moment dans de nombreuses productions actuelles. Bon, on a aussi droit à du "Texas" alors il ne faut s'étonner de rien !
Il ne faut cependant pas s'y tromper : cette série s'adresse surtout à un public ado de par la légèreté du récit. Faut-il pour autant en minimiser l'impact ? Non, je ne le pense pas.
Il existe quand même des séries d'humour qui me font hurler de rire même si la plupart n'entraînent chez moi qu'un léger sourire. La forme d'humour contenue dans Spoon and white est légère et fine à la fois : c'est divin !
J'adore véritablement les nombreuses références cinématographiques qui sont parsemées au fil des albums. Les parodies de l'Arme fatale et Piège de cristal dans le premier tome sont sublimes !
Le second tome enchaîne avec Le silence des agneaux et Psychose. Le tome 7 lorgne plutôt sur les séries TV comme Alias ou 24h. Le rythme est à chaque fois assez soutenu. On ne s'ennuie pas une seconde.
C'est une bonne série sur la parodie policière qui s'enrichit sur l'univers du cinéma. Enfin un humour amusant !
En abordant cette lecture, j'avais malheureusement un a priori assez négatif de l'univers des Dragon Ball dont s'abreuve actuellement nos enfants. J'ai pas connu les Pokémons et autres dérivés mais nous avions autre chose à la place lors de notre enfance.
Et puis, les combats genre Naruto ne sont actuellement pas ma tasse de thé. Sans compter toutes les niaiseries que l'on peut observer actuellement et pas que dans le manga...
Décidément, cette lecture ne m’est pas apparue aussi mauvaise. Il y a une certaine fluidité de l'histoire que j'ai pu suivre. Curieusement, ce manga là ne se lit pas à l'envers du moins dans mon édition sous la main. C'est très dense (plus de 350 pages pour un volume tout de même!). J'ai surtout apprécié l'humour des situations un peu coquines qui n'est pourtant pas adapté à la lecture des enfants. Cela reste toujours politiquement correct.
Bref, il ne faudrait jamais avoir d'à priori car on peut dès lors se tromper. Maintenant de là à acquérir plus de 40 tomes, peut-être pas!
C'est une série fort méconnue en France et peu commentée. Cela tient au fait que les héroïnes qui mènent des enquêtes sont choses un peu trop courante. L'originalité tiendrait au fait que nous suivons également les déboires sentimentaux de cette jeune québécoise.
Le dessin n'est pas top mais le scénario se laisse suivre sans difficultés majeures. En effet, le graphisme s'inspire de la fameuse ligne claire franco-belge : vive le statisme !
Au début, Caroline Baldwin vous paraîtra moderne et froide. Cependant, on va vite s'attacher au fil des tomes à cette héroïne contemporaine qui semble sensible et authentique. Il est en effet rare qu'une héroïne de bd tombe malade du Sida et soit un peu alcoolique sur les bords. Cette complexité du personnage me séduit d'autant que certaines enquêtes renvoient à des problèmes de société d'actualité.
Il est dommage que le tout manque un peu de dynamisme dans le graphisme. Cela commence d'ailleurs à s'essouffler au bout de 13 tomes. Cependant, les thèmes qui sont traités sont assez intéressants pour tenir le lecteur en haleine.
C'est réellement une bd destinée à la jeunesse. Il n'y a pas de double lecture pour les parents. C'est un peu dommage de ne pas faire dans l'universel. Le message passé apparaît très simpliste avec une ambiance légère. Il faut aimer la naïveté...
Le concept est toutefois original car il s'agit d'un gentil démon qui joue les anges gardiens de deux orphelins... On retrouve le mythe classique de l'oncle d'Amérique et on voyage beaucoup de tome en tome. C'est très vivant pour les enfants.
Mention spéciale pour le dessin qui apparaît comme très appliqué. J'ai bien aimé ces couleurs chatoyantes et ce souci du détail dans les décors. Série sympathique un peu niaise mais pas révolutionnaire...
Je n'aime pas le déjanté en général mais je n'ai pas véritablement senti une inspiration baroque loufoque. C'est la moins bonne des oeuvres de Sfar que je lis et pourtant, je suis toujours en admiration devant une telle qualité narrative. J'aime ce ton humoristique ainsi que cette formidable inventivité !
C'est une série amusante et originale. Une pure fantaisie qu'on prend plaisir à lire ! On retrouve cette subtilité et cette intelligence du propos qui font mouche. Ces personnages ont toujours du style, à commencer par ce gascon mousquetaire qu'on apprécie. Je vais arrêter de multiplier les louanges et vous conseiller tout simplement une bonne lecture entre amour, humour et philosophie.
Il n'y a pas si longtemps de cela, je fuyais comme la peste tout ce qui pouvait s'apparenter au minimalisme. Depuis, j'ai découvert que ce minimalisme atteint le maximalisme au niveau du scénario. Lewis Trondheim est un auteur que j'apprécie beaucoup comme ses acolytes Sfar et Larcenet surtout après avoir découvert la saga des "Donjon" mais pas que. En effet, Les formidables aventures de Lapinot avaient déjà largement attiré mon attention.
On retrouve encore les fameux canards visiblement très chers à l'auteur ainsi que les monstres globuleux pour une série destinée à la jeunesse. C'est toujours aussi subtil et intelligent dans le traitement. Je dois cependant admettre que c'est peut-être un cran en-dessous des autres oeuvres de l'auteur. L'effet de surprise est peut-être également passé. On devient exigeant quant au renouvellement des idées. C'est divertissant mais pas incontournable.
Encore une production du prolifique Trondheim destinée à la jeunesse. Le personnage d'Adalbert n'est pas des plus sympathiques.
Imaginez un enfant roi pourri gâté à la tête d'une principauté qui vit dans un palais avec une Mademoiselle premier ministre et des serviteurs à gogo. Tous les personnages adultes sont d'ailleurs à ses ordres. Et ce morveux possède une des ses arrogances qui le rendent finalement drôle. Il me fait penser un peu à Picsou. Bon, je ne vais pas me plaindre pour une fois que Trondheim met en scène autre chose que des canards !
Le dessin est proche du cartoon avec parfois des décors simplistes. Derrière l'humour des situations cocasses, peuvent se trouver des idées assez intéressantes sur des thèmes de société très actuelles. Le dernier tome (Adalbert fait des affaires) livre une réflexion d'actualité assez intéressante : si un pays se passait totalement du pétrole face à la flambée des prix imposés par l'OPEP, est-ce que les habitants ne seraient pas finalement heureux d'un autre mode de consommation qui les rapprocherait ?...
Bref, sous couvert de jeunesse, cette série a une double lecture qui en fait son charme.
Je m'étais promis de ne plus lire de bande dessinée d'humour sur une catégorie professionnelle. J'ai pas pu résister à lire "Les Banquiers". Oui, c'est plutôt par intérêt et curiosité que j'ai abordé cette série avec un oeil éminemment critique.
