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Les débuts de Derib, avant qu'il ne s'illustre avec le sublime Yakari...
Le dessin est d'emblée compétent, pur style Spirou des années 60 (donc graphiquement interchangeable avec une foultitude de séries telles que Sibylline, Johan et Pirlouit, Marc Lebut et son voisin : long nez, grandes oreilles, grosses têtes sont au rendez-vous!)
Attila est un CGM (Canidé Génétiquement Modifié) intelligent et volubile, ce qui permet une multitude de quiproquos bien exploités dans le premier album, qui évoque une (mince) intrigue d'espionnage. Attila se permet même un comportement impertinent, soixante-huitard avant l'heure. Une rareté en ce temps-là! 6/10 pour le tome 1 « Un métier de chien » (pour la nostalgie...)
Malheureusement, les scenarii suivants sont de plus en plus navrants, se limitant à des chassés-croisés sans intérêt. On comprend très bien que la direction de Spirou aie sabordé Attila, dont l'intégrale se limite donc à ce seul volume. Il y a eu tellement de meilleures séries à cette époque...
Donc, 4/10 pour le tome 2, 2/10 pour le troisième « Le mystère Z14 » qui voit apparaître, sans explication aucune, un petit frère d'Attila. Quand au 4e, « La merveilleuse surprise d'Odée » - voulait-on singer « L'œuf de Karamazout »? Et bien, c'est un délire pseudo science-fiction complètement inepte, à éviter, 1/10. Global pour l'intégrale : 4/10, en étant généreux.
Les planche 2 à 18 sont superbes ! Les combats, voltiges, attaques au sol se succèdent à un rythme effréné. À lire, à relire, à thésauriser... 9/10 pour cette partie.
Hélas, le clebs Fisto-Faust repointe sa truffe, ainsi que trois pilotes compères de Nikolaus pour 8 planches de divagations, dialogues abscons, et comportements hallucinés. On tombe à 3/10. À la lecture, on devrait faire l'impasse sur ces pages, ce qui rehaussera l'intensité dramatique. Tout ce qu'on y apprend, c'est qu'ils connaissaient le frère (décédé un peu mystérieusement) de Nikolaus.
De prime abord, la mission « sur mesure » d'attaque au sol en Poméranie semble improbable dans une Luftwaffe minutieusement contrôlée. Pourtant... dans ses mémoires « Pilote de Stukas », Rudel décrit de telles missions avec des avions savamment mitonnés; Chapeau donc au scénariste ! On remonte à 7/10. Au fait, je vois un T-34 arriver à vive allure; ne pourrait-il pas pousser Fisto sous ses chenilles ?
La première BM ! (Bande Modelée) Les personnages sont sculptés, peints, coiffés, habillés, puis placés dans un décor miniature à l'avenant. Certes, la variété des expressions est un peu limitée, mais pas plus que dans certaines BD minimalistes. Les lignes de mouvement et les gouttelettes propres à la BD rajoutent le dynamisme nécessaire.
Côté scénario, des gags assez simples, qui ne méritaient pas tous d'être déployés dans ce qui a du être une énorme somme de travail. Les plus réussis sont ceux qui exploitent les caractéristiques inhérentes au médium tridimensionnel.
Une véritable curiosité donc, qui mérite un (petit) détour...
Rien à redire au dessin, qui convient à merveille à cette Formose que nous n'avions jamais vu en BD, et que nous connaissons si peu, si ce n'est que c'est l'épine dans le pied du grand frère communiste voisin.
Le reproche que l'on peut faire au scénario, c'est qu'il colle tellement à l'expérience personnelle de Johanna qu'il devient lassant de s'égarer encore et encore dans ces rues qui sont après tout fort semblables à celles de nos villes. Le survol du taoïsme nous laisse sur notre faim, on n'explique pas quel est l'attrait de cette religion pour le peuple, et on ne comprend pas très bien pourquoi l'auteur en est la pratiquante.
Bref, on découvre (un petit peu) une contrée qui ne fait plus les manchettes, et on nous force dans un rôle assez peu passionnant de voyeur de la libération émotionnelle de l'auteur.
La couverture est aguichante et porte au rêve. Si les décors sont bien réussis, le graphisme des expressions nous laisse sur notre soif; tantôt gouailleur, parfois perdu dans la brume. Aspirant au réalisme des autres sagas familiales du même calibre, il ne convainc pas.
Le scénario brinquebale entre À la recherche du temps perdu et Dynasty. Malgré de nombreuses touches personnelles, l'héroïne n'arrive pas à établir une empathie avec le lecteur, qui plane par dessus les difficultés d'une Alexandra pendue à son cellulaire.
Un amateur de la chose vinicole rajouterait probablement 2 étoile à la note donnée pour la mise en scène.
Le dessin des personnages peut être généreusement qualifié de bovin; celui des avions, qui sont les véritables stars d'une série sur l'aviation, manque de grâce et souffre parfois de distorsions dues à l'usage abusif des règles de perspective, comme sur la couverture. Une comparaison avec « Ciel en ruine » n'est pas à l'avantage de l'escadrille des têtes brûlées. Les fonds très chargés - ciel, nuages, paysages, fumée - ne contribuent pas à la lisibilité, mais rendent sans doute bien ce que devait être l'ambiance des combats rapprochés entre avions à hélice.
Le scénario traîne péniblement sur 21 pages avant qu'enfin se pointe le nommé Boyington. Le personnage présenté étant éminemment antipathique, il est difficile de comprendre pourquoi l'album est éponyme. Un saut sur Wikipédia nous informe que plus tard, il accomplira de hauts faits d'arme. Attendons donc le deuxième album, juste pour voir, car ce n'est définitivement pas le coup de foudre.
Dessin très correct, à l'encrage hyper-détaillé, qui est à son meilleur dans les scènes statiques en plan large. En plan rapproché, les expressions des personnages semblent posées. Mais, surtout, les dessins sont en décalage avec le dialogue et les étapes de l'action; à la lecture, on est presque le mal de mer tant le déséquilibre est patent !
Le scénario souffre de rebondissements inexplicables, des personnages sont introduits sans explication suffisante, et leur caractère et motivations sont passablement changeants. Que Lupin tue son complice au pied de la guillotine est proprement aberrant!
Le tout sent l'oeuvre de commande, et souffre de tous les défauts d'icelle.
Une adorable série qui se prend beaucoup moins au sérieux que Yakari. Les papooses réagissent comme des gamins de cour d'école, ce qui apporte une fraîcheur et un attrait indéniable. Les dessins sont ludiques, mais efficaces, avec un à trois strips par page et une mise en page dynamique très réussie.
Scénaristes et dessinateurs ce succèdent aux commandes de cette série, qui réussit cependant à garder son style au fil des ans. L'encrage de Louis Alloing est beaucoup plus fouillé que celui du créateur Yvan Pommeau, ce qui enlève un peu de la fraîcheur qui caractérisait les premières aventures il y a presque... trente ans !! Chapeau à l'équipe d'avoir su conserver l'esprit de Marion intact.
Certes, on peut arguer que le comportement de certains acteurs n'est pas crédible, postuler que même les héros ne sont pas vraiment sympathiques, remarquer que les aventures sont souvent aigres-douces, tergiverser sur des dénouements qui tombent à plat sur plusieurs pages, il n'en demeure pas moins que l'ensemble est remarquablement cohérent, et est un digne successeur des séries classiques d'aventure pour jeunes de 8 à 15 ans parues dans Spirou et Tintin durant leurs années de gloire.
Ce tome reprend plusieurs personnages et fils conducteurs de tomes précédents dans une légère intrigue d'espionnage, qui est en fait prétexte au jeu des comportements humains des protagonistes.
Moustic est une série bien agréable, et surprenante à quelques égards. Deux prémisses : Le gamin Moustic est assorti du Ratapus, une sorte de blaireau tropical qui a le pouvoir de mettre en vie les objets sur lesquels il éternue (enfin, parfois, c'est l'image de l'objet qui est dans l'objet qui est autour du cou de ...), et il est le rejeton d'un Papa tristounet depuis le décès de sa Maman. Donc, on s'attend à ce que la prémisse No 1 soit utilisée afin de contrecarrer la prémisse No 2. Sauf que les éternuements du Ratapus sont passablement aléatoires...
Le scénario des six albums vogue passablement bien à travers mille écueils, combinant grand-guignol (pour les 6-9 ans), trame relativement sérieuse (12-14 ans), et suffisamment de clins d'oeil pour garder l'intérêt du papa des deux lectrices précédentes. Ce Tome 3 est probablement le meilleur de la série, car il évite les excès de sternutation du Tome 1 et intègre une énigme zombico-policière assez bien ficelée. Le tout est rehaussé par une mise en couleur très aboutie.
