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Après deux opus qui m'avait très moyennement convaincu, ce troisième volet m'a enfin laissé une assez bonne impression à l'issue de la lecture.
Le scénario est bien plus intéressant avec comme élément central l'échange d'otage contre rançon. Le retournement final est efficace et finit par initier un Robin des bois en mode 'je suis Negan'.
Les dessins et couleurs sont au top pour un découpage de l'action que j'ai trouvé moins brouillon que dans les opus précédents.
A l'exception de deux-trois mots trop modernes pour être historiquement crédible ('merde' notamment), c'est de loin le meilleur opus pour l'instant.
Waouh ! Mais qu'est-ce que c'est que cette BD ?
Qu'est-ce que je viens de lire ?
Un 'one-shot' post apocalyptique à la Mad max ultra-référencé ?
Une peinture au vitriol de la société actuelle et de ses dérives idéologiques malsaines ?
Un cartoon à la Tex Avery version trash ?
Un western pessimiste sur la nature humaine ?
Une ode à l'amour et à la paix universelle entre les peuples ?
C'est à peu près tout cela à la fois (sauf pour le dernier point) mais surtout : un bug dans la matrice, un coup de pied bien placé, une anomalie dans le paysage de la BD franco-belge actuelle. Le duo Jef/Stevens nous revient après le tonitruant 'Mezkal' (qui était déjà bien haut perché) avec ce convoi de la peur transitant de Paris vers Marseille, objet de convoitises.
Cette œuvre est absolument un "ovni" tant il est à la fois inattendu, teinté d'humour noir et une grosse critique bien virulente de sujets actuels (transition de genre, vaccin, écologie, racisme, sectarisme, superficialité, bobo-gauchisme, véganisme…).
Les personnages sont des clichés sur patte et pour la plupart débile ou totalement fou. On prend plaisir à les voir se tirer dessus à coup de 'punchlines' bien senties ou tout simplement à coups de flingues.
Les références sont légions sur à peu près toutes les planches et c'est fort bien plaisant de les relever ajoutant une dose d'humour bienvenue dans cet univers particulièrement sordide. La pagination est importante pour une histoire complète et les dessins de Jef s'inscrivent bien dans le délire débridé de l'ensemble.
A réserver à un public très averti (outre la violence, la vulgarité extrême, il y a des scènes de sexe). En conclusion un one-shot à la fois jubilatoire, pas subtil du tout, violent, gore, rentre-dedans et politiquement très incorrect.
Celle qui parle ou le destin de la Malinche, l'indienne qui aida Cortes et ses hommes à s'emparer de l'Empire aztèque. Ici il sera plus question de dresser le portrait d'une jeune femme, fille d'un cacique, vendue comme esclave et qui sera amenée à utiliser ses capacités linguistiques pour s'en sortir.
Longtemps considérée comme une traitresse, la Malinche est devenue un symbole féministe dans les années 60, au vu de son combat contre sa condition de femme soumise. Elle est ici présentée avec intelligence et nuance, même si des passages ont été romancés ou allégés puisqu'au final nous ne savons peu de choses sur elle.
Je salue tout le travail effectué par l'auteure (scénariste, dessinatrice, coloriste, traductrice) même si les décors de certaines cases laissent parfois à désirer.
Avis global portant sur les quatre opus.
Une série se déroulant dans l'extrême nord américain (Alaska) sauf pour le tome 3 situé au Texas. Nous suivons les aventures d'Andy et Flo, deux adolescents qui devront surmonter bien des épreuves et risquer leurs vies à plusieurs reprises.
Le scénario est à double tranchant: d'un côté nous prenons du plaisir à suivre ces aventures, en même temps il y a des rebondissements et quelques éléments assez peu crédibles à plusieurs occasions (par exemple Andy qui fait décoller et atterrir un avion dans des conditions météos lamentables dans le deuxième opus).
Nous aurons aussi le droit à quelques passages assez peu subtils sur le racisme (tome 3) et l'écologie (tome 4). Par ailleurs, le dernier tome est le plus sanglant avec quelques mises à mort d'animaux et un marin qui se prend une balle dans la tête.
Les décors sont magnifiquement bien illustrés par Marc Bourgne au top de sa forme, le dessin global n'est pas en reste tant il est de très bonne facture.
Une bonne série malgré quelques défauts.
Je n'ai pas pour habitude de lire des comics (trop de super-zéros) mais il arrive, de temps en temps, qu'un 'one-shot' ou une série vaille le coup de la lecture.
Ibrahim Moustafa nous livre une œuvre futuriste mettant en scène des agents chargés de la sécurité temporelle des évènements passés. Bien évidemment, il va être question d'altération du passé, de manipulation, d'agences anti-terroriste et d'action pour un traitement très rigoureux des différentes lignes temporelles.
Le récit est mené sans trop de temps mort et il se dégage au fil des pages de la tension et un côté 'Edge of tomorrow'.
En résumé, un 'one-shot' bien sympa qui renouvelle pas le genre mais qui l'exploite bien.
La surprise des débuts a effectivement disparu, le schéma narratif est toujours le même, néanmoins il y a ici et là quelques idées originales pas déplaisantes.
Les auteurs se sont visiblement inspirés de 'The Thing' de John Carpenter sur certains visuels. Cet album ne lésinera pas sur le gore, les chairs et os qui mutent et autres giclées de sang.
Cette réunion des nations africaines à la technologie futuriste m'a un peu rappelé le 'Wakanda' de chez Marvel (l'opportunisme, l'humour lourd et l'hypocrisie en moins).
Un opus qui relève un peu plus la barre.
Après "Tango" le duo Matz/Xavier nous revient avec ce 'one-shot' qui nous narre l'itinéraire d'un vieux truand repenti désireux de se faire oublier de ses anciens amis.
Le scénario peut paraître basique et déjà vu mille fois, néanmoins il faut bien avouer qu'il y a un savoir-faire indéniable tant au niveau découpage, chronologie, flashbacks, tant au niveau des dialogues bien affûtés.
Les références à tout un pan du cinéma sont bien présents et les personnages ont de bonnes têtes. Au final il se dégage un doux parfum de nostalgie de cette Amérique des années 70.
Je suis toujours en admiration devant les dessins de Philippe Xavier depuis "Tango" et encore une fois, c'est effectivement à tomber part terre (cela me fait penser à du XIII/Largo Winch de la bonne époque).
Une œuvre qui prend son temps afin d'installer son atmosphère et ses personnages et dotée d'une belle mise en page dépaysante. Que demander de plus ?
Une bande-dessinée revenant sur la première partie de la vie de Fritz Lang en Allemagne avant son exil aux Etats-Unis à la veille de la Seconde Guerre Mondiale.
Il sera question ici de son ascension en tant que réalisateur de films, de sa relation avec sa scénariste Thea von Harbou, du suicide de sa femme (est-ce bien le cas d'ailleurs ?), de Metropolis, de sa rencontre avec Goebbels… en parallèle de l'Histoire de l'Allemagne (Grande Guerre, montée du nazisme).
Les planches sont magnifiques et retranscrivent bien l'expressionisme allemand de l'époque. Certaines planches de cauchemar permettent d'introduire notamment le sinistre Hitler et ses idées national-socialistes.
Un 'one-shot' qui synthétise bien la biographie du cinéaste (sur une bonne partie), son époque et les idéologies qui y étaient en vogue. Nous n'aurons malheureusement pas de conclusion tangible à l'enquête au sujet du suicide de sa 1ère femme.
'Le bossu de Montfaucon' débute là où se termine l'histoire de 'Notre Dame de Paris' avec Quasimodo se laissant mourir au côté d'Esmeralda. Il est alors récupéré par un mercenaire désireux de se venger de ceux qui ont assassiné ses parents et spolié ses terres. Le récit va présenter et installer son contexte géopolitique à une époque où la France est divisée et le trône toujours sujet de conflits.
Soucieux de coller à l'Histoire, le scénariste est obligé d'expliciter au mieux les différents intervenants et personnages historiques (un trombinoscope est présent sur les deux opus) tout en essayant de donner de l'épaisseur à son personnage principal. C'est peut-être là que le bât blesse: au vu du nombre de personnages et des évènements, il aurait fallu opter pour un plus grand nombre de pages ou au moins un troisième opus.
Il y a également une tentative de donner une issue différente au personnage de Quasimodo, celui-ci est mis à l'honneur et s'en tire, entre guillemet, le mieux à l'issue de ce diptyque.
Rien à dire au niveau du dessin: Eric Stalner fait ce qu'il sait faire de mieux et me concernant c'est toujours un plaisir.
Après avoir lu 'la Nuit des Temps' version Christian De Metter, il était temps que je m'attaque à la version Philippe Gauckler, ou du moins sa très libre adaptation du roman de Barjavel.
'Kebek' se déroule au Canada à notre époque et reprend des éléments du roman mais également certains aspects du film 'Sphere' de Barry Levinson. Les personnages et leur noms sont différents et permettent de partir sur de nouvelles bases.
Les thématiques tirées du roman sont bien sûr au rendez-vous mais il y a une grosse valeur ajoutée avec le cadre politique canadien (la reconnaissance des droits des natifs amérindiens et leurs revendications sociales).
Le dessin de Gauckler est correct et je dois dire que les différents véhicules terrestres possèdent un rendu particulièrement bien soigné (c'est rare pour être souligné). Niveau colorisation, les teintes blanches et bleutées des régions enneigées du Canada sont de sortie, au moins nous y voyons plus clairement que chez De Metter.
Le scénario est un peu problématique. Après un premier opus posant les bases, enjeux géopolitico-sociaux et les personnages, le deuxième opus trace sa route pour un final assez décevant au regard de tout ce qui aura été présenté avant. L'avantage de cette libre adaptation repose sur sa liberté d'intrigue (loin du chemin balisé du roman) et l'inattendu que l'auteur a apporté.
Au final, un diptyque très correct mais décevant sur son final.
Un album d'Hermann que je ne connaissais pas et que je me devais de lire au moins une fois.
Commençons par chanter les louanges des décors et environnements: c'est beau, c'est très beau ! L'immersion est totale et le dépaysement assuré. Rien à dire sur le choix des couleurs et les scènes nocturnes sont toujours aussi bien maîtrisées par un Herman au top de sa forme.
Seul bémol: les visages et corps des personnages qui se ressemblent furieusement pour une grande majorité, il faut également apprécier le faciès typique des personnages d'Hermann.
L'histoire est intéressante et explore des thématiques réalistes et toujours d'actualité en Afrique (problématiques écologiques, braconnage, magouilles de politiques véreux, corruption, nettoyage ethnique, pauvreté, immigration…). La chasse à l'homme est bien menée et nous tient en haleine sur la moitié de l'album.
Dario Ferrer est un gros dur à cuir et malgré son côté rentre dedans et peu subtil, il démontre ses talents de survie en milieu hostile et sa capacité à lutter. La journaliste, Charlotte, ressemblerait un peu au lecteur lambda qui découvrirait la réalité du terrain et suivrait l'action au plus près.
Dernier bémol: seule la fin m'a paru exagérée avec l'avion qui a pu rallier l'Australie depuis l'Afrique (?!?), autrement j'ai bien aimé la fin des autres personnages.
Un bon 'one-shot' par le maître Hermann, pas le meilleur mais un bon cru quand-même.
Suite des aventures de Julie Doohan, qui continue ses activités de contrebande d'alcool durant la Prohibition.
Direction Haïti et ses réserves de rhum pour cet opus qui va enchaîner les clichés sur ce pays tels des perles. Nous aurons donc le droit à une attaque de 'zombies' haïtiens qui se terminera à la mitrailleuse 'Sophie', un Jean-Baptiste qui fait dans le vaudou, des explosions de navires mettant en jeu des garde-côtes à la gâchette facile.
Cela ne vole pas haut et se lit assez vite au final. Il y a quelques facilités d'écriture (l'explosion d'un yacht et les personnages à quai qui n'ont rien du tout) et des enchaînements un peu trop rapide, liés à la contrainte de tout boucler sur un album.
Pour ma part, il est temps de conclure.
Ubu roi ou l'ascension grotesque grandguignolesque d'un tyran d'opérette dans une Pologne uchronique.
Adaptation du chef d'œuvre d'Alfred Jarry, 'Ubu roi' est une critique intemporelle de tout les maux impliquant la politique (lâcheté, fourberie, trahison, coup bas, cruauté, injustice). A une époque où la France est dirigée par des fous et autres dégénérés sexuels, cette œuvre est toujours d'actualité et mérite d'être remise en avant pour le plus grand nombre.
Ici humour absurde, références à tout va, jeux de mots, traits volontairement exagérés, inventivité et audace visuelles sont légions pour une œuvre absolument originale et atypique. J'ai par moment pensé à la 'Nef des fous' de Turf, autre grand spécialiste de l'humour absurde et décalée.
'Nymphéas noirs' est une œuvre de Michel Bussi, réputée inadaptable dans un autre format que celui d'origine, et pourtant, Duval et Cassegrain se sont mis à la tâche et ont réussi !
Doté d'une très bonne écriture et d'un dessin délicat, le résultat en vaut largement la peine.
Cette histoire est très centrée sur le peintre Monet et la ville où il a passé le restant de ses jours (Giverny) et aligne les références/détails historiques sur le sujet. Il y aura bien évidemment une grosse enquête policière avec son lot de révélations que l'on ne voit pas venir jusqu'à la révélation finale, permettant d'enfin saisir tout les tenants et aboutissants.
Les dessins de Cassegrain sont épatants (surtout l'institutrice ^^) et les couleurs apportées en mode impressionniste sont raccord avec le scénario et constituent un charme indéniable.
En conclusion, jetez-vous dessus si ce n'est pas déjà fait.
Valérie Mangin et Jenolab signent une œuvre d'anticipation intéressante tant certains éléments résonnent avec l'actualité (attentats terroristes, immigration, sécurité, connectivité aux réseaux Internet, illusion de la démocratie, flicage des citoyens…), tant d'autres sont presque une réalité (revenu universel, implants obligatoires).
