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Les avis de - Zablo

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    Zablo Le 24/01/2024 à 08:48:41
    Slava (Gomont) - Tome 2 - Les nouveaux Russes

    Ce deuxième tome de Slava reste globalement dans la même dynamique que le premier...

    Il a les mêmes atouts : des décors remarquables (architecture...), avec des couleurs intenses (contrastes de bleu et de rouge) se mariant parfaitement avec l'encrage noir ; un univers fouillé, qui permet de toucher du doigt l'histoire de la nouvelle Russie ; un découpage moderne, qui n'est pas sans rappeler le travail de Rémi Farnos ou de Blain, pour ne citer qu'eux, avec une variation maîtrisée des cases (en particulier pl. 39) ; et enfin des moments forts dans la narration.

    Mais Slava 2 souffre des mêmes défauts que son grand frère : le mélange des genres entraîne quelques lourdeurs ; c'est d'ailleurs très verbeux, avec une narration parfois pesante, qui perturbe la suspension d'incrédulité ; certaines expressions de visages se répètent et manquent de réussite (visages de Nina qui parle la bouche à peine ouverte pl. 64).

    Pour moi, la grande nouveauté de ce deuxième album, c'est la place prépondérante prise par un personnage un peu second, mais plein de relief. A tel point qu'on peut se demander qui est le héros de cette histoire ? S'il y en a un...

    Je dois avouer que l'histoire d'amour de Slava et de sa copine m'a semblé un peu terne, comparée à la passion capitaliste dévorante qui en anime d'autres. D'ailleurs, Nina est souvent cantonnée à un rôle de concubine et ses prises d'initiative sont un peu téléguidées. Pas facile de trouver sa place dans ce monde de brutes.

    Mais, si Slava est l'un des protagonistes de cette histoire, qu'il fait figure de narrateur dans un jeu complexe de mise en abîme, son nom lui permet aussi d'incarner la nation russe. Car, ce sont bien les Russes qui sont au cœur du propos, qu'ils soient héros ou contre-héros.

    Ainsi, quoique je me sois un chouia ennuyé, les particularités de cette série me donnent envie de voir la suite...

    Mais j'ai peur que ça finisse en une Lavrine...

    Zablo Le 22/01/2024 à 07:56:15

    Premier tome de la série Fante Bukowski (mais le deuxième que je lis).

    Je suis de plus en plus en convaincu par l'art de Noah Van Sciver : son graphisme assez crade illustre magnifiquement la vie miséreuse de Fante Bukowski.

    C'est très marrant, puisque Fante Bukowski tente à peu près tout pour percer en tant qu'auteur, sans grande réussite...

    Mais en même temps c'est assez profond, puisque Fante Bukowski est sacrément têtu, arrogant parfois même, et ne se laisse jamais abattre.

    Une forme de philosophie de l'abandon, où le chemin compte plus que le but.

    Zablo Le 21/01/2024 à 22:03:18

    Je n'avais pas prévu de lire cet ouvrage...

    J'étais rebuté par son côté « BD de youtubeur » ou Hugo Clément®... mais ma copine le voulait (enfin la BD...) et j'ai finis par le lire aussi.

    Force est de constater que c'est une BD accessible, très claire et bien fichue : Vincent Ravalec, le co-scénariste, a sûrement beaucoup contribué à la lisibilité de la narration. Les dessins aquarellés, de Dominique Mermoux, offrent aux personnages une plastique agréable, sans fioriture.

    Les thèmes abordés dans ce livre (autour de la maltraitance animale et de notre rapport avec ces êtres vivants) m'ont intéressés. Sans être totalement scotché, j'ai tout de même appris des choses.

    Car c'est une œuvre à visée morale, engagée. D'autres acteurs de la protection animale sont d'ailleurs mis en scène, aux côtés d'Hugo Clément : Sea Shepherd, L214...

    Mais cette BD n'est pas vraiment marquante : elle n'a pas la force d'opinion d'un Rob Stewart (avec son film Sharkwater), ni la puissance alarmante des photographies de L214, ou encore l'humour caustique de la chaîne youtube L'ami des lobbies. Par exemple, la BD Les algues vertes était beaucoup plus profonde, avec un travail d'enquête et des documents en appui.

    Concernant Hugo Clément, j'avais été marqué par le reportage qu'il avait fait sur le charbon en Australie. Alors quel est donc l'intérêt d'utiliser le support BD ici ?

    Car, si cet ouvrage peut plaire aux jeunes générations, je ne pense pas que sa dialectique, parfois un peu simpliste, convaincra tout le monde... D'ailleurs, il ne fait pas bon d'être gros dans ce bouquin...

    L'objectif est donc pédagogique (eh oui, manger de la viande c'est pas très bien)...

    mais avec Hugo Clément pour argument marketing.

    Zablo Le 19/01/2024 à 14:06:09
    Isaac le Pirate - Tome 1 - Les Amériques

    Un jalon dans l'évolution de la BD...

    d'ailleurs reconnu par son petit monde en 2002, avec l'Alph-Art du meilleur album (tome 1 Les Amériques). Mais, en ce qui me concerne, je trouve au moins aussi intéressant les albums suivants.

    Au départ, Isaac n'est pas prédisposé à être un pirate : c'est un peintre, il a une compagne, une vie de citadin... mais il manque de boulot, aspire à être quelqu'un et finit, un peu malencontreusement, par prendre le large, avec une bande de fiers à bras.

    Dans cette oeuve, le sentiment d'immersion est total : mise en abîme, dégénérescence progressive du héros, vie très crue des flibustiers... Christophe Blain, lui même passé par la Marine nationale, engendre ainsi une oeuvre plutôt réaliste.

    A la manière de Sfar, son collègue d'atelier dès 2002 (avec Sapin et Sattouf), Blain a un trait cinglant, particulièrement expressif. Les scènes d'action sont représentées dans leur jus : batailles navales ; combats, à mains nues, au couteau ou au pistolet ; cambriolages et parties de jambes-en-l'air...

    L'émotion des personnages est tout aussi tangible, avec des sourires, des ombres éloquentes mais aussi des couleurs (par Walter et Yuka). Les relations des personnages, entre amour, amitié... et toxicité, sont ainsi brossées avec talent.

    Le scénario est tout aussi consistant. De la grande aventure, on passe petit à petit à un récit plus posé, presque redondant. Au milieu du tome 3, la narration gagne aussi en érotisme, avec une vision assez libre de l'amour, de la sexualité... assez violente même.

    D'ailleurs, dans ce jeu de chassé-croisé, Blain sait nous tenir en haleine, nous frustrer : on se demande toujours si Isaac retrouvera Alice ? Qu'est-ce qu'il se passera alors ?

    Mais maintenant, ça commence à faire un peu long...

    Zablo Le 18/01/2024 à 18:49:33
    Slava (Gomont) - Tome 1 - Après la chute

    Une fiction qui mélange les genres...

    avec de l'action, des investigations, de l'humour... et même un brin de romance.

    Pour vous donner une idée : Slava est un artiste contemporain, qui accompagne une crapule guillerette, dont le but est de piller d'anciennes villas de l'ex-URSS, pour revendre ensuite son butin à des oligarques russes...

    Pierre-Henri Gaumont, auteur complet, réalise une histoire consistante. Quoiqu'un peu stéréotypée par moment (« On est des russes, Nina. On survit. Le trafic coule dans nos veines. Avant, pendant, et après le communisme. »), l'ensemble reste assez convaincant, plutôt équilibré.

    Le trait de P.-H. Gaumont, nerveux et élancé, m'a fait immédiatement penser aux dessins de Blain et à l'auto-désignée " Société nationale de bande dessinée " (avec Sfar, Sattouf et Sapin).

    Les couleurs, lumineuses, font régulièrement référence au rouge communiste voir aux couleurs de la confédération de Russie (bleu, blanc, rouge).

    D'ailleurs, depuis les Bidochons tome 5, je ne me rappelle pas avoir vu d'aussi bonnes représentations de l'architecture soviétique...

    En tout cas, les graphismes sont convaincants et guident plutôt bien notre regard.

    Par contre, j'ai été un peu perturbé par la narration omnisciente du personnage principal, qui apparaît dans les interstices.

    De plus, le ton vulgarisateur, qui se rapproche de celui de la BD du réel (explications divers et utilisation d'allégories pour certains propos périphériques), m'a parfois rappelé certaines BD de Blain (En cuisine etc.)... mais sans les penchants de ce dernier (prise de parti, manque de recul critique, snobisme, idolâtrie). Heureusement...

    Ainsi, quoique j'ai eu un peu d'appréhension par moments (Le monde sans fin de Blain n'a pas fini de me traumatiser...), Slava est une BD éclectique...

    ...et passablement moderne.

    Zablo Le 17/01/2024 à 07:46:03
    Lookbook - Tome 1 - Saison de fils de pute 2015/2016

    Un humour à se pisser dessus...

    Eric Salch, connu pour ses BD irrévérencieuses mais profondes et porté par l'éditeur Fluide Glacial, nous offre une vue d'ensemble des looks français de 2015, année de l'attentat de Charlie Hebdo.

    Au programme, beaucoup de têtes « cons »... mais aussi des « petites putes », des « fils de... », des « connards » et au final tout le monde en prend pour son grade : selon Salch, le « beauf de 2015... rigole à mes dessins ».

    Hilarant (aïe...), je me suis délecté de ces caricatures, un peu puériles et surtout très grossières...

    Un exutoire tout en dérision.

    Zablo Le 16/01/2024 à 08:05:00
    Pépin et Olivia - Tome 1 - La grande fête de rien du tout

    Une BD pour les enfants... et aussi pour les plus grands.

    Camille Jourdy (autrice de Juliette ou encore de Rosalie Blum, des classiques du genre) met en scène les espiègleries de deux enfants, Pépin et Olivia, dans une série d'histoires courtes.

    Les aquarelles sont très jolies, quoique les couleurs édulcorées me laissent indifférent. J'ai été plus particulièrement intéressé par les détails minutieux de la couverture (planque dans l'arbre, la souris qui s'invite au goûter...), aspect que l'on retrouve dans certaines cases et qui ravit mes yeux (les constructions de legos multicolores de Pépin par exemple...).