À la fin de chaque album, il y a le bonus d'une mini-quête de la Maman de remplacement pour un papa qui n'en a pas réellement envie.
On se laisse tenter ?
Le dessin style gravure sur bois peut désarçonner par son apparente puérilité, mais en fait il regorge de petits bijoux. D'ailleurs, après quelques pages, on s'y sent parfaitement à l'aise, et il devient un complice obligé de la narration.
Le propos est simplissime : La vie d'une famille qui voit naître en son sein Josée, handicapée mentale, qui par sa joie de vivre fait vite oublier les petits tracas qu'elle impose. C'est très touchant, dans l'air du temps de toutes ces BDs québecoises autobiographiques - Paul vient immédiatement à l'esprit. Une connivence s'établit entre l'auteur et le lecteur, et on sent une douce chaleur après la lecture de cette belle biographie.
Une série terriblement ancrée dans son époque, et qui vieillit mal. Les héros sont peu attirants, le scénario est simpliste, avec des retournements déconcertants. L'impression d'une mauvaise série télévisée américaine des années 70 perdure...
Le dessin est correct, Les scènes de destruction - la raison d'être avouée de cette série - sont merveilleusement réussies. Mais on est gêné par le relâchement du dessinateur entre celles-ci; on a l'impression d'un pensum pénible entre deux carambolages, où le crayon devient alors jouissif. Niveau ado pré-pubère.
Les dessins d'avions et les cadrages de batailles aériennes sont incroyablement réussis. Les procédures et les commandes sont bien détaillées. Certes, les couleurs sont un peut trop criardes, mais cela semble être un choix éditorial de la collection Cockpit.
Il y a toutefois un grand décalage avec les physionomies des personnages, qui sont beaucoup plus frustes, voire « jacobsiennes... ». Cela empêtre la lecture, car les scènes de « mécaniques » sont si bien rendues, qu'on redescend de quelques crans de réalisme lorsque les visages apparaissent.
Le scénario est linéaire, comme un journal de vol. Mais ce satané (oui, oui, satané!) clebs est toujours présent! Ne pourrait-il se prendre une traçante, pour que le scénario sorte du délire mystique tout à fait inapproprié pour cette série historique !! Les états d'âme d'un pilote et les quelques décès dans son entourage sont si peu de choses face au cataclysme qui l'entoure.
La première page est bouleversante : des savants discutent froidement des effets du vide et du manque d'oxygène avec un major de la Luftwaffe; qui est le cobaye ? On ne voit qu'un hublot...
Au final, une série extrêmement intéressante sur les derniers jours de la Luftwaffe, et ses outils de mort.
27 saynètes, la plupart de une page, parodiant quelques mythes fondateurs de l'humanité. L'humour tient surtout dans les jeux de mots; quelques-uns font sourire. C'est nettement moins réussi côté humour graphique, car les dessins semblent figés dans les années 1970. Lire tout l'album devient un pensum.
Déjà peu enthousiasmé par le tome 1, on lit le tome 2 avec circonspection. Patatras ! De mal en pis...
Le graphisme minimaliste de Berthet, qui convenait à merveille aux premiers «Pin-Up», déconcerte dans ce cadre de science/politique-fiction. Il aurait été plus avisé d'utiliser son style «Yoni».
Le scénario? Prenez une forte dose de James Bond, un soupçon des «Sarcophages du 6e continent», et quelques pilules d'Ecstasy. Passez à la mixette, ne filtrez surtout pas - tous les résidus doivent rester dans la décoction !
Les chroniqueurs affublent généreusement cette série de «délicieux James Bond féminin au second degré». Mais ces prétendus clins d'oeils à la BD des années 50 et 60 ne sont qu'un ramassis de solutions de facilité, pêchés de ci de là. Les apparitions de personnages historiques (hystériques??) dans des rôles atypiques titillent le lecteur en lui permettant de découvrir des références fort peu subtiles disséminées partout. «Où est Charlie» a eu son heure de gloire il y a 25 ans, Requiescat in pace.
Bref, un fatras mal ficelé qui surfe sur la vague de popularité de ses auteurs.
Une intrigue fantastico-policière qui tient très bien la route, des dessins nets, une coloration sans faille. Les « esprits » sont particulièrement bien rendus, l'ambiance de pluie est graphiquement une réussite.
Une BD ado de qualité, qui mérite le détour.
Didactique et pontifiant.
Difficile de faire passer en 2012 cette fable écolo qui dégouline de bons sentiments. Si on met tout ça de côté, il reste une belle petite aventure où deux gamins essayent de rapatrier dans ses plaines africaines un magnifique guépard importé illégalement. Les aident un couple chien-chat, ce dernier par trop volubile. Le chien sauve la mise par ses entourloupes.
Le dessin est correct, avec des décors un poil au dessus du standard de ce genre de récit.
Adultes : 4/10; Ados : 3/10; 7-10 ans : 6/10.
Mistinguette est une fille de 13 ans. Son histoire est trop sucrée et simplette pour intéresser une jeune de cet âge : la recherche de l'amour du garçon en se faisant le plus attirante possible - maquillage, robes, colorations... Est-ce bien le modèle qu'on veut donner à nos enfants ? Papa Krompir, en tout cas, dans un rare cas de censure parentale, a préféré ne pas proposer cet album à sa propre Mistinguette. Plutôt que de déclencher une hâtive poussée hormonale, il lui recommande Lou !, Marzi, et Les souvenirs de Mamette.
Le dessin aussi est sacchariné, avec des couleurs criardes et 3 strips par page. Quel public vise-t-on ?
Dessins statiques, airs empruntés, expressions figées, cadrage convenu, décors qui font remplissage et qui n'apportent rien à l'histoire : Musquera, au dessin, est capable de bien mieux. Les couleurs en aplats ternes, sans dégradés de perspective, n'aident pas à aviver le récit. On a le sentiment d'étouffer dans une pièce de théâtre en 1 acte.
Le scénario progresse pédestrement. Les coups de théâtre ont toute l'efficacité d'un pétard mouillé. On ne retrouve aucunement le suspense et l'humour du roman de Steeman. Pouash !
L'action se précipite dans ce bon épisode d'Héroïque Fantaisie !
La série hésite entre les émois d'adolescents et le sérieux des adultes qui luttent à mort... Un coq-à-l'âne qui décontenance. De nouvelles pistes sont lancées, qui augurent pour une continuation sur plusieurs tomes. Les méchants se révèlent, et ils sont vraiment méchants ! Les dernières pages sont particulièrement féroces pour une BD d'ados.
Le dessin est toujours aussi généreux, il y a une superbe scène d'amour à la planche 29. On aimerait plus de détails graphiques sur le monde d'Angor ; Les trop rares aperçus nous mettent l'eau à la bouche sur les possibilités visuelles de ce monde, mais on reste sur notre faim. Les scènes d'action sont souvent écrasées par les lignes de mouvement chères aux mangas.
Était-il nécessaire de revisiter « Le tombeau étrusque »? Sous couvert d'un hommage à Jacques Martin, voici un pâle palimpseste qui dessert la saga d'Alix. Le dessin des personnages est perfectible, leurs expressions sont figées et peu variées; Les yeux, surtout, avec trop de blanc sous l'iris, évoquent une fatigue perpétuelle qui sied peu au dynamisme du récit.
Un récit, justement, qui se cherche, avec de longues allées et venues entre Rome et Pompéi qui s'étirent sur de sempiternelles planches, alors que des revirement majeurs du scénario sont expédiés en un bref récitatif.
Un coup de glaive dans l'eau. Mettons que le tome deux du diptyque n'est pas attendu avec ferveur.
Une Comique - Héroïque - Fantaisie qui passe à côté de l'objectif : nous divertir.
L'héroïne est difficile à regarder, car son visage apparaît différent à chaque case. Le dessinateur ne se décide pas à la rendre désirable, alors que d'après le scénario, les mâles tombent en pâmoison devant sa plastique.
Dommage, car la technique graphique est potentiellement là : les cadrages sont variés et les scènes d'action... hémoglobinées. Si les expressions du chevalier Pharynx sont bien rendues, les autres visages dérivent vers la parodie genre « Mad ».
Le scénario est plombé par des inconsistances et des court-circuits. Au final, un style qui se cherche.
Mais on ne prendra pas la peine de vérifier s'il va se trouver dans le tome 2.
Un terrain vague abrite le royaume des fées. Cette prémisse a déjà été utilisée dans « Le collège invisible » il y a sept ans. Le reste de l'histoire simplette et mignonne véhicule les poncifs habituels : sauvons le terrain des griffes du méchant promoteur ! Se greffent quelques saynètes sur la pérennité de l'amour, sur les vertus de l'effort, et sur le couple au XXIe siècle - papa au biberon, maman à l'ordi et des enfants adoptés de par toute la planète. Surprise : Une introduction à l'épopée des Nibelungen remonte un peu le niveau.