La lecture a été très sympathique avec des gags corrects. Cependant, ce n'est pas tant cela qui m'a chatouillé dans cette série. J'ai eu la curieuse impression de retrouver des situations réelles que les auteurs ont à peine exagérées mais qui correspondent à une triste réalité.
Les auteurs ont choisi de mettre en avant un directeur d'agence qui se révèle être un beau salaud car il n'hésite pas à fustiger son personnel pour son propre intérêt personnel ou à acquérir une belle maison à bon marché sur le dos d'un client à qui il a refusé un prêt. C'est marrant vu par les auteurs mais ont-ils été inspirés par des faits réels car c'est tout de même troublant ?
On a déjà également vu des clients fortunés qui sont méprisables avec le petit personnel mais tout de suite très compatissants avec le directeur. Normal, c'est la logique capitaliste où le petit n'est rien qu'un ducon qui doit bosser sans relâche...
Pour en revenir à cette série, je la juge comme utile pour avoir un regard amusé sur les banquiers. C'est également un métier difficile pour les milliers d'employés qui doivent affronter tous les jours le client exigeant et mécontent tout en ayant peu de marge de manoeuvre car écrasé sous la hiérarchie et surtout sous des impératifs économiques.
Je ne pensais pas être aussi agréablement surpris par une bande dessinée destinée à la jeunesse. Un super rythme, beaucoup de mystère savoureusement entretenu, des personnages charismatiques... Et puis, et surtout, ce graphisme et cette colorisation absolument extraordinaires pour les yeux. Note maximale pour le dessin qui ressemble à ces mangas animés qui ont bercé notre enfance à l'image de Candy ou même Lady Oscar par exemple. Les décors notamment de ces magnifiques châteaux de la France du XVIIème siècle sont tout simplement éblouissants. De la beauté à l'état pur entre les rayons de lumière et les reflets étincelants...
Cette série est bien construite et les aventures s'enchaînent avec logique. Bien sûr, on pourra objecter que l'oeuvre paraît légère et sans aucune prétention. Ce n'est pas la première fois qu'on assiste à une histoire de vengeance.
Cependant, force est de constater sa redoutable efficacité notamment au niveau du scénario. La mise en page des cases colle parfaitement au rythme de l'histoire. Et puis, on retrouve de l'humour et une fraîcheur qui m'ont tout de suite enthousiasmé. Cette série assume parfaitement son côté fleur bleue. Les références à notre génération (celle des années Dorothée) y sont nombreuses pour notre plus grand plaisir.
Mon plus petit bout ne faisait que de me parler sans cesse de Monster Allergy qu'il avait sans doute vu comme dessin animée sur Télétoon. Je voulais voir ce que cela donnait en bd car les critiques ne sont pas mauvaises. Je confirme que c'est pas mal. On s'attache très vite aux deux héros dont on suit les aventures un peu fantastiques.
C'est vrai que les situations paraissent très convenues, cette série s'adressant au plus jeunes. Cependant, le dessin me plaît beaucoup car il semble moderne et dynamique avec cette colorisation. Du coup, mon fils m'a arraché des mains les tomes qui composent cette série.
Une oeuvre légère, sympathique et bien réalisée mais sans prétention et qui ne révolutionnera pas le genre.
Voilà ce que j'appelle une véritable réussite graphique et narrative. On entre tout de suite dans un univers décalé avec ses règles particulières qui confère sa singularité. On s'attache très vite à la petite fille même si elle porte le nom d'une célèbre marque de chaussure de sport. On devine assez rapidement le lien qui existe entre cette héroïne, sa maladie et l'espèce d'être étrange qui est censé faire fonctionner une machine dans les profondeurs.
Cette société très industrialisée rappelle la fin du XIXème siècle avec le travail des enfants pour pouvoir survivre. C'est dur et âpre à la fois.
L'avancée de l'histoire n'est pas rapide car il y a beaucoup de moments silencieux. Ceci n'est pas un reproche car j'aime quelquefois lire des bd calmes et reposantes. Il y a dans la relation père-fille quelque chose d'indéfinissable qui laisse transparaître une véritable émotion que peu de bd parvienne à atteindre. Le charme de cette bd agit incontestablement sur le lecteur que je suis. Alors, pourquoi pas vous ?
Je teste actuellement toutes les bd de jeunesse que je fais lire ensuite à mes enfants. C'est plus prudent !
La collection punaise des Editions Dupuis m'avait déjà séduit avec un titre: Le monde selon François. La qualité est ici encore au rendez-vous grâce à des dialogues soutenus et une histoire intéressante à fort potentiel... en tout cas pas trop niaise. Certes, la morale est sauve. Le créneau reste cependant le même.
Le scénario rappelle en effet les histoires de notre enfance où une bande de copains est catapultée dans un monde imaginaire. C'est également une mode littéraire actuelle que reprennent des titres comme Messire Guillaume ou encore Seuls.
Quant au trait du dessin, il est tout à fait adapté avec une mise en couleur très contemporaine.
Une Bd dynamique que nous, parents, pouvons offrir à nos enfants en toute quiétude.
J'ai pas trop aimé ce récit qui lance une grande reflexion sur l'être, le mal-être et la vie. Le dessin genre manga me semble un peu inapproprié à ce type d'histoire même si je dois reconnaître des efforts dans la colorisation.
J'ai pas accroché à ce scénario de science-fiction qui laisse tout de suite planer mystère et incertitude. "Je suis morte", cela ne veut rien dire au premier abord quand la scène d'introduction commence par une naissance. J'ai compris que bien plus tard le sens de cette histoire qui m'a littéralement échappé.
L'héroïne est la seule mortelle qui grâce au décryptage de son code génétique a réussi à vaincre la mort et donc de s'affranchir de toute notion de temporalité. Elle ne comprend pas pourquoi on lui a refusé le don d'éternité, pourquoi on l'étudie comme une bête sauvage, pourquoi elle ne pourra jamais s'intégrer dans ce monde qui la repoussera toujours.
Je résume: Asther est donc la dernière femme à naître mortelle au milieu d'une humanité devenue immortelle mais c'est une mortelle qui va devenir immortelle c'est à dire comme les autres qui l'entourent? Plus de clarté aurait été quand même souhaitable !
Je laisse toutefois une chance à cette oeuvre très appréciée des lecteurs pour la suite et voir si je révise mon jugement...
Justement: après la lecture du second tome, je crois lire une autre histoire tant la direction prise paraît différente même dans son approche. Le style graphique n'est réellement pas à mon goût. Cependant, l'histoire gagne en clarté. J'arrive à démêler certains fils ce qui était pénible à la lecture du premier tome. Je ne parviens toujours pas à me passionner pour ce scénario.