    Le découpage alterne entre des planches assez classiques, d'autres avec des cases sans bords (espaces extérieurs et « conversations hors du temps »...) ou des doubles pages (train fantôme...).

    Cependant, je n'accroche pas trop à la narration. Est-ce que c'est le côté un peu lourdaud des facéties de Pépin ? Est-ce que c'est parce que c'est un peu genré, un chouia stéréotypé ?

    La personnalité des enfants et la construction narrative restent cependant assez complexes, avec des liens entre chaque histoire. Peut-être est-ce que c'est quelque chose d'autre alors ?

    Je me dis que j'ai souvent eu du mal avec certaines BD de ce style, utilisant la candeur des enfants comme ressort comique. Je n'avais pas accroché non plus à Pico Bogue, pour son côté enfant philosophe.

    De plus, je ne suis pas dingue des BD de Camille Jourdy, s'attardant souvent sur le quotidien des protagonistes.

    Au final, peut-être que c'est tout simplement une BD d'allure trop normale et que je préfère l'humour absurde ou un peu plus caustique. Je pense notamment aux BD où les enfants sont dépeints comme bêtes et (un peu) méchants : Tom Tom et Nana, Calvin et Hobbes voir même Mortelle Adèle...

    Néanmoins, cette BD pleine de bons sentiments plaira sûrement à beaucoup de monde.

    Zablo Le 14/01/2024 à 20:06:41

    Une œuvre pleine d'ironie (il suffit de voir les première et quatrième de couverture).

    Contrairement aux avis précédents... j'ai pris du plaisir à lire cette BD, à l'humour non-sensique.

    J'ai eu un rictus tout au long de la BD et les gags m'ont pas mal fait marrer.

    L'art d'Emmanuel Reuzé, dans la veine de son éditeur Fluide glacial, consiste à raconter des historiettes sur un ton assez sérieux, mais en ajoutant des éléments incongrus... pour rendre l'ensemble absurde et désopilant.

    Hâte de lire les autres albums de cet auteur.

    Zablo Le 12/01/2024 à 07:56:35

    Une BD épaisse, au titre ironique...

    Sans grand intérêt, elle m'a irrité par plusieurs de ses aspects.

    Les arguments technicistes que l'on y trouve sont les mêmes que ceux assénés par Jancovici, dans de très nombreuses tribunes médiatiques : selon ses chiffres, les efforts écolo sont un peu inutiles (à part le vélo et le végétarisme), de toute façon c'est trop tard, la décroissance finira par se faire de manière contrainte et le nucléaire sauvera les meubles...

    J'ai cependant appris 2-3 choses... contre les énergies vertes, façon pour Jancovici et son dessinateur de défendre vaille que vaille le nucléaire.

    A titre de comparaison, l'interview de 2023 sur Médiapart était plus édifiante, avec des questions profondes, des contre-arguments. Ces aspects sont trop absents de cette BD, au ton vulgarisateur, mais à la dialectique sans saveur.

    Je préférai quand Blain dessinait des aigrefins : pirates, cow boys, hommes politiques... Mais a-t-il vraiment changé ?

    Cette BD aurait aussi pu s'appeler " EDF - Devenons l'énergie qui change tout, sans transformer votre quotidien ".

    Zablo Le 10/01/2024 à 22:15:18

    Un modèle de découpage de BD...

    C'est ce qui m'a sauté aux yeux en lisant Dernière rose de l'été.

    Ici, Lucas Harari nous plonge dans la vie de Léo, adulte d'âge moyen qui rêve de devenir écrivain. Il passe quelques semaines dans une villa idyllique, prêtée par son cousin, lorsqu'une affaire de meurtres en série vient défrayer la chronique...

    Les graphismes sont magnifiques ! Il y a du Chaland dans la ligne claire d'Harari, mais aussi du Burns dans ses ombrages au noir. Les architectures des bâtiments, notamment les villas et leurs intérieurs, sont particulièrement bien soignées. La colorisation est admirable, avec un effet moiré maîtrisé. Un plaisir pour les yeux !

    Surtout, la narration graphique est exceptionnelle, avec des cadrages dignes d'un as du storyboard (on appréciéra notamment les travelling devant la villa, le zoom/dézoom lorsqu'il se coupe au rasoir...). Ses choix de cases sont pesés au millimètre près, avec de l'audace et une efficacité sans pareil.

    Le scénario est prenant, dynamique, avec un versant assez psychologique. Quoique la scène finale avec le « serial killer », un peu déroutante, nous demandera de faire appel à notre sens de la déduction, pour raccomoder nous même toutes les ficelles de l'histoire.

    Au final, une oeuvre aussi chaleureuse par ses thématiques et ses couleurs, que refraichissante par sa modernité. Même si la place des femmes y est un peu discutable, avec une sorte de « Lolita », j'ai pris beaucoup de plaisir à la lire.

    Un auteur à suivre...

    Zablo Le 10/01/2024 à 08:37:49

    Coco raconte son histoire autour de l'attentat de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015.

    Une BD expressive, belle et émouvante... mais marrante malgré tout.

    A lire.

    Zablo Le 10/01/2024 à 08:33:54

    Une BD sur la résistance à l'occupation nazie (1940-1944).

    je l'ai lu juste après la série Madeleine, Résistante... et ça fait un choc.

    Les graphismes de Camille Lavaud Benito sont hétéroclites, avec un découpage avant-gardiste, très loin des codes habituels de la BD. Parfois je me suis dit, c'est assez moche et d'autres fois, c'est simplement beau !

    Si cette proposition artistique est intéressante, très expressive en fait, exacerbant les émotions, elle rend cependant la narration difficile à suivre.

    Une œuvre étonnante.

    Zablo Le 09/01/2024 à 21:52:51
    Madeleine, Résistante - Tome 2 - L'édredon rouge

    Un sentiment mêlé...

    Comme pour le premier album, c'est ce qui ressort de ma lecture de L'édredon rouge, où la résistante Madeleine gagne en responsabilités.

    En effet, si le sujet est aussi poignant que les dessins magnifiques, j'émets quelques réserves sur la couleur, qui personnellement me rebute, ainsi que pour la narration : je trouve le système des vignettes un peu archaïque et le témoignage de Madeleine entre trop souvent en dissonance avec la narration graphique.

    Pour ces raisons, je n'ai pris aucun plaisir à lire les 60 premières pages.

    Mais, la montée en intensité (narration, graphismes) vaut qu'on s'accroche : il y a matière à réflexion tout comme à l'action... avec un cliffhanger final qui ne peut que susciter l'effroi.

    Si je ne suis toujours pas entièrement convaincu par la forme que prend cette série, je reste admiratif de la vie de Madeleine et lirait la suite malgré tout.

    Zablo Le 09/01/2024 à 21:22:24
    Madeleine, Résistante - Tome 1 - La Rose dégoupillée

    Une BD toute bleue et à l'odeur de citron...

    qui raconte, évidemment, les premiers pas de Madeleine Riffaud en tant que résistante. Un sujet qui me fascine et qui plaira à beaucoup de Français(es).

    Sa vie, impressionnante, semble aussi avoir subjugué la « dream team » réunie autour d'elle : du scénariste Jean-David Morvan, qui s'est spécialisé dans les scénarios historiques ces dernières années (Simone, Magnum génération...), au dessinateur Dominique Bertail, auteur de Mondo Reverso entre autres.

    Car Madeleine Riffaud fait figure de modèle : femme forte, courageuse, intelligente et engagée... elle a aussi un physique attrayant, croqué par Picasso.

    Jeune, elle brille ici de mille feux, avec son visage d'un blanc pur et éclatant, ses cheveux bouclés... Une image idéale, peut-être trop, qui contraste avec les nazis, placés naturellement dans l'ombre.

    Ce traitement graphique et narratif, qui m'évoque de vieux films sur la Seconde Guerre mondiale, ne m'a pas entièrement convaincu. J'aurais aimé plus d'éléments de dialectique, d'autres sources que celles de Riffaud...

    Son témoignage reste cependant d'une grande intensité et est largement suffisant pour se rendre compte des enjeux, ceux de l'entrée en résistance. Wikipédia est également très instructif à son sujet.

    Alors pourquoi utiliser le support BD ? Est-ce un intérêt économique ? Un effet de mode ? Un moyen de parler aux jeunes ? Est-ce pour la sensibilité, l'expressivité ou même la modernité du neuvième art ? Ou pour donner vie aux images et souvenirs de l'autrice ?

    Dans tous les cas, cette BD aura réussi finalement à me marquer...

    ...du R majuscule.

    Zablo Le 08/01/2024 à 20:06:07

    Un prédateur sexuel en polo rayé...

    Tout en contraste, l'histoire de ce polar gravite autour d'une immolation. L'événement a lieu dans un quartier résidentiel américain assez spécial, car y habite des délinquants sexuels...

    De mon point de vue, le principal intérêt de cette BD c'est ses sujets forts : pédophilie, cyberharcèlement, justice... mais aussi famille, ghettoïsation, investigation, stéréotypes, religion.

    Le scénario, de Carlos Portela, assez bien mené, traite de ces thématiques avec justesse et ingénuité. Néanmoins, c'est un peu lent à se mettre en place et il n'y a pratiquement aucune scène d'action ni de grand coup de théâtre.

    Côté graphisme, si les personnages sont représentés dans le style BD le plus pur, les décors eux sont calqués sur des photographies. Tout est en noir et blanc, avec des aplats noirs, mais aussi des hachures, des pointillés et autres textures particulières. C'est assez stupéfiant...

    Cependant, je ne sais pas si c'est le flou des images ou à cause d'un effet moiré, mais j'ai eu une migraine au bout de 10 minutes de lecture. Cela étant dit, le thème n'est pas des plus léger non plus....

    Au final, que ce soit le scénario ou bien les graphismes, cette BD est assez peu divertissante. Par contre, elle a su me bousculer un peu, m'apprendre deux ou trois choses, me faire réfléchir.

    Au fond, comme pour l'effet de chiasme de la couverture, sa lecture est assez...

    Incommodante.

    Zablo Le 08/01/2024 à 08:13:25

    Un autre bouquin sensible et intéressant du Cil Vert, dans la veine des BD autobiographiques.

