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Les avis de - Erik67

Visualiser les 7441 avis postés dans la bedetheque
    Erik67 Le 15/07/2021 à 13:08:46

    En effet, cet album de Vance, l'excellent dessinateur de XIII, n'est pas aussi nul que cela. Il est composé de deux récits totalement "kitsch". On a du mal à croire que cela a été publié en 1995 tant il apparaît comme totalement décalé.

    Je me suis bien amusé à le lire malgré une narration pesante. Et puis, même s'il y a de l'invraisemblance, ce n'est pas absurde et cela a un sens.

    Cependant, on est très loin de l'excellent Universal War One. Alors, deux étoiles et pas plus.

    Erik67 Le 15/07/2021 à 13:02:25
    Smax - Tome 1 - la Guerre des boutons

    Je n'attendais pas grand chose de cette lecture sinon qu'elle essaye de me distraire un peu de cette triste période que nous vivons tous collectivement. Malheureusement, elle n'y est pas parvenue.

    Pire que cela, c'est totalement affligeant ! Les gags sont vraiment médiocres et n'ont pas réussi une seule fois à m'arracher le moindre sourire. Au secours, Fabcaro !

    Maintenant, il ne faut pas s'attendre à grand chose émanant de la bd de supermarché. Cela semble être juste une œuvre de commande et cela se ressent tellement. Bref, nous avons là le degré zéro de l'humour. La collection Tchô nous avait habitué à mieux.

    Erik67 Le 15/07/2021 à 13:01:42

    Quand un conte est normalement destiné aux enfants mais que c’est trop violent pour eux que cela soit dans le propos ou le graphisme des images véhiculées, c’est que l’auteur a alors de fortes chances de louper la cible.

    Cela arrive parfois dans certaines œuvres qui ne rencontrent pas leur public. Je ne peux que regretter cette situation. J’ai cependant conscience que l’auteur a sans doute voulu réinventer le genre ou l’orienter dans une autre direction. Le résultat reste mitigé.

    Erik67 Le 15/07/2021 à 12:58:57
    Valkyrie Apocalypse - Tome 8 - Tome 8

    Mon Dieu ! Ce titre avait tout pour plaire à commencer par une belle couverture et une édition de qualité. Le graphisme est plutôt satisfaisant même si certaines cases apparaissent assez inachevées dans la finition. Quant au scénario, c’est une tout autre histoire.

    J’ai rarement lu quelque chose d’aussi pathétique et d’invraisemblable. Bref, admettons qu’une assemblée de dieux de toutes les religions veut détruire la Terre dans une grande apocalypse sur un coup de caprice.

    Nous avons de gentilles walkyries qui proposent des combats dans l’arène entre le meilleur spécimen du genre humain et les dieux. Il y aura en tout 13 combats pour sauver l’humanité de 1000 années supplémentaires. Dans l’arène, on pourra retrouver Jack l’éventreur contre Zeus etc… On choisit les 13 héros humains les plus légendaires.

    Rien n’est crédible. Tout est tourné pour de la baston divertissante avec des pointes d’humour. Il y a une très mauvaise exploitation du pitch de départ car on perd tous les enjeux. Franchement, on peut faire l’impasse sur ce titre qui n’apportera rien. Ki-Oon nous avait habitués à beaucoup mieux. C’est presque une honte.

    Erik67 Le 15/07/2021 à 07:55:43
    S.O.S. Bonheur - Tome 5 - S.O.S. Bonheur Saison 2 Volume 2

    Ce second tome se divise en trois parties en introduisant des personnages nouveaux dont un certain Verdier qui va jouer un grand rôle tout à la fin.

    Je n'ai pas trop aimé par rapport au premier tome car il y a un autre découpage et sans doute beaucoup trop de personnages et d'autres qui passent aux oubliettes. J'ai senti comme un profond décalage et une césure par rapport au départ. Par exemple, le prologue reprend intégralement l'épilogue du précédent tome sans rien apporter de neuf avec un personnage assez fade pour mener l'enquête.

    Bien sur, la lecture demeure toujours aussi plaisante grâce au dessin de Griffo qui excelle véritablement dans son art. J'ai bien aimé la premier récit bien qu'il se termine de façon dramatique pour la principale protagoniste. La télécratie est bien entendu pire que la démocratie. On ressent tout le malaise d'une société actuelle qui pourrait vite dans ces extrémités si elle y était aidée par certains événements provoqués.

    On notera des trouvailles intéressante à l'image de cette rue Pétain dans un monde qui glorifie Hitler et qui considère que l’holocauste juif n'est qu'un détail de l'histoire. Puise un parti ayant ces idées là ne plus jamais gouverné un pays.

    Cependant, on voit bien qu'une révolution est toujours remplacé par un système encore pire que celui qu'on désirait remplacer. C'était d'ailleurs la conclusion du dernier « Hunger Game ». L'objectif est toujours de faire progresser la société vers un bonheur mais cela peut conduire à la privation des libertés et par conséquent à une régression.

    Les lecteurs seront quand même déçus s'ils font la comparaison par rapport à ce que nous avait proposé Van Hamme. Il faut en faire abstraction si on souhaite en profiter. Parfois, il faut tourner la page et laisser place à la nouveauté. C'est une lecture instructive qui invite quand même à des réflexions tout à fait intelligentes sur le devenir de nos sociétés.

    Erik67 Le 15/07/2021 à 07:49:34
    S.O.S. Bonheur - Tome 4 - S.0.S. Bonheur Saison 2 Volume 1

    Il y a trente ans sortait le premier S.O.S. Bonheur scénarisé par Van Hamme. Ce fut un choc pour toute une génération qui découvrait la BD sous la forme de petits récits d'anticipation de ce que pouvait devenir notre futur. Il est vrai que le bonheur n'était pas dans les prés.

    On retrouve toujours Griffo au dessin mais Van Hamme est remplacé par Desberg. Le grand maître signe tout de même une belle préface pour démarrer cette seconde saison en toute sérénité et pour passer les rênes.

    On ne retrouve plus le génie d'antan mais cela reste tout de même très convenable. Au total 6 chapitres différents et un épilogue où l'on comprend que toutes ces histoires chorales vont se rejoindre dans le second tome.

    Bienvenue dans une France gouvernée par une extrême droite qui a privatisé certains services et qui renie l'histoire réelle de la Seconde Guerre Mondiale. Il y a également un ordre religieux ou des commissaires matrimoniaux nous font la moralité sur nos unions extra-conjugales.

    Au programme de cette société: la peur de l'étranger, la préférence nationale, la censure et le négationnisme, la privatisation de la sécurité sociale, la surveillance et le contrôle, suppression de la criminalité. Perso, je n'aime pas trop ce futur et cette France là. On n'a pas envie de la quitter mais de changer les choses en profondeur dans la révolte. Bref, c'est le combat pour nos libertés fondamentales.

    Erik67 Le 15/07/2021 à 07:47:02

    Quand j'ai commencé à lire cet album, j'ai tout de suite reconnu le style très moralisateur de Derib (voir No limits). Très bien dessiné mais une action totalement orientée pour dénoncer cette fois-ci les méfaits de la prostitution. Nous avons là le dessinateur des grandes causes! Cette bd veut faire passer le message suivant: à bas les métiers du sexe. "Pour toi Sandra" montre que la prostitution est plus qu'un délit car c'est une maladie sociale qui conduit à la perte de la dignité tout en s'exposant aux violences, et à la déchéance de l'alcool et de la drogue. Si Derib effectue un véritable travail de prévention avec ses 80 pages de bandes dessinées, dénonçant les dangers possibles de la prostitution, l'association « Mouvement du Nid », dans l'appendice, donne dans la propagande de ses idées, que certains ne manqueront pas de qualifier de réactionnaires, voire régressistes. Il aurait été plus judicieux de se limiter à un rôle préventif et informatif.

    L'auteur avoue lui-même qu'il se sert de la bd comme d'un moyen de toucher les adolescents pour un travail en profondeur sur les sujets graves. Cela me fait un peu froid dans le dos même si le but est louable... L'auteur réalise une Bd tout en pudeur: aucune scène "chaude" malgré le sujet. Point de voyeurisme! Il réussira même le pari à ne pas montrer la prostitution dans la première partie de l'album. Elle n'apparaîtra qu'avec la prise de conscience de l'adolescente un peu paumée qui va rencontrer une charmante mère de famille ayant vécu dans le passé l'enfer de la prostitution. Vous l'avez compris, le scénario est exagéré pour les besoins de la cause.

    Pour moi, ce récit emprunte à la démagogie d'une société bien pieuse. Même la clientèle des prostituées est diabolisée sans parler du proxénète qui est quand même celui qui profite le plus de la situation. C'est une lecture qui peut nous faire ouvrir les yeux et réfléchir mais c'est une lecture également dangereuse car orientée vers des idées toutes faites. Or, je pense que la disparition de la prostitution pourrait entraîner des situations bien pires que celle que nous connaissons et qu'il ne faut pas avaler tout cela en diabolisant...

    Le Jury œcuménique de la bande dessinée récompense un album paru dans l'année pour l'ensemble de ses valeurs humaines et esthétiques. En 1998, cet album a été lauréat de ce prix.

    Erik67 Le 14/07/2021 à 12:19:46
    Blitz (Biscay/Nishihara) - Tome 1 - Tome 1

    J'ai été parmi les premiers spectateurs à découvrir « le jeu de la dame » sorti en Octobre 2020 sur Netflix. J'ai apprécié cette mini-série comme des millions d'autres à travers le monde. Par la suite, on apprenait que les ventes de jeux d'échecs ont véritablement bondi.

    Ce manga, sorti quelques mois plus tôt en janvier 2020, tombait à point nommé pour surfer sur cette vague commerciale. Evidemment, le récit est différent mais il contient les mêmes ingrédients à savoir un novice qui découvre le monde des tournois de jeux d'échecs et qui devient très fort après avoir essuyé quelques défaites.

    Bon, je n'irai pas jusqu'à dire que ce manga atteint le niveau du jeu de la dame mais il se débrouille plutôt pas mal. On aura droit à une explication des plus basiques sur le fonctionnement de ce jeu qui n'est pas si populaire que cela au Japon mais qui se développe tout de même.

    Il y a bien sûr l'ombre de Garry Kasparov qui signe la post-face. Son objectif est de démocratiser le jeu d'échecs de toute les façons possibles et même en passant par un média tel que le manga. On ne présente plus Garry Kasparov qui a d'ailleurs fuit le régime de Poutine pour se réfugier aux Etats-Unis et qui est considéré comme l'un des meilleurs joueurs de l'histoire. Il a même combattu plusieurs fois l'intelligence artificielle lors de parties qui sont restées assez célèbres. Bon, il faut savoir que ce manga est supervisé et parrainé par le champion du monde lui-même.

    On apprendra des choses assez intéressantes sur ce jeu qui vient à l'origine de Perse et qui est désormais reconnu comme un sport cérébral par le Comité internationale olympique. A noter que le blitz qui est le titre de la série signifie jeu éclair, cadence rapide. Hitler lui-même s'en est inspiré lors du début de la Seconde Guerre Mondiale.

    Bref, un manga qui donnera envie de jouer aux échecs soit en ligne, soit sur un vieil échiquier. La partie ne fait que de commencer...

    Erik67 Le 14/07/2021 à 12:18:13
    Hedge Fund - Tome 7 - Pour tout l'or du monde

    Voici le dernier tome de cette série où nous suivons Franck Carvale, un trader pas comme les autres dans les arcanes de la finance internationale.

    Encore une fois, nous avons une intrigue qui tient la route ce qui fait la force de cette série.

    La mise en scène est toujours aussi soignée et bien structurée. C'est plus que réaliste. Cela demeure de la fiction mais cela reste tout à fait crédible.

    Le dessin reste classique et propre mais il colle parfaitement à ce type de récit. Pour moi, il est même assez plaisant.

    Un des gros points forts est que l'on voit la patte d'experts de la finance. On apprend des choses intéressantes au passage car c'est solidement documenté. On peut mieux appréhender les dérives des marchés financiers. C'est ludique.

    A noter que l'album est imprimé sur du papier issu de forêt durable en respectant une certaine norme écologique (label PEFC).

    La série va se clôturer en apothéose dans ce monde impitoyable. Elle a tenue toute ses promesses malgré un passage à vide. C'est clair que c'est apocalyptique mais les dérives conduisent au chaos. Cette BD constitue un sérieux avertissement dont il faudra tenir compte.

    Bref, un thriller financier excellent comme on aimerait qu'il y en d'autres du même acabit.

    Erik67 Le 14/07/2021 à 12:17:08
    Hedge Fund - Tome 6 - Assassin financier

    Franck Carvale a bien changé depuis le premier tome où il était un trader pur arrogant. Bien sûr, son métier reste toujours la spéculation. Il apprend d'ailleurs à son enfant la spéculation sur les cartes rares des Pokemon. Il faut bien commencer jeune à devenir un pur capitaliste.

    Ce tome ouvre un dernier diptyque qui sera basé sur l'or et surtout sur la Chine , cette puissance économique qui compte mettre à genou leur rival les Etats-Unis. Ses derniers dépêchent sur place Franck qui va essayer de faire couler leur bourse de l'or: le Shanghai international gold exchange.

    Evidemment, derrière leur beau discours sur la qualité de l'or, les chinois mentent un peu comme ils ont l'habitude de le faire. Franck devra trouver la faille qui les fera basculer surtout que ces derniers montrent leur navire de guerre en face de Taïwan pour opérer un blocus. La Chine considère toujours cette île comme leur province rebelle.

    J'ai bien aimé le scénario qui se tient d'autant que la femme de Franck va également jouer un rôle de défenseur des droits de l'homme en essayant de sauver une célébrité de la boxe qui a été arrêté par le gouvernement chinois.

    J'aime bien cette série car elle ne se concentre pas que sur l'action au contraire d'un largo Winch qui utilise le monde économique comme un prétexte. Avec Hedge fund, on entre dans les coulisses des mécanismes financiers qui gouvernent le monde.

    On voit également la guerre sans merci entre les USA et la Chine sur ce terrain là. Tous les moyens seront permis d'où le sous-titre à savoir assassin financier. Les requins de la finance sont à l'ouvrage !

    Erik67 Le 13/07/2021 à 08:14:07

    Voici un conte initiatique qui nous fait découvrir l'origine du dessin, de la préhistoire jusqu'aux auteurs modernes de bande dessinée. Il y a tout un parcours assez intéressant à découvrir.

    Au départ, il y a une interrogation toute simple émanant d'un enfant : dis pourquoi , tu dessines ? Il s'agira pour l'auteur de répondre à cette question existentielle qui met en valeur cet art. Il y aura évidemment de multiples réponses.

    Il est vrai qu'étant enfant, on commence par dessiner pour exprimer ce que l'on ressent. Puis, les enfants abandonnent progressivement le dessin pour la parole.

    On va remonter un fleuve d'encre de manière assez onirique. Cette BD recèle de trouvailles qui met bien en avant les différentes théories et petites histoires.

    On retient surtout l'histoire d'amour de cette femme qui a dessiné l'ombre de son amour parti pour la guerre afin de l'avoir tout le temps avec elle. C'est un geste d'amour un peu fou.

    Il y a également le récit de René durant la Première Guerre Mondiale qui dessine pour se créer un abri au milieu de ce tumulte infernal. Une carte dessinée pour éviter la censure.

    A noter que ces deux récits vont se rejoindre vers la fin dans un refuge hors du temps face aux dangers de la guerre.

    On se rend compte de la signification de cet art qui va atteindre une dimension parlant à toute l'humanité. Il y a du beau dans cette œuvre qui transcende les genres pour offrir quelque chose d'unique. Bref, un beau voyage initiatique dans le domaine du dessin.

    Erik67 Le 12/07/2021 à 08:21:05
    Maudit sois-tu - Tome 1 - Zaroff

    Visiblement, le conte russe Zaroff semble faire des émules chez les auteurs actuellement qui reprenne ce personnage à toutes les sauces. Bien entendu, il reste toujours ce chasseur d'humains assez sanguinaire.

    En l'espèce, il souhaite accomplir une vengeance vieille de 150 ans pour punir les descendants ayant causé la perte d'un arrière arrière grand père. Il va employer les grands moyens que lui permettent sa fortune acquise dans la Russie de Poutine. La motivation ne semble pas très crédible.

    L'originalité de ce récit est qu'il va former une trilogie avec deux autres personnages que l'on verra notamment dans les tomes suivants à savoir le Dr Moreau en 1848 puis Mary Shelley en 1816 qui est l'auteur de Frankenstein pour rappel. Chaque récit va apporter des réponses au précédent.

    Le dessin de Carlos Puerto (dont on se souvient de la fameuse série non achevée Adamson) reste d'un réalisme assez saisissant. Il y a une colorisation dans les tons sépia du meilleur effet qui crée une atmosphère assez oppressante.L’alchimie entre histoire et dessin fonctionne vraiment bien et donne un premier tome à la véritable tension dramatique.

    On n'a qu'une hâte: découvrir la suite en remontant dans le temps afin de savoir précisément ce qui s'est passé pour en arriver là. C'est un bon thriller qui repose sur une intrigue digne des meilleures fictions.

    Erik67 Le 12/07/2021 à 08:19:29
    Affaires d'État - Extrême droite - Tome 1 - Un homme encombrant

    L'objectif de l'auteur est de nous montrer que le principal parti d'extrême-droite est née sur des affaires pour le moins douteuse.

    Bien entendu, il prendra soin de changer de nom mais les similitudes avec celui qu'on connaît sont très présentes et sans doute trop forte. Le dirigeant de ce parti, ancien parachutiste militaire, s'est ainsi enrichi en recevant des héritages de membres qui avaient foi en ces idées. Curieuse manière de s'enrichir.

    Après, la BD va tomber dans les assassinats pour éliminer des personnes influentes au sein du parti assez gênantes. Il y a quelques fausses pistes également histoire de corser un peu l'enquête. Je dois avouer que c'est par moment assez diffus mais bon, cela se laisse lire.

