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BD intéressante et correctement exécutée, mais qui manque cruellement d’envergure. On sent qu’il y a de la matière et c’est dommage de se cantonner à servir de la soupe classique.
Les dessins sont ce qu’il y a de mieux dans l’album, vraiment jolis, bien adaptés à de la SF.
Oui l'auteur est cynique, et on comprend vite le truc. Les uns sont puissants et faits pour dominer, les autres ( souvent les heros, des anti-heros,donc ) sont timides, d'une ambition mal placee " Tu n'es qu'un cadre moyen qui se croit superieur!" et voue a l'echec cad pour Mr Lauzier avoir une femme moins belle, pas de promotion sociale et la garde des enfants. Les femmes? Moins velleitaires que ses anti- heros, elles savent en general ou elles vont et parviennent a leur fins mais on ne leur demande qu'une chose: etre belles!
Dans toute oeuvre cynique " ne sois pas pessimiste, je suis sure qu'ils sont malheureux dans le fond " ,il y a une part de verite et la majorite des tranches de vie de cette integrale sont agreables a lire, ce gros volume restera dans ma bedetheque. S'il voit la realite plus cruelle qu'elle ne l'est vraiment, Lauzier a bien reussi a creer un monde.
Que cela avait pourtant mal commence! En plus d'inexactitudes deja pointees de presences d'ossements animaux, le decoupage est particulierement mauvais au tout debut ( et a la toute fin ) de l'album rendant la lecture a ces moments indigeste.
Mais la greffe prend vite, on avance dans les chapitres et on se prend d'interet pour la civilisation, l'enquete et les personnages (meme si Hub nous refait le coup d'un Noburo). Les flash- back se multiplient et l'on comprend rapidement leur importance et que de multiples indices dans les souvenirs du heros viendront le denouement de l'enquete. Travail de documentation sur la langue reussi, j'aime beaucoup personnellement le fait que l'auteur introduise des mots vernaculaires dans l'ouvrage.
In fine on en vient a regretter que la BD s'acheve si vite (170 pages pourtant) et souhaite ardemment connaitre la suite.
Les barons Cothias et Juillard s'offrent un baroud d'honneur ensemble, alors ne ratons surtout pas ca!
Et bien si, c'est rate.
Ou est la verve des historiques " 7 vies "? Les personnages historiques ou fictionnels magnifiques ou ignobles, le vertige de l'epopee, la grandeur de l'histoire dans l'Histoire?
Ici on a une petite bataille de rue, un genre de petite course sans grand interet entre les differents protagonistes, la rencontre d'Ariane avec son fils ( soi disant anonyme mais on devine tout de suite qui c'est, ca en est ridicule ) sans emotion particuliere, et meme allez pour bien coller a l'air du temps une histoire d'amour homosexuelle.
Ah si seulement cette serie avait pris fin a " la marque du condor " tellememt reussie et meme culte!
Beaucoup de publicite pour ce one-shot! Preface, postface, promotion a foison sur YouTube. Au final, le scenario n'a pourtant rien d'extraordinaire malgre l'introduction habile de materiels futuristes.
Des heros parfaits physiquement mais sans grands reliefs, deux intrigues, amoureuses et politico- ecologique qui s'entrecroisent sans grande surprise au final.
Neanmoins je ne peux pas mettre moins que la moyenne car le graphisme est en tout point reussi: dessins, cadrage, couleurs...C'est aussi ca, le neuvieme art.
En un lugar de la mancha...
Pour commencer, cette BD est tres belle. C'est un genre de coffret, avec des pages ressemblant a de dorees enluminures. Et la lecture particulierement agreable, sur fond de dislocation de l'empire omeyade porte sur les sciences en de multiples taifas qui s'avereront plus obscurantistes les unes que les autres. Le ton est humaniste et humoristique sur fond de tragedie. Les heros essayent de sauver ce qui peut etre sauve, a commencer par eux-memes. On s'attache aux personnages, animaux aussi, le dessin, rondouillard, y est pour quelque chose, et on souhaiterait a la fois leur periple plus long et leur arrivee a bon port.
Quant a la fin, aux petits oignons, elle est...allez, je ne spoile pas.
Les 5 terres, mais en moins bien.
Pourtant le scenario est bon, la lecture fluide, un polar se developpe sur fond de passation de pouvoir, certains personnages sont interessants - comme le heros en apparence trop gentil mais on imagine qu'il est en realite bien plus perfide - mais il n'a pas la richesse du monde imagine dans les 5 terres ni le foisonnement des conversations et tractations diplomatiques.
Le dessin est bon aussi d'ailleurs, avec d'agreable doubles pages, mais encore une fois le probleme de cette BD est a mon avis qu'elle ressemble trop aux 5 T sans parvenir a s'en demarquer pour l'instant.
Cette bande dessinée nous transporte à Rome en février 919 Ab Urbe Condita, c’est-à-dire 919 « depuis la fondation de la Ville ». Nous sommes ainsi en 166, sous le règne de l’empereur Marc Aurèle, alors que l’empire est en guerre contre les Parthes et que les méfiances à l’égard des chrétiens mais aussi les conversions à la nouvelle religion se font toujours plus importantes. Alors que la fête des Lupercales bat son plein, Edilus, le médecin le plus respecté de la communauté grecque de Rome, est retrouvé mort dans son cabinet, le crâne défoncé. Tout semble accuser Alexandros, le fils qui devait être déshérité. Selon la loi romaine, il risque la peine de mort pour parricide. C’est à ce moment que Marcus Cornelius Florens, orateur et avocat de renom, ami du médecin décédé, sort de sa retraite pour défendre le jeune homme ! Le procès public, très attendu, approche. Marcus mène l’enquête, cherche des preuves, interroge des témoins et se prépare à déployer tout son talent lors d’une grande joute oratoire sur le forum.
Luca Blengino et David Goy au scenario et Antonio Palma au dessin, proposent une œuvre plutôt originale en bande dessinée : un polar antique. L’intrigue est bien menée par ses auteurs, classique mais efficace, rythmée et bien maîtrisée grâce à un découpage et des dialogues de qualité. Les dessins particulièrement expressifs ainsi que les couleurs vives apportent le dynamisme nécessaire afin de soutenir, voire de porter, l’action et le suspens liés à cette enquête policière. Aussi, cet album permet de façon assez subtile de dessiner les contours de la Rome du règne de Marc Aurèle : le poids de la religion et des traditions avec la fête des Lupercales, l’essor et la structuration des communautés chrétiennes encore obligées de pratiquer leur culte en toute discrétion, l’intégration plus ou moins limitée des communautés étrangères, les lois romaines qui font du parricide un des crimes les plus graves dans la cité impériale, l’art oratoire qui est un exercice périlleux et noble donnant lieu à de grandes joutes, etc.
Bref, une lecture agréable qui présente l’intérêt d’entrer avec subtilité dans la cité impériale du IIe siècle après J-C au travers d’une enquête policière.
Armand Bruthiaux
Dommage, le marriage n'a pas pris. On prend l'un de meilleurs scenaristes du moment (De cape et de crocs) auquel on associe l'un des meilleurs dessinateurs (Blacksad) et l'on promet le recit picaresque de la decennie. Mais c'est au final tres loin d'un Martin Fierro. Pourquoi? Parce que meme si l'intrigue est a tiroir les " rebondissements " sont tres previsibles et que Guarnido dessine moins bien les humains que les animaux.
Bonne lecture neanmoins, car j'aime le style d'Ayroles. Mais indispensable dans une bedetheque sans doute pas, d'autant plus que la couverture n'est pas tres reussie. (Apres il y a la solution de le garder sur la tranche.)
Aie! Toujours se mefier des apparences. Ayant achete l'album sur la base d'une tres belle couverture, (et quelques avis complaisants) l'interieur m'a plus que deplu. L'idee d'un handicape survivant dans un monde post-nucleaire aurait pu etre tres bonne, mais il y a un je ne sais quoi de creux, de mal exploite. De plus les dessins sont trop lisses, comme faits a l'ordinateur. Et puis, ces personnages qui arrivent a se sortir de situations improbables, ce n'est pas ma tasse de the. Bref, j'avais prefere Alphas, autre prequel de cette serie.
Je me suis senti bien solo.
Un monument en construction du fait de l'erudition des auteurs. Grand moment de lecture de cinq heures environ pour moi qui ne lit pas tres rapidement.
Deux defauts neanmoins:
- Les dessins : il est parfois difficile de distinguer qui est qui dans toute cette cohue. (Mais les doubles pages sont tres belles. )
- Le parti-prix pro- revolutionnaires des auteurs ( previsible avec une postface de Mr Serna. ) J' exagere un peu mais c'est souvent les gentils revolutionnaires contre les mechants monarchistes ( dont l'opinion est toutefois non tue par les auteurs, et c'est un merite.)
A suivre evidemment.
C'est un beau coup commercial. On reprend l'auteur du tres reussi " L'aimant" . On lui donne un tres bel ouvrage a reliure en s'assurant que le cote esthetique soit bien soigne.
Alors oui le graphisme est bon, tres bon meme, il y a des airs du grand Loustal, on tourne les pages d'un bord de mer agreable. Et le scenario? Ben, il y a des meurtres, un commissaire qui passe dire bonjour, peu de suspects, une intrigue qui se resout mais sans enquete, aucune psychologisation des personnages, aucune empathie ne pouvant se developper pour des personnages aussi plats. Non, on continue a jouer au volleyball sur la plage.
Mince, premier faux pas. Le scenario s'essaie a la Kerouac mais ne parvient pas a ses fins. On sort de la grande ville pour suivre cette belle voiture sur les routes des Etats-Unis. Blacksad a un contrat comme d'habitude mais l'histoire n'est pas structuree, les personnages secondaires trop nombreux et peu interessants ( du coup? ) Et on profite meme moins des dessins qu'a l'accoutumee, car le tout n'est pas organique.
Un bon polar comme on les aime! Le dessin est toujours a son firmament et chaque page est un regal pour nos mirettes. Blacksad croise le destin d'une troupe de musiciens jazz de Nouvelle- Orleans dont le groupe s'est disloque et certains membres tombes dans la degenerescence. Alors, qui est coupable de ce triste destin?
Apres l'arrivee du meilleur ami, le petit reporter, voici l'arrivee de la femme fatale (enfin presque!)
Le scenario est tres interessant, avec ces vieux scientifiques qui se retrouvent et se demandent si leur intelligence et les sacrifices de toute une vie ont au final rendus service a l'humanite, sur fond de guerre froide et de bombe atomique.
Encore mieux que le premier tome!
Le dessin tout aussi bon au sujet duquel il est difficile de tarir d'eloges. Mais le scenario, meme sur le sujet maintes fois ressasse du racisme sud-USA prend une nette envergure. Non seulement il evite tout manicheisme mais nous agremente cette fois d'une bonne enquete policiere!!!
Certes le scenario est tres primaire et reprend tous les poncifs du genre. Oui l'enquete est resolue sans qu'il y ait reellement enquete.
Mais n'oublions pas qu'il ne s'agit que d'un numero 1, la mise en place de la serie et la presentation des personnages. Meme mal dessinee la serie aurait merite une seconde chance.
Et les dessins sont...tout bonnement extraordinaires. Il s'agit de la plus belle BD anthropomorphique qu'il m' ait ete donne de consulter. Et c'est pourquoi cette BD fit une entree fracassante dans le monde du neuvieme art.
De la très bonne SF en BD comme je les aime : c’est intriguant, ça fourmille de bonnes idées, c’est beau … et ici, ça appelle une suite ! Hâte
C'est l'histoire d'un salaud; celle d'un gamin des rues parti de rien qui va devenir l'un des hommes les plus puissants de Barcelone. On va assister à son ascension, son règne puis sa chute. L'histoire se déroule sur trois décennies au cœur de l'Espagne franquiste, de la fin des années 40 au milieu des années 70, et met en scène de nombreux personnages, tous très crédibles. Effectivement, l'atmosphère est très prenante. Le dessin élégant finit de renforcer le plaisir que l'on a à lire cette histoire. Très très bon !
Bon album dans l'ensemble. J'ai cependant été quelque peu décontenancé par le décalage entre le ton de l'histoire et le dessin : le scénario est plutôt sérieux mais le trait fantaisiste et peu réaliste ne cadre pas vraiment avec cette ambiance polar. Lecture très plaisante toutefois et fortement recommandable.
Bon autant le dire tout de suite, c'est nul.
Le scenario de Nicieza est réalisé à la truelle (Cable et Deadpool à l'assaut d'une secte fanatique située en France...) et les dessins de Brooks ne sauvent en rien l'ensemble. Les blagues potaches de Deadpool sont nulles.
Grotesque ! Vous pouvez passer votre chemin sans vous retourner.