    L'auteur y aborde la vie de famille, l'amour... la mort aussi, ainsi que son rapport à la BD.

    Beaucoup de choses intéressantes, quoique j'ai préféré un " faux boulot " du même auteur, plus touchant je trouve.

    Dans tous les cas, cet album apporte sa pierre à l'édifice... celui du Cil Vert et de la BD de non fiction.

    Zablo Le 08/01/2024 à 08:08:08

    Mon bibliothécaire a des goûts atypiques...

    C'est la première chose que je me suis dit, en découvrant une rangée de BD du Cil vert, sur l'étagère "nouveautés" de la médiathèque.

    J'ai été intrigué : une BD simple, expressive, immédiate... avec un sujet intéressant : l'accompagnement de personnes handicapées. Et je n'ai pas été déçu.

    La narration donne à ce bouquin l'inclination du témoignage. Car, plus que le handicap, ce sont les accompagnateurs eux mêmes qui sont scrutés dans cet ouvrage. Loin de l'héroïsme des BD classiques, ceux-ci ont leurs difficultés, leurs états d'âme... C'est même un « faux boulot » dit sa mère...

    Au final, je n'ai pas été déçu par cette découverte. Les graphismes ont le mérite de mettre en valeur une histoire sensible, presque sociologique, qui procure de profondes émotions.

    Une BD qui vaut le détour...

    Zablo Le 07/01/2024 à 20:06:05

    Une Carmen Cru sauce anglaise...

    ...Solitaire, teigneuse et rude en affaires. La vie terne de Cassandra DARKe est finalement bousculée par plusieurs événements, dont l'arrivée de sa belle-fille à ses côtés...

    Un thriller rondement mené, avec du suspens, de l'action, des histoires d'amour... ou pas.

    Posy Simmonds ne sait pas qu'écrire... elle a aussi un bon coup de crayon.

    Ancienne dessinatrice de presse, ses personnages sont expressifs, quoiqu'on puisse parfois les confondre (je pense à Deano et Billy surtout). Elle sait aussi varier son style, avec des tailles de cases, des couleurs, des rendus différents, selon les émotions qu'elle veut nous faire traverser.

    Tel un roman illustré, le texte prend beaucoup de place. L'autrice avait illustré des livres pour enfants pendant un temps. Sauf qu'ici le propos est adulte, qu'il y a une succession de cases, des bulles...

    En résulte une BD à la forme particulière (c'est vrai aussi pour Gemma Bovary et Tamara Drew), pas facile aux premiers abords, mais qui se révèle terriblement efficace, d'une beauté vraie.

    Et cette Cassandra Darke, est-elle si pourrie que ça finalement ?

    Zablo Le 07/01/2024 à 12:43:22

    Un autre coup de génie de Jason Shiga...

    Dans ce huit clos, le personnage principal se retrouve coincé dans une cabine téléphonique, ensevelie. Il va devoir faire preuve d'intelligence et de créativité pour s'en sortir.

    Le scénario de Jason Shiga est efficace, assez mathématique au départ puis ça s'accélère sur la fin, avec des bouleversements et une fin émouvante.

    On retrouve son trait caractéristique, simple mais expressif.

    A lire.

    Zablo Le 07/01/2024 à 12:03:15

    BD érotique et autobiographique, qui met en scène les amours des auteurs, Mimi et Toto, blogueurs.

    Tout comme les historiettes, les graphismes sont hétéroclites, puisque c'est un ouvrage réalisé à quatre mains. Mais ça rend bien et c'est assez excitant.

    Le sujet n'est pas très profond (quoique...), mais c'est divertissant et on rigole un peu.

    Une expérience intéressante.

    Zablo Le 07/01/2024 à 11:55:26
    Fante Bukowski - Tome 3 - L'Échec était parfait

    Fante Bukowski est un personnage haut en couleur...

    Poète assez lose et à la vie misérable, Fante passe par toutes les émotions. Mais il ne se laisse pas abattre pour autant et on finit par faire appel à lui pour écrire la vie d'une starlette américaine...

    L'ambiance un peu crade de cette BD, est bien rendue par le trait gras et relâché de Noah Van Sciver.

    Ainsi, Fante Bukowski ne laisse pas indifférent. On se marre, on est triste aussi parfois et puis on cogite, sur ce qui lui arrive, sur la bohème.

    A la fois une plongée dans l'Amérique profonde, l'insuccès dans l'art et l'absurdité de la vie.

    A lire.

    Zablo Le 07/01/2024 à 11:21:44

    Surpris d'entrée...

    par la couverture psychédélique, qui attire l’œil comme un flash, mais aussi par le format à l'italienne, ses cartes et dépliants, son titre intriguant, son lettrage peu commun, son découpage en gaufrier alternatif, son sens de lecture, ses thématiques (drogues, rapport à l'autre), son univers dystopique, ses couleurs chaudes et vives... En résulte un OBDNI (Objet BD Non Identifié), propre aux Comcis Indé.

    La stupéfaction passée, le récit de Shaw n'en reste pas moins assez clair et facile à lire : un botaniste excentrique cherche de nouvelles plantes à fumer... L'une d'entre elles a des effets vraiment spéciaux et permet de transcender sa personnalité avec celles des autres.

    L'histoire est dynamique, avec des surprises et plusieurs sous-intrigues, impliquant trois autres personnages, qui se rejoignent dans un final un peu déroutant.

    Il y a beaucoup de scènes de discussion, mais aussi de l'action, de l'humour... On rentre en PROFONDEUR dans le village de Boney Borough, découvrant les fantasmes des habitants, leurs états d'esprit... et on ne s'ennuie pas. Si les fantaisies de l'auteur sont justifiées par l'intrigue, ça reste souvent assez absurde.

    Le scénario a plusieurs sens de lecture : on pourrait penser à une forme d'apologie de la fumette, avec son effet calumet de la paix, mais la nouvelle drogue a aussi des effets secondaires...

    Les graphismes, expressifs, variés et tout en maîtrise, tournent souvent autour de la perception des sens (vue, toucher, goût, odorat, ouïe), déformés. Ces détails sensoriels participent à la suspension d'incrédulité, un peu comme dans un rêve éveillé, un trip...

    Pour moi, c'est un chef-d’œuvre, plus savoureux encore que Bottomless Belly Button. Au delà de me surprendre, Dash Shaw (drôle de nom...) a su m'immerger dans un monde décalé, où personne ne nous est étranger, puisque l'on ressent ses émotions, ce qu'il pense...

    Époustouflant !

    Zablo Le 07/01/2024 à 00:59:22

    Surpris d'entrée...

    par la couverture psychédélique, qui attire l’œil comme un flash, mais aussi par le format à l'italienne, ses cartes et dépliants, son titre intriguant, son lettrage peu commun, son découpage en gaufrier alternatif, son sens de lecture, ses thématiques (drogues, rapport à l'autre), son univers dystopique, ses couleurs chaudes et vives... En résulte un OBDNI (Objet BD Non Identifié), propre aux Comcis Indé.

    La stupéfaction passée, le récit de Shaw n'en reste pas moins assez clair et facile à lire : un botaniste excentrique cherche de nouvelles plantes à fumer... L'une d'entre elles a des effets vraiment spéciaux et permet de transcender sa personnalité avec celles des autres.

    L'histoire est dynamique, avec des surprises et plusieurs sous-intrigues, impliquant trois autres personnages, qui se rejoignent dans un final un peu déroutant.

    Il y a beaucoup de scènes de discussion, mais aussi de l'action, de l'humour... On rentre en PROFONDEUR dans le village de Boney Borough, découvrant les fantasmes des habitants, leurs états d'esprit... et on ne s'ennuie pas. Si les fantaisies de l'auteur sont justifiées par l'intrigue, ça reste souvent assez absurde.

    Le scénario a plusieurs sens de lecture : on pourrait penser à une forme d'apologie de la fumette, avec son effet calumet de la paix, mais la nouvelle drogue a aussi des effets secondaires...

    Les graphismes, expressifs, variés et tout en maîtrise, tournent souvent autour de la perception des sens (vue, toucher, goût, odorat, ouïe), déformés. Ces détails sensoriels participent à la suspension d'incrédulité, un peu comme dans un rêve éveillé, un trip... Pour moi, c'est un chef-d’œuvre, plus savoureux encore que Bottomless Belly Button.

    Au delà de me surprendre, Dash Shaw (drôle de nom...) a su m'immerger dans un monde autre, où l'étranger n'a plus lieu d'être puisque l'on ressent ses émotions, ce qu'il pense...

    Époustouflant !

    Zablo Le 06/01/2024 à 12:21:11
    Dalí (Birmant/Oubrerie) - Tome 1 - Avant Gala

    Avant Gala...

    Premier tome d'une trilogie sur Dali, avec Julie Birmant (scénariste de Pablo...) et Clément Oubrerie (dessinateur de Pablo également, mais aussi d'Aya de Yopougon...).

    Une conversation entre Picasso et Paul Eluard, au sujet des ambitions du jeune artiste espagnol, sert d'introduction à l'album. C'est une transition parfaite, entre la série précédente des auteurs, Pablo, et celle-ci sur Dali.

    Sans surprise, la lumière est mise sur la jeunesse de Salvador Dali, entre la Catalogne, Madrid puis Paris. On y représente sa relation avec ses amis et camarades des Beaux Arts (Luis Bunuel, Frederico Lorca...), surréalistes également. La sexualité de Dali, ou encore ses bizarreries, sont abordées.

    Le trait sensible et tout en décontraction du dessinateur, s'accorde plutôt bien avec ce récit de bohème. Clément Oubrerie a d'ailleurs su adapter son découpage, un peu plus excentrique que d'habitude.

    En résulte une BD divertissante, accessible... mais qui ne m'a pas pleinement satisfait.

    Indubitablement, les auteurs sont documentés (j'aurais aimé avoir des notes bibliographiques d'ailleurs) et leur récit est immersif, donnant vie au milieu artistique de l'entre-deux-guerres avec force de détails.