    Le monde politique est assez corrompu. Avec cette série qui va parcourir les années 60, 70 et 80 en couvrant les affaires d'état impliquant des politiques; on ne va pas vraiment changer d'avis. Cela reste dans cette même veine.

    C'est une série qui s'avère assez ambitieuse par le nombre de tome couvrant les trois périodes distinctes. A suivre par conséquent.

    Erik67 Le 11/07/2021 à 11:13:23

    On va avoir droit à la biographie d'Emile Zola qui a été l'un des plus grands écrivains du XIXème siècle. Il était également un journaliste reconnu qui a lutté contre les injustices sociales de son époque.

    La dernière partie de sa vie a été marqué par l'affaire Dreyfus et c'est tout l'objet de cette BD. On se souvient de sa publication en janvier 1898 dans la journal « L'aurore » avec le fameux titre: J'accuse. Cela lui a d'ailleurs valu un procès pour diffamation et un exil à Londres. Il a subi une véritable vindicte populaire, chose que l'on ignorait.

    L'auteur de la BD va très loin en nous montrant qu'il a été victime d'un assassinat par un acte malveillant au niveau de la cheminée de son appartement et qui provenait des anti-dreyfusard. Il est mort asphyxié en 1902 avec un classement sans suite de cette affaire afin d'éviter une soi-disant guerre civile en France. Il faut dire que cette affaire avait cristallisé les passions ainsi que la haine du juif dans des proportions incommensurables.

    On critique souvent l'Allemagne qui est tombé dans les bras de l'antisémitisme. Je me rends compte que la France aurait pu également succombé à ces sirènes malsaines tant la haine de cette catégorie de gens était forte. L'auteur et sa famille vont subir en effet les pires désagréments suite à la parution de son article polémique mais ô combien juste et courageux.

    Et puis, il y a surtout l'appareil d'état comme la justice, l'armée ou la présidence qui ne reconnaît pas son erreur et qui s'enfonce en accablant deux hommes serviteurs de la république. Fort heureusement, le Président de la République Félix Faure, anti-dreyfusard notoire, cassera sa pipe au bras d'une prostituée. La vérité est en marche et rien ne l'arrêtera plus.

    Le dessin n'est absolument pas un problème car il est sans esbroufe et il correspond parfaitement à son sujet.

    C'est en tout cas une belle biographie de Zola car nous avons là un grand défenseur des valeurs de tolérance, de justice et de vérité. Je me rends compte que je ne connaissais rien sur sa jeunesse, sa famille, son épouse et sa maîtresse et surtout sur l'affaire Dreyfus. Bref, c'est l'occasion de s'instruire de cette manière assez ludique. Cela pousse également à une certaine réflexion sur les manipulations du pouvoir et l'instrumentalisation de la justice.

    Erik67 Le 11/07/2021 à 11:12:11

    Voici une grand-mère de 75 ans très active comme on rêverait de l'être à son âge. Elle est malheureusement victime d'un accident de trottinette par un homme en train de rouler et de téléphoner sur son portable en même temps. Cependant, d'après ce que je comprends, c'était à notre héroïne de faire attention pour éviter cet accident qui va un peu la paralyser de sa main.

    Les parents qui partent en vacances avec leurs rejetons aux States vont alors la confier à un organisme spécial à savoir la MARPA (Maison d’accueil rural pour les personnes âgées). Il en existe près de 200 en France avec 5000 places assez chères à obtenir. C'est un organisme spécialisé pour les personnes qui ont une légère perte d'autonomie. Cela tombe bien.

    Notre mamie va avoir beaucoup de mal à se familiariser avec le monde de la vieillesse qui renvoie incontestablement à une image beaucoup plus négative. Pour autant, on sait que c'est provisoire pour elle. Par exemple, elle va beaucoup avoir de mal à organiser une sortie collective dans un jardin botanique de la région car les personnes âgées sont assez sédentaires et réfractaires.

    A noter un dessin bleu en monochromie qui est assez agréable pour la lecture.

    Sinon, j'aime bien cette idée de rester toujours actif même quand on est âgé. C'est vrai qu'on pourra largement se reposer plus tard. On aura même toute l'éternité. Il faut profiter de la vie au maximum. Bravo à cette grand-mère qui demeure un bel exemple à suivre !

    Erik67 Le 11/07/2021 à 11:11:01
    Après l'Enfer - Tome 2 - Le Bayou d'Oz

    Je n'avais pas été franchement convaincu par le premier tome de ce diptyque. Ce n'était pas une raison pour moi de ne pas poursuivre ma lecture du second tome qui clôture ce récit qui s'inspire du magicien d'Oz pour le mêler à la guerre de Sécession et à des faits historiques précis.

    Au niveau du dessin, c'est époustouflant de beauté. Le marais et le bayou sont magnifiquement retranscrits. On s'y croirait au milieu des alligators dans un décors mystique et enchanteur à la fois.

    Bref, on retrouve Alice et Dorothy qui ont dû subir les pires désagréments de cette guerre fratricide et qui vont devoir lutter contre la reine et son chapelier. Il sera également question de la magie vaudou et des zombies qui en découlent.

    J'en retiens une lecture assez originale mais qui ne m'a pas vraiment convaincu bien que possédant d'indéniables qualités.

    Erik67 Le 11/07/2021 à 11:09:34

    Les œuvres de Jason se suivent et se ressemblent toutes. Il y a les mêmes personnages récurrents qui reviennent dans des rôles sensiblement différents. J'ai presque l'impression de lire toujours la même chose. Cela va un moment puis cela devient lassant.

    En l'occurrence, il s'agissait de l'une des premières œuvres de l'auteur. Je dois avouer que je n'ai pas aimé ce récit car je n'ai pas très bien compris l'histoire tant les scènes s'enchevêtrent les unes avec les autres avec des personnages différents. On perd le fil conducteur assez rapidement à moins d'être extrêmement attentifs. Comme il y a absence de dialogues, on n'est pas aidé !

    Erik67 Le 11/07/2021 à 11:08:36

    Le dessin est purement minimaliste dans la veine de ce qu'a produit l'auteur norvégien Jason. Le propos l'est également avec un album quasi-muet à l'exception d'une seule scène de dialogue. Peut-on alors trouver son bonheur ? Il faudrait pour autant que ce récit soit véritablement parlant.

    L'auteur évolue dans un univers qui lui est propre qui apparaîtra poétique pour les uns, humour absurde pour les autres. Je ne reconnais pas dans cet univers. J'ai essayé pourtant de m'accrocher mais le récit m'a vite lassé. Oui, j'ai emprunté un mauvais chemin.

    Erik67 Le 10/07/2021 à 11:56:31

    Ce titre est l'un des premiers à nous fournir une enquête assez approfondie sur le début de la crise du coronavirus en France. Il s'agissait de remonter jusqu'au patient zéro avec les connaissances médicales assez limitées sur la maladie à ses débuts.

    On va voir les malades, les familles, les patients, les chercheurs, les gens des ministère et de la présidence. Bref, il y a eu une réelle mobilisation face à ce virus mortel mais pour un piètre résultat au final.

    Tout a commencé à Wuhan en Chine. Il y a eu ce vol de rapatriés français qui provenait de cette ville et qui fuyaient l'épidémie. On a alors suspecté pendant longtemps la base aérienne de Creil alors qu'un lycée situé à Crépy-en-Valois avait été touché auparavant.

    Au final, on pense qu'un touriste chinois qui visite l'Europe en une semaine aurait pu aisément transmettre ce virus à n'importe qui sur le territoire. On ne savait pas alors qu'il fallait fermer toutes les frontières.

    Bref, tellement d'erreurs ont été commises comme le rappelle justement cette BD à commencer par le port des masques qui ne servait à rien soi-disant. Mais bon, on ne peut accabler un gouvernement face à une pandémie mondiale dont on ne savait pas grand chose.

    A noter qu'on retrouve Nicoby au dessin qui avait déjà expérimenté le sujet via une dimension plus personnelle et familiale à travers « C'est la guerre ».

    Erik67 Le 10/07/2021 à 11:54:12

    Les mots du président de la République résonnent encore suite à la crise sanitaire de 2020: c'est la guerre ! Nous n'avons pas connu la Seconde Guerre Mondiale mais nous connaissons une guerre contre un coronavirus terrible qui a fait des millions de morts à travers le monde. Cela a été pour nous le peuple un profond traumatisme lié à une grande privation de libertés fondamentales comme celle d'aller et de venir ou la liberté de réunion.

    Certains artistes ont profité de ce confinement imposé par les autorités pour faire une chanson comme Calogero (on fait comme si) ou encore notre auteur Nicoby. En effet, ce dernier a eu l'idée de dessiner 2 pages chaque jour pour raconter l'aventure en famille de ce premier confinement.

    Comme il est père de famille, on aura droit à l'école à la maison, au tentative de bricolage et de jardinage. Il est question également d'évoquer la maladie de son épouse qui a dû aller retravailler dans une banque en présentiel car c'est un service indispensable à la nation.

    Le regard qu'il porte ne sera pas anxiogène mais amusant pour nous distraire de cette situation difficile que nous avons tous vécu. Evidemment, on pourra se reconnaître dans la plupart des situations de vie quotidienne évoquée par l'auteur. Je retiens celle de croiser une voiture de police alors qu'on sortait juste pour poster un courrier dans une boîte aux lettres située en face de chez soi en n'ayant pas forcément rempli l'attestation obligatoire pour ce faire.

    Le dessin de Nicoby est toujours aussi expressif et aussi lisible. J'aime bien ses planches qui ont du relief grâce aux couleurs choisies. Bref c'est simple mais efficace.

    C'est un album qui m'a semblé par moment un peu ennuyeux à l'image de ce confinement interminable car les sujets abordés m'ont paru assez futiles. Cela ne sera pas un indispensable mais cela se laisse lire agréablement.

    Erik67 Le 09/07/2021 à 07:44:45

    Je compatis avec Mindy qui a 27 ans et des contours assez généreux car elle soufre d'un comportement de trouble alimentaire. Il faut dire que ses parents ne l'ont pas laissé tranquille durant son enfance où elle était obligée de finir son assiette bien garnie.

    Elle a abandonné ses études et travaille comme serveuse dans un café à Montréal. Elle vit seule et a juste une amie avec qui il lui arrive de sortir en discothèque. Elle n'arrive pas à se projeter et à concrétiser une relation à cause de son trouble alimentaire.

    Au détour d'une tablette de chocolat, on va revivre les événements de son passé qui montrent pourquoi on en est arrivé là. Il y aura tout un chemin à accomplir psychologiquement avant de pouvoir s'accepter avec amour et bienveillance. On est véritablement touché par ce qui arrive à cette héroïne qu'on peut tous reconnaître dans notre entourage.

    C'est un comics aux couleurs assez vives qui donnent un peu de peps. Le découpage des planches attire l’œil et offre une mise en page d’un bien bel effet même si les couleurs semblent un peu flashy.

    La fin ne sera pas un happy-end de rigueur mais une conclusion assez positive sur une reprise en main dans l'acceptation de soi-même.

    Attention tout de même à ne pas trop dévorer cette BD.

    Erik67 Le 09/07/2021 à 07:43:43

    L'auteure qui vouvoie sa grand-mère à la manière de l'ancien temps chez les aristocrates va répondre à une question fondamentale qu'on ne prend plus la peine de se poser : mais pourquoi fait-on des enfants ?

    Je trouve que ce reportage est très bien réalisé et apporte de bonnes questions et des réponses satisfaisantes. On commence d'ailleurs cette ouvrage par une manifestation ayant eu lieu en 2012 pour le droit au mariage, à l'adoption et à la PMA pour tous les citoyens.

    Evidemment, cela va heurter ceux qui veulent qu'un enfant ne doit avoir qu'un papa et une maman et qu'il ne doit pas être le fils d'une seringue. Comme dit, à chacun ses convictions. Cependant, les mœurs de la société progressent fort heureusement. On pourra reprocher à cette auteure journaliste un certain parti pris mais je suis en accord avec ses idées argumentées donc pas de problème en ce qui me concerne. En effet, c'est l'amour qui doit primer sur tout le reste. Et l'amour n'a pas de genre.

    A noter que la mère de l'auteure qui était une fille d'un déporté durant la seconde guerre mondiale faisait manger des yaourt périmé de 3 mois par rapport à la date limite de consommation ainsi que du pain rassi à ses enfants comme une espèce de traumatisme qui survivait malgré une condition de vie bourgeoise. Cela m'a profondément heurté. Je connais également un riche dans mes relations qui vit comme un pauvre misérable de peur de dépenser son argent. Je suis toujours aussi sidéré quand je lis ce genre d'attitude qui trouve bien entendu ses explications psychologiques.

    On apprendra dans cette BD que ce que sont les GINKS à savoir des femmes qui par conviction écologique pour le bien de la planète ont décidé de ne pas faire des enfants. Après nous inciter à manger des insectes genre cafards plutôt que de la bonne viande, voici cette nouvelle tendance écologique que je ne connaissais pas et qui ne m'inspire guère.

    Au final, voici un petit ouvrage très intéressant sur une des questions les plus importantes de notre vie.

    Erik67 Le 08/07/2021 à 08:21:33
    Les maîtres des îles - Tome 1 - Aux Vents des Antilles : Martinique 1845

    Nous avons l'archétype de la jeune héroïne Eliza Huc qui vient de sortir de l'école des bonnes sœurs pour rejoindre la plantation familiale située en Martinique dans les Antilles en 1845 dans les pires moments de l'esclavage.

    Il est question d'un monde en plein changement avec de nouvelles lois un peu plus protectrice pour les esclaves et l'industrialisation qui aura un effet sur les productions agricoles de l'île.

    On va assister à des scènes assez cruelles qui démontrent que les propriétaires blancs n'étaient prêt à rien lâcher de leur pouvoir. Notre jeune héroïne qui a fleurté avec un black va l'apprendre à ses dépend. Le jeune esclave en question qui devait satisfaire les moindres caprices de sa maîtresse va en perdre la main au sens propre du terme.

    J'avoue avoir eu un peu de mal avec ce graphisme que j'ai trouvé un peu vieillot et trop classique mais c'est une affaire de goût tout simplement. Il faut s'y habituer.

    Au final, c'est une véritable saga historique et familiale, sociale et politique, ayant pour cadre la Martinique ainsi que les plantations de canne à sucre. Pour mémoire, les esclaves se sont soulevés sans attendre le décret de 1848 proclamant la fin de l'esclavage. Bref, cela va être la fin des maîtres des îles pour notre plus grand bonheur.

    Erik67 Le 08/07/2021 à 08:20:16
    L'or du bout du monde - Tome 2 - Doug

    Une domestique est obligé de fuir au bout du monde pour retrouver un trésor qu'un ancêtre lui aurait légué.

    On va croiser l'aventurier et explorateur Sir Burton qui ne sera pas présenté sous un bon angle dans ce récit contrairement à d'autres que j'ai pu lire. Le héros se transforme ici en personnage secondaire avec un rôle plus mesquin.

    Le scénario est assez basique avec des ressorts peu originaux. Ainsi, notre héroïne abandonne anonymement son bébé dans un orphelinat et souhaite trouver un trésor inca afin de reprendre un jour son enfant comme si les choses étaient aussi simples. On n'y croit pas une seule seconde. Tout semble assez artificiel.

    Un trait dynamique, bien servi dans un bon découpage des planches, rend le récit quand même nerveux ; même si l’ensemble est quand même d’une facture assez classique.

    On observera également un véritable reportage en fin d'album sur un aventurier qui a inspiré notre auteur pour ce récit. J'ai bien aimé son appréciation sur les universitaires archéologues qui n'ont pas la carrure pour affronter la jungle et partir à la recherche de trésor loin de toute civilisation. On comprends mieux la démarche de ces chasseurs de trésor.

    Erik67 Le 07/07/2021 à 08:17:29
    I.R.$. (puis I.R.$) - Tome 22 - La résurrection des condamnés

    C'était présenté et vendu comme un nouveau cycle abordant la politique américaine. Il y a évidemment tromperie sur la marchandise car c'est plutôt la psychiatrie qui était visée. De là, à dire qu'il n'y a qu'un pas entre les deux, je ne m'aventurerais pas sur ce terrain...

    Les auteurs ont certainement voulu nous présenter un Larry B. Max moins froid et plus humain. Je ne dis pas que cela décrédibilise ce personnage mais c'est un pari risqué.

    Je trouve que les dessins sont réussis dans l'ensemble et les femmes sont plutôt jolies ! Il y a un certain dynamisme que j'aime bien. Cela reste un dessin propre mais qui manque parfois d'un peu d'âme.

    Le prochain combat de notre héros est déjà annoncé dans un discours qu'il livre en conférence de presse. Il va s'attaquer contre tous ceux qui, à travers le monde, se font des milliards de dollars en profitant de l'écologie et du réchauffement climatique. Les écologistes vont avoir bien du souci à se faire ! On a hâte de voir cela mais il ne faudra pas dévier du sujet annoncé !

    Erik67 Le 07/07/2021 à 08:15:47
    I.R.$. (puis I.R.$) - Tome 21 - La chute des anges

    Voici un nouveau cycle de notre inspecteur justicier du FISC américain. Qu'est-ce qu'on aimerait bien en avoir un pareil en France qui traquerait sans relâche les riches célébrités ou industriels qui cachent subtilement leur argent à l'étranger car cela permettrait de renflouer les caisses de l’état en faveur de la collectivité ! Mais bon, on peut toujours rêver.

    Dans ce nouveau tome, on retrouve Larry B. Max dans sa quarantaine, marié avec deux enfants et sénateur de surcroît. Cette vie bien rangée ne l'empêchera pas d'avoir des problèmes bien au contraire car il se retrouve très vite au centre d'une tourmente.

    A noter que le public ne s'attendait sans doute pas à un grand bond en avant après 20 tomes. Ce procédé a également été utilisé par faire vieillir un certain Largo Winch. Bref, on accompagne également nos héros dans le déroulé de la vie.

    Larry est toujours aussi crédible malgré tout. Il s'agit d'un nouveau cycle qui va se concentrer sur l'aspect politique bien que cela ne ressort pas encore vraiment avec ce tome.

