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Cela faisait plusieurs années que je n'avais pas lu un titre de Junji Ito après avoir parcouru la plupart des titres composant sa biographie (voir d'ailleurs ma liste dédiée à cet auteur pour vous donner une petite idée : https://www.babelio.com/liste/34955/Les-meilleurs-manga-de-Junji-Ito).
Oui, je suis plutôt admiratif du travail de ce mangaka qui s'est spécialisé dans le manga horrifique pour s’imprégner un style tout à fait inégalé en la matière. Il y a toujours ces atmosphères à la fois envoûtantes mais également assez malsaines comme si nous étions plongés dans un véritable cauchemar organique.
On notera également un excellent travail éditorial qui met en valeur les dessins hypnotiques du mangaka. Son trait est toujours lisible et agréable à la lecture. Le travail sur le noir et blanc atteint parfois des sommets. Je vous laisse découvrir par vous-même.
C'est un auteur incontestablement à découvrir pour ceux qui ne le connaissent pas encore pour peu qu'on aime également ces histories qui font un peu peur. Visiblement, l'auteur a écrit les 4 récits composant ce premier volume durant la période d’isolement lié au COVID. Bref, il n'a pas chômé !
Evidemment, certains récits prennent le pas sur d'autres. A vrai dire, j'ai bien aimé les trois premiers et un peu moins le dernier. L'ensemble demeure plus que correct.
On tient là de la grande bande dessinée même si en commençant ma lecture, je n'en n'avais pas réellement conscience.
J'ai cru que j'allais rester sur un récit purement animalier à la manière d'un documentaire nous montrant l'évolution d'un jeune singe blanc qui commence à prendre le dessus sur son groupe suite à un acte héroïque face à un prédateur de la nature assez puissant.
Et puis, il y a ce basculement vers le monde des humains dans un hypothétique empire africain qui lutte pour sa survie suite à une catastrophe naturelle d'origine maritime. L'histoire prend alors une tout autre dimension qui semble beaucoup plus éloigné des débuts où nous étions sur une narration totalement différente.
L'intelligence de cette construction réside dans cet élément clef qui nous sera dévoilé vers la fin et qui va expliquer bien des choses qu'on avait du mal à appréhender. C'est magistral dans le scénario et la mise en scène. Nous avons là du grand Vehlmann décidément au somment de sa forme dans son perfectionnisme !
Un mot quand même sur le dessin de l'espagnol Roger Ibanez qui déploie tout son talent au service d'un grand scénariste. On retrouve le style qu'il a déployé dans sa série « Jazz Maynard ». Le peu de dialogue laisse véritablement la place à de très belles cases où le graphisme prend le dessus pour nous montrer le côté sauvage de la nature.
Chaque année, il y a une BD qui semble faire la différence par rapport à toutes les autres. Cette année, on peut décerner la palme au Dieu-fauve sans aucune hésitation, en tous cas pour ma part.
Être jeune, ce n'est pas le meilleur. Le meilleur, c'est repenser des années plus tard à quand nous étions jeunes. Je trouve que cette citation qui est cité dans la préface résume assez bien cette BD sur ce couple d'une soixantaine d'année qui vieillit bien ensemble accompagné d'ami du même âge sur l'île de Majorque.
Bref, on va un peu déprimé au début sur les ravages de l'âge notamment chez les femmes. Il faut dire que le principal protagoniste fait sa crise de la soixantaine.
Par la suite, on va un peu plus en rigoler et cela sera plus léger avec une acceptation de cette condition humaine auquel nul n'échappe à moins de mourir jeune d'un accident.
J'ai bien aimé un passage où l'un des convives indique qui indique que plus on vieillit, plus on se radicalise. J'ai surtout appris ce qu'étais le principe d'overton qui consiste à rendre acceptable certaines idées dans l’opinion publique qui est ainsi manipulée. On peut taxer la gauche ou la droite de radicale pour faire passer leur discours et offrir une autre alternative pourtant tout aussi valable. Bref, soit on est un gauchiste radical, soit on est un fasciste. Pratique...
Bref, cette BD ne manque pas de mordant par certaines de ses réflexions au détour d'une case. J'ai bien aimé dans l'ensemble d'autant que le dessin fait dans la simplicité et la lisibilité qui rend la lecture assez agréable.
J'avoue avoir eu beaucoup de mal à accepter le postulat de départ de cette BD qui nous indique qu'un effondrement a eu lieu en France en 2028 sans doute peu après la prochaine élection présidentielle. On voit un monde post-apocalyptique se dessiner au printemps 2045 soit 17 après sans qu'on comprenne ce qui a amené à cette effondrement de la civilisation au point de revivre comme au Moyen-âge.
On fait la connaissance de la communauté de la source où à la fois la religion et l'autorité sont bannis. Certes, mais il faut des lois pour régir tout ce petit monde qui revient à une agriculture biologique. En effet, d'horribles meurtres sont commis au sein de cette communauté qui les privent de leur herboriste guérisseur. N'y a t-il pas parmi ce beau monde un vrai médecin pour les sauver de l'épidémie fatal de gastro-entérite ?
On va avoir droit aux jérémiades d'un ex-flic qui ne veut pas rejouer son rôle pour résoudre cette enquête et cela va durer sur au moins la moitié de ce premier tome. Par ailleurs, on quémandera l'aide d'une seconde herboriste mais qui va gentiment décliner l’invitation. Il faut dire qu'elle a été chassée après avoir tenté de tuer son violeur.
Bref, les faits se succèdent et ils sont pas vraiment croyables mais cela se prend au sérieux comme si de rien n'était. Bref, cette BD est comment dire, assez mal construite dans son intrigue même si elle essaye de faire la part belle à la psychologie de certains personnages clés. Beaucoup trop d'invraisemblance avec trop d'incohérences pour convaincre vraiment...
Il reste néanmoins de magnifiques planches qui mettent en valeur ce village un peu perché qui fait penser à Rocamadour avec ce côté médiéval. Les couleurs donnent véritablement du relief. On peut juste regretter un format d'édition plus petit que d'habitude qui ne met pas trop en valeur un dessin plutôt réussi.
Pour le reste, cela se laisse lire assez agréablement pour peu qu'on ne soit pas aussi regardant sur certains détails de ce récit catastrophique. Il faut parfois se laisser aller comme de l'eau qui coule d'une source...
Jean Dytar est un de mes auteurs favoris que je suis avec attention. Chacune de ses œuvres relève une facette de plus de son immense talent.
Qui sont ces illuminés comme l'indique le titre ? Il s'agit de 3 poètes parmi les plus prestigieux du XIXème siècle : Arthur Rimbaud, Paul Verlaine et Germain Nouveau.
Encore une fois, la démonstration de ce récit est menée de façon assez magistrale. On aura du plaisir à suivre des trois parcours de poètes maudits qui se croisent et qui se cherchent avec des dénouements divers. On connaît évidemment la passion amoureuse et charnelle qu'on eut Rimbaud et Verlaine. Cependant, on connaît un peu moins le personnage de Germain Nouveau qui passe de l’admiration à l'imposture.
Une œuvre dont le thème est la puissance du pouvoir de création littéraire et artistique. Il faut beaucoup de passion derrière pour l’émergence de l’œuvre ultime qui marquera les esprits sur plusieurs générations.
Il y a véritablement du génie dans la construction car on verra l’émergence d'un puissant lien entre des personnages qui ne se sont jamais rencontrés tous ensemble. En cela, la couverture peut paraître assez trompeuse. Et pourtant !
J'avoue que j'ai dû reprendre ma lecture depuis le début afin de suivre séparément le déroulé de ces trois histoires qui s'entrechoquent. Lire de manière linéaire et normal mène droit dans l'impasse de l'incompréhension. Bref, il faudra s'adapter.
Le graphisme va concourir à cette logique en trois temps par des couleurs différentes au ton sépia selon le personnage évoqué. J'adore ce flou des images qui donnent dans le réalisme à la manière de peinture impressionniste retraçant le Paris du XIXème siècle. C'est réellement somptueux et à contempler avec un certain plaisir !
Au final, la trame générale sur ces poètes maudits est respectée et on est vraiment dans l'ambiance de l'époque. Pour le reste, il faudra faire preuve d'audace.
Au nom de la créativité, certains artistes font du n’importe quoi. C’est le cas de ce mangaka à l’esprit plutôt dérangé. Son œuvre m’a rebuté au plus haut point. C’est vulgaire, c’est sale et c’est crade. Ce n’est pas destiné à être lu par un esprit sain de corps et d’esprit. Je ne peux pas être plus clair. Rarement dans ma vie, je n’ai vu une chose aussi infâme.
Je n’ai pas envie de retomber dans un débat du style pourquoi l’avoir lu et l’avoir avisé. C’est le hasard des rencontres qui peuvent être salutaires ou désastreuses. Je ne ferai pas la promotion de ce titre, c’est certain. Je déconseille au plus haut point à moins d’aimer les corps déformés, les sévices, les langues se situant dans n’importe quel orifice. Je n’ose même pas décrire ce que je viens de lire.
C’est du vomissement à l'état pur et le mot n’est pas assez fort. Certes, les amateurs de gore et de sexe seront ravis. Et encore, je demande à voir.
Dans l'univers Freak Squelle, je demande le clovd ! C'est une espèce de brouillard qui a recouvert le monde de son épais manteau. S'il n'y avait que ça ! Ce brouillard est capable de produire des monstres de la pire espèce, de ceux qui vous dévorent tout cru.
Fort heureusement, on peut encore compter sur un immortel qui peut sauver l'humanité, j'ai nommé funéraille. Certes, il y a des prénoms plus enchanteur mais bon, il ne faudra pas pleurer !
Le récit se situe dans un univers post-apocalyptique assez sombre. On suivra avec plaisir les aventures de ce super-héros qu'il n’est pas besoin de connaître avec la série principale car celle-ci peut se suffire à elle-même pour un novice.