Marvel Reading Order - VII-19 -Cable & Deadpool #1 à #6 If Looks Could Kill : https://comicbookreadingorders.com/marvel/marvel-master-reading-order-part-7/#avengers-disassembled
Il y a un côté charmant dans cette série plutôt juvénile, mais le mélange des genre entre surnaturel et thriller n'est pas parfaitement réussit. Bon sans plus (note 2,5)
Cette BD traite du génocide rwandais qui est intervenu au printemps 2014 et qui a tué près d'un million de personnes en 100 jours. Cela fut orchestré par un gouvernement ami de la France d’obédience hutu contre les tutsis, l'ethnie minoritaire. Inutile d'indiquer que je suis meurtri par un tel massacre à grande échelle, descendant de victime d'un autre génocide perpétré au XXème siècle.
Il est question d'un couple Alain et Dafroza Gauthier, qui comme les Klarsfeld avec les nazis, traquent les génocidaires rwandais qui se sont réfugiés en masse dans notre pays des droits de l'homme afin d'y couler des jours heureux loin de leurs responsabilités dans ses massacres. Ils veulent que la justice restaure l'humanité en brisant le cycle de la haine. C'est tout à fait louable.
Ce couple demande la justice d'autant que Dafroza a perdu presque toute sa famille et notamment sa mère brûlée vive dans une église, la plus sacrée du pays. Ils ont fondé une association. Le bilan n'est guère élogieux avec 5 procès en 30 ans sur 35 plaintes déposés. Il faut dire que la justice de notre pays est particulièrement lente et n'a pas mis les moyens.
La France de Mitterrand était l'ami du président hutu qui a été assassiné avec un tir de missiles contre son avion. Il est démontré aujourd'hui que ce sont des extrémistes dans son propre temps qui ont organisé cet attentant afin de prendre le pouvoir et d'organiser ce génocide. Evidemment, la France n'est pas coupable par complicité mais elle porte une lourde responsabilité car elle a permis par exemple la fuite des génocidaires. Aujourd'hui, elle traîne les pieds avec la Justice car elle désire tourner la page.
On va apprendre beaucoup de choses dans cette BD qui est la plus structurée et la plus intéressante de ce que j'ai pu lire jusqu'ici sur le génocide rwandais. Il est vrai que j'avais commencé ma lecture avec beaucoup d'appréhension que je ne souhaite pas étaler. Ce fut une réelle bonne surprise. J'ai apprécié la retenue de ce couple dont je comprends désormais mieux les motivations profondes. Comme Voltaire, ils disent qu'ils préféreront toujours un coupable en liberté qu'un innocent en prison.
On apprendra que les religieux catholiques ont également joué un rôle non négligeable dans ce massacre de masse bien que l’église soit finalement assez perdante dans ce drame humain. Bref, il n'y a pas que la France qui avait un accord de coopération militaire avec le Rwanda depuis les années 70.
On se rend compte que la discrimination des tutsis a commencé sous l'époque coloniale belge au gré de changement de politique. Cela a encré un poison manifeste dans la population qui a été employé par la suite par des politiciens véreux et avides de pouvoir.
Un mot sur le graphisme pour dire qu'il a permis une lecture assez facile et fluide. J'ai bien aimé les nuances sur les couleurs car il y aura des passagers très difficiles où il faudra retenir ses larmes.
Je recommande bien entendu cette lecture à ceux qui veulent comprendre ce qui s'est réellement passé là-bas. Certes, cela ne sera pas une partie de plaisir car on a affaire au crime le plus odieux qui soit dans l'humanité.
A l'image d'Amertumes-Apaches plus récemment, je trouve que Les Apaches est une BD assez inutile, qui n'apporte rien de plus à la série...
Car, les souvenirs de jeunesse de Blueberry dans le dernier cycle, ont été tout simplement remontés. Quelques planches de Giraud et des modifications ont été rajoutées... faible compensation.
Surtout, je n'avais pas eu de difficulté à comprendre les motivations du lieutenant, à remplir moi même les ellipses.
Je trouve donc que, dans ce contexte, la narration géniale et complexe de Giraud perd de sa saveur.
Enfin, la boucle avait déjà été bouclée dans Dust, le jeune Blueberry ayant été chargé de rejoindre Fort Navajo... Là où l'aventure avait pris place, dans le tome 1.
En ce sens et à titre de comparaison, même s'y j'extrapole un peu, parce que ça m'a choqué... la BD sortie par Sfar et Blain en 2019, est un véritable hold-up, semant le chaos dans l'univers de Giraud et Charlier, avec des erreurs à gogo...
...Pour quelques dollars de plus.
Mauvais! Une histoire enfantine et moralisatrice, des personnages qui expliquent absolument tout aux lecteurs comme s'ils étaient de petits enfants, des conversations sans intérêt, des péripéties farfelues... Ouf! Au secours...
En pleine lecture de la série-mère de Blueberry, j'ai éprouvé un sentiment de rejet en ouvrant cet opus de Sfar et Blain, placé en continuation (4ème de couverture) et pourtant bien trop éloigné du chef-d’œuvre initial.
Pour être honnête, je n'aime pas beaucoup les BD de Sfar, trop confuses (j'adore ses films par contre), et j'exècre les dernières BD de Blain, faussement neutres.
J'ai aussi beaucoup de mal avec les reprises de BD de manière générale, parfois très litigieuses. Pensons à Gaston... Souvent c'est une histoire d'argent et ce ne sera pas la première fois que Dargaud floute Charlier et Giraud...
Néanmoins, j'ai essayé de faire abstraction de tout pré-supposé et je me suis relancé dans la lecture.
En effet, la série est accessible, reprenant certains codes propres au western. Le dessin de Blain, quoique plus proche d'un Lucky Luke sauce Tarantino, est loin d'être mauvais, de même pour les idées de Sfar. Il y a des rochers troués, l'ambiance de Fort Navajo, quelques fantaisies aussi...
Mais, on demeure très loin de l'esthétisme méticuleux, de la rigueur et aussi du génie de Giraud, ainsi que de la tension et du mélange des genres qu'affectionnait Charlier.
Surtout, j'ai eu l'impression d'un retour en arrière par rapport à DUST.
Certes, il y a énormément de femmes et elles sont mises en valeur, autrement que comme des prostituées ou des bonnes mères de famille. Un atout pour cet album.
Mais pour moi, c'est insatisfaisant. Car d'un autre côté, on en revient à une vision barbare et sauvage des Amérindiens, de l'étranger. Cela plaira beaucoup à Cnews...
De plus, j'ai en horreur cette violence gratuite, à la fois verbale et physique, comme si c'était ça l'essence du western...
Sa sélection au festival d'Angoulême est d'ailleurs une vaste supercherie.
Pour moi cette BD est sans intérêt.
C'est le dernier album de Blueberry et jamais la série n'aura été aussi progressiste, que ce soit par l'omniprésence des femmes ou le regard nouveau porté sur les Apaches...
Mais, on a été prévenu par le « Démon rouge », personnage anachronique qui reflète plus notre contemporanéité que le mythe de l'Ouest, il y aura du sang.
Toutefois, rien n'est gratuit dans le scénario. Chaque personnage a un background suffisamment fouillé pour donner un sens à la violence qu'il emploie, quoique souvent illégitime.
Il est d'ailleurs amusant de voir comment Campbell réagit lorsqu'il tue un homme... Comme pour mieux nous rappeler l'horreur et l'immoralité de ces crimes.
Si le rythme n'est pas aussi effréné qu'à l'époque de Jean-Michel Charlier, avec des moments de désillusion, de sidération. Il y a aussi des sursauts, des rebondissements.
On sent que Giraud a travaillé son scénario, pour que tous les bouts se rejoignent, mais aussi pour nous attendrir et nous surprendre. Personnellement, je ne me suis pas du tout ennuyé.
D'ailleurs, j'ai été stupéfait par les derniers souvenirs que Blueberry, dit Tsi-Na-Pah (« nez cassé »), nous donne de son récit avec Geronimo.
Bien sûr, c'est une fiction. Mais j'apprécie la réflexion portée par Giraud, sur l'éducation des Amérindiens, punis pour garder leur culture, pour parler la langue de leurs ancêtres. J'admire aussi le rôle pondérateur, nuancé, de la maîtresse d'école, mue par des valeurs universelles et bienfaitrices...
Et je ne peux qu'applaudir qu'en Giraud fait le parallèle entre l'ethnocide des Amérindiens et la « mission civilisatrice », celle portée par Jules Ferry en France et dans ses colonies, idéologie teintée de nationalisme, de racisme et de xénophobie. Pas si lointain...
Quelle BD aura fait un chemin aussi approfondi, engagé, autant dans sa recherche d'esthétisme, que dans une volonté de dire des choses sur le mythe de l'Ouest, d'en tirer des leçons sur notre lecture du passé, parfois biaisée, et pour notre présent ?
A l'heure où les idées fascistes et rétrogrades gagnent du terrain en Occident et que les bourreaux se font parfois passer pour des victimes...
...La justesse du propos de cette BD est malheureusement d'une grande rareté.
Que de chutes...
Dans ce nouvel album de Blueberry, les 4 shérifs s'apprêtent à affronter la bande des Clanton. Évidemment, il y aura de la casse.
On reste dans le scénario feuilletonnant, classique de Blueberry, mais avec plusieurs ramifications et quelques libertés de Giraud, qui adoucissent l'ensemble.
Le personnage de Ringo, complètement givré, se révèle être une sorte de sérial-killer, qui perturbe le déroulé des événements et donne un aspect assez lugubre à l'album.
Si Blueberry a gagné en maturité, il est affaibli physiquement, le rendant plus humain, crédible. D'ailleurs, je me demande toujours si c'est vraiment lui le véritable héros de ce cycle.
Dorée Malone, avec qui il forme un beau couple, lui a été d'une aide précieuse. Belle et protectrice, elle filtrait l'accès à Blueberry (comme certaines gèrent les files de dédicaces en salon). Cependant, elle est maintenant dans une situation délicate, qui a obligé Blueberry à sortir de son lit...
Ces deux-là servent de modèle à Gertrud et Billy, tout aussi attendrissants. D'ailleurs, Giraud semble avoir pensé ce personnage masculin, qui jouit d'une certaine proximité avec notre nouvelle légende de l'Ouest, pour que le lecteur, ou plutôt le spectateur, s'y identifie.
Car du spectacle il y en a... Avec un titre comme celui-ci et le talent de Giraud, il ne pouvait y avoir que des scènes d'actions mémorables.
L'auteur a cependant l'intelligence de faire participer inopportunément certains personnages, comme ce Billy par exemple, qui amène quelques imprévus...
Ainsi, après avoir été caressé dans le sens du poil, comme un chat ronronnant...
...Giraud, qui joue en fait avec nous comme avec une souris, arrivera à nous surprendre,
Nous prenant à la gorge.
Warlord retrouve Tara, qui a un enfant de lui. Maria S'enfuit du château. Elle est amoureux de Warlord qui ne s'est pas rendu compte. Maciste part avec Maria en critiquant Warlord. Puis il y a des lasers qui tuent tout le monde dans le château. C'est en fait un grand ordinateur qui est pas content. Warlord détruit tout ça. Faut pas déconner. Mais, pas de bol, le méchant de la série kidnappe le bébé qui a vraiment une tête d'idiot bête. Alors, voila, il repart avec Tara sur les routes pour retrouver son fiston.
Et c'est fendart. Les filles et les garçons sont ultra sexués. Les personnalités sont sans filtres et poncifs au possible. Ya de la baston, de la torgnole, de la mornifle. C'est bien dessiné. On ne réfléchit pas. Il ne faut pas d'ailleurs, sinon, on pourrait ne pas aimer. Alors pas de réflexion et on demande rien de plus.
C’est un B&M sans être un B&M. On en a les codes, mais pas toute l’essence. L’histoire est simple et plaisante, les dessins sont juste simples …C’est un B&M sans être un B&M. On en a les codes, mais pas toute l’essence. L’histoire est simple et plaisante, les dessins sont juste simples …
Conspiration politique à Venise. Vasco finit du mauvais côté de l’histoire romancée du doge Marin Falier. Retour de personnages connus de la série, scénario d’espionnage, décors et dessins de qualité, réalité historique et fiction se mêlent à merveille. À lire absolument si vous aimez la bd historique.
Un bon album de la série.
Les dessins de Farkas sont clairs et précis.
Le scénario n’est pas extraordinaire mais les personnages et l’uchronie sont interessants, notamment le mélange des genres (et donc des dessins) entre l’ambassadeur du Mali (et sa cour) et l’atmosphère type moyen-âge.
Un très bon cru. La fin de ce dyptique est à la hauteur. Un bon scénario, les dessins de Kordey au niveau. À recommander pour tous les amateurs d’uchronie (lire le numéro 22 avant bien entendu).
bizarrement j'ai mieux compris cet album que les précedents
comme pour les autres tout est noir et laid.
heureusement qu'il n'y a pas d'autres tomes car je pense que je n'aurais pas suivi
cette série est typiquement de celle qui ne laisse pas indiférent.
pour ma part, je n'ai pas aimé mais il y a bien pire.