    Un mot sur le dessin réaliste pour dire qu'il est plutôt correct et reste très classique. J'aime bien la colorisation qui donne du cachet à l'ensemble.

    Il y a pas mal de cases contemplatives qui se focalise sur les faits et gestes des différents protagonistes. Aussi, on a l'impression qu'il ne se passe pas grand chose entre une explosion et un meurtre. Mais bon, on est loin de la recherche et du soin apporté aux premiers numéros de cette saga.

    Au final, il faut voir ce que cela va donner dans le prochain tome qui clôturera ce diptyque. Moi, j'aime toujours.

    Erik67 Le 06/07/2021 à 07:56:47

    J'avais vaguement entendu parler de cette expédition d'exploration française ad ns le Pacifique sous le règne de Louis XVI. Jean-François de la Pérouse ne revint jamais avec ses deux bateaux à savoir La Boussole et l'Astrolabe. Le sort de cette expédition est resté assez obscur pendant une quarantaine d'années malgré des recherches intensives.

    Il faut attendre 1826-1827 pour que le capitaine marchand Peter Dillon découvre les restes du naufrage à Vanikoro (dans les actuelles îles Salomon). C'est lui le narrateur de ce récit qui nous explique ce qu'il a découvert auprès d'un des rares survivants de cette expédition qui va reconnaître les objets recueillis comme ceux des deux navires.

    J'ai beaucoup aimé cette histoire tirée de faits historiques assez précis. On voit que l'auteur a fait des recherches et qu'il a également interprété certaines péripéties en livrant sa version fantasmé. C'est le cas par exemple de l'hypothétique destin des survivants de l'expédition dans ces îles sauvages.

    J’ai apprécié un graphisme mature, à l’impression des traits de dessin renforcés qui donnent ainsi plus de poids à l’image.

    J'ai bien aimé le caractère assez aventureux de ce récit de naufrage et de recherche des survivants à une époque dangereuse. Pour la petite histoire, le bon roi Louis XVI avait encore demandé des nouvelles de La Pérouse juste avant de monter sur l’échafaud.

    Au final, un très bon thriller maritime qu'on aura plaisir à découvrir.

    Erik67 Le 05/07/2021 à 07:57:25

    Je dirai que c'est encore une nouvelle adaptation de la guerre des mondes bien qu'elle soit assez fidèle au roman d'origine. Ce n'est pas la première que je lis car j'en ai avisé d'autres comme la version de Thilo Krapp ou celle de Dobbs. Cependant, celle-ci a la particularité d'être un vrai manga avec tous les codes du genre.

    Les éditions Ki-Oon se sont attaqués à ce beau monument de la littérature bristish. L'écrin est magnifique bien que le choix de la couverture m'a un peu perturbé. A noter qu'on n'arrive pas à lire la préface du tout avec ces couleurs trop sombres. A croire que personne n'a fait la remarque avant la publication ce que je juge sévèrement comme une grosse bavure mais bon.

    On est assez loin de la version modernisée de Spielberg qui avait le mérite de nous projeter de façon assez réaliste. Là, on n'y croît pas une seule seconde à cette invasion martienne. Ce récit qui était très innovant à l'époque au point de susciter la panique chez les gens en 1938 lors d'une émission radiophonique n'a pas très bien vieilli bien que le thème d'une attaque extraterrestre soit intéressant.

    Le personnage principal a des réactions pour le moins ahurissantes face à cette menace comme par exemple aller rechercher un appareil photo oublié dans une ville détruite par les martiens. Il va falloir faire preuve de beaucoup de patience et d'indulgence.
    Sinon, c'est plutôt une lecture agréable servie par un dessin de qualité. Cela ne comptera que trois volumes.

    Erik67 Le 04/07/2021 à 14:34:02
    Le pré derrière l'église - Tome 1 - Le Pink Clover

    Le cadre est celui d'un petit village en Irlande avec ses moutons, ses boucs, ses pâturages, son église et son pub. A noter une certaine particularité car le pub a été adossé à l’église sans doute pour attirer des fidèles.

    Le curé surnommé l'homme en noir qui donnait des friandises à ses moutons va soudainement disparaître. Cela va être le point de départ de ce récit où chacun va y aller avec sa théorie. C'est à la fois une BD animalière mais on aura droit également au point de vue des humains qui vont voir le mal partout à commencer par le fameux pub irlandais baptisée « Le Pink Clover ».

    Il n'y aura pas de choses fracassantes mais une certaine dérision de la vie dans les villages. On retrouve la douceur de vivre d'une série comme Loisel l'avait fait dans « Magasin Général ». Bref, il faut aimer le genre. Cela sera ponctué par l'humour caustique et parfois la dérision.

    Une BD un peu campagnarde qui nous fait respirer un grand bol d'air frais. La messe est dite.

    Erik67 Le 03/07/2021 à 09:51:18

    Qu'est-ce que j'ai pu en lire des histoires de purgatoire où un ange laisse une seconde chance à un mort en sursis ! Là, il s'agit de l'ange mortel Karmen qui veille sur la jeune et belle Catalina qui vient de se suicider à Palma de Majorque à la suite d'un qui pro quo amoureux. Voilà pour le décors.

    Je suis toujours preneur de ce genre de récit de rédemption. Certes, un chagrin d'amour peut conduire au suicide mais cela reste assez léger et égocentrique. Heureusement, Karmen qui a des problèmes avec sa hiérarchie va conduire notre héroïne à bien réfléchir aux conséquences de son acte.

    A noter un dessin qui correspond tout à fait aux attentes. C'est parfois des envolées et des cadrages défiant la gravité tout à fait magnifiques. Il faut dire que l'on peut flotter par dessus les airs une fois mort. Les vues plongeantes sur Palma sont à tomber.

    Bref, nous avons là une lecture assez planante et qui part d'une bonne intention et avec un peu d'humour pour passer sur les aspects dramatiques.

    Erik67 Le 03/07/2021 à 09:50:33
    Kanerva - Tome 1 - Kanerva, de l'autre côté du lac

    Je tiens tout d'abord à préciser que je n'ai absolument rien contre la BD finlandaise. Chaque pays a sa propre culture qui peut être intéressante à découvrir.

    Nous avons des dessins enfantins et une intrigue qui restera au raz de l'eau et d'une extrême naïveté. Cela tombe bien car la bichromie sera bleu et blanc. Il ne manque plus que le rouge. Que dire d'autre ?

    Les aventures de Kanerva ne m'ont pas paru passionnantes avec un rythme beaucoup trop lent pour une oeuvre très courte qui ne m'a pas apporté satisfaction. A réserver aux enfants en bas âge.

    Erik67 Le 02/07/2021 à 08:12:53

    Voici une adaptation à l'ancienne d'un roman de la célèbre Agatha Christie. Autant, j'ai aimé quand j'étais plus jeune, autant je trouve cela assez dépassé et totalement improbable.

    Je sais qu'il y a eu une polémique avec ce titre qui a changé de nom suite à la nouvelle vague puritaine qui s'abat sur la plupart des œuvres comme « Autant en emporte le vent » ou encore « Tintin au Congo ». Oui, on ne peut guère échapper à une certaine forme de crétinisme qui ne tient pas compte de l'époque. Cela conduit un peu à dénaturer l’œuvre.

    Je vais être indulgent dans ma notation car je vais justement ternir compte qu'il s'agit quand même d'une œuvre maîtresse de l’œuvre d'Agatha Christie publiée en 1939 que nous avons étudié à l'école. L'adaptation en BD a été assez bien menée, il faut bien l'avouer.

    Par ailleurs, j'aime beaucoup le réalisme de ce graphique qui concourt à une fluidité dans la lecture.

    La fin de cette enquête reste toujours aussi surprenante. Les fans de l'auteure seront comblés.

    Erik67 Le 01/07/2021 à 07:59:43

    C'est une BD qui a été entièrement composé par un auteur mexicain ce qui est assez rare pour le souligner. Visiblement, cette œuvre est parue aux States et dans notre pays mais curieusement pas encore au Mexique.

    C'est un récit plutôt intéressant qui met en scène une jeune femme qui porte le même prénom à savoir Susana et qui vont vivre dans le même appartement mais qu'on suivra séparément car 50 ans les sépare. C'est comme s'il s'agissait de la même femme confrontée aux mêmes problèmes d'insertion dans la société.

    Celle du passé n'a pas fait les bons choix dans la vie en privilégiant sa passion au lieu de l'amour et de la famille. Cela va la conduire dans une impasse. Elle va alors faire une lettre à son double du futur qu'elle cachera soigneusement dans cet appartement.

    Là encore, c'est rien de nouveau. A noter que la dimension fantastique est totalement absente et on peut croire aisément à la simple coïncidence. Ceci dit, le message n'en sera pas moins crucial pour la Susana du futur.

    Au niveau graphique, je n'ai pas trop senti l'écart des 50 ans au niveau des décors des rues de Mexico. A croire que cette ville ne vieillie jamais ou n'a pas évolué dans la modernité ce dont je doute fort.

    Au final, c'est une lecture qui reste toute de même assez intéressante sur le fond et la forme.

    Erik67 Le 30/06/2021 à 08:05:06

    Voici une BD qui nous conte le temps qui passe et les effets dévastateurs sur les personnes âgées. Clémence va offrir à sa grand-mère qui souffre de la terrible maladie d'Alzheimer une toute dernière escapade au nom de la liberté et des souvenirs.

    Le thème a fait l'objet de maintes adaptation que cela soit au cinéma ou sur d'autres supports. Ce n'est pas nouveau par conséquent. On se penchera alors plutôt sur la manière dont le récit est traité afin de pouvoir se faire une idée de cette œuvre.

    Le graphisme très léger fait dans la subtilité avec des couleurs assez douces. J'ai bien aimé car cela a rendu la lecture assez facile. Cela fait incontestablement dans la délicatesse et l'élégance. Rien à redire de ce côté là.

    Cela reste une BD très émotionnelle sur un registre plutôt triste et nostalgique. Cependant, cela donne également dans un petit coup de folie façon road trip à la Thelma et Louise. Un gros bémol: certains passages ne collent pas trop avec le thème principal et sont un peu superflus.

    Pour autant, au final, c'est une histoire introspective assez intéressante mais qui personnellement ne m'a pas plus marqué que cela. J'ai failli oublier: saluons également la très bonne performance de l'auteure Alix Garin surtout s'agissant d'une première œuvre.

    Erik67 Le 29/06/2021 à 08:07:58

    Je préfère annoncer tout de suite la couleur: Indochine est mon groupe français favori que je suis depuis que je suis adolescent et que j'ai découvert l'album 3. Une BD retraçant le parcours plutôt atypique d'un groupe ayant célébré ses 40 ans d'existence ne pouvait qu'attirer mon attention. Ceci étant dit, ma critique sera objective car je ne jouerai pas au fan éploré. Vous êtes prévenu alors accrochez-vous!

    En réalité, il s'agit d'une version augmentée et actualisée d'une toute petite BD parue en 2012. Les éditions Petit à petit ont décidé à raison d'en faire quelque chose d'autre et je dois avouer que le résultat a tenu toutes ses promesses. Il n'y a pas photo avec la première version.

    Malheureusement, et c'est le défaut, ce n'est pas une BD très partiale. Elle va faire la gloire du groupe Indochine en fustigeant ses détracteurs ainsi que ses plus farouches ennemis à savoir trois célèbres humoristes déguisés en vampire. Il faut dire que leur sketch parodique « Isabelle les yeux bleus, elle a » avait fait un malheur dans les années 90. Le groupe a alors traversé une décennie 90 sous les échecs (30.000 albums vendus pour Wax par exemple à l'époque) et les huées et autres moqueries.

    Le groupe Noir Désir et son chanteur Bertrand Cantat ainsi que Johnny Hallyday ou encore Mylène Farmer (qui ont dépassé ce groupe en terme de vente et de popularité) vont en prendre pour leur grade. Il faut dire que le chanteur Nicola Sirkis n'a pas sa langue dans sa poche pour critiquer les concurrents. A l'heure de la revanche, il a été sans pitié même si on peut comprendre sa démarche qui s'est voulue sereine assez hypocritement.

    C'est un groupe également qui a perdu tout ses membres d'origine à part le chanteur qui a fait la pluie et le beau temps avec cette volonté farouche de continuer quoiqu'il en coûte. Il y a eu cette renaissance grâce à une chanson du chanteur de Mickey 3D mais même si c'est évoqué, on a l'impression que c'est un peu minimisé sous d'autres explications pour légitimer la renaissance du groupe dans les années 2000.

    Pour autant, j'aime cette musique issu du courant new wave. Les succès des années 80 à commencer par l'aventurier, tes yeux noirs, 3ème sexe ou Canary Bay résonnent encore en moi. Le succès retrouvé dans les années 2000 avec un nouveau public a été fort mérité après cette difficile traversée du désert. J'aime cette renaissance et ce retour fulgurant au sommet.

    Je les ai vu en concert et c'était absolument magnifique et magique. On disait que le chanteur ne savait pas chanter mais je n'ai jamais perçu la moindre fausse note. Il dégage une énergie folle malgré les années qui passent. J'ai vu des chanteurs plus populaires comme Calogero être assez statique sur scène en comparaison. Bref, après mes critiques assassines, vous voyez également mes louanges enchanteresses.

    La BD est composée de plusieurs chapitres qui vont décrire des moments de vie parfois difficile comme la mort du frère jumeau du chanteur. Les dessinateurs sont à chaque fois différent ce qui donne une certaine hétérogénéité à cet album. Des passages sont mieux réussis que d'autres mais c'est normal avec une telle diversité d'auteurs.

    Dans le futur, on prévoit même la sortie d'un film sur le groupe. Bref, il va falloir suivre cela de prêt. En attendant, cette BD est idéale pour connaître un peu mieux ce groupe à succès qui a été le premier à remplir le Stade de France (80.000 personnes tout de même). Au total, 13 millions d'albums vendus sur l'ensemble de la carrière dont un million pour l'album Paradize en 2002. C'est un sacré chiffre mais ce n'est pas pour autant un record (les Spice Girls ont vendu 30 millions d'album). J'aurais aimé un album plus objectif et plus mesuré mais bon.

    Ce groupe a incontestablement marqué le rock français n'en déplaise au magazine Les Inrockuptibles. Il influence également les jeunes générations. C'est également la plus longue longévité (4 décennies) pour un groupe français devenu le numéro 1 en terme de vente d'album et de billet de concert. On retiendra surtout l'excellent vitalité musicale toujours intacte et c'est le plus important.

    Erik67 Le 28/06/2021 à 08:27:51
    Arte - Tome 13 - Tome 13

    Pour la première fois, Arte est non seulement menacé mais également assez malmenée par un cardinal Monseigneur Silvio qui souhaite qu'elle espionne la sœur de l'Empereur du Saint-Empire, le plus puissant et le plus grand des royaumes d'Europe. Elle refuse bien entendu de trahir son amie la princesse d'Espagne mais elle va en payer le prix.

    On se rend compte que les puissants peuvent vous mettre en prison en décrétant que vous êtes un criminel. Les fausses preuves et autres faux témoignages de complaisance sont malheureusement utilisés sans vergogne.

    C'est un tome différent des autres car il va marquer à tout jamais le destin d'Arte qui va devoir quitter l'Italie et ne plus jamais revoir son maître dont elle est tombée amoureuse. On se dit que sa relation avec Dame Irène va prendre un autre tournant. Cela augure des aventures assez intéressantes par la suite. Mais bon, cela reste un tome plus triste que d'habitude.

    Erik67 Le 27/06/2021 à 10:02:49

    Au menu : l'entrée

    Une ambiance cosy, de la très belle vaisselle, une belle décoration raffinée. Le cadre est véritablement magnifique. Un service pro car souriant et qui allie discrétion et proximité du client. La chef cuisinière semble être à l'écoute !

    Il faut dire que j’ai dégusté avec délectation un savoureux petit en-cas dont l'accroche a été quasi immédiate. C'était très appétissant et ma foi, cela augurait d'une bonne suite pas trop baveuse.

    Après une entrée assez frugale, j’étais impatient de dévorer cette œuvre. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas connu une mise en bouche de cette finesse et de cette qualité, un vrai régal et pas que pour les yeux dans la disposition des aliments et des cases ! Bref, aucune fausse note.

    Au menu :Plat de résistance

    Certes, ce plat de résistance composée d'une bonne viande (suprême de pintade farcie) fut appétissant dans un genre carnivore mais au final un peu lourd à digérer. En effet, la sauce gribiche un peu pimentée ne prend pas vraiment suite à des petites incohérences diverses où l'on a l'impression de sauter quelque chose dans un mouvement brutal et incompréhensif. C'est certainement le châtiment.

    Pour autant, l’ensemble est resté passable et agréable grâce à un excellent riesling servi en accompagnement du repas. J'ai demandé la recette qui n'est pas dans le Marmiton mais en vain. Du coup, je m’attendais à un dessert bien digestif pour faire passer tout ce repas. A vrai dire, je restais un peu sur ma faim.

    Au menu: dessert

    Je fais donc remarquer au serveur que l’on m’avait promis un repas entier, avec entrée, plat et dessert. Où est donc passé mon café gourmand ? Qui l'a mangé en douce ? Visiblement, je l'aurais dévoré sans m'en rendre compte. Cette explication ne me convainc guère mais bon. On me donne en guise de geste commercial un petit bonbon à la menthe acidulé qui se révèle assez infect. J'ai failli régurgiter.

    J'avais pourtant bien aimé le début de ce repas surfant sur la nouvelle cuisine novatrice mais la suite n'a pas tenu toutes ses promesses. Je ne sais pas ce qui s'est passé pour en arriver là.

    Bref, un dessert absent et une friandise que j'ai eu du mal à digérer. Je demande l'addition et je me rends compte que le prix n'est pas très abordable ! Bouffe et châtiment ne laisser a pas un souvenir impérissable surtout avec cette faim répugnante.

    Mon addition personnelle: 2 étoiles (mais pas au guide Michelin) ce qui fait que je ne recommanderais pas cette œuvre même si dans ma générosité, je laisse un petit pourboire.