Encore une fois, le graphisme est d'une rare beauté comme à chaque fois avec ce comics particulier. Bref, on est littéralement envoûté par cette atmosphère étrange.
Sur la forme, j'ai trouvé certaines cases assez bavardes alors que le format ne s'y prêtait pas vraiment ce qui donne un aspect assez surchargé. Par ailleurs, cela ralentit singulièrement le rythme. On peut un peu s'ennuyer à la lecture.
Bref, il faudra s'accrocher mais il y aura de beaux passages avec de belles trouvailles comme ce train voilier qui est de toute beauté.
Voici une BD qui retrace la vie de Dalida de sa naissance à sa mort. De son vrai nom, Yolanda Gigliotti est née en 1933 en Egypte alors que son père avait émigré dans ce pays pour devenir premier violon de l'opéra du Caire.
J'aimais beaucoup cette artiste qui me faisait rêver avec de belles et éclatantes tenues dans les émissions de variété « Champs-Élysées » présenté par Michel Drucker ou celles de Maritie et Gilbert Carpentier durant ma jeunesse. Durant mon adolescence et les années Mitterrand, elle fut ringardisée et ostracisée au profit de la nouveauté mais elle restait gravée dans mon cœur. Je l'ai redécouverte bien plus tard à la fin des années 90 et des CD remixé par son frère Orlando qui la remettait au goût du jour bien après sa mort.
Je me souviens avoir vu un téléfilm sur sa vie comme un biopic qui insistait sur le caractère de sa solitude et son désir d'avoir un enfant qui est resté inassouvi d'où sa grande peine. En réalité, elle a fait passer sa carrière avant tout le reste ce qui a été le plus grand sacrifice de sa vie menant à cette mort incomprise par son public en 1987. Elle chantait d'ailleurs qu'elle aimerait mourir sur scène ce qui était presque prémonitoire.
La BD va développer d'autres aspects que j'ignorais de sa vie avec évidemment ses trois hommes de sa vie qui se sont donnés la mort. Oui, elle n'a pas été gâtée par le destin à commencer par son père qui a changé après son emprisonnement durant la Seconde Guerre Mondiale sur le seul fait qu'il était italien dans un pays ennemi. Oui, cette dépression qu'elle subissait était lié aux différents drames qu'elle a vécu de plein fouet dans sa vie personnelle.
C'est une artiste qui a connu différents styles musicaux des années 50 aux années 80 : twist, pop, rai et surtout reine du disco. Elle a également débuté sa carrière en tant qu'actrice pour revenir au cinéma à la veille de sa mort avec « le sixième jour ». Elle a connu le succès mais également des phases difficiles où elle a dû s'adapter et se renouveler sans cesse. Sa popularité a d'ailleurs dépassé la scène française.
Bref, elle reste une grande icône de la chanson française en ayant d'ailleurs vendu des millions d'album à travers le monde aussi bien en Orient qu'en Occident comme un trait d'union entre ces deux mondes.
Cette BD est un excellent hommage qui lui est rendu et qui mérite lecture pour peu que vous souhaitez vous intéresser à cette grande artiste, icône au tragique destin.
Il faut savoir le jeune Matt qu'une intelligence artificielle a condamné à une rééducation ! Il faut dire que ce sont les I.A qui attribue les rôles dans la société. Oui, plus besoin de faire de la lèche à son patron. On est jugé par nos aptitudes suite à des tests cognitifs. Encore faut-il les réussir !
Le risque, de ne pas obéir à l'injonction de l'I.A, est qu'on nous coupe les allocations familiales. Bref, les parents doivent réellement se tenir à carreau afin d'éviter la délinquance de leur enfant.
Bienvenue dans ce monde du futur où l'homme sera augmenté et où l’intelligence artificielle fera office de juge impartial. C'est justement là où cela coince car il faut juger les comportements avec humanité ce qu'une machine semble être incapable de faire. Le thème induit est celui de laisser faire les choses et non de prévoir trop à l'avance car on ne sait jamais comment peut évoluer un individu malgré parfois de mauvaises bases.
J'ai trouvé le héros un peu bizarre dans son approche car il est prêt à aider sa sœur victime d'une injustice du système concernant son fils. Il est prêt à dénoncer la situation mais il se révèle assez ambigu quand c'est le moment d'agir. Bref, ces petites incohérences peuvent parfois peser sur la lecture.
Bref, c'est une œuvre sur l'avenir qui pose pas mal de questions et qui entraîne surtout de la réflexion. Beaucoup de scientifiques notamment des cadres de chez Google nous indique que la plus grande menace pour l'humanité est de très loin l'intelligence artificielle. Veut-on y croire ou apporter un peu de nuance ? A vous de vous faire une idée précise.
La mort n'est pas une fin est un roman d'Agatha Christie qui a été adapté en bande dessinée. Cela date quand même de 1944 à l'origine !
Le récit a pour cadre l'Egypte antique ce qui constitue une vraie curiosité car c'est le seul roman d'Agatha dont l'action n'était pas située au XXème siècle. On sait que l'auteure aimait beaucoup l'Egypte comme l'atteste d'ailleurs « Mort sur le Nil ».
Le cadre est quand même assez moderne dans l'approche car il s'agit de l'arrivée d'une nouvelle belle-mère qui suscite les haines au sein de la famille pour une lutte de pouvoir. Il faut dire que le maître de la maison est plutôt assez riche et fait vivre toute une famille. Il exerce le métier de prêtre funéraire. L'arrivée d'une nouvelle concubine n'est pas toujours bien vu, même en Egypte antique au temps des pharaons !
Chose assez curieuse, c'est la BD tirée d'une histoire d'Agatha Christie que j'aime le plus avec « Mort sur le Nil ». J'ai littéralement adoré ce récit d'autant que je n'ai pas pu déterminer le coupable de tous ces meurtres ce qui m'a fait un véritable effet de surprise.
On est véritablement plongée dans cette belle civilisation égyptienne mais sans subir la carte postale habituelle. Il y a une idée assez intéressante de la mort avec le cérémonial attaché aux pratiques funéraires.
Bref, ce titre constitue pour moi une véritable belle surprise.
Nous avions déjà découvert le parcours de Ginette Kolinka dans une BD qui lui était consacré par Aurore d’Hondt qui avait écouté son récit en 2018 alors qu'elle était en terminale. Il faut dire que Ginette est une des rares rescapées du camp de concentration d'Auschwitz.
Les nazis avaient stigmatisé à outrance cette population de juif jusqu'à vouloir leur éradication totale afin de purifier leur race. Bref, une idéologie basée sur la haine du prochain et surtout celui qui est étranger et qui n'a pas la bonne religion.
La présente BD est une collaboration de 4 auteurs dont Jean-David Morvan. Je me suis demandé pourquoi il y avait deux BD dans un laps de temps aussi court pour la même histoire. Puis, je me suis dit que de toute façon, ce n'est pas de trop pour toucher le plus large public possible et notamment les jeunes générations.
Evidemment, il ne faut jamais oublier ce qui s'est passé même si certains voudraient pouvoir tourner la page ce qui les arrangeraient. L'antisémitisme n'a jamais été aussi important qu'en ce moment dans notre pays depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. On se rend également compte qu'elle peut sévir quel que soit le bord politique.
C'est un témoignage qui doit aller au-delà d'une certaine instrumentalisation afin que cela ne se reproduise plus jamais. La BD outre le parcours de cette rescapée décrit assez bien le contexte historique qui a favorisé cette horreur sans nom qu'est la Shoah.
On va visiter avec Ginette accompagné d'un groupe d'enfant en scolarité le fameux camp de Birkenau. Il est vrai que les visites des camps ont été organisé à partir du moment où des négationnistes ont commencé à faire germer l'idée que tout ça n'avait jamais existé. Les gouvernements turcs qui se sont succédés ont fait la même chose avec le génocide arménien. Il est assez pratique de tout oublier afin de se déculpabiliser.
Ginette prend souvent du recul mais dit les choses avec une grande sincérité. On va alors connaître tous les détails de la vie dans un camp de concentration où il faut survivre coûte que coûte. Des millions de gens en sont morts dans des conditions inhumaines. C'est une extermination à grande échelle comme jamais il n'y en avait eu dans l'histoire du monde.
Au-delà de cela, on ne devrait jamais se permettre de faire de telles différenciations basées sur la religion ou la race, tout peuples confondus ! Il n'y a pas d'exclusivité ou de sens unique bien que dans l'Histoire, la Shoah occupe une place particulière qui doit être le repère de ce qu'il ne faut plus jamais refaire.
Encore un récit choral comme c'est la mode actuellement sur le sens de nos vies et plus précisément sur la liberté individuelle face aux normes de la société. Moi, je dis qu'il faut se libérer des carcans religieux et sociétal mais chacun fait ce qu'il veut. Mais bon, on a besoin parfois d'une BD pour y voir plus clair en ayant des témoignages précis de gens faisant leurs vies.
On va suivre plusieurs locataires dans cet aparthotel de luxe où se côtoie une travailleuse du sexe, un étudiant, une maman etc... On assiste à une remise en cause de certaines valeurs morales qui guidaient ces personnages. C'est assez intéressant de suivre cette évolution assez salutaire.
J'ai été surpris par le degré de maturité de cette pieuvre qui paraît assez profonde malgré ce côté chorale où l'on passe habilement d'un personnage à l'autre au sein du même immeuble. Je trouve qu'il y a un très beau travail d'un point de vue scénaristique pour apporter de la cohérence.
Il y aura de nombreux thèmes abordée comme la tolérance, l'acceptation de la différence ou même le deuil et le poids de la religion. Ce qui est remarquable, c'est la subtilité du traitement par un auteur venant du Costa Rica ce qui est plutôt assez rare en matière de bande dessinée. Bref, c'est un regard sur le monde assez intéressant.
Récemment, je suis tombé sous le charme d'une œuvre à savoir « au cœur des solitudes » d'un certain Lomig que je suis depuis ses débuts. Pour autant, j'avais loupé un de ses rares titres.