Je reconnais cependant une certaine profondeur dans la pensée du personnage principal. Cela soulève des interrogations sur le sens de la vie et sur la peur de l'inéductable.
Enfin du romantisme dans un manga d'abord destiné aux femmes mais pas que... selon la préface de l'auteur.
On va s'attacher à suivre le destin sentimental d'une petite fille et de sa mère une veuve, tavernière dans une Corée très machiste de la première moitié du XXème siècle. Nous sommes en effet plongés dans une histoire se passant dans un milieu campagnard traditionnel avec ses coutumes et ses traditions où faire le commerce de l'alcool et de nourriture est jugé indigne.
J'ai beaucoup aimé ce récit sensible et empli d'humanité qui allie également un zeste d'humour avec ce parcours initiatique féminin. Une histoire simple que la découverte de l'éveil mais intéressante car traitée avec ce qu'il faut pour éviter la niaiserie et le bonbon rose.
Le découpage et le graphisme ne sont pas les points forts de cette bd, cependant elle possède de sérieux atouts: sa fraîcheur et son humanité. Les histoires de cette famille nombreuses sont intéressantes. On s'attache surtout à Margot, une petite fille qui aime un chien de gouttière surnommé "sac à puces" mais qui est refusé par la famille ce qui donne lieu à de multiples péripéties.
Chaque personnage a sa personnalité ce qui confère un peu de caractère à cette bande dessinée. C'est une bd familiale qui est dénuée de toute niaiserie. A conseiller par conséquent.
Au premier abord, on ne peut qu'être surpris par les imbrications des aventures imaginaires de Castar avec la vie de Ludo, un petit garçon très sympathique. L'histoire dans l'histoire peut dérouter en effet les plus jeunes lecteurs auquel cette bd est d'abord destinée.
Cependant, les clins d'oeil et les nombreuses références culturelles font plaisir à lire pour un adulte.
Par ailleurs, les messages que font passer les auteurs sont politiquement corrects ce qui est loin d'être le cas dans d'autres oeuvres de jeunesse plus médiatisées. La réflexion est toujours de mise avec en prime une originalité dans la narration. Les thèmes abordés sont toujours intéressants.
J'aime bien Ludo ce petit citadin passionné de bd et notamment de son super policier Castar. Il est dommage que le dessin soit si figé dans un style Hergé.
Il y a incontestablement un côté très sympathique que j'ai aimé à travers ces petits gags autour d'un dragonneau couvrant à chaque fois une page. C'est drôle et caustique à la fois avec des phrases qui font mouche presque à chaque fois. Il existe quand même des formes d'humour que j'aime bien : celle-ci en fait manifestement partie.
Il est vrai que je ne suis pourtant pas un inconditionnel de Tchô Collection mais on va dire que ce titre fait exception. C'est dur... dur d'être un petit dragon !
Zowie, c'est pas mal à la lecture surtout pour les plus jeunes d'entre nous. Cependant, le marché est actuellement saturé de tout ces titres qui sont à mi-chemin entre Harry Potter et le Seigneur des Anneaux. Ce titre ne brille pas par son originalité dans l'histoire de cette bande de gamins plongés dans un univers parallèle. Voilà un type de scénario que les enfants aiment en général. C'est du mille fois lu. On peut s'interroger légitimement sur un effet mode ou une démarche proprement commerciale.
Visiblement, ce titre existait déjà dans les années 80 dans le journal de Spirou et a été tout simplement réactualisé avec des dialogues collants à notre époque. Les auteurs n'hésitent pas à faire référence à la Star Academy (émission ô combien débile que j'ai eu la chance de zapper durant toutes ces années). Le surveillant de l'Ecole rappelle étrangement un autre qui sévissait dans ces émissions de téléréalité sur M6 (le pensionnat de Chavannes, je crois). Point d'originalité mais efficacité sans aucun doute.
Pour une bd jeunesse, enfin une qui semble sortir du lot pour sa réflexion philosophique et son univers particulier ainsi crée.
On plonge dans les rêves colorés d'un gamin... des rêves où tout est permit. L'imagination prend ses lettres de noblesse. Puis, arrive un nuage noir composé de chiffres qui imposent la loi de la logique et des mathématiques. J'ai bien aimé l'idée d'un tel combat tout en comprenant le sens des choses. La question est de savoir si les enfants qui liront cette bd comprendront également ? Je vais la tester sur mon fils et on verra bien.
On a quelque chose ici de résolument moderne qui exprime une idée toute simple: les rêves permettent d'imaginer un monde sans pollution, sans maladie et sans guerre. Sublime !
Cependant, tout semble se dérailler vers la fin de ce conte moderne quand on apprend d'où provient ce nuage noir. Cela gâche un peu le plaisir. Le final de l'histoire n'est pas très convaincant. Il n'y aura d'ailleurs pas de suite...
Black Hills est un western convenable dans la plus pure tradition de la défense des indiens face aux massacres perpétrés par l’homme blanc. Il est question de l’année 1890 et des déplacements des dernières tribus dans des réserves aux terres inhospitalières.
Les Black Hills sont une chaîne de montagne situé dans l’Ouest du Dakota et qui se situe dans le territoire des Sioux. Elle est connue actuellement grâce au mont Rushmore où sont gravées les têtes de 4 anciens présidents américains. Les Indiens d’Amérique considèrent cette région comme sacré.
Le héros Lewis Kayne est un genre de Kevin Costner à l'image du film oscarisé Danse avec les loups. Son épouse indienne et son bébé sont assassinés froidement par un tueur à gages. L’histoire commence de manière très cruelle. Petit à petit, se forme un duo improbable avec le photographe français Lewis Kayne qui va apporter un peu de légèreté à l’ensemble avec son air très candide. Ce dernier va alors être confronté à une série d’évènements tragiques qui vont changer progressivement son regard. Sans rien dévoiler de l’histoire, on va assister cependant à l’émergence d’un autre héros. Il est bizarre de commencer une histoire par quelqu’un et de terminer par un autre.
Il est un peu dommage que le graphisme soit si figé. On a l’impression de contempler de vieilles gravures d’autrefois. Impardonnable pour une bd des années 2000 ! Autant dire que les scènes d’action sont loin d’être évocatives.
L’indulgence quant à la note résulte du fait que les auteurs ont réussi à faire passer le message sur la cause indienne même s’il n’est pas nouveau et si l’ensemble manque singulièrement de saveur. Yves Swolfs nous a habitué à beaucoup mieux.
Enfin un album de Baru dégagé de toute vulgarité sur un sujet véritablement sérieux. On parcourt la vie d'un célèbre boxeur d'origine algérienne à savoir Saïd Boudiaf. J'ai honte de l'avouer mais ce nom m'était totalement inconnu m'intéressant guère à la boxe. A la fin des années 50, il vient en France pour remporter le titre et puis s'en va à la conquête de l'Europe pour affronter le champion Gustave Thil. Et pourquoi pas après : l'Amérique tout en évitant de prendre l'avion...