Nous retrouvons l'excellent Corbeyran pour une BD résolument gothique avec des cavaliers des ténèbres semant mort et désolation sur leur passage. Ils ne sont qu'une toute petite poignée mais ils sont invincibles.
A noter qu'ils ressemblent un peu aux 4 nazguls du Seigneur des Anneaux dans leur conception avec ses fameuses capes noires. Ils sont également montés sur des chevaux.
J'ai beaucoup aimé l'introduction dont la narration met tout de suite dans une certaine ambiance médiéval fantasy. Dans ce chaos, une petite fille aveugle va s'en sortir grâce à la mansuétude de l'un de ces cavaliers. On ne sait pas encore quel est le but que ces chevaliers noirs poursuivent mais on ressent une haine farouche contre les hommes de ces contrées. Tout accord diplomatique ne paraît pas possible. Une seule issue : le combat et la mort dans une logique implacable.
Le graphisme est précis avec des arrière-plans de toute beauté. Le trait concourt à donner de la puissance à ce récit. On notera des couleurs assez sombres voir crépusculaire à l'image de la couverture. Les plans sont rapides et ingénieux produisant une dynamique de l'action vraiment prenante. On sent que c'est élaboré ce qui produit un plaisir de lecture.
Au final, c'est une série d'une grande originalité qui avance avec un scénario et un graphisme de haut niveau. Cependant, le public sera celui de ceux qui aime le dark fantasy sans l'humour. Vous voilà prévenu !
Que le dessin est moche , Esmeralda est sensée être belle par ex mais la !!! , l'histoire est chaotique et parait longue , on s'ennuie et on est content quand c'est fini , OUF
Le plus intéressant de la série , les dessins s’améliorent un peu , le récit est vivant mais pas de quoi crier au génie , loin de la , mais se lit avec un peu plus d'envie que le tome d'avant
J'ai bien aimé cette évocation fantasmée de la vie du très jeune Arthur Rimbaud. L'auteur précise d'emblée qu'il va imaginer un récit plus ou moins crédible à partir d'éléments objectifs connus. Dans toute part de biographie, il y a des inventions qui ne traduisent pas la réalité. Cependant, l’idée est que l'on s'en rapproche.
Partant de ce constat, j'ai trouvé cette œuvre assez bien réalisé et construite. O a envie de poursuivre le chemin à la fin de ce premier tome. On voit que le jeune Arthur a eu une enfance assez difficile avec une mère célibataire qui a dû se battre pour ne pas couler suite à l'abandon de son mari militaire.
Arthur se révèle également un enfant assez précoce et surtout un excellent littéraire qui fait l'admiration de ses professeurs et notamment l'un d'eux Georges Izambard qui le poussera vers sa voie en le poussant à dépasser ses influences afin de créer son propre style. Il y a déjà chez ce personnage un petit côté bohème qui sera plus tard une sorte de marque de fabrique. Tout est traité avec la plus grande subtilité ce qui fait la force de cette œuvre.
J'ai déjà lu des BD qui traitait de ce poète maudit mais l'enfance n'était jamais abordée et pourtant, c'est elle qui a construit le bref futur de cette figure majeure de la littérature française. Oui, la vie de cet homme n'a pas été très longue mais elle a été d'une grande intensité. On se souvient de sa relation avec Verlaine dans une vie dissolue et fréquentant les bars du quartier latin.
Il a écrit ses premiers poèmes à 15 ans. A 20 ans, il renonce à sa carrière de poète alors qu'il n'a publié qu’un seul ouvrage. Cela va d'ailleurs contribuer à son mythe. Il va par la suite voyager à travers le monde en tant qu'aventurier contrebandier.
Bref, ce premier volume jette les bases d'une biographie qui s'avère assez ambitieuse. Je ne jetterai pas la première pierre bien au contraire.
Un scénario indigent et décousu : de la chute de Constantinople aux hérétiques cathares défendus pas les francs maçons. Pfff, trop c’est trop.
Des dessins parfois à la limite : il ne suffit pas de dessiner des formes généreuses à une princesse byzantine pour en faire une héroïne….
A mon sens pas le meilleur tome de cette. Correct, sans plus.
Une série à lire et relire absolument aussi pour la qualité du dessin que pour le caractère réellement inédit du scénario (et des très bonnes idées et inventions). On ne s’ennuie pas et on prend plaisir à découvrir à chaque page une intrigue en mode SF/histoire réussie autour de personnages attachants et surprenants.
Je note que nous avons tous aimé du plus petit au plus grand.
À recommander.
Voila la suite du nanard précédent.
Graton raconte une course automobile alors, forcément, il se débrouille mieux. Il avait déjà fait ça auparavant et pour le même type de course ( celle de l'extrême automobile) avec "5 filles dans la course" (En bien mieux!) et avec " La trahison de Steeve Warson" ( en mieux aussi). L'explicatif de la course est comme toujours trop verbeuse, les décors sont superbes, les voitures vrombissent d'écume, les rebondissements sont souvent convenus et parfois convenable dans le sens étonnant. Et Graton revient à la pauvreté et ça , ça fait froid dans le dos comme dans les " 5 filles dans la course".
Bon, après, l'histoire, elle, est déjà vu et revu dans la série. Le leader est toujours un méchant en carton pate, et pourquoi Hawkins et Cramer sont méchants? Parce queuuuuuuuu! Et , la Vaillante, que l'on découvre ( Graton nous fait à chaque le coup et à chaque fois elles sont superbes!) ressemble à une Commando ( une de mes préférées en Vaillante) avec une forme de suppositoire....Et là bof. Elle me semble trop grande, trop imposante pour une couse de ce type.
Mais il y a aussi un happy end qui, oui perso, m'a surpris. Comme le plaisir des Texas Rangers avec Roy. il y a surtout une vrai scène qui glace les sangs! Tellement réelle , tellement violente!
Bref on bon opus à la lecture confortable à qui aime la série sauf pour une scène, la plus violente de la série.
Latah est une déception. Les dessins sont effectivement agréables sans être non plus transcendants. Ça reste très très classique.
Mais le reste ne présente aucun intérêt. Une succession de cases violentes autour d’un scénario sans queue ni tête mainte fois vu et revu. Une forme d’ésotérisme bas de gamme suinte du tout.
Quelle déception.
Traduire en bande dessinée la vie dissolue et sous influence alcoolisée de Charles Bukowski est un fameux pari, tant l’œuvre et la vie de l’écrivain américain se confondent en boucles successives tournant autour de l’alcool et du sexe, dans une spirale incessante mêlée d’autodestruction et de créativité flamboyante.
Écrivain prolifique à la plume frénétique, Bukowski marqua la littérature du vingtième siècle autant par son style véhément et transgressif que par ses descriptions désabusées sur ses perpétuelles insatisfactions, que tourne en dérision une savoureuse et insolente écriture. Bukowski, c’est aussi une lumière crue sur la condition de l’homme moderne, prisonnier d’un système, qui travaille pour consommer comme peut courrait jusqu’à épuisement un hamster dans une roue dorée ne menant nulle part.
C’est un quatuor formé de trois auteurs italiens (scénario, dessins, couleurs) et d’un français (pour les textes documentaires) qui s’est uni à la tâche pour cet ouvrage biographique stupéfiant. Le moins que l’on puisse dire est qu’ils nous ont produit un petit bijou gorgé d’irrévérence et de séquences cocasses, fidèle à l’œuvre et à la personnalité de Bukowski. Ce récit de vie se découpe en chapitres marqués par les ruptures et les rencontres féminines qu’enchaîna Bukowski tout au long de son existence. Le démarrage sur le contexte familial pesant de Bukowski nous entraîne irrésistiblement dans le tourbillon de sa fuite infinie dont seule l’écriture aura eu le pouvoir de le maintenir à flot. Ce n’est que dans les dernières années de sa vie qu’il rencontra enfin le succès littéraire et un amour paisible.
« De liqueur et d’encre » est en sous-titre de l’album. C’est bien de cela qu’il s’agit. Mais aussi de sexe à tire-larigot, avec l’humour macabre et lubrique de Bukowski à tous les coins de page, tout cela magnifié par une voix off tirée directement des romans et nouvelles autobiographiques de Bukowski -car celui-ci n’inventait rien et ne faisait que transcender par l’écriture ses misères existentielles. Le dessin quant à lui restitue à merveille ces situations glauques et alcoolisées, tandis que les couleurs chaudes apparaissant sur les scènes sexuelles érotisent les séquences d’une aura trash et sulfureuse. On ressort de l’album avec l’irrésistible envie de nous plonger dans les livres de Bukowski !
B&W a vraiment du flair pour nous dégotter d’excellentes et dépaysantes histoires de Tex ! Très bel ouvrage, beau travail à tous les niveaux.
Qui incarne véritablement l'idéal de l'Ouest ?
Car, dès la couverture, Geronimo pique la vedette à Blueberry.
Indubitablement, il s'agit de personnages hauts en couleur, qui commencent aussi à avoir quelques belles rides.
Cette dualité prend corps dans un récit complexe, propre à Mister Blueberry, jouant sur deux temporalités : celle d’un Blueberry vieillissant, qui narre ses mémoires, dont cet épisode lointain où il a affronté Geronimo...
En terme de graphisme, c’est l’apothéose de Gir/Moebius. D’autres auteurs se sont d’ailleurs inspirés de ce style par la suite : je pense à Boucq et à Ralph Meyer, plus qu'à Swolfs ou à Hermann, ces derniers s'en tenant au pointillisme.
Mais, Giraud lui même est venu probablement s'alimenter chez eux, comme chez d'autres, pour créer son style. Les références contenues dans ses derniers albums, témoignent d'ailleurs de sa connaissance du média.
Quant au scénario, il est toujours aussi intéressant, avec une critique du mérite des « grands auteurs », qui ne sont pas toujours seuls à la plume…
Une manière de rappeler que Giraud n’est pas un auteur complet sur Blueberry, et que, en plus de s'appuyer sur l'héritage de Charlier, il est aidé par une talentueuse coloriste (Florence Breton), un éditeur, parfois des encreurs (notamment Michel Rouge auparavant)… en somme, une équipe.
Mais, tout est relatif. Quand on voit les effectifs de certains ateliers de mangakas, Giraud paraît bien seul...
Et pourtant, son œuvre est particulièrement aboutie. Giraud scénariste sait jouer avec nos nerfs, il sait aussi mettre de l'intensité, comme pour cette scène de combat aquatique avec Geronimo.
Quelques moments sont un peu tirés par les cheveux, avec le revirement de Clum par exemple… Mais la suspension d'incrédulité reste effective autrement.
Enfin, il y a ce livre, Moby Dick, qui revient plusieurs fois dans cet album. Pourquoi ?
Certainement une comparaison avec le chef discret mais charismatique des Apaches, dont le peuple est menacé de disparaître.
Alors que Blueberry incarne la fougue de la jeunesse, avant de goûter à une retraite au saloon, Geronimo lui, malgré ses capacités et ses valeurs, n'en finit plus de perdre du terrain face aux Blancs.
Pourtant, il est ce que Blueberry n'est pas, il est la droiture même, il est aussi celui que Blueberry admire, jusqu'à dans ses souvenirs.
Au final, par le biais de son lieutenant, Giraud nous offre une certaine leçon d'humilité, de respect.
Blueberry était mort, Blueberry est vivant…
Dans cet album, le clan des Clanton prépare un mauvais coup...
Leur matrone les dirige d’une main de fer, un clin d’œil aux frères Dalton et à leur maman…
Giraud profite de cet album pour démonter les stéréotypes sur les autochtones, qui provoquent chez certains personnages, de fiction ou non, une haine féroce.
Un terreau très fertile pour les manipulateurs...
Dans un mélange des genres propre à la série, l’album renoue avec le format d’enquête, les protagonistes cherchant la réponse aux meurtres soi-disant commis par des Apaches, tout en nous mettant rapidement la puce à l'oreille...
Ce volume, où le nom du bourg évoque une « pierre tombale », contient aussi des fusillades d’anthologie.
Je pense en particulier à la planche 19, où un crane renforce la dimension macabre, la dramaturgie de la scène.
Ce symbolisme se retrouve un peu partout dans le cycle, notamment par des plans rapprochés sur des objets, en particulier des cartes (une influence de son beau-père ou de Jodorowsky…).
On le voit sur la planche 30 : les flacons entamés représentent la fièvre et la souffrance du blessé, les cartes Blueberry (l’as de coeur) et sa compagne Dorée Malone (la dame de pique), la montre à gousset le temps qui passe...
Comme pour le tome précédent, Giraud fait de nombreuses références à la littérature classique, mais aussi sur la déformation des témoignages, qui ont conduit au mythe de l'Ouest.