Il faut dire que je croyais l'avoir lu car bon nombre de BD porte le même titre ce qui peut entraîner de la confusion chez le lecteur : « dans la forêt sombre et mystérieuse » de Winschluss, « dans la forêt » de Lionel Richerand, « Dans la forêt des lilas » de Nathalie Ferlut et enfin « Par la forêt » de Jean-Christophe Chauzy. Bref, on est bien servi côté forestier !
J'ai bien aimé le début qui nous plonge dans un monde apocalyptique mais assez réaliste sur la manière dont les sociétés de consommation vont se décomposer. C'est juste une sorte de toile de fond pour nous expliquer ce que peuvent ressentir deux filles qui se retrouvent orpheline dans une habitation isolée en milieu forestier. Oui, le propos ne sera pas dans le catastrophisme d'ampleur ; très loin de là !
A noter également qu'il s'agit de l'adaptation d'une œuvre originale de l'écrivaine américaine Jean Hegland sur la relation de deux sœurs dans une forêt de séquoia qui existe en Californie du Nord alors que la société technologique s'est effondrée. Cela a été publiée à la fin des années 90 avec une parution dans notre pays qu'en 2017. Sachant que la BD date de 2019, cela ne faisait que deux ans depuis la publication du roman qui a été un succès international. Cette écrivaine n'a écrit qu'un seul autre roman depuis.
Au niveau graphique, je me rends compte que ce n'est pas aussi abouti que pour sa dernière œuvre ce qui prouve qu'il a fait des progrès. Bien sûr, le dessin reste tout à fait correct et lisible grâce à une belle précision du trait mais on est loin de s’exclamer sur la beauté de chaque planche. Bref, je n'ai pas ressenti la même chose même si on peut y retrouver une certaine douceur.
Sur le fond, évidemment on peut être charmé par les thèmes de l'écologie et surtout de la résilience face à un monde nouveau et la perte d'être chers. Il s'agit de passer un cap difficile à franchir mais à deux, elles vont unir leur force pour y arriver même si elles emprunteront parfois des chemins douteux à faire frémir les censeurs au nom d'une certaine moralité.
Dans le fond, c'est quand même un beau message qui nous est délivré. Oui, après de dures épreuves, il faut savoir revivre !
En conclusion, je dirai que c'est une belle adaptation à découvrir ! Bref, une valeur sûre !
C'est une œuvre qui s'adresse surtout à un public féru des bandes dessinées afin d'avoir un regard plus critique du monde de l'édition. La critique sera en effet assez féroce sous un couvert d'humour. L'auteur James sait y faire et plutôt bien pour faire passer certains messages. Je dois dire que c'est bien la première fois que je vois une telle salve.
Aussi, le tout-venant sera assez dérouté par une telle lecture. C'est de l'anti-Fabcaro par excellence. D'ailleurs, ce dernier sera un peu épinglé pour l'utilisation de certains procédés jugés dans la facilité comme par exemple des images figées sur toute une planche avec juste un changement dans les bulles de dialogues.
Il y a également une critique de ces scénarios assez accrocheurs qui manquent singulièrement de profondeur et de crédibilité. Parfois, cela fonctionne avec un certain lectorat. L'héroïc fantasy est particulièrement visée avec ses couvertures aux femmes à poitrine assez aguicheuses. Evidemment, aucun nom d'auteur n'est cité mais on voit bien qui est visé.
On notera également les rapports assez particuliers entre le scénariste qui élabore assez rapidement plusieurs projets et qui se rapproche de différents dessinateurs pour les mener à bien. Quand il sort 5 BD dans l'année avec son nom en haut de la couverture devenant assez un auteur prolifique, il y a le travail de plusieurs années pour chacun des dessinateurs. Et pourtant, au niveau de la rétribution, ce n'est pas du tout proportionnel à l'effort fourni.
C'est réellement un humour assez grinçant qui nous montre les coulisses de la bande dessinée où tout n'est pas rose. Les éditeurs doivent supporter les auteurs qui eux-mêmes ne s'entendent pas forcément avec leurs partenaires dessinateurs.
Une critique concernera le sujet des nazis où une crois gammée sur une couverture entraîne immédiatement un effet booste au niveau des ventes. Mais bon, la conviction commerciale prime sur tout le reste.
Bref, c'est un récit de planches à gag et à l'humour assez grinçant pour n'épargner personne. Cela ne fait pas de mal de temps en temps.
Nous revoilà replongés dans cet univers assez sombre pour une sorte de plongée en apnée dans le désespoir de l'un de nos deux protagonistes à savoir le frêle Bum.
On découvre un passé familial qui n'est malheureusement pas tout rose avec un oncle ayant pris l'ascendant sur lui et qui va abuser de lui sexuellement. On arrive finalement à comprendre pourquoi il est tout détraqué au commencement de l'âge adulte. Bref, c'est comme un chant du désespoir.
Pour rappel, cette œuvre traite des thèmes suivants : le meurtre, la séquestration et le viol. Bref, toute une panoplie de choses pas très agréables. Cela reste assez sombre et torturé.
J'ai moins aimé ce tome car il se concentre presque exclusivement sur cette parenthèse du passé qui était jusqu'ici évoqué un peu par bribes en fonctions des deux protagonistes. Je considère que c'est un tome de transition qui va s'appesantir sur un personnage au détriment de la trame générale.
La série reste néanmoins de bonne qualité et on attendra la suite à la prochaine parution car c'est tout de même assez passionnant à suivre malgré tout.
Il s'agit pour Sangwoo de se débarrasser encore d'un corps mais on sait que cette fois-ci, ce n'est pas lui qui a tué. Il a réussi à transmettre cette façon de faire à son prisonnier et compagnon le frêle Bum. Ce dernier est totalement sous son emprise et assez fragilisé par la nature de son geste.
On change totalement de décor pour aller faire une randonnée dans la forêt mais cela ne se fera pas sans quelques difficultés. Et pendant ce temps-là, notre jeune inspecteur l'agent Kim est acharné à mener son enquête afin de prouver la culpabilité de Sangwoo par rapport à tous les cadavres qu'il laisse derrière lui.
La psychologie des personnages est toujours mise en avant afin d'expliquer leurs actes impardonnables. Evidemment, cela reste assez malsain car on explore les soubresauts de l'âme humaine dans ce qu'il y a de plus sombre. Pris séparément, ces deux personnages sont assez complexes mais leur réunion forme véritablement quelque chose d'assez explosif et profond.
C'est un tome qui est dans le prolongement du précédent si bien que l'aspect saison 2 présenté relève bien plus d'un côté marketing qu'autre chose. Je commence à comprendre l'engouement pour cette série car elle marque assez incontestablement.
C'est le genre de titre que j'aime bien car emballé par le graphisme ainsi que la couverture assez avenante. Il y a de jolies couleurs qui mettent en avant les masques de carnaval.
Il faut dire que le cadre est celui de la belle ville de Venise. Cependant, l'originalité veut que cela se déroule dans un passé un peu uchronique et assez fantasmagorique.
Visiblement, la cité lacustre semble souffrir à cause d'attentats à répétition menés par d'étranges gondoliers réclamant des impôts exorbitants en sillonnant les canaux depuis une mystérieuse île noire où personne ne revient jamais. Une résistance semble s'organiser autour d'un homme épris de revanche suite à la perte de sa main. Rien de mieux que d'être accompagné par de belles louves.
Bref, on a droit à une aventure où se mêle la fantaisie et le fantastique ce qui n'est pas pour déplaire au lecteur. Autre avantage de taille : il s'agit d'une one-shot et non d'une interminable série !
C'est vrai qu'il y a des choses un peu déroutantes mais c'est faire preuve d'imagination. Il y a des petites trouvailles assez intéressantes. Il est dommage que le final de ce récit soit si enfantin. Il y avait sans doute matière à faire mieux sans vouloir être présomptueux.
Au final, un travail tout à fait honnête pour du divertissement réservé aux plus jeunes.
On retrouve le scénariste assez prolifique Philippe Pelaez pour un polar se situant dans les milieux de la pègre américaine des années 30. On va baigner dans un polar noir mais finalement assez classique qui ne sortira pas vraiment des sentiers balisés.
Certes, il y a toute une ambiance graphique poisseuse qui colle bien avec la noirceur du scénario. On peut dire que le dessinateur Hugues Labiano a accompli sa mission.
C'est surtout au niveau du scénario que cela s'avère un peu décevant avec des passages qui manquent singulièrement de clarté et de dynamisme. Il y a surtout ce bavardage assez incessant dans la narration qui ralentit singulièrement le rythme et la fluidité de la lecture.
Pour le reste, la psychologie du personnage principal est assez bien établie. Il doit à la fois accomplir une mission d'infiltration pour rechercher un tueur en série mais il doit également se défendre contre les sbires d'un mafieux local qui veut lui régler son compte.
Un polar qui ne marquera pas l'histoire de la BD, c'est certain. Je l'ai trouvé un peu décevant car indigeste malgré quelques qualités notamment sur le plan graphique.
On est entraîné dans un récit de science-fiction assez glaçant de ce que pourrait être un génocide spatial à l'avenir. Le début était d'ailleurs plutôt prometteur avec cette loterie organisée pour nous permettre d'embarquer à bord d'un gigantesque vaisseau à destination de l'Eden, un paradis se trouvant sur une autre planète habitable et exempte de toute pollution humaine.
Cependant, il y a une famille qui ne respecte pas vraiment les règles et qui va prendre la place d'une autre pour embarquer clandestinement et se faire cryogéniser au milieu de millions de passagers. Inutile de vous dire que ce sont eux les héros de cette histoire auréolé de gloire et de courage. Comme quoi, le vol et le vice peuvent vous emmener tout en haut de l'affiche.
Certes, ils vont se faire piéger mais ils ne manquent pas de ressources pour s'en sortir. Je décernerai une mention spéciale au père de famille qui détient la palme de la plus grande naïveté jamais décelé dans une bande dessinée que j'ai pu lire dans ma vie : c'est dire ! Même sa gamine de 10 ans possède beaucoup plus de jugeote que lui.