Le scénario semble se concentrer surtout sur les "évènements" en Algérie et les "troubles" dans la métropole. Cela donne une véritable crédibilité à l'album. Plus encore, on apprend que même un champion ne voulant pas se mêler de politique peut être rattrapé par les évènements et peut-être tout perdre... J'ai bien aimé la personnalité intègre de ce héros qui se partage entre la boxe et l'amour pour Sarah.
Visiblement, l'auteur aime bien la boxe puisqu'il va reprendre ce thème dans L'Enragé une quinzaine d'années plus tard. Cependant, l'histoire et la finalité sont totalement différentes dans cette bd. On a voulu montrer un homme sacrifié par l'Histoire et oublié de presque tout le monde. Réhabiliter sa mémoire n'est pas une mauvaise chose pour rappeler que l'intolérance ne doit jamais gagner.
Il y a un côté authentique sur la vie des gens à la campagne dans les années 50 que j'aime bien dans cette série. Cela ne se prend pas au sérieux et la lecture demeure très agréable. Le héros est un homme simple avec un béret sur la tête qui pourrait s'apparenter au commun des mortels.
Je crois que c'est ce qui fait le charme de cette série dont les dessins sont en noir et blanc mais aux traits faussement naïfs à l'image de son personnage principal à savoir Hubert, le détective amateur.
La présentation de chaque mystérieux crime est enthousiasmante pour connaître la suite. L'auteur possède une véritable maîtrise narrative très appréciable pour ce genre d'histoire un peu polar qui fleure bon le Maigret.
La mise en page des cases colle parfaitement au rythme de l'histoire. Rien ne sonne faux et tout paraît crédible dans ce monde rustique. On entre dans l'atmosphère des commérages de villages, des virées en solex, des tournées en estafettes du boulanger dans les cours de ferme...
C'est du vieillot me direz-vous mais seulement en apparence. Plongez vous dans ces enquêtes rurales et vous serez imprégnés d'une certaine atmosphère. On a droit à une véritable fable humanisée !
Je ne suis pas un fan du dessin car je n'aime pas trop en général les traits gras. C'est très joli pour regarder des tableaux impressionnistes. Cela le fait moins s'agissant de bd même si elles sont destinées à la jeunesse. On a la désagréable impression de feuilleter un gros livre de coloriage.
Ceci étant dit, il faut bien avouer que Toto est une série mignonne emprunt de très bons sentiments.
Toto l'ornithorynque, Chichi l'échidné, Wawa le koala et Riri la chauve-souris vont faire partager des aventures incroyables à vos enfants. Bienvenue aux pays des Bisounours dirait l'autre ! C'est une bd destinée aux tout petits dans un monde infantile peuplé de contes et de légendes.
Voilà que le manga peut aborder des sujets plus adultes comme l'homosexualité féminine et crée carrément un nouveau genre : le yuri. C'est à la fois une histoire retenue et audacieuse entre douceur et sensualité. Les moeurs évoluent très rapidement en matière de préjugés et on jugera peut-être autrement cette oeuvre dans quelques années.
C'est vrai qu'il y a de la tendresse loin des grands discours moralisateurs. Bon, il ne faut pas être réfractaire et posséder une certaine ouverture d'esprit pour tenter de comprendre les errements sentimentaux de l'héroïne, une jeune étudiante en anglais qui souhaite marcher dans les pas de son père.
Le dessin est beaucoup trop épuré à mon goût. Cependant, les expressions du visage sont assez marquantes pour laisser passer le message. La subtilité du trait est peut-être voulue par l'auteur.
Il est dommage de tomber dans des travers un peu gamine dans les réflexions de l'héroïne sans compter l'absence d'une véritable trame narrative et scénaristique. L'ambiance tendre dans un cadre purement intimiste est cependant de mise pour une lecture agréable.
Cette histoire ne m'a pas totalement convaincue; cependant la lecture fut très agréable. Ce récit frôle plusieurs genres différents et c'est peut-être ce qui lui confère autant de richesses. Le dessin est tout à fait correct dans une ligne à la fois réaliste et impeccable. Le découpage soutient à merveille l'action des récits.
L'utilisation des flash-back est réalisée à bon escient. Il y a certes le personnage d'Ellen qui sert un peu de faire-valoir à cette histoire en tout cas pour les deux premiers tomes et qui ensuite subit les évènements plus qu'elle ne les apprivoise. Le titre n'aura pas grand sens à partir du 3ème tome où un nouveau cycle commence. Bleu lézard est en effet le surnom donné à l'un des personnages du premier diptyque.
Le scénario a cependant le mérite de captiver d'emblée le lecteur pour ne plus le lâcher. Il faut avouer que les péripéties peuvent souvent apparaître comme superficielles à cause de leur accumulation. A vouloir trop tirer sur la corde... Elle se rompt. Mais il reste toujours quelque chose à retirer. Cette série aurait pu être bien meilleure si elle ne se contentait pas d'une psychologie de façade, c'est certain.
J'ai très vite aimé l'atmosphère qui se dégage de cette série. Nous nageons dans le Hollywood de l'âge d'or en suivant le parcours d'un orphelin un peu gavroche sur les bords. Le rêve du mythe va vite laisser place à la dure réalité. Le premier tome est un vrai polar qui installe les personnages dans une relation très intéressante. La niaiserie est absente des dialogues ce qui est fort appréciable.
Le graphisme m'a agréablement surpris car il colle parfaitement à l'époque ainsi décrite. Il y a des petites trouvailles qui relèvent véritablement la qualité comme les scènes filmés sur pellicules.
En lisant cette bd, je me dis qu'il est dommage que de telles oeuvres ne soient pas connus du grand public car elles mériteraient beaucoup plus d'attention et de succès.
C'est une série fort méconnue qui n'est pas trop mal en vérité. Nous avons un excellent premier tome qui jette les bases d'une passionnante histoire à l'aube de l'an 1000. Le second chapitre révèle cependant une qualité un peu inégale avec quelques longueurs. Le dernier tome commence à peiner et se termine presque hâtivement.
Il y a des personnages intéressants qui apparaissent et qui disparaissent aussitôt. D'autres qui gagnent de l'importance pour tomber aussitôt dans l'oubli. Les auteurs ne s'embarrassent pas de construire quelque chose de réellement consistant mise à part une banale vengeance qui guide les pas du héros. Or cette maladresse du scénario cache quelques autres invraisemblances.
On n'arrive pas non plus à ressentir une atmosphère de fin de monde comme voulu dans l'idée originelle. C'est dommage car la lecture a été fort agréable avec un véritable rythme. L'heure du grand cataclysme sonnera bientôt !