Un graphisme de manga colorisé, des Lolita aux yeux énormes, des hommes émasculés.
Cette bouillie moralisante et didactique devrait plaire aux fillettes de 6 à 9 ans. Pour les autres, c'est du rata fadasse.
Tout déboule à la vitesse du son. Quel ballet savamment orchestré ! Amitié, amour et piété filiale fondent au rythme des explosions des RPG. Les « méchants » Américains complexifient leur attaque, Lindsay rentre de plain-pied dans le monde des terroristes et y perd une amie qui y perd sa virginité. Compliqué ? C'est pourtant le meilleur tome des trois... Merci, Smolderen.
Les cartes s'embrouillent. Les tueurs de Kendricks deviennent fous, un despote mégalomane d'Asie centrale vient kidnapper sa fille déjà kidnappée, Dubaï subit une attaque terroriste...
Une chatte n'y retrouverait pas ses petits !
Le tome 1 nous avait ébloui par son adroite combinaison de jet set et d'opérations noires, ainsi que son déroulement relativement linéaire. Ici, l'intrigue est nettement moins ciblée. On comprend que les meilleurs plans théoriques s'éparpillent lorsque confrontés à la réalité. On a d'autant plus hâte de savoir comment ce noeud gordien va se démêler. Miaou !
Les évènements du 11 septembre savamment imbriqués avec une histoire d'amitié et une autre d'amour, des barbouzes psychotiques avec des gadgets de science-fiction est les décors de la vie d'une milliardaires. Un thriller impeccable.
Ce panégyrique avoué se lit malgré tout assez bien, tant la vie de ce Jésuite au Canada a été trépidante. La Ligne (presque) Claire et réaliste de Paul Roux détonne de son choix stylistique ultérieur, et illustre fort bien le scénario érudit comme le ferait une de ces émissions historiques à la télévision. Mais si les exactions des autochtones sont décrites sans passion, l'oeuvre et la sainteté des missionnaires est encensée à outrance. À lire avec des lunettes filtrantes.
Le Père Noël a la faiblesse de laisser le Yéti conduire son traineau; A la suite d'une culbute, il se trouve dans un grand magasin, où il doit remplacer au pied levé un P.N. de pacotille. S'ensuit une nuit de découverte et d'aventures dans les entrailles du magasin...
Une historiette simplissime, débitée sans bulles pour la compréhension des petits (3 ans) et pour la délectation des adultes. Le graphisme simple est loin d'être simplet, chaque case recelant de petits trésors d'expression, les émotions du (vrai) Père Noël défilant en rafale.
On se laisse aller, et on déguste, a tout âge.
Grand Guignol total. Tellement alambiqué, que Ric Hochet lui-même avoue à la fin : « Mais... je... je ne comprends pas!?... Je... »
Rassurez-vous, Duchâteau le scénariste n'a rien compris lui non plus, à savoir qu'il y a des limites à vouloir faire passer salmigondis faisandé pour rôt de haute venaison.
Le lecteur, lui, a compris. Bye bye, Ric Hochet.
En admettant que l'on n'aie pas fait une indigestion d'histoires de vampires, Légion est différente. Le but de chaque histoire n'est pas le sacro-saint Baiser du Vampire, mais un transfert de l'âme de chacun des deux frères Tepes (Dracul), assurant une éternelle métempsycose. Opposés du temps de l'empire Ottoman, Vlad et Radu continuent ainsi leur querelle à travers les âges.
Ce MacGuffin permet de valser avec les époques et les endroits. On insère également des personnages et des évènements historiques pour donner au lecteur ce douillet sentiment de déjà-vu qui l'accroche et le conforte dans son acceptation du scénario, si étrange qu'il fut.
C'est la mode de ces « chroniques » qui sont un effort de plusieurs dessinateurs sur un fil conducteur commun, permettant à l'auteur de sortir en rafale des albums lorsque sa série-phare a cartonné. Légion s'en tire plutôt bien, car Fabien Nury tient le fil directeur d'une main de fer. On découvre des graphismes remarquables, mettant en valeur les qualités propres à chaque dessinateur.
L'ensemble de ces Chroniqes est assez difficile à suivre. Seuls les aficionados et les esthètes du 9e art se taperont les 4 volumes; Le commun des mortels aura compris dès le premier Livre.
Là, le dessin est plus lumineux et lisible. Le mérite en revient en grande partie à Bérengère Marquebreucq, qui est passée coloriste de la couverture à l'ensemble du tome.
Le passé de Théo le rattrape lors du raid Paris-Madrid. Mais bien des attentes ne sont pas exploitées de façon satisfaisante, au point qu'on se demande si les « points de suspension » scénaristiques ne sont là que pour faire acheter l'album suivant. Du côté de l'amour, on attend toujours que Théo saisisse son manche à balais...
Comparer avec le diptyque « Au-delà des nuages », brillamment illustré par Romain Hugault.
Ce qui nous chipotait dans le premier tome demeure : trait perfectible, couleurs kaki, personnages ternes. La scène au début où Théo atterrit dans l'asile est particulièrement difficile à déchiffrer visuellement.
Le scénario agace par ses raccourcis : On bâtit une situation qui semble inextricable pour le héros, et hop, deux mois ont passé, et tout est réglé. Le lien avec le tome 1 est ténu.
Le tout se lit bien, mais trop vite. Encore beaucoup de couacs.
Dessins simplets, sur lesquels on n'est pas porté à s'attarder. Une déception : les aéroplanes, qui étaient si gracieux à cette époque héroïque avec leurs haubans et leurs coutures, n'ont pas la part belle, ni au sol ni dans les airs. Les couleurs pourraient être un peu plus marquées. Les ciels bleus semblent être des photos.
Le scénario est sans surprise; On oscille entre la chronique historique et la saga de famille, mais on ne se prend pas réellement au jeu. À la fin, on ne sait pas trop qui aurait dû être le héros.
Ça sent la série à formule qu'on produit vite. Il faut définitivement augmenter l'indice d'octane pour que ça décolle.
On est d'abord attiré par le rendu méticuleux de la couverture, qui fleure bon son Alix ou son Jhen. Hélas, on déchante vite, car le dessin devient maniéré (des fleurs poussent sur les troncs d'arbre!), les expressions sont parfois caricaturales, et les poses dans les scènes d'actions sont renforcées à grand coup de lignes de mouvement et d'onomatopées, comme dans les BD des années 50.
Le scénario oscille entre l'invraisemblable et le débile. Le point d'orgue en est la célébration satanique par l'abbesse, totalement incongrue. Au point qu'on se demande si on a affaire à un pastiche. Mais, non, Pleyers semble sérieux !
Comparez avec une autre BD historique qui se passe presque à la même époque : « Le trône d'argile », et vous allez vouloir un remboursement immédiat. Qu'est-ce qui a bien pu pousser Casterman à publier cette coquecigrue ?
Nous voici 12 ans dans la série. Le dessin est impeccable; Les rochers, souvent difficiles à « faire vrai, » sont bien rendus en camaïeu, par des cadrages variés. Les chèvres de montagne sont tellement mignonnes qu'on a envie de les caresser !
L'histoire est un tantinet simplette. Mais ça reste un pur baume sur le coeur que de savourer ces 46 planches, que l'on aie 5 ans ou 55 ans...
Voila une BD rafraîchissante pour les 8-13-30+ ans. Eh oui, la lecture peut être fait à trois niveaux, et chaque groupe d'âge y trouve son compte. (L'intrigue intéressera surtout les filles.)
Certes, le graphisme est un peu chargé, mais cela donne plein de petits détails à découvrir dans le décors. Les expressions sont bien marquées, les plans sont variés. Les couleurs pourraient être un poil plus saturées.
Allez, gâtez votre jeune, puis passez un bon moment, le sourire en coin, en dégustant ces 44 pages ! 7/10 pour le graphisme, 5/10 pour l'histoire un peu simplette, 6/10 pour les dialogues intelligents.
Un tome 1 très ( trop ) linéaire, un tome 2 très ( trop ) éclaté.
Baru tourne les coins ronds; il nous avait habitué à plus de complexité dans ses personnages. Au final, Anton a assez peu de mérite : s'il devient champion du monde, c'est sans effort, simplement parce qu'il est le meilleur. À la fin, il s'en sort par des entourloupes scénaristiques dans un Épilogue qui n'est pas nécessaire et qui force un Happy End inattendu dans un récit qui s'annonçait plutôt noir. On a de la difficulté à accepter sa palingénésie de mauvais garçon à ange de sa cité, car son chemin de Damas ne semble pas assez stigmatisant.
Rien à redire au dessin, c'est lui qui porte le récit. Un dessin exigeant pour le lecteur, car il porte la plupart des scènes charnières des combats et des émotions. Il faut bien pénetrer dans le dessin incisif pour prêter attention aux expressions. On est bien loin des récitatifs qui nous envoient l'histoire pré-machée !