Je passerai bien entendu sur toutes les invraisemblances qu'il faudra avaler pour poursuivre une lecture assez agréable dans l'ensemble. Cela ne manque pas d'idée assez foisonnante. C'est juste que l'exploitation peut se montrer assez décevante...
On notera toutefois un dessin plutôt bien assuré avec une certaine précision du trait et une colorisation assez convaincante.
Un huis clos spatial qu'on peut toutefois découvrir avec modération si on aime bien la science-fiction d'anticipation.
Je ne savais pas en lisant cette BD qu'il s'agissait du même auteur qu'un titre qui a eu un certain succès d'estime à savoir « Malgré tout ». Encore une fois, je dois reconnaître qu'il a manifestement beaucoup de talent.
En effet, on ne se perd pas dans les divagations ou le sensationnalisme. Ce n'était pourtant pas gagné avec une femme extravagante qui suit une psychothérapie en même temps qu'elle joue les détectives privés pour résoudre une affaire de meurtre sur fond de succession d'un domaine viticole.
C'est vraiment du grand art car le scénario est béton et même assez crédible. Je n'ai pas découvert par moi-même l'identité de l'assassin et du coup, la surprise sera de taille. Mais plus encore, c'est la manière d'amener les choses qui fait la force de cette œuvre vitaminée.
Que dire du graphisme ? Je l'adore car il met en valeur la belle ville de Barcelone dans une Espagne en pleine mutation économique.
On ne peut que recommander cette lecture qui apportera un peu de fraîcheur et de tonus dans le polar urbain.
Quand on a 18 ans, on n'a pas souvent toutes les idées en place. On s'engage dans l'armée nordiste pour aller faire la guerre contre les sudistes. Pourtant, sa mère qu'il a laissé seule à la ferme l'avait prévenu. Il va vite déchanter et apprendre la dure réalité du combat entre la mort et la désolation.
Il voit les hommes se faire massacrer par régiment entier afin d'obéir aux ordres d'un général bien planqué à l'arrière du champ de bataille. Henry va être confronté à assumer un acte de lâcheté. On comprend mieux ce qui se passe quand on voit toute cette horreur.
Il faut dire que la guerre de Sécession était non seulement le déchirement d'un même peuple mais l'une des premières guerres modernes assez meurtrières qui préfigurait la Première Guerre Mondiale. Les enjeux n'étaient pas qu'idéologiques, nous le savons désormais.
C'est une lecture assez immersive et purement psychologique. Evidemment, on se dit que toute personne ne devrait jamais à voir à subir la guerre quel que soit le motif d'engagement. Mais bon, notre jeune héros l'a voulu comme une sorte de quête à suivre. Il va vite le regretter !
J'ai bien aimé car le message porté est fort et clair. Par ailleurs, le dessin de Steve Cuzor semble épouser à merveille ce récit. Cela concourt incontestablement à donner du corps à l'ensemble. On a réellement peur avec ce jeune personnage qui arrive assez vite à comprendre dans quel bourbier il s'est fourré. On est loin de l'idéalisme...
A noter qu'il s'agit de l'adaptation d'un assez vieux roman de Stephen Crane, un auteur américain du XIXème siècle qui est décédé à l'âge de seulement 28 ans suite à une tuberculose, dans la forêt noire allemande, non loin de chez moi, où il se faisait soigné.
Au final, une œuvre forte, réaliste et poignante, qui peut encore avoir des résonances car les guerres ne se sont malheureusement jamais arrêtée...
C'est le tome du basculement pour le jeune et frêle Bum qui cache en lui beaucoup de frustration notamment amoureuse. On dirait que Sangwoo a réveillé en lui les pires instincts car à la fin de ce tome, il va lâcher prise !
C'est ce qui me fait dire de manière plus globale qu'un individu qui rencontre un autre dans le cadre d'un couple peut changer sous son influence pour devenir quelqu'un d'autre. Cet aspect-là me terrifie un peu surtout dans le cadre du présent récit qui ne fait pas dans la dentelle !
Evidemment, je ne le répéterais pas assez : les âmes sensibles devront véritablement s'abstenir. C'est une lecture adulte et malsaine qui devrait presque être interdite mais dont on se dit que c'est un manga parmi tant d'autres.
Quand je pense qu'il y a des polémiques dans le monde de l'édition de notre pays pour bien moins que ça, cela me laisse assez dubitatif. Bref, j'insiste sur le fait qu'il faut plût être sain de corps et d'esprit avant d'entamer une telle lecture car cela pourrait vous être dangereux sur une voie à ne surtout pas suivre. Ne pas offrir à vos enfants par exemple !
Un mot encore pour le graphisme que j'aime bien dans ce manga colorisé. Cela rend la lecture assez rapide et fluide et c'est vraiment un bon point.
La saison 1 s'achève avec ce tome où l'auteur est parvenu à nous amener là où il voulait. Il reste désormais à savoir comment va évoluer ce couple infernal dans une seconde saison.
Dans ce tome, on croit que Bum est en danger au départ mais le machiavélique Sangwoo va changer les règles car il a un plan bien défini que l'on ne connaît pas encore. Evidemment, le calvaire continue pour lui mais on se demande s'il ne le cherche pas au fond de par son attitude de soumission totale même quand il aurait l’occasion de fuir.
C'est également un tome où l'inspecteur de police nouvellement arrivé dans le quartier menace de coincer Sangwoo. Il prend de plus en plus d'importance alors qu'il était totalement effacé du précédent tome. Cela donne un aspect assez intéressant que je n'avais plus retrouvé depuis le fameux duel de Death Note.
Par ailleurs, la relation continue de plus belle et on a vraiment du mal quand on passe à des scènes de la vie courante assez normal comme faire ses courses dans un supermarché ou aller dans une boutique de fringue comme si de rien n'était. J'avoue que ce n'est guère crédible ou bien cela cache autre chose de plus malsain encore.
Un mot sur le graphisme pour dire qu'il est toujours aussi particulier mais qu'il arrive à mettre en valeur tout le côté sombre de ce manhwa dont la plupart des scènes se jouent à huis-clos.
Il reste à découvrir la suite car cela se termine toujours pas une espèce de clifhanger pour donner envie de continuer cette sombre aventure.
Avant cette lecture, je ne savais pas vraiment ce qu'était un stalker. Ce mot désigne le fait d'être un admirateur monomaniaque c'est à dire qui pratique une sorte de traque névrotique en espionnant une personne. Evidemment, ces actes particulièrement indésirables peuvent être intrusif en provoquant une violation de la vie privée.
En pénétrant dans la maison de Sangwoo, notre frêle héros Bum Yooon ne s'attendait pas à trouver un sérial-killer de la pire espèce. Parfois, on peut tomber amoureux d'un véritable monstre dénué d'humanité pour son prochain en les torturant. Or, c'est ce qui va se passer avec ce tome qui explore les tréfonds les plus sordides de l'âme humaine.
Cela va nous entraîner dans des chemins assez sinueux qu'il faut être capable de parcourir c'est pourquoi ce titre est réservé évidemment à un public très averti et je soupèse bien mes mots.
On va en effet continuer notre lente descente aux enfers dans ce huis-clos assez glauque où notre héros se laisse aller à ses penchants naturels malgré sa captivité douloureuse. Est-ce le syndrome de Stockholm ou une autre forme de perversion ?
Nous n'aurons pas forcément toutes les réponses mais il est vrai que l'enfance de chacun des deux protagonistes commencent à jouer un rôle dans leur psychologie. Il y aura d'ailleurs un bref passage sur les évocations de leur passé aussi traumatisant soit-il.
J'ai bien aimé également le passage où nous ne savons plus où commencent la réalité ou le cauchemar pour ne pas dire le rêve. C'est assez bien mis en image dans une démonstration qui paraît magistrale.
Oui, c'est assurément un titre qui me plaît bien et dont je poursuivrais la découverte.
Ce titre webtoon rencontre actuellement beaucoup de succès. J'ai voulu en savoir plus en m'autorisant cette découverte. Il faut savoir que c'est plutôt réservé à un public averti et qu'on se situe dans le thriller psychologique avec des scènes assez choquantes.
Notre héros, jeune étudiant réservé, est tombé amoureux d'un camarade de classe assez populaire. Ils se sont retrouvés plus tard dans la même promotion pour faire leur service militaire. Le problème vient du fait que notre frêle héros s'introduit chez son camarade mais va découvrir un terrible secret. On dit que la curiosité est un vilain défaut. Il va en faire l'amère expérience !
C'est sombre et à la fois assez malsain mais encore une fois, on peut tomber sous le charme d'une telle lecture sortant des sentiers battus. Jeux sadiques et esprits torturés seront au programme ! Cela m'a rappelé l'autre excellent manga dans le même genre à savoir « In these words ». Il est question de désir et de fascination malsaine. C'est surtout une sorte de descente aux enfers...
Je n'en dirais pas plus sur l'intrigue mais on ne lâche plus cette lecture tant c'est passionnant à suivre car tous les codes du genre sont présents et bien orchestrés. C'est dingue quand même que les psychopathes rencontrent actuellement autant de succès que cela soit sur un support BD ou série TV. On se demande pourquoi !
Un mot sur le dessin que j'ai trouvé impeccable avec une belle précision du trait mais qui se rapproche plus selon moi du comics que du manhwa. Gros point fort également : une excellente mise en scène qui fait très cinématographique ce qui rend la lecture assez immersive et passionnante.
Bref, ce titre est réellement attirant malgré une moralité douteuse.
Je n'ai pas été plus enthousiasmé que cela au sortir de ma lecture concernant cette kleptomane coincée dans son boulot de publicitaire et vivant seule avec son chat. Il y en a qui tueraient pour avoir sa place à une époque où le chômage frôle les millions de demandeurs.