On suit le voyage de Albino accompagné par ses 500000 fidèles aux confins de l'espace à la recherche de la galaxie promise tel une espèce de Noé avec son arche spacial. Le retour sur son passé nous promet de bons moments de lecture car il s'agit avant tout d'un parcours initiatique.
Il est vrai que ces obstacles qui se multiplient de manière presque artificielle rend la chose d'autant plus pénible que prévisible. La lassitude vous guette au bout de quelques tomes. Quelquefois, on est submergé par la folie de l'auteur dans ces histoires biscornues de type post-freudien où ses fantasmes les plus cachés sont déployés.
Pourtant, je suis fan de ce dessin même si le papier glacé est un peu froid à l'image de cet univers ainsi imaginé.
Cependant, je relève ma note car cette production est quand même objectivement au-dessus des productions actuelles. Un peu trop d'imagination ne fait pas de mal.
C'est vrai qu'on avait envie de savoir ce qui arrive à notre héros à la dernière page de l'Incal. Après l'incal va commencer exactement où s'arrête la série-mère. Cependant, le lecteur est entraîné dans une histoire bizarre qui va même jusqu'à renier ce qu'avait été l'épopée de l'Incal comme un vulgaire rêve.
J'ai pas trop aimé ce manque d'envergure. On ne retrouve plus ce qui a fait le succès de la série à savoir un mélange de fantastique, d'ésotérisme, de psychanalyse et d'humour, voir même de critique social.
Graphiquement, cela reste très beau. Cependant, c'est trop différent du trait auquel nous étions habitués. Cette série a été stoppée net mais le scénario a été repris dans une nouvelle série Final Incal.
Nous avons droit à la vision d'un Moyen-âge beaucoup plus âpre que ce que nous connaissons habituellement. Le langage en vieux françois m'a un peu rebuté au début mais on est très vite happé par l'histoire de ce chevalier aux manières un peu brutales comme l'était l'époque. On évite l'écueil d'une histoire "encyclopédique" un peu propre au genre. L'utilisation du langage d'époque n'était pas obligatoire pour rendre crédible ce récit. Encore une mode dépassée !
C'est vrai que je n'ai pas reconnu tout de suite le dessin de Kraehn qui s'est amélioré incontestablement depuis Bout d'homme surtout au niveau des couleurs plus saisissantes. Les couvertures sont d'ailleurs très soignées.
Un gros reproche à faire tout de même : 2 tomes en 8 ans, c'est pas beaucoup et cela nuit quelque part au plaisir de lecture. Je conseillerais l'achat si la série se termine un jour...
Il y a quelque chose qui est pas mal suite à la lecture de ces tomes. C'est certainement l'alliance entre un excellent scénario et un humour fin qui multiplie les clins d'oeil. On ne s'ennuie pas dans les aventures de Cotton Kid sans compter les nombreux personnages secondaires qui valent le détour.
Pourtant, je trouve dommage d'observer les mêmes règles de dessin, de format et de colorisation que les Lucky Luke. Bref, cela donne inutilement un coup de vieux alors qu'il aurait simplement fallu sortir des sentiers battus et avoir l'audace des cases...
Ceci dit, cette série mérite toute votre attention pourvu que vous soyez un nostalgique des Lucky Luke de la grande époque.
Les vingt premières pages sont un peu lassantes à la lecture mais elles nous permettent de faire connaissance d'un sorcier maléfique pas comme les autres à savoir Baflerog. On sent tout de suite de la bonté en lui alors qu'il est le dernier d'une prestigieuse lignée très maléfique.
L'histoire va alors prendre un tournant inattendu dans la quête d'un ouvrage rassemblant les plus grands sortilèges : "le livre du pire" qui va l'emmener jusque dans un monde parallèle : le nôtre et plus précisément le New-York du XXème siècle avec ses deux tours jumelles s'élevant comme des châteaux.
Bref, il y a là un curieux mélange qui est très intéressant même si le récit reste d'une grande naïveté et qu'on devine très aisément la fin. Le public visé étant les enfants, on ne regrettera rien. Par ailleurs, ce dessin à l'aquarelle avec ces tons pastels démontre un travail tout à fait remarquable qui s'accorde parfaitement à cet univers héroïc fantasy. Un conte à découvrir !
La jeunesse de Merlin l'enchanteur vu par Sfar : quel pur délice ! Merlin avant de devenir un enchanteur professionnel tel que nous le connaissons avait deux copains très marrants : Jambon le cochon et Tartine l'ogre. Ces trois là ont fait les 400 coups à travers les bois et châteaux dans des aventures humoristiques passionnantes.
L'auteur revisite les mythes des grands récits de la littérature médiévale et autres contes de fée. C'est irrévérencieux à souhait avec des dialogues toujours exquis. Voilà une qualité de bd que j'apprécie tout particulièrement. Sfar est un génie de l'écriture. On passe un agréable moment de lecture délirante à souhait.
J'ai été si vindicatif dans le passé avec ces deux auteurs qui n'ont pas produit d'oeuvres qui m'ont jusqu'ici réellement marqué. Je vais donc me rattraper avec celle-ci qui sort du lot.
Bon, le dessin d'Annie Goetzinger reste toujours "un peu" statique ; on pardonnera aisément au vu de la qualité de l'oeuvre.
En effet, la narration nous fait tout de suite nous intéresser au destin de cette diva de l'opéra dans la période troublée de l'entre-deux-guerres et de l'abominable seconde guerre mondiale qui a divisé la France en deux camps. Malheureusement, cette passionnée de chants de musique classique a été mêlée malgré elle à la tourmente de l'Histoire. Celui qui aimait Wagner était forcément un nazi.
J'ai apprécié tout particulièrement la vision des auteurs sur une partie de l'histoire qu'on occulte ou qu'on magnifie à souhait. Cette vision est justement point manichéenne. Déjà dans la série similaire Les Morin-Lourdel, la conclusion qu'on pouvait en tirer était que les libérateurs héros n'étaient pas aussi clean et qu'on pouvait être considéré pour un traitre alors que ce n'était pas forcément le cas. Les préjugés ont gagné les esprits pour conjurer toutes ces années de souffrances.
La même réflexion est reprise ici également. On apprend qu'on a massacré brièvement des fonctionnaires de petites mains alors que les gros vrais responsables ont toujours pu échapper aux mailles du filet pour se retrouver soit patron de la presse, soit général ou haut fonctionnaire. Le monde est injuste.
Cette bd loin d'être révisionniste est là pour restituer certaines vérités à qui veut bien l'entendre.
Voilà une série qui dépoussière sérieusement avec humour le mythe de Sherlock Holmes. Elle le fait agréablement bien. J'aime ce personnage haut en couleur qui fait de mauvaises blagues à son ami le Dr Watson quelquefois plus perspicace que ce grand détective présomptueux.