Évidemment, il faut aimer le style graphique de Jean Graton pour prendre cet album dans ses mains. Bon, c'est fait. La machine à remonter dans le temps nous emmène dans le Paris de 1965 (enfin, dans une ville hypothétique de sa banlieue proche, ce qui permet d'évacuer tous les problèmes urbains et d'avoir un terreau aseptisé sur lequel bâtir le petit monde des Labourdet).
Tout de suite, on constate la prépondérance des phylactères, qui écrasent les malheureux protagonistes dans l'étroitesse de leurs cases ! Car c'est une série terriblement jaseuse. Et c'est ça qui fait son charme. Il faut bien une dizaine de planches pour devenir accro de ce roman savon; Ensuite, on se laisse bercer par les petits aléas terriblement prévisibles. Point de Maître du Monde, foin d'extra-terrestres, au loin les tueurs à gage; Le pire qui arrive ici, c'est la visite inopportune de cousine Vivi ou la cuite carabinée de Pépé. Les sentiments sont simples, si simples que nous les avons tous éprouvés. C'est comme ça que Les Labourdet font mouche.
Les perspectives de vie étriquées de la (très) petite bourgeoisie de cette période, la finalité du paterfamilias, la distinction des rôles entre les sexes contrastent avec la grande vie menées par le gratin de la société. Il est fort instructif de lire cet album pour mieux appréhender le ras-le-bol qui va saisir la société française à peine 3 ans plus tard...
Le dessin de Delaby est impeccable. Cette série lui aura servi de banc d'essai, car on retrouve plusieurs de ses trognes dans Murena. Quand à Polaire, l'héroïne éponyme, elle possède les gènes de la Druuna de Serpieri [à lire !], tant par les formes plantureuses que par la légèreté de ses cuisses.
Le scénario prétend aborder « le plus bouleversant secret de la chrétienté », mais il s'éparpille en petits passages plus ou moins conséquents de 2 à 5 planches, avec des personnages tout aussi discordants, qui ressurgissent au gré des albums. Au bout du troisième, un semblant de cycle paraît achevé, et la série est abandonnée avant les 8 tomes prévus. On n'écrira pas d'épitaphe mémorable.
Avec le nouveau dessinateur Ghorbani, l'univers graphique visualisé par Donsimoni est globalement respecté. Mais qu'elles sont agaçantes, les « lignes » de déplacement et autres hachures ! On réutilise à outrance ces techniques de mangas éculés.
Il manque également cette rondeur... ronde! qui donnait tant de charme aux personnages féminins, mêmes les lutines !
Le scénario renoue avec le stratagème de la destruction annoncée, ce qui pimente l'histoire. Malheureusement, les Drims sont toujours aussi agaçants; On serait soulagé si leur Univers venait effectivement à disparaître !
Notons le comportement atypique du proviseur, habituellement si protecteur des élèves, qui n'hésite pas à sacrifier Guillaume pour le bien commun... Les dernières cases laissent présager une suite machiavélique à ce qui a commencé comme un mauvais rêve. On suit donc à l'album 10, juste pour voir...
Une astuce scénaristique fait cohabiter les péripéties de l'entourage d'une historienne du British Museum dans le Caire d'avant guerre, avec les déboires amoureux d'un fils dévoyé de Ramsès II. Ce coq-à-l'âne est astucieux et plaisant, car il permet de tresser des liens entre les émotions assez semblables ressenties par des personnages que 32 siècles séparent.
Il faut du temps pour s'habituer au dessin, par ailleurs fort décoratif, car il est plutôt typique de séries humoristiques. Ceci dépare l'ambiance de l'histoire, qui est sérieuse.
Chaque élément - scénar , dessin - est très valable en soit, c'est leur conjonction qui pose problème. On souhaite à Machuca et Diaz/Naranjo de se trouver des partenaires plus appropriés à leur style respectif.
Kill Bill en BD, où Uma serait remplacée par une lolita callipyge.
Un album très stylé, le dessin mérite forte considération. Histoire assez classique de vengeance familiale , avec plein de raccourcis du genre « j'ai une formation d'ingénieur système », éructé par la machine à tuer de 18 ans. Mais on devine que plusieurs acteurs secondaires viendront s'emberlificoter dans les péripéties de cette héroïne sous héroïne.
On attend fébrilement la suite. Allô, quelqu'un au bout du fil, chez Delcourt ?!
Le trait naguère si précis est devenu bâclé, au point que pour certaines planches, on a l'impression de regarder un storyboard. Comme le dessin faisait en grande partie l'attrait de cette série, c'est toute une déception.
L'histoire est désarmante de simplicité : à la recherche de Guillaume, perdu dans le temps. Cette prémisse aurait pu être gestatrice de nombreux quiproquos savoureux, mais les gags sont limités aux sorts lancés par les protagonistes. Manque également la sourde menace de destruction annoncée qui donne son piquant aux épisodes précédents. Le temps passé au village des lutins s'étire interminablement sur 15 planches. Quel gaspillage !
Éditeur, SVP, faites votre travail et aiguillonnez ces deux auteurs !!
Notons que les évaluations élevées des albums 6-7-8 sont tout à fait fantaisistes.
La chronique de D. Wesel rend bien compte des lacunes du scénario.
Nous allons ici parler des dessins. L'encrage uniformément épais rend difficilement les expressions, qui se devaient d'être passionnées et extrêmes. La coloration en aplats lourds noie les personnages dans le décor. Ils sont parfois mis en exergue par des teintes plus pâles que le fond, qui est uniformément sombre.
Ces défauts graphiques sont le fait d'une adaptation trop rapide du dessin animé éponyme. Dans le film, les personnages « bougent » sur le fond (qui n'est pas encré si lourdement).
La musique si séduisante est rendue en de ridicules onomatopées : PLING! CLANG CLING!
Un bon éditeur aurait pu - aurait du - orienter cette BD pour qu'elle reflète mieux la passion (charnelle et musicale) qui est le moteur du film.
Cette série se veut une saga combinant des faits dont le détail réel n'est connu que depuis quelques années, et d'improbables intrigues d'espionnage.
Images simplettes, décors simplistes, intrigue sans plus.
C'est le scénario, qui en greffant astucieusement une intrigue d'espionnage sur de rares événements historiques qui parvient (à peine) à propulser cette fusée vite lue, vite oubliée.
Pour une déconstruction passionnante de la plupart des mythes qui ont été soigneusement montés par la propagande soviétique, on lira « De Spoutnik à la Lune - L'histoire secrète du programme spatial soviétique », de Pierre Baland.
On a l'impression de regarder un James Bond de la fin des années 70 : Un héros qui a passé l'age, des péripéties qui ne sont là que pour faire de l'esbrouffe sur chaque planche, des paysages moyen-orientaux prétextes à mettre en scène des méchants plus niais que dangereux.
Mais surtout, c'est le but de la mission qui est superfétatoire. Il serait tellement plus simple pour le milliardaire commanditaire de graisser la patte des politiciens, qu'on annonce comme véreux, que de monter cette improbable escapade.
Heureusement, le dessin chirurgical de Denayer nous fait rêver d'être dans la peau (et dans le Jacuzzi...) de ces barbouzes repenties.
Une plaisante diversion, mais qui est bien loin de réinventer le genre.
Cet album est un électron libre...
L'histoire s'ouvre sur une très traditionnelle montée de l'adolescence à l'adulte. Mais à partir de la planche 18, le scénario s'empêtre dans des élucubrations onirico-Jodorowskyennes dignes des années 70, pour finir en queue de poisson dans les 3 dernières cases.
On est bien évidemment séduit par les dessins de cette OGM (Oeuvre Génétiquement Modifiée) mâtinée de Thorgal et de la Quête de l'oiseau du temps. Oui, mais nous sommes une décennie d'évolution de la BD après ces incontournables... Et puis, on réalise que c'est Delaby qui est au crayon ! Alors, on apprécie cet intéressant exercice de style du futur créateur de Murena.
Quelques dessins, une micro-tranche de vie.
Pour découvrir Jimmy Beaulieu, gardez vos sous pour « Comédie sentimentale pornographique »
Cette superbe histoire d'amours - amour d'adolescents, amour de la différence, amour de la connaissance - est empreint d'une belle dose d'humanisme. Elle illustre aussi quelques méfaits des Cathares, les « bons » de cette série, qui rançonnent à leur façon le pays qu'ils sont censés protéger.
La fin aigre-douce est particulièrement réussie, et nous replonge immanquablement dans le souvenirs de nos premiers amours.
Faites donc lire à votre ado cette impérissable fresque, si bellement illustrée. Ça va la changer des mangas !