Mais non, elle n'est pas contente et manifeste sa frustration en dérobant des magazines dans des supermarchés. Il est vrai que je ne suis pas parvenu à avoir un peu de compassion pour cette maladie de riche qui lui permet de se rendre enfin vivante au-delà d'un travail qui ne lui plaît pas ou d'une vie sentimentale assez morne. Cependant, à la fin, la morale sera quand même sauve.
L'auteur a voulu signé une sorte de fable urbaine sur la recherche du bonheur quand on mène une vie banale et tranquille. C'est une sorte de crique douce-amère du mode capitaliste de la société moderne notamment dans ses grandes mégalopoles. Le décor est d'ailleurs la mégalopole américaine de New-York.
Au niveau du graphisme, j'ai tout de même bien aimé cette bichromie rouge et noire qui arrive à un résultat plutôt intéressant pour décrire toute cette ambiance urbaine assez foisonnante. La lecture est plutôt fluide ce qui est une bonne chose mais le fond ne suit pas.
En effet, pour le reste, c'est beaucoup trop superficiel et léger pour moi sans une véritable approche intimiste et surtout sans traitement en profondeur. Cependant, je comprends que cela puisse plaire à d'autres lecteurs qui peuvent y trouver leur compte.
La question que pose cette BD est la suivante : a-t-on le droit d'arracher des enfants à leurs pauvres parents afin de les éduquer loin d'eux dans l'esprit de la République et de ses valeurs afin de leur accorder une chance de s'en sortir plus tard ? Les Etats-Unis avaient fait la même chose à la fin du XIXème siècle aux jeunes indiens arrachés des tributs vaincus afin de les pacifier et de les intégrer progressivement à leur grande nation.
Eh bien, on apprend que la France a fait un peu la même chose avec des enfants natifs de l’île de la Réunion dans les années 60 jusqu'en 1984 dans le cadre d'un programme d'état éducatif. Evidemment, le placement de mineur très loin de chez eux constitue toujours un traumatisme pour ces derniers. La justification de l'Etat sera toujours de faire les choses dans l'intérêt des enfants. On aimerait cependant y croire...
Cette BD nous relate le témoignage de l'un d'eux à travers son parcours que l'on va suivre. Pour tout dire, j'ai trouvé cette lecture assez triste quant au devenir de ces enfants qui ont été déracinés et séparés de leur famille. On se rend compte que les organismes de protection n'ont pas vraiment joué leur rôle en accumulant de grossières erreurs tout en restant dans une mauvaise foi sans vergogne.
J'ai évidemment aimé la fin qui est assez poignante et presque inattendue. Cela m'a laissé beaucoup d'émotion. Oui, c'est un titre à découvrir pour ne pas oublier ces enfants et ce qu'ils ont vécu. C'est quand même une lecture crève-cœur de par son sujet.
Après le succès du titre « dans la combi de Thomas Pesquet », il était sans doute difficile de faire mieux. L'autrice Marion Montaigne était attendue au tournant.
Elle nous propose une BD sur le mode humoristique sur une plongée dans le monde de la paléontologie. Elle a été marqué en tant qu'adolescente tout comme une certaine génération par le film « Jurassik Park ». Il faut dire qu'il y avait de quoi !
Voilà, j'aurais aimé dire que j'ai apprécié cette lecture hilarante mais cela n'a pas été vraiment le cas. Certes, l'humour peut nous faire sourire mais cela reste très gentillet et surtout assez brouillon sur le fond et la forme. Il y a bien entendu des réflexions assez réfléchies et une certaine audace mais j'ai vite été fatigué par toute cette agitation joyeuse.
Il est vrai que je ne suis pas un gros fan de la déstructuration et de la fantaisie à outrance. Par contre, je reconnais les efforts de l'autrice pour nous montrer une science plus simplifiée et accessible où l'on peut s'instruire par la même occasion. Elle n'hésite pas non plus à se dévoiler pour nous raconter son parcours personnel. Bref, c'est un mélange d'histoire et de choses plus fun.
Evidemment, on ne peut que la recommander au public à la recherche de drôlerie sur un fond scientifique. Pour ma part, j'ai préféré la BD consacré à Thomas Pesquet.
J'ai été assez surpris par le tout petit format presque de poche de cette BD. Il est vrai que cela ne met pas trop en valeur les dessins. Cela doit être à ce jour la plus petite BD européenne que je possède.
Cette BD a pour objectif de faire découvrir notamment à un public jeune une partie de l'histoire du Portugal et notamment la fameuse journée du 25 avril 1974 de ce qu'on a appelé à travers le monde la révolution des œillets.
Il s'agit sans doute d'un cas presque unique dans l'histoire où une dictature installée depuis un demi-siècle est tombée sans faire de morts. Cela sera merveilleux si cela pouvait s'appliquer à chaque fois à travers le monde mais on peut toujours rêver !
En effet, les dictateurs qui arrivent au pouvoir font tout en sorte pour préserver leur pouvoir en mettant par exemple en place une police répressive chargée de surveiller la population, en contrôlant totalement les médias et en mettant dans sa poche l’église catholique. Il s'agit aussi d'emprisonner tous les opposants dans un établissement pénitencier situé dans les îles du Cape-Vert bien loin de Lisbonne.
Le dictateur, en question était un brillant professeur d'université d'économie nommé Salazar. Je ne le savais pas mais un prof. peut tout à fait devenir un dictateur. Comme quoi tout est possible !
Au moment de la révolution, le dictateur en question était mort depuis quelques années mais son système avait perduré. Il a fallu le courage d'un groupe de jeunes sous-officiers de l'armée qui en avait marre de la guerre contre les colonies pour entraîner le pays vers la voie démocratique. D'autres peuples ont suivi par la suite le mouvement comme l'Espagne ou la Grèce.
On a aujourd'hui du mal à se rappeler que toute la péninsule ibérique était dominé par des militaires. Aujourd'hui, ce sont des pays prospères qui font partie de l'Union européenne. On y va en vacances et ils sont de bonnes équipes de football. Bref, on a oublié le lourd passé et c'est tant mieux. Certes, tout n'est pas réglé mais au moins, il y a la liberté par exemple pour les femmes de porter un maillot de bain en deux pièces et non une seule.
J'ai bien aimé cette BD pour ce qu'elle m'a appris sur le fond même si la forme aurait pu être sans doute améliorée.
J'ai bien aimé ce Corto Maltese qui est visiblement la suite d'Océan noir. Encore une fois, je suis plutôt favorable à la reprise de ce personnage mythique de la bande dessinée qui a été dépoussiéré pour nous proposer une version plus moderne.
Le récit s'inscrit par exemple en 2002 peu après les guerres de Yougoslavie (1992-1995) et juste avant la seconde guerre du Golfe. L'aventure est toujours omniprésente même si c'est un peu décousu.
Corto est toujours ce beau pirate âgé de 20 ans qui navigue de femme en femme. Il porte désormais un T-shirt, une parka et un jean. A noter que la casquette ne sera pas présente. Bref, il a changé par rapport à celui que nous connaissions avec Hugo Pratt. Cependant, j'avoue que j'aime bien tout le charme qui se dégage autour de ce personnage qui reste assez mystérieux. Il y a un côté un peu plus charnel dans sa relation avec les femmes.
Il va s'amouracher avec celle qui se surnomme la reine de Babylone, une belle bosniaque. Il y aura des événements assez tragiques mais j'avoue ne pas avoir compris au niveau des cases qui se succèdent le déroulé de ce drame. Il manque incontestablement de la fluidité ce qui pourrait permettre une meilleure compréhension des faits.
On est vraiment ballotté d'une action à une autre sans que les enchaînements soient vraiment crédibles. Il est vrai qu'on va beaucoup voyager de Venise et la mer baltique au Golf persique et l'Irak.
Au niveau du dessin, c'est le sulfureux Bastien Vivès qui assure car cela colle au récit avec parfois un aspect poétique. Pour moi, il fait bien le job et c'est sans doute tout ce qui compte. Ce n'était sans doute pas facile de succéder à Hugo Pratt.
Le scénario est signé Martin Quenehen et c'est plutôt de ce côté-là que cela pêche un peu. Pour autant, globalement, cela nous permet tout de même de savourer cette nouvelle version sans toutefois détrôner le mythe originel.
Il est un super-héros également car il peut voyager à des vitesses subliminales afin de distribuer des cadeaux à des millions d'enfants dans le monde. Il possède même sa base secrète au Pôle Nord et il dispose de rennes volants tel une bat mobile. Il porte même un uniforme, non en bleu et rouge comme Superman, mais en blanc et rouge qui le caractérise à travers le monde.
J'ai adoré la postface écrit par l'auteur à savoir Grant Morrison qui observe que le comics n'a pas encore pris en compte le Père Noël alors qu'il est un héros plus que populaire. Il va réparer cet oubli en nous proposant un nouveau titre intitulé Klaus, du nom du Père Noël, en nous livrant tous ses secrets de jeunesse et ce qu'il l'a amené à accomplir cette mission de distribution de jouet à travers le monde le jour de Noël.
Il va plus loin en le plaçant dans un monde d'héroic fantasy médiéval afin de nous montrer que sa vie n'a pas du tout été facile face à un état totalitaire. Klaus va nous changer de l'image classique que nous avons du Père Noël assez jovial qui s'exclame « Oh ! Oh ! Oh ». Il est vrai que cette proposition est assez attirante sur le concept et n'est pas du tout dénué d'originalité.
Bref, j'ai beaucoup aimé d'autant que le dessinateur Dan Mora a véritablement assuré avec un dessin dynamique et défiant les lois de la beauté graphique. On notera également une belle colorisation même si l'informatique n'y est pas étranger. On le lira également comme un one-shot n'appelant pas vraiment à une suite.
C'est vrai que c'est une version assez noire et violente qui pourra heurter les plus jeunes ainsi que les susceptibilités des gens qui veulent garder une belle image de ce qu'est le Père Noël. Cependant, la vie n'est pas un conte de fée et à travers le mythe se cache toujours des choses un peu plus profondes pourvu qu'on fasse preuve d'un peu de maturité.