    Il n'en demeure pas moins que j'ai le sentiment d'être resté un peu en surface. Il manque quelque chose. Peut-être est-ce une faiblesse du genre biographique en BD, qui verse naturellement vers une interprétation fermée et empathique du personnage, trop complexe à comprendre autrement ?

    La difficulté était ici de donner du sens à cette première partie sur la jeunesse de Dali, sans en donner une vision anecdotique ou même téléologique. Car il s'agit d'un artiste controversé, dont la vision artistique, tout comme sa vie et ses positions politiques, sont sujets à débats. On serait tenté de voir dans sa jeunesse les causes de son exubérance future.

    Or, je n'ai pas totalement compris les raisons de la loufoquerie de Dali, pas assez explicites (peut-être que la mort de son frère sera évoquée dans les prochains tomes ?), ni été convaincu par les évocations de son rapport à l'argent, ou des liens avec son père, sujets traités trop rapidement.

    Au final, ce n'était peut-être pas l'intention des auteurs, mais j'ai trouvé ce portrait de Dali un peu trop candide, gentillet. A voir comment la série évolue par la suite...

    Ne serait-ce pas une naïveté de façade, qui cache en réalité un appétit insatiable de Dali pour la grandeur, quitte à bousculer le Paris de Notre-Dame ?

    Zablo Le 03/01/2024 à 11:44:52
    Blueberry - Tome 12 - Le spectre aux balles d'or

    Un opus qui prend la forme d'un thriller...

    Le lieutenant Blueberry, accompagné de Jimmy Mac Clure et du tueur rescapé, se laisse finalement entraîner à la poursuite de Luckner et de son hypothétique mine. Dans un environnement hostile, les protagonistes doivent aussi faire face à un adversaire invisible : le spectre aux balles d'or.

    Jean Giraud a achevé sa mue graphique : il y a dorénavant des hachures partout, soulignant l'intensité des visages mais aussi des décors. Au pinceau, son trait n'en demeure pas moins précis, fouillé, sinueux.

    Le découpage est également plus osé : utilisation des cases en « L » de façons variées, incrustation d'un visage ou d'une case par-dessus une autre case, succession de gros plans pour montrer une action précise, fusil qui passe à travers une onomatopée...

    Beaucoup plus sombre que le volume précédent, Giraud multiplie également les aplats de noir, pour les ambiances nocturnes ou les ombres. Cela renforce la sensation d'isolement, d'insécurité, de froid... et d'opacité. En contraste avec la nuit, les couleurs chaudes du désert ou de la sierra le jour, parfois à saturation, sont quasi aveuglantes.

    Le récit de Charlier est une réussite, encore une fois. La particularité de cet album étant qu'il parvient à nous faire peur : dangers (manque d'eau, Apaches, éboulements, espèces venimeuses...), personnages imprévisibles, adversaire invisible (au départ on voit uniquement ses actions)... et d'aspect physique hors norme, ricanements...

    Effrayant.

    Zablo Le 03/01/2024 à 11:02:55
    Blueberry - Tome 11 - La mine de l'Allemand perdu

    La chaleur suffocante du désert de Chihuahua...

    Ainsi commence ce diptyque. Le lieutenant a été muté à la frontière mexicaine et, en tant que shérif, il doit gérer les troubles causés par un certain Luckner, dans son petit village.

    Pour sauver ses miches, Luckner, un « géologue » à l'accent allemand, fait miroiter à Mac Clure le partage d'une mine d'or.

    Cette histoire de bonimenteurs est un peu lente à se mettre en place, mais s'accélère au milieu de l'album et reste finalement très plaisante à lire.

    Giraud entame également une mue graphique, représentant à merveille le désert et ses désagréments, dans un style plus relâché parfois (planches 30 et 31 notamment).

    C'est avec envie qu'on lira la suite...

    Zablo Le 02/01/2024 à 19:13:55
    Blueberry - Tome 10 - Général "Tête Jaune"

    Quand la folie d'Allister fait rougir, par le feu et par le sang, les collines enneigées du Wyoming...

    Dès sa couverture, cette BD a su me happer.

    Mémorable, l'album est divisé en deux temps forts : la première partie où l'armée d'Allister traque puis exécute les civils cheyennes, sans ménagement, suivi du retour de flamme, avec la riposte des Cheyennes, alliés aux Sioux et aux Arapahoes.

    Le scénario est au moins aussi convaincant que les précédents. En plus des ingrédients habituels (répartie des personnages, embûches...), Charlier nous sert son récit avec une dimension tactique (carte pl. 30), basée sur sa connaissance de l'art de la guerre.

    Ici, les tuniques bleues peuvent s'appuyer notamment sur leur force de feu (artillerie), tandis que les « Indiens » les harcèlent par des attaques rapides et répétées. Au cours de l'aventure, chaque camp doit s'adapter à sa situation numérique, favorable ou non.

    Malgré les événements graves qui sont relatés ici, Blueberry et ses amis ne manquent pas d'humour, une façon pour eux de survivre dans cette guerre absurde. Mc Clure et Red Neck, complètement saouls au début de l'album, forment un duo sympathique et quasi clownesque. Ce sont de vrais éléments perturbateurs, dans tous les sens du terme.

    Blueberry donne également le change, contestant régulièrement les décisions excessives de son supérieur. Face au général « tête jaune », il s'affranchit des règles élémentaires de la discipline militaire. Car Blueberry est un héros rebelle, dont les valeurs humanistes entrent en conflit avec celles de l'armée.

    Les graphismes sont toujours aussi efficaces (avec de plus en plus de hachures pour les visages), représentant les différents événements de la guerre avec expressivité. Les nombreuses scènes de bataille dessinées, en font ressentir toute la tension. C'est sûrement l'un des albums les plus crus, depuis le début de la série. La violence y est d'ailleurs de moins en moins suggérée, avec plusieurs scènes de charnier et des tueries en direct.

    Dans ce volume tout en contraste, les auteurs confrontent les peaux-rouges aux tuniques bleues, le froid au chaud, la solitude à la multitude, le burlesque au tragique... mais aussi ce qui est juste avec ce qui est inacceptable.

    Intense.

    Zablo Le 02/01/2024 à 11:05:15
    Blueberry - Tome 9 - La piste des Sioux

    La couverture n'évoque rien de précis...

    on y voit simplement Blueberry, habillé d'une veste en cuir à franges et brandissant un fusil, une forêt en arrière plan...

    La piste des sioux est un album de transition, entre Steelfingers et Général tête jaune, du même cycle. Encore une fois, Blueberry cherche à mettre une fin aux guerres indiennes, alors que les colons le soupçonnent d'avoir volé l'argent de l'Union Pacific.

    Ce volume est pauvre en scènes d'action et ce sont essentiellement les discussions entre les personnages qui sont mises en scène. Mais le scénario reste attrayant et l'intrigue assez complexe, presque sociologique, avec quelques coups de théâtre...

    Hormis Steelfingers puis Allister, archétype du général ambitieux et cynique, la moralité des personnages est contrastée. D'ailleurs, même les civils peuvent nourrir de sombres desseins... Au contraire, Sitting Bull a un rôle salvateur dans ce tome.

    Les diverses ramifications et la profondeur de l'intrigue, donnent du souffle à l'histoire.

    La vigueur des dessins et l'audace du cadrage (les plongées/contre-plongées remplaçant peu à peu les plans fixes pour les scènes de dialogues) accentuent également ce dynamisme.

    Au final, si La piste des sioux n'est pas particulièrement marquant, il reste intéressant pour sa narration, progressiste, et indispensable pour comprendre l'ensemble du cycle.

    Un point tournant dans les scénarios de Blueberry.

    Zablo Le 01/01/2024 à 15:53:43
    Blueberry - Tome 8 - L'homme au poing d'acier

    Encore un album de grande classe...

    Dans L'homme au poing d'acier, Blueberry est chargé de ramener puis d'escorter un train de secours, au camp avancé de l'Union Pacific. Il contient les armes pour se défendre contre les Sioux, ainsi que que les salaires des ouvriers en colère.

    Le lieutenant y est confronté à Steelfingers, dans une alliance intéressée avec les Amérindiens de Sitting Bulls. En effet, en bon archétype du brigand de grand chemin, Jethro Diamond nourri le plan de récupérer les 300 000 dollars, convoyés dans le train. Mais rien ne se passera comme prévu...

    Encore une fois, le scénario de Charlier tient la route, avec de nombreuses surprises et autres retournements de situation. Il introduit quelques personnages supplémentaires : en particulier la tumultueuse Guffie Palmer.

    Les « Indiens » sont mieux mis en avant, notamment lors de leurs tractations avec le crapuleux Steelfingers. Mais ils restent rattachés au camp des méchants.

    Dans ce cycle, si ces braves guerriers ne sont pas responsables de la guerre, leur fierté les poussent tout de même à l'entreprendre avec brutalité. Influencés par Jethro, leur côté naïf et primitif contraste avec la crasse modernité des colons blancs. Ainsi, Chalier développe une atmosphère hétéroclite, propre aux western des années 1960.

    Les grandes étendues de l'Ouest sont également réalisées avec de plus en plus de finesse. Dans ce cycle, Giraud pousse son art vers l'avant, pour encore plus de réalisme. Ses décors gagnent en profondeur, avec une succession de plans dans la plupart des cases. Les dernières planches sont justes magnifiques et Giraud, en accumulant des cadrages impossibles au cinéma, apporte avec la BD une dimension nouvelle au western.

    La narration graphique prend d'ailleurs le pas sur l'écriture. Si les dialogues restent fondamentaux pour l'intrigue et l'ambiance de la série, les vignettes explicatives paraissent parfois désuètes. En effet, le dessin et la mise en page de Giraud sont devenus suffisamment éloquents.

    Ainsi, dans la scène finale de l'attaque du train, on passe par tous les états : inquiétude quant au sort des protagonistes, tristesse pour ces hommes tués, surprise, rire et finalement bonheur de voir nos héros s'en sortir.

    Une petite pensée pour cette vieille carcasse de Mc Clure, au plongeon désopilant...

    Zablo Le 30/12/2023 à 18:26:58
    Blueberry - Tome 7 - Le cheval de fer

    Avec Le Cheval de fer, la série ne déraille pas...