Car, Campbell et Billy cherchent à publier un livre sur l'histoire de Blueberry, quitte à l'édulcorer un peu...
Giraud semble ainsi faire un pied-de-nez à certaines critiques sur le « réalisme » de ses BD, approfondissant la psychologie de ses personnages et donnant à voir la vie quotidienne de l’époque.
Il amène une réflexion critique sur le mythe de l'Ouest, plutôt que de broder sur des faits divers.
Car, depuis longtemps, Giraud sait faire ressentir l’odeur de crasse et le brouhaha des saloons de l’Ouest.
Il montre aussi les formes insidieuses des guerres contre les Apaches, notamment le nettoyage ethnique entrepris par le révérend Younger dans son orphelinat, ou plutôt sa prison pour enfants (thématique reprise ensuite dans Hoka Hey).
Comme Billy, qui se dévergonde peu à peu, on est pris aux tripes par la conquête de l’Ouest, que l’on voit par le petit trou de la serrure. Comme si le mythe de l’Ouest, raconté par Giraud, contenait une part de réalité, celle de l'Histoire américaine.
Néanmoins, Giraud cherche parfois à transcender ses dessins. Ils sont toujours aussi bien maîtrisés, mais avec quelques teintes de surréalisme, comme cette scène d’escalade à la fin de l'album, inspirée de l’Incal.
Au final pas trop surpris de voir Blueberry vivant, quoique la faucheuse n'était jamais passée aussi près.
Wahou…
Giraud revient seul avec un nouveau cycle du lieutenant… ou plutôt de Mister Blueberry. Et quelle claque !
Graphiquement, c’est toujours aussi bon. On retrouve le style d’Arizona Love, où l’auteur révèle toute la richesse de son art : rigueur du trait et profusion des détails, propres à la série, mais avec plus d’épure et une fougue esthétique, expérimentée sous son pseudonyme Moebius.
Giraud fait donc du neuf avec du vieux : après tout, c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures….
Et c’est bien le propos du livre : un ensemble de récits secondaires tourbillonnent autour d'un Blueberry âgé (il commence à avoir des cheveux blancs, comme son auteur…), posé le cul sur une chaise à faire des jeux de hasard.
Les thématiques sont toujours un peu les mêmes (en particulier le poker, les tireurs d’élite, l’ambiance de saloon, les Apaches, les outlaws…), tout comme les planches restent découpées en deux parties (A et B) dans leur largeur.
Comme ce fut le cas dans les précédents albums, certains personnages m'ont fait penser à des personnages réels ou fictifs : c’est Campbell, aussi boursouflé que Balzac, ou son secrétaire, au petit air de Little Némo mais adulte…
Dans les albums suivants ce seront aussi Bluch, Lucky Luke, Neige, Mac Donald's, Billy the Kid, Mickey, Harry Potter, le déjeuner de Monet et j'en passe... Des clins d’œil un peu lourdingues en réalité.
De fait, quoique Giraud a essayé de rester dans le cadre, le scénario contraste un peu avec ceux de Charlier auparavant. D'une dimension moebiusienne, il n'en demeure pas moins réussi.
J’ai été happé dès l’accroche, avec une mise en abîme où Campbell et son secrétaire venus de Boston, en bons pieds tendres, découvrent l’Ouest avec stupeur.
Le plus jeune, commençant à se faire des « films », son patron lui répond : « Billy, tu as trop lu d’histoires de cow boy »...
Et puis quelle tension, que ce soit autour des mises du poker, du bluff, des relations parfois tumultueuses entre les personnages… mais surtout de la ville toute entière, qui semble comme prise dans la folie d’un jeu dangereux.
Giraud profite aussi de ce cycle pour développer, en creux, certaines réflexions contemporaines sur les Western voir la littérature.
D’un côté, il recycle les mythes de l’Ouest (Earp, Géronimo…), de l’autre il cherche à démontrer certaines de ses incohérences (garçons de vaches).
De la même manière, il semble faire un parallèle, pas si vaniteux, entre Homère et le mythe de l’Ouest, entre le théâtre et Blueberry…
Une manière de dire toute sa fierté, celle d'avoir contribué à une série marquante pour plusieurs générations.
Car oui, cette BD est exceptionnelle. Encore aujourd'hui, elle me fait passer par toutes les émotions : la peur, le rire, la joie, la surprise…
Ce seul volume justifie à lui seul le grand prix d'Angoulême, obtenu par Giraud 14 ans auparavant déjà.
Que de manipulations dans cet album…
L’ex-lieutenant, dont on connaît les talents d’évasion, finit par prendre le large. Mais il est mystérieusement rattrapé par une bande de brigands...
Charlier nous sert un récit assez psychologique, agrémenté de moments plus potaches.
Dans ce mélange de genres, les personnages sont particulièrement bien fouillés... mais aussi assez malsains. Je pense notamment au personnage androgyne d’Angel Face, de Kelly, de Blake, voir même au retour de Guffie Palmer.
Depuis le tome 12, souffle un vent nouveau dans les scénarios de Charlier, mais aussi et surtout dans les dessins de Giraud.
Il y a beaucoup de matière, une ambiance angoissante, propre à la revue Métal hurlant, où Gir officie sous le nom de Moebius.
Certains décors sont empreints de surréalisme, de fantastique. C’est le cas avec la maison de Guffie Palmer, plantée seule en haut d'une colline... Inquiétant, à l’image du film Psychose.
Le découpage est tout aussi novateur, malgré la présence de la sacro-sainte ligne médiane.
La mise en couleur est éloquente, un atout depuis les débuts de la série.
En bref, un début de cycle convaincant, qui part sur un rythme effréné, tempo donné par le scénario de Jean-Michel Charlier.
De fil en aiguille, Blueberry semble ainsi se jeter dans la gueule du loup…
...Bien malgré lui.
L'histoire est lente, le dessin statique, le trait lourd, la colorisation passable, et il faut attendre le troisième tome pour avoir un peu d'action et, au total une intrigue vite oubliée.
Très bon opus de Lefranc qui confirme la bonne tenue de la série depuis plusieurs albums . L'intrigue sur fond historique post guerre civile espagnole est tout à fait crédible, compte tenu du contexte historique.
Série fort imaginative, mais surtout interminable. Il faut croire que je suis insensible aux charmes du space-opéra a rebondissement, surtout lorsqu'il est aussi verbeux.
La série XIII Mystery est une très bonne série complémentaire qui donne encore un peu plus de profondeur sur des personnages secondaires, mais non moins importants. J'ai beaucoup aimé, surtout après la lecture complète des 19 albums de la série originale.
Isabelle est une série absolument charmante, poétique, inventive et délicieusement décalée.
Pour moi, Will a signé avec Isabelle sa meilleure œuvre. Son dessin y trouve matière à donner tout son potentiel et les histoires d'Yvan Delporte nous entraînent dans un monde féérique en marge de notre quotidien.
Une série bien au chaud dans ma BDthèque pour ne plus en sortir.
Très déçu par cette série, dont le scénario navigue à vue. La colorisation renforce l'inesthétisme de la série, sombre et laide.
Mica retourne avec sa grand-mère Régina à Varsovie. A la recherche d'une propriété, Mica va découvrir bien plus. Une histoire de famille, de guerre mais aussi d'amour.
Le scénario est émouvant, il narre le passé en y mêlant le présent.
Cette BD met en exergue les stigmates qu'a subi la guerre. On y découvre une ville en reconstruction et des personnages profondément marqués.
Le dessin est plutôt classique et n'est pas sans rappeler le trait d'Hergé. Les couleurs sont franches et les expressions des personnages manquent de nuances.
Malgré ces légers bémols, cette lecture a su me séduire et m'a transporté dans ce Varsovie qui ne demande qu'à renaître.
Là encore, j'ai cru que c'était deux filles qui étaient en train de s'embrasser ce qui ne m'auraient pas dérangé outre mesure mais il s'agit d'un couple mixte car Bidouille est bien un mec. Bref, je ne distingue plus très bien les traits masculins. J'aurais aimé avoir un peu plus de clarté au niveau du graphisme, c'est tout.
Il est vrai que ce dessin me rappelle ceux des années 70 ce qui collent bien à l'intrigue censé se situer dans ces années-là. Pour le modernisme du trait, il faudra repasser. J'ose avouer que ce n'est pas le type de graphisme que j'apprécie. Dès lors, cela m'a semblé plus difficile d'entrer dans cette lecture de façon sereine.
Bon, c'est vrai que la préface est signée par Nicolas Sirkis, le chanteur d'Indochine, qui accorde aux adolescents une place assez importante dans son répertoire par les morceaux qui leur est destinés principalement. Le thème est celui des premiers amours.
Bon, du même auteur, j'ai adoré la saga « Sambre » qui n'est d'ailleurs toujours pas terminé. Cependant, force est de reconnaître qu'on est assez éloigné de cet univers post-révolutionnaire et romantique à souhait.
C'est vrai qu'il va y avoir une évolution au gré des saisons qui défilent et le ton ne sera pas vraiment le même. C'est léger et enjoué au début avec un côté très bon enfant. Cela se termine en tragédie shakespearienne à la manière de Roméo et Juliette d'ailleurs souvent évoqué.
Evidemment, je ne comprends pas l'obstination du père de Bidouille qui souhaite empêcher cette relation qui nuit à l'apprentissage des études de son fils. Il indique qu'il est dans son rôle de père même s'il faisait la même chose en étant adolescent.
Par ailleurs, il est vrai que cette relation est basée sur un couple qui s'assortit assez mal ensemble, mais pas que sur le plan physique. Je n'ai pas senti une belle histoire d'amour, je suis désolé de le dire ainsi même si leurs sentiments étaient guidés par une certaine timidité.
On quitte cette lecture avec un sentiment assez dépité tant sur le fond que sur la forme. Evidemment, j'ai eu un peu de peine pour ces deux personnages assez sympathiques qui ne méritaient pas cela.
J’adore ces récits de va-et-vient dans le temps. Celui-ci (je parle des 2 albums lus à la suite) est particulièrement bon, très prenant et intellectuellement stimulant.
Néanmoins, il a 2 « points faibles » :
- des graphismes moyens, même s’ils évoluent en bien dans le second opus. Je ne peux pas en vouloir à l’auteur, qui se débrouille pas mal pour un néophyte arrivé sur le tard, et qui a mine de rien une sacrée imagination (bien déployée dans le côté « anticipation » du 2e album). Son point fort est dans les paysages grandioses, et non dans les personnages.
- un côté un peu « vain » de ces voyages dans le temps. Concrètement, qu’en font-ils ? Franchement, rien. A part s’emmêler les pinceaux et faire des gaffes de temps en temps …
Pour accentuer cet effet « vain », je peux citer le résumé du deuxième album (en 4e de couverture ou sur internet), complètement mensonger, mais qui est censé être le leitmotiv de l’équipe (attention spoiler par après) :
« Aller dans le futur avec un double de soi-même, voilà une chose bien ardue. Une étrange machine à voyager dans le temps reprend du service, il s'agit cette fois de sauver la planète de la désertification. »
[SPOILER]
C’est faux, complètement faux : les voyageuses du temps vont aller gratter de l’argent à un milliardaire intelligent et BG pour faire réparer leur machine, et qu’il devienne leur mécène. Et c’est lui, tout seul comme un grand et sans aucun rapport avec elles, qui sauve la planète de la désertification. Elles n’y sont pour rien et arrivent même après que ce soit déjà entamé !
[/SPOILER]
J’ai beaucoup plus parlé du deuxième album que du premier car c’est lui qui ouvre enfin les vannes des voyages intéressants.
Le premier était pas mal dans le style plus atypique du « est-ce vraiment du voyage dans le temps, ou est-ce de l’esbroufe » ? On parle de voyage, oui, mais notre héroïne et ses compagnons laissent planer le doute tout au long de l’album, et ce côté ambigu de récit temporel avait aussi son charme (Charme rompu au deuxième album qui met lui les pieds plus franchement dans le plat).
J’ai mine de rien franchement envie de lire la suite, mais j’ai peur qu’elle arrive dans pas mal d’années, vu le rythme de l’auteur ! (Récit entamé en 2004, mais premier album paru en … 2014. Et le second album est paru en 2022. Albums certes copieux en pagination, mais on va devoir s’accrocher avant de voir le 3e paraître).
Visuellement c'est une tuerie. Faut dire qu'à Sin City, ça meurt par pacson de 12. Franck Miller se lâche sur les filles, les flingues et les voitures. Mais aussi, les effets de lumières, les cadrages léchés comme dans les films noirs, très noirs. Oui c'est bluffant surtout quand il prend une case par planche. Il y a un épisode avec Marv de 26 planches qui est splendide. Et puis il y a du bleu aussi autour d'une tueuse en série qui apprend le métier et qui est un peu nympho aussi. Le bleu de ses yeux, c'est avec ça qu'elle appâte ses victimes. Et ce bleu tendre et nostalgique jure avec la violence du noir et blanc inversée.