Au final, un Santa Klaus qui sort de l'ordinaire avec des allures de super-héros.
Il est vrai qu'on n'attendait pas Zep sur ce registre et c'est plutôt encourageant de voir qu'il peut faire autre chose que dans la BD d'humour pro-ado. Cependant, quand il sort du sentier battu pour réaliser une œuvre plus mature, il se met alors à égalité avec les autres auteurs qui nous pondent également des histoires plus ou moins intéressantes. Bref, la concurrence est rude.
En l'occurrence, il s'agit d'un secret de famille dans un groupe de rock ayant raté le coche. Cela manque de cohérence au niveau du scénario. On se perd dans les flash-back et les personnages qui se ressemblent et on ne comprend plus rien. Il n'est pas facile d'élaborer un scénario qui tranche avec le reste. C'est plus que moyen. Même les dialogues sont parfois vulgaires avec une Madonna, reine du rock, qui en prend pour son grade.
A noter que ZEP a poursuivi après ce titre paru en 2013 dans cette voie avec un peu plus de succès en ce qui me concerne puisque j'ai adoré et même acquis des titres comme « Esmera » (2015) ou encore « Un bruit étrange et beau » (2016) ou le dernier « Ce que nous sommes » (2022).
Je considère qu'il n'était pas encore prêt à ce moment-là de l'aventure. Il fallait bien commencer et il y a eu une prise de risque qui a fini par payer sur le long terme.
Quand on entre dans le Tokyo Mystery Café, ce n'est pas seulement pour déguster un bon expresso mais surtout pour enquêter sur des affaires assez mystérieuses.
Voilà qu'un jeune apprenti mangaka d'origine française à savoir Nahel qui va être mêlé à une intrigue policière concernant la disparition de sa voisine. On est plongé dans les milieux de la capitale du Japon qui devient comme un élément du décor omniprésent. On arrive à ressentir une ambiance propre à cette ville qui fascine tant les jeunes occidentaux.
Le dessin tout en aquarelle est réellement impeccable avec un rendu graphique assez réaliste. Cela concourt à offrir une agréable lecture qui accompagne le dynamisme de toutes les situations. La colorisation est d'ailleurs assez chaleureuse et donne parfois un côté pittoresque des rues japonaises.
Le lectorat visé par cet album est plutôt jeune. Le divertissement est véritablement assuré et c'est très bien comme cela ! Robotique et intelligence artificielle seront au programme sachant que ce pays est assez doué en matière de nouvelles technologies.
Plus encore, cela nous permet de découvrir le pays du soleil levant avec tout son charme et parfois ses contradictions entre modernité et tradition. Le quartier visé est Akihabara que je ne connaissais pas. On aura droit à un petit bonus en fin d'album avec un reportage détaillé assez intéressant.
Au final, un premier tome réussi et assez prenant. Il y aura sans doute de nouvelles aventures attendues. Les amateurs de la culture japonaise vont littéralement adorés !
Quand j’ai démarré ma lecture, je dois dire que j’ai été un peu choqué et pourtant, j’ai l’esprit assez large et ouvert. Mais bon, ce type de lecture contribue certainement à ce type d’ouverture. Au final, on se dit « pourquoi pas ? ».
En effet, on commence par une femme de 44 ans qui décide d’abandonner sa carrière sur une chaîne de télévision afin de se consacrer à son projet à savoir avoir un enfant. Le problème est qu’elle n’a pas forcément de compagnon. Alors, elle va faire la tournée sans rien trouver malgré un physique avenant.
Elle va alors demander à un ami homo qui est déjà en couple de servir de concepteur mais il n’y aura pas de résultat escompté. Jusque-là, tout va bien pour vous ? Moi, j’avoue avoir été un peu dubitatif. C’est là qu’elle prend une décision : faire un bébé toute seule comme dirait d’ailleurs un certain Jean-Jacques Goldman. Après tout, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Oui mais pour faire un bébé, il faut dans l’absolu être à deux.
On vit une époque formidable où pour avoir un bébé, on peut le concevoir par éprouvette. La médecine permet de féconder au moment le plus propice en passant par ce qu’on appelle la PMA (procréation médicalement assistée). Sauf qu’en 2018, à la date de notre récit, c’était interdit en France pour une femme seule (ainsi que pour un couple de lesbienne: voir à ce sujet mon avis sur la BD « s’il suffisait qu’on s’aime »).
Bon, on peut toujours contourner cette loi stupide en allant dans un pays étranger comme en Belgique. Le TGV mène d’ailleurs assez vite de Paris à Bruxelles. Notre auteure y fera d’ailleurs de nombreux aller-retour. Là encore, cela ne marche pas forcément au premier coup.
Bref, nous avons là une BD qui insiste sur le fait que la PMA peut être un véritable parcours du combattant. On s’en serait douté. Mais bon, c’est toujours bon d’avoir un témoignage de plus sur cette expérience de vie.
Pour ma part, cela m’aura permis de me faire une idée plus précise car je suis encore de ceux qui faisait les bébés à l’ancienne. Il faut évoluer avec son temps. J’aurais sans doute fais les mêmes choix dans de tels circonstances. On n’arrête pas le progrès !
Sur le reste, j’ai trouvé la BD très agréable à la lecture avec un graphisme assez avenant qui y a contribué. J’ai trouvé également assez marrant ce ton décalé qui apporte un peu de légèreté à un sujet de société plutôt sérieux.
Pour autant, je n'ai pas trop aimé la dérive un peu ésotérique en faisant appel à des charlatans pour déterminer le moment idéal car cela va à l'encontre de la science sur des aspects purement médicaux où il ne faudrait sans doute pas transiger.
Par ailleurs, la conclusion ne m'a pas vraiment satisfait car on ne sait pas ce qu'il adviendra même si le message est bien présent à l'esprit.
En empruntant cette BD, je ne savais pas vraiment où je mettais les pieds. Ah, c'est une œuvre signé Jean-Christophe Chauzy, un auteur dont j'ai eu beaucoup de mal à apprécier ses différentes œuvres par le passé à de rares exceptions près (notamment « la vie secrète de Marine le Pen »). Récemment, « par la forêt » m'avait laissé de marbre.
Visiblement, j'apprends dans la préface que l'auteur a subi une terrible maladie au moment où le COVID s'est abattu sur notre monde et qu'il a dû lutter de toutes ses forces contre la mort. Bref, pour la première fois, une œuvre hautement personnelle comme un témoignage de ce qu'il a traversé.
Et là, je ne reconnais plus l'auteur de ces œuvres comiques que je trouvais trop vulgaire avec un humour douteux. J'ai droit à une autre proposition qui va se révéler la plus puissante que l'auteur n'a jamais produit comme si cette terrible épreuve qu'il a traversée l'avait complètement transformé.
En effet, il arrive à nous décrire dans le plus profond recoin de son âme toute la culpabilité qu'il a ressenti vis à vis de ses proches et surtout le combat contre cette maladie qui a nécessité une greffe de sa moelle osseuse. On va se focaliser non pas sur la maladie avec des explications médicales mais surtout sur la manière dont l'auteur a traversé cette épreuve jusqu'à sa rémission. Il ne fera pas dans la complaisance car il livrera tout avec une profonde sincérité.
Graphiquement, c'est même assez convainquant avec une audace en ce qui concerne les passages sur ce qui se passe à l'intérieur de son propre corps. Le rouge du sang sera la couleur maîtresse qui va dominer l'ensemble des pages de cette œuvre. Je me suis aperçu que l'auteur a beaucoup fait de progrès en matière de dessin pour atteindre un très bon niveau. Je crois que sa série « Le reste du monde » a été comme un déclencheur.
Oui, j'avoue que j'ai été particulièrement bluffé et évidemment assez triste à cette lecture pour avoir également vécu une expérience similaire. Le récit est totalement bouleversant et il mérite incontestablement une lecture. Cela peut arriver malheureusement à chacun de nous. Bien entendu, on essaye de n'y jamais y penser en menant sa petite vie tranquille. Cependant, il peut être utile d'avoir une piqûre, un témoignage de ce qu'est cette réalité de la maladie.
Je vais donner mon avis sur cette BD et cela sera sans aucun doute avec le minimum de complaisance sans tomber dans le dithyrambique.
Sur la forme, nous avons un très grand format pour le moins assez inhabituel. Celui-ci permet de donner au dessin toute sa dimension car on dirait de grandes toiles de tableau peignant des scènes de façon assez minutieuses jusque dans les détails de cette exode que nous suivons. Oui, on peut être assez époustouflé par le travail graphique de l’auteur. Il y a incontestablement un sens à toute cette esthétique.
A noter également qu’il n’y aura pas de phylactère mais un bref commentaire qui fait office de narration pour nous expliquer le contenu de ce récit. Nous avons une ville qui tombe sous le joug de l’ennemi et quelques rescapés qui partent sauver une sorte de flamme olympique afin de la préserver. Il s’en suivra un exode qui semble durer des années avec la traversée de différents paysages assez diversifiés. L’objectif est de rejoindre une ville refuge située très loin plus à l’Est.
Il s’agit de ma mythique Agartha qui est une sorte de royaume souterrain assez mythique. La thématique est celui de la survivance d’un peuple qui essaye de transmettre le savoir divin. Il faut savoir que l’Agartha est souvent présentée comme un monde idéal en paix et sans violence où l’on trouve toutes la connaissance du monde ainsi que des pouvoirs surnaturels.
Honnêtement, il n’y a rien de révolutionnaire et cela sera vite lu sauf si on s’attarde de longues minutes sur chaque page afin d’en admirer toute la beauté. Il me reste à aborder la question du prix de cette BD que je juge assez élevé (presque 30€) pour un plaisir qui reste quand même assez limité. Je pense que le changement de format apporte une inflation assez notable à cet objet. Pour ma part, c’est assez dispensable.