    Erik67 Le 26/06/2021 à 08:37:06

    Quelle terrible histoire ! Je n'ai pas d'autres mots pour l'exprimer. On voit les ravages mortels que l'on peut commettre quand on enfoui des blessures trop secrètes. On voit également les conséquences lorsqu'une mère prive d'amour ses enfants et leur mène une enfance difficile.

    Fanny vient de commettre l'irréparable le jour du réveillon de Noël. Sa vie s'est complètement arrêtée à un instant fatidique où tout va basculer. Sa sœur jumelle Tania ainsi que leur maman n'ont pas survécu à ce coup de folie extrême mais motivé. Pour autant, elle va raconter toute l'histoire à son avocat et on va comprendre petit à petit.

    Bien entendu, cela n'excusera pas le geste mais il y a incontestablement des circonstances atténuantes. Le traumatisme est profond d'où un e grande force émotionnelle qui se dégage de ce récit qui reste dans une certaine pudeur d'esprit.

    Le dessin d'Olivier Grenson est toujours aussi magnifique dans des tons froid et pastel. Il incarne une certaine douceur malgré des événements plutôt très sombres. Il y a toute une subtilité qui se traduit en images de manière tout à fait magistrale.

    La façon de raconter ainsi que la mise en scène est d'une maîtrise absolue. La scénariste Sylvie Roge a fait un sans faute pour une première œuvre. C'est assez rare pour le souligner.

    Au final, c'est un drame psychologique comme je les aime. Nul doute que le grand public appréciera également. Beau, cruel et bouleversant à la fois.

    Erik67 Le 25/06/2021 à 08:34:16

    Le début m'a semblé un peu incompréhensible puis on commence à remonter le temps et alors se dessine tous les fils conducteurs de cette étonnante histoire d'amour entre une femme ambitieuse qui va devenir maire d'une ville côtière et un beau marin ténébreux solitaire et érudit. J'ai littéralement adoré cette BD qui commence par la fin.

    Bien entendu, le procédé n'est pas très nouveau. Le cinéaste Christopher Nolan l'avait expérimenté dans un de ses premiers fils à savoir « Memento ». Pour autant, il s'agit là non d'un thriller mais d'une histoire de relations amoureuses.

    A noter que je ne crois pas un seul instant qu'un passager clandestin puisse être jeté par un membre d'équipage en pleine mer car cela serait considéré comme un meurtre. C'est une partie de cette histoire qui n'est pas du tout crédible. Malgré tout, on peut passer outre sur ce détail qui a pourtant son importance pour toute la suite puisqu'il marquera une longue séparation entre deux personnages que tout oppose à savoir Ana et Zéno.

    Le graphisme est à la fois expressif et subtil, mais également doux et tendre surtout au niveau des personnages. C'est un régal pour la lecture. Cela concourt à rendre cette histoire romantique et poétique.

    A noter que la construction de chaque chapitre est plutôt court ce qui permet d'avancer plus facilement dans ce récit qui offre mille facettes. Le dernier est d'ailleurs assez intéressante par son approche. Certes, c'est assez technique dans sa construction mais cela reste d'une belle fluidité. Et puis, cela offre quelque chose d'originale grâce à cette chronologie inversée qui sera d'ailleurs expliqué grâce à la thèse de Zéno.

    Je recommande la lecture pleine de fraîcheur de ce roman graphique et je peux comprendre tout le succès qu'il a obtenu. Je retiendrais que le temps passe mais les sentiments restent.

    Erik67 Le 25/06/2021 à 08:32:45

    Nous sommes dans la BD d'espionnage, non pas dans un style James Bond mais sur un mode bien réaliste. Il s'agit bien du service secret de Sa Majesté. Celui-ci a abrité en son sein les plus grands espions au service de Staline et de sa clique soviétique.

    On se souvient bien de Kim Philby, le fameux traître qui a inspiré de nombreuses BD parlant de son parcours assez atypique. On recommence et on l'inclue avec ses camarades d'université parmi l'élite de la nation. Visiblement, ces fils de bourgeois ont vu l'injustice galopante s'intensifier et favoriser le terreau du fascisme parmi ses masses.

    On va suivre un scénario assez élaboré et parfois assez tortueux. Le graphisme restitue dans toute sa rigueur une époque de guerre froide avant l'heure. Il y aura les idéaux mais également le pragmatisme politique notamment quand Hitler signera son pacte avec Staline.

    Et puis surtout, l'acte de trahison suprême envers son pays. Mentir et espionner pour une nation ennemie en temps de guerre peut mener droit au peloton d'exécution. Bref, pas facile d'être un agent double.

    Certes, il faut accepter que toute révolution est meurtrière puisqu'elle implique la volonté de changer le monde malgré lui, quitte à noyer toute résistance dans le sang. Ces agents comprendront bien plus tard que la révolution n'est pas une solution. Mais combien de morts entre-temps ?!

    Une plongée assez intéressante dans ces milieux des bureaux de renseignements.

    Erik67 Le 24/06/2021 à 08:30:47

    Cela faisait longtemps que je voulais lire ce titre. C'est l'une des dernières BD réalisées par Hubert qui s'était fait un nom dans le métier après quelques productions dignes de ce nom.

    Malheureusement, il a choisi la mort à 49 ans en février 2020 et c'est toujours un drame que d'en arriver là. Il militait pour la défense des auteurs mais également pour d'autres causes voulant faire progresser la société sur certaines questions sensibles notamment sur les minorités. C'est ce que je retiens de lui après avoir apprécié la totalité de son œuvre.

    Peau d'homme est un conte d'une poésie noire qui traite de l'identité sexuelle avec une rare maîtrise. D'autres diront que c'est une œuvre féministe afin de faire progresser la cause des femmes dans un moyen-age assez obscur marqué par la religion. Il n'y a pas si longtemps la religion chrétienne traitait assez mal les femmes ce qui rappelle certaines choses actuellement.

    Evidemment, c'est fin, c'est sensible, c'est élégant tout comme le graphisme. Le récit est non seulement inédit mais d'une rare intelligence. On peut parler de chef d’œuvre et également de vraie satire sociologique. Cela prône l'universalité du genre humain et cette valeur me convient parfaitement.

    On ressent tout de suite une certaine empathie avec notre héroïne. Il y a un véritable charisme dans ce personnage que l'on va adorer suivre dans ce jeu de transformation.

    Ce dernier album d'Hubert original et intelligent mérite incontestablement le détour. Un album déjà culte pour pas mal de lecteurs et ovationné par de nombreux prix dont le prix du meilleur album 2021 d'Angoulême. C'est une véritable consécration posthume pour l'auteur.

    Erik67 Le 23/06/2021 à 08:15:04

    Après avoir lu dernièrement des BD qui traitaient sur le nucléaire et plus précisément sur l'accident de Fukushima au Japon, voilà que je me plonge dans la gestion des déchets radioactifs produit par les centrales nucléaires françaises.

    Il s'agit d'une enquête mené par deux journalistes indépendants qui parle du village de Bure (82 habitants) dans la Meuse où L'agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) compte enfouir à 500 mètres sous terre 85.000 mètres cubes de déchets nucléaires. C'est situé en Lorraine dans un des départements les moins peuplés de France victime des crises successives, de la fermeture des industries, de la désertification.

    Visiblement, les rares habitants n'en veulent pas et organisent des manifestations violemment réprimés par les forces de l'ordre. Cependant, la plupart des élus ont été acheté à coup de subventions massives pour financer leurs projets. Des millions ont été déversé sur ce territoire afin de faire taire toute opposition.

    Maintenant, et à titre personnel, je pense qu'il vaut mieux les enfouir dans un endroit très peu peuplé que densément peuplé. Certes, on me rétorquera qu'il vaut mieux ne pas les enterré du tout mais c'est impossible de les larguer sur la Lune ou de polluer les océans, ou d'arrêter net avec le nucléaire en état actuel des choses. Il faut faire avec et trouver la moins pire des solutions car je crois que nous ne pouvons pas nous passer d'énergie pour pouvoir vivre. C'est un débat sans fin, j'en conviens. Ce qui est en cause dans la BD; c'est la manière de faire de l'ANDRA qui est passé en force sans tenir compte des revendications locales comme la tenue d'un référendum. La démocratie semble avoir été bafouée.

    Par exemple, on apprendra que le tribunal de Bar-le-Duc a été sans concession contre les opposants de ce projet. C'est tout à fait abject comme la justice peut être utilisée par les plus riches afin d'imposer son point de vue. Même ma ligue des droits de l'homme a conclu dans son enquête sur un véritable harcèlement mené par les autorités afin de criminaliser les positions des manifestant au projet. En conclusion, une très sévère répression alors qu'il s'agit de la vie et du futur de ces habitants (100.000 ans d'enfouissement avec les dangers que cela peut engendrer).

    Bref, voici une BD militante et partisane qui explique clairement les choses et qui argumentent fort bien sur des faits vérifiables. Un excellent travail qui nous permet de pousser un peu plus loin la réflexion sur la gestion du nucléaire.

    Erik67 Le 23/06/2021 à 08:13:48

    Encore une BD sur la résistance mais cette fois-ci pour nous dire qu'il y avait également des lycées qui l'ont rejoint pour défendre notre pays contre l'occupant allemand et la police de Vichy associé à ce régime hideux.

    Le début va décrire une scène pour montrer que les nazis s'attaquait également à notre jeunesse au sortir des cours. Gare si la langue anglaise de l'ennemi était placée comme première langue avec la germanique. Cela m'a également rappelé comme l'anglais était également ma première langue non pas que je n'aime pas la langue de Goethe mais bon.

    Bref, ces jeune sont du faire l'école buissonnière de 1943 à 1945 pour lutter pour la liberté. Ils ont pu néanmoins passer leur bac mais un élève manquait à l'appel car tous n'ont pas survécu aux camp de concentration.

    Voilà pour la cadre de cette BD joliment dessinée qui raconte cette période difficile de l'Histoire de France qu'il convient de sans cesse rappeler à nos mémoires.

    Erik67 Le 23/06/2021 à 08:12:18

    Parfois, l'alchimie particulière qui doit unir une BD et son lecteur ne se réalise pas pour une multitude de raison. Là, il faut dire que j'ai été noyé par des dialogues assez insipides et un graphisme manquant incontestablement d'élégance.

    Notre héroïne défend les droits civiques contre les inégalités économiques et sociales en allant manifester. C'est assez louable dans l'intention bien que parfois excessif.

    Pour autant, si on s'accroche, on finira par aimer le couple vedette Hannah et Johnny qui essaie de construire une famille dans une société peu conciliante.

    Moi, je n'ai pas été touché plus que cela car il manquait la maîtrise et la mise en scène adéquate. Cela fait très brouillon malgré un foisonnement de thèmes qui se succèdent de manière anarchique.

    Une œuvre certes engagée mais pas comme je les aime.

    Erik67 Le 22/06/2021 à 08:16:05

    Ce n'est pas la première fois que je lis une histoire d'une femme qui se fait passer pour un homme afin de s'engager dans l'armée et prouver sa bravoure. On va remplacer Mulan de l'empire chinois par le Dr James Barry dans l'empire britannique. C'est le même procédé.

    Certes, le Dr James Barry est médecin militaire et doit soigner de graves maladies dans les colonies d'Afrique du Sud puis de l'île Maurice. Visiblement, il a une liaison avec le gouverneur qui est le seul à connaître son secret.
    A la fin de l'ouvrage, il y aura tout un dossier historique qui confirme les faits et va même plus loin dans le détail de ce qui se passera après cette épisode de vie dans les colonies.

    Je m'aperçois que l'auteure Isabelle Bauthian passe d'un genre à l'autre avec une extrême efficacité. Peu d'auteurs possèdent une telle qualité. Certes, il faut savoir sortir de sa zone de confort.

    Pour en revenir à cette œuvre, on va avoir à faire à une surdouée en médecine qui trouve le reste du monde assez incompétent. Ce médecin va surtout contribuer à l'amélioration des conditions de vie des plus pauvres.

    Un mot sur le dessin fin et élégant où nous retrouvons l'auteure du chevalier d'Eon dont l'aventure intrigante et romanesque m'avait fort captivé.

    Au final, j'ai bien aimé ce beau portrait tiré de faits réels très équilibré et plein de ressources. Cela prouve qu'une femme peut être bien plus compétente qu'un homme même dans la médecine ou l'armée et qu'il ne faut pas leur interdire l'accès à ces métiers. Notre société a bien évolué depuis mais il reste encore du chemin à parcourir pour d'autres sociétés moins encline sur la place de la femme.

    Erik67 Le 22/06/2021 à 08:14:07

    C'est un ouvrage asses conséquent dans un bel écrin et avec un dessin très soigné en noir et blanc qui fait un peu à l'ancienne. A noter de très beaux plans sur Amsterdam du temps de sa splendeur en 1643. Pour la forme, c'est incontestablement une réussite.

    Sur le découpage de ce récit, je serai un peu plus circonspect. En effet, on passe d'une scène à l'autre et puis on remonte dans le temps. C'est assez difficile pour la compréhension. Certains chapitres sont ultra court. Il y a un réel déséquilibre perceptible. Même le titre semble être en décalage avec la réalité de cette histoire maritime dans une ambiance Pirates des Caraïbes.

    Le must réside dans le final qui offre une nouvelle dimension à cette histoire où l'on va comprendre les origines d'une certaine légende. Je n'en dirai pas plus pour ne rien dévoiler de l'intrigue.

    En résumé, une belle introduction et un beau final mais entre, cela pêche un peu. C'est assez curieux pour le souligner.

    Erik67 Le 22/06/2021 à 08:12:52

    Le contexte de ce récit était intéressant à savoir l'Argentine au début des années 30 mais l'auteur n'a pas réussi à susciter l'intérêt. On suit le parcours d'un homme amoureux d'une femme qui disparaît subitement de sa vie.

    Je n'ai pas aimé les transitions ainsi que le découpage et la mise en scène. Il y a une absence de maîtrise manifeste. Pour autant, le graphisme est plutôt sympathique avec ces couleurs directes en aquarelle.

    Je ne suis pas parvenu à entrer dans ce polar trop classique qui mêle politique et argent sale. C'est un one-shot qui ne marquera pas les esprits.

    Erik67 Le 22/06/2021 à 08:10:55
    Unlucky Young Men - Tome 1 - Tome 1

    Après "Mishima Boys – Coup d’état", je découvre une seconde œuvre de ce mangaka engagé dans des titres plus sérieux qu’à l’accoutumée. Le fond reste toujours celui du Japon des années 60 marqué par la violence étudiante et le terrorisme.

    C’est un pays qui se rebelle contre l’autorité entre tradition et modernité : toujours le vieux débat. On va croiser une bande de jeunes gens assez marginaux dans leur mode de vie ou de pensée. Cette œuvre nous éloigne des standards habituels.

    Cela avait tout pour me plaire et pourtant, cette œuvre n’est pas parvenue à me convaincre et surtout à me passionner. C’est assez mou dans la réalisation. Je ne critiquerais pas le dessin qui me semble à la hauteur.

    Incontestablement, la mise en scène souffre de lenteurs rendant ce récit assez lénifiant. On s’intéresse à des personnages qui ne vont pas forcément marqué cette histoire. C’est un peu désorganisé. Bref, l'envie fait défaut.

    Erik67 Le 22/06/2021 à 08:09:51
    Takane & Hana - Tome 1 - Tome 1

    Il est vrai que dans le genre de romance un peu similaire, on préférera certainement l'excellent 50 nuances de Grey qui est d'un autre acabit. Une lycéenne de 16 ans joue sa diva pour faire craquer le fils arrogant d'un riche magnat.

    Un shojo très naïf qui peut prendre vite à la tête. Pour autant, les adolescentes en mal d'amour peuvent s'en inspirer pour rechercher le coup gagnant. L'humour est très présent pour se divertir mais c'est lourd. La domination par joute verbale est l'axe principal de ce shojo.

    A noter beaucoup de défiguration au niveau du dessin pour accentuer le trait comique des situations.

    Erik67 Le 21/06/2021 à 08:12:33

    Isabelle Bauthian est une auteure que je suis depuis ses débuts. J'ai toujours aimé ses personnages aux caractères trempés car il y avait réellement une psychologie propre à chacun. Cela donne de la consistance à ses récits.

    La voici embarquée dans un roman graphique pour nous expliquer des concepts comme la différence entre la foi et les faits, entre compréhension et interprétation. Plus encore, c'est un guide pour militer de bonne foi avec une argumentation solide afin d'être objectif.
    J'ai beaucoup aimé cette démarche. Il faudrait que beaucoup puisse lire cet ouvrage afin de comprendre ce qui ne va pas dans leur esprit critique. Tout démarre sur une discussion concernant l'existence des faits. Notre héros Paul qui n'est point à s'embarquer dans de la superstition réagit plutôt fortement ce qui ne manque pas de mettre le groupe d'amis contre lui.

    La première leçon qu'on va apprendre est qu’une corrélation n'est pas une relation de cause à effet. Il n'y a par exemple aucune corrélation entre foi et intelligence. Les croyants n'ont pas un QI inférieur à la moyenne.

    La science n'est pas que faits inébranlables et certitudes. Au cours des siècles, des vérités sont apparues puis ont disparues. Ainsi, la terre est bien ronde. Il s'agit de remettre en question les conclusions des génies qui nous ont précédés. C'est comme cela qu'on fait progresser la science. Bref, la méthode scientifique n'est qu'un outil.

    J'ai bien aimé le passage sur les biais cognitifs. Par exemple, on peut être victime du biais de confirmation qui consiste à retenir uniquement les informations qui confirment nos idées préconçues. Il s'agit également de se méfier de l'effet foule. Il y en aura des dizaines d'autres. C'est intéressant de prendre conscience qu'il existe afin de les repérer dans des discussions données.

    Des conseils nous seront donner comme le fait de savoir s'informer correctement et ne pas tomber dans le piège des médias orientés nous faisant gober des choses à longueur de journée. La réalité n'est pas un sondage d'opinion.