Bref visuellement c'est bluffant. Miller a pris son kiff et nous en fait profiter. C'est pas aussi bien que le tome 1 ( rien dans la saga ne peut être aussi bien que le tome 1 de toute manière) mais le panard quand même
Après c'est une multitude d'histoires qui racontent Sin City sans connexion entre elles forcément ni avec les opus précédents. Et ça c'est dommage. Parce que Miller avait proposé plein de pistes sur les tomes précédents et, il semblerait, qu'il ne les utilisera pas même en courtes scénettes. Le boucle ne se boucle pas.
Miller s'amuse avec les pulps dans cette série et les pulps c'est aussi des histoires brèves. Toutes ne sont pas réussis dans l'histoire. On reste souvent sur sa faim. On en veut plus et c'est trop court.
Pour symbole, Il y a même l'histoire qui a introduit le film "Sin city" de Rodriguez. Visuellement superbe mais avec un gout de pas assez en bouche. C'est du brutal, du concis, à l'essentiel.
C'est d'ailleurs le souci de toutes les BD qui ose la multiplicité d'histoires dans un tome. Ce Sin city là confirme la règle.
Un excellent album : dix ans après, je ne pensais pas que les auteurs auraient encore de quoi nous proposer des récits coups de coeur dans l'univers des Mondes D'Aquilon, qui ronronnent un peu depuis quelques mois maintenant.
Mais ce tome 11 de Mages est une pépite, et ce à tous les niveaux :
- Le récit peut se lire en one shot (même s'il s'articule dans le contexte des Guerres d'Arran, cf mon 3e point), et propose une histoire dynamique et intéressante, avec des enjeux, des personnages attachants et des lieux de toute beauté.
- En parlant de beauté justement, les graphismes de Vukic sont époustouflants. Une double-page fabuleuse présentant Le Havre, des pages entières sur la Forteresse des Ombres, le Nodrënn, etc.
Les personnages sont parfaitement représentés, y compris les anciens (cf mon 3e point justement, en y ajoutant la fin à Dal'Darum avec Redwin & cie)
- Enfin, le récit s'insère particulièrement bien dans l'univers (références aux tomes 2 et 4 de Mages, aux tomes des Guerres d'Arran, etc.) : plein d'éléments qui font plaisir, comme le retour d'Eragan, de Belkiane et, bien sûr, d'Arundill, les nouveaux éléments sur l'Ordre des Ombres, la Forteresse des Ombres, le fameux "Havre" des mages, etc.
Nous avons ici droit à un récit central pour comprendre le déroulé des Guerres d'Arran, un véritable indispensable !
Franchement, même sans avoir réalisé un véritable classement/une hiérarchie de tous les tomes du Monde d'Aquilon, je pense qu'on peut aisément mettre celui-ci dans le top 15 voire top 10.
La recette n'a pas vraiment changé depuis le début, mais le résultat est toujours aussi savoureux.
Un humour tranchant avec des vus d'esprit qui à certains moments frôlent le génie.
Le seul reproche qu'on pourrait avoir, c'est la vitesse à la quelle on finit la bd. C'est frustrant au possible. A contrario, je ne suis pas sûr qu'en doublant la quantité on ne fasse pas une indigestion.
Pour les amateurs d'humour absurde et anti-politiquement correct.
Alors que vent semble tourner et que l'occupation allemande d'une partie de la France commence à s'effriter, Joseph Joanovici joue au funambule en travaillant sur les deux tableaux.
D'un côté en collaborant avec l'occupant pour pouvoir continuer à faire de l'argent, ou tout simplement éviter que ses origines juives ne soient un problème.
De l'autre en soutenant la résistance et le FFI, essayant de se racheter toutes ces années où il a fait fortune en aidant et en volant les nazis.
Sur base d'un scénario solide, les auteurs nous partagent la complexité de ce personnage charismatique, et la complexité de sa situation dans un environnement aussi hostile que peut-être l'occupation nazie.
Au niveau graphique, si le dessin est de bonne facture, on pourra toute fois reprocher que certains personnages se ressemblent et d'autres ne sont pas rapidement reconnaissables (et il faut repartir plusieurs pages en arrière pour être sûre de qui il s'agit).
Mais dans l'ensemble cela reste terriblement passionnant.
Un énième roman graphique...
Lora Lorente, autrice espagnole, y raconte une histoire empreint de réel : une femme de 34 ans revient dans sa maison d'enfance, où plane l'absence des figures maternelle et paternelle...
J'ai été pris d'intérêt par l'esthétisme de cette BD, au trait fourni et granuleux.
L'absence de polychromie, contrairement à ce que pourrait laisser penser la couverture, souligne cependant l'indigence du personnage principal et donne un ton plutôt terne à l'intérieur.
Pendant la première partie de cette BD, je dois avouer que je me suis un peu ennuyé... Le rythme y est figé, comme pour mieux montrer l'immobilisme de Mary Pain.
Probablement aussi que je manque de tolérance vis-à-vis des égo-fictions, courantes dans le marché du livre. L'abondance des planches nuit parfois à leur raffinement.
Pourtant, le travail de Lola Lorente est colossal et elle a le mérite d'aborder des sujets intéressants, dans une perspective singulière, allégorique : le regard culpabilisant des bigots, les drames familiaux, l'aide aux soins qui n'est pas rémunérée, la sexualité, l'expropriation...
De plus, avec une figure féminine à la personnalité profonde, ronde sans être complètement empâtée, mais aussi très sensible, l'autrice casse les codes. Ses faux airs de Lolita, son déhanché insouciant, son look éclectique, mi-punk mi-princesse... Mary Pain électrise son monde. Elle doit faire face à une flopée de problèmes... et pourtant, elle procrastine.
Toutefois, à partir du milieu de la BD, la narration s'accélère, prenant un rythme endiablé, qui évoque le sursaut de Mary Pain. Il y a des surprises, autant dans le scénario que dans le cadrage des plans, osés, et dans l'esthétique un peu grasse, spongieuse, hypnotique... en un mot, underground.
Le corps charnu de Mary Pain prend alors une dimension érotique, expérience nouvelle pour moi... comme du Crumb, mais en mieux. La touche féminine sûrement...
Finalement, je dois admettre que je suis touché par ce jeu irréel avec les fantasmes, mais aussi et de manière différente, les angoisses de Mary Pain.
J'ai beaucoup aimé la trame de fond et la manière dont le scénariste nous dévoile petit à petit des bouts d'histoire. Mais j'ai été gênée au cours des 2 tomes par le nombre de protagonistes, finalement peu sympathiques, pas très étoffés et auxquels je ne me suis jamais identifiée. J'avais peine à les distinguer les uns des autres et cela a nui à la fluidité de la lecture. L'ensemble reste toutefois intense et captivant. Walter reste de loin le plus humain du groupe, et le plus attachant.
Cette BD joue sur les peurs des gens par rapport à la menace nucléaire qui n'est pas exempt d'un affreux attentat terroriste islamiste. Cela se passe en Alsace dans ma région ce qui me parle encore plus. Mossenheim, c'est en réalité Fessenheim.
5 millions de gens sont obligés de fuir la zone contaminée entre la Suisse, l'Allemagne, la Belgique et notre pays ce qui va provoquer des remous dans toute l'Europe. Direction la Suède qui va accueillir dans un gigantesque camp de fortune des européens de plusieurs nationalités qui rejettent la faute sur les français comme s'ils étaient réellement responsables de cette situation désastreuse. Dans le malheur, on cherche souvent des coupables.
Les tensions vont être à leurs combles dans cette crise migratoire purement européenne. C'est surtout la gestion des conflits de ce camp sur le point de se révolter qui occupera une grande partie de l'album au détriment de l'intrigue principal qui ne nous montre pas réellement ce qui se passe réellement.
Certes, on verra une partie plus politique avec un Président de la République ressemblant comme deux gouttes d'eau à Emmanuel Macron qui ordonne à son Ministre de l'Intérieur de tuer le gêneur afin que la vérité ne soit pas révélée au grand public. [masquer] En effet, on apprendra qu'il s'agit d'un défaut de matériaux provenant d'un sous-traitant ayant entraîné une réaction en chaîne et non un attentat pour accuser les islamistes qui ont bon dos. [/masquer]
Je trouve que c'est une bonne idée de traiter ce sujet dans une BD pour savoir un peu à quoi s'attendre dans pareil cas. Cependant, l'exploitation de l'idée aurait pu être mieux mené, c'est certain. On tombe dans une absence totale de subtilité notamment au niveau de la réaction des personnages Christophe et Sandra qui font face à cette situation de manière tout à fait exaspérante.
Un mot sur le graphisme pour dire qu'il est réaliste et qu'il rend la lecture assez avenante. Il y a une bonne utilisation de la colorisation qui ne vient rien gâcher bien au contraire. C'est impeccable au niveau du trait. On notera également un découpage plutôt classique.
On va attendre la suite pour se faire une idée plus précise. Tout dépend comment cela va évoluer au juste.
Une fin tant attendue par les personnes, dont je fais partie, qui ont eu la patience d’aller jusqu’au bout. J’ai suivi cette série jusqu’au bout pour le graphisme de très bonne qualité et un thème qui me plaisait bien. Malgré quelques longueurs…j’ai apprécié les 2 cycles sauf la fin…Le Tome 23 a laissé trop de questions sans réponses et m’a laissé sur ma faim. Le tome 24 quant à lui m’apparait sans grand intérêt car enchainant différentes histoires sans rapport avec les 2 cycles précédents. Je reste quand même globalement satisfait de cette série surtout pour le 1er cycle.
Gros gros coup de cœur !
Le dessin onirique d'Andréae confine au sublime et est absolument parfait pour illustrer l'ambiance à la fois gore, angoissante et féerique de ce conte macabre imaginé par Velhmann. C'est rempli d'originalité et l'aventure, l'humour noir, la poésie et la mélancolie se combinent à merveille, faisant de la lecture un vrai moment de bonheur. J'attends déjà la suite avec impatience.
Le scénario est un peu trop enfantin à mon goût mais on retrouve avec plaisir les personnages, l'univers, l'humour et le graphisme sympathique de la série LES SPECTACULAIRES. Même si connaître la série-mère reste un plus, cet album a l'avantage de pouvoir être lu sans pré-requis. Un album clairement axé "Jeunesse" mais qui devrait également plaire aux amateurs de la série d'origine. Perso, j'ai bien aimé.
Ce n'est pas à proprement parlé une BD mais plutôt un "documentaire illustré" qui traite d'un sujet que j'affectionne tout particulièrement : le punk et le rock français alternatif des années 80. Écoutant encore très régulièrement des morceaux des artistes de cette époque et ayant assisté à plusieurs reprises à des concerts de groupes de punk / rock alternatif - dont certains mentionnés dans ce bouquin (Ludwig von 88, Pigalle, les Fatals Picards, les Caméléons, la Ruda Salska ...), j'ai parcouru cet ouvrage avec un immense plaisir.
Outre le destin retracé de tous les groupes mythiques et emblématiques de cette époque (les Béru, LSD, les Wampas ...), l'ouvrage se veut aussi un témoin du climat social et politique des années 80 et en propose une vision intéressante par le prisme des artistes punk de l'époque.
Merci aux auteurs d'avoir fait tout ce travail de recherche, d'avoir compilé tous ces témoignages des acteurs de l'époque (musiciens, managers ....) et d'avoir illustré tout ça avec des dessins simples et efficaces. Je me suis régalé.
Le premier tome de cette série est une réussite magistrale. La richesse du graphisme parvient à suppléer l'absence de couleurs, et à rendre une Egypte pharaonique sinon réelle, du moins conforme à l'idée exotique que l'on s'en fait. J'ai été beaucoup moins satisfait par le second tome, à cause du scénario beaucoup plus statique, à cause d'un dénouement bâclé sur les dernières pages, et à cause des poncifs sur les hébreux, qui réduisent la série à une mauvaise blague ésotérique dans le genre Da Vinci Code. Franchement, les talents de conteurs et de dessinateur de Baranko, entrevus dans le premiers tome, méritaient mieux que ce préchi-précha douteux et faiblard. Je suis déçu à la mesure de l'excitation qu'avait produit en moi le premier tome.
Je vais être honnête : je n'ai pas beaucoup apprécié cette œuvre de François Ayrolle à cause d'un scénario plutôt distordu et qui m'a paru peu passionnante dans ses excès.
Par contre, force est de reconnaître une mise en scène tout à fait extraordinaire avec un parallélisme des cases assez surprenante dans une construction binaire où l'on suit deux personnages vacanciers qui vont se croiser et se perdre pour mieux se retrouver à la toute fin dans une station balnéaire au bord de l'Océan Atlantique.