Pour les dessins de ce 'one-shot', Jenolab participe pour la première fois et n'a pas à rougir du résultat: les cases et couleurs sont très léchées, mais peut-être trop numérisées à mon goût.
La vision de cette France du futur est bien amenée et il faut noter la présence de multiples références via des structures (bâtiment François Hollande, Stade Zinédine Zidane), des œuvres littéraires (Universal War bien affichée) ou encore le confinement avec un clone du Conarovirus énuméré.
Comme dit en préambule, la critique est très portée sur l'hyperconnectivité via Internet et les réseaux (de cas) sociaux (Twitter prend cher), mais également sur les "fake news" et autres sources d'informations officielles manipulées avec soin (les médias et Wikipédia se prennent un bon tacle).
J'ai grandement apprécié la critique du monde politique dans le sens où il n'y a aucun manichéisme: chaque parti et faction politique en prend pour son grade, il n'y a pas de parti pris. A une époque où le politiquement correct et l'extrémisme sont légions, c'est appréciable d'avoir une bande-dessinée qui expose ces problématiques sans tomber trop à gauche ou à droite
Malgré Anastasia, l'héroïne, coriace et nuancée à souhait, le récit accumule certains poncifs et phases obligées du genre (poursuite, IA rebelle, complots) vu une bonne dizaine de fois ailleurs. Certains éléments anticipent le twist de fin (ce qui est dommage je trouve), néanmoins la fin est sans concession et raccord avec le reste.
Adaptation d'un des romans de Barjavel et sans doute le plus connu de tous, cette version de 'la nuit des temps' par Christian De Metter est appréciable à bien des égards.
Le dessin de l'auteur est beau et ne m'a pas dérangé, seul bémol au niveau des couleurs et de l'ambiance très sombre qui gêne dans le discernement des traits sur certaines cases.
L'histoire a été retranscrite à notre époque avec un peu trop de politique à mon goût: les marches contre le réchauffement climatique, les méchants CRS, Internet, les théories du complot… Des passages du roman originel ont été supprimés permettant à la narration d'être recentrée sur l'essentiel à savoir les deux temporalités du récit (notre époque et celle du Gondwana).
Il manquait peut-être une présentation globale des personnages de l'équipe scientifique puisque le lecteur est largué directement dans l'histoire sans rien savoir.
Au final, un bon one-shot doté d'une très belle couverture.
Après 'Evil road' que j'avais bien apprécié malgré sa (trop) courte pagination, Dominique Monféry nous revient avec ce nouveau 'one-shot'.
Cette fois-ci, plus de pages pour une histoire simple, certes mais explorant les tréfonds de l'âme humaine et les dilemmes moraux du personnage principal, le tout se déroulant dans le Klondike lors de la ruée vers l'or.
Il y a des longueurs à certains moments provoquant un ralentissement du rythme, néanmoins l'histoire se suit sans problème et ménage quelques moments bien mis en page par l'auteur. Je pense notamment à la scène d'exécution avec ses teintes rouges ou encore la survie et confrontation dans la forêt face à une meute de loups.
Au final, une œuvre réussie, malgré quelques ralentissements, et dotée de magnifiques dessins.
Wesh, la banlieue c'est trop cool !
Relom caricature avec jouissance la banlieue et tout ses travers via une galerie de personnages tous plus clichés les uns que les autres.
Tout y passe: les noirs, les arabes, les prostituées, les femmes voilées, le rap, les voitures brûlés, l'homophobie, le caillassage de policiers, le vol à l'étalage…
Certaines situations sentent bien le vécu et malheureusement le constat final est amer: cette bande-dessinée a beau dater de 2009, même en 2022 elle reste d'actualité et ce d'autant plus que le caillassage de pompiers/policiers, les bus brûlés, les agressions et autres actes de violence ont bien augmenté et se sont aggravés.
Suite des aventures des résidents de la Tour avec toujours le dessin de Mr. Fab qui tient la route multipliant les décors de ce 'Transperceneige' immobile.
Une tour de Babel en l'apparence tranquille à l'extérieur mais bouillante à l'intérieur avec les différentes factions des lieux qui cherchent à survivre entre les Intras qui veulent la serre et plus de place, les religieux qui refusent de déplacer leur lieu de culte et les Anciens cherchant à consolider leur place, le tout entrecoupé d'explosions à la bombe. La critique sociale est plus qu'évidente et bien menée dans un genre plus qu'exploité depuis plusieurs années.
Nous suivons en parallèle les pérégrinations d'Aatami à la recherche d'une solution extérieure pouvant désamorcer la situation à l'intérieur. C'était sans compter la présence de ce cher Jan Kounen au scénario qui n'a pas pu s'empêcher d'être fidèle à lui-même, et de nous présenter Aatami tombant dans un trip psychédélico-mystico-hallucinogène pendant quatre planches (belles au demeurant). Était-ce vraiment utile ?
Après un premier opus de présentation et qui lançait son intrigue principale et des sous-intrigues d'amourette pour ados, ce deuxième opus continue sur sa lancée mais réussit à être plus insupportable que son prédécesseur.
Les dessins et couleurs sont toujours biens avec notamment ce côté très accentué, très pétant visuellement et très rose bonbon. j'en conviens cela correspond à l'univers dépeint et met en exergue la superficialité de tout ce système (télé-réalité, influenceurs, fans hystériques…).
Les défauts ne sont malheureusement toujours pas en reste, à savoir:
- Dialogues parfois un peu neuneu, à l'eau de rose fané
- Les candidats hommes trop éphèbes pour être vrai
- Il y a visiblement un gros problème de tatouages pour tout ces jeunes
- Quelques facilités d'écriture, genre une recherche google avec "deux noms + animalerie" et un ordinateur cracké en quelques instants
- Un clébard de faible proportion qui récupère un téléphone portable dans un placard fermé, c'est un peu gros à gober comme tour de passe-passe.
Dans tout cet océan de défauts (liés aux livres auxquels ils sont adaptés), j'ai bien apprécié l'aspect manipulation télévisuel et autres magouilles politiques qui ont lieu en sous-main. C'est néanmoins bien peu pour maintenir mon intérêt pour la suite.
Enfin dernier clou dans le cercueil de ce deuxième volet: 'La fille d'Ipanema' ou 'Girl from Ipanema' est une chanson brésilienne de Bossa Nova et non de Samba !
Relecture de 'L'île de au trésor' de Stevenson, cette trilogie est un plaisir à pas mal de niveaux.
Le dessin de Vastra est sublime et retranscrit bien diverses ambiances propres à la piraterie (abordage, tempête en mer…) tout en y apportant des références tirés à droite et à gauche (Cyrano, Capitaine Haddock, John Hammond). A noter la présence de superbes double-pages qui viennent titiller la rétine du lecteur.
Le scénario est intéressant même pour les grands fans de Stevenson, puisque l'auteur a incorporé des nouveautés et éléments originaux absent de l'œuvre d'origine ! Cela ajoute une plus-value non négligeable pour un livre culte maint fois adapté. Mention spéciale au pirate qui se prend une ancre de navire en plein buste, du grand art en matière de piège inattendu.
Enfin, l'anthropomorphisme renouvelle l'intérêt au genre et permet à cette trilogie de sortir du lot.
Une œuvre de grande qualité et je ne peux qu'en conseiller la lecture.
Suite des aventures du jeune Machiavel en prise avec des espions à la solde de Pise et les intrigues de pouvoir afin de récupérer le trésor de Laurent de Médicis.
Les dessins de Andrade sont très détaillés et nous permettent d'admirer par exemple le somptueux palais de Florence ou le siège de Pise au détour d'une grande case. Je trouve néanmoins la tête de Machiavel un peu étrange sur la couverture (?).
Le tempo est bien soutenu, et malgré une petite facilité scénaristique (Sandro qui révèle un indice capital à l'issue d'une soirée bien arrosée), l'intrigue se tient et se conclue sur un Machiavel moins finaud qu'il n'y paraît.
A noter la grosse référence à la saga de jeu 'Assassin's creed', avec les espions déguisés et armés tels Enzo et se faufilant de toit en toit.
Il y a énormément de choses à dire sur ce one-shot de plus de 200 pages. Afin d'éviter de rédiger un pavé, je vais résumer le tout en quelques points:
- Une histoire de pirates riche en péripéties et doté d'un contexte bien posé
- De multiple thématiques sont abordées avec intelligence et nuance
- Plusieurs double pages de séquences d'abordage à tomber par terre
- Un très bon découpage et de très belles compositions de couleurs
- Des personnages bien écrits
- La présence de Barbe-Noire et Bartholomew Roberts apportent un cachet d'authenticité
- Un final déchirant et magnifique
Vous l'aurez compris, nous avons affaire à une œuvre absolument incroyable et qui résonne beaucoup avec l'actualité.
Conclusion: jetez-vous dessus si ce n'est pas déjà fait !
Joshua se réveille auprès de l'Ordinatrice, gardienne du savoir humain, et en découvre un peu plus sur ses origines et ce qui est advenu de l'humanité avant le chaos.
En parallèle, Vittorio et sa fille s'associent avec Cult et les puiseurs afin de se libérer du joug de Sylvio et de son grand-père.
La séquence d'assaut du camp amérindien est clairement un hommage à Mad Max de par sa violence et son esthétique (la colorimétrie axée sur le rouge rend bien l'ambiance).
Visuellement, je n'ai rien à ajouter de plus que je n'ai déjà indiqué sur les deux opus précédents.
L'album se lit très bien: les révélations se succèdent pour Joshua, le tempo s'accélère, les différentes intrigues arrivent bientôt à leur terme et le grand méchant Zehus pointe (enfin) le bout de son nez.
Je n'ai en revanche pas compris pourquoi avoir nommée "la data croix" en lieu et place de "la croix de données" ou éventuellement "la croix du savoir" (?)
"Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît" avait écrit un certain Michel Audiard pour un film devenu culte. Cette réplique semble avoir inspiré Carl Aderhold à l'écriture de son roman en 2007: 'Mort aux Cons". Finalement, le livre aura été adapté en bande-dessinée par Corbeyran au scénario et Saint-Georges au dessin en 2022.
Le ton est bien raccord avec l'œuvre d'origine: ici le cynisme est roi et le constat amer par rapport à une société occidentale gangrénée par de multiples dysfonctionnements (isolement social, manque de communication, solitude, dépression…). La peinture est réalisée au vitriol et peu de choses se révéleront mélioratifs au cours de cette histoire dérangeante.
Nous suivons Ben, un jeune trentenaire, désabusé par la vie et qui va tomber dans un délire d'éradication des cons, ce qui amène la question: qu'est-ce qu'un con ?
A travers le cheminement de son personnage principal, de ses questionnements et autres raisonnements, l'auteur tente d'apporter une réponse ou du moins des éléments de réponse.
J'ai bien apprécié la relation de Ben avec l'inspecteur chargé d'enquêter sur son cas, cela apporte beaucoup de nuance sur une œuvre très engagée et parfois bien sordide.
Je reste très sceptique au regard de défauts qui plombent le récit, à commencer par la transition trop rapide de Ben de tueurs d'animaux de compagnie à tueur tout court. A lui tout seul, Ben fait un beau ménage de Printemps, cela fait beaucoup cadavres pour un seul homme.
Enfin, cela a beau être une adaptation, il y a toujours cette lamentable obsession de représenter des personnages racistes comme étant des blancs (qui plus est bretons ici ou des vieux). J'attends le jour où des auteurs nous montreront des noirs ou arabes racistes, histoire de voir les réactions indignées des soumis au politiquement correct.
Un "one-shot" coup de poing avec une fin qui laissera KO, mais qui n'évite pas certains poncifs et facilités d'écriture.
Avec cet album, Tome & Janry introduise un nouveau méchant original dans l'univers de Spirou: Cyanure ou la Marylin Monroe robotique hostile envers le genre humain.
Ce nouveau personnage tour à tour diabolique et manipulatrice est le gros point fort de cette nouvelle aventure. Pour le reste, les dialogues sont toujours aussi bien affûtés, l'humour bien dosé, le dessin au top.
Dommage que ce méchant n'est pas été réutilisé pour le reste de la série, il y avait un énorme potentiel avec Cyanure. Potentiel qui sera heureusement mieux exploité dans le dessin-animé produit dans les années 90.
Avis global portant sur les six albums parus à ce jour
Hermann et son fils reviennent avec 'Duke', série western, qui à priori ne payait pas de mine (les archétypes étaient de sortie dès le premier tome).
Cependant, c'était sans compter la qualité de l'écriture du fils Hermann qui vient tirer ce western vers les sommets du genre. A l'image d'un 'Marshall Bass', le récit dépeint de façon désabusé une Amérique qui se construit sur la violence, le sang, l'injustice sociale, l'intolérance et l'odeur de la poudre. Ici la quasi-totalité des personnages sont soit désespérés, soit accablés par leur destin évoluant dans un univers sordide et impitoyable.
'Duke' est riche en thématiques fortes et les aborde au compte goutte au fil des albums, tout en apportant de l'épaisseur au personnage principal, Cet ange de la mort qui aspire à vivre paisiblement loin de toute violence en compagnie d'une prostituée, devra souffrir puisqu'au Far-West, les bons sentiments n'existent pas.
Ici celui qui tient un colt a voix au chapitre et distribue la mort à son prochain de façon souvent expéditive (ici pas de héros à la John Wayne). Le nombre de cadavres est absolument stupéfiant: il y a beaucoup de morts au fil des tomes, une vraie boucherie si on enchaîne tout les opus.
Un mot sur le dessin: Hermann fait du bon boulot, je pense notamment à certaines cases se déroulant de nuit ou certains décors typiques du Far-West bien rendus. Malheureusement, les personnages sont toujours aussi "particulier", les femmes se ressemblant toutes et peu attrayantes.
A noter que le premier opus pourrait faire office de "one-shot" mais ce serait passer à côté d'une somptueuse fresque westernienne lorgnant davantage vers un Sergio Leone voire un Clint Eastwood.
Adaptation d'un livre de Marek Halter, 'le vent des Khazars' est une plongée intéressante dans l'histoire d'un peuple qui s'est converti au judaïsme et qui a officiellement disparu d'une région avoisinante de l'actuelle Kazakhstan et Azerbaïdjan.