    Il y a également des manipulations rhétorique comme le renversement de la charge de la preuve. Or l'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence. On ne pourra pas prouver qu'il n'existe pas une théière orbitant entre la Terre et Mars mais on s'en doute.

    La théorie du complot sera également abordée sachant également que des complots peuvent très bien exister. A force d'être inondé d'informations fantaisistes, on finit par ne plus prendre au sérieux certaines hypothèses. D'autres techniques sont tout aussi nocives comme celle du chiffon rouge qu'on agite pour détourner l'attention vers une position intellectuellement intenable. Ou la stratégie de l'épouvantail pour travestir les propos de son interlocuteur afin de le ridiculiser.

    Au final, l'esprit critique se propose de baser son opinion sur des éléments vérifiables . Pour autant, les émotions sont nécessaires au raisonnement. J'ai bien aimé la toute fin de cette démonstration magistrale.

    Sophismes et paralogismes n'auront plus aucun secret pour vous au sortir de cette lecture très instructive.

    Erik67 Le 20/06/2021 à 09:47:24

    Je tiens à le dire d'emblée: je suis assez admiratif dans l'ensemble du travail qu'effectue les forces de l'ordre dans un métier parfois très difficile car confrontés aux tristes réalité de terrain. Ils ne sont pas vraiment soutenus par leur hiérarchie, par la justice et par l'opinion public de manière générale. Pour autant, le reste qui va suivre ne va pas forcément vous plaire.

    En effet, l'auteur a demandé à être un observateur durant des mois afin de réaliser une enquête ethnographique sur le travail de la police dans les quartiers populaires. Il a partagé le quotidien des policiers d'une grande circonscription de la région parisienne alors que la police se laisse difficilement observer en particulier par les chercheurs. Il en résulte cette BD après avoir été un livre qui a été assez décrié car les conclusions sont hautement sensibles.

    Ainsi, on voit des jeunes de quartier qui n'ont rien fait et qui sont accusés à tort et plutôt malmené par les forces de l'ordre. Cela crée des tensions entre cette communauté issu de l'immigration nord-africaine et les autorités. On verra que les idées d'extrême droite ainsi que le racisme sont bien ancrés dans cette police.

    On se souvient tous du soulèvement populaire sur tout le territoire suite au drame de Clichy sous Bois en 2005 où des jeunes avaient été électrocuté en tentant de fuir un simple contrôle d'identité. Je n'ai jamais subi de contrôle d'identité dans ma vie mais ces jeunes n'ont même pas encore la majorité qu'ils ont été contrôlé une dizaine de fois. Je m'interroge tout de même sur une telle discrimination opéré par les forces de l'ordre.

    A noter que le ministère de l'intérieur avait déclaré que ces adolescents avaient été impliqué dans un cambriolage ce qu'une enquête allait démentir. Qu'importe, le ministre de l'intérieur de l'époque voulait à tout prix se faire élire président de la république sur le message de nettoyage de ces cités au karcher ce qui rencontrait une opinion plutôt favorable du reste du pays.

    Quand les policiers arrivent; les jeunes courent immédiatement ce qui n'est pas une réaction normale mais c'est un réflexe instinctif chez eux même s'ils n'ont rien fait de répréhensible. L'expérience avait appris ces jeunes qu'il ne suffisait pas de n'avoir rien à se reprocher pour échapper aux contrôles, aux fouilles et parfois aux interpellations.

    En 2007, rebelote avec une voiture de police qui tue deux jeunes sur un scooter qu'on allait encore accuser alors que la violence du choc prouvait un excès de vitesse de la part des policiers. Là encore, relaxe des policiers. A noter que le syndicat des policiers en rajoute encore en parlant de violences perpétrées d'une incroyable sauvagerie inqualifiable à l'encontre des forces de l'ordre. Sur le terrain, la réalité semble différente.

    A noter que ces unités d'élite n'hésitent pas à enfoncer des portes de logement quand on pouvait se contenter de sonner pour qu'on leur ouvre. Bref, ils ne font pas dans la dentelle. Ils font même dans la provocation tant ils haïssent ces jeunes des cités qu'ils surnomment pas très affectueusement les bâtards. Quand un jeune invoque une raison à un acte répréhensible, ils pensent que c'est un foutage de gueule et peuvent leur coller jusqu'à sept infractions pour se venger.

    Les Brigades anti-criminalités seront passées au peigne fin par l'auteur qui a répertorié toutes leurs inconvénients. Ils doivent faire du chiffre et pour cela, ils sont prêt à tout. Ce sont ces agents qui sont redoutés par les habitants des cités. En effet, ils prennent souvent des libertés avec la loi dans les quartiers populaires surtout vis à vis des jeunes. C'est assez arbitraire et ce sont des vexations répétées qui ne concourent pas au vivre ensemble.

    J'avoue que cette enquête mené de manière objective m'a fait assez froid dans le dos même si toute les forces de l'ordre ne pratiquent pas ainsi mais la police est d'ores et déjà noyauté par les idées d'extrême-droite (tout comme l'armée d'ailleurs). Ainsi, ils peuvent mettre leurs pratiques en conformité avec leurs opinions politiques. Et ceux qui ne partagent pas ces idées sont souvent écartés ce qui conduit à une concentration des agents les plus xénophobes et racistes au sein de ces unités.

    Il y a un véritable profilage par couleur de peau qui leur permet d'interpeller des personnes en situation irrégulière quitte à les pousser à la faute pour y parvenir sans paraître enfreindre la loi. Des exemples assez iniques nous seront montrés sur leurs pratiques. Les outrages et rebellions contre personne dépositaire de l'ordre publique ont connu une croissance spectaculaire au cours de ces trois dernières décennies car ils sont encouragés à déposer des plaintes. Pour autant, ceux qui désirent porter plainte contre leur brutalité font l'objet d'épouvantables pressions. Et puis, leur parole est de peu de poids face à celle d'un agent assermenté dont les collègues viennent confirmer la version des faits à l'audience.

    On est loin d'une police nationale qui concourt à la garantie des libertés, à la protection des personnes et des biens.
    La police se donne parfois pour mission de protéger la jeunesse dorée (ceux qui vont dans des écoles à 10000€ l'année) de l'éventualité d'un vol ou d'une agression par la jeunesse des quartiers.

    Sans aller plus loin,l'auteur va montrer pourquoi les policiers agissent de la sorte. Et ce n'est pas triste. Il y a comme une action de légitimation de leur agressivité en retour. Punir dans la rie leur apparaît comme une manière de se substituer à la justice qu'ils pensent défaillante.

    Des études sérieuses révèlent que dans les quartiers populaires, les délits sont commis par un très petit nombre d'individus et reprouvés par la majorité des habitants. Cependant, les policiers ne savent plus faire la différence entre ces voyous et les honnêtes gens pauvres. Et puis, il y a les politiques qui hâtisent les tensions en stigmatisant ces habitants de cités.

    Par ailleurs, dans le recrutement des policiers, il y a des erreurs de casting. On envoie ceux issus des milieux ruraux en première ligne dans les circonscriptions urbaines difficiles malgré le manque d'expérience. Or, il est prouvé que si on envoyait des policiers issus de ces quartiers urbains, cela se passerait autrement car ils privilégient le dialogue et la négociation pour résoudre les problèmes et non l'affrontement. Bref, la diversité sociale serait une solution pour s'en sortir.

    Il est vrai qu'on se situe actuellement dans un contexte où l'on a accordé à la police des prérogatives de plus en plus large. Dans cette période de crise sanitaire, ces quartiers ont été les premiers à être contrôlé ainsi qu'en terme d'amende infligée alors que les beaux quartiers n'étaient pas en reste pour organiser des fêtes clandestines.

    Je n'aime pas ce pouvoir discrétionnaire car il permet de pratiquer la discrimination en fonction de la classe sociale, de la couleur de peau, de leur lieu de résidence et parfois de leur religion.

    La conclusion est sans appel à savoir le glissement de l'état social vers l'état pénal en réponse politique à l’aggravation des inégalités économiques. Le renforcement de l'action policière n'est pas la bonne solution mais bon. Au final, il convient de s'interroger sur les dérives policières de notre société car le maintien de l'ordre n'excuse pas tout. Une excellente BD qui ouvre à ce genre de réflexions.

    Erik67 Le 19/06/2021 à 08:27:53
    Les 5 Terres - Tome 6 - « Pas la force »

    Ce premier cycle vient de s'achever tout en apothéose. Encore une fois, le récit va prendre non seulement une accélération mais également une toute autre tournure à la merci d'un événement qui retourne incontestablement la situation du royaume d'Angléon.

    Je ne l'avais pas vu venir malgré des signes précurseurs et cela m'a plutôt marqué. C'est vrai qu'après coup, on se dit que cela devait bien arriver. Cela nous fait dire qu'un dirigeant ne reçoit jamais une gifle pour rien même si l'acte est tout à fait répréhensible et condamnable. Il paye le prix de la contestation populaire suite à de difficiles décisions politiques prises. C'est tout à fait d'actualité.

    Je rêve d'une adaptation au cinéma de cette saga digne de la série désormais culte « Game of thrones ». Cela serait une bonne idée mais attendons également la suite et surtout la fin.

    Evidemment, je donne la note maximum car on a atteint la perfection à tous les niveaux : un dessin magnifiques, des personnages très intéressants aussi bien les uns que les autres, un rythme de parution rapide, une intrigue qui donne envie de poursuivre.

    Erik67 Le 19/06/2021 à 08:26:23

    On va suivre l'ascension de cet esclave ukrainienne qui opère dans le harem de l'un des plus grands sultan de tous les temps à savoir Soliman le Magnifique dans l'Empire Ottoman du XVIème siècle.

    Elle va finir par obtenir la liberté et plus encore: un mariage royal lui assurant sa domination sur le harem. Il faut dire qu'elle ne va pas y aller par quatre chemins.

    En effet, elle aurait obtenu le mariage grâce à une série de stratagèmes: après s'être convertie à l'islam et avoir été affranchie, elle se serait ainsi refusée à Soliman au motif qu'une femme libre ne pouvait avoir de relations avec un homme hors du mariage. Par la suite, elle éliminera subtilement chaque rivales et rivaux. Bref, elle n'a pas usurpé son titre de reines de sang comme l'indique la présente collection.

    Toujours pour la petite histoire, c'est son fils Sélim qui sera le successeur de Soliman avec un court règne correspondant à l'apogée de l'Empire Ottoman.

    Bref, une esclave qui devient reine de l'un des plus puissants empire qui n'ait jamais existé, cela méritait lecture.

    Erik67 Le 18/06/2021 à 08:03:15

    J'ai bien aimé ce titre dont le format est à l'italienne pour changer un peu. Il s'agit d'une librairie et il est question d'une BD très rare datant de la Seconde Guerre Mondiale dont l'unique exemplaire est dérobé.

    A vrai dire, j'étais totalement passé à côté de ce titre initialement paru en 2006. Chaque tome correspond à un récit différent qui embarque le lecteur dans le milieu de la librairie. Il y a une enquête menée par notre jeune héros employé par Lucia. En effet, il est parfois de bon ton de se substituer à la police qui ne sait pas résoudre des affaires correctement.

    Sinon, j'adore les BD concocté par Deloupy (« Pour la peau », « Love story à l'iranienne »...) dont je suis facilement acheteur. Il y a quelque chose d'assez sensuel et moderne dans ce graphisme qui m'attire incontestablement.

    Sinon, j'ai apprécié le dénouement qui ne fait pas dans la naïveté bien au contraire.

    Erik67 Le 18/06/2021 à 08:00:30
    Les mômes - Tome 2 - Dessus Dessous

    Dans le genre lecture jeunesse s'adressant au plus petit, ce récit pourra vraisemblablement leur plaire. Nous allons avoir droit à une version de taupe gun plutôt cocasse. Un père de famille va aller à la chasse contre cette créature poilue qui fait des siennes dans son jardin. La guerre semble déclarée.

    C'est une œuvre muette mais assez facile à comprendre. J'ai bien aimé le dessin assez coloré qui donne une chaleur à l'ensemble. Le trait est assez expressif ce qui tombe bien pour ce genre de lecture. C'est d'ailleurs assez agréable à lire.

    Maintenant, cela reste assez limité dans un univers très léger mais bon, cela tient à sa nature.

    Erik67 Le 18/06/2021 à 07:59:17
    L'histoire de France en BD (Joly/Heitz) - Tome 1 - De la préhistoire... à l'an mil !

    Il est vrai que cette série reste assez scolaire dans son concept et que cela aurait pu être nettement amélioré. Mais bon, il faudra s'en contenter d'autant qu'il n'existe pas beaucoup de ce genre de support pour amener les enfants à s'intéresser à l'histoire. Je suis toujours assez déçu de croiser des gens actuellement pour qui l'Histoire ne représente rien.

    Je me rappelle qu'en étant plus jeune, il a fallu un dessin animé comme Il était une fois l'Homme pour que je devienne un passionné de cette matière enseignée par l'école. Je dois reconnaître que les faits historiques développés sont assez intéressants. Il y a également des notions sur le mode de vie des gens de l'époque ce qui est non négligeable. C'est une multitude de connaissances qui nous est présentée de manière assez ludique.

    Bref, ce que je veux dire est que cette série remplit sa mission honorablement. C'est complet et éducatif. Dommage que le dessin ne soit pas vraiment de bonne qualité et c'est le moins que je puisse dire.

    Erik67 Le 18/06/2021 à 07:57:30
    L'histoire du monde en BD (Joly/Olivier) - Tome 1 - Rome et son empire

    J'aime bien ce genre de bd car il y a encore plein de détails à apprendre sur notre histoire du monde. C'est encore une multitude de connaissances à acquérir sans s’en apercevoir sur les modes de vie d'époque, les grands personnages, les grandes étapes qui ont conduit l'humanité à ce que nous sommes aujourd'hui.

    Certes, on pourra maudire l'éditeur de ne pas avoir su faire un effort pour trouver des dessinateurs dignes de ce nom. Cela reste très vieille école.

    Qu'importe car comme dit, c'est assez intéressant de découvrir de multiples informations sur les grandes civilisations qui ont traversé l'Histoire. C'est une de ces lectures ludiques de 7 à 77 ans.

    Erik67 Le 18/06/2021 à 07:56:01

    Après "vacances de rêves", voilà que j'aborde "vacances fatales" du même auteur. Je dois reconnaître que le dessin au trait fin et précis me plaît beaucoup. Les chaudes couleurs procurent une ambiance agréable.

    Cependant, ces 8 histoires de petits meurtres dans les milieux feutrés ne m'ont absolument pas convaincu. A noter que les deux dernières nouvelles occupent plus de la moitié de l'album avec une intrigue plus étoffée.

    Au final, il manque beaucoup de dynamisme et d'inventivité à ces thrillers conjugaux. La brièveté des intrigues est rédhibitoire. Cela se laisse lire mais cela ne marque pas.

    Erik67 Le 17/06/2021 à 15:01:16

    Je ne connaissais pas l'auteure, à savoir Florence Cestac, n'étant pas un habitué des bd d'humour. Cependant, j'aime bien sortir parfois des sentiers battus...

    Ici, l'auteure nous livre une vision bien personnelle du bonheur du genre "le bonheur, on doit le traquer partout". Nous suivons par conséquent la vie de Noémie de sa naissance à sa vieillesse dans une joviale autopsie.

    Pourtant, j'ai pas été très emballé ! D'abord, par le dessin que je trouve bien pâle malgré un style graphique très flashy. Puis ensuite et surtout, par l'humour que je ne trouve pas drôle.

    Ringardise est le mot qui me vient à l'esprit pour définir ce que je viens de lire. Des certitudes et des clichés à gogo. Trop poussif pour esquisser le moindre sourire. Désolé mais ce n'est pas mon genre de bd !

    Erik67 Le 17/06/2021 à 07:37:40
    Kathleen - Tome 3 - Bruxelles 43

    Cela ne sera pas une destination de rêve surtout pour l'époque. En 1943, Bruxelles était en effet sous le joug nazi. Les habitants étaient invités à dénoncer ceux qui étaient d'origine juif en scrutant par exemple les noms sur les boîtes aux lettres et faire des relevés ou poursuivre des gens dans la rue afin de les confondre. Triste époque de dénonciation.

    J'ai bien aimé cette incursion dans le monde de la BD belge où l'on rencontre Hergé ainsi que Jacobs en personnages secondaires. Il est question également d'un numéro du journal « le soir » parodié le 9 novembre 1943. Les représailles nazis seront terribles car ils n’apprécient guère la plaisanterie. Un dossier à la fin de l'album viendra compléter les faits qui se révèlent de la réalité.

    Entre rexistes collaborationnistes et opposants de l'ordre nouveau, le combat ne fera pas de quartier dans une Bruxelles bombardée et souffrant de la faim et du marché noir. Oui, une bien triste époque que nous rappelle cette BD à la ligne claire.

    Erik67 Le 17/06/2021 à 07:36:32

    Encore une fois, je n'ai guère été convaincu par le message des différents professeurs allemands qui se succèdent dans cet ouvrage sensé nous faire peur sur le futur de l'humanité. J'ai retenu que je devais consommer moins et manger des insectes en lieu et place de bonne viande. Désolé mais là, je ne peux vraiment pas.

    Néanmoins, je vous assure que je fais beaucoup d'effort à mon niveau individuel pour sauver la planète en ayant une démarche développement durable et des gestes écolo dans ma vie quotidienne. Cependant, on ne peut pas me demander de renoncer à la viande pour des insectes.

    Et puis, je crois qu'il ne faut pas se tromper de cible en nous culpabilisant. Ce sont les Etats et parmi les plus importants de la planète qui doivent se sentir concernés au premier degré et responsables voir coupables. A eux de manger des insectes et d'être moins carnivores ! Certes, je dois certainement montrer l'exemple mais bon.

    Un ouvrage très austère également sur le plan de vue graphique.

    Erik67 Le 17/06/2021 à 07:35:23

    C'est dommage car le graphisme me convenait bien mais c'est trop long et trop obscur. En effet, la lecture n'a pas été très aisé entre le rêve et la réalité pour cette histoire de gamins tuant de pauvres tortues.