Que dire également des enchaînements entre les scènes qui font que le découpage est parfaitement réussi. Il y a manifestement présence d'une grande habileté du scénariste.
Cette parodie humoristique est brillante avec ses situations cocasses et ses dialogues savoureux. Dommage cependant que la mise en couleur ne soit pas forcément réussie. Le dessin quant à lui arrive à nous faire ressentir les mimiques des personnages et accentue le côté drôle. C'est une série à suivre avec le plus grand intérêt. Une vraie réussite !
Je m'attendais à lire une oeuvre véritablement fantastique comme indiqué dans le genre. J'ai plutôt été surpris par cette lecture. Simplement, l'héritière d'une famille d'industriels d'une région du Nord durement touchée par la crise souhaite réaliser le rêve de la construction d'une ville idéale pour apporter la prospérité à des habitants meurtris.
Aux Etats-Unis, des expériences similaires ont déjà été menées. Je ne vois pas en quoi ce rêve paraît utopique. Et dire qu'il y en a toujours pour s'enfuir et préférer la triste réalité. Cette réflexion est purement personnelle car je vois gros venir les objections.
Cette bd donne en tout cas des pistes intéressantes et nous fait réfléchir sur la civilisation qu'on souhaite bâtir au milieu de tout ces hommes véreux à la recherche de toujours plus de puissance financière. Mais que se passera t-il si un jour tout devait s'écrouler ? En tout cas, j'adhère au rêve de Mademoiselle Madeleine.
Cette petite série a déjà plus de 20 ans et pourtant elle fut annonciatrice d'un genre nouveau: le mélange science-fiction et héroïc fantasy mâtinée d'humour. Une chose est certaine: ce n'est nullement un conte!
Makyo nous avait concocté un monde imaginaire très riche qui aurait pu rivaliser avec celui de Troy. Il est dommage de ne pas avoir poussé plus loin ce qui avait été expérimenté avec réussite.
Cette série est non seulement plaisante à lire mais bourrées de trouvailles qui peuvent paraître aujourd'hui un peu désuètes mais qui n'en n'étaient pas moins précurseur.
Il est vrai que le changement de ton entre les deux tomes est marquant voir un peu déroutant. Le dessin de Follet s'est véritablement affranchi des carcans de la ligne claire. Il brille de tout son éclat grâce à la poésie du texte de Makyo.
A découvrir si vous tombez un jour dessus !
J'ai lu les 4 tomes d'une seule traite comme un bon roman policier qu'on dévore littéralement. Le scénario est très prenant et on entre très vite dans l'histoire grâce au dynamisme dans la juxtaposition des cases. On arrive même à s'attacher à des personnages secondaires très bien exploités psychologiquement.
Ce qui est réellement rageant, c'est d'arriver à la fin du 4ème tome où en quelques pages, tout se déglingue à une vitesse grand V. Il est vrai que je ne l'avais pas vu venir ! Le bon thriller se transforme en cauchemar fantastique de style X Files...
Et puis, plus rien car la série est hélas abandonnée après nous avoir fait vibrer. Pourquoi faut-il jeter tant d'efforts à l'eau ?
Bref, on s'amourache de ce produit autant qu'on peut le rejeter pour ne pas nous avoir donné entière satisfaction. Cela aurait pu être une grande série passionnante. Visiblement, l'étoffe ne suffit pas.
Les dessins de cette série paraissent un peu magiques à l'image de la Bretagne du temps des derniers druides. Les contours ne sont pas réellement nets et cela donne une atmosphère un peu étrange qui colle bien au sujet sur les contes celtiques de la forêt de Broceliande.
Sinon, c'est du déjà vu avec cette histoire d'homme mi-loup dans le cadre de l'Europe moyenâgeuse barbare où l'avènement du christianisme rythme avec la fin de celle des vieilles croyances gaéliques incarnées par le petit peuple de la forêt.
Nous ne serons pas également épargnés par tous les clichés du genre dans ce combat contre l'obscurantisme et le fanatisme.
A retenir surtout et au final : un travail remarquable sur le graphisme qui restitue toute une ambiance. A lire avec un CD d'Enya en fond musical !
Mégalex est une série de science-fiction tout à fait passionnante de par son univers crée par Jodorowsky. Mégalex est en effet une planète-cité industrielle qui s'étend sur toute la surface d'un globe à l'exception d'une forêt impénétrable et d'un petit océan.
Cette planète est soumise à un pouvoir tyrannique et les citoyens issus de manipulation génétique ont une durée de vie limitée à 400 jours. Seule la noblesse et la dynastie royale peuvent vivre plus longtemps (40 ans et 4000 ans respectivement). L'inégalité atteint ici son paroxysme.
Au niveau du graphisme, c'est un concept tout à fait nouveau: un mélange de dessin réaliste et de 3D numérique. Cette conception purement informatique pourra en rebuter plus d'un mais je trouve personnellement qu'elle s'adapte très bien à ce genre d'histoire et d'univers futuriste. J'ai plutôt apprécié cette série d'anticipation très pessimiste sur l'avenir de l'humanité. Il y a comme un parfum à la Matrix que j'ai pu retrouver.
Niklos Koda n'est pas un héros qui a réussi véritablement à me "transporter". On mêle un zest d'aventure façon James Bond avec de la magie sur fond d'amour et d'intrigues. Cela ressemble à beaucoup d'autres séries de la collection troisième vague qui joue sur la personnalité du héros séducteur (I.R.$., Rafales, Alpha, James Healer...). Si j'avais peut-être commencé par celle-ci, j'aurais sans doute eu un avis plus enthousiaste.
Pourtant, je dois bien avouer que cette série possède d'excellentes qualités à commencer par le trait graphique qui m'a scotché par son réalisme avec ses couleurs délicieuses et une mise en page astucieuse par moment.
Et puis, ces aventures contemporaines qui brassent surnaturel, occultisme et fantastique ont tout pour plaire. Il manque quand même ce quelque chose qui en ferait une série laissant libre court à une réflexion sur le pouvoir et la manipulation.
Cette série totalement méconnue qui oscille entre enquête policière et fantastique recèle des qualités indéniables.
Le dessin signé Kokor (Alain Koch) est remarquable de précision alors qu'il débutait à peine. Le travail est soigné avec une colorisation incroyable pour l'époque. Il utilise des tons bleutés, rouges et ocres ce qui confère un style très personnel. Le talent se dévoile déjà dans un trait souple et maîtrisé.
L'idée de ce héros qui se déguise au pied levé pour des clients de toute sorte (un professeur émérite, un restaurateur chinois...) est séduisante au premier abord. Cependant, ce foisonnement de trouvailles va se perdre dans un scénario qui va s'emballer à la fin dans un grand n'importe quoi.
En effet, la conclusion du premier tome demeure un peu hâtive avec une explication au mystère plutôt insatisfaisante dans la mesure où on nous balance un fait que nul ne pouvait deviner.