Certains mangas ont des titres assez marquants qui peuvent attirer tout de suite l'attention. Cela sera le cas avec cette question existentielle à savoir mais qu'est-ce qui cloche avec ta vie en ligne ? Bref, vous avez vraiment envie de le savoir ? Vous ne connaissez pas la réponse ? Alors, c'est parti pour une découverte de ce manga à vos risques et périls !
Il est question de monde réel et de monde composé de réseaux sociaux où l'on ne se connaît pas vraiment, un peu comme Babélio d'ailleurs. On va observer un couple qui ne s'est jamais rencontré dans leur existence et qui vont adopter sur un forum des personnalités totalement opposés à ce qu'ils sont réellement dans la vraie vie. Cela fait peur mais c'est assez intéressant comme thématique.
A noter qu'il s'agit d'un titre coréen du sud (et non du nord où je doute qu'un couple de jeunes puissent avoir la liberté de communiquer sur un réseau social). On appelle cela un manhwa. Le graphisme est plutôt soigné et c'est paru dans une très belle édition de qualité. Il y a une réelle précision du trait et la colorisation a été effectué à bonne escient.
J'aime bien les comédies romantiques ainsi que ce thème vie réelle/vie virtuelle. Certes, mais la lecture de ce manga s'est révélé un peu décevante à cause d'un bavardage incessant qui ralentit le rythme. Bref, cela manque singulièrement de dynamisme et de piquant dans ce premier tome introductif qui ne me donne pas envie de continuer l'aventure sentimentale.
Certes, la suite sera peut-être un peu mieux dans l'exploration de leur découverte sentimentale mutuelle mais il n'y a pas (ou plus) de séances de rattrapage avec moi tant il me reste peu de temps pour la découverte de tout ce qui existe et qui est paru ces dernières années.
Le célèbre Hayao Miyazaki nous fait l'honneur de découvrir une nouvelle qu'il avait publié au Japon en 1983 soit 2 ans avant lac création des studios Ghibli qui le rendront mondialement célèbre grâce à ces diverses film d'animation.
Je trouve que c'est bien de le retrouver dans un décor typiquement asiatique qui rappelle le Tibet ainsi que la route de la soie. Le récit est d'ailleurs tiré d'un ancien conte tibétain et forcément modernisé à la sauce de l'auteur.
Il est vrai que le scénario révélera pas mal de surprises assez intéressantes. J'ai dû attendre longtemps avant de pouvoir mettre la main sur ce titre dans le cadre du prêt dans ma médiathèque. Evidemment, ce manga est plutôt assez prisé par les fans de l'auteur.
Le graphisme est tout simplement magnifique dans des décors qui font rêver. Les personnages ressemblent à ceux que l'on a pu voir des œuvres comme « Princesse Mononoké » ou encore « Nausicaä ».
La thématique semble être celui d'un monde où l'on importe de la nourriture sans vouloir la produire soi-même. Or, pour pouvoir importer, il faut payer un prix assez élevé car ici, il s'agit de l'esclavage et la traite d'êtres humains. Oui, la cupidité n'est pas très loin. Cependant, notre héros Shuna semble briser cette acceptation des règles de ce monde pour pouvoir sauver son peuple qui meurt de faim.
Bref, c'est incontestablement un titre à découvrir pour ceux qui n'ont pas encore eu cette chance. Il est vrai que j'arrive assez tardivement mais il n'est jamais trop tard pour les bonnes choses.
L’auteur nous prévient dans sa préface que des personnages et des faits sont réels mais que le récit est totalement imaginé. Nous avons le même concept qui a prévalu sur le film catastrophe « Titanic » réalisé par James Cameroun à savoir une histoire brodée sur un fait historique précis.
En guise de catastrophe, nous avons droit au tremblement de terre qui secoue San Francisco à 5h12 au matin du 18 avril 1906. L’épicentre se situait seulement à 12 km de la grande mégalopole de la côté Ouest : bref la fameuse faille de San Andreas. La magnitude a atteint 7,8 soit presque 8 ce qui en fait l’un des séismes les plus marquants. Il y eu près de 3000 morts et surtout d’immenses dégâts.
Si on pouvait croire qu’une fois le tremblement de terre passé, cela serait fini, on se trompait assez lourdement car les conduites de gaz éventrés ont provoqué un immense incendie qui a ravagé la ville pendant trois jours durant.
A noter également les pillages qui ont suivi cet événement majeur dans une ville qui était le fleuron de l’Ouest américain avec ses milliers d’émigrants notamment chinois. Le général Frédérick Funston chargé de protéger la ville ordonna aux militaires de tirer à vue sur les pilleurs faisant alors plus de 500 personnes blessées ou tuées.
Pour en revenir à la BD, cela se concentre sur le passage d’un chanteur d’opéra italien qui a donné un récital le soir précédant le tremblement de terre ce qui est un fait avéré. Il s’agit du célèbre ténor Enrico Caruso qui doit faire passer un tableau de Klimt en toute illégalité pour servir la maîtresse du général. Ce dernier séjourne dans un grand hôtel. Il est également question d’une femme de chambre aux compétences étendues comme un peu dans l’affaire du Sofitel impliquant Dominique Strauss-Kahn, futur candidat à l’élection présidentielle.
Bref, on suivra les aventures un peu rocambolesques de cette soubrette qui tente de protéger le tableau pour ne pas qu’il tombe dans les mains de la mafia italienne locale. Oui, les faits sont assez télescopés. Sur ce, il arrive le grand cataclysme qui est ne sorte de porte de sortie pour notre femme de charme. On n’y croit pas une seule seconde mais bon.
Grâce à un dessin assez agréable tout en aquarelle, on suit tout de même avec un certain plaisir non dissimulé ce titre sous l’angle du divertissement pur. Il est vrai que cela part un peu dans tous les sens entre l’aspect artistique avec un retour sur la période de l’Antiquité lors d’une bataille qui fut réglé par une décapitation au sommet et les règlements de compte entre mafioso utilisant une vedette internationale. Il reste à découvrir le second tome qui clôturera cette œuvre.
Je ne connais pas du tout l'univers de Méto, une série mettant en scène des enfants coupés du monde et surveiller de manière assez tyrannique où aucun écart n'est permis. On ne sait pas encore ce qui se passe à l'extérieur ce que va essayer de découvrir un enfant plus curieux qu'un autre à savoir Méto.
Or, ce présent titre se situe dans l'univers de cette série mère qui a conquis le cœur de nos enfants-adolescents grâce à l'originalité de son scénario.
J'ai commencé sans le savoir par cet opus présenté comme un coup de cœur par ma Médiathèque dans le rayon jeunesse. Bref, que de la curiosité en ce qui me concerne pour découvrir une histoire totalement indépendante dans cet univers ce qui tombe bien.
On va découvrir que Joe est issu de la politique de l'enfant unique d'une société post-apocalyptique. L'uchronie veut que dans les années 50, il y a eu la troisième guerre mondiale détruisant une très grande partie de notre monde. Les rares survivants vivent dans une société très restrictive, voir répressive.
Le thème est celui de retrouver la liberté perdue qui est une valeur assez chère. Il est vrai que cela donne une impulsion supplémentaire à un récit qui ne manque pas de rebondissement. On entre dans une lecture assez addictive.
Un mot également sur le dessin de l'espagnole Maribel Conejero pour indiquer qu'elle remplit parfaitement son rôle en apportant une touche de modernité et d'aération profitable aux lecteurs.
Bref, c'est plutôt réussi et je comprends mieux l'engouement des jeunes autour de cette nouvelle saga.
Evidemment, avec un titre pareil, on ne peut qu'être dans la compassion car ceux qui naissent en Corée du Nord ou en Iran, on ne peut pas dire qu'ils ont particulièrement de la chance. C'est à chaque fois la même chose, un tyran et sa clique confisque le pouvoir au peuple et restreint les libertés du peuple afin d’asseoir leur domination.
Dans le cas de l'Iran, il y a eu une révolution qui a placé un pouvoir religieux très stricte au pouvoir. La société civile ne peut pas vivre normalement car privé de la liberté de réunion ou d'expression (et on ne parlera même pas du droit des femmes !). Par ailleurs, un niveau de vie au moins de 50% par rapport à l'Occident. Bref, ce n'est pas un pays qui fait rêver malgré sa beauté géographique et son ancestrale culture persane.
Passé le stade de la compréhension et de l'attendrissement, je n'ai pas du tout aimé ce titre sur le fond et la forme. Oui, graphiquement, cela manque singulièrement de maîtrise en partant un peu dans les sens pour donner un cachet qui n'existe pas.
Quant au scénario, il est un peu décousu. On se perd dans des détails qui n'ont pas grande importance et surtout, on est très loin de la puissance narrative d'une œuvre comme « Persépolis » de Marjane Satrapi sur le même sujet.
Certes, il sera fait mention de la chute du shah d'Iran, de la guerre avec l'Irak de Saddam Hussein ou encore des violentes manifestations de 2009 mais cela ne sera guère suffisant pour nous éblouir.
La conclusion semble être la fuite et l'abandon de sa terre natale au lieu de se battre pour changer les choses à la manière d'un peuple courageux qui résiste. Certes, le prix à payer pourrait être très coûteux mais il en va ainsi quand on place au pouvoir des gouvernements confiscatoires de libertés.
Maintenant, je ne porte aucun jugement de valeur sur l'auteur qui a manifesté en 2009 contre ce régime inique. La récente élection d'un président réformateur est sans doute une sorte de revers déguisé pour le pouvoir conservateur en place.
Bref, malgré ma miséricorde, je juge l’œuvre sans tomber dans une sorte d'adhésion de principe par rapport aux idées véhiculées. Evidemment que je suis contre la dictature mais il faut aussi savoir faire une BD convaincante c'est à dire bien construite.