    ...Blueberry reprend son train-train quotidien : deux compagnies de chemin de fer, l'Union Pacific et la Central Pacific, sont en concurrence pour le monopole de la ligne entre l'Atlantique et le Pacifique. Blueberry est appelé par l'Union Pacific, pour les aider face aux Cheyennes et aux perfides transfuges de la Central.

    Première impression, on nous ressert la dichotomie classique du mythe américain : les pionniers blancs sont attaqués par les Amérindiens, qui sont en réalité les dindons de la farce. Encore une fois, Blueberry aura bien du mal à faire renverser la vapeur...

    Ce constat fait, les dessins et le cadrage restent exceptionnels. Giraud parvient à nous faire ressentir toute la crasse, le tohu-bohu, l'excès de la conquête de l'Ouest.

    Les nouveaux personnages introduits par le scénario de Charlier vont dans ce sens : Red Neck, qui guide le lieutenant dans les plaines du Colorado, ou encore Steelfingers, au nom évocateur...

    Ainsi, malgré un thème traité de manière un peu archaïque (la vision des colons plutôt que celles des Indiens, pourtant spoliés de leurs terres) et des répétitions par rapport au cycle précédent, le récit reste percutant et les dialogues amusants.

    Lu sur le tard...

    ...cet album reste très sympathique.

    Zablo Le 29/12/2023 à 08:58:14
    Blueberry - Tome 5 - La piste des Navajos

    La Piste des Navajos conclut le premier cycle de Blueberry.

    Notre héros cherche à arrêter par tous les moyens un convoi d'armes, destiné aux Apaches, afin de mettre un terme à la guerre.

    On retrouve ici les dessins riches et sublimes de Giraud, qui ne font que s'améliorer, gagnent en assurance et en précision : les visages sont réalisés avec constance, les décors encore plus vivants...

    La narration reste claire, avec une colorisation adaptée : les décors de jour sont chaleureux et les scènes de nuit, en bleu, rendent très bien.

    Plusieurs scènes ont marqué ma jeunesse : le départ de Crowe poursuivi par Aigle Solitaire, l'escalade de la falaise, la mine, le combat final au tomahawk...

    Ainsi, Giraud parvient à transcrire avec brio le scénario de Charlier, bourré d'humour et d'énergie.

    Un album d'anthologie.

    Zablo Le 29/12/2023 à 08:37:06
    Blueberry - Tome 4 - Le cavalier perdu

    Première fois que je lis cet album...

    ...où Blueberry va à la recherche de Graig puis continue sa quête pour faire cesser la guerre.

    Mais ce volume accumule les lacunes je trouve.

    Il est moins beau que le tome précédent, avec une partie dessinée par Jijé, Giraud étant reparti en Amérique pendant un temps.

    Il n'y a pas de grande surprise non plus dans le scénario. Les scènes sont assez classiques : poteaux de torture, pendaison à cheval, Rio Grande, Mexique, sudistes... De plus, mais c'est vrai pour l'ensemble de ce cycle, les Apaches font un peu trop l'effet de sauvages.

    C'est assez verbeux. Si c'est une caractéristique des Blueberry et des albums de cette époque, certains dialogues ne sont pas nécessaires : je pense notamment à la planche 11 où l'on nous indique toutes les réflexions de Blueberry... ça casse l'action.

    Le point positif, c'est l'arrivée de nouveaux personnages, en particulier Mc Clure, prospecteur et alcoolique notoire (encore un...), impayable sur toute la série. Miss Dickson est aussi la première femme à avoir un peu d'impact dans Blueberry... mais on reste entre hommes globalement.

    En résumé, j'ai trouvé plus de défauts, d'archaïsmes, à cette BD que de qualités. Quoiqu'elle reste moderne pour l'époque, il y a des répétitions, un faux rythme et elle est moins crédible que les tomes précédents.

    Enfant, j'avais apprécié le cycle sans la lire.

    Pas indispensable.

    Zablo Le 28/12/2023 à 10:41:02
    Blueberry - Tome 3 - L'aigle solitaire

    Avec L'Aigle solitaire, l'art de Giraud gagne en maturité.

    Des cavaliers remontent la piste du lieutenant et du jeune Stanton. Le garçon sauvé, Blueberry est chargé de mener un convoi à camp-Bowie. La mission est dangereuse, ils vont devoir traverser une zone contrôlée par les Apaches...

    Pour la première fois de la série, Blueberry prend les commandes d'un détachement. Il doit faire face aux difficultés d'être à la barre et d'avoir des subordonnés inconstants. Ce nouveau rôle lui donne une nouvelle ampleur, d'autant plus qu'il fait face à un adversaire de grande qualité...

    En effet, les personnages secondaires ont beaucoup de profondeur et enrichissent l’œuvre de Giraud et de Charlier. Dans ce volume, on découvre O' Reilly, dans le stéréotype du soiffard irlandais, ou encore le mystérieux Quanah-n'à-qu'un-oeil.

    Pour le scénario, on se rapproche de la dichotomie classique : les méchants sont les guerriers Apaches et les gentils les tuniques bleues. Cependant, les choses sont plus complexes. Si les albums précédents nous ont appris que l'armée US est à l'origine de la guerre, Blueberry doit faire son boulot de soldat malgré tout.

    Dans la même veine que les tomes précédents, Charlier nous offre un récit plein d'action et de rebondissements, non dénué d'humour. Le milieu de l'album prend l'allure d'une enquête, où Blueberry cherche à comprendre qui sabote ses plans...

    Par contre, les graphismes de Giraud sont beaucoup plus aboutis que les deux premiers tomes. Les traits des visages sont plus réguliers, les chapeaux dessinés avec plus de précision... et les décors représentant l'Arizona sont splendides.

    Blueberry a pris sa forme définitive : un grand costaud à l'allure désinvolte, souvent mal rasé et coiffé d'une tignasse brune. Il a un nez un peu cassé, une mâchoire carrée et des lèvres plutôt charnues. Le visage d'un gars "qui en a pris plein la gueule" (Moebius).

    Surtout, L'Aigle solitaire nous offre des scènes d'anthologie, avec des batailles incroyables. Celles dans le canyon...

    Épique.

    Zablo Le 28/12/2023 à 10:25:50
    Blueberry - Tome 2 - Tonnerre à l'ouest

    La couverture signée Gir est pleine de promesses.

    Après le coup fourré du major Bascom (authentique), Cochise continue de rassembler les Apaches, pour encercler Fort Navajo et récupérer les autres chefs amérindiens, faits prisonniers.

    Cet album donne aussi plus d'ampleur au personnage de Crowe, un sang-mêlé qui finit par changer de bord, après avoir été humilié par Bascom.

    Dans ce tome 2, on retrouve l'influence des western classiques, Blueberry devant se battre à plusieurs reprises contre les Amérindiens.

    Les graphismes de Jean Giraud, épaulé par Jijé sur ce tome, sont dans la continuité du premier volume et manquent toujours de régularité. Par exemple, le visage de Blueberry prend des formes multiples : parfois hideux (dernière case de la pl. 8) ou copie conforme de Belmondo (milieu pl. 15), il devient même un peu distordu ou longiforme sous le pinceau de Jijé.

    Enfant, si j'avais eu du mal à distinguer Blueberry de Crowe (pl. 9) et que j'avais remarqué certaines bizarreries. J’avais tout de même pris du plaisir à lire l'album. Je ne m'étais pas rendu compte non plus que le passage dans la ville fantôme avait été réalisé par un autre dessinateur (Giraud étant parti au Mexique à ce moment là), ce qui témoigne de la proximité de style avec Jijé à cette époque.

    Car, le récit reste toujours aussi prenant, avec des moments de suspens, des surprises et plus d'action encore que dans le premier tome. Néanmoins, le récit prend une tournure plus grave, il y a moins d'humour. On peut parfois questionner l'héroïsme de Blueberry, dont le rôle m'a moins marqué dans cet album que celui de Crowe, qui doit faire face à des choix difficiles.

    Cependant, Blueberry reste l'homme fort de la série, usant de stratagèmes pour affronter seul, ou avec l'aide d'un grand-père, les Amérindiens. La scène à Tucson est particulièrement marquante (celle de la couverture) et illustre parfaitement l'adage « le calme avant la tempête ».

    Ainsi, malgré ses défauts, Tonnerre à l'ouest reste un album marquant de la série.

    Zablo Le 27/12/2023 à 11:04:55
    Blueberry - Tome 1 - Fort Navajo

    Le classique de la BD Western...

    ...par Jean-Michel Charlier et Jean Giraud, dans le sillage de Joseph Gillain (Jerry Spring), qui signe d'ailleurs la couverture de ce premier album.

    On y découvre la personnalité de Blueberry. C'est un soldat courageux, as de la gâchette et charmeur... mais terriblement tricheur et indiscipliné. Redresseur de torts, c'est un héros plein de relief, qu'on rêvait d'être gamin. Il contraste avec son homologue, le lieutenant Graig, brave mais un peu naïf et snob.

    On retrouve les thèmes de la mythologie de l'Ouest : poker, saloon, Apaches, tuniques bleues etc. Mais Charlier sort de la dichotomie des western classiques : les bons et les méchants ne sont pas toujours faciles à identifier. Ici les Apaches, qui auraient attaqué une ferme, semblent être accusés un peu vite. Surtout, les tuniques bleues peuvent faire preuve de plus de cruauté encore, lorsque Bascom ordonne d'attaquer un convoi de femmes et d'enfants par exemple.

    L'ensemble est bien rythmé, alternant entre action et humour. Les dialogues sont crédibles. Le scénario est captivant, jouant sur les situations d'injustice ou la tension de Fort Navajo, encerclé par les Apaches.

    Consensuel, le découpage n'en est pas moins maîtrisé : succession de plans rapprochés pour les dialogues, cadrage panoramique pour les cavalcades de Blueberry, utilisation des contre-plongées pour rendre plus sensibles les scènes d'action...

    Enfin, le trait de Gir est plein de vie. Formé par Jijé, il dessine de manière assez détaillée personnages et décors, sans nuire à la lisibilité des scènes. Les couleurs de Poppé, chaleureuses et tout en contraste, permettent d'ailleurs de faciliter la compréhension de l'action.