Il n'en restera pas grand chose finalement mais la lecture fut très agréable pour une bd qui ne manque pas d'originalité.
Une lecture sans déplaisir pour des thèmes directement liés à l'adolescence. Cependant, j'ai bien aimé le traitement qui était moins puéril que les oeuvres de même genre de Derib.
Le portrait de cette jeunesse dressé par Tito me semble à la fois tendre et à la fois loin des clichés de tout genre.
Les albums sont toujours engagés et donne matière à réfléchir surtout pour des parents qui peuvent rencontrer les problèmes évoqués. Le dessin est soigné et réaliste comme je l'aime.
Bref, nous avons là une oeuvre fédératrice qui donne une autre image des banlieues et de la jeunesse.
Oscar est une série sympathique à l'image de ce petit garçon fuguard qui embobine son monde en s'inventant des histoires. On s'attache assez rapidement à ce personnage à l'imagination débordante et on suit avec plaisir ses aventures quand il tente d'échapper à son éducatrice Mlle Elise ou encore au gendarme à sa solde.
La relation du garçonnet avec un SDF est touchante. La série aborde au fond des problèmes de société tel que le travail clandestin ou encore les sans-papiers pour sensibiliser les jeunes lecteurs. Cette absence de niaiserie est un bon point.
Le graphisme est un peu sommaire surtout au niveau des personnages, c'est dommage. Mise à part cela, cette série mérite lecture.
Rémi est une série réellement sympathique dans l'air du temps avec son côté poétique, un brin gaffeur et une élégance décontractée.
Les gags occupent toute une planche en 6 ou 7 cases la plupart du temps ce qui est assez inhabituelle et qui surtout ne confère pas à la monotonie. Il y a une trame générale qui est assez intéressante : la montée d'un spectacle "Roméo et Juliette" pour l'Ecole, l'arrivée d'un bébé dans la famille et les angoisses que cela procure au petit garçon, un voyage avec les copains en Nouvelle-Calédonie. On ne s'ennuie pas vraiment avec ce petit anti-héros maladroit qui n'a qu'une seule préoccupation : les filles et notamment Julie.
Disons-le tout de suite : le dessin n'est pas le point fort de la série. En effet, le graphisme est assez simpliste dans le décor et les personnages même s'il a tendance à s'améliorer au fil des tomes.
Cependant, le style qui s'imprègne après une lecture fort agréable force à reconnaître du talent. A découvrir !
Voilà un exemple positif d'une bande dessinée destinée à un public très jeune et qui sait faire preuve d'une réelle originalité en partant d'une histoire toute simple d'amitié entre un crapaud et un petit ver de terre qui ne sait pas nager.
J'ai même pris plaisir en tant qu'adulte de lire cette histoire à mon petit garçon. C'est dire ! Il ne faut pas se leurrer : même dans la catégorie « jeunesse », les différences peuvent être notables d'un titre à l'autre.
La page d'ouverture qui nous présente les personnages est remarquable notamment dans sa narration. On a l'impression d'assister à un véritable dessin animée. La colorisation est un peu flashy; cependant cela contribue à donner une véritable vie autour de cette marre où il se passe tant de choses.
C'est une véritable leçon d'histoire sur le Viet-Nam du XVème siècle lorsque le géant chinois est venu envahir ce petit pays en prétextant ramener l'ordre. On regarde actuellement sur le Tibet mais les velléités de ce grand peuple dans son désir de grandeur et de puissance n'avait pas épargné ce qu'on a appelé communément l'Indochine. Il y a eu une politique d'assimilation au pas forcé avec son lot d'horreurs et de massacres des populations récalcitrantes. Et comme toujours, des collaborateurs...
Les Mings étaient alors au sommet de leur force. Un poète, fils d'un ministre déchu, s'interroge sur le moyen de libérer son peuple. Il refuse de combattre bêtement et de se sacrifier inutilement dans un premier temps et réfléchit à la meilleure stratégie possible. L'accumulation des défaites a jeté son peuple dans le désespoir et l'humiliation. Il se forge alors l'idée que la guerre du peuple se gagnera par le peuple en conquérant le coeur du peuple. Il partira alors à la conquête des coeurs. Cependant le Phénix aura besoin de la force du Dragon...
Le dessin est réellement magnifique. L'auteur a réussi à restituer une atmosphère authentique avec une finesse et une légèreté envoutante. Il nous fait découvrir une terre méconnue. Je préfère de loin ce style narratif à celui de Vink qui est également originaire du Viêt-Nam. Il y a moins de naïveté et surtout une complexité des personnages qui sont montrés aussi bien dans leur force que dans leur faiblesse.
Un troisième et dernier tome devait clore cette histoire: le héros à la tunique de toile. Il n'a jamais été paru. Ce titre a disparu comme par hasard du catalogue des Editions Glénat. On peut légitimement s'interroger...
En tout cas, cette histoire nous fait prendre conscience du rôle capital que peuvent jouer certains individus dans la construction d'une nation et d'une histoire.
"Pas de vacances pour l'inspecteur Bayard" ou "L'inspecteur n'a peur de rien"... ces titres un rien évocateurs donnent la mesure de cette série policière adressée à un public plutôt jeune.
Nous avons là une espèce de Tintin (même houppette blonde et même polo bleu) qui confronte le lecteur à une série d'énigmes policières.
La série qui fut publiée dans la revue "Astrapi" se compose tantôt de petites enquêtes de quelques pages, tantôt d'une enquête d'un album entier. Dans les deux cas, le lecteur doit chercher des indices dans les pages pour découvrir l'identité du coupable où la vérité d'une affaire.
Il suffit alors de regarder les solutions en fin d'ouvrage. C'est plutôt bien pensé pour un concept original. Cependant, les réponses paraissent plutôt difficiles pour un jeune public à laquelle cette série s'adresse. On s'amuse quand même tout en lisant ces enquêtes.
Ce comic que je viens de découvrir est plutôt sympa sur les variations de l'entente cordial entre chien et chat (en l'occurrence Earl le chien et Mooch le chat). Les situations sont plutôt comiques avec un léger parfum philosophique.
Il se dégage quelque chose de nettement positif. Le dessin en noir et blanc est minimaliste ce qui est propre au genre strip humoristique. Le trait graphique semble quand même très agréable à la lecture.
Cela me rappelle incontestablement Snoopy. Cette série est cependant moins connue. C'est frais et subtil à la fois. A découvrir à l'occasion et à déguster avec délectation !
Cette série paraît totalement dépassée par les bandes dessinées plus actuelles en matière d'héroïc fantasy. Je lui reconnais cependant un très bon style graphique avec un découpage dynamique des planches.