Nous suivons une double narration: la première au Xe siècle impliquant un groupe d'émissaires apportant une missive au roi des Khazars, la seconde se déroulant en l'an 2000 avec un écrivain pro-juif mêlé à une sombre histoire de terroristes se revendiquant des Khazars.
Le moins que l'on puisse dire est que le découpage, l'histoire et la narration se suivent très bien, c'est un plaisir à lire. Plaisir renforcé par le dessin de Nardo avec de très beaux personnages (notamment la sœur Attek du roi Khazar qui est à tomber). Nous avons également le droit à quelques rebondissements bien sympas et le récit se boucle bien en deux tomes, j'ai trouvé cela finalement bien équilibré.
Cela aura eu le mérite de me donner envie d'en apprendre davantage sur cette civilisation qui s'est imaginée faire partie du peuple élu.
Reprise de Spirou et Fantasio par deux jeunes auteurs au milieu des années 80, 'Virus' est un très bon démarrage pour Tome et Janry.
L'album ménage des moments d'humour à base de références, jeux de mots et autres gags que n'auraient par renié Franquin. L'histoire se tient et mélange aventure, dépaysement et thématiques plus modernes, ce qui sera une constante sur à peu près tous les autres albums de la série par ces auteurs.
Le scénario est pour moi le plus intéressant à souligner surtout si on le résume: nos héros partent en Antarctique trouver un vaccin remède face à un virus créé artificiellement en laboratoire comme arme par un puissant groupe pharmaceutique. Au regard de l'actualité d'il y a deux ans, la réalité a rejoint une fiction datant de 1984 !
Malheureusement, contrairement à la résolution du récit, Big Pharma et consorts n'ont pas (encore) été condamné, et le "vaccin miracle" censé tous nous sauver n'en est pas un…
Walter Hill, le célèbre cinéaste et scénariste de grosse série B bourrine des années 80/90, a stocké quelques scénarios qu'il avait pour le cinéma, mais qui finalement ont atterri sur les bureaux de Matz et Jef. C'est donc en bande-dessinée sous forme de one-shots que ces œuvres voient le jour, 'Balles Perdues' étant l'une d'entre elles.
Ce polar de gangsters plongés dans les années 30 est très classique dans le fond et efficace dans sa forme: pas de surprise, beaucoup d'archétypes et des fusillades à la pelle.
Les couleurs passées au filtre sépia donnent une ambiance rétro à cette histoire mille fois vue auparavant. Je n'ai pas été très fan des dessins un peu trop figés sur certains gros plans notamment au début; par ailleurs, certains visages se ressemblent par moment.
Le découpage fait très cinématographique et l'atmosphère est noire et froide (comme son tueur) à souhait.
Cela se laisse lire sans trop de souci mais je n'en garderai pas un souvenir impérissable.
Ah, ça ira… ou pas du tout !
JD Morvan, l'inépuisable scénariste, nous livre une histoire se déroulant à la Révolution Française mettant en scène Lisandro un orphelin très remonté contre le système de castes, sa sœur Eglantine et son meilleur ami Frédéric. Chemin faisant, ils rencontreront de grandes personnalités de l'époque: Lafayette, Robespierre, le roi Louis XVI, Marie-Antoinette… participeront à la prise de la Bastille et d'autres épisodes historiques connus.
Afin d'évaluer la qualité globale du bousin, je me suis imposé la lecture des trois opus et je n'ai pas été déçu. Par où commencer ?
- La première ellipse temporelle qui nous envoie directement en pleine guerre d'Indépendance en Amérique sans transition, où le personnage principal fait une pirouette en mode yamakasi au dessus des lignes ennemis pour aller dézinguer tout le monde au tomahawk !
- Le dessin qui perd en détail sur certaines cases (plus de bouche, plus de yeux, plus de visages), ou au contraire qui se la joue manga avec des visages crispés comme constipés. Dans tout les cas, pour moi, le dessin est à la ramasse.
- Un découpage par moment assez chaotique
- Le héros qui se fait tirer au pistolet à travers la main, mais qui n'a pas l'air de trop en souffrir pour la suite
Mais le summum de la tête à claque ultime revient à la sœur du héros, qui n'est autre qu'une féministe revancharde qui la ramène tout le temps sur le sujet, au secours! Tout y passe: "patriarcat", "la chorale des phallocrates" et j'en passe. Il n'y a aucune subtilité ou nuance dans le propos, c'est pitoyable et tout aussi insupportable que les féministes idéologiques hystériques actuelles.
J'ai noté "l'oubli" du scénariste de nous parler des philosophes des Lumières et autres francs-maçons qui ont aussi participé à l'esprit de révolte de la population (il y a d'ailleurs un beau triangle en haut de la Constitution, pas un mot dessus…).
En conclusion, un triptyque assez difficile à avaler, seule la fin différente de la réalité est intéressante et osée. Comme le résumait si bien un certain Louis de Funès: "Ce n'est pas mauvais, c'est très mauvais".
Avis global portant sur les deux tomes
Il fallait un génie italien de la bande-dessinée afin de transposer la vie d'un autre génie italien ! Milo Manara retranscrit la vie d'un des meilleurs artistes de la Renaissance, Le Caravage, commençant par son arrivée à Rome en tant que jeune prodige débutant pour terminer sur sa mort assez controversée.
Les dessins sont de toute beauté ! il n'y a rien à y redire tant chaque case est composé tel un tableau avec des détails qui fusent. Manara sublime les corps de ces hommes et (surtout de) ces femmes du XVIe siècle. L'auteur nous rappelle que le Caravage a été un précurseur par rapport à la composition, la scénographie et les jeux clair/obscur d'un tableau bien avant l'école hollandaise avec Vermeer.
Le scénario n'est pas en reste, tant il est passionnant et rempli de rebondissements comme a pu l'être l'existence de cet artiste; un artiste qui aura cherché la perfection dans chacune de ses œuvres, un peu à la manière d'un Manara tout au long de sa carrière.
Ce dernier réalise indubitablement ici son chef d'œuvre ultime et mérite bien toutes les louanges.
Suite et fin avec cet album pour cette série sans prétention.
Aucun dépaysement au niveau de l'histoire ou en terme de rebondissements. Il n'y a pas non plus réellement de grosse surprise, cela reste dans la continuité du précédent: du pur divertissement avec son lot d'incohérences et autres facilités d'écriture.
Concernant le dessin, autant certaines planches ont été bien travaillées (la fuite en hydravion par exemple), autant d'autres sont en revanche très en-dessous et les personnages deviennent tous indissociables/interchangeables.
Comme pour le précédent, cela s'enchaîne vite, se lit vite et malheureusement, s'oublie tout aussi vite.
Avec ce nouvel opus, Yasuke devient officiellement samouraï au service du premier unificateur du Japon, Oda Nobunaga. Complot, trahison, combats au katana, mariage arrangé seront au menu de cet album qui continue de nous plonger dans les méandres de la politique japonaise du XVIe siècle.
Le dessin de Zarcone est toujours très bon et sublimé par les couleurs de Saint-Blancat pour un résultat grisant. Par ailleurs, mention spéciale à la couverture qui est à tomber.
Tout comme le précédent opus, il sera difficile pour une partie du public de saisir toutes les subtilités et les différents personnages de l'histoire. Il faut connaître un minimum cette période historique, ses tenants et aboutissants, ce qui peut se révéler être un défaut pour certains et je peux le comprendre.
Thierry Gloris, le scénariste, a visiblement tenté d'être le plus clair possible vis à vis de l'histoire et de l'intrigue. Je ne peux que saluer sa démarche surtout au regard du nombre d'évènements et des personnages (il y a un trombinoscope au début de l'album).
Enfin, pour la blague, le personnage de Asakura Yoshikage ressemble furieusement à un certain Dwayne Johnson mais version nippone, ce qui n'a pas manqué de me faire rire.
Une bande-dessinée de science-fiction considérée par beaucoup comme un classique du genre, et après sa lecture, je ne peux que participer à mon tour au concert de louanges à son propos.
Il sera question de guerre civile intergalactique, de politique, d'amour et surtout de voyages temporelles: un sujet bien casse-gueule qui comprend généralement son lot de paradoxes et d'incohérences.
Et pourtant, l'auteur a très bien géré son affaire et relève le gant avec panache à l'aide d'une histoire qu'il a bien mûri avant de se lancer. Le postulat de départ peut paraître assez peu clair et cliché avec son lot de personnages, il n'en demeure pas moins qu'ils possèdent tous un développement clair et logique.
Les rebondissements et explications seront également de la partie au service d'un dessin au top, d'une très belle palettes de couleurs et de beaux clairs/obscurs: un régal !
Seule ombre au tableau: le fait qu'il y ait une suite alors que les six opus réunis dans cette belle édition suffisent (à mon avis) largement.
Après un premier opus que j'avais trouvé très moyen, il me fallait vérifier si la suite relevait ou plombait le niveau.
Pour commencer, les graphismes de Dellac et les couleurs de Béchu sont toujours aussi excellents et m'ont bien satisfait les rétines.
J'ai constaté quelques problèmes de transition/découpage: par exemple à la planche 38, la messagère va voir l'assistant du shérif pour lui annoncer une missive, la dernière case avant la transition sur Petit Jean est totalement étrange et peu intuitive.
Autre grosse problématique peu intuitive également: les flashbacks présentés en début d'histoire sont tellement peu clairs qu'il m'a fallu tout relire pour bien saisir le pourquoi du comment de leurs présences !
Autre écueil: les scènes de combat sont très stylisées mais toujours peu claires vis à vis de la spatialisation des combattants et de leurs chorégraphies respectives.
Narrativement, cette opus introduit les personnages de Petit Jean et Frère Tuck permettant d'avoir l'équipe au complet (avec Robin et Marianne).
L'album est globalement de bonne facture, même si loin d'être parfait, et je le trouve finalement mieux que le précédent.
Voilà une série qui ne se démarquera pas via son postulat de départ, à savoir un monde post-apocalyptique où l'Homme essaye de survivre dans un univers chaotique où la nature a repris ses droits. Néanmoins certains points vont la tirer au-dessus de la moyenne des séries du genre.
Il faut déjà saluer le dessin de Stalner, dont la qualité et le sens du détail sont à plusieurs coudées au-dessus de ce que peuvent proposer certains auteurs actuels.
Le tome 1 démarre sur les chapeaux de roue et va nous tenir en haleine avec un deuxième tome d'aussi bonne facture, tout en distillant révélations et scènes d'action.
En revanche, les deux derniers opus m'ont bien refroidi non pas au niveau du scénario mais au niveau de la colorisation. En effet, cette dernière n'est plus la même que celle des premiers opus et j'ai ressenti une désagréable sensation de visuel flou et moins attrayant.
Passé ce détail, le déroulé privilégié par le récit (l'alliance avec les cannibales) à partir du troisième tome ne m'a pas gêné et l'histoire possède au moins une fin digne de ce nom.
Une bonne série que je recommande.
Voilà un triptyque qui avait tout pour me plaire mais qui échoue sur bien des tableaux.
Nous suivons l'itinéraire d'Alex Otoishi, métis américano-japonais, offrant ses services de mercenaire/détective privé pour le compte de quatre familles de yakuzas tokyoïtes. Flanqué d'acolytes singuliers, il va devoir remplir plusieurs contrats et éviter une nouvelle guerre sanglante entre mafieux.
Les auteurs ont su se renseigner comme il fallait sur le sujet avec un soin apporté à la culture nipponne, les rites yakuzas, la représentation de Tokyo et ses alentours… Un glossaire des termes nippons se trouve à la fin de chaque album illustrant bien une volonté d'immersion au pays du soleil levant avec cette œuvre.
Les personnages présentés sont bien campés et même si certains disparaissent rapidement, il y a de bonnes "gueules" à l'ancienne.
Chaque tome implique une histoire différente avec une progression des personnages principaux (pour celles et ceux qui survivent en tout cas). La première histoire aurait mérité plus de rebondissements et de développements sur deux voire trois opus, là où le deuxième album et surtout le dernier m'ont déçu de part leur rapidité et surtout par les nombreuses facilités d'écriture qui pullulent le récit (le héros qui échappe de quelques mètres au jet d'un lance flamme braqué sur lui ?!?).
Le dessin ne m'a pas plus marqué que cela et c'est d'ailleurs à l'image de cette série, c'est plutôt correct mais ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Terra Prohibita est fascinant.
Fascinant de par son univers riche, coloré, inventif.
Fascinant par les dessins de Laumond qui viennent nous en mettre plein la vue sur certaines cases et double-pages.
Fascinant par son aspect visuel très steam punk qui me rappelle le jeu de société 'Célestia'.
Fascinant par la trame de son scénario qui est absconse par bien des aspects ou totalement alambiquée (le tome 2 est un festival).
Fascinant de par sa fin totalement ramassée et décevante.
Un format en "one-shot" dotée d'une bonne pagination aurait peut-être largement suffi pour cette histoire et évité ce deuxième tome qui rallonge inutilement les choses.
Quel dommage.
Voilà une bande-dessinée pour le moins très curieuse, pleine de promesses mais qui m'a fait un peu déchanter.
Le point de départ est à la fois bien vu et tout autant plausible: imaginer Mark 'Fessebook' Zuckerberg comme président des Etats-Unis, la création d'une nouvelle langue à base d'émojis, la création d'un comité d'éthique de censure et la fin des livres papier est tout à fait envisageable. Vis à vis de ces deux derniers éléments, les références à "Fahrenheit 451" de Ray Bradbury sont évidentes et d'ailleurs le livre est cité à un moment du récit.
Le scénario commence de façon dynamique en instaurant le postulat de départ et en le développant, puis nous allons suivre un couple qui recherche leur fille qui a été kidnappée et…. et après arrive un long passage qui revient sur les origines historico-techniques des livres. Pour certains, cela sera une belle profession de foi des auteurs, pour les autres cela sera le début de l'ennui. Dans tout les cas, le récit ralentit drastiquement mais va tenter de se rattraper avec une conclusion expédiée un peu trop vite et un peu trop cousue de fil blanc pour réellement convaincre.