    Il subsiste cependant des imperfections, notamment dans la régularité des visages. Mais on ressent tout de même les spécificités du trait de Moebius, fourni, anguleux et avec beaucoup d'aplats de couleur noire pour cette série. Les personnages sont particulièrement expressifs, on pense notamment au lieutenant Graig ou à Blueberry, lorsqu'ils font une moue gênée.

    En contexte, Fort Navajo était une BD moderne et haletante, rompant avec les classiques hollywoodiens. Retro, elle reste agréable à lire et nous replonge en enfance.

    Une œuvre fondatrice, qui en a inspiré plus d'un.

    Zablo Le 21/12/2023 à 18:03:55

    Une belle lecture.

    Dans ce récit fictionnel, l'auteur aborde l'histoire de passeurs kurdes, transportant de la marchandise de contrebande vers l'Iran.

    Iranien, Mana Neyestani connaît bien le contexte du pays. Il y était dessinateur de presse, jusqu'à son incarcération pour un dessin humoristique en 2006, qui a provoqué son départ en exil.

    Le principal point fort de cette BD, c'est son scénario. On sent que l'auteur connaît son sujet : le récit est bien ficelé, avec des sujets forts (violences sociétales, ségrégation des Kurdes, frontières, dictature iranienne, inégalités et pauvreté...), des dialogues crédibles, des surprises... et une tension qui monte crescendo. La fin est particulièrement émouvante.

    En débutant ma lecture, je trouvais les dessins un peu pauvres, ce qui n'était pas sans rappeler la condition des personnages eux mêmes d'ailleurs. Mais la proposition graphique, de Mana Neyestani, a fini par me convaincre : le découpage est efficace, son trait est expressif et il y a de belles idées, comme le tapis tissé peu à peu par Rojan, qui sert de transition aux chapitres. La couleur est rare, mais elle trouve quand même sa place dans le récit.

    De cette manière, on est immergé petit à petit, pour finir par ressentir les émotions des personnages et frisonner à la vue des péripéties qu'ils traversent.

    Enfin, Les oiseaux de papier est une BD qui invite à la méditation. On pourrait débattre des heures durant sur les thèmes du livre, comme la frontière iranienne par exemple : autant abstraite et injuste pour les Kurdes... qu'elle n'est un instrument de pouvoir et de répression pour l’État Iranien ; qui attire (pour la contrebande) et qui repousse (à cause des soldats, des mines...).

    Pour conclure, que vous aimiez les récits d'aventure ou la BD du réelle, les thématiques sensibles ou la camaraderie virile, ce livre devrait vous plaire...

    Tant que vous n'êtes pas iconoclaste.

    Zablo Le 20/12/2023 à 21:42:59

    Je suis tombé sur cette BD par hasard... et c'est une belle découverte.

    L'autrice Yudori raconte l'histoire fictive d'une jeune femme, Amélie, vivant aux Provinces Unies, lors de la première mondialisation. Elle est mariée à un marchand, qui ramène de ses voyages une belle esclave asiatique...

    Ce manwha a su me surprendre à maints égards :

    Malgré une profusion de thématiques (amour, sexe, beauté, religion, travail, émancipation, exotisme, inventions, histoire de l'art, chat...), la narration (alignée essentiellement sur Amélie) est très fluide.

    Sans faire œuvre d'Histoire et malgré le point de vue particulier de l'autrice, le récit parvient à nous immerger dans un Pays-Bas renaissant, grâce à des évocations efficaces.

    L'esthétisme, un peu efféminé, m'a étrangement plu. Éclectique, l'autrice a su jouer avec les codes de l'art oriental (shojo/josei) et occidental (Vermeer, Vinci), avec du nouveau et de l'ancien.

    Au final, une BD qui pousse les frontières de l'espace et du temps, pour nous offrir une saga féminine engagée. Saisissant !

    Zablo Le 20/12/2023 à 20:01:57
    Eddie & Noé - Tome 1 - Plus chauds que le climat !

    Une BD sympathique, bien fichue, dans l'air du temps.

    Les graphismes sont convaincants et le découpage dynamique.

    Accessible et agréable à lire.

    Zablo Le 20/12/2023 à 18:55:46
    Aya de Yopougon - Tome 8 - Volume 8

    Toujours aussi bien Aya !

    Les dialogues de Marguerite Abouet sont toujours aussi vivants, avec de nouveaux proverbes ivoiriens (ou d'ailleurs). La recette du scénario reste à peu près la même : il y a des thèmes forts et l'intrigue des personnages, entre France et Côte d'Ivoire, évolue, avec son lot de surprises.

    Le trait relâché, de Clément Oubrerie, sert toujours aussi bien le récit, avec des couleurs chatoyantes. Aya et ses amies sont toujours aussi belles et pleines de personnalité.

    Le découpage ne change pas non plus : contours irréguliers et 3x2 cases, sauf lors des moments clés.

    C'est à la fois un plaisir de retrouver cette série plein d'amour et de voir comme évolue la vie des personnages, que l'on connaît depuis longtemps maintenant. On attend la suite avec impatience !

    Zablo Le 19/12/2023 à 07:54:10
    The nice House on the Lake - Tome 2 - Tome deux

    La couverture donne le ton : The nice House on the Lake est un thriller distordu, entre deux mondes.

    Les graphismes sont puissants et novateurs (mouvements saccadés, couleurs hallucinantes, découpage osé etc.) et accompagnent efficacement le récit.

    Dans cette histoire, assez bizarre, on s'ennuie peu. Au départ l'enjeu n'est pas clair : il ne s'agit pas de survivre comme dans tout classique de l'horreur. Mais, petit à petit, les personnages (avec le lecteur) comprennent les règles du monde qui les entoure, et certains se rendent compte qu'ils ont perdu la mémoire... De plus, les rôles sont inversés, celui qui semble être le méchant a de l'empathie, est séduisant, semble vouloir les aider...

    Surtout, cette BD a réussi à m'effrayer : un petit bijou que je vous laisse découvrir...

    Zablo Le 19/12/2023 à 07:38:31
    Saga (Vaughan/Staples) - Tome 11 - Tome 11

    Première impression : c'est beau, très beau ! Les graphismes de l'autrice sont fouillés et elle nous met quelques claques (scènes de téléportation notamment). Les couleurs, très vives, sont assez belles. Mais je trouve que leur aspect numérique gâche un peu. Il y a aussi une forme d'avant-gardisme : je reste marqué par cette représentation d'une femme qui fait un pipi nature, assez rare dans les représentations graphiques.

    Deuxième impression : c'est grossier et pas facile à comprendre. En effet, la juxtaposition de la narration externe avec les dialogues s'avère compliquée à suivre et il y a trop de violence verbale, souvent gratuite. Le design des personnages/objets est parfois un peu ridicule (trop avant-gardiste ?) et me sort du récit (après c'était pas facile, j'avais pas lu tous les tomes...). Les cliffhangers réguliers rajoutent un peu de piment, mais je reste sur ma faim.

    Au final, cette BD n'est toujours pas ma came, je lui préfère un bon vieux Aya de Yopougon par exemple.

    Zablo Le 19/12/2023 à 07:18:51

    Je connais les BD de Berberian depuis petit et je dois avouer que je n'ai jamais accroché.

    Mais je me suis tout de même lancé dans cette BD, sorte de biographie de l'auteur, qui raconte son enfance au Proche-Orient.

    Première impression : graphiquement c'est le chaos ! On en voit littéralement de toutes les couleurs, avec des styles graphiques aussi divers que ne l'est la BD du réelle (photos, stylo, aquarelle, encres etc.) et un découpage explosif. On retrouve cependant le trait, entre élégance et gros nez, de Berberian.

    Ce patchwork graphique n'est pas sans faire penser à la vie cosmopolite de l'auteur, ainsi qu'au désordre qui règne au Liban.

    Mais, pour les mêmes raisons, l'ensemble est difficile à lire, trop décousu.

    Si ce retour aux racines pourrait susciter de l'empathie et que j'admets avoir passé quelques bons moments, avec des passages touchants, je ne suis pas convaincu.

    J'ai trop l'impression d'avoir affaire à une BD de l'intelligentsia parisienne.

    De plus, cette BD fait pâle figure par rapport à la puissance d'un L'Arabe du futur ou même de la pédagogie d'un bon professeur. Berberian, qui était un auteur innovant à une époque, a ici un cran de retard.

    Au final, je n'accroche toujours pas à ses BD.

    Zablo Le 18/12/2023 à 19:17:18
    Les 5 Terres - Tome 1 - « De toutes mes forces »

    Je me suis lancé dans cette série avec un a-priori négatif. En effet, j'avais vu beaucoup de publicités pour les 5 Terres sur les sites spécialisés, mais peu d'articles sérieux, ni de récompense (aucune sélection au FIBD etc.). En d'autres termes, je voyais ça uniquement comme un succès commercial. QUE NENNI !

    Cette BD est une pièce d'orfèvrerie, comme on en voit rarement en heroic-fantasy. J'ai accroché dès le premier tome et lu (très) rapidement les albums suivants (cycles 1 et 2).

    Cette série BD est tout aussi addictive qu'un Game of Thrones. Les personnages y luttent pour le contrôle du pouvoir, avec des retournements de situation brutaux (au moins un à chaque fin de tome globalement) : inutile de s'y attacher trop...

    Les protagonistes sont anthropomorphes et, ça tombe bien, je suis fan de ce type de BD depuis longtemps. Les 5 terres sont ainsi dominées par 5 grandes familles d'animaux, aux traits humains et avec une variété d'espèces : félins, singes, lézards, ours et cervidés. C'est mignon, un peu fantaisiste, ça fait appel à l'animal qu'il y a en nous... et en même temps ça permet de faire des intrigues, avec des sous-factions (lions contre tigres etc.). Si on peut comparer les 5 Terres avec Blacksad, l'anthropomorphisme y prend une tournure un peu différente. Dans les 5 Terres, le ton est moins satyrique et les sujets controversés plus rares (tout de même homosexualité dans le cycle 1, matriarcat dans le cycle 2 etc.). Surtout, si la personnalité de chaque personnage repose sur un archétype, ces représentations animales peuvent être contrariées, en particulier par des alliances contre-nature, surprenantes.