    Tout semble tourner autour de ces meurtres sordides envers de pauvres animaux. Cependant, ce n'est que pour mieux dénoncer un certain militarisme du style guerre du Vietnam.

    Un gros pavé de 300 pages où il ne ressort finalement pas grand chose. C'est une lecture un peu stérile où l'on suit le parcours de trois gamins. On pourra aisément passer à autre chose.

    Erik67 Le 17/06/2021 à 07:34:01
    The crow: Midnight Legends - Tome 1 - Pas de quartier

    La série Crow, je ne la connais qu'à travers un obscur film gothique d'Alex Proyas qui s'était inspiré d'un comics de James O'Barr paru en 1989.

    Cela met en scène un couple séparé par la mort. Une mort brutale infligée par deux gangsters qui veulent s’emparer de leur véhicule. Un mystérieux corbeau vient alors ressusciter Michael qui décide de se venger alors que les années ont passé depuis la tragédie.

    A noter que ce qui m'a attiré, c'est plutôt le dessinateur de « Walking Dead » Charles Adlard qui n'a rien perdu de son talent. Je remarque tout de même un autre style de graphisme qui est beaucoup plus noir.

    Je ne suis pas très fan du corbeau mais cela plaira aux amateurs du genre.

    Erik67 Le 17/06/2021 à 07:30:46

    Quelque fois, je serai tenté de faire plaisir à des auteurs et de louer à merveille leur œuvre. Cependant, c'est plus fort que moi : je me dois de rester honnête avec moi-même. Désolé mais je ne ferai pas dans la complaisance.

    Moi, j'ai peur des araignées et des requins. C'est une phobie comme une autre. Notre auteur a le vertige et donc la peur des hauteurs. Il fait tout une œuvre introspective de 135 pages uniquement sur cette peur qu'il essaie de vaincre. C'est assez centré sur lui-même.

    Je n'ai pas trouvé mon plaisir à cette lecture composée de petites anecdotes sur son vécu. Certes, il y a une sincérité du propos mais ce n'est pas assez pour me convaincre. A réserver aux fans de l'auteur qui le suivent partout.

    Erik67 Le 17/06/2021 à 07:29:23
    Ether Glister - Tome 1 - Catharzie

    Je ne suis pas parvenu à m'adapter au trait du dessin avec ses touches sombres très colorées tout le long de l'album. Nous sommes parfois à la limite du croquis ! Quand c'est le cas, généralement je parviens à l'oublier si le scénario est à la hauteur. Cependant, en l'espèce, c'est loin d'être le cas !

    Nous avons cependant, une narration qui d'emblée nous plante le décors : une planète jadis unie a été victime d'une guerre fratricide qui l'a coupée en deux séparé par un immense mur. Or ce conflit arrange la situation des puissances des deux camps. La planète est devenue empoisonnée et seul une pilule miracle pourrait en venir à bout. La découverte est réalisée par un savant aussitôt assassiné. Sa femme parvient à s'échapper avec le prototype. Le reste ne sera que course-poursuite...

    C'est une science-fiction finalement assez classique qui ne révolutionnera pas le genre. Mais encore une fois, la lecture peut s'avérer agréable pour peu qu'on ferme les yeux sur certains aspects... ce qui n'est pas mon cas. 2 tomes en huit ans, je ne crois pas à une suite.

    Erik67 Le 17/06/2021 à 07:28:02
    Kroak - Tome 1 - Un mammouth dans le noir

    Quelque fois, je me pose des questions du style "mais pourquoi vouloir éditer un truc pareil ?". En effet car en l'occurrence, cela n'apporte rien. Les dessins sont très simplistes dans le style banquise et iceberg. C'est minimaliste autant que possible.

    Par ailleurs, les gags ne sont pas très inventifs. N'est pas Fabcaro qui veut. C'est pas drôle mais c'est censé l'être. C'est même parfois très bizarre. Bref, ma note sera sans concession. Kroak est très loin d'être l’œuvre du siècle.

    Erik67 Le 16/06/2021 à 07:46:01

    S'il y a un auteur qui a formidablement progressé dans mon échelle d'estime, c'est bien lui. Je n'aimais pas ses œuvres au tout début mais au fur et à mesure, il a proposé d'autres choses et là, ce fut le coup de foudre. Avec le chanteur perdu, il est au sommet en ce qui me concerne.

    Bien entendu, je tenais absolument à découvrir ce titre après avoir lu « Robinsons père et fils » du même auteur mais également après l'exploration de l’œuvre du fils de ce chanteur oublié à savoir « Sur la vie de ma mère » que j'avais adoré.

    Le chanteur perdu est Jean-Claude Rémy qui n'a pas marqué la chanson française mais qui pourtant recelait d'un véritable talent remarqué non seulement par Pierre Perret mais également par Georges Brassens lui-même. Bref, ce n'était pas un performer destiné à connaître le succès. Pour autant, nous savons que la qualité ne se mesure pas au succès commercial.

    J'ai adoré cette enquête partie de rien à part des paroles de chansons évocatrices. Il y a toute une enquête assez minutieuse pour nous faire découvrir la vie d'un homme hors du commun. Et puis, il y aura surtout la rencontre faite de désillusions. Au-delà de cet aspect, il y a un véritable sens sur la vie que nous menons et sur les choix que nous opérons.

    Erik67 Le 16/06/2021 à 07:43:09
    Le chat aux sept vies - Tome 3 - Tome 3

    Nanao et Machi ont désormais deux ans et vivent une belle histoire avec Yoshino qui veille sur eux. Elle a retrouvé le sourire et le goût de la vie en s'occupant de l'entreprise de bain publics.

    Pour autant, Machi et Nanao vont vivre de sacré difficultés dont ils ne ressortiront pas indemne. Tout est lié à un groupe de chats errants qui vient de perdre son chef. La succession fait toujours des envieux et les chats ne se font pas de cadeaux.

    J'avoue que pour moi la fin a été un peu confuse. Je n'ai pas bien compris mais l'essentiel est sauf. C'est une histoire triste mais si belle. On se rappellera encore de ce récit touchant une fois la dernière page tournée. Cela laisse une trace indélébile.

    Oui, nous avons un manga qui a tenu toutes ses promesses au fil des trois tomes. De belles émotions et un graphisme raffiné à l'image de ces beaux chats.

    Erik67 Le 16/06/2021 à 07:42:31
    Le chat aux sept vies - Tome 2 - Tome 2

    Je ne me contente pas de lire le premier tome d'un manga car quand cela me plaît bien, je continue l'exploration. Et dire que je n'aimais pas spécialement les chats.

    Nous avions quitter notre héroïne Yoshino en pleurs suite à un deuil qu'elle n'arrive pas à gérer. Elle a perdu son défunt mari qui se trouve être le maître de l'un des deux chats que nous suivons à savoir Nanao.

    Ce tome va explorer la relation entre des chats qui n'aimaient pas les humains et vive versa. C'est assez intéressant comme approche. Evidemment, la glace va se briser et cela va faire du bien de chaque côté.

    A noter un petit épisode bonus à la fin où les deux chats se transforment en humain tout en gardant certaines des caractéristiques de ce félin.

    C'est un tome qui fait progresser ce récit tout en ne tombant pas dans la caricature ou le sensibilisme.

    Erik67 Le 15/06/2021 à 08:15:33

    J'aime bien ces histoires qui constituent des témoignages de vie. L'auteur Charles Masson est un médecin qui rapporte une rencontre qui l'avait marqué parmi tout ces patients. Il va s'intéresser à la discrète Marie qui a été diagnostiquée avec un cancer de la gorge et peu de temps restant à vivre.

    Or, sans vouloir tomber dans un régime de soins intensifs, Marie, 70 ans, voudrait pouvoir prolonger sa vie jusqu'au printemps qui est sa saison préférée afin de pouvoir en profiter une toute dernière fois.

    C'est un récit tout en humanité sur la vie des gens simples comme il peut en exister des millions. Marie, ancienne institutrice, n'avait pas fondé de famille car elle tenait à son indépendance. Elle vivait seule mais elle avait une amie depuis son adolescence. Elle avait également bien profité de la vie en la croquant à pleine dents.

    J'ai bien aimé la démarche assez humble de l'auteur Charles Masson. J'ajoute qu'on voit rarement des médecins s'occuper aussi bien de ses patients surtout dans ces moments aussi pénibles et difficiles qu'une maladie telle le cancer.

    Même le style graphique semble épouser cette façon de faire. On s'aperçoit que la colorisation va changer au fil des saisons pour atteindre toute sa beauté au printemps. A la fin, il y a comme une véritable sensation de mélancolie qui nous prend aux tripes.

    Bref, j'ai beaucoup aimé ce récit de vie car c'est touchant et plein de bons sentiments.

    Erik67 Le 15/06/2021 à 08:13:38

    Je dois avouer que le début de ce récit m'a un peu ennuyé car le sujet de faire un livre sur un théoricien fasciste membre fondateur de la phalange espagnole m'a un peu refroidi. Cependant, je laisse toujours une chance à l'auteur si sa démonstration parvient à me conquérir. Ce fut le cas en cours de route.

    J'ai beaucoup aimé la fin de cette histoire assez poignante sur ces gens qui ont connu les horreurs de la guerre et notamment celle d'Espagne. Le thème est celui du héros caché. Bref, ces actes de bravoure qui ne feront pas l'objet d'une quelconque publicité à l'opposé par exemple de nos super-héros de comics. J'ai bien aimé ce type de démarche.

    Bref, ce n'était pas gagné d'avance car nous partions avec un écrivain désabusé et qui ne connaissait pas le succès. Il va faire un gros travail de recherche journalistique qui va prendre des années avant de faire mûrir son projet.

    A noter également un beau travail graphique qui reste tout à fait humble comme la démarche de l'auteur afin de démystifier un épisode traumatisant de la guerre civile espagnole.

    Erik67 Le 14/06/2021 à 08:15:40

    C'est la seconde version de 1984 que je lis et qui est signé par Fido Nesti, un artiste autodidacte brésilien qui dessine pour différents magazines américains. Il a découvert 1984 à l'école et en 1984 justement ce qui est une étrange coïncidence, avouons-le.

    Certes, on pourra objecter que le George Orwell de 1949 n'avait pas vu juste sur cette évolution du monde à cette date là des années 80. Pour autant, on peut encore imaginer qu'une telle société totalitaire puisse malheureusement exister dans le futur. Bref, cela reste d'une parfaite modernité dans le propos.

    Et puis, certains passages de ce livre m'ont rappelé que des faits étrangement similaire se sont produits comme dans l'actuelle dictature en Turquie où le dirigeant bien aimé a décidé de faire de son ex-allié l'ennemi public n°1 de son régime. Ses soi-disant partisans ont fait l'objet d'une chasse aux sorcières absolument extraordinaire avec des milliers de purge dans l'administration pour des crimes imaginaires.

    Bref, George Orwell a décortiqué ce qui se passait dans la tête d'un dictateur pour garder le pouvoir et surtout le contrôle sur sa population. Bien entendu, c'est une critique du nazisme et du communisme qu'avait combattu cet auteur. Mais il va beaucoup plus loin dans cette œuvre qui restera culte pour les générations à venir.

    Je n'ai pas vu beaucoup de différence sur le fond avec la précédente version signé par Sybille Titeux de la Croix. Simplement, j'ai mieux apprécié l'aspect graphique de Fido Nesti qui correspond à mes goûts en la matière. A noter également une colorisation assez sombre pour donner plus d'éclat à cette œuvre à l'atmosphère envoûtante et paralysante à la fois.
    Il est clair qu'il y a plus de texte dans cette version moins épuré. J'arrive même à comprendre de manière plus explicite que l'antiquaire et le cadre du parti étaient de mèche pour faire basculer notre héros Winston. Je ne l'avais pas forcément saisi dans la précédente version.

    A noter qu'il s'agit également du premier roman graphique de l'auteur qui s'en sort très bien. Peu de dialogues, beaucoup de textes ; cela conserve son caractère assez littéraire.

    Alors, oui 1984 en BD s'avère une formidable réussite car la mission est accomplie car il y a une parfaite adéquation entre l’œuvre mythique et cette version illustré.

    Erik67 Le 13/06/2021 à 10:09:41

    1984 est le tout dernier roman de George Orwell paru en 1949 alors que l'auteur mourrait de la tuberculose l'année d'après. Ce dernier a été transformé à tout jamais par la guerre d'Espagne car il fut marqué tant par les exactions fascistes que celles des communistes staliniens. Il combattra toute sa vie les idées totalitaires en espérant une vraie révolution qui donne plus de liberté au peuple.

    En cette année 2021, cette œuvre culte est tombée dans le domaine public ce qui fait qu'elle est adaptée à toutes les sauces par différents auteurs de BD. On compte pas moins de 4 publications de ce roman rien que cette année. J'ai commencé par celle-ci en me promettant également de lire les autres afin de comparer.

    Le personnage en couverture censé représenté Big Brother est en réalité presque le portrait d'un Staline. Pour autant, l'action se passe en Angleterre dans un futur assez sombre marqué par la guerre mondiale et surtout par ce régime oppressif qui balance de la propagande à longueur de journée alors que les conditions de vie des habitants se dégradent.

    Beaucoup de voix-off dans ce récit qui reste totalement fidèle à l’œuvre d'origine. Des planches également aux teintes bleues et vertes sans autre effusion de couleur afin de renforcer le sentiment d'oppression. L'atmosphère est angoissante et presque étouffante dans un monde où la liberté n'existe plus.

    On plaint véritablement ce pauvre Winston en pensant qu'on a beaucoup de chance de vivre dans un régime démocratique même si tout n'est pas parfait dans un monde d'inégalité croissante. Le métier de Winston aux archives du Ministère de la vérité est de remanier la réalité historique afin de faire en sorte qu'elle corresponde à la version officielle du Parti. A un moment donnée, il n'arrive plus à adhérer aux mensonges. C'est le début de ses malheurs car la police politique ne fera pas de quartier.

    Une œuvre culte à redécouvrir sous le format BD pour se rendre compte de ce qu'est vraiment un régime totalitaire. Il s'agit de bien voter pour éviter que cela ne se reproduise un jour dans notre pays et dans les autres nations. Bref, une belle adaptation !

    Erik67 Le 12/06/2021 à 09:57:10

    J'ai beaucoup aimé cette BD qui est tiré d'un roman de Catherine Bardon à propos d'une famille juive qui fuit l’Autriche qui a viré totalement nazie suite à l'Anschluss du 13 mars 1938 avec les troupes allemandes accueillies par des autrichiens en liesse prêts à en découdre avec les juifs, jaloux de leurs succès économiques.

    Certes, on retrouvera les repères habituelles pourvu que l'on soit intéressé par la Seconde Guerre Mondiale et la montée du nazisme, le parti d'Hitler. Le processus d'aryanisation va conduire à la persécution des juifs auxquels on va confisquer leurs travail, puis leurs biens et enfin leurs vies.

    Pour autant, cette histoire va prendre une tournure particulière quand il s'agira de fuite vers la république dominicaine, une petite dictature des Caraïbes car tout les autres états démocratiques ferment leurs frontières et n'accordent pas leur visa à ces gens persécutés par le régime nazi. C'est un vrai éclairage sur ce qui s'est réellement passé durant cette période qui donne toute la lumière sur des faits peu avouables. On peut être complice par passivité de l'inacceptable.

    La conférence d'Evian en juillet 1938 en est la preuve car malgré 32 pays présents, peu ont accordé des visas supplémentaires. Les USA du président Roosevelt n'ont accordé que 27000 visas pour les citoyens du Reich faute d'un accord avec le Congrès, c'est dire. Seul le Mexique aurait protesté contre l'Anschluss. Même Londres refuse de voir aborder la question palestinienne.

    Cette conférence est un grave échec. Le seul pays qui accepte publiquement d’accueillir les réfugiés juifs d’Europe est la République dominicaine à la condition que ceux-ci soient porteurs de fonds suffisants pour s’établir dans le pays à leur compte et à exercer le commerce, une profession, ou créer des industries, contribuant de cette façon à l’enrichissement de la Nation. Ce dictateur négrophobe est loin d’être un philanthrope,il n’agit pas ainsi par bonté d’âme.

    On va suivre Will et Almah, un beau couple dans leur périple qui vont les conduire jusqu'aux portes des Etats-Unis qu'ils n'arriveront pas à franchir, faute de papier suffisant. Ils vont alors débarquer dans un kibboutz à construire en plein milieu de la forêt de la République dominicaine suite à un accord entre une association d 'aide aux juifs la DORSA et le gouvernement du général Trujillo. Bref, des déracinés au milieu des mygales, des fièvres et les tempêtes tropicales et des haïtiens tenus en esclavage. Certes, c'était mieux que les camps de concentration mais bon. Ces familles juives trouvèrent par conséquent refuge dans la petite ville de Sosúa située dans la partie nord du pays, une région presque inhabitée. Un terrain y avait été aménagé en bananeraie puis abandonné par la United Fruit Company.

    L’accueil du peuple dominicain fut assez chaleureux. Il est vrai que les colons n’étaient plus les bienvenus nulle part, mais il n'y avait pas d’antisémitisme dans cette île des Caraïbes. Les réfugiés qui parlaient l’allemand ou l’hébreu ont fait des efforts pour apprendre à parler l'espagnol et ainsi communiquer avec la population. Des liens se créèrent peu à peu entre les deux communautés . Cette œuvre retrace toute cette histoire particulière assez méconnue.
    Ils construisirent une sorte de ferme collective où ils travaillèrent comme ouvriers dans une sorte d'autarcie imposé au départ par la DORSA. Malheureusement, les terres n’étaient pas fertiles et se révélèrent impropres à l’agriculture. Ils se concentrèrent alors sur l'élevage des vaches afin de produire du beurre et du fromage. Les fermes regroupées en coopérative virent leurs affaires prospérer. Ils organisent une véritable vie culturelle et religieuse. Une synagogue est même construite. Aujourd'hui, cette ville est une destination touristique fort prisée.