Il est évident que les auteurs ont voulu déjouer les attentes des lecteurs et partir dans une direction inattendue avec ce long interlude, malheureusement cela risque d'en laisser plus d'un sur le carreau malgré des intentions louables.
Après un premier volet introductif où Mandor et Beth étaient plus passifs que réellement acteurs des évènements qui leur arrivaient, ce deuxième opus relance l'intérêt, joue sur différentes temporalités et met en avant les autres personnages.
Un album non dénué d'actions et toujours bien réalisé par Dubois (la couverture est à tomber), j'ai pris du plaisir à la lecture et la révélation finale était inattendue me concernant.
Avec cette version intégrale, j'ai pu enfin achever le premier cycle de cette série me permettant d'ajouter ma pierre à l'édifice des louanges.
'Gung Ho' dépeint le monde dans un futur proche, où les rippers (sorte de singes blancs carnivores) ont presque complètement décimé l’humanité. L’Europe toute entière est devenue une zone de danger, où la survie n’est plus possible qu’à l’intérieur de villes ou de villages fortifiés. Nous suivons deux frères adolescents qui vont se retrouver dans un de ces camps perdu au milieu de nulle part, et qui vont devoir survivre face aux rippers mais également face aux autres survivants.
Ici pas de manichéisme, pas de politique, pas de jugement ni de partis pris, les auteurs ont fait le choix de raconter une histoire mettant en exergue les sentiments humains avec leur lot de cohérence et d'incohérence, le tout au service d'un récit mené avec efficacité et intérêt. J'ai bien aimé les personnages et leur évolution, certains révèlent ce qu'ils sont au fur et à mesure pour le meilleur et surtout le pire (Holden notamment).
Le découpage est dynamique et permet un bon enchaînement de phases d'action qui détonnent. Les auteurs n'ont pas oublié l'hémoglobine et la bestialité qu'incarne les rippers comme pour les humains. Le final est à ce sujet particulièrement bien sanglant et tragique comme il faut.
Les seuls défauts qui m'ont (légèrement) refroidi sont quelques passages très vulgaires sans que cela apporte quoique ce soit, certains personnages un trop expédiés (par exemple un jeune à moto qui apparait pour vite mourir après), et quelques passages un peu capillotractés (par exemple le maître japonais qui élimine à lui tout seul une garnison sans être blessé). La fin m'a plu même si je peux comprendre que cela peut ne pas satisfaire tout le monde.
Une belle édition intégrale pour une très bonne histoire. Vivement la suite.
Sorte de James Bond moderne mais au service du Vatican, nous suivons l'histoire de Vince qui va devoir assurer entre protection de membres ecclésiastiques, filatures, course-poursuites, le tout en démêlant sa jeunesse qui paraît très floue au premier abord.
Cette série réussit à mêler des thématiques et questionnements intéressantes telles que la mondialisation, la réunion des puissants de ce monde à Davos, la puissance financière et religieuse du Vatican… Des membres du IIIe Reich seront également de la partie, de même que sombres sociétés secrètes ayant des desseins tout aussi sombres pour l'humanité.
Boucq rend un très bonne copie des dessins et le découpage est dynamique, on ne s'ennuie pas une seconde.
Un élément fantastique apparaît à plusieurs reprises permettant à notre héros de se sortir de situations où normalement il aurait dû mourir. Le procédé est utilisé plusieurs fois et s'apparente à de la facilité scénaristique bas de gamme (on appelle cela un "deus ex machina" dans le jargon).
Cette édition intégrale comprend les cinq volets existant formant un premier cycle laissant la porte ouverte à des suites qui ne verront probablement jamais le jour, et ce n'est peut-être pas une mauvaise chose.
Sympathique et divertissant comme pourrait l'être un film de James Bond.
Classique absolu de la littérature de Science-Fiction, "Fahrenheit 451" est une œuvre métaphorique dénonciatrice de la perte des libertés individuelles via le prisme de la lecture et des livres, remplacé par les divertissements et de l'absence de réflexion, le tout saupoudré de propagande.
L'adaptation de Tim Hamilton est extrêmement fidèle au livre et réussi à transposer à l'image des pages entières de métaphores de l'œuvre d'origine. Le dessin et les cases sont très particuliers dans le sens où ils sont volontairement rétros, qui plus est, le rendu est très sombre même le récit se déroule (rarement) de jour.
Ce récit mêle réflexion existentielle, dénonciation des dérives gouvernementales, dénonciation de la société du divertissement, tout cela à travers les dialogues que peut entretenir le héros Montag avec toutes celles et ceux qu'il rencontre. Cela m'a rappelé un autre grand classique "1984" d'Orwell.
Pour finir, je ne résiste pas à la tentation de citer deux passages qui résonnent toujours d'actualité, puisqu'au aujourd'hui on ne réfléchit plus, on ne vit plus que sur des émotions et de l'instantané:
"Imaginez un peu. L'homme du dix-neuvième siècle, ses chevaux, ses chiens et ses chats, l'image est au ralenti. Puis vient l'homme du vingtième siècle, le film s'accélère. On condense. On abrège. Tout est réduit au mot de la fin. On sabre les classiques pour les faires tenir dans une chronique de deux minutes.
La politique ? Un paragraphe, deux phrases.
Plus de sports pour tous, l'esprit d'équipe, le divertissement et vous n'avez plus besoin de penser, n'est-ce pas ?"
"Le téléviseur est bien "réel". Il est sous nos yeux, il a une dimension. Il vous dit quoi penser, il le martèle."
La Seconde Guerre Mondiale. Une période historiquement très chargée qui aura été siphonnée à l'overdose sur tous les formats possibles et inimaginables mettant quasiment toujours en scène de gentils Américains libérateurs se dressant face aux méchants Nazis oppresseurs et barbares.
Autant dire qu'à la longue, cette surexploitation aura eu raison de mon envie de lire des BD en lien avec cette période. Néanmoins il m'arrive de me laisser tenter par des histoires moins connues et/ou plus originales que la norme et c'est justement le cas avec ce 'one-shot', puisqu'ici il est question d'une poursuite entre deux sous-marins.
Les dessins au niveau décor et couleur sont magnifiques, on sent qu'il y a eu un souci du détail. Les visages paraissent parfois un peu trop statiques voire figés mais ce serait dommage de s'arrêter à ce défaut tant cette œuvre est prenante avec une bonne atmosphère anxiogène.
Une très bonne BD de sous-marins menée tambour battant.
Après un opus consacré à Billy 'The Kid' correct et très fidèle à la réalité, l'hyperactif Christophe Bec nous revient avec la figure iconique de Butch Cassidy et sa horde sauvage, sauf que… cette fois-ci terminé la sobriété, place à la surenchère, à la violence, aux cadavres, aux mutilations et autre joyeusetés !
Le début est assez laborieux en raison d'un très grand nombre de personnages dispatchés à plusieurs endroits se ressemblant plus ou moins et qui vont par la suite converger vers un même lieu pour une issue, dont on se doute bien, qui sera tragique pour une grand majorité.
Autant le préciser tout de suite: cette opus est sans doute le plus sadique et le plus sordide de cette saga, incluant des cases ne nous épargnant pas aucun détails relatives à des scènes de torture assez gratuites. Le nombre de morts dans cet album est excessivement considérable, je n'ai pas établi le total mais Rambo peut clairement aller se rhabiller.
Je trouve que le dessin est plus agréable que celui consacré à l'album sur Billy 'The Kid', cela reste correct et assez bien troussé.
Pas le pire (Buffalo Bill est passé avant) mais pas non plus le meilleur.
Deux frères un peu trop vieux pour ces c*nneries se lancent dans un 'road trip' à travers les Etats-Unis au volant d'une vieille auto. En chemin, ils vont tomber sur un dépanneur très susceptible qui va se mettre à les pourchasser.
En quarante-huit pages, l'auteur raconte une histoire qui va à l'essentiel, enchaînant les situations les plus rocambolesques et parfois improbables avec une grosse pointe d'humour, pour le plus grand plaisir du lecteur. L'hommage avec le film 'Duels' d'un certain Steven Spielberg est plus qu'évident et la résolution est plus explicite dans ce cas présent.
J'ai également bien apprécié le dessin et les couleurs mettant en valeur les paysages désertiques de certains coins des Etats-Unis.
Je suis un peu déçu par le nombre de pages et en aurais souhaité un peu plus histoire d'étoffer l'histoire de ces deux frères au caractère bien trempé; il n'en demeure pas moins que c'est un très bon album qui se lit très vite au final.
"Go West Young Man" est un magnifique cadavre exquis, réunissant seize dessinateurs spécialisés dans le genre du western sous la direction d'un seul scénariste, autant dire nous avons affaire à l'équivalent d'une superproduction hollywoodienne qui serait composée d'une équipe et d'un casting cinq étoiles !
Quatorze histoires différentes qui se succèdent dispatchées sur plusieurs époques et relatant la longue et douloureuse histoire de la conquête de l'Ouest; le dénominateur commun à toutes ces histoires étant une montre en or, objet de bien des convoitises et autres passions, finissant généralement par des effusions de sang.
Chaque dessinateur a relevé avec brio le défi et il n'y a aucun déséquilibre malgré les styles divers de chacun. C'est très beau et bien mise en scène. Mon seul reproche concerne le fait que certaines histoires soient trop courtes dans certains cas au regard de la richesse tant thématique que scénaristique de ce projet.
Ce "one-shot" est un formidable hommage au western, ne tombant jamais dans le manichéisme ni un quelconque révisionnisme. Un grand bravo à tous les auteurs ayant participé.
Voici un premier album qui augure de très bonnes choses pour la suite.
Nous plongeons dans une enquête policière se déroulant au Moyen-Age, empruntant au 'Nom de la Rose' d'Umberto Eco et à Sherlock Holmes. Cette histoire se suit avec grand plaisir puisqu'abordant en parallèle l'art héraldique (les bannières des seigneurs de l'époque) de façon ludique et compréhensible.
Autre point fort: les dessins et couleurs sont de très bonne facture pour une bonne immersion dans un Moyen-Age réaliste, sans quota déplacé ni progressisme révisionniste actuel.
Enfin, l'enquête tient sur un album et est parfaitement équilibrée entre investigation, action, coup-fourrés et dialogues en vieux français.
Face à une humanité menaçante, Dame Nature contre-attaque ! Méduses, requins, insectes, baleines en veulent au genre humain et ça va faire mal !
Le scénario global aurait très bien pu être écrit par Christophe Bec tant il ressemble à 'Carthago' par bien des aspects (nombre de personnages importants, action de par le monde, rébellion animale, rebondissements à foison et message écolo pas subtil du tout), en revanche dans ce cas présent, les auteurs ont eu la décence de s'arrêter à trois albums.
Ce thriller écologique démarrait pourtant très fort avec des ambiances très réussies et de très belles double-pages: ce sont d'ailleurs deux éléments que l'on retrouvera dans les autres opus. Malheureusement, passé le deuxième tome qui tombe dans une surenchère de rebondissements et d'action, l'histoire va complètement sombrer dans de la Science-Fiction confuse avec paradoxes temporels et autres voyages spatiaux, pour finir en queue de poisson.
Cela se laisse lire mais la conclusion est trop précipitée et difficile à saisir pour pleinement satisfaire. Un semi-ratage pour ma part.
Première BD de son auteur, 'Satchmo' n'est pas une biographie stricto sensu sur Louis Armstrong mais une biographie très romancée par bien des aspects revenant sur sa jeunesse mouvementée à la Nouvelle-Orléans et Chicago entre 1917 et 1923.
Je suis un peu mitigé vis à vis du scénario et de la tournure que prend l'histoire à un moment donné. Si l'essentiel est bien présent et historiquement respectueux (son insertion dans une maison de correction, sa rencontre et relation avec King Oliver), le reste avec sa mère et la Mafia m'a paru un peu lourd et parfois exagéré.
Néanmoins, Léo Heitz s'en tire haut la main par rapport au rendu final et au style qu'il a adopté: les hommes sont associés à des rats anthropomorphiques. L'ambiance n'est pas en reste avec une bonne immersion dans l'Amérique des bas-fonds du début du XXe siècle.
Toujours dans la lignée de son illustre prédécesseur au niveau graphique et couleur, ce deuxième opus est superbe.
J'ai bien apprécié l'évolution du personnage d'Hiro qui perd son innocence et ses illusions d'enfant, le faisant entrer dans le violent et cruel monde des adultes. De plus, l'histoire avance toujours rapidement et ménage son lot de révélations et autres scènes de combat pour finalement s'achever sur un ultime rebondissement.
Enfin clin d'œil à "Jin-roh la brigade des loups" avec le design du costume du méchant.
Un épais one-shot retraçant la vie et les œuvres de l'artiste japonais Mishima, où on ressent un gros travail de documentation de la part de Patrick Weber. La présence d'une biographie en fin de volume vient compléter cette bande-dessinée.
Ce n'est pas simplement la vie de Mishima mais également l'évolution du Japon avant et après la Seconde Guerre Mondiale avec son lot de contradictions et de progrès, qui est abordée.
La lecture est à la fois très instructive et ludique de par son chapitrage et jeu de masques permanent puisque Mishima en aura porté des différents toute sa vie durant: écrivain, acteur, esthète fan d'arts martiaux, amateur de théâtres kabuki…
Le dessin de Li-An flirte avec le style manga mais reste assez bien épuré et ne tombe jamais dans la caricature.
Je retiendrai finalement que Mishima était un artiste qui chercha la perfection à travers ses écrits et son corps, et qui est allé jusqu'au bout de ses convictions (même si elles sont discutables), lui permettant ainsi d'accoucher son chef-d'œuvre ultime.
Récit prenant place à Florence en 1498, nous suivons une enquête policière entraînant le jeune Machiavel pas encore philosophe et penseur reconnu mais assurément très sûr de lui et incapable de rester en place.