On peut souligner également une ligne claire plutôt simpliste et désuète mais qui est assez agréable dans le déroulement de la lecture même s'il faut se soumettre aux excentricités des situations rencontrées par nos deux jeunes gens. Bref, c'est réellement comme un exercice de style avec un trait qui s'harmonise plutôt bien.
Bref, soit on aime ou pas. C'est une question de goût. Cela ne veut pas dire que cette œuvre est mauvaise ou qu'elle ne va pas vous plaire. La BD, c'est comme une rencontre, cela fait des étincelles ou pas. Moi, je m'y suis ennuyé ferme. D'autres pourront y trouver leur bonheur et une certaine jubilation rafraîchissante, c'est comme ça.
Pas du tout aimé. En plus de la première moitié qui est incroyablement prévisible, l'histoire racontée à travers ces lettres est globalement peu intéressante. Notre infâme vicieux n'a pas grand-chose de palpitant à nous faire découvrir, finalement -- on s'endort plus que si on avait nous-mêmes lu les lettres du Chevalier! C'est sans compter les commentaires sociaux qui sont parfois complètement irréels... Le dessin de Guérineau est passable.
Déception totale.
Un hommage vibrant à la SF des années 50/60, tout en ambiguïté et en sensibilité. C’est une période que j’adore vraiment lire.
C’et album est attachant, et il est très sincère, mais non dénué de légers défauts.
Bonne lecture tout de même !
Un avis sur les huit premiers tomes..
Cette série est un des sommets de la SF en bd , avec L'incal évidemment et plus récemment Renaissance du même scénariste, sur un mode beaucoup plus réaliste celle-ci, j' y reviendrai quand j'aurai lu le tome 6 ..
Carmen Mc Callum est une héroïne incroyable,hyper balèze,un vrai plaisir d'identification. Les personnages secondaires sont aussi très réussis, je pense notamment au "méchant" généticien russe qui marquera le lecteur durablement .
Bon, j'y suis venu pour découvrir ce qu'avait fait Gess avant la Pieuvre, je n'ai pas été déçu, j'adore.
Donc si vous ne connaissez pas encore, gros plaisir de lecture en perspective !
Un des plus beaux Mano à mano en western que j’ai pu lire, un méchant à la hauteur de Tex Willer ! Bel album, encore une fois
Je cherche mes mots.
C'est bon. C'est définitivement bon. Mais un chef d’œuvre? Pas pour moi.
Le récit de Gess est assez original, même s'il est fondé sur une trame assez classique : un ancien tueur à gages qui se meurt se remémore sa vie. L'originalité provient du côté surnaturel que l'auteur donne au récit... par exemple avec l'Hypnotiseur, dont le visage n'est qu'un crâne, ou bien le talent de Gustave, qui parle toutes les langues du monde. Le voyage périodique dans les recoins de la conscience de Gustave donne également au récit une touche particulière qui est la bienvenue. Il faut dire qu'on ne s'ennuie pas. Même si le lecteur connaît la fin dès le début, Gess sait nous tenir en haleine en nous présentant la vie de son personnage. En plus, on cite en permanence du Baudelaire (et plus?) -- toujours du positif pour moi que la poésie en BD.
Difficile de mettre des mots sur ce qui ne fonctionne pas. C'est une question de ressenti. Je n'ai pas été transcendé par l'histoire. Même si je l'ai trouvée captivante, je ne l'ai pas trouvée palpitante. Même si j'ai passé un bon moment, elle ne m'a pas chamboulé. Honnêtement, c'est le genre de BD qu'il faudrait que je lise une deuxième fois pour voir si mon opinion ne changeait pas après coup. Je n'aime pas non plus le dessin de Gess, que je trouve souvent trop brouillon, malgré les couleurs qui apportent une dimension intéressante à la narration.
Une bonne histoire, donc. Originale tout en étant familière. Ça mérite une lecture. À vous de voir ce que vous en retirerez.
Coucou tout le monde, je viens donner mon avis sur le dernier Lefranc ... amateur des personnages créés par Jacques Martin ( et notamment Lefranc ), j'avoue que c'est toujours avec plaisir que je lis les derniers album sortis ... ayant été déçu par " la Route de Los Angeles " ( cf mon post à ce sujet ), j'appréhendais un peu ce dernier opus ... hé bien cette fois-ci, je n'ai pas été déçu, je trouve que c'est un bon album ... les graphismes de Régric sont beaux ( moins beau que ceux de Christophe Alvès par contre ) la couverture est réussie, le scénario tient la route et l'aspect historique est intéressant. En effet, j'ai trouvé ce retour vers la guerre civile espagnole et le franquisme passionnant ... en fait, le scénario tourne autour des vieilles rancoeurs liées à la guerre civile ainsi que l'anti américanisme primaire de certains protagonistes, sur fond de Guerre Froide ... seul petit bémol : comme je le disais plus haut, les graphismes de Régric sont moins fins que ceux de Alvès ... je ne sais pas si cela vient de moi, mais je trouve notamment que Régric a des difficultés à dessiner les visages, en particulier les yeux ... mais bon, c'est mon opinion personnelle ... bref un bon album qui se laisse lire sans ennui ni déplaisir et qui pourrait aussi plaire à ceux qui ne connaissent pas l'univers de Lefranc. Allez à une prochaine fois pour un nouvel avis ... bonne continuation !
Une lecture intéressante, bien documentée
Dommage pour le dessin, des cases irrégulières dues aux 3 dessinateurs, un seul aurait suffi !
Bref, un bon album
Il n'était sans doute pas facile de faire une biographie de Dali, ce peintre de génie aussi fantasque que la folie. Il est déjà bien introverti à l'extrême durant sa jeunesse. Puis, il va virer à l'extraverti durant ses années de jeune adulte. A noter qu'il est considéré de nos jours comme le plus grand peintre du XXème siècle.
Il est intéressant de voir sa rencontre avec le jeune Luis Bunuel, futur cinéaste et surtout avec Federico Garcia Lorca, le poète surdoué. A eux trois, ils représentent le génie ainsi qu'une nouvelle vague surréaliste prêt à déferler sur l'Europe des années folles.
Je n'aime pas trop le déchanté mais cette biographie a juste ce qu'il faut comme grain de folie pour ne pas succomber dans le n'importe quoi lyrique et poétique. Il pose juste les bases de tout ce qui est créatif et qui va marquer son œuvre.
On suit surtout son éducation artistique académique à Madrid suite aux derniers vœux de sa mère qui succombera à la maladie.
Évidemment, le point d'orgue sera dans le second tome avec la rencontre de la femme de sa vie Gala qui deviendra sa muse. Cette dernière était alors l'épouse du poète français Paul Eluard. On sait qu'il ne cessera de la magnifier et de la représenter comme un mythe vivant et une icône moderne.
J'ai bien aimé cette première partie qui demeure assez captivante tant la vie de cet artiste touche à tout est exceptionnel. Il est vrai que j'ai toujours aimé la peinture de Dali bien que je suis très fortement influencé par l'impressionnisme de Claude Monnet.
Bref, au-delà de l'excentricité, il y a l'art dans toute sa splendeur et des thèmes exploités sujets à controverse.
j'ai longtemps hésité à noter 3 ou 4 étoiles.
j'ai finalement retenu les 4 étoiles essentiellement pour le scénario
j'aime beaucoup l'histoire te particulièrement les périodes trés mouvementées comme la WW2
les derniers mois du 3ème Reich sont biens rendues
avec le côté Crépuscule de dieux de cette fin qui n'aurait pas déplut à R Wagner
tout était noir
d'un côté il y avait les derniers nazis fanatiques sentant leurs fins proches faisaient feux de tout bois pour punir les "traitres"
de l'autre, ce qui n'est pas montré dan l’album, les soviétiques ivres de vengeances qui se déchainaient sur les allemands au fur et à mesure de leurs avancés avec viols, vols, tortures, etc...
les camps et leur horreurs étaient découverts par les alliés
Hitler a lancé l'ordre Néron pour ne rien laisser aux futures vainqueurs sans s'inquiéter un seul instant du sort du peuple qui l'avait pourtant adulé.
c'était l'Enfer sur Terre
les dessins sont on ne peut plus classiques et assez inégaux, certainement du fait qu'il y ai 2 dessinateurs, mais pas désagréables à regarder
il y a quelques erreurs comme, par exemple, le fait que AH n'ai plus porté que son uniforme depuis 1940 et plus jamais son costume.
bref, un album à avoir pour ceux que la WW2 intéresse et à lire pour les autres en gardant à l'esprit que rien n'y est exagéré et même plutôt minoré mais c'est une bande dessinée tous publics
Mister Hyde contre la créature de Frankenstein.
On se croirait dans un mauvais film "crossover" où deux "boogeymen" s'affronteraient afin de savoir qui serait le plus fort/sanglant/violent des deux. Question affrontement, il faudra néanmoins s'armer de patience car les auteurs ont fait le choix de ménager cette séquence importante à la toute fin.
Ici, il sera question de personnages sur le retour après la série 'Scotland Yard' dont notamment Faustine Clerval ou encore l'homme éléphant. Au rayon nouveauté, Dr. Jekyll a beau ressembler à Monsieur Propre, il n'en demeure pas moins un dangereux individu où ses (nombreux) forfaits sont exécutés hors champ.
Cette volonté manifeste de masquer les agressions/affrontements et de jouer la suggestion est assez frustrante, étant donné que c'est ce que le lecteur était en droit d'exiger avec un tel titre digne d'une série B. Même l'apparence de la créature de Frankenstein est assez moyenne au final: ce n'est qu'un vague sosie peu effrayant d'Umbrella, l'antagoniste du jeu Resident Evil 2.
Si l'aspect gothique de cette époque victorienne est retranscrit au détour de quelques ruelles, souterrains et autre zoo, les dessins manquent parfois de détails sur les plans plus larges. Le côté "gore" est finalement très peu présent et l'aspect déformation monstrueuse assez peu dérangeant.
Il y a de bonnes choses (la relation entre Jekyll et Faustine, la présence de Freud) mais c'est au final aussi peu marquant que mémorable. L'affrontement au sommet, tant promis par le titre, n'est finalement qu'un gros pétard qui fait pschitt.
Deuxième tome racontant de manière romancée l'histoire de se personnage si singulier. On abandonne la structure du tome précédent sur plusieurs lignes du temps, pour passer à une succession de scènes courtes qui débutent à l'invasion de la France par l'Allemagne.
On y retrouve, une nouvelle fois, toute la complexité de notre "anti" héros. Tantôt flirtant avec la collaboration, tantôt sabotant la fourniture de métaux, ce diable d'opportuniste de Joanovici, retors à plus d'un titre, est passionnant.
Une expérience bigarrée.
Au départ, la BD porte le nom de son personnage principal, John Difool. Il s'agit d'un anti-héros, détective de « classe R » fainéant, pleutre et incompétent, à qui les « rob-fliks » reconnaissent tout de même la qualité d'être « un bon informateur ».
Évoluant dans un univers « cyber-punk », il est accablé par les ennuis et ce n'est que le début... Car, en récupérant une petite pyramide lumineuse, l'Incal, il devient la cible de la pègre de « Suicide-Allée », puis d'une quantité infinie d'adversaires.
Or, cet éclopé de John Difool n'est pas tout à fait seul. Deepo, sa « mouette à béton », lui tient compagnie voir lui sert de psychanalyste... Et il rencontre d'autres personnages : le Méta-baron, Tête-de-Chien, Animah... qui feront pour certains l'objet de séries dérivées...
Force est de constater que l'Incal est une BD d'exception, que ce soit par son esthétisme ou son scénario. Elle est apparue à une époque où la BD se métamorphosait, sous l'influence de la contre-culture, des auteurs de la revue Métal Hurlant (1975-1987), dont Moebius fait partie, mais aussi des volutes de fumée et autres champignons hallucinogènes...
Conçue par Jean Giraud et Alejandro Jodorowsky, après l'échec de leur adaptation du film Dune, elle démontre leur résilience, dont le travail a finalement eu une influence considérable (notamment sur les films de SF). Pour ne donner qu'un seul exemple, un peu dérisoire, le nom de Difool a été repris par un célèbre présentateur de radio français...
Pour ce nouvel ouvrage, Gir, l'ardent dessinateur de Blueberry, troque le pinceau pour la plume et se transforme en Moebius. Il est chaperonné par Jodo, cinéaste surréaliste, adepte du tarot et inventeur de la « psychomagie »... L'un a été marqué par l'absence de père, l'autre par la violence de son géniteur. Tous les deux vont se défoncer pour cet ouvrage.
Enfant, j'avais été frappé par la modernité et la puissance de ce livre : univers en renouvellement permanent, images psychédéliques, humour caustique... Moins barbant qu'une cathédrale et plus savoureux que les jardins de l'Alhambra.
Adolescent, j'ai apprécié son ton irrévérencieux, sa satyre : contre la société du spectacle, le libéralisme économique, le matérialisme, l'entre-soi des élites... Voilà aussi un livre que l'on ne me forçait pas à lire.