    Les Juifs de Sosúa ont échappé aux tragédies de la Shoah, et se sont reconstruit une nouvelle existence. Leur histoire est celle d’une rencontre aboutie entre deux peuples de cultures différentes. A noter que ce récit va s'étaler sur une période de 26 ans (1935-1961).

    J'avoue avoir appris des choses très intéressantes sur l'histoire de la République dominicaine durant cette période.Cela change des récits habituels sur le même sujet. On voit que l'auteure a accompli un travail de recherche assez minutieux. Chose rare, les faits historiques n'alourdissent pas ce récit qui se lit très bien jusqu'au final que j'ai un peu moins aimé. C'est une BD dans le genre romance historique vraiment riche qu'il convient de découvrir.

    Erik67 Le 12/06/2021 à 09:55:46
    Ellis Island - Tome 1 - Bienvenue en Amérique !

    Ce n'est pas la première BD que je lis qui a pour thème ce passage obligé dans la baie de l'Hudson avant d'entrer sur le territoire américain.

    Ainsi, près de 12 millions de migrants sont venus du monde entier et notamment de l'Europe pour rejoindre ce nouveau pays et accéder au rêve américain à condition de travailler durement. Ils ont été chassés par la guerre et par la misère comme la plupart des migrants. Cela fait parfois écho à la situation actuelle.

    Pour autant, les règles d'entrée étaient assez strictes et certaines personnes étaient déjà refoulés à la frontière. Il suffisait d'un handicap physiques ou mentales. Notre héros le sicilien Tonio va en faire l'amère expérience avant d'être aidé par un soi-disant avocat assez véreux.

    Un gros point faible à mon humble avis : le scénario reste assez mince. J'ai l'impression que c'est pour mieux expliquer les lieux et voir les conditions de ce débarquement de migrants et comment ils ont été traités parfois si injustement. C'est une nation jeune et insouciante mais qui s'est bâtie dans la diversité avec une intégration qui a réussie dans son ensemble. Cependant, lorsqu'on n'est pas bien né, on peut également tombé dans le crime plus facilement.

    J'ai été plutôt impressionné par le travail graphique qui est tout simplement remarquable. Cela fourmille de détails dans les décors. Par ailleurs, le dossier en fin d'album nous prouvera de par les photos que c'est bien une reconstitution très minutieuse qui a été accompli avec professionnalisme. La colorisation nous permet également de bien distinguer les quelques flash-back.

    Bref, une bonne maîtrise pour un contexte historique intéressant. Il reste néanmoins à faire décoller ce récit qui manque un peu de péripéties. Notre héros n'a toujours pas mis le pas sur la terre promise en fin d'album. Ce n'est que le début.

    Erik67 Le 11/06/2021 à 08:14:04

    Têtes de mule est l'histoire vraie d'un réseau de résistance durant la Seconde Guerre Mondiale dans ma région natale qu'est l'Alsace. Cette dernière a beaucoup souffert du fait de son histoire et de son ballottement entre deux pays. Pour rappel, de 1870 à 1945, l'Alsace a changé 5 fois de nationalité. A chaque fois, ce fut des drames humains qui se jouaient.

    Il n'y a pas si longtemps quand j'étais dans le sud de la France en vacances , je rencontrais des gens assez âgés qui pensait que Strasbourg était allemande de par sa situation géographique particulière. Il y a toujours eu un soupçon d'appartenir à l'ennemi alors que la réalité était bien plus complexe que cela comme nous le verrons dans cette œuvre.

    Nous allons suivre surtout le parcours d'Alice Daul et accessoirement sa sœur Marie-Louise ainsi que les autres jeunes filles de ce qui s'est appelé l'équipe des pur-sang qui a permis d'aider plus de 500 prisonniers de guerre jusqu'en 1942 où le réseau a été démantelé par les nazis.

    Il y aura une dernière partie assez pénible qui se passe dans les différentes prisons allemandes. Les condamnations à mort sont stoppés et les filles s'en sortiront vivants mais pas indemnes. L'une d'entre elle, la plus jeune, qui a échappé à cette terrible épreuve, ne sera pas décorée à la fin de la guerre comme les autres malgré son implication. Aucune explication n'a été donné par rapport à cette injustice dans la présente BD d'autant que ce fut la dernière des pur-sang à succomber il y a quelques années seulement.

    Encore une fois, ces témoignages venant de récit du passé nous sont indispensables pour bien comprendre notre histoire. Et puis, là, cela concerne ma ville Strasbourg qui fut allemande jusqu'à sa libération fin novembre 1944. On a aujourd'hui beaucoup de mal à s'imaginer quelles pouvaient être l'ambiance ou les conditions de vie dans une ville et une région totalement annexée au Reich. Les Allemands ont traité les Alsaciens comme faisant partie de la mouvance de la nation allemande mais restant des citoyens en devenir à condition qu’ils acceptent l’incorporation de force.

    Fort heureusement, il y a eu de courageuses alsaciennes qui ont contribué par leurs petites actions à faire basculer dans un grand ensemble le cours des choses et se battre pour une cause juste comme la liberté. C'est un peu une page de notre histoire locale qui est réhabilitée à travers cette BD.

    Erik67 Le 11/06/2021 à 08:12:28

    Voilà une BD signée par deux auteurs dont j'ai beaucoup aimé les dernières œuvres. Julien Frey au scénario qui nous avait concocté l'excellent « Un jour, il viendra frapper à ta porte ». L'espagnol Nadar au dessin qui avait réalisé avec brio « Papier froissé » et « Salud ! ». Leur association en l'espèce fait merveille.

    Le sujet est plutôt sérieux car il s'agit de raconter l’histoire d'un jeune homme qui a été obligé de travailler pour les nazis durant la Seconde Guerre Mondiale par l'instauration du STO qui touchait la tranche des plus jeunes sous la France de Vichy.

    On va vite s'apercevoir que le STO est un juste comme un camp de concentration amélioré par quelques bonnes grâces. Et encore, cela dépendait des nationalités car les prisonniers russes étaient traités comme des animaux.

    Ces victimes ont eu du mal à avoir une reconnaissance en tant que tel car on estimait qu'elles collaboraient avec le régime nazi. Au départ, c'était des volontaires mais il y en avait pas beaucoup. Du coup, c'est le gouvernement de Vichy qui a crée le STO (Service du travail obligatoire) en février 1943. C'était soit cela, soit la fuite dans le maquis avec les risques inhérent de représailles pour toute la famille. Bref, ces personnes n'avaient pas vraiment le choix si elles voulaient rester en vie.

    On va suivre la vie de Justin qui est aujourd'hui un vieux monsieur qui se reproche d'avoir fait le STO. Sa famille va heureusement l'aider à dépasser sa culpabilité. Il y aura toujours des gens moralisateurs qui les jugeront sans être passé par là et qui aurait fait sans doute la même chose. Par ailleurs, ces victimes ont été les grands oubliés de l'Histoire après la libération.

    Au final, une excellente BD sur un sujet méconnu de l'histoire de la Seconde Guerre Mondiale. Il ne faut pas oublier que l'histoire, c'est aussi le poids du passé.

    Erik67 Le 10/06/2021 à 08:20:01
    Les gouttes de Dieu - Mariage - Tome 16 - Tome 16

    Il faut savoir que Mariage est la suite directe des gouttes de Dieu qui s'est arrêté avec la découverte de la 11ème bouteille. Là, il s'agit de répondre aux épreuves de l'ordre des gouttes de Dieu composé de six membres (ils étaient 7 au départ). Il faut marier les différents plats à de bonnes bouteilles de vins et surtout, ne pas se tromper.

    Un officier de l'ordre des gouttes de Dieu à savoir Andrew Wong a soumis à nos duellistes Shizuku et Isséi un mariage entre vins et mets des quatre grandes cuisines chinoises. Cela va de l'aileron de requin au canard laqué.

    Noter qu'Isséi va gagner une manche grâce à un cépage aromatique alsacien à savoir le Gewurztraminer. Oui, c'est également mon vin blanc préféré dans une région vinicole que j'adore. Il va battre le champagne proposé par notre héros Shizuki. Si seulement, j'avais pu lui dire avant que rien n'équivaut à un bon Gewurtz!

    J'ai bien aimé ce tome où il est question de retrouvailles avec toutes les anciennes connaissances rencontrées. Cela se termine par un gros clifhanger à savoir la dernière épreuve qui va déterminer le gagnant sachant qu'Isséi a déjà une grande avance.

    Un tome à déguster avec modération sachant que l'abus de vin est mauvais pour votre santé.

    Erik67 Le 10/06/2021 à 08:18:46

    Ce scénario catastrophe est inspiré des attentats du 11 septembre 2001 qu'il évoque largement d'ailleurs. Cela part d'une bonne idée à savoir d'un groupe de personnes issues de milieux différents (biologiste, romancier, financier...) qui imagine des scénarios catastrophes assez improbables afin que le gouvernement américain puisse prévoir et contrer ces menaces terroristes à grande échelle.

    Le problème est que cela semble malheureusement partir dans tous les sens. Cela perd très vite en crédibilité et donc en attention malgré un visuel assez agréable. La fin de cette histoire semble laisser entrevoir une suite mais cela n'intéressera vraisemblablement plus personne. La réalité semble souvent dépasser la fiction mais il y a tout de même des limites.

    Ce thriller paranoïaque aura sans doute du mal à trouver son public.

    Erik67 Le 10/06/2021 à 08:17:08
    Stupid story - Tome 1 - Tome 1

    Ce manga n'a pas usurpé son titre : c'est réellement une stupid story qui a pour thème l'androgynie. Ce yaoi a été conçu non pas pas un mangaka japonais mais par une auteure allemande. Il n'en demeure pas moins qu'elle respecte tous les codes du genre. D'ailleurs, les yaoi s'affichent désormais partout : dans les rayons des grandes surfaces comme à la FNAC.

    De beaux graphismes incontestablement avec des hommes plutôt bien dessinés. On dirait presque un fantasme de femme d'autant que le récit mélange les sexes. Le héros croit avoir trouvé la fille de ses rêves mais c'est un homme dans la réalité. Il n'y aura pas de scènes érotiques. L'histoire sera d'une assez grande banalité sur des stéréotypes bien connus.

    Erik67 Le 09/06/2021 à 08:06:54
    La part de l'ombre - Tome 1 - Tuer Hitler

    Aussi surprenant que cela puisse paraître, le fait de vouloir tuer un homme avec une arme à feu même s'il s'agit d'Hitler est constitutif d'une tentative de meurtre avec préméditation et pouvait valoir la peine de mort en ces temps là (quel l'on soit en 1941 sous régime nazi ou en 1955 où l'affaire a été rejugée en République Fédérale d'Allemagne).

    Et pourtant, si le suisse catholique Maurice Bavaud avait réussi son tir, il aurait certainement pu sauver la vie de million de personnes. Non, la loi est la loi et chaque dictateur sur la planète a droit à la vie même s'il commet les actes les plus répréhensibles. C'est ainsi que la loi protège les puissants de ce monde.

    On va suivre un curieux personnage est-allemand qui semble cacher bien des secrets. Il va être aidé dans sa tâche par un apprenti qui rêve de devenir reporter mais qui ne maîtrise pas du tout les ficelles de ce métier.

    La scénariste Patrice Perna semble réitérer son exploit qu'il avait accompli avec « Kersten, médecin d'Himmler ». Quant au dessinateur, ma foi, il assure grave. Bref, c'est un diptyque qui s'annonce d'emblée comme une réussite du genre.

    Erik67 Le 09/06/2021 à 08:05:11

    Je définirais "Paris-Londres" comme une oeuvre de jeunesse du talentueux Sfar. On retrouve effectivement en germe non seulement des personnages (notamment le Malka des lions qu'on retrouvera dans « Le chat du rabbin » mais un mode narratif qui vont s'épanouir ultérieurement dans d'autres oeuvres plus mâtures.

    L'histoire n'est point bizarre mais totalement absurde; je parle de cet absurde dont on ne peut rien tirer comme enseignement. C'est trop farfelu pour convaincre car cela laisse place à une totale improvisation. Cela a rendu ma lecture pas très plaisante avec un graphisme nerveux très hachuré et parfois très épuré.

    Je dirai que c'est une loufoquerie de plus à réserver aux fans de l'auteur.

    Erik67 Le 09/06/2021 à 08:04:09

    Voilà ce que j'appelle une vraie lecture "prise de tête". On suit le parcours presque improbable d'un voyageur dans une gare un peu spéciale. Il essaie péniblement de connaître les horaires de son train. Tout va arriver pour que cela soit impossible. On pénètre dans un monde totalement loufoque à la Kafka quand une puissante bureaucratie a pris les commandes.

    Je n'aime pas l'illogisme des situations ainsi que l'absurde dans toute sa splendeur. Je n'apprécie pas quand cela n'avance pas, quand cela piétine sur 44 pages. Ah bon, c'était de l'humour ?! Oui, c'est réellement une lecture prise de tête où l'on a besoin d'un aspirine à la fin. C'est quand même grave d'en arriver là ! Le résultat est fort peu intéressant car c'est long, poussif et ennuyeux. On pourra éviter à moins que la migraine soit le but recherché. A offrir aux méchantes belles-mères à la rigueur !

    Pour autant, je rappelle que cet avis n'engage que moi, que je respecte les avis des autres qui ont aimé et c'est tant mieux pour eux, que Lewis Trondheim est un grand auteur de BD dont j'ai aimé la plupart de ces œuvres, que cette BD n'est pas mauvaise parce que je l'ai décrété avec une argumentation bizarre. Voilà, je crois avoir pris toutes les précautions d'usage...

    Erik67 Le 08/06/2021 à 08:12:22

    J'ai adoré le thème qui est celui de savoir si le hasard existe ou pas. Est-on sur terre par hasard ? Lorsque l'on croise des personnes sur notre chemin, est-ce un signe du destin qui est tout tracé pour un individu donné ?

    Notre héros Victor Nimas pense qu'admettre le hasard, c'est baisser les bras. C'est un mathématicien pur sucre qui croît que grâce à la logique, il est possible de prévoir les événements, d'en changer le cours et d'éviter ainsi les imprévus.

    Il va croiser la route d'un chat pas comme les autres qui va lui faire la morale. Si tout était logique alors la vie serait aussi prévisible. Or, on ne peut pas tout prévoir. Il y a de l'imprévu et du hasard. C'est ce qui fait qu'on est libre. Mais notre héros n'en démord pas : croire au hasard et à la chance, c’est la porte ouverte à toutes les superstitions et c'est irrationnel.

    Et surtout, il y aura cette rencontre coup de foudre avec une belle danseuse de ballet russe qui se produit en spectacle à Paris de la belle époque mais qui est bientôt promise à un riche baron russe.

    J'ai beaucoup aimé cette incursion dans la ville thermale de Baden-Baden qui est également célèbre pour son casino. Rien ne va plus, les jeux sont faient !

    C'est en tous les cas un excellent album signé Cyril Bonin qui reste au sommet de son art.

    Erik67 Le 08/06/2021 à 08:10:26
    Golgotha - Tome 1 - L'arène des maudits

    Quand j'ai vu le nom d'Alcante au scénario, je n'ai pas hésité à me procurer Golgotha et je suis sorti ravi de cette première lecture.

    En effet, Golgotha remplit toutes ses promesses. Pourtant, nous avons un scénario à mi-chemin entre « Gladiator » de Ridley Scott et « Le troisième testament » avec cette histoire d'homme crucifié ressuscité et ce côté fantastique. Certes, c'est du déjà vu mais c'est tellement bien exploité que j'en ai oublié le reste.

    Le gladiateur Lucius doit mener son dernier combat mais son maître ne désire point le laisser partir. Alors qu'il pensait atteindre son apogée, Lucius va connaître son crépuscule. Cependant, il va se relever et préparer sa vengeance.

    J'ai adoré à la fois le contexte au temps de la grande Rome. J'ai été également assez touché par l'humiliation subi par Lucius mais je savoure déjà sa réussite. C'est fou comme j'aime ces histoires de rédemption.

    Le graphisme est parfois un peu faiblard surtout dans les scènes d'action et de combat mais il assure tout de même un minimum par un côté assez envoûtant.

    Vivement la suite de ce péplum entre trahison et vengeance !

    Erik67 Le 07/06/2021 à 08:22:46

    Alors que dans « Naoto », on suivait la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima avec le regard d'un habitant extérieur, on va au contraire être à l'intérieur au moment crucial. C'est bien beau de critiquer sur ce qu'il aurait fallu faire avant pour éviter la catastrophe, il faut également savoir gérer les hommes dans ces moments de crise sans céder à la panique ou au désarroi.

    On sait désormais qu'il aurait fallu une digue haute d'au moins 15 mètres pour éviter l'engloutissement du site par l'eau de mer suite au tsunami. C'est la privation d'électricité qui a empêché les système de secours de prendre le relais suite à un terrible tremblement de terre et à ce tsunami dévastateur.

    Le directeur de la centrale va être mis sous une pression qu'aucun homme n'a eu à subir ces dernières années. Certes, il est parfois assez colérique comme nous le verrons mais c'est un chef aimé par ses employés car il ne flanche pas malgré l'adversité. Il a injecté de l'eau de mer dans les réacteurs sans en référer à sa hiérarchie pour éviter une catastrophe pire que Tchernobyl. On verra que son attitude a été plutôt héroïque. Il décédera d'un cancer deux ans plus tard comme de nombreux acteurs majeurs présent sur le site.

    Par contre, le comportement et l'attitude du Premier Ministre japonais de l'époque a été franchement déplorable. Il n'aurait pas hésité à sacrifier pour rien la vie de tous les employés sur le site même ceux dont la présence n'étaient pas utiles. Par ailleurs, son déplacement n'a fait que compliquer le travail de ces hommes qui essayaient par touts les moyens de s'en sortir. Il n'a pas hésité à les fustiger au lieu de les traiter en héros ou du moins à les encourager comme il se devrait. C'est facile de donner des ordres quand on n'est pas sur le terrain.