« Leila » peut se lire seul, car le lien avec les autres albums et personnages de Mémoire de Cendres est ténu.
Un Super-Destructeur menace la Terre. Un « Gardien de la réalité », gourou au passé mystérieux et au présent équivoque, vient arbitrer la destruction annoncée.
Ensuite, c'est l'auberge espagnole. Cet album est une suite de mini-aventures, reliées par le (très ténu) fil de la bataille anti-Destructeur, assaisonnée de sempiternelles références aux albums précédents pour essayer de faire prendre la sauce.
Ce qui nous faisait aimer la série est toujours présent, mais devient éculé : le trait naguère efficace devient paresseux, Thomas le loup-garou ne fait plus que de la figuration, les lutins lutinent.
Incohérent. Une sérieuse reprise en main du scénario est requise.
Léger, très léger le scénario des gags. Des historiettes pour des jeunes de 9 ans, mais qui les vivent à 16-18 ans. Même en se forçant, on n'arrive pas à sourire. Peut-être cela aurait accroché dans les années '70, mais en 1996, les bulles du diabolo-menthe se sont toutes évaporées...
En plus, les situations, émotions et dessins sont tout droit sortis d'une psyché masculine très conventionnelle, ce qui alourdit les gags qui sont supposés arriver à des jeunes filles.
Si cet album est identifié 1, c'est parce que en 6 planches, il nous propose une genèse (très réussie) du personnage de Luke « le chanceux. » On regrette d'ailleurs la brièveté de l'historiette, car il y a tant de matière dans les aventures du « grand » qu'on pourrait sans difficulté avoir quelques dizaines de pages de plus sur ce sujet. Mainten ant que cette formule a passé l'épreuve de la publication, souhaiton qu'on aura d'autres mini-récits de la sorte à l'avenir...
Le reste de l'album est composé de gags d'une page qui nous font sourire. On sent toutefois une certain ambiguïté entre le choix de gags pour très jeunes lecteurs (concrétisés par le dessin), ou pour jeunes adultes (exprimés par le texte). Mais à tout prendre, on préfère ces saynètes légères aux histoires complètes de LL publiées en ce moment.
Un « Secret de l'espadon » quatre ans avant Jacobs ! 20 planches en noir et blanc d'un furieux mélange de genres, les fourbes Jaunes étant remplacés par les inquiétants Noirs.
Une histoire ultra-convenue, suante de manichéisme et typique des aventures pseudo sc-fi d'après guerre. Le scénario souffre des raccourcis et des nombreux récitatifs qui plombent un si court récit : 7 cases pour parcourir un corridor, mais une seule case pour pulvériser chars, avions, citadelle...
Mais le trait, quel régal ! Dommage que s'il est d'une grande précision à la première page, il s'empâte par la suite.
Ce court album, en soit, vaut un maigre 2. Mais pour tous ceux qui aiment à emprunter le chronoscaphe pour aller aux sources de la Grande BD franco-belge, allons-y d'un 7-8 !
Un scénario nettement amélioré par rapport au tome 1, qui était plus une suite de vignettes servant à décrire chacun des jeunes (futurs) chasseurs de prime. Ici, il s'agit de venir en aide à Rosa, dont on découvre une toute nouvelle facette, fort intéressante. Soudés par un nouvel esprit d'équipe, les 8 justiciers vont découvrir un monde archaïque où sont présents des dragons bien différents de ceux de l'Héroïque Fantaisie traditionnelle.
Une histoire un peu plus complexe, avec des touches de conscience sociale. Et toujours ce dessin précis aux couleurs puissantes. La série prend du corps ! À suivre avec intérêt.
Une aventure qui ne se déroule ni au Japon, ni dans l'espace, fi donc !
Voici une bonne vieille saga viking, où l'humour sanguinolent et déjanté renouvelle ce genre si populaire dans les années 90. N'y cherchez pas le héros aux biceps stéroïdés, ni l'héroïne aux tétins (trop) siliconés; Ce sont les retournements rapides de situation qui nous gardent en haleine - quoique le scénario n'invente rien.
L'encrage est précis mais chargé, et les couleurs un peu trop olivâtres demandent plus d'attention du lecteur.
Un premier tome agréable, mais on espère que les personnages prendront plus d'ampleur et de caractère pour mieux ancrer la série.
Le scénario s'égare totalement.
Certes, on a bien la Navis pleurnichiante (oui, vous avez bien lu) qui n'en fait qu'à sa tête. Mais tout l'album n'est que gaspillage et grapillage de bribes d'albums déjà parus. On fait l'impasse.
Un scénario éculé, mais une mise en oeuvre magnifique, avec un dessin frais et des couleurs superbes.
Le lecteur perspicace y trouvera son compte en débusquant les références à divers mythes de l'Humanité qui émaillent l'iconographie.
Peut être lu par des jeunes dès 12 ans.
Planche 3 : BAOUM !
Planche 6 : BAOUM !
Planche 9 : BAOUM !
Planche 10 : BLAM !
Planche 15 : BLAM !
Planche 21 : BAOUM !
Planche 37 : ! (Il y a explosion, mais le son est off...)
Planche 39 : BAOUM !
En fermant cet album, on est un peu secoué, le Semtex se faisant allègrement aller. Et malgré tout, Ric survit toujours !
Un scénario impitoyable, qui ne se résout qu'à la toute fin. Du grand Duchâteau.
Le dessin reste impeccable, bien qu'on aimerait un peu plus de «nouveautés.»
Elfes, gnomes, fées, élèvent la petite Laïyna. Les hommes viennent tout détruire. Quelques survivants à la dernière case.
Fort beaux dessins, mais scénario cent fois écrit qui n'apporte strictement rien à l'univers elfique.
Les dessins sont très beaux, quoique fort chargés à l'arrière-plan. Le ciel, uniformément blafard, n'aide en rien. Le tout est une suite d'illustrations, où chacune est belle en soi mais qui alourdit terriblement la trame.
C'est le scénario qui pêche. Sur ce qui n'est in fine qu'une biographie somme toute assez ordinaire de Mme Tussaud, le scénariste vient greffer une improbable chasse au diamant volé; Les personnages se multiplient, tous plus louches les uns que les autres. Leurs chemins se croisent et se recroisent, leurs allégeances changent sans raison, et l'« intrigue » ( ! ) n'est en fin de compte pas résolue. Un des scénars les plus nuls de Duchâteau.
Dans ce tome 4, la situation évolue avec frénésie. Lara Croft avant l'heure, Héléna subit et survole toutes les difficultés. Une relecture s'impose pour ne pas perdre les fils qui sont tissés sur plusieurs métiers à la fois...
Le scénario pêche de facilité lors des trop nombreux retournements, où les « méchants » se retrouvent quasi miraculeusement trucidés. Ainsi, Kincardine qui promettait d'être un salaud de première, digère fort mal sa daube assaisonnée de colchique et nous quitte céans.
À l'habitude, les dessins sont bien tournés, et nous font voir plein de détails de la vie si difficile de cette époque tourmentée.
Petite bévue : À la planche 29, Arpajon le manchot retrouve miraculeusement son bras gauche!
43 aventures en 258 pages ! Lecture idéale aux W.-C. :-)
Michael le chat ne s'ennuie pas, et les sujets choisis sont bien loin (et bien plus inventifs) que les niaiseries à répétition de lasagne de Garfield.
Au passif, les expressions un peu trop caricaturales des humains, avec les effets manga de gouttes de sueur à profusion.
À l'actif, les sujets surprenants qui dépayseront à coup sur.
Jeunes enfants, attention ! Les sujets d'humour moucheront d'avantage les adultes ayant vécu avec un chat, et certaines scènes sont un peu osées - mettons 13-14 ans et plus.
« Imago Mundi » qui aurait pris du crack...
Des héros passablement savoureux, mais au final assez peu attachants. Le leader Narvalo traîne un sacré passé trouble. On ne stipule pas comment une telle équipe de barbouzes a pu se former. Mais ceux qui manquent de profondeur ont la délicatesse de se faire dégommer à coup de dard au tungstène lorsque leur date de péremption est échue.
Les dessins de Erik Juszezak sont impeccables. Là où ça pèche, c'est les dialogues pleins de sous-entendus prétendument pour initiés, mais qui ne sont que des pétards mouillés. Le pseudo high-tech est particulièrement navrant et nous fait grincer des dents à la lecture. Mais le déroulement pète le feu et nous tient en halène. Le premier album recèle des longueurs, le deuxième expédie à la hussarde des sujets autrement plus importants qu'une vulgaire principauté cybernétique. Toutefois, on félicite les concepteurs de s'en être tenu à deux albums, car ils auraient pu étirer, étirer...
Vaut le détour; Après tout il ne s'agit que de deux albums !