    L'univers, élaboré par Andoryss, est consistant et les nombreux personnages, imaginés par Didier Poli, ont un graphisme et une psychologie fouillés. Cela a contribué grandement à mon immersion.

    Car, pour les 5 Terres, l'éditeur et ses auteurs ont vu grand : ce n'est pas moins de 3 scénaristes, 1 character designer, 1 dessinateur et autres encreurs, coloristes et lettreur... qui ont contribué à ce blockbuster.

    Selon les termes de David Chauvel, ceux-ci travaillent à un « train d'enfer » : en effet, ils ont prévu de sortir près de 3 tomes par an. Ils n'hésitent pas à se chamailler sur le scénario et à refaire maintes fois le découpage s'il le faut. De cette manière, on peut rapidement lire la suite, mais la qualité reste là.

    Les planches sont dynamiques, avec un découpage caractéristique, à la manière des 7 voleurs ou de Wollodrin auparavant : successions de plans rapprochés, cases à bords perdus ou pleine/double-page pour les panoramas... Ainsi, les auteurs nous font voyager dans leur monde, donnent vie aux personnages et à leurs relations avec les autres, recentrent notre attention sur les éléments de l'intrigue, qui vont les déchirer.

    Il y a quelques (rares) scènes de baston.

    Mais, la plupart du temps, les personnages discutent, manigancent. C'est donc assez verbeux et il peut y avoir des lenteurs. En même temps, la narration est très dense et on reste tenu en haleine par les différentes intrigues politiques. Globalement, ça se tient.

    Les décors de Lereculey sont somptueux et que dire de son trait... toujours aussi talentueux pour dessiner des bestioles. On ressent les émotions, intenses, que traversent les personnages.

    Les couleurs de Martinos sont tout autant réussies et l'ensemble témoigne d'une bonne synergie dans le groupe.

    Enfin, que dire de la régularité des artistes... si ce n'est que j'attends avec impatience le cycle 3, que j'espère aussi bon que les précédents !

    Zablo Le 16/12/2023 à 18:56:11

    Pour Océan Express, François Ayroles peaufine sa narration en miroir. Avec cet ingénieux procédé, il parvient à raconter les déboires de deux jeunes gens, dans une station balnéaire à l'allure générique : l'héroïne sur les pages de gauche et le héros sur les pages de droite. Mêlant les stéréotypes de genre, on peut ainsi comparer, de manière amusante, la façon dont se débrouillent les deux personnages.

    Ceci étant dit, j'ai rapidement éprouvé une sensation de mal à l'aise en lisant cette BD. La monotonie du gaufrier en 3x3 cases et des ombrages bleus, entrent en dissonance avec la chaleur estivale attendue. Car les héros ne passent pas non plus un bon moment... D'ailleurs ceux-ci se ressemblent énormément. Ils ont un caractère lisse et trop gentil, quoique leurs choix sont différents... Au contraire, les personnages secondaires sont durs et antipathiques... sauf le chien. Dans ce registre, quitte à être caricatural, j'ai préféré Qui a tué l'idiot ? de Dumontheuil. J'ai également été gêné par le manque d'identité des lieux : à la fois partout et nulle part. Enfin, si le trait de François Ayroles est expressif, dans la à-peu-près-droite ligne des auteurs de l'Association, je ne le trouve pas excessivement beau.

    J'ai quand même eu envie de lire cette BD jusqu'au bout, pour voir si les deux personnages principaux allaient finalement se rencontrer. Pour cela, j'admire le talent de l'auteur, qui sait nous frustrer jusqu'au bout et croise les intrigues, de façon assez ludique. En ce sens, je ne peux m'empêcher de penser au jeu Micro Macro, où l'on rencontre des gens peu recommandables à chaque coin de rue. Enfin, les mises en page qui sortent du gaufrier classique font beaucoup de bien et ont vrai rôle narratif... Mais elles sont fort rares.

    Au final, si certains des aspects de cette BD sont surprenants et géniaux, je n'ai pas été véritablement emballé. Le scénario, un peu trop urbano-centré à mon goût, est un peu déprimant. C'est dommage, parce que l'on aurait pu y voir une critique intéressante, quoique sévère, de notre rapport aux voisins, aux touristes, aux étrangers... . Je n'ai pas ri aux gags, alors que l'ambiance de ce roman graphique, à la Monsieur Hulot, s'y prêtait bien. Les graphismes ne m'ont pas plus convaincus. Dans le même thème, j'ai préféré un Café de la plage, au style plus personnel et tranchant.

    Néanmoins, le bouquin vaut le détour, pour se faire une idée.

    Zablo Le 15/12/2023 à 07:36:46

    Monstres est un roman graphique épais... mais j'ai été intrigué dès la couverture : on y observe une figure monstrueuse, torturée, avec un drapeau US posé ridiculement dans l'oreille.

    Après avoir lu quelques pages, j'ai accroché et je suis allé jusqu'au bout de l'ouvrage. J'ai eu envie de comprendre ce qui est arrivé à ce personnage, mélange de Hulk/Frankenstein/Captain America.

    L'auteur a un trait d'une grande dextérité et les personnages alternent entre le beau et l'horrible, propres à émouvoir. Tout est en noir et blanc, avec des ombrages hachurés caractéristiques.

    Le découpage est efficace, varié et bien rythmé.

    Les dialogues sont d'une grande réussite. (c'est pas si courant)

    Le récit est tout aussi bien pensé, mélangeant des genres différents, autour du fantastique. La longueur du récit a permis à l'auteur de développer ses différentes intrigues et de dresser un portrait psychologique profond des personnages.

    Ainsi, sans être ultra novateur et s'inspirant allègrement de l'héritage Comics, Barry Windsor-Smith a su trouver l'alchimie parfaite pour raconter cette histoire de Monstres.

    Zablo Le 08/12/2023 à 07:44:12
    Saint-Elme - Tome 4 - L'œil dans le dos

    Cette couleur... C'est ce qui m'a marqué dans l'album. Il vaut le coup d’œil juste pour ça. Les aplats de couleur de Peeters, intenses, presque à saturation, créent une ambiance particulière, dérangeante. Ce graphisme sied bien aux mafieux et autres psychopathes du récit de Lehman. Particulièrement expressive, la couleur relègue le trait épais du dessin et les dialogues, au second plan ! Elle est ainsi au cœur de la narration.

    Cependant, j'ai trouvé moins pertinente cette colorisation pour les parties plus lentes de l'album, qui sont d'ailleurs majoritaires, où les enquêteurs discutent entre eux pas exemple.

    J'ai donc pris du plaisir à suivre les scènes d'action ou celles avec la mafia de Saint-Elme, mais je me suis un peu ennuyé pendant le reste du récit.

    Zablo Le 07/12/2023 à 20:45:08
    Spoogue - Tome 3 - Firnilate

    Les déboires de Spoogue continuent dans ce tome 3. Le récit est agrémenté de nouveaux personnages, en particulier des barbares très... hmm... barbares... et monstres (j’aime beaucoup le design de ce rocher vivant). Il y a aussi de nombreux effets magiques grotesques, que je vous laisse découvrir.

    J’ai apprécié le retour des scènes enneigées, comme sur la couverture, la plus réussie de la trilogie. Les dessins, dans la même veine caricaturale que les tomes précédents, prêtent toujours à rire. Comme pour le tome 2, les détails marrants sont plus rares... mais il y en a encore quelques uns dans les plans larges, panoramiques.

    Je n’ai pas été déçu par la fin du volume. Certes, elle clôt la série de manière abrupte, mais convient au ton trash de la trilogie. D'autre part, si Delcourt à mis un terme à sa collaboration avec Milhiet... Je rêve toujours d’un autre tome de cet auteur atypique.

    Zablo Le 07/12/2023 à 20:23:14
    Spoogue - Tome 2 - Bourak

    Dans ce tome 2, on continue d'aller de surprise en surprise, en particulier avec l’apparition de nouveaux monstres (voir planche 35, monstre qui fait penser au film d’animaton Le voyage de Chihiro et qui permet d’accélérer le récit). Le style graphique de Milhiet a gagné en maturité, quoique les scènes enneigées ou macabres (référence au conte cauchemardesque de Burton) m'ont un peu manquées.

    L’auteur a aussi recentré sa narration. C’est pourquoi les petits détails amusants, sans lien direct avec la narration, sont plus rares. Ce qui m’a un peu déçu. Peut-être est-ce aussi une question de délais, plus courts pour le tome 2 ? Quelques détails rigolos sont à se mettre sous la dent tout de même, en particulier dans le lupanar... grivois bien entendu...

    En définitif, j’ai encore passé un bon moment avec ce tome 2 de Spoogue. J’étais très heureux à l’époque qu’il y ait une suite.

    Zablo Le 07/12/2023 à 19:13:14

    Après avoir vu sa sélection au FIBD 2024, je me suis procuré cette BD, en espérant passer un bon moment de lecture. J’en sors un peu mitigé.

    Certes, le contexte d’écriture de l’oeuvre est intéressant : l’auteur s’est appuyé sur des notes transmises par sa mère pour les raconter en BD. Ses thématiques sont tout aussi peu communes : les relations amoureuses compliquées d’une femme coréenne d’âge mure, sa vie quotidienne etc.

    Mais, j’ai eu du mal à adhérer aux graphismes de l’auteur (un trait fin, quoique cassant, des décors épurés), mal servis par un lettrage trop rond, ainsi qu’à son découpage, assez redondant. Quelques scènes se démarquent graphiquement du reste de l’ouvrage, ce qui accentue leur puissance émotive : scènes de crêpage de chignon, très expressives pour le coup, scène de flashback, lavage d’urinoir, conflit social etc.

    J’ai un sentiment tout aussi contrasté pour la narration. Les scène de la vie de So-Yeon Lee sont assez rébarbatifs : j’ai peu d’empathie pour ces récits de commérages et autres tromperies. Si ça reflète l’histoire du personnage principal, c’est peu plaisant à lire et l’ensemble est assez décousu. Je me suis senti plus impliqué à partir du milieu du livre, lorsqu’on aborde enfin le conflit de So-Yeon Lee avec une autre femme (je vous laisse découvrir la raison), à la fois dramatique et un peu absurde.