Ce polar mêle intrigues politico-religieuses, climat de suspicion, exécutions et autres coup-fourrés pour le plus grand plaisir du lecteur; cela m'a d'ailleurs fait un peu penser au "Nom de la Rose" par moment.
"La voie du mal" est un premier opus intéressant mais bien chargé en terme d'informations et trop court pour développer l'enquête de façon plus approfondie.
Au vu de la qualité globale, je suis quand-même impatient de lire la suite.
Récit mettant en scène des Canadiens et Indiens durant la Grande Guerre en 1915, cette œuvre s'apparente plus à un western inspiré du vrai Odawaa qu'à une biographie scrupuleusement véridique du principal concerné.
L'histoire est sombre dans tout les sens du terme et m'a fait penser au film "Stalingrad" de Jean-Jacques Annaud avec ce duel de snipers. Il y a également du John Ford avec "L'homme qui tua Liberty Valance" avec notamment ce rebondissement final: "Quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende".
Un très bon album bien dessiné très sombre et parfois bien sordide.
L'innocence est la première victime de la guerre et c'est ce que va découvrir le personnage principal de cette histoire John Clayton, engagé volontaire dans l'infanterie au Vietnam en 1970.
En effet, "Guerillas" est une plongée dans l'enfer dans la guerre du Vietnam, c'est à la fois direct et sans concession quelconque, doté d'un noir et blanc immersif et d'un encrage du plus bel effet.
A l'image de l'excellent film "Platoon" dont il accumule les références au tout début, ce volume de 300 pages présente la guerre dans sa réalité la plus crue et la plus dure en mettant en exergue la violence, les exactions, les cadavres mutilés… Le tout entrecoupé de la voix off du narrateur, se demandant quel est sa place dans tout cela ?, comment cela va t-il se finir ? quel est l'utilité de tout ce conflit ? Si ce n'est satisfaire des politiciens et les très gros intérêts financiers inhérents à toute guerre.
Jusqu'au chapitre 2, le récit suit une ligne réaliste avant de basculer vers un scénario de série B avec l'arrivée de ce commando de chimpanzés armés et dangereux et cette idée de scientifiques allemands lorgnant un brin du côté des nazis. S'ensuit une course poursuite dans la jungle avec un rythme qui reste très soutenu et qui enchaîne les morceaux de bravoure et autres scènes de combats bien violentes.
J'ai déploré néanmoins des passages un peu brouillon qu'il faut relire afin de bien saisir ce qui se passe.
Un premier tome qui nous immerge pleinement dans une histoire prenante et à l'atmosphère anxiogène.
Un univers très coloré et original, des personnages bien croqués, de l'humour, des révélations, une ode aux rêves et à la liberté, une réflexion sur le deuil et la perte d'êtres chers.
C'est à peu près tout cela à la fois "Lettres perdues", une œuvre à la pagination importante (200 pages environ) et remplie de qualités à bien des égards. Un régal.
J'étais passé à côté de la sortie de ce one-shot à l'époque de sa sortie (14 ans déjà), il était temps que je le lise et voici finalement ce que j'en retiens:
- Peu de dialogues (voire les quatre premières planches, tout passe par le dessin et le découpage)
- Un scénario qui joue sur certains archétypes et s'avère plus malin et inattendu que prévu
- Une psychologie bien fouillée
- Une tension palpable au fil des pages
- Des dessins corrects, un cadrage très cinématographique au service d'un rythme lancinant mais jamais ennuyant
Un western résolument sombre, adulte et absolument non-manichéen, doté d'un ton et d'une ambiance plus proche d'un Sergio Leone que d'un Lucky Luke. Les auteurs ont su déjouer mes attentes et les codes du genre pour accoucher d'un excellent résultat.
Après avoir lu avec grand plaisir le très bon "Un avion sans elle", je me suis dit que cela serait une bonne idée d'aborder une autre adaptation en BD d'un roman de Michel Bussi.
Premier constat, le dessin de Salvo est très réaliste et tient bien la dragée haute, même si je préfère davantage celui de Nicolaï Pinheiro, qui a officié sur "Un avion sans elle".
Ce diptyque est divisé en chapitres incluant des extraits du texte d'origine, des photographies prises à Rouen et ses alentours, des peintures… afin d'ajouter du visuel et des informations complémentaires bienvenues au regard du contexte et des références qui sont convoquées.
Car en effet des références, il y en a à droite à gauche: Jean Fleury, la piraterie, Libertalia, Cortés, l'or des Aztèques, Victor Hugo et sa fille, l'or de la Noblesse à la Révolution, le cri de Munch, les Vikings, Rollon… J'ai eu la sensation que les auteurs ont voulu en mettre plein la vue sur l'aspect historique de cette région normande, quitte à trop en faire sans que cela n'apporte plus à l'enquête (toutes les références ne sont pas utiles à la résolution).
Justement parlons de l'enquête, celle-ci est remplie de personnages haut en couleur ou totalement rock'n'roll (le "profiler" Joe Roblin m'a bien fait rire de par son look totalement improbable). Le suspense est bien mené, quelques fausses pistes bien amenées et les révélations distillées au compte goutte. J'ai néanmoins été plus circonspect vis à vis des cases présentant le tueur, on ne le voit pas mais cela est inutile dans le sens où on nous donne un gros indice sur le/les responsables, cela dessert le scénario et "détruit" une partie du mystère.
Enfin dernier détail qui m'a gêné, une scène nocturne nous est présentée dans le tome 1 (p.63) puis quelques pages plus loin (p.65) nous avons le droit à un "pendant ce temps-là" qui se déroule en plein jour !?!
Au final, une bonne enquête policière bien sympathique.
Comment remporter une guerre civile en trois tomes ?
On réunit deux/trois péquenauds, de beaux discours, quelques morts, un bel emballage visuel et voilà le tour est joué !
Plus sérieusement, il faut déjà apprécier le style visuel de Jean-Michel Ponzio, qui s'apparente très fortement à des images de roman photo retouchées numériquement. Le résultat est très réaliste mais devient assez lassant au bout d'un moment, d'autant plus quand le scénario s'amuse à effectuer des allers-retours sans prévenir.
Le personnage principal m'a le plus énervé de par son comportement hautement instable et impulsif, de plus il ressemble par moment à l'ancien ministre et sinistre Manuel Valls le rendant encore moins sympathique. Les autres personnages restent corrects même si certains sont vides (par exemple Nadia pour ne citer qu'elle).
Je ne mentionnerai pas la vulgarité excessive et gratuite, le manque d'approfondissement global, l'absence de méchant digne de ce nom et de suspense. En revanche, j'ai bien ri à la lecture de certains dialogues ampoulés de philosophie et tombant plus souvent dans le ridicule qu'autre chose.
Une œuvre qui ne restera absolument pas dans les mémoires, c'est le cas de le dire !
Durango est embarqué dans une histoire de chasse au trésor se déroulant au Mexique et absolument quelconque. Le scénario n'est pas particulièrement passionnant, accumule des poncifs éculés et autres passages obligés déjà vu ailleurs et en mieux.
Le dessin ne relèvera pas non plus le niveau tant le trait est gros et pourrait être plus travaillé.
Au final, un opus très moyen et parfaitement oubliable. Il serait temps d'arrêter les dégâts… au prochain tome par exemple.
Suite et bientôt fin de la quête vengeresse de la Venin.
L'histoire est toujours divertissante à lire via les analepses toujours bien dosées. Néanmoins, le récit accumule (encore) des ratés avec notamment les retrouvailles avec la mère d'Emily totalement anecdotiques, le fait de voir Emily tomber amoureuse de sa prochaine cible et de la voir vite disparaître au détour de quelques planches (tout ça pour ça sérieusement…).
Les hasards scénaristiques font bien les choses puisque tout le monde connaît tout le monde à croire que New York n'est pas aussi grand que cela. Ajoutons à cela le quota lesbien (était-ce vraiment nécessaire ?) et nous obtenons l'opus le plus "faible" de la série pour le moment.
Je suis quand-même bien curieux de connaître le fin mot de toute cette histoire rocambolesque.
Ladies with guns, tout est résumé dans le titre.
Des femmes avec des flingues au Far-West américain, ou plutôt la rencontre et l'association improbable de femmes d'horizon divers et variées face à un unique oppresseur: le méchant homme hétérosexuel machiste, phallocrate, pervers, violent (rayez les mentions inutiles). Ouh qu'il est vilain ! Les quelques rares hommes qui ne sont pas pourris tombent comme des mouches ou ne sont rien d'autres que des idiots (le shérif en est le triste exemple).
Si vous ne l'avez pas encore compris ce western est féministe revanchard tendance idéologique actuelle. Je suis bien d'accord pour admettre que le sort des femmes à cette lointaine époque était loin d'être exaltant mais je trouve que l'on en fait un peu trop: tout le monde n'était pas pourri jusqu'à la moëlle et ce, malgré un dialogue dirigé dans ce sens. C'est d'ailleurs à la mode d'être féministe et de le crier sous tout les toits afin de montrer que l'on est dans le camp du bien et que l'on milite pour de bonnes valeurs (sauf envers certaines religions mais je m'égare).
Nous aurons donc le droit à la revanche des femmes/minorités (il ne manquait que l'asiatique pour que le quota soit complet) face au vile patriarcat blanc dominateur et belliqueux.
L'album est généreux en castagne et autant dire qu'à ce niveau-là, on est servi: ça saigne, ça tabasse, ça gifle, ça plante, ça flingue, ça explose et brûle à tout va pour un spectacle que n'aurait pas renié un certain Quentin Tarantino.
Le dernier tiers de cet album est effectivement explosif à tout les niveaux, que cela soit l'action, les jeux de couleurs, c'est à la fois vif, dynamique et un régal pour les yeux et pour le fan d'hémoglobine exacerbée.
Le travail d'Anlor est très bon dans cet opus et j'apprécie de plus en plus son trait depuis 'Camp Poutine'. Le scénario est sympathique à condition de mettre de côté le tract politique un peu trop appuyé et quelques grosses facilités telles que, le coup de la dynamite qui ne tue personne, ou encore la gamine Abigail qui manie le revolver et s'en tire deux fois face à des adultes mieux entraînés !?! Blueberry peut clairement aller se rhabiller.
Adaptation libre d’une œuvre de Jack London, « Fils du soleil » nous plonge dans les mers du Sud du Pacifique où il va être question d’une vente aux enchères un peu spéciale qui va susciter toutes les passions. Le héros, David Grief, va se retrouver mêler à cette histoire qui lui est plus personnelle qu’elle n’y paraît au premier abord.
Voilà un très bon one-shot ! Les dessins d’Eric Hénninot sont sublimes et vendent du rêve avec ces paysages idylliques des îles du Pacifique. L’efficacité et le réalisme sont les maîtres mots pouvant définir le rendu final de cette œuvre.
L’histoire est découpée en deux grosses parties bien distinctes, où la première installe les tenants et aboutissants de chaque personnage et plante le décor, avant une seconde partie plus prenante et plus rythmée jusqu’à ce final ébouriffant. Je suis un peu plus circonspect vis-à-vis de l’accélération du rythme en deuxième partie, j’aurais souhaité quelques planches supplémentaires afin de distiller davantage de suspense avant le grand final.
Une bande-dessinée hautement recommandable pour celles et ceux qui recherchent une bonne aventure avec des décors dépaysant et doté d'un très bon dessin.
J’avoue : j’ai bien ri à la lecture, pas forcément vis-à-vis des sujets abordées (certains sont quand-même haut perchés et pas défendables) mais plus par rapport à l’orientation politique et raccourcis de la journaliste et scénariste (je vais y revenir plus en détail).
Commençons par cette expression déplorable : « fake news », combinaison de deux mots anglais directement transférée dans notre langue sans passer par la case traduction, désignant de fausses informations. Un bel exemple d'anglicisme déplacé dénaturant notre langue et ce n'est malheureusement pas le seul qui pullule dans cette œuvre ni dans notre société.
Cette BD est la compilation ultime des théories du complot et autres vérités alternatives défendus par les méchants extrémistes de droite et autres nationalistes malveillants, au programme donc : le 11 Septembre, l’élection présidentielle de Biden, les réseaux pédophiles, les Illuminati, la Terre plate, Donald Trump… les auteures cherchant à montrer toutes les dérives et autres théories folles que l’on peut générer et trouver sur Internet, et ainsi les déconstruire avec des exemples à l’appui.
Il est intéressant d’examiner ces sujets et les polémiques qui en découlent, malheureusement si certains sont tristes et désolants, d’autres sont biaisés voire non approfondis et c’est là où le bât blesse ! Je ne vais pas revenir sur toutes les pages où il y aurait quelque chose à redire, uniquement sur les points qui m’ont paru capillotractés à l’extrême et qui méritent d’être clarifiés:
- Les réseaux pédophiles mettant en jeu des politiques haut placés sont une réalité (Epstein n’en était qu’un rouage et son « suicide » a arrangé beaucoup de monde)
- Les irrégularités lors du dernier scrutin présidentiel aux Etats-Unis sont bien avérés, et il y en a toujours eu, même au temps d’Abraham Lincoln !
- L’auteure aurait dû un peu plus se renseigner sur George Soros, sur ses activités et ses liens avec la Mafia Khazarde
- Cracher sur Donald Trump est un sport international, on peut lui reprocher beaucoup de choses, sauf son bilan, qu’en est-il de celui de Barack Obama lors de ses dix années de présidence ? qu’en est-il de la momie Biden ?
- Dieudonné se prend un crachat au détour d’une planche, c’est gratuit et sans aucun risque
- "Le journalisme est de ne publier que des informations qui ont été vérifiées par diverses sources" sauf si le journal appartient à un puissant industriel ou à un homme politique voire à un parti politique. Les lignes éditoriales et la fiabilité des sources sont dictées par l’argent et l’influence des politiques qui gouvernent. Bienvenue dans la réalité Mme Bui.