Les Visiteurs, version héroïque-fantaisie. Le dessin est mince, les couleurs blafardes, l'humour inexistant. En ces temps post-Lanfeustiens, c'est loin d'être assez pour donner vie à ce diptyque. De trop longues scènes de poursuites dans Paris plombent le déroulement dans l'univers parallèle d'où vient ce Trio de l'Étrange.
On regrette les arbres qui ont été abattus pour ce navet.
Comme le titre l'indique, ce sont des extras; donc, très peu de nouveau sur l'univers de Valérian. Cette sélection d'autres dessins - pub, storyboards sera surtout appréciée par les inconditionnels de Mézières (8/10).
Le grand format à l'italienne met en valeur la « patte » du dessinateur : une grande économie de traits fait ressortir l'essentiel des émotions des personnages.
Le dessin, les couleurs et la mise en page sont toujours admirables. Mais le scénario, quel patafouillis ! Si chaque scène se tient à peu près en elle-même, l'ensemble n'a ni queue ni tête. Dommage, car nos deux gentilshommes méritent un chemin mieux tracé.
Ce deuxième tome ne restitue pas aussi bien les mouvements que le premier. Cinq strips par page, ça ne rend pas justice aux somptueuses images du film, et les détails sont perdus. L'histoire est également moins onirique. On peut faire l'impasse, et garder les magnifiques images du premier tome en souvenir.
Re-changement de dessinateur. Cette tendance lourde dans l'industrie BD passe difficilement ici : le style est celui d'un roman-photo, chaque case est hyper-détaillée au point que les détails importants doivent être cherchés avec ruse et patience, d'autant que les changements de plans entre chaque case sont de rigueur. Les héros ne font que de brèves apparitions en personne, leur « présence » se limite à quelques échanges radio...
Le scénario simpliste - attaque aux missiles sur les Présidents du G8 - est passablement improbable, avec de petits avions automates furtifs trucidant la fine fleur de l'aviation contemporaine. Et que dire de l'espionne qui se ballade en nuisette (non-furtive) pour tenter de forcer le cordon de sécurité ? Désespérant...
À réserver aux adolescents boutonneux, entre deux parties de Final Fantasy.
Ouh là là, on descend de deux crans avec cet album.
Dès le premier coup d'oeil, le dessin est désespérant, et rappelle le Spirou de Fournier (horreur !). La descente aux enfers commencée depuis plusieurs albums a atteint son nadir. Tout le charme mutin des personnages a disparu, les décors sont à peine esquissés - pour être généreux.
L'histoire du trafic humain est d'actualité, mais sa mise en oeuvre est pédestre. Le faire-valoir sosie de Johnny est d'une nullité affligeante et gaspille le tiers de l'album.
Alors, l'équipe Arleston-Carrère se réveille au plus vite, ou elle arrête les frais de cette série qui a perdu tout caractère.
Une histoire linéaire et sans grand suspense, autour du secret qui entoure la mise au point d'un nouveau modèle haut de gamme. Le crash final est hallucinant, la Mirage se transformant en aéroplane !
Comme dans la plupart des Michel Vaillant, on a l'impression d'être dans une émission de télé-réalité ou de pub TV prépayée sur la vie de la famille éponyme. Les voitures sont irréalistes et impraticables pour quiconque, ce qui fait douter de la viabilité de la firme Vaillant depuis 50 ans !
N'ayant pas lu de MV depuis une vingtaine d'année, je suis quand même impressionné par la longévité de cette série, qui ne s'est que très peu adaptée aux canons de la BD actuelle.
On sent le Grand Oeuvre en compulsant ce premier tome. Chaque dessin est un tableau, les cadrages sont rigoureux, les plans variés. Bémol pour une coloration qui se cherche un style uni, parfois trop chargée.
Le scénario est fort confus entre fous méchants et bons fous, et enlève une bonne partie du plaisir de déguster cet album si original.
Paul n'a pas encore atteint son graphisme final, et le texte n'a pas cette inimitable combinaison d'humour de la vie quotidienne et de coup de poing émotionnel qui va chercher des souvenirs familiaux enfouis en chacun de nous.
Garder cet album pour la fin, pour mesurer le chemin parcouru déjà pour le deuxième tome.
Une mention spéciale pour l'édition en couleurs, format géant : Il s'agit d'un album somptueux ! La coloration toute en subtilités de Catherine Drolet ajoute un cachet certain à cette édition. Cet album peut trôner avec fierté sur la table du salon. 4/5 pour cette édition.
Une série difficile à noter, car les 4 albums sont très inégaux.
Le dessin, d'abord. Car c'est lui qui nous attire par les très belles couvertures des tomes 1 et 2. Tello réussit à créer une héroïne intéressante, tout n'est pas dans ses nichons ni dans des prouesses kungfuesques. Par contre, le monde crée est «terne», ayant peu d'attraits visuels différenciés (à comparer avec Le cycle de Cyan, ou chaque créature, chaque objet, chaque maison est une création remarquable). Les robots sont énormes, comme Appleseed. On se demande comment ils peuvent se mouvoir dans l'environnement humain sans tout exploser. Enfin, l'action reste statique.
Dans le 3ème tome illustré par Francisco Ruiz Velasco, le robot P'tit Tet redevient la traditionnelle boîte de conserve, comme dans le film I, Robot. Les décors se complexifient, mais, hélas, les personnages perdent tout leur charme. Et les couleurs pisseuses...
Le 4ème tome propose un bon équilibre entre le détail des personnages, des décors, et le développement des séquences d'action. Le découpage est chargé, on a jusqu'à 7 strips par planche ! On sent qu'il n'aurait pas déplu à Tirso d'avoir deux albums pour développer ses scènes de combat dans le style manga.
Le scénario se traine pendant deux albums - qui auraient du n'en faire qu'un demi, passe en mode de croisière au 3, puis s'emballe au 4, où on a droit à l'artifice de longs récitatifs où le scénariste s'efforce de régurgiter toutes les idées qu'il avait. Un des gros défauts est que les «méchants» sont peu différenciés, tant dans le scénar que dans le graphisme. Et je n'accepte pas l'excuse qu'il faille relire la série pour la comprendre, elle n'en vaut pas la peine.
Au final, Filippi ne semble plus intéressé par la prémisse qu'il avait si longuement trituré et laisse s'enfuir son méchant, d'ailleurs fort peu développé tout au long de l'histoire.
Bon, où donc se trouve la substantificque mouelle de cette série ?
Cote des albums 1-2-3-4-série : 6-4-3-5-4.
Probablement le moins bon de la série, avec peu de la satyre bien sentie qui nous faisait aimer Marie-Thé. Préférer le tome 5 «Sans diocèse fixe», qui est beaucoup plus pointu.
Le premier tome était assez intéressant avec sa prémisse d'un monde « tout en villes » et les personnages qui y sont introduits.
Malheureusement, le tome 2 est tout simplement ennuyeux. Intrigue quasi inexistante, la tension entre Archim le cartographe et son écuyer est disparue, mise en page incohérente (3 strips pour des scènes parfois secondaires, 4 strips pour des scènes importantes), laissez-aller total pour les visages, coloration à la Timour...
Aucune envie de continuer dans cet Univers.
Cet avis est pour les 2 tomes de ce 2ème diptyque.
Aleks est à peu près installé dans sa vie de maton, et de matou : il s'est trouvé une délicieuse chatte blonde, douce, riche... tout le contraire d'Éva. Alors, pourquoi cette dernière lui trotte-t-elle dans la tête ? Allons-nous vers un tête-à-queue ?
Comme à son habitude, la Directrice fait sa Ponce Pilate et surfe sur la crête des problèmes de son pénitencier : Des suicides à la pelle, une Frégate qui passe des nuits « blanches » et qui prie que son tourment s'arrête (il prie en position de levrette...), un système de santé pourri, des gardiens corrompus...
Comme pour le 1er diptyque, la résolution des problèmes est un peu décevante. Beaucoup de récitatifs pour rassembler à la va-vite tous les crins de cet écheveau. Cette série serait mieux servie en triptyque
Les morts s'accumulent, les retournements des personnages sont légions et surprennent le lecteur. Dommage que le dessin des expressions soit si approximatif, empesé par l'encrage et l'emploi excessif de hachures. Mais quelle lecture prenante !
On a hâte que le vernis de respectabilité de Aleks craque à son tour...
U-boot coulé + trésor + morts suspectes : si celui qui a pondu le premier cette prémisse l'avait brevetée, il serait millionnaire...
C'est sur ce canevas cent fois ressassé que se déroule la première aventures de Lou Smog, privé amerloque des années cinquante flanqué d'un faire-valoir qui n'a même pas la délicatesse d'éructer quelques bons mots lorsque le résiné coule (où est Libellule ?)
Le scénario est passablement alambiqué, et nécessite quatre pages de récitatif pour relier - assez approximativement - toutes les pistes.