Puis, j'ai essayé de comprendre ses métaphores, ses symboles (notamment les chiffres, les allusions à l'alchimie, les couleurs, les formes...), le message que voulait faire passer Jodorowsky.
Je dois avouer, qu'au détour de mes lectures répétées de l'Incal, j'ai aussi pu lui trouver un aspect un peu ridicule, avec quelques facilités dans le dessin ou les dialogues.
D'ailleurs, rien à voir, mais il y a cette vidéo des Inconnus sur la peinture qui ne cesse de parasiter mon esprit... « il n'était pas peintre, il était juste une sorte de fou, un peu mystique qui, qui se foutait de la gueule du monde, comme moi, mais avec oune sorte de crédibilité ».
Certes, dans l'Incal il y a quelques bémols et des petits couacs. Pourtant, je ne pense pas que les auteurs se moquent de nous.
Au contraire, j'admire la dimension métaphysique de cette BD, si rare maintenant, à l'heure de la BD du réelle. Jodo et Moebius ont pu laisser libre cours à leurs envies, la maîtrise graphique de l'un permettant à l'autre de faire parler son inconscient.
Et que dire de l'énergie spirituelle de cette œuvre : elle n'est pas chrétienne, ni juive ou même musulmane, bouddhiste ou chamaniste... elle est tout à la fois, syncrétique.
J'aime aussi ses couleurs vives, à la gouache, caractéristiques d'une époque où l'image primait sur le texte. Les lignes, les figures géométriques, mais aussi la fulgurance et la pureté du trait de Moebius, sont d'une beauté quasi divine. Il y a une mise en scène radicale, des scènes d'envol et de chute, des décors impossibles, des surprises de taille, de l'éclectisme...
Je ne suis pas sûr que je revivrai la même chose en relisant cette BD dans 20 ou 30 ans...
Mais, ce qui est certain, c'est que je garderai de l'affection pour ces planches.
Future est une anthologie des 10 numéros que Tommi Musturi a au préalable publiés en auto-édition, en format fascicule comics. Explosion de couleurs quand l'objet est en main, explosion graphique quand on le feuillette, le bouquin est une collection de petites capsules très pulp de quelques pages ou en format strips qui se feuilletonnent d'un numéro à l'autre, se répondent et s'autoréférencent.
Présenté pêle-mêle l'oisiveté d'une bourgeoisie high-tech, une téléréalité grandguignolesque peuplée d'individus augmentés, un survival sur fond de la férocité du formatage culturel, une IA hautaine qui répond dans le traditionnel courrier des lecteurs à la fin de chaque fascicule, références multiples entre autres au pulp SF / fantasy / horreur, etc... Le tout enrichi d'un propos politique dont la frontalité et le manque de finesse peuvent agacer plus d'un.
Un laboratoire d'expérimentations, pas dans le sens "recherche de nouvelles formes de BD" mais plus dans la juxtaposition et la succession d'esthétiques, de mises en page, de points de vue, de narratifs...
Un bouquin plein d'asperités mais d'une grande générosité, et dans le genre "alternatif qui tache" un incontournable de ce début d'année.
Un jour il faudra étudier les statistiques des albums Millar pour déterminer si l’on peut retrouver une fréquence régulière de qualité. Le dernier en date était très bon. Ce reboot d’un des albums qui ont fait sa réputation (… de sale gosse du comic!) ressemble à une fausse bonne idée/à une opportunité commerciale/ a un caprice de star, au choix et de manière potentiellement cumulative…
En 2011 Millar se lançait dans un improbable projet court mettant en scène une version négative de Batman: un milliardaire tout de blanc vêtu et dénoué de tout sens moral et de toute empathie, lancé dans une vengeance implacable contre des gradés de la police. L’an dernier Millar annonçait le reboot de son concept en pré-lancement de son crossover maison, Big Game attendu cet été et que seuls les lecteurs d’une immense mauvaise foi contesteront attendre. C’est ça Millar: une drogue que l’on est presque sur de regretter mais que l’on a très envie de prendre. Voici donc pour ceux qui sont passés à travers le retour du Nemesis juste avant l’Ambassador dessiné par monsieur Frank « Jupiter Legacy » Quitely qui vient juste de sortir.
Accompagné d’une des méga-star du dessin US, l’écossais déroule une partition qui fait malheureusement du surplace. Si le scénariste connait la mise en scène par cœur et nous donne quelques belles séquences rodées, le projet lui-même semble sans but, faute de définition. Si l’on comprend vite le type de personnage auquel on a
affaire, jamais on nous explique le lien entre sa formation décrite dans les flashback et sa capacité criminelle aussi infinie que celle du Joker. Sauf que le Joker est passé avant et jouit d’une aura mythologique qui dispense de rechercher la rationalité, au contraire du Nemesis qui par manque d’adversité (toujours le nœud gordien) nous lasse à enchaîner ses massacres avec sa tête de psychopathe. Si le concept même reste novateur (assumer le récit d’un super-méchant pratiquement sans aucune justification), le déroulé est linéaire en mode jeu vidéo. On pourra même trouver les planches relativement sages comparativement à des BD vraiment folles d’un Bisley, d’un Liberatore ou même d’un Rick Remender.
L’album one-shot enchaîne donc les massacres semi-bien pensants (on trouve toujours des cadavres dans les placards des innocentes victimes, ou presque) et une fois son « devoir » accompli on a un peu l’impression d’avoir assisté à un énième blockbuster sans âme ni plus-value aussi vite oublié. Gageons que dans la toile du vaste projet de Millar (qui a dit que plus on en parle moins il y en a?…) cet apéritif trouvera sa place mais pour l’heure hormis le pitch de départ et les planches très qualitatives on est dans la version basse du parangon de la danseuse de Netflix.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/03/13/nemesis-reloaded/
Nouvelle découverte pour moi cette année avec cet album dont la couverture aussi grise qu’expressive m’a attiré. L’espagnol Prado est un auteur installé avec une carrière qui remonte aux années quatre-vingt et a déjà travaillé sur Sandman avec Neil Gaiman.Vautours est le second one-shot sur les enquêtes des inspecteurs Tabares et Sotillo, après un premier tome paru en 2017. Cette fois l’auteur passe en couleur directe (le précédent était en NB), ce qui donne beaucoup de profondeur à ses planches qui restent dans une grisaille reflétant l’âme humaine et l’état d’esprit de ses personnages.
Le concept de la « série » repose sur des enquêtes policières très classiques dont sont victimes des personnes en situation de faiblesse. Après les petits épargnants voici le thème des pédophiles et des réseaux où la bourgeoisie espagnole est impliquée. Ne se drapant pas dans de la fausse pudeur, l’auteur transpose sa révolte dans les idées marxistes de son inspectrice, la très froide mais très humaine Olga Tabares dont le duo avec son acolyte fonctionne à merveille dans de fréquentes joutes où l’on devine un amour platonique effleuré tout en pudeur.
La forme est celle d’un polar social, rugueux, technique, cette remontée de pistes, de fausses pistes et d’interrogatoires où la précision documentaire de la procédure (on est proche des albums de Scala et Eacersall) joue beaucoup dans l’immersion du lecteur. Si on pourra regretter le voile de grisaille qui habille l’ensemble des sublimes planches de Prado (qui est un très grand dessinateur en plus d’être un coloriste appliqué) et un lettrage très informatique peu élégant, le scénario est remarquablement construit en plusieurs phases et plusieurs temporalités croisées. Lorsque les coupables sont (assez vite) découverts, vient le temps de comprendre la profondeur de la corruption qui aboutit à cette mort. Le dessinateur n’implique la pauvre victime que quelques cases en début d’album, évitant le pathos pour se concentrer sur son enquête et les coupables. Cela aurait pourtant pu apporter une touche d’humanité à ce sombre récit proche du nihilisme. Heureusement les personnages du commissariat et de la procédure dans le sens large, mais aussi les pitoyables criminels sont très crédibles et aux interactions subtiles.
Vautours est donc un très chouette récit policier rugueux dont les protagonistes donnent très envie de suivre de prochaines enquêtes tant ils réussissent leur passage dans le monde des policiers récurrents. En espérant un délai moins long qu’entre les deux premiers volumes.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/03/16/proies-faciles-2-vautours/
Comme le titre l’indique, ce second tome va consister pour l’essentiel en une traque de l’héroïne par un équipage de mutins qui semble commandité en haut lieu pour éliminer un risque dynastique… L’album reprend presque exactement où s’est clôturé le premier et on constate déjà un petit problème de jointure entre deux albums qui semblent coupés artificiellement. Même en se replongeant dans la lecture du précédent volume on sent un manque de mise en place avec de nouveaux personnages avant un massacre inattendu qui va bouleverser le sympathique équipage que l’on avait appris à connaître. Un peu le même rythme et ruptures qui structurait le premier volume. Une volonté du scénariste peut-être…
L’album est du reste assez linéaire et tendu dans une chasse impitoyable où les personnages n’auront aucun répit. Cette aventure axée action dramatique reste agréable à lire et bien huilée au niveau des séquences de chasse même si comme dit précédemment le dessin de Silvio Camboni, fourmillant de détails mais marqué par le cartoon, ne semble pas le plus approprié. On m’objectera que des séries comme Seuls ou Orbital ont trouvé leur marque malgré ce décalage entre le style graphique et les thématiques. Soit, mais pour ne pas aider le changement de coloriste sur ce tome perd l’aspect artisanal agréable et coloré du précédent pour une touche propre mais terriblement informatique qui fait perdre un peu d’âme à cette série.
A la conclusion de se second tome je dois reconnaître qu’il est pas courant d’être confronté à ce type de problème: deux auteurs qui maîtrisent bien leur mécanique respective, un projet plutôt original dans un genre SF ultra-balisé, mais un script et une réalisation graphique qui semblent inadaptés au projet. Sympathique mais encore trop mystérieux dans le développement de l’univers (ce volume ne fait que très peu progresser notre connaissance), subissant des problèmes de rythme abusant notamment des Deus Ex Machina, Prima Spatia a sacrément intérêt à changer de braquet au prochain volume s’il ne veut pas risquer de finir dans les bacs d’occasion de Gibert…
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/03/19/prima-spatia-2-la-traque/
Il y a trois ans s’arrêtait au cinquième tome l’une des plus incroyables saga de la BD franco-belge, un monde fou co-construit par Wilfried Lupano et Jean-Baptiste Andreae, cet Azimut qui restera un chef d’œuvre intemporel. L’univers de JB Andreae est si fort et identifiable qu’il fait toujours craindre que le scénariste soit vampirisé, étouffé sous cet imaginaire issu de Tim Burton et du surréalisme de Dali. Fabien Vehlmann était le comparse idéal pour proposer un nouveau projet au dessinateur, dans lequel il se fond avec gourmandise et une facilité toujours sidérante.
La Cuisine des Ogres est un (gros) one-shot, en tout cas annoncé comme tel. Le format double-album n’est pas de trop tant l’univers juste aperçu est monumental et se prête à une série. Le sous-titre de l’album semble rappeler cette volonté qui cadre avec la politique raisonnable de Rue de Sèvres de ne jamais démarrer sur de longues séries mais de laisser la porte ouverte au développement de l’univers. Le scénario malin permet tout à fait cela et on l’espère vivement en refermant le volume tant celui-ci est riche!
On commence avec une amusante variation Andreaéienne de Seuls lorsque l’histoire s’ouvre sur une bande d’orphelins très vite raptés par un croque-mitaine bondissant qui file livrer sa victuaille au monde des Ogres. Début alors pour celle qu’on appelle Trois fois morte la découverte d’un monde souterrain où des milliers de créatures sont occupées aux différentes étapes de fabrication du repas des Géants, du nettoyage de la vaisselle à la conception des plus fins mets. Réchappée au broyeur par miracle, la jeune fille est bien décidée à sauver ses amis de l’assiette…
Le ton tragi-comique est celui de tous les albums d’Andreae: celui d’un conte de fées pour sales gosses, où les personnages ont les yeux globuleux, les ogres le nez crochu et la plus mignonne des créature un je-ne-sais-quoi d’inquiétant. Au-delà des pérégrinations truculentes de l’héroïne se dessine une vie tout à fait dramatique qui n’a pas grand chose à faire dans un récit pour enfants… ce que n’est pas vraiment cette Cuisine des Ogres.
Sous une base tout à fait classique du conte de fée (distordu), les auteurs plongent allègrement dans le monde de Rabelais, que ce soit par le verbiage utilisé, les citations (nos géants sont Gargamel et Pantagruel) ou les tableaux de grande bouffe où le dessinateur se régale à croquer mille et un détails. Les facéties et déformations de son dessin nous ont d’ailleurs fait oublier combien il était précis dans ses planches et la finesse de tous les décors ne cesse d’étonner. Aussi brillant dans sa colorisation directe (qui ferait passer Marini pour un débutant) que dans le dessin pur, Andreae confirme par cet album qu’il reste un des plus éminent dessinateurs de la BD franco-belge.