- Pourquoi les gens ne font-ils pas « confiance à la science » ? Parce que les scientifiques sont souvent surpris en train de mentir… avec de beaux conflits d'intérêt à la clé (coucou BigPharma)
- Le summum étant atteint avec le discours sur la vaccination ! Cette BD en fait l'éloge au détour d'une planche « Bref vaccinez-vous » qu’en est-il des effets secondaires de la thérapie génique à travers le monde ? Qu’en est-il des mensonges du gouvernement français depuis plus de deux ans ? J’invite tout le monde à se renseigner sur les travaux et vidéos du Pr. Fourtillan et Pr. Perronne afin d’y voir plus clair dans toute cette hystérie collective.
Il est très simple de taper sur ces conspirationnistes/extrémistes et les « fakes news », de même qu’il est simple de traiter les autres de « conspirationnistes », car oui, l’Histoire nous a prouvé qu’il y a toujours eu des conspirationnistes mais jamais de complots (comme c’est étrange !). J’aurais bien aimé que l’auteure aille fouiller en profondeur des sujets très sensibles et très intéressants (les réseaux pédophiles par exemple), au lieu de nous l’énoncer sans vérifier plus que cela (où est passé le journalisme dans ce cas-là ?)
Enfin j’ajouterai que depuis le début de la crise COVID, les plus grands générateurs de « fake news » ne sont autres que les politiques qui nous gouvernent avec la complicité des médias qui nous servent leur soupe. Etrangement, l’auteure n’en a absolument pas parlé mais n’en oublie pas pour autant de nous vendre l’intégrité du journalisme… à croire qu’elle aussi « défèque des news » avec ce livre, comble de l’ironie !
Une BD bien paradoxale, à la fois une grosse enquête de terrain, mais contrebalancée par des éléments impliquant de la naïveté, du manque d’approfondissement, voire de la malhonnête intellectuelle digne des gens de gauche qui vivent avec des œillères. Il existe des informations confidentielles, cachées voire censurées au grand public, quand ces dernières sont exposées aux yeux de tous, sont-elles toujours des « fakes news » issues de délire complotiste ?
Changement d'auteurs pour ce nouvel opus mais toujours les mêmes problèmes que pour son prédécesseur, à savoir: vulgarité excessive, action épileptique et décousue, dessins à l'ordinateur qui gagneraient en qualité/détails, voix off trop présente, personnages pas développés en dehors des principaux (et encore je suis gentil sur ce point).
Pas sûr que je lise le troisième opus…
Il y a de bonnes choses avec cet album qui reprend toujours les codes du film noir (syndicat de travailleurs, organisation criminelle, politiciens véreux, actrices de théâtre, tueurs à gage, petites frappes…)., pour un résultat bien copieux mais moins cynique et noir qu'à l'accoutumée. Ajoutons également que le rythme est assez lent et vous obtenez une histoire scindée sur deux albums, en lieu et place d'un album pour une histoire.
L'amateur d'anthropomorphisme sera comblé puisqu'en effet, le bestiaire est très diversifié, tellement diversifié que j'ai ressenti une impression de surenchère, comme s'il fallait en mettre plein la vue après la déception du tome 5. Le niveau graphique a été également revu à la hausse pour le plus grand plaisir des lecteurs.
Je dénote quand-même le message sur l'apparence et l'hypocrisie en société un peu TROP appuyé au détour d'un dialogue avec le journaliste.
Un album qui tente de renouer avec les excellents premiers opus sans forcément y parvenir mais bien meilleur que le précédent. Reste à lire la suite pour rendre un verdict final.
Nouvelle série post-apocalyptique où l'humanité a succombé à un virus très très méchant, les quelques survivants ont trouvé refuge dans une immense tour organisée selon le niveau social de chacun.
Rien de bien original avec ce postulat de départ, empruntant au 'Transperceneige', à 'the walking dead' ou encore à 'je suis une légende'. Néanmoins, l'intérêt réside au niveau de l'IA protectrice et omniprésente à tout les étages de cette tour de Babel moderne et l'opposition entre les jeunes nés dans cette tour et les "vieux" qui ont connu l'extérieur. Autre intérêt, les décors de Mr Fab qui sont de bonne facture et qui contrastent avec le reste.
Ce premier opus sert surtout d'introduction, que cela soit au niveau du contexte, des tensions entre les locataires, aux personnages principaux, il ne se passe pas grand chose.
Cela reste correct et passable à lire et surtout, nous n'avons pour l'instant pas de personnage sous drogue ou autre mauvais délire psychédélico-mystico-chamanique, chose dont M. Kounen s'est rendu coupable par le passé (coucou Blueberry).
Tombé un peu par hasard sur cette bande-dessinée, j'ai par la suite découvert qu'il s'agissait de l'adaptation d'une saga littéraire à succès pour adolescent, à l'image de Hunger Games, le Labyrinthe et autre Divergente.
Ce premier volet ne perd pas de temps et envoie notre héroïne dans l'espace en quelques planches, tout en lançant plusieurs intrigues impliquant plusieurs personnages sur Terre comme dans la station spatiale.
Les planches sont de toute beauté ! Que cela soit au niveau des expressions faciales, au niveau des couleurs ou même du rendu général, les planches sont très agréables à admirer.
Thématiquement parlant, cette œuvre entend critiquer les médias de masse, l'hypocrisie qui en découle, la télé-réalité de façon générale, les rencontres en "speed-dating"...
Reste à voir comment les auteurs vont gérer tout cela sur la suite, tout en maintenant l'intérêt du lecteur. En effet, vu qu'il s'agit d'une adaptation pour ado, certains éléments de l'intrigue sont un peu téléphonés voire clichés et certaines ficelles sont aussi grosses que des cordes d'amarrage. J'attends enfin un peu plus de développement au niveau des personnages principaux.
Après 'Shangri-La' que j'avais trouvé convenable mais sans plus, Mathieu Bablet nous revient avec 'Carbone & Silicium' et il y a beaucoup de choses à dire à son sujet.
Graphiquement, les décors sont très beaux, bien fournis et les différentes parties du monde présentées sont bien rendues, de même que le futur au niveau artistique. La forme est bonne et le style des personnages ne m’a pas dérangé (même s’il y existe mieux, bien sûr).
Le fond de l’histoire en revanche est bien plus problématique à bien des égards, puisqu’après un début très prometteur et excitant (la création des deux IA fortes), l'auteur va se perdre dans les méandres d'un futur où le wifi existe toujours même après l'Apocalypse (?!?) afin de nous enseigner des concepts philosophiques, teinté d'idéologies politiques très en vogue et tout cela de façon très sérieuse et pompeuse.
La lourdeur du message est difficile à avaler tant il accumule les tares, passant d’une naïveté philosophique digne d’un lycéen au politiquement correct, d'ailleurs je retiendrai à ce propos :
- Le proto Jean-Marie Lepen éructant son amour des migrants au cours d’un extrait télévisuel, suivi d’un dialogue bien moralisateur entre Carbone et Noriko.
- L'Europe est xénophobe et remplie de gens très méchants
- Tous les problèmes du monde sont dus à notre manque d'intelligence, car oui la philosophie a toutes les réponses !
- Aucun mot sur les enfants, c’est sûr que ne pas en faire pollue moins la planète !
- La vision géopolitique est absente
- Les problématiques religieuses sont absentes
A l’issue de la lecture, j’ai ressenti à la fois de la consternation mêlée à de la gêne. On peut traiter de philosophie et de métaphysique, encore faut-il bien s’y prendre et ne pas occulter une partie de la réalité, autrement on finit avec une vision partielle et lacunaire de la complexité de notre monde.
Tant de pages pour arriver à ce résultat, c’est bien dommage.
Après avoir lu et entendu beaucoup de choses très élogieuses au sujet de cette adaptation d'un roman de Michel Bussi, je me suis (enfin) décidé à lire les 180 pages qui composent ce one-shot.
Incroyable. C'est le premier mot qui m'est venu à l'esprit à toute la fin de ma lecture.
Puisque oui: le scénario est absolument incroyable, plus complexe qu'il n'y parait, riche en rebondissements, doté de personnages bien écrits, et ce, jusqu'à ce "twist" final que l'on ne voit pas venir.
Le trait et les couleurs de Pinheiro sont au service de l'œuvre pour un résultat haut en couleur et vraiment très plaisant au niveau graphique.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas autant pris de plaisir à suivre un polar qui ne lâche pas le lecteur de la première à la dernière planche. Une œuvre qui mérite largement la note maximale.
Après quelques albums de qualité très discutable, voici le dernier album de Blake et Mortimer et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il va mettre tout le monde d'accord au vu de ses (très) nombreuses qualités.
Van Hamme nous revient avec un bon scénario efficace et bien ficelé dans la continuité du secret de l'espadon (au niveau chronologique) pour un opus qui ménage bien espionnage/action.
Les dessins de Berserik n'ont pas à rougir et retranscrivent bien nos héros et autres personnages iconiques de la saga. L'ensemble de l'œuvre est de très bonne facture.
Un des meilleurs albums post-Jacobs.
Suite et fin des dragons de la frontière à la poursuite du chef Tavibo Narigant afin de mettre un terme à ses agissements hostiles à l'égard de ses voisins espagnols.
Un opus dans la continuité du précédent au niveau graphique: autant dire toujours du très bon.
Les auteurs ont pris le parti de coller au maximum à la réalité historique des évènements de 1779 (alliance avec les Apaches, éradication des Comanches un peu trop belliqueux, reconnaissance des terres appartenant aux autochtones). Dans un souci de réalisme, des mots des dialectes amérindiens sont davantage utilisés et explicités en bas de page; de même que des indications historiques sourcées via certains dialogues.
Je suis néanmoins plus circonspect vis à vis des scènes de bataille qui manquent de clarté et de développement, de même que certains personnages auraient mérité plus de pages. Il y a un peu de frustration dans le sens où le sujet est très intéressant et assez inédit à raconter mais peu de pages pour y arriver. Le fait d'utiliser un récit choral y est pour beaucoup, de même que le nombre de tome.
Un très bon opus néanmoins j'en aurais bien souhaité un troisième pour plus d'équilibre.
Après les "Décastés d'Orion", je me suis lancé dans la lecture de cette adaptation d'un autre roman de Julia Verlanger, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'encore une fois, j'ai eu la sensation que l'œuvre a été raccourcie/tronquée afin d'aller à l'essentiel au détriment de l'œuvre d'origine.
Difficile de se démarquer dans le milieu des œuvres post-apocalyptiques à la Mad Max, Jérémiah et autre Walking Dead. "L'autoroute sauvage" ne va sortir du lot que via son cadre: le récit prend en effet place dans une France futuriste dévastée, ce qui change des Etats-Unis.
Pour le reste, cela sera l'autoroute des clichés pour celles et ceux qui auront déjà lu des œuvres similaires au genre, entre le costaud taiseux, le père qui se sacrifie, les méchants fanatiques religieux, la secte… tout y passe.
J'ai également noté quelques scènes gore assez exagérées et des décors qui donnent le ton, bien mis en image par Xiaoyu Zhang.
Un détail qui m'a paru étrange: la sœur d'Hélène au début de l'histoire paraît avoir 15 ans à tout casser, à la fin elle paraît en avoir beaucoup plus alors qu'il ne s'est passé que trois mois !
La lecture est au final assez rapide et la fin inattendue. Ce n'est pas le haut du panier mais ce n'est pas non plus ce qu'il y a de pire, puisqu'il n'y a que trois tomes, là où d'autres se sont tirés une balle dans le pied depuis très longtemps (coucou Jérémiah).
Dernier album scénarisé par Philippe Tome, "Rages" nous plonge dans un univers post-apocalyptique anthropomorphiste où nous suivons l'itinéraire d'un jeune panda nommé Jin. Ce dernier va réussir à traverser le mur de titane séparant le Nord du Sud afin de retrouver sa fiancée, sans le savoir il va troquer un enfer contre un autre.
Le scénario est assez basique dans son déroulé, la valeur ajoutée se situant au niveau de l'anthropomorphisme qui va décupler le niveau de violence de cet univers, avec notamment une longue séquence de jeu du cirque, bien gore et sauvage à souhait.
L'action y est parfois brouillonne mais colle bien avec la sauvagerie et le désordre inhérent.
Visuellement, le dessin de Dan est très bon et l'aspect global est résolument sombre et rugueux. Le découpage est dynamique et prend le temps de poser quelques ambiances. Enfin le bestiaire est bien garni et varié.
On retrouve nos compères Tango et Mario, fidèle à eux-mêmes et toujours là où il y a des ennuis en Amérique latine. La recette reste la même: vengeance, exécution, bagarres entrecoupées de répliques qui font mouche.
Cet opus fait référence au deuxième et cinquième via le retour de deux personnages sans pour autant gêner le récit dans son déroulé.
Après autant d'albums, je pense que les auteurs ont fait le tour du sujet et qu'il serait temps de penser à conclure dignement les aventures de nos héros.
Suite des péripéties de Kimball O'Hara cherchant à tout prix prouver son innocence et éviter une guerre entre l'Angleterre et la Russie. Il embarque cette fois pour de bon à bord du Nautilus en compagnie du Capitaine Nemo, ce dernier gardant toujours une forte rancune envers les Anglais.
Ce tome est dans la continuité du précédent en terme d'action et de rebondissements. Mariolle continue de livrer un récit assez orienté espionnage avec son lot de manipulation et de retournement de situation, et ce malgré une voire deux facilités scénaristiques (les forces anglaises qui trouvent un des repaires de Nemo entre autre).
Le Nautilus est magnifique et est enfin mis à l'honneur dans un opus qui ne va pas traîner en chemin. Le Capitaine Nemo va être également mis en avant via ses qualités de pilote, de stratège et d'inventeur, et même âgé il a toujours autant de classe.
Un mot sur le dessin de Garbowski, qui est net et sans fioriture avec une colorisation majoritairement bleutée (vu que cela se passe sous l'eau).
Un album bien divertissant et riche en action. Vivement le dernier tome.
Ça y est le nouvel et dernier album des tuniques bleues (de Cauvin et Lambil) est sorti, est-ce que cela va être enfin l'armistice pour nos célèbres héros nordistes ?