    En résumé, si les thématiques abordées par ce roman graphique sont fortes et inédites, qu’il y a de belles scènes, l’ensemble ne m’a pas convaincu. Vous voulez entrer dans la tête d’une femme de ménage corréenne ? Lisez-le ! Vous cherchez plutôt un ouvrage à l’efficacité d’un Maus ou d’un L’Arabe du futur ? Passez votre chemin !

    Zablo Le 04/12/2023 à 22:12:06
    Spoogue - Tome 1 - Kougna

    Dès la couverture, le premier volume de Spoogue a su attiser ma curiosité.

    Mais, tout d'abord, c'est quoi « Spoogue » ? Spoogue c'est le nom du fossoyeur d’un village, dans le royaume de « Kloug ». Lui et l’univers médiéval dans lequel il évolue, complètement déjanté et assez grotesque, ont été imaginés par l’auteur multi-tâches Olivier Milhiet. Une parodie d'heroic-fantasy en somme.

    On découvre rapidement le style d'Olivier Milhiet : noms farfelus, bulles stylisées, détails cocasses... Les personnages sont caricaturaux, pleins de vices, mais leurs laideur les rend presque attachants.

    A l’instar d’un autre Olivier célèbre de la BD... Milhiet travaille en couleur directe. Il associe l'encre à l'aquarelle, pour les décors en arrière plan notamment, et à la peinture acrylique, du meilleur effet pour la magie.

    La planche 35 illustre la virtuosité de ce bédéiste : l'arrogance de Bourak, qui se croît surpuissant avec le marteau qu’il vient d’invoquer ; la lâcheté des diablotins, qui prennent la poudre d’escampette ; et la corruption des inquisiteurs, qui s’interrogent sur l’orthodoxie de leur chef, prêtent à rire. Le décor enneigé, entre la « forêt d’Astoupek » et le « cimetière Balthazar », n'est pas sans faire penser au film L'étrange noël de Mr Jack, dont s'est inspiré Olivier Milhiet. Il joue sur les empreintes, celles des pas dans la neige ou du marteau, qui a cloué au sol le pauvre démon, ainsi que sur les ombres. Fonctionnant à la manière de vases communicants, ces détails alimentent la logique du récit et contribuent à la suspension d'incrédulité.

    Le découpage de Milhiet, dans la veine franco-belge, est tout autant efficace, avec une variété d’angles de vues.

    Mais, le vrai plaisir dans Spoogue, c’est de chercher tous les petits détails semés par l’auteur dans ses planches... Un peu comme un Où est Charlie pour adultes. En voici un petit florilège : stalactites sous le pont, qui tombent au passage d'une charrette ; trace d'un vautour sur la neige, qui s'est mal réceptionné sur le toit ; enfant en laisse, qui finit par s'échapper ; la main du barbare, qui enfle de case en case, après s'être cogné avec un marteau ; une fresque sur un mur, qui retrace la répression paysanne menée par le roi de Kloug ; une statue d'un saint inquisiteur, à la limite du SM ; un zombi à la main baladeuse ; la collection de têtes de monstres chassées par le roi ; un manteau en fourrure de marsupilami ; les scènes aux fenêtres etc. Ce foisonnement de détails, qui évoluent durant le récit, donne de la profondeur à l’univers de Spoogue, le rend plus vivant.

    L'humour de Milhiet n’est peut-être pas pour tout le monde : souvent un peu gore (à la Kroc le Bô ou même Spoon et White dans un autre registre) et parfois puéril, comme l'était aussi le théâtre d'Aristophane. Mais Milhiet exprime son art avec une grande sincérité, sans censure. Il exploite pleinement l'ambiance macabre du cimetière, avec des jeux de mots comme « Sapin pour tout le monde », lors de l'offensive des zombis.

    Spoogue, c’est aussi une BD un peu punk, gothique. Par contre, elle N'EST PAS :
    • de la branlette intellectuelle
    • mainstream
    • un exutoire pour taper sur des minorités
    • réalisée par un auteur du star système BD
    • plein de femmes canons
    • de droite

    Au final, le premier album d’Olivier Milhiet, réalisé en deux ans (1999-2001), est déjà un petit chef-d’œuvre. Il se démarque de la mode naissante des romans graphiques ou des BD d’inspiration étrangère. Empreinte de la contre-culture bédéesque, elle est divertissante, drôle. Le style est personnel, touchant et on ne se lasse pas de la relire. Les graphismes d'Olivier Milhiet sont inimitables, faisant du beau avec du laid, et son scénario est une critique non voilée du fanatisme religieux et de l’ambition démesurée des hommes. Que peut-on attendre de mieux ?

    Zablo Le 03/12/2023 à 16:15:42
    Kiss the Sky - Tome 1 - Jimi Hendrix 1942-1970

    Cette BD est une drogue dure... que l'on ne peut lâcher, avant de l'avoir lue jusqu'au bout.

    Heureusement, elle ne m'a laissée que peu de séquelles, si ce n'est un goût de reviens-y et sans compter la fatigue, dû à une longue nuit de lecture.

    Je n'ai qu'une hâte, lire le deuxième tome ! Je NE PEUX ATTENDRE la suite du récit de Jean-Michel, je VEUX me délecter du trait sublime de Mezzo...

    Finalement, je commence à ressentir quelques effets secondez f fpe zefnM........................................................

    Zablo Le 03/12/2023 à 14:10:00
    The fable - Tome 1 - Tome 1

    Je viens de lire le tome 1 de The Fable, un assassin contraint de se mettre au vert.

    La mise en scène est bien fichue, quoique un récit sur un tueur... cela n'a rien d'inédit et peut donner un peu la nausée... L'humour est un peu débile, mais on rigole tout de même. Il n'y a qu'à voir la couverture...

    Rien à redire sur les graphismes, assez classiques, qui servent bien le propos de ce seinen humoristique et plein d'énergie.

    En tout cas, j'ai lu ce volume 1 d'une traite et l'auteur a su me captiver. Mais, je me suis plus franchement marré avec un Slam Dunk par exemple. La thématique du tueur m'a un peu refroidie également...

    Zablo Le 03/12/2023 à 13:38:24
    Evol - Tome 3 - Tome 3

    Le tome 3 d'Evol nous emporte dans un univers dystopique, où de jeunes mutants sont pris à partie par des super-héros fascisants.

    L'histoire est prenante et le manga se lit d'une traite. Je n'avais pourtant pas lu les deux tomes précédents. Sans être inédit, le scénario est suffisamment complexe et profond pour nous tenir en haleine. Il interroge notamment les notions de bien et de mal, les catégories de super-héros/super-vilains etc. Tout ça dans un univers un peu punk, underground.

    Surtout, le trait précis et épuré de Kaneko, plus proche d'un Comics de Burns que d'un seinen classique, contribue au réalisme du récit et donc à notre immersion. Les scènes d'action sont magnifiques et pleines d'énergie.

    En définitif, sans être un coup de cœur, Evol 3 a su me divertir de bout en bout et a pu m'ébahir. Je ne peux que conseiller sa lecture.

    Zablo Le 02/12/2023 à 13:39:32

    J'ai beaucoup aimé cette BD... ou plutôt, j'ai été marqué par une partie de la BD.

    La première partie sur la vie d'enfant soldat en RDC est bouleversante, portée par des graphismes spectaculaires : personnages longiformes, qui s'affranchissent parfois des frontières classiques des cases. La couverture est d'ailleurs un petit bijou de BD : le héros a des étoiles plein la tête alors que la savane lui tatoue le corps.

    Cependant, je trouve que le récit s’essouffle à partir du milieu de la BD. Des éléments fantastiques m'ont sorti du réalisme initial de la BD. Je ne suis pas non plus convaincu par la profusion de thématiques dans un même album (j'en dis pas plus, je ne veux pas vous spolier). De plus, certaines thématiques sont abordées de manière superficielle, ce qui peut être un peu frustrant voir ennuyeux.

    L'ensemble reste cependant intéressant et je ne peux que conseiller la lecture de cet album.

    Zablo Le 02/12/2023 à 13:13:03

    La couverture m'avait donné envie de le lire. Mais j'ai assez vite décroché. C'est un roman graphique bien épais, un peu exigeant.

    L'histoire, qui raconte la vie quotidienne d'un réalisateur plutôt paumé, ne m'a pas intéressée. Les personnages principaux m'ont plus rebuté qu'autre chose. De même pour les graphismes, un trait simple et un peu gras, en noir et blanc la plupart du temps. Si les dessins sont assez expressifs, avec un esthétisme un peu underground et assez fouillé, ils ne m'ont pas accrochés pour autant.

    J'ai délaissé ce comics "indé", qui semblait pourtant avoir des qualités, pour aller lire un épisode de Sillage, bien plus agréable à lire.

    Zablo Le 02/12/2023 à 12:27:15

    Nine Antico raconte trois histoires de femmes, dans la société bigote d'Italie méridionale.

    Après une première lecture, c'est la dernière histoire, celle de Rosalia, qui témoigne contre la mafia, qui m'a le plus touchée. Une deuxième lecture est nécessaire pour comprendre les autres nouvelles.

    Le trait contrasté de l'autrice, gras pour les décors, mais délicat pour les visages des héroïnes, contribue à nous transporter dans cet univers, machiste et sombre.

    Cependant, je n'ai pas été immergé complètement dans ces récits, assez complexes. La narration et le découpage ne m'ont pas permis de me faire une idée précise du déroulement des faits, ni d'en comprendre véritablement les structures. La variation entre des parties réalistes et d'autres plus fantastiques, comportant des zones d'ombre, m'ont surpris sans me convaincre.

    Dans un autre registre, j'ai été plus profondément marqué par le reportage filmé sur le maxi procès de Palerme, auquel fait référence l'ouvrage, ou encore par la BD d'Ulli Lust, qui m'a réellement bouleversée.

    Néanmoins, c'est un bouquin intéressant et Nine Antico sait transmette des émotions au travers de son style graphique, qui se différencie nettement d'autres autrices, comme Catel ou Bagieu par exemple.