Fourmillant de références aux contes et légendes sans perdre en cohérence locale, La Cuisine des Ogres s’avère bien plus ambitieux qu’il n’en a l’air et parvient à créer un monde fonctionnel où la bonne morale est absente et que l’on a hâte de retrouver pour peu que le lectorat soit au rendez-vous. Avec deux artistes absolument gourmands et appliqués il aurait été difficile de se rater. Alors on savoure les pages avec un plaisir permanent et le seul regret que l’aventure ne soit pas plus longue.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/03/15/la-cuisine-des-ogres/
aucun renouveau et série à rallonges éternelles. Cette série a perdu son originalité, et ce malgré le talent de ses auteurs. Renouvelez Messieurs.
aucun renouveau et série à rallonges éternelles. Cette série a perdu son originalité, et ce malgré le talent de ses auteurs. Renouvelez Messieurs.
Il y a encore quelques années, les gens étaient assez incrédules quand on parlait de crise écologique et climatique. Cependant, ces dernières années ont prouvé que cette crise est désormais là sous nos yeux.
Doit-on alors rester totalement impuissant face aux déchaînements de la nature entre les incendies ou les tempêtes catastrophiques qu'entraînent le réchauffement climatique ? Il est temps d'agir pour tenter de conserver une planète vivable car ce n'est pas demain que nous pourrons aller vivre sur une autre planète. Il nous faut absolument préserver celle-ci.
Pour rappel, c'est une hausse constante de la température moyenne au niveau mondial liée à notre pollution qui est la cause de ces maux au niveau planétaire. Des milliards de tonnes de CO2 sont rejetés dans l’atmosphère chaque année en raison de la production de charbon, de pétrole et de gaz justifiant notre consommation.
Evidemment, des températures plus élevées peuvent entraîner une hausse de la mortalité dans la population. Par ailleurs, les températures pourraient bien atteindre 3 degrés Celsius de plus d'ici à 2100 et causer des dommages irréversibles à nos écosystèmes.
Cette BD nous montre à qui peut ressembler le monde d'après ce qui est toujours appréciable de savoir surtout si vous voulez faire des enfants. Oui, il s'agit de voir quel est le monde que nous leur laissons en héritage, outre la maison familiale. Il est toujours bon de s'y préparer.
Le principe de cette BD est de nous montrer dans une revue dessinée le travail des journalistes qui enquêtent depuis 10 ans sur cette crise majeure de notre époque. Evidemment, cela prend des aspects tout à fait différents qu'il est bon de connaître.
On va revenir sur les algues vertes en Bretagne ou sur le chlordécone aux Antilles qui a fait l'objet d'albums déjà publiés à savoir « Algues vertes : l'histoire interdite » d'Inès Léraud et Pierre Van Hove et « Tropiques toxiques » de Jessica Oublié.
Cependant il y aura d'autres titres que je ne connaissais pas et qu'il est intéressant de découvrir sur cette thématique brûlante. Il s'agit surtout de lutter contre le déni propre à certains hommes politiques (tel que Donald Trump par exemple, l'ancien et futur président des Etats-Unis).
Ma nouvelle préférée est sans doute celle où Steve Jobs revient sur terre en 3 réincarnations différentes pour se rendre compte du mal qu'il a fait à la planète sous couvert de progrès technologiques. Je n'ai pas envie pour ma part de retourner à l'âge de pierre. Tout est sans doute dans un dosage acceptable pour le bien de l'humanité.
Oui, tout cela m'a donné un peu le vertige ! C'était sans doute l'objectif de cette BD de nous faire prendre conscience que le futur ne sera pas rose bonbon.
D'un point de vue graphique, c'est du 5 sur 5, facile. Le différent style de dessin qui s'impose quand les cauchemars apparaissent est superbe.
Mais côté scénario? C'est l'histoire de Lovecraft qui "vit" ses propres histoires, en quelque sorte. C'est à moitié biographique, à moitié cauchemardesque. Une très bonne idée qui s'amuse à confondre le mythe et la réalité, mais malgré le nombre de pages, tout se déroule un peu trop vite. L'histoire n'a pas le temps de respirer. On ne réussit pas vraiment à explorer la psychologie de Lovecraft.
Un album qui vaut tout de même le coup d’œil, si ce n'est que pour les dessins d'Enrique Breccia.
Après son bluffant « Soleil mécanique », Lukasz Wojciechowski nous revient avec un nouvel album illustré de nouveau à l’Autocad. Mais cette fois, c’est une histoire plus familiale qu’il va narrer ici puisqu’il s’est directement inspiré des récits de son grand-père, évoquant les souvenirs qu’il avait gardé de son géniteur, Stanislaw, qui en est ici le protagoniste principal. Bien sûr, l’effet de surprise est moins présent que sur le premier, mais d’un point de vue visuel, cela reste toujours étonnant. Autocad est un logiciel de dessin assisté que l’auteur, architecte de formation, a détourné de sa fonction première pour illustrer son récit. Ce qui reviendrait un peu à utiliser un robot-mixeur pour battre des œufs en neige. Une démarche qui rappelle beaucoup celle de Martin Panchaud avec sa « Couleur des choses », publié chez le même éditeur et récompensé du fauve d’or à Angoulême l’an dernier.
Alors bien sûr, quand on feuillette, on peut avoir un mouvement de recul. Ces fines lignes droites hyper minimalistes, hyper millimétrées, ont un aspect froid et pas très engageant pour tout puriste de la bande dessinée, mais il ne faudrait surtout pas s’arrêter à ça, car cet album recèle bien d’autres qualités. Pour ceux qui ont lu « Soleil mécanique », l’effet de surprise sera amoindri mais le parti pris reste toujours aussi fascinant par son audace confinant à la poésie, où les dessins froidement architecturaux semblent tisser une passerelle vers un art abstrait empreint d’émotion. On s’habitue très rapidement aux codes de lecture innovants, qui voient les phylactères ne faire qu’un avec les cases.
Pour contrebalancer cette « sécheresse » graphique, LW réussit à produire un récit extrêmement accessible, profondément humain, à partir d’une histoire familiale tragique. Stanislaw, personnage en apparence insignifiant et docile alors qu’il vient d’être embauché par le bureau d’étude où bosse son oncle, est aussi le narrateur. Après le travail, il traine sa solitude dans les quartiers mal famés de Berlin. On le voit alors en proie à des accès de violence, lui le Polonais expatrié et confronté au racisme en pleine montée du nazisme, évoquée en filigrane dans l’histoire. Au fil des pages, le lecteur va découvrir que ces colères incontrôlables s’expliquent par un traumatisme profond et incurable remontant à l’enfance, et là selon l’expression consacrée, c’est la petite histoire dans la grande Histoire… avec une référence explicite au « Cabinet du docteur Caligari », un film expressionniste allemand de 1920 exerçant une grande fascination sur Stanislaw, où il est question de tyrannie et d’obéissance aveugle des foules à l’autorité… Et puis il y a cette balle de fusil « Dum Dum », qui a donné son nom au titre, et a participé au fameux traumatisme de ce dernier, un mot-leitmotiv dont la sonorité mécanique imprime sa rythmique au récit, renvoyant à cette « ligne droite et nette », guidées « par la main ferme et assurée du technicien » dévoué à l’ordre d’un système. Ce système même qui participera à l’avènement du régime hitlérien, même si dans le contexte évoqué, on n’en voit que les prémices…
Mais au milieu de ces lignes droites, les blessures de Stanislaw font tâche, dans tous les sens du terme. Au fur et à mesure de ses errances dans Berlin, les coups qu’il a reçus au visage deviennent plus visibles. Ces « tâches », dessinées au pinceau, sans règle, apparaissent comme une menace pour les lignes millimétrées de l’architecte et leur bel ordonnancement. Symbolisant les émotions, en contrepoint de la froideur et l’insensibilité du trait sans défauts, elles vont tenter de s’imposer tout au long de la narration, telle une métaphore des souffrances muettes de Stan qui finiront par se révéler tragiquement au lecteur.
Cet album exceptionnel se lit comme un thriller : happé dès la première page, vous ne le relâchez qu'à la dernière, après avoir vécu l'incroyable saga de George Lucas, peint ici avec beaucoup de tendresse.
Les génies sont toujours incompris (?), le créateur de Star Wars ne fait pas exception, rejeté par la 20th Century Fox, frileuse à l'idée d'une œuvre d'anticipation, au départ un peu simplette et brouillonne, mais qui, au fil des influences, a su s'étoffer, se canaliser pour atteindre à l'universalité des grands mythes.
Un coup de chapeau aux deux auteurs, et mention toute particulière au dessinateur Renaud Roche qui a su trouver un équilibre idéal dans un dessin réaliste très efficace où tous les protagonistes sont magistralement croqués.
J’hésiterais entre 3 et 4/5, mais finalement la Jodo’s Touch marche toujours bien sur moi.
C’est une série où notre Franco-Chilien préféré use et abuse de ses marottes favorites, et finit par nous faire du grand WTF dans le dernier album.
La période où se déroule la série est intéressante et j’ai bien aimé la façon dont il détourne des événements historiques connus pour que ça colle avec son scénario et son microcosme crée.
Côté dessins, sans surprise, Jérémy fait un travail remarquable, c’est très beau.
Au final c’est une série estampillée Jodo, avec ses force et ses faiblesses, toujours les mêmes. Et le monsieur sait toujours se faire accompagner d’un sacré dessinateur.
Pour les fans, c’est un grand oui. Pour les autres, prudence.
j'ai adoré cet album de SF ou d'anticipation c'est selon
l'histoire m'a rappelée un livre dont j'ai oublié le nom de Philip K. Dick
le synopsis était assez semblable avec une nouvelle planète ouverte aux colonisateurs sans retours possibles avec surprises à la clef
il y a également la série l'âge de cristal ou le film Soleil vert qui peuvent également avoir quelques points communs même s'ils sont plus tenus
les dessins sont dans l’ensemble bons quoique assez éloignés du style franco-belge que j'apprécie
seules les couleurs ne m'ont pas vraiment plus mas c'est vraiment un détail
dans l’ensemble cet album est vraiment à recommander et à lire sans hésitations ni modérations
Résumé des quatres tomes de la série, heureusement arrêtée : une poignée de récits médiocres en bandes dessinées d'une demi-douzaine de pages chacune, introduites chacune par une page de baratin de bistro vaguement pseudo-philosophique. On vous aura prévenu.
C'est vraiment dommage d'avoir dénaturé à ce point "La nuit des Temps" de Barjavel, un des meilleurs romans de science-fiction. Là où Barjavel incluait subtilement mais efficacement la dimension écolo dans la trame même du récit science-fictif, Gauckler nous assène la chose à coups de massue jusqu'au vomissement. Malheureusement, le romantisme poignant du roman de Barjavel est la grande victime de cette trahison. En matière d'adaptation, il faut se poser la question : l'adaptation apporte-t-elle une plus-value par rapport à la chose adaptée ? Ici la réponse est non, et de loin.
Après un automne en baie de Somme, on va avoir droit à un hiver à l'opéra Garnier à Paris. On poursuit en effet les aventures de l'inspecteur Amaury Broyan qui a toujours du mal à refaire surface après la mort tragique de sa fille.
Il s'agit cette fois-ci de résoudre de mystérieux meurtres mis magistralement en scène par le fantôme de l'opéra. Ce récit sera également emprunt de mysticisme à travers l'hypnose mais également une approche assez ésotérique qui permet de communiquer avec les morts. Encore faut-il y croire. La fin sera d'ailleurs assez surprenante à de multiples égards.
J'ai bien aimé ce titre qui est scénarisé par le prolifique Philippe Pelaez. Un mot sur le graphisme proposé par Alexis Chabert pour dire qu'il magnifie très bien les décors parisiens de cette belle époque dans une mouvance qui fait très impressionniste. On s'y croirait vraiment en cet fin du XIXème siècle alors que la IIIème République doit combattre de multiples complots notamment nationalistes.
En conclusion, un titre à découvrir surtout si on avait bien aimé le précédent opus. Ce fut une lecture assez plaisante sur un scénario plutôt simple sur une double intrigue.
Euh... nul! Le scénario n'a aucun intérêt -- un homme doit marier quatre filles de roi afin de prévenir une guerre -- c'est de l'humour puéril, les dialogues sont pauvres, le dessin n'est pas fameux, la colorisation est horrible... Je n'ai pas lu le deuxième tome, mais d'après moi, l'histoire ne doit même pas se conclure et la série a probablement été annulée...
Je n’ai pas réussi à rentrer dans cette histoire décousue et sans saveur, personnages fades… format étrange, fin et épilogue incompréhensibles.
Restent les graphismes, agréables, qui sauvent le tout.
Lecture laborieuse