La réponse est non, et encore une fois, Cauvin ne s'est pas trop fatigué pour le scénario: Blutch part à la recherche de son cheval Arabesque qui s'est perdu, en compagnie de Chesterfield. Pas d'armistice en vue donc, et encore moins de sujet très passionnant pour ce nouveau tome…
S'ensuit donc des rencontres et situations improbables, enjolivées de quelques dialogues et gags qui m'ont fait un peu rire.
Pour le reste, Lambil fait comme d'habitude et reste fidèle à lui-même au niveau des dessins.
Que restera t-il de cet album ? Pas grand-chose.
Néanmoins, je retiendrai les dernières cases où l'on peut admirer pour la dernière fois nos deux compères encore en train de se chamailler. J'ai ressenti un doux parfum de nostalgie bien paradoxal: d'un côté je ne peux pas aimer cet album ni les derniers sortis depuis des années, d'un autre côté, cette fin s’apparente un petit peu au dernier tour de piste de vieux artistes avant de tirer le rideau : on a vécu de très bons moments avec eux et malgré le temps et les gadins en tout genre, ils sont toujours là et on les admire en se disant que c’est la dernière fois.
Après des années de fidélité et de lecture, il est temps pour moi de tourner la page des tuniques bleues.
Après un début laborieux, le scénario devient plus intéressant et l'on s'amuse à suivre cette chasse à l'homme impliquant Wild Bill Hickock au prise avec un capitaine de cavalerie, plus criminel qu'honnête. Le récit va emprunter la route du western mais également du "survival" avec un tempo mené au triple galop.
Certains des personnages présentés sont intéressants (je pense au chasseur de prime noir, le vieil indien ou encore Wild Bill) pour le reste, les stéréotypes sont majoritairement de sortie (l'orphelin, le trio de truands, l'institutrice…).
Le dessin de Laci est correct et est bien mis en valeur par les couleurs de Nanjan pour un rendu qui tient la route.
J'émets également des réserves concernant plusieurs aspects:
- le scénario accumule quelques évènements extrêmement classiques au genre (la gatling, le fort assiégé…)
- les dialogues qui alternent entre quelques bonnes répliques bien cinglantes et la vulgarité la plus totale (le début est un festival en la matière !).
- le discours féministe idéologique "tous les hommes sont des pourris", insufflé au compte goutte.
Un divertissement correct et bien mené mais clairement pas le haut du panier.
Marshal Bass est une série d'albums de western que je lis depuis le début de sa parution et le principal reproche que je pourrais formuler serait le suivant: un album une histoire différente.
Ce procédé met en relief certains défauts: les personnages secondaires possèdent peu de développement, parfois au détriment de leur importance sur le récit (notamment le méchant principal dans ce dernier opus), l'action est parfois bien trop précipitée et, enfin, chaque histoire aurait très bien être développée sur deux tomes voire plus.
En dehors de ces défauts, les albums sont d'excellente facture possédant un ton désenchanté et grinçant, des personnages aux caractères bien trempés, des histoires passionnantes mêlant critique sociale, drame familial et codes du western.
Une très bonne série qui rend bien plus honneur au Marshall Bass que le pitoyable album de Lucky Luke "un cowboy dans le coton".
Suite des aventures de Raven, flanqué de Darksee et de ses sbires, à la recherche du fameux trésor de Chichen Itza. Faux semblants, coups bas, trahisons, indigènes hostiles, exécutions, rebondissements et autres morts peu enviables sont au menu de cet album sur cette île pas fantastique pour un schilling.
La caractéristique principale de cet album réside dans le fait qu'une très grande partie de l'action va se dérouler à terre, et nous permettre ainsi de suivre d'un côté Raven/Darksee et de l'autre Drago/le comte, chacun essayant de tirer son épingle du jeu, par le biais d'un rythme bien soutenu et d'un découpage dynamique.
J'ai noté deux/trois facilités scénaristiques un peu grosses à avaler (Anne qui chevauche un vigoureux étalon noir sans arme ni équipement quelconque sur une île remplie de dangers, puis qui tombe sur Raven et Arthur par le plus grand des hasards quelques pages plus loin).
L'auteur maintient le cap et remplit bien son contrat pour l'instant, à savoir, nous livrer un bon gros divertissement de piraterie à défaut de renouveler le genre.
Un subtil mélange des genres (western, enquête policière, critique social, drame familial), un dessin au crayon qui renforce le côté brute de décoffrage, de l'histoire peu de couleur à l'exception du rouge pour le sang, un scénario ménageant habilement son suspense, des rebondissements au compte-goutte bien amenés, des personnages bien écrits.
Christian De Metter réalise un très bon "one-shot" qui mérite plusieurs lectures afin d'en saisir toutes les qualités et subtilités. Un régal.
Un deuxième opus visuellement dans la continuité du précédent, c’est toujours aussi sublime que cela soit au niveau des décors qu’au niveau des personnages !
Le scénario lève enfin une partie des mystères et éléments d’intrigue précédemment posés, c’est beaucoup plus intéressant et digeste au niveau du récit.
Je ressens toujours cette sensation de trop plein, que cela soit par rapport aux références et aux idées qui se télescopent pour le meilleur comme pour le plus étrange des mélanges (Mad Max, Akira, les rites amérindiens, la mythologie grecque, les IA).
Au demeurant un bon album qui en annonce un prochain qui sera sans doute dantesque à souhait.
Une bande-dessinée retraçant le parcours d'une jeune femme, Virginie, médecin militaire, engagée dans un des corps d'élite français les plus réputés et l'un des plus difficiles d'accès: le GCP ou Groupe des Commandos Parachutistes. Nous allons suivre son intégration à ses premiers pas au sein de cette unité où il n'y a aucune femme présente.
A partir de cette trame, les auteurs vont alors imaginer un récit qui va alterner phases de combat/guerre et scènes de vie des membres du GCP sur le terrain: c'est à la fois instructif et divertissant, en cela bien aidé par un découpage dynamique et le dessin au carré de Laplagne.
Dommage, toutefois, qu'il n'y ait pas plus de pages consacrés aux autres personnages pour plus de développement puisqu'en dehors de notre héroïne, c'est assez limité. Le personnage de Virginie est d'ailleurs tellement bien développé que les auteurs reviennent sur son enfance et les difficultés qu'elle a rencontrées pour s'intégrer (elle et ses parents étant d'origine vietnamienne), mais également sur ses motivations et son envie de se dépasser.
Un premier tome qui est fort plaisant et efficace.
Je rejoins totalement les avis précédemment postés qui d'ailleurs sont tous très positifs.
Je me contenterai uniquement d'écrire que 'Jours de sable' est une œuvre à la fois belle, poétique, touchante, réaliste et historiquement très instructive.
« Les Ombres de la Sierra Madre » relate, sur la base d’une trilogie, l’histoire du jeune mormon Moroni Fenn envoyé au Mexique dans les années 20 afin de protéger la communauté mormone. En chemin, il croisera la route de Bui, une jeune Apache exposée telle une bête de foire, qu’il acceptera de sauver ; malheureusement pour lui, les évènements tragiques vont alors débuter.
Daniel Brecht nous revient avec un nouveau western, un genre qu’il affectionne beaucoup au vu de ses œuvres passées (Death Mountains, L’Or de Morrison, Dirty Cobb) et il est toujours fidèle à lui-même au niveau de son trait.
Au scénario, Philippe Nihoul s’est décidé à mélanger les destinées de personnes ayant réellement existé au service d’un récit qui ménage son lot de poursuites, rebondissements, fusillades, mises à mort et autres tortures indiennes peu enviables. Les péripéties s’enchaînent et cela se laisse lire sans de difficulté via un découpage dynamique.
L’originalité réside dans le contexte temporel et historique invoqué : en effet au cours des années 20, une poignée d’Apaches a réellement semé le trouble aux abords de la frontière mexicaine afin de continuer à vivre librement malgré les traités et autres réserves naturelles leur étant destinés, à une époque où Hollywood commençait à tourner ses premiers westerns ! Le scénariste s’est inspiré de cet ultime baroud d’honneur afin de façonner son récit et délivrer une histoire teintée de violence, d'amour et de haine, pour un rendu âpre et sans concession.
Une très bonne BD de western crépusculaire.
Blue Note ou les dernières heures de la Prohibition relate le retour d'un boxeur déchu sur le ring et l'arrivée d'un bluesman talentueux dans un club huppé dans le New York ou Chicago des années 30. Nous suivons leurs chemins respectifs qui vont être amenés à se croiser à plus d'une reprise le tout sur fond de jazz, d'alcool et de gangsters teigneux.
Graphiquement, le trait de Mikaël Bourgouin est très bon et retranscrit beaucoup d'émotions sur le visage des personnages. L'histoire étant sombre et peu joyeuse, la coloration et l'encrage sont par conséquent plus appuyés.
Certaines planches représentant l'émotion suscitée par la musique sont de toute beauté et le découpage ne présente aucune faiblesse: c'est dynamique et parfaitement lisible. D'ailleurs mention spéciale à la double planche du premier combat de boxe sur fond noir et doté d'une seule phrase, tout passe par les cases et leur organisation: un régal !
De multiples références sont amenées au détour de dialogues ou scènes avec notamment la lune du guitariste Emmet Ray, Lester Young, Al Capone…
L'édition intégrale est dotée d'une très belle couverture et je recommande la lecture en écoutant un album de Duke Ellington ou de Fletcher Henderson.
Une bande-dessinée d'excellente qualité où il n'y a pas de fausses notes à déplorer.
Nouvelle adaptation du livre d’Orwell, cette ferme des animaux va immanquablement être comparée à la version « Le château des animaux » de Dorison/Delep, mais force est de constater que les auteurs L'hermenier/Labourot ont su brillamment relever le défi !
Cet album « one-shot » est au départ destiné à la jeunesse, mais il est évident que les adultes prendront également du plaisir à la lecture grâce au sous-texte et intrigues politiques présentées.
Les dessins sont détaillés et magnifiés par une belle palette de couleurs, au service d’un récit où l’on ne s’ennuie pas une seule seconde.
Inutile d'écrire plus de lignes, je rejoins totalement l'avis d'Erik67: c’est une bande-dessinée hautement recommandable !
Hell School ou l'école de l'enfer correspond à un joyeux établissement privé et sélectif situé sur une île perdue près de la côte d'Azur: le rêve pour les parents, le cauchemar pour les adolescents.
Nous suivons le destin de trois personnages (Bastien, Hina et Boris) marginalisés et harcelés par les autres élèves, pour avoir eu l'audace de refuser le traditionnel bizutage infligé aux nouveaux venus. Nos trois héros devront alors survivre dans un milieu hostile et anxiogène tout en enquêtant sur des activités louches et autres "accidents" ayant eu lieu par le passé sur cette île pas fantastique pour un iota.
Je m'attendais à une banale histoire scolaire pour la jeunesse, c'est bien plus que cela: les auteurs osent aborder des thématiques sérieuses telles que le harcèlement scolaire, mais également les dérives liées au bizutage, les professeurs qui abusent de leur positions envers les élèves ou encore la manipulation des adultes.
Ces thèmes sont brillamment illustrés via une histoire solide et efficace, qui se suit bien grâce à son cadre hors continent et ses personnages développés (le trio en tête). La mise en scène est tout aussi efficace, les dessins au service d'un récit à l'ambiance tendue et peu joyeuse.
Le scénario maintient son suspense sur deux tomes mais se conclue de façon un peu simple, comme si les auteurs n'avaient pas voulu aller jusqu'au bout ou voulu verser dans le sanglant, alors que le sujet s'y prêtait parfaitement.
Un très bon triptyque.
Je vois beaucoup de notes très positives pour la suite des (nouvelles) aventures de Barbe-Rouge, est-ce vraiment justifié ?
Afin de répondre à cette question, je me suis par conséquent lancé à mon tour à l'abordage.
Cette reprise bénéficiait déjà d'un souffle épique indéniable et d'un ton plus moderne bienvenue dans le premier tome, ici le résultat est dans la continuité et achève une grosse partie de l'histoire tout en proposant un bon cocktail de péripéties, combats et autres retournements que n'auraient pas renié Charlier et Hubinon.
Et effectivement, il y a beaucoup de rebondissements, de coups bas (les trahisons et retournements de veste sont légions pour beaucoup de personnages). Néanmoins j'ai quand-même senti une voire deux facilités d'écriture un peu grosse, le hasard fait parfois bien les choses…
Kraehn est fidèle à lui-même au niveau des dessins et c'est toujours aussi bon, il n'a pas à rougir du résultat (certaines cases maritimes sont très belles). Le découpage est dynamique et maintient un bon rythme de croisière.
Cette lecture m'a plu au point où cela m'a donné envie de me replonger dans les anciennes aventures de Barbe-Rouge, et rien que pour ce résultat, cet opus mérite une bonne note.
Voilà un album à la fois passionnant, effarant, dur et percutant sur le génocide mené par les Khmers rouges à la fin des années 70.
Nous suivons plus précisément le parcours d’un jeune peintre cambodgien, Vann Nath, qui va être arrêté et incarcéré, comme beaucoup d’autres innocents, dans des conditions inhumaines au sein de la prison de Tuol Sleng, plus connue sous le nom de S-21.
La peinture deviendra pour lui synonyme de survie puisqu’il sera réquisitionné afin de mettre son talent au service de la dictature de Pol-Pot, sous la direction du "Duch", le tristement célèbre directeur de cet établissement.
Au fur et à mesure que le récit avance, ce n’est plus seulement l’histoire de ce peintre mais également l’histoire du peuple cambodgien qui y est relatée.
Les pauvres personnes incarcérées ont été soumis aux pires exactions et à la torture de gardiens cruels et sadiques. Ces derniers étant eux-mêmes des « victimes » du système, puisque recrutés dès l’enfance et programmés à la violence; tout cela pour le bien de la "révolution communiste".