    Les conséquences de cette catastrophe ont été désastreuses a bien des niveaux que cela soit humain ou écologique. Cela a entraîné une prise de conscience non seulement au Japon mais dans le monde entier sur les dangers du nucléaire. Près de chez moi, c'est la plus vieille centrale nucléaire de France, à savoir celle de Fessenheim, qui a fermé.

    Cette BD est fort bien réalisée à partir du témoignage exclusif du directeur de la centrale devant une commission d'enquête qui l'auditionne. Ce sont ces 5 jours décisifs qui seront contés minutieusement à la manière de la série à succès Tchernobyl. On va enfin presque tout savoir sur ce qui s'est réellement passé même s'il restera certaines zones d'ombre. Un dossier assez bien documenté viendra complété cet album recommandé par le magazine Science et Vie. Moi aussi, je la recommande.

    Erik67 Le 07/06/2021 à 08:21:20
    Nottingham - Tome 1 - La Rançon du roi

    C'est un titre assez plébiscité par le lectorat et la critique mais qui ne m'a pas totalement convaincu. Il faut dire que je m'attendais à mieux devant tant d'éloges.

    Le contexte est celui de revisité encore une fois l'histoire de Robin des Bois avec une intervention plus active de la belle Marianne sur fond de contexte historique d'enlèvement du roi Richard cœur de Lion et de trahison de son frère le prince Jean sans terre pour s'emparer du trône d'Angleterre.

    Le début sera un long dialogue entre la jeune châtelaine Marianne et une vieille femme un peu sorcière pour nous placer dans le récit. Il est question des shérifs et notamment celui de Nottingham qui doivent verser une contribution afin de garder leur charge d'officier de la couronne. Visiblement, le prince Jean veut détourner des sommes pour financer sa prise de pouvoir.

    Certes, il y a de l'innovation afin de surprendre le lecteur mais cela dénature totalement le mythe originel pour partir dans une espèce de surenchère gratuite qui n'apporte rien au final. Certes, c'est bien réalisé avec un graphisme digne de ce nom notamment grâce à des décors soignés. Mais bon, la narration est parfois assez lourde et indigeste.

    Bref, il va falloir s'accrocher pour bien suivre. J'avoue que je n'ai pas envie de faire un effort quand je lis une BD car il y a tant de choix possible. Désolé mais là, je préfère passer mon tour.

    Erik67 Le 07/06/2021 à 08:19:54
    Les contes de la Pieuvre - Tome 3 - Célestin et le cœur de Vendrezanne

    Je n'ai pas trop apprécié le graphisme ainsi que ce récit pour le moins étrange ayant pour lieu la capitale parisienne de la fin novembre 1879.

    Il est question d'un gentil garçon de salle Célestin qui voit les personnes sous un aspect parfois très hideux pour ne pas dire monstrueux. C'est assez déjanté mais cela reste tout de même assez sérieux dans la mise en œuvre de ce récit qui joue sur le terrain du fantastique.

    Il s'agirait du troisième récit des contes de la pieuvre sachant que je n'ai pas lu les deux premiers. Qu'importe car c'est un récit indépendant.

    Le dessin est assez anguleux et imprécis en ce qui me concerne. Je ne suis pas adepte de ce genre de graphisme qui peut toutefois plaire aux autres lecteurs grâce à un certain esthétisme fin XIXème siècle. Il y a également une finition assez peaufiné. Je reconnais une grande patte de l'auteur mais ce n'est pas dans mon genre de prédilection.

    On reste sur une atmosphère post-communarde d'un Paris presque fantasmé. Certes, il y a la pègre mais c'est également la belle époque qui commence. On fera également un tour dans les catacombes. A noter également un découpage sous forme de feuilleton, ce qui était assez d'actualité à l'époque.

    Je n'arrive pas à définir ce qui ne m'a pas attiré et qui a fait que je ne suis pas entré dans ce récit fantasmagorique pourtant très riche. Poésie, mystère et fantastique seront au goût du jour dans cette auberge pas comme les autres. Un titre de toute manière assez plébiscité.

    Erik67 Le 06/06/2021 à 12:08:41

    Peu de gens le savent dans la nouvelle génération mais le Portugal a été pendant très longtemps une dictature (1926-1974) avant d'intégrer l'Union européenne.

    Oliveira Salazar a mis en place l'Etat nouveau, un régime autoritaire, conservateur, catholique et nationaliste et fortement anti-communiste mais sans être un régime fasciste.
    L'armée et la police politique surveillent le pays, en ayant notamment recours à des indicateurs fondus dans la population. Les prisonniers politiques sont incarcérés dans des centres de rétention. La torture y est couramment pratiquée. Les guerres coloniales, qui durent de 1961 à la révolution des œillets en 1974 coûtent la vie à 8 000 portugais.

    Cette BD va nous faire découvrir ce pays après 40 ans de dictature soit en 1968. On va suivre le parcours d'un homme Fernando Païs, médecin de profession, qui s'était marié durant sa jeunesse avec une belle activiste alors que son frère travaillait dans la police pour l'Etat.

    J'ai beaucoup aimé la personnalité de notre héros qui joue sur la nonchalance et son détachement pour affronter la dure réalité de la vie sous un régime autoritaire qui ne fait pas de cadeau. Il a du payer le prix fort pour ses errements de jeunesse. Il y a une formidable maîtrise dans la dimension psychologique ce qui fait la différence avec une autre BD généralement au héros assez léger et sans réelle consistance.

    C'est une œuvre qui m'a non seulement captivé mais qui m'a également touché en plein cœur. En tous les cas, on n'oubliera pas de sitôt cet air de fado.

    Erik67 Le 06/06/2021 à 12:07:17
    Un pape dans l'histoire - Tome 6 - Pie XII face au nazisme - 1/2

    C'est la première fois que je lis un titre de cette collection consacrée au plus grands papes de l'histoire comme Jean-Paul II ou Saint-Pierre par exemple. Je vais alors commencer par le plus controversé à savoir Pie XII surnommée le pape d'Hitler. Il lui est reproché d'avoir entretenu des relations diplomatiques avec l'Allemagne nazie en étant complaisant sur la génocide des juifs. Certes, il a dénoncé le communisme ou le nazisme mais dans une sorte d'ambivalence qui n'a pas plu. A noter que le Vatican était entourée par une Italie fasciste.

    Evidemment, la réalité est bien plus complexe. Cette œuvre se veut comme une espèce de réhabilitation de ce personnage que l'on va découvrir au travers les yeux d'une jeune juive à savoir Rachel qui a assisté à une pièce de théâtre se terminant dans la confusion et la polémique en 1963 à Paris. Elle fait partie d'une famille qui fut déportée et n'a pas une bonne impression de ce pape.

    J'aime bien les œuvres qui sortent des sentiers battus pour nous offrir une autre vérité qui peut être entendue par ceux qui ne sont pas totalement fermés. Une première partie fort réussie qui donne envie de poursuivre dans un second et dernier tome.

    Erik67 Le 06/06/2021 à 12:04:38
    Love (Bertolucci) - Tome 1 - Le tigre

    Il est parfois reposant de lire des bd sans aucun dialogue. En l’occurrence, on suit le parcours d’un tigre dans une jungle de la péninsule indienne qui est à la recherche d’une proie à sa portée. Les dessins sont d’une incroyable beauté. Cela restitue à merveille la puissance du tigre. On rencontre également d’autres animaux mais qui paraissent bien fades par rapport à ce félin à la fourrure rousse rayée de noire qui est mis en avant.

    Je n’ai pas trop aimé la philosophie de cette bd et même le titre qui ne colle pas au royaume animal. Les sentiments sont quelque chose d’unique et qui collent au genre humain, n’en déplaise à tous les défenseurs de la cause animale. Je suis surpris de voir que l’on préfère souvent les animaux aux êtres humains. Fort heureusement, je n’éprouve pas un tel dégoût de l’humanité pour en arriver à cette extrémité.

    Le tigre du Bengale est l’un des plus grands carnivores au monde. Sa réputation de mangeur d’homme ne sera pas usurpée comme le montre d’ailleurs cette bd. A noter également que ces félins ont l’habitude d’attaquer dans le dos. Je sais l’espèce en voie de disparition. Je suis bien entendu pour la conservation dans une réserve naturelle. En tout cas, cette bd rend hommage à ce bel animal féroce.

    Erik67 Le 06/06/2021 à 12:01:58

    Ces 4 histoires ont été réalisées les 27 et 28 janvier 2009 dans le cadre des 24 heures de la bande dessinée. A une heure précise, un thème est donné : 24 heures plus tard, les auteurs doivent rendre une histoire de 24 pages ce qui les force à travailler très vite, à inventer, à dessiner de façon plus lâchée. Cet exercice a été organisé aux Etats-Unis par Scott Mc Cloud dès 1990. Il a été importé en 2007 par Lewis Trondheim à Angoulême.

    Les contraintes de l'édition 2009 : le récit devait être muet et se dérouler dans un musée. Comble du bonheur, vous aurez droit à un récit de Bastien Vivès dont la plupart des bdphiles sont tombés en grâce devant la qualité de son dessin. Pour ma part, je suis désolé de ne pas adhérer. Évidement, de telles contraintes entraînent un dessin à la limite du brouillon. Mais plus rien ne se perd de nos jours et les Editions Warum ont naturellement décidé de les publier à travers cet ouvrage.

    Il est clair que le musée entraîne un imaginaire bien fertile pour les auteurs. Il est vrai que cela en devient comme un manifeste nous incitant à franchir les portes de ce lieu qui recueille des tableaux qui moisissent et des objets qui pourrissent avec des rideaux emplis de poussière. Il y a bien une espèce de Monsieur Loyal qui fait le lien entre chaque histoire. J'ai bien aimé ces intermèdes.

    Cependant, aucune de ces histoires ne m'a véritablement marqué malgré la louable intention des auteurs.

    Erik67 Le 06/06/2021 à 11:08:07
    Bloodborne - Tome 1 - La Fin du cauchemar

    Il est vrai que pour l'instant, je n'ai jamais lu une adaptation de jeux vidéos en bande dessinée qui m'est suffisamment marqué pour que je la qualifie de réussite. J'avoue avoir été assez souvent déçu. Ce bloodborne n'échappe malheureusement pas à la règle.

    Certes, l'univers est assez intéressant mais c'est trop bourrin pour moi. Il y a certes ce monstre qui poursuit notre chasseur qui doit absolument protéger un enfant doté de pouvoirs magiques. C'est extrêmement gore. Trop pour moi. Il y a une surenchère que je n'apprécie pas vraiment.

    Après, il est vrai que cela se laisse lire. Cependant, je pense que seuls les fans du jeu vidéo pourront réellement apprécié.

    Erik67 Le 05/06/2021 à 19:30:54

    C'est voulu comme poétique mais c'est plutôt érotique de façon quand même assez déplacée. C'est surtout éminemment féministe en donnant tout son sens à la femme et à son seul plaisir.

    Il faut savoir que les hommes seront humiliés d'une façon qui m'a fort dérangé. Mais bon, c'est voulu. Si cela peut faire du bien, alors pourquoi pas ? Mais bon, on ne peut pas m'obliger à aimer cela.

    Airpussy se veut allégorique en produisant une sorte de déesse à respecter mais je n'ai pas très bien compris le sens de tout cela. Trop métaphorique ! C'est destiné à un public averti.

    Erik67 Le 05/06/2021 à 08:56:16
    Tarzan (Bec) - Tome 1 - Seigneur de la jungle

    Encore une nouvelle version de Tarzan, le seigneur de la jungle que nous livre Christophe Bec accompagné de Stevan Subic au dessin. Il n'y aura fort heureusement aucune dérive fantastique. On reprend le roman écrit à l'origine par Edgar Rice Burroughs et on exploite certaines idées plutôt que d'autres.

    Le cadre reste le même à savoir la jungle avec un petit passage en Ecosse dans le domaine des Greystoke. J'ai trouvé la fin un peu expéditive alors que l'introduction était plutôt réussie dans le genre BD muette.

    On retrouve certaines similitudes avec le Tarzan de Disney bien entendu. Cependant, cette version est plus sauvage, plus sensuel et plus moderne. C'est cet apport nouveau qui va faire la différence par rapport à un personnage que l'on connaît tous assez bien. C'est très loin d'être une version édulcorée.

    Un mot sur le dessin pour dire qu'il est véritablement de toute beauté avec une colorisation sublime. Il faut quand même le souligner.

    Au final, c'est une œuvre plutôt réussie qui est assez agréable dans sa lecture malgré la dureté de ce récit. Cela ne se terminera pas forcément par un happy end.

    Erik67 Le 05/06/2021 à 08:53:46
    Beast - Tome 1 - Yunze, le dieu gardien

    C'est le genre de bd qui aurait pu me plaire au premier abord. Les couvertures représentent les 4 puissances divines : l'aigle, le chien, la panthère et le serpent. Elles sont plutôt alléchantes. Visiblement, il n'y aura que 3 tomes à cette saga qui imagine une sombre destinée pour notre planète.

    Mais voilà, le scénario qui patauge un peu n'est guère crédible dans cet appel à des divinités animales qui sortent d'on ne sait où. Il y a également un style très mangatisé mais qui ne s'assume pas vraiment. Le melting pot, c'est bien quand il y a une espèce d'harmonisation. Ici, on est en présence d'une désorganisation qui se ressent même dans le dessin. Et dire qu'il y a une sérieuse touche par rapport aux fabuleuses histoires de Miyasaki.

    Bien que situé dans le futur, cette histoire s'inscrit plutôt dans une tendance médiévale fantastique. Les plus jeunes seront sans doute emportés par l'ambiance car c'est une bd qui se défend d'une certaine manière.

    Nul doute que les thématiques sont fort intéressantes comme le point de non-retour atteint par l'homme dans sa soif de conquête et de découverte. La vision apocalyptique offre également une autre perspective de rachat à condition de parvenir à s'entendre. Il manque quand même quelque chose pour convaincre réellement. Quoi ? Un peu plus d'originalité car c'est du déjà vu.

    Erik67 Le 05/06/2021 à 08:51:36
    Gilgamesh (Bonneval/Duchazeau) - Tome 1 - Le Tyran

    La collection "Poisson Pilote" de chez Dargaud est l'une de mes préférées à force de lire des ouvrages de bonne qualité. Gilgamesh va cependant échapper à la règle. Il y a toujours un titre qu'on préfère moins.

    Ici, j'ai eu l'impression de lire un titre dans le style de Sfar mais sans arriver à nous passionner véritablement. En effet, la narration est souvent inutilement bavarde et assez décousue. Il y a pourtant des passages où l'on passe de bons moments. J'ai bien aimé l'amitié naissante et les épreuves traversées par Gilgamesh et Enkidu.

    Les légendes mésopotamiennes sont bien sûr intéressantes. Le moins que je puisse dire est qu'elles ne sont pas servies par un graphisme de haute qualité. Je n'aime pas ces traits hachurés qui rendent méconnaissables certains personnages. Cela donne certes un style dépouillé mais trop brouillon à mon goût. Si on ajoute à cela une accessibilité difficile à l'histoire, vous aurez droit à une lecture plutôt pénible.

    Je ne recommanderai pas cette lecture. Il y a beaucoup mieux à proposer.

    Erik67 Le 05/06/2021 à 08:49:16

    Un graphisme totalement épuré pour un récit mélancolique un peu dénué d'intérêt. Voilà ce que je retiens de cette ballade douce amère dans le passé.

    Les couleurs ne sont présentes que pour les scènes qui se situent dans l'enfance de cet homme aigri qui souhaite revenir habiter dans un immonde immeuble au bord d'une plage espagnole. Le scénario n'est guère convaincant avec une fin en queue de poisson. Normal, face à la mer...

    C'est bien de revenir sur les traces de son passé. Cependant, il ne faut pas vivre dans le passé en se remémorant tous nos actes manqués en qualité d'adolescent mal dans sa peau. C'est le présent qui compte et le futur à bâtir. Or ce présent n'est évoqué qu'en noir et blanc dans un style graphique qu'il faut véritablement épouser.

    L'auteur a reçu pour cette œuvre en 2006 le prix "révélation" au salon de Barcelone. La tour blanche est loin d'évoquer pour moi la chaleur estivale et les folles passions autour d'une plage.

    Erik67 Le 05/06/2021 à 08:40:41
    Les cosmonautes du futur - Tome 1 - Les cosmonautes du futur

    Les cosmonautes du futur nous entraînent dans les délires paranoïaques de deux enfants Gildas et Martina qui se croient entourés d'aliens et de robots. Ils vont tenter de découvrir preuve à l'appui la mystérieuse conspiration qui plane sur notre planète. Les dialogues sont soutenus entre école, bonbons et jeux de dames. Une bd certes distrayante mais trop bizarre dans sa conclusion.

    On sent fortement l'influence de la série X-Files qui marqua les années 90 ainsi qu'un zeste du Truman Show avec Jim Carrey. Si on nous mentait ? Si le monde qui nous entoure n'était pas réel ? I want to believe...

    Je n'ai pas adhéré à la conclusion des auteurs à la fin du premier tome et cela m'a pour tout dire gâché tout le plaisir. Certains aimeront ce côté décalé qui réserve bien des surprises. D'autres seront frustrés par cette fin brutale, ce qui est mon cas. Comment résumer l'ensemble ? Un bon début et une fin très bizarre.

    Erik67 Le 04/06/2021 à 08:22:20

    Cette lecture s'est révélée totalement inutile même d'un point de vue amusement. Ces petites scènes qui s'entrechoquent partent dans l'absurde le plus total afin de rendre un effet comique.

    Il n'y pas pas de présentation des multiples personnages. On entre directement dans le vif du sujet sans réelle cohérence.Or, pour une raison qui m'échappe un peu, cela ne prend pas. J'aime pourtant le genre mais pas le western décalé. Je me souviens pourtant avoir donné la note maximale à « Lincoln » une autre série qui allie l'humour et le western.

    Bref, ce qui pose problème, c'est cette œuvre en elle-même trop burlesque avec même quelques effets macabres. L'auteur a le mérite d'avoir créer un style bien personnel qui peut plaire ou pas...