Le dessin hésite entre le jovial pour les deux héros et la caricature typée pour les autres protagonistes. Les décors du petit port de la Nouvelle-Angleterre sont bien réussis.
Le tout n'est pas assez réussi pour donner envie de suivre Lou dans une deuxième aventure.
Un vague relent de QRN sur Bretzelburg. Le scénario hésite entre comédie et aventure. Testar est un robot qui peut tout faire, ce qui est bien commode lorsque le scénariste a placé les protagonistes dans des situations impossibles.
Les dessins de Bercovici sont trop chargés pour cette péripétie qui se lit - pardon, se feuillette - en quelques minutes.
Il s'agit d'une adaptation du dessin animé du même nom. C'est un film tout a fait spécial, à découvrir. (http://www.youtube.com/watch?v=6tl9KoGRowI)
L'histoire est simplissime, mais la mise en mouvement des personnage est vraiment spéciale, car elle se fait dans un décor en 2D, souvent mobile sur plusieurs plans. Faute de mieux, on se rappelle le théâtre d'ombres indonésien, mais en couleurs - et quelles couleurs !
C'était tout un défi de transposer ces glissements en BD, mais le pari est passablement réussi. Le graphisme de cet album est unique. Les personnages et les décors sont très stylisés, les coloris somptueux, pour rappeler que l'histoire tourne autour d'un parchemin splendidement illuminé.
Allez gâtez-vous, et découvrez le livre de Kells !
Le scénar part de tous les côtés dans ce tome 2 !
Mehdi présente sont petit ami en chairs (callipyges) et en os à sa vieille maman. Heureusement, « Anus au pays des mères vieilles » s'arrête là, et on retourne vers la plastique fulgurante et plus habillée de Mira. Ou est-ce celle de sa soeur Uma ? De Boers serait le grand méchant loup ? Que font ces pacifiques Jaïns en tueurs ? Il faut relire l'album deux fois pour démêler cet écheveau, d'autant que toutes les belles filles se ressemblent sous le trait outrageusement encré de Meynet. Un peu trop compliqué pour rien, on enlève 2 points.
L'irruption de Uma Jr est un pur délice. Pensez, Uma passée au Xérox à 50%, mal embouchée, avec un tempérament de « feu » - et elle appelle Mehdi Papa ! Ça promet de belles péripéties...
Ne cherchez pas l'intrigue pointue, il s'agit d'une banale histoire de famille. JKJ en profite pour être encore plus perdu qu'à l'habitude. Le dessin est plus bâclé sur les faciès des personnages secondaires. Un net relâchement de la part de Dodier.
On peut faire l'impasse sur cet épisode. Mais si c'est le premier album de la série que vous lisez, de grâce donnez une seconde chance à Jérôme (et Babette !) et allez chercher dans les premiers tomes l'ambiance particulière à cet anti-héros « déglingué », qui demande un apprentissage de quelques albums pour se laisser apprécier.
Suite de saynètes, tranches de vies se voulant des réflexions urbano-philosophiques. La BD québécoise continue à se complaire dans un nombrilisme primaire.
Si le trait crayonné vous séduit, lisez À la faveur de la nuit ou Comédie sentimentale pornographique. Jimmy Beaulieu y réussit beaucoup mieux les formes pulpeuses (et les aventures érotico-oniriques) de ses voisines d'à côté.
Une série dont la vedette a une plastique aux formes hyperboliques, un petit cul a faire damner un séminariste, qui zieute tous les mâles qui passent à sa portée, et qui les met dans son lit ? Déjà vu, me direz vous. Oui, mais...
C'est d'un monsieur dont il s'agit.
Bon, d'accord, la co-vedette féminine (Ornella Muti ?) est dessinée elle aussi avec des équations quadratiques. Mais, pour faire languir le lectorat plus traditionnel, elle réserve ses charmes - du moins dans ce premier album.
Le couple ainsi formé ne manque pas de piment. Le scénario oscille entre le très réaliste et la parodie genre Spoon & White. Une fois qu'on s'ajuste au ton, c'est très agréable, on en redemande. Procurons-nous vite l'album suivant !
Les dessins sont soignés et chaleureux, les expressions bien réussies et les moues mutines apportent un côté très humain aux personnages. Toutefois, la coloration est un brin sobre. Si le dessinateur qui a le premier utilisé les tissus « tendus » pour souligner les rondeurs mammaires avait breveté son procédé, il serait devenu milliardaire, rien qu'avec les droits afférents à « Uma ».
On retombe dans un scénario ratatouille, genre Bob Morane contre l'Ombre Jaune. Anto et Clara continuent d'être les porteurs de la série; Vient s'immiscer la petite soeure Angélica (Géli pour les intimes), et entre les deux le coeur d'Anto balance. Malheureusement, un poignard mal placé et l'appel du bolchévisme laisse Anto gros Jean comme devant, mais... papa instantané !
Même si le dessin reste saccadé, les expressions sont bien rendues et le choix des couleurs intéressant.
Le scénario s'emmêle furieusement. Entrent en scène espion anglais, directeur mégalomane d'une officine d'espionnage allemande, automate parlant datant de l'an Mil (si, si...). Bref, tout souci de cohérence prend le large et on a l'impression d'avoir ingurgité une pizza toute garnie aux anchois, ananas et crème chantilly. Dommage, car l'idée d'avoir un héros (et une héroïne) d'outre-Rhin pendant la Grande Guerre était intrigante, mais demandait un traitement autrement plus subtil.
Le dessin de Georges Van Linthout reste la raison d'être de cette série, car il rend merveilleusement les états d'âme - et il y en a beaucoup - de Anto et Clara.
Au fait, lisez la biographie de Sylvestre II, pape, mathématicien, français, et créateur de la dite tête parlante. Un humaniste et un génie méconnu !
Remake de Oumpah-Pah ? Seulement par la géographie et la période. Le dessin est à des lieues de la fluidité d'Uderzo. Le texte est plus précis historiquement, voir frise le didactisme.
Collectif de dix oeuvres de commande (ça paraît !), voulant populariser une région moins connue du Québec par la BD, le graphisme et le texte.
La plupart des BDs sont d'un nombrilisme primaire, pour être généreux. Émaillées d'une parlure qui n'intéressera que les amateurs de québécismes.
Seul le style percutant de Stanley Wany se démarque. Alain Champagne signe une très belle et romantique « Légende de Cadieux ».
Les courts textes d'introduction permettent de se situer géographiquement et donnent un contexte historique.
Sous une apparence de BD historique se cache une quête, présumément du trésor des Templiers. Mais combien de protagonistes courent après ? Les « bons » le sont-ils tous ?
Le défi est de taille, car le « héros » est un Hussard allemand en Belgique envahie en 1914... Certes, il est blond, beau, ténébreux, et... il ne semble pas savoir s'y prendre avec la délicieuse assistante du traditionnel Professeur, qu'il doit protéger durant ses recherches du ci-devant Trésor.
Et voilà que Clara manigance avec les Uhlans, Schutzstaffels avant l'heure...
Le dessin est beau, bien qu'il oscille entre luxe de détails et simplifications hasardeuses. L'action se déroule souvent dans des catacombes, ou la nuit, où les éclairages sont très bien rendus.
À la fin de ce premier tome, nous sommes un peu étourdis par les nombreuses péripéties, et intrigués par les possibles retournements de veste des personnages...
Le tout est agréable et invite à découvrir la suite.
Six histoires sombres, dures, qui se déroulent en Slovénie, un pays qui est censé respirer la liberté après 46 années de carcan titiste (qui se voulait un socialisme émancipé du joug de Moscou et ouvert vers le tiers-monde).
Hélas, les mauvais plis de la dictature n'ont pas tous été effacés, les démons nationalistes laminés par la poigne de Tito se réveillent, les dérives du capitalisme sauvage s'installent dès l'instauration d'une économie libérale.
Si tous ces travers ont été abondamment documentés pour la Russie post-Gorbatchev, c'est avec surprise qu'on les découvre dans ce bucolique mini-état à cheval entre la froide Autriche et la chaude Adriatique.
Le style percutant des Fables de Bosnie est repris : innocents emportés par la bêtise humaine, l'étroitesse d'esprit, et la méchanceté crasse. Difficile, la transition entre une presque-dictature ou tout est obligatoire et une pas-tout-à-fait démocratie ou rien n'est interdit...
Le trait efficace et les aplats noirs de Tomaž Lavrič sont le juste rendu de ce dur apprentissage de la liberté de tout faire.
Pourquoi donc cette horrible couverture, qui a du rebuter plus d'un acheteur potentiel ? Car le graphisme mérite plus qu'un survol. Certes, il y a des inégalités stylistiques dans cet album; Les encrages ne sont pas constants, les expressions sont parfois abouties, parfois un peu négligées, les extérieurs font plus penser à la métropole qu'à l'Algérie. Mais si c'est un premier oeuvre pour Leïla Leïz, chapeau !