La conclusion de cette série apparaît toutefois très médiocre ce qui rajoute un peu à la déception. Il faut dire que je n'ai pas été véritablement emballé par cette énième quête. Il n'y avait que du réchauffé avec les éternels mêmes clichés. Nous avons une espèce de Dark Vador qui représente le mal que doit combattre un clone d'Atalante très mignonne et très bonne (et non conne).
Pourtant, il y avait un bon potentiel au départ qui s'est évaporé à mesure que l'histoire avance dans un méandre où le lecteur se perd totalement. Il ne reste plus grand chose au sortir de cette lecture pour peu qu'on arrive jusqu'au bout. Je vais tout de même rester un peu indulgent dans ma notation pour tenir compte du fait que l'épée de cristal a joué un rôle tout de même non négligeable dans le genre de l'héroïc fantasy. Cela reste divertissant.
Le chant d'Excalibur part sur une très bonne idée: refaire vivre le grand magicien Merlin près de 500 ans plus tard dans l'Histoire pour sauver les anciennes croyances face au christianisme fanatique qui envahit les terres celtiques.
Or, ici, l'humour fait véritablement mouche pour notre plus grand bonheur. J'ai adoré ces dialogues ciselés et corrosifs comme sait si bien le faire Arleston.
Le dessin n'est pas en reste puisqu'il n'est pas du tout mauvais. Bref, nous avons une série assez sympa à la lecture. On y découvre un Merlin plutôt original qui change de la donne habituelle. Il y a de la fantaisie dans l'air ! Un classique de l'héroïc fantasy qu'il faut lire au moins une fois dans sa vie.
Garfield est une énième série comique américaine autour d'un gros chat orange. Celui-ci est délicieusement méchant, féroce, égoïste, goinfre et paresseux ce qui donne lui à des gags ou à des réflexions philosophiques marrantes ou caustiques. Au fil du temps, Garfield est devenu le chat le plus cynique de la bd. Bref, tous ces défauts le rendent drôle. Il a rencontré un immense succès qui s'est d'ailleurs prolongé au cinéma dans une bien mauvaise adaptation.
Ce gros matou ne manque pas de tyranniser son entourage et notamment le pauvre chien Odie qui est devenu son souffre-douleur. Il est jaloux du petit chaton Nermal autoproclamé le plus mignon du monde. Il déteste les Lundi et les araignées. Ses principales occupations sont la chasse au facteur et ses récitals nocturnes. Il adore les lasagnes. A la place de son pauvre maître Jon, je l'aurais chassé illico presto.
On a vite fait le tour car les gags sont récurrents dans ces strips en trois cases. Un fond unicolore et des tons simples pour les coloris des différents personnages, ce n'est certes pas grandiose au niveau du graphisme. Le succès de la série s'explique ailleurs, on le sait bien. Tout d'abord par la qualité des répliques entre les personnages. Cependant, il y a beaucoup trop d'albums qui sont sortis et qui n'ont pas fait évoluer Garfield. C'est un peu dommage d'exploiter toujours les mêmes thèmes mais Garfield reste Garfield dans la plus grande tradition des anti-héros de la bande dessinée.
Personnellement, je préfère les chiens et notamment Snoopy. Cela n'empêche pas d'apprécier!
C'est un humour très spécial à la limite du macabre mais cela fonctionne à merveille. Il y a des gags qu'on devine à l'avance tant la ficelle paraît grosse. Ma foi, cela reste assez divertissant dans l'ensemble avec un dessin tout à fait acceptable.
Au-delà de l'aspect comique de ce sérial-killer, c'est une façon de se moquer gentiment de la société capitaliste qui fait du commerce avec tout et n'importe quoi (un contrat est un contrat mais bonjour le service après-vente!). Poussé à l'extrême, cela devient risible.
De bons moment de rigolade en perspective mais avec des gags qui alternent le bon et le moins bon.
Les aventures d'un gamin ballotté entre le XXI ème siècle et le XVII ème siècle. Un premier album très prometteur suivi d'un second où l'intrigue s'épaissit un peu plus. On part également dans tous les sens au 3ème tome car il y a de multiples rebondissements et de quête qui attendent le jeune Grégoire.
C'est d'abord destiné à la jeunesse et cela sonne très actuel. On passe un moment agréable de lecture. C'est un petit bijou d'inventivité et d'originalité avec une ambiance enchanteresque. Un univers onirique et simplement beau ! Certes, on pourrait reprocher que le trait et le graphisme fait très dessin animé mais c'est magnifique.
Pour l'anecdote, j'ai été à l'école primaire avec le frère du dessinateur. Je suis admirablement surpris du chemin qu'il a parcouru et plutôt fier qu'il représente ma ville natale. Comme quoi, le meilleur est toujours possible. Je lui souhaite en tout cas beaucoup de succès.
Le premier tome nous plonge directement au coeur l'action sur une étrange planète qui sert de pénitencier. Un homme subit un châtiment de bestialité et devient une sorte de mutant sanguinaire. Il est lâché sur cette planète hostile et beaucoup de personnes s'intéressent à lui pour d’obscures raisons car il serait un passeur d'étoiles.
J'ai failli décrocher à la fin de ma lecture du premier tome car il est vrai que le scénario semble un peu désordonné. On plonge dans un univers où nous lecteurs ne connaissons pas encore les codes, les enjeux et les aboutissants. C'est flou. On ne sait pas ce qu'est un passeur d'étoiles par exemple ou le rôle d'un gambit. Cependant, la dernière scène a réussi à captiver à nouveau mon intérêt.
Le second tome est radicalement différent du premier puisqu'il a une dimension plus politique où différentes castes s'affrontent. Je me suis crû dans un épisode de Star War (deuxième génération) ou de Dune. La lecture a été assez agréable car il y a de multiples péripéties imprévisibles. La fin m'a laissé un peu perplexe. Bref, là encore, on a du mal à comprendre.
Les auteurs nous livrent là un univers assez intéressant. Ils auraient dû simplement un peu clarifier le tout.
Marzi raconte les chroniques d'une petite fille de 7 ans dans la Pologne des années 80. C'est franchement bavard par moment et il ne se passe pas grand chose au milieu des ces blocs d'HLM où les familles étaient entassées.
Cependant, l'intérêt de ce récit est ailleurs. On ressent les émotions et le manque cruel de ce peuple obligé de faire de longues queues devant les magasins dans les nuits glaciales pour pouvoir tout simplement nourrir leurs familles. On ne se rappelle déjà plus que c'était comme cela la Pologne du régime communiste. Cela fait du bien de restituer les choses telles qu'elles étaient à l'époque.
L'histoire des oranges ainsi que les déconvenues de Marzi m'ont particulièrement ému sur la dureté de la situation. L'auteur donne quand même un peu de légèreté à l'ensemble de son récit autobiographique.
Bonne surprise: cette série vient d'être sélectionnée pour concourir à Angoulême en 2009 ce qui est quand même un signe de reconnaissance du travail accompli par l'auteur.