Ce régime de Pol Pot n'a jamais rien eu à envier aux méthodes de l’ex-URSS, de la Chine ou même de la Corée du Nord, car comme le résume si bien l'un des personnages: "Cela fait partie de la théorie révolutionnaire… il vaut mieux tuer par erreur que laisser en vie par erreur", d'où les charniers, les exécutions de masse et même les exécutions d'enfants…
J’ai noté beaucoup de cases et planches sans dialogue, où tout passe par le dessin et l’expression des personnages ou le crayonné des lieux représentés. Les dessins, épurés et assez simples via une coloration sépia sombre à l’aquarelle, mettent davantage en avant la dureté de l’histoire et la réalité des faits rapportés. Il y a d’ailleurs la couleur qui disparaît pour laisser sa place au noir et blanc lors de cette plongée dans la prison de Tuol Sleng.
Au-delà de sa portée biographique, c’est une vraie leçon de survie, un témoignage d’une importance capitale, un devoir de mémoire: n'oublions jamais ce génocide et n’oublions jamais la vraie nature du communisme, ainsi que ses dérives mortifères.
Toujours à la recherche d'une série B sympathique à lire, je me suis naturellement penché sur cette nouvelle bande-dessinée de science-fiction, qui a eu le mérite d'attirer mon regard par sa couverture où l'on peut apercevoir le "héros" Reid Eckart, qui ressemble très fortement à Judge Dredd (les références cinématographiques sont bien assumées puisqu’il y a du "Robocop", le film de 2014 et du "300" de Zack Snyder).
Autant dire que les auteurs ont visiblement entrepris de transposer un film d’action des années 80 en bande-dessinée pour un résultat qui me laisse mi-figue mi-raisin, puisqu’en effet, Jean-Luc Istin et Erwan Seure-Le Bihan ont repris les qualités mais également les défauts qui sont inhérents à ce genre de film.
Le scénario est par conséquent très basique et on devine très fortement certains passages ou révélations clés. Bien évidemment, cela bourrine et défouraille à tour de bras, chose que n’aurait pas renié un certain Arnold Schwarzenegger, pour le plus grand plaisir de l’amateur du genre.
Néanmoins, les « punchlines » et beaucoup de lignes de dialogue sombrent régulièrement dans la vulgarité, au bout d’un moment cela en devient très lourd, de même que l’omniprésence de la voix du narrateur devient plus encombrante qu’autre chose.
Visuellement, les dessins sont corrects même si réalisés sous ordinateur. Les auteurs ont également fait le choix esthétique de mettre les cases sur un fond noir, histoire de renforcer la noirceur des personnages ou du récit, j’imagine.
En résumé, une grosse série B bourrine dans un univers de space opera, pas ennuyante une seule seconde mais qui pourrait être mieux. J'attends quand-même de voir si les auteurs sauront s'affranchir des écueils de ce premier opus pour les suivants.
Je suis surpris qu'il n'y ait pas d'avis sur cette bande-dessinée coscénarisé par Christophe Bec, pour laquelle il n'y a ni fantastique, ni suspense, ni action ou encore voyage stellaire, chose surprenante quand on connaît la bibliographie de cet auteur hyperactif.
Les Montefiore relate l'épopée d'un grande maison de haute-couture italienne de nos jours avec comme point de départ la mort du président et créateur originel de cette société et l'accession de son successeur à sa tête. En parallèle, le récit va suivre le parcours de la nouvelle égérie de la marque et comme on s'en doute un peu, rien ne va être rose pour elle.
L'histoire est intéressante puisque nous allons alors suivre les défilés et les coulisses de ces derniers, mais également les dessous de ce milieu avec toutes les magouilles et autres coups bas possibles pour acquérir le succès, la presse spécialisée et les contrats publicitaires au profit de la concurrence.
Le scénario maintient bien l'intérêt et je n'ai pas ressenti d'ennui à la lecture. Je reproche néanmoins le manque de pages pour développer davantage cette histoire, une trilogie aurait été bienvenue au regard des rebondissements et du nombre de personnages assez conséquent.
Autre point: le personnage de la journaliste intègre et honnête dans ses propos m'a bien fait rire, tant aujourd'hui ce n'est plus possible d'avoir ce type de journaliste à la télévision voire tout court !
Le dessin de Del Vecchio est correct au niveau des personnages, mais par instant il est au fraise avec quelques visages à la ramasse. Les beaux décors de Toscane, Sibérie et les défilés de mode sont mis à l'honneur et bien restitués.
Grand fan de l'Histoire japonaise et des samouraïs, je ne pouvais pas passer à côté de cette bande-dessinée consacrée à Yasuke, le samouraï noir.
Se déroulant durant le Sengoku Jidai (guerre pour l'unification du pays), nous suivons l'arrivée au Japon et l'histoire personnelle de ce jeune africain qui va se retrouver au milieu du chaos politique ambiant, entre intrigues/complots/allégeances/trahisons et autres meurtres pour le pouvoir.
Il y a évidemment une grosse part de fiction puisqu'officiellement on ne connait rien sur lui avant son arrivée au pays du soleil levant. Cependant c'est bien contrebalancée via les personnages et évènements historiques (Oda Nobunaga, Toyotomi Hideyoshi, le massacre des ikko-ikki…).
Les auteurs ont su retranscrire l'atmosphère du Japon médiéval comme il fallait, entre les cases de vue d'ensemble qui font penser aux estampes d'Hiroshige et autre Hokusai, et les planches consacrées aux combats au katana: l'amateur du genre sera comblé.
Le découpage des scènes martiales est de surcroît bien réalisé dans la mesure où l'on comprend l'action lisiblement (ce qui semble parfois échapper à beaucoup d'auteurs de BD actuels). Quelques passages auraient pu être davantage développés comme par exemple l'entraînement de Yasuke au bushido.
J'ai hâte de lire la suite et j'espère que les auteurs vont continuer sur leur lancée et nous gratifier d'une suite digne de ce nom.
Une très bonne surprise.
« Ghost war » est un pur produit que l’on pourrait associer par analogie à un gros « blockbuster » hollywoodien sur-vitaminé. En effet, il ne faut pas chercher la moindre subtilité ou développement de personnages, il n’y aura ni l’un ni l’autre, en revanche, l’action, les explosions, la violence, les gerbes de sang, les facilités scénaristiques et un peu de gore seront eux bien présents.
Tome 1 :
Le premier tome commence sur les chapeaux de roue : nous sommes directement propulsés dans de l’action tonitruante au bout de deux planches sans beaucoup d’introduction ; de surcroît le rythme va être maintenu à haut régime sans réel temps mort à partir de ce point-là.
C’est à la fois bruyant mais également très bavard : les personnages jactent tout le temps et se balancent des vannes à tour de bras, pour un résultat qui ne vole pas très haut. De plus comme dit plus haut, ces personnages ne sont et seront pas plus développés que cela.
Ce premier opus lance son récit et tente de mettre en place son histoire mais en oublie d’informer le lecteur sur le contexte et la position géographique. Pire, celui-ci va accumuler des tares difficilement buvables : par exemple, une bande de gamins tête-à-claque armés de bazooka qui détruisent des méchas surarmés après s’être entraînés sur… Call of Duty !?! Ces derniers vont ensuite conduire un vaisseau futuriste de l’armée comme s’ils avaient toujours fait cela.
Un mot sur les dessins : les méchas sont bien dessinés et sympas à admirer, en tout cas mieux dessinés que les personnages en plan large et parfois même plus expressifs que ces derniers.
Tome 2 :
Le deuxième opus va commencer à un peu plus développer son intrigue et apporter quelques éléments intéressants (personnages qui collaborent, les autres qui résistent, la notion de « guerre en douce ») après un premier tome introductif et vitaminé à l’extrême.
Martino nous régale de très beaux décors glacés illustrant les paysages hivernaux de Suède, en revanche, les dessins des visages sont encore au fraise par moment.
Tome 3 :
Toujours le même cocktail d’action et rebondissements. Martino s’est enfin amélioré sur les dessins de ses personnages et nous en met plein la vue avec des combats de méchas stylisés.
Dernier tome oblige, le lecteur assiste à diverses révélations sur les méchants et leurs motivations.
De plus, le récit s’accélère et enchaîne les péripéties pour terminer au plus vite, sans oublier les facilités et paresse d’écriture déjà présentes sur les opus précédents.
Malgré tous les défauts énoncés ci-dessus, cela a été une lecture fort sympathique et sans prise de tête. Ce n’est clairement pas un chef d’œuvre mais un divertissement convenable, il ne faut pas chercher plus loin.
Cet avis vaut pour les deux tomes de Scotland Yard.
Avec ce diptyque, nous suivons une enquête mettant en scène l’inspecteur Gregson (de Scotland Yard donc) à la poursuite de deux tueurs en série sadiques dans le Londres de Jack l’Eventreur. Dans son périple, il sera épaulé du Dr. Seward, d’un gamin de rue et de Faustine Clerval, personnage féminin que l’on retrouve également dans le diptyque ‘Mister Hyde vs Frankenstein’.
Les auteurs (Dobbs et Perger) rendent une très bonne copie avec cette histoire sombre, sordide et empreinte de références avec l’apparition de personnalités ayant existé (Bram Stoker, Elephant Man) ou célèbres dans la littérature grand public (Lestadre, le commissaire Fix, le Colonel Moran). Il est dommage que certains de ces invités prestigieux ne soient pas plus mis en avant quand ils ne sont pas purement figuratifs.
Le duo Gregson/Seward m’a fait légèrement fait penser au duo Holmes/Watson par instant même si Faustine leur vole la vedette par sa présence et les mystères l’entourant. J’ai d’ailleurs trouvé dommage qu’elle ne soit pas plus développée, de même que l’histoire aurait pu bénéficier de davantage d’approfondissements et de rebondissements.
Le trait est bon et mené de main de maître par Perger : certaines cases sont magnifiées par le choix des cadrages et l’emploi du clair/obscur, enfin les aquarelles sont sublimes pour un rendu mettant en exergue le côté glauque et instaurant une ambiance noire et malsaine. J’ai particulièrement apprécié les pages 19/20 du tome 2, où les cases se déforment et se déchirent entrant en adéquation avec le fond de l’histoire.
Une très bonne enquête policière, par moment trop précipitée, mais efficacement bien menée et à l’ambiance oppressante.
Avec « Nottingham », les auteurs donnent une nouvelle lecture au mythe de Robin des Bois, plus centré sur les trames/complots politiques, plus réaliste (un peu comme le film de Ridley Scott), mettant plus en avant Marianne et imaginant le shérif de Nottingham comme étant… Robin des Bois lui-même !
Passée la surprise de ce postulat de départ, que reste-t-il à se mettre sous la dent pour maintenir l’intérêt ?
Les dessins et colorations sont de très bonne facture et immergent bien le lecteur dans l’hiver blanc de la forêt de Sherwood. En revanche, là où le bât blesse réside dans le fait que les personnages sont difficilement identifiables sur les planches mettant en scène les combats, d’ailleurs ces derniers sont beaucoup trop brouillons pour en apprécier pleinement les enchaînements.
Là où le personnage de Robin (en costume avec capuche) est un combattant hors-pair et plein de classe tant sur la couverture que pour les séquences de combat, on ne peut malheureusement pas en dire autant du shérif ! Ce dernier manque cruellement de charisme (au niveau de la tête) et par conséquent difficile de passer après Erroll Flynn, Kévin Costner ou encore Russell Crowe.
L’histoire n’est pas inintéressante en soi mais je n’ai pas eu le sentiment d’entrer pleinement dans le récit (flashbacks interminables qui font traîner l’histoire, découpage discutable, réécriture du mythe) ; seules les dernières pages sont plus rythmées et donnent enfin quelque chose de plus consistant au lecteur, dommage que cela n’arrive qu’à la fin…
Ce n’est pas mauvais mais j’en attendais plus.
Après l’excellente surprise du diptyque « Mort d’un banquier », je me suis procuré cet album correspondant à la huitième bande-dessinée de l’auteur suisse Matthias Gnehm, (dont seuls quatre opus ont visiblement été traduits en français).
On retrouve bien le trait caractéristique très prononcé et difforme des personnages, dépeignant l’étrangeté et les dysfonctionnements de notre monde, avec un récit qui met en scène une ville « made in China » anxiogène, bétonnée à outrance et tentaculaire à souhait ; d’ailleurs les décors sont fourmillant de détails et rendent bien le côté grisâtre et urbain de cette nouvelle Zurich.
Le personnage principal va se retrouver ainsi perdu dans un pays et une culture dont il ignore beaucoup de choses, mais également perdu au sein de ces villes géantes qui sortent de la terre telles des champignons. L’histoire est remplie de surprises, inattendue et manipulatrice à souhait pour le plaisir du lecteur jusqu’à cette conclusion glaçante.
Comme pour la « Mort d’un banquier », Gnhem s’emploie à mettre en avant des thématiques intéressantes : il passe au vitriol l'industrialisation, les excès du capitalisme, de l’urbanisme de la Chine actuelle mais aussi de nos sociétés occidentales.
Un polar bien noir doté d'un scénario qui réserve son lot de rebondissements au fur et à mesure du récit. Les dialogues m'ont fait penser à du Michel Audiard et l'époque est fidèlement retranscrite (voiture traction, jargon, décors…).
Une œuvre glaçante à bien des égards, qui illustre les raisons d'état et autres magouilles politiques destinées à camoufler la cruelle vérité au profit d'un beau mensonge, pour sauver les apparences. Autant dire un one-shot qui n'a pas pris une ride.
A partir d’un postulat intriguant et intéressant, nous suivons le parcours d’un groupe d’enfants russe durant la période de la Seconde Guerre à Leningrad. Entre les tickets de rationnement, les délations, le cannibalisme et les bombes allemandes, le quotidien n’est pas drôle pour nos héros qui vont être confrontés à des situations et choix parfois cornéliens, entre d’un côté les nazis d’Hitler et les soviétiques de Staline, la peste ou le choléra.
Le scénario est tantôt froid (à l’image du climat), réaliste et sombre, mais également naïf et capillotracté sur certains aspects (l’épisode avec les soldats allemands et le champ de bataille). Il n’y a que deux tomes, ce qui est court pour une histoire qui aurait très pu tenir sur trois, d’où un sentiment d’accélération par moment.
Heureusement, les dessins de Du Caju sont de très bonne facture, alliés à des couleurs permettant une immersion dans ce Leningrad qui a des allures de fin du monde.