Le scénario continue dans la veine semi-onirique due, rappelons le, à la présence (cachée) du djinn aux côtés de Moussa. Le mariage de celui-ci avec Nejma l’Algérienne nous montre un peu plus de culture arabe, et semble augurer un tournant pour cette série
vers une évocation de la vie au Maghreb. L'irruption de la Grande Guerre va brouiller les cartes !
Il est regrettable que cette série semble interrompue, car la dernière page, fort belle, nous pointait vers une suite prometteuse...
Si vous êtes attiré par les couvertures (surtout celle du tome 1 !), vous allez aimer. Car c'est le travail en couleur directe de Eric Puech qui est la raison d'être de cette série.
On est certes intrigué par ces dessins travaillés surchargés et leur coloration hyper-saturée. Si on en reste séduit est une affaire de goût personnel.
Le scénario fait flèche de tout bois et le mélange polar / Chine / Venise / juif errant (!) n'est en fait que prétexte aux scènes de kung-fu du « style de la pie et du serpent (re-!) ». Ça prend de long récitatifs pour faire tenir le tout ensemble...
Une curiosité, donc. Jetez-y au moins un coup d'oeil.
Une planète idyllique peuplée par des hominidés bleus est envahie par une compagnie terrestre qui veut y produire de l'énergie en détruisant l'écologie de la dite planète, appuyée par sa milice privée. Un humain s'amourache de la fille du chef, subit une initiation, et, aidé par un scientifique intègre et son pilote, file une pâtée au lansquenet en chef (qui a un physique de Schwarzenegger), grâce à l'intervention d'exotiques animaux. Rideau.
Avatar ? Non, Aquablue.
James Cameron a-t-il allègrement pillé Aquablue? De fait, Aquablue a ratissé large également ! Les clichés sont tellement nombreux dans ce premier tome qu'on pourrait en écrire une thèse sur la récurrence des archétypes de la Fiction (bien peu de Science ici) dans l'Oeuvre de Fantaisie au cours des quatre dernières décennies. Le héros, qui a le physique et les poses maniérées de Rahan, évolue dans un univers tout droit sorti des premiers Valérian. Son robot de compagnie est maintenant de rigueur dans toute série SF qui se respecte. Les femelles indigènes ont des rondeurs logarithmiques et une appétence sexuelle assortie.
Le scénario est sans surprise, un amalgame de clichés manichéistes conçu pour titiller les émotions primaires du lecteur. Le dessin de Vatine est efficace - quoique le trait soit chargé. La coloration de Cailletau (le scénariste !) est perfectible, mais les cadrages sont variés et le tout baigne dans une exubérance bon enfant. Le tout date définitivement.
Les jeunes aimeront cette recette; Les bédéphiles apprécieront cet artefact comme un passe-temps et joueront à trouver les sources de l'inspiration des auteurs.
Tous les poncifs de Jacques Martin sont réunis dans cette mini-série :
Un jeune héros efféminé, son protecteur plus âgé et bedonnant, de beaux corps masculins ciselés et peu vêtus, un encrage hyper détaillé, des récitatifs pontifiants. Et ce travers des derniers Alix : un scénario qui nous laisse sur notre faim; tant d'efforts graphiques pour une histoire somme toute assez futile.
Le dessin de Pleyers est égal à lui même : Admirable, splendide dans son détail, les décors tenant un rôle aussi important, sinon plus, que les personnages. Il saura satisfaire les fanatiques de reconstitution historique fastueuse et académique. La colorisation est superbe de nuances, on vit intensément le chaud soleil du Nil. Dessin : 8/10
Qu'est ce que cette série apporte de plus qu'Alix ? le recours à une touche de magie remplace les savants montages de complot qui faisaient la force des premiers Alix et Lefranc. Le tome 2 « Le cobra » est le meilleur des trois.
Pour une BD plus « vivante » sur l'Égypte et ses Pharaons, tournez vous vers « Sur les terres d'Horus ». Ses aquarelles aux multiples teintes ocrées offrent une autre vision, plus nuancée et langoureuse, du monde égyptien.
Le tome 3 est heureusement plus proche du tome 1 par son humour acide et son rythme endiablé. Si on se laisse prendre par l'histoire - et pourquoi pas, c'est une BD ! - on vient presque à croire au moteur à eau et aux extra-terrestres.
La mémoire de Sable est une très belle série ayant pour cadre une hypothétique civilisation post-égyptienne vers la fin d'un XVIIIe siècle de légendes. Quelques grains d'héroïque-fantaisie, des couleurs lumineuses et somptueuses, des cadrages très réussis, des décors enjôleurs et bien documentés.
Seul le scénario pêche un peu de faiblesse, le rôle du Conteur - le « héros » - étant tenu par un personnage au final assez terne, qui a besoin de toute l'aide de ses héroïnes pour survivre. Mais on se laisse bercer par cette aventure plus « féminine » où l'action ne se décline pas à coups de cimeterre, mais est guidée par le destin et les diverses créatures de ce monde de Sables.
Une belle réussite, qui se lit mieux en intégrale pour rester complètement immergé dans l'ambiance.
Le dessin de cette série est très économe de traits, proche de la lithographie. Les décors sont minimalistes et peu précis. Ce qui permet de lire chaque tome en quelques minutes, comme beaucoup de BD Bayard...
Philibert, le tatoueur quadra prend sous son aile Mosquito, un jeune abo. On pensait que ces prémisses éculées étaient désuètes depuis la fin du colonialisme, mais bon...
En pratique, l'histoire se développera plus autour de l'ado que de l'adulte, qui a ses propres fantômes à aller chasser.
Le tome 1 plante le décor et mène l'aventure à tambour battant. Le plus réussi est le tome 2, les dauphins de Palau. L'histoire se tient bien et ira tirer les cordes sensibles des jeunes ados : respect de la nature, première amourette, décor exotique... On souhaite que la série prenne son essor en suivant cette recette.
Malheureusement, le tome 3 dérape en une hallucination qu'on mettra généreusement sur le compte d'un abus du kava qui y est consommé. Hélas, le dessin est à l'avenant et devient paresseux, comme ébauché avec des crayons de cire. On sympathise avec la coloriste qui a du suer pour trouver des repères dans ces débordements !
Dommage que la série s'arrête là.
H é r o s a n t i p a t h i q u e, d e s s i n s q u e l e t t i q u e, g a g s l y m p h a t i q u e s. P a t h é t i q u e.
Le tome 1 «Premiers pas» était un petit bijou. La combinaison du dessin (faussement) simpliste, d'une intrigue policière mortellement sérieuse, et les états d'âme de Moroni nous ont menés à une chute complètement déjantée. On avait hâte à la suite.
Hélas, le soufflé ne lève pas. Toute l'intrigue (?) se passe dans le bureau et dans le lit de Moroni (qu'il partage avec son chien !). On reste avec l'impression que toutes les recettes du tome 1 ont été recyclées, mais diluées jusqu'à affadissement total.
Un style graphique affirmé, des trognes variées et expressives - jusqu'à la caricature, une colorisation efficace (si on aime les aplats et dégradés numériques). Les trop rares décors peuvent être superbes et seraient même trop détaillés par rapport à la simplicité des personnages. Mais bien plus souvent ils sont inexistants, ce qui n'incite pas l'oeil à la découverte.
L'histoire et le rôle des personnages sont convenus. Ce sont leurs variations d'humeur et leur profondeur psychologique qui sont assez inhabituelles pour une BD 9-12 ans.
Les dialogues oscillent entre un style classique qui sied à la période de l'histoire, et des réparties de cour d'école d'aujourd'hui, avec malheureusement un vocabulaire parfois ordurier à outrance; un roi qui «s'en fous»? pipi, crotte, salopards, couillon, con, p'tain?
Comment tout cela a-t-il passé en prépublication ? A ne pas mettre entre des mains de moins de 15 ans...
Un tome qui se mériterait 6 par ses valeurs intrinsèques, mais que les dialogues ramènent à 2.
Dure, la vie du tiers-état à la veille de la Révolution...
Un scénario sans concession, qui semble pontifiant sur la critique sociale, mais c'est un mal nécessaire pour faire passer la pilule (très amère) du sort du héros.
Un des textes les plus durs sur la condition humaine qu'il nous est donné de lire. On comprend à quel point la société française était au pied du mur en 1787. La nature humaine y est exposé dans toute sa laideur; les rares perles de bonté sont inéluctablement broyées par le système de castes, des laquais obséquieux et des privilégiés hypocrites.
Le trait est superbe, les couleurs malheureusement un peu trop délavées. Mais ici le rôle du dessin est de supporter le propos du texte, sans l'embellir d'aucune façon.
Magistral.