Quand on pense à un environnement toxique, on pense au travail avec ses petits chefs pratiquant le harcèlement moral. C'est le cas de cette jeune femme Kate qui travaille au Canada pour une compagnie pétrolière qui exploite les sols. On va avoir droit à son témoignage aussi rare que bouleversant dans un refus du silence.
Le Canada est un vaste pays. Il y a des régions où il n'y pas beaucoup de travail comme sur cette île de Terre-Neuve dont est originaire l'auteure ce qui provoque son départ pour l'Alberta, une région certes isolée mais avec des exploitations de sables bitumeux fournissant du travail au plus courageux.
En effet, il faut le vouloir pour travailler dans des conditions de froid frôlant les moins 40 degrés. Autant dire que c'est une activité plutôt réservée aux hommes. Il y a certes quelques femmes qui peuvent travailler mais plutôt dans l'intendance et l'administration, bien au chaud. C'est là que va se retrouver notre héroïne.
Elle va subir les blagues salaces de ces collègues uniquement masculins. Certains vont être un peu lourds avec elle qui se refusent à la moindre aventure. Non, c'est non. Cette attitude de rejet tout à fait légitime ne va pas du tout plaire à ces hommes travaillant dans des conditions extrêmes. Bref, l'environnement est toxique avec ce sexisme.
Evidemment, on va trouver d'autres femmes pour lesquelles, il n'y a rien à redire. Ce n'est pas le cas de Kate qui dénonce courageusement les faits avec ce qu'il faut de pudeur tout en gardant son humour. Le ton est juste.
Il est vrai qu'avec ce titre, on pourrait également penser à ces industries pétrolières qui polluent des régions entières du Canada contribuant ainsi au réchauffement climatique. Le Canada a payé un lourd tribut dernièrement avec des feux de forêt tellement gigantesques qu'on n'avait jamais vu ça, nulle part sur la planète. Oui, les dégâts écologiques sont manifestes avec cette exploitation du gaz de schiste.
Cependant, même si ce problème est en toile de fond, c'est bien sur l'aspect humain que se concentre cette œuvre dénonciatrice. Comme dit, la particularité est que d'autres lois semblent s'appliquer dans des milieux isolés du reste de la société. Une sorte de communautarisme prend le dessus. Il faut alors s'adapter ce qui n'est pas simple quand on a certaines valeurs de respect.
En même temps, on se rend compte que Kate est prise dans une sorte d'engrenage de la société fortement inégalitaire. Elle a payé pour faire des études et elle doit absolument rembourser ses dettes. Pour ce faire, elle s'éloigne de sa famille pour travailler en milieu hostile dans un virilisme ambiant. D'où une question : est-ce que c'est la société qui conduit insidieusement à cela ? Bref, la dépression du capitalisme...
Sur la forme, j'ai trouvé cela un peu trop long avec des discussions parfois assez stériles mais qui révèlent bien l'authenticité d'une situation en apparence monotone pour nous mener à ces propos inacceptables de la part des hommes. J'aurais aimé que cela soit un peu plus synthétique car on finit quand même par s'ennuyer à la lecture sur 440 pages...
Une œuvre sur la violence faite aux femmes qui pose pas mal de questions mais qu'il convient de lire pour se faire une idée un peu plus précise. Oui, cela se passe aussi au Canada.
Cette BD met l’accent sur un horrible drame survenu en Belgique alors que les autorités locales ont pris en charge un véhicule qui refusait d’obtempérer et qui transportait des émigrants en situation d’irrégularité. Une balle perdue a troué la tête d’un bébé de 2 ans dans les bras de sa mère.
Inutile de dire que les parents ont été arrêté et maltraité alors qu’ils ont vu leur fille mourir sous leurs yeux dans l’indifférence général des policiers. Ces derniers ont même accusé les parents d’avoir jeté leur enfant du véhicule en marche afin de se dédouaner de cette situation embarrassante. A noter que les médias assez complaisants vis-à-vis des sources policières ont repris en chœur cette version maquillée des faits. Bref, un vrai scandale d’état.
Je sais qu’on vit une époque où l’immigration ne passe plus auprès d’une grande majorité de la population. Il n’y a plus de compassion, d’humanité face au drame que vivent ces migrants venant de pays où ils sont menacés de mort. On ne quitte pourtant pas son pays natal pour rien.
Mais de là, je ne peux me résoudre à accepter que la police les abat à vue comme du vulgaire bétail ou des terroristes. Certes, le passeur n’a pas respecté l’obligation de s’arrêter aux injonctions des forces de l’ordre. Les pauvres gens à l’intérieur de la camionnette n’y peuvent rien. Certes, les policiers essayent de faire leur boulot et dans des conditions qui ne sont pas faciles. Tout cela est compréhensible. Mais bon, on ne tire pas sachant que cela peut entraîner la mort de manière aléatoire. Le pire étant par la suite de cacher cette bavure policière de façon éhontée.
Evidemment, pour beaucoup de nos concitoyens, les forces de l’ordre doivent faire respecter la loi par tous moyens à leur convenance et cela implique l’usage des armes si la personne ne coopère pas. Du coup, la plus horrible des morts peut trouver une justification qui ne paraît pourtant pas admissible si on analyse les faits de fond en comble comme l’a fait l’auteur.
Cette BD a le mérite de présenter les choses de manière objective même si cela parait à charge contre les policiers qui sont passés dans l’art de la brutalité. Certes, mais les faits sont là de manière incontestable. Je n’ai pas aimé cette connivence malsaine entre les autorités policières et la Justice ainsi que les médias.
Il est vrai qu’on peut dire comme c’est indiqué dans un mot sur la postface que c’est toute la société qui est malade avec ce problème de flux migratoire. On ne se comporte plus avec humanité. On en est arrivé là.
Une BD dont le thème est la maladie ou plutôt le handicap qui peut tous nous toucher à un moment donné de notre vie. Téréza n'aurait jamais cru qu'elle perdrait un jour ses beaux cheveux suite à une maladie que je ne connaissais pas à savoir l'alopécie. Elle va devenir totalement chauve et perdre également ses sourcils.
Certes, on pourrait dire qu'il y a sans doute plus grave comme maladie mais il ne s'agit pas ici de faire une classification entre les pires maux dont on peut être victime. Ce témoignage demeure terriblement touchant.
A noter que les cheveux peuvent repousser après une alopécie. La durée de la repousse dépend de nombreux facteurs, notamment le type d'alopécie, la santé générale du patient et le niveau de stress...
Récemment, un ancien Premier Ministre a révélé au monde entier être atteint de cette maladie. Il est vrai qu'on avait vraiment du mal à le reconnaître ce qui peut poser problème s'il se présentait un jour à une élection présidentielle. Il est question d'humilité et de courage pour révéler courageusement quelque chose d'encore tabou dans la société actuelle.
Pour en revenir à la BD, l'auteure qui raconte sa propre histoire nous montre les conséquences sur sa féminité dans un monde où il y a une espèce de dictature de la beauté comme critère physique. On apprendra alors toutes les techniques pour cacher ces signes bien trop visibles. Il est question de perruques et autres.
Cependant, il y aura beaucoup de doutes et de questionnements tout à fait légitimes de celle qui vit cette pénible situation. Plus encore, il sera question d'espoir et d'aller de l'avant !
J'ai vu récemment un magnifique film intitulé « La tresse » qui m'avait profondément marqué pour son humanité et surtout son curseur mélodramatique. Ce titre m'a fait penser à ça.
Bon, au moins le récit ne sera pas un peu tiré par les cheveux !
C'est vrai qu'avec le COVID, le mot d'ordre de la plupart des parisiens était « tous à la campagne ! ». Certes, mais on ne voudrait pas que les campagnes se transforment en ville avec une telle abondance d'habitants.
Didier Tronchet reprend ce thème de la redécouverte de la campagne afin de s'y réfugier dans une BD humoristique sur un mode d'un gag par page. Il est vrai que ce sujet est plutôt généralement traité sur le mode sérieux et que cela fait parfois du bien de tourner cela en dérision.
En effet, on va suivre une sorte de transition écologique assez radicale pour un couple qui organise un déménagement pour vivre à la campagne. Il est clair que c'est un tout autre environnement et qu'il faudra s'adapter loin de l’opulence et du confort de la société de consommation. C'est à ce prix qu'on peut connaître une certaine forme de sérénité dans le calme parfois oppressant.
J'ai bien aimé cette contradiction dans ce couple de citadin entre la femme voulant retrouver le goût de la nature et rompre avec les valeurs capitalistes détruisant la planète et le bonhomme trop attaché à son luxe parisien et qui fait tout pour retourner dans la capitale.
Sur le fond, ce n'est pas l’œuvre de l'auteur que je préfère le plus. Il nous avait habitué à beaucoup mieux ces derniers temps que cet humour parfois trop poussif et trop bon enfant en ce qui me concerne. Cependant, l'ensemble demeure tout de même assez sympathique et divertissant.
Une BD pour les adeptes de la sobriété et du végétarisme sur des thèmes très actuels !
Je ne sais pas ce qui m'a pris mais j'ai directement acheté ce titre sans passer par la case emprunt ce que je fais généralement. Il faut dire que l'autrice Aline Farès est une ancienne banquière qui juge assez mal le système financier et qui nous explique pourquoi il faut en finir. Bref, le sujet m'intéressait au plus haut point étant également concerné.
Visiblement, elle proposait à sa direction un modèle proche du développement durable en vogue actuellement mais elle s'est prise un vent qui l'a poussé à quitter la prestigieuse institution de la banque pour s'aventurer sur des terrains plus dangereux comme celle d'une nouvelle ONG chargée de fournir un travail pour Bruxelles afin de faire des propositions en faveur de la population contre le lobby bancaire qui ne défend que les actionnaires.
J'ai compris que l'objectif ultime était d'aboutir à une loi qui scinde totalement les activités bancaires en deux : la banque de commerce d'un côté et la banque financière de l'autre. La finalité est d'éviter que les petits gens qui n'ont rien à voir avec les spéculations boursières perdent leurs économies à cause des financiers qui jouent à la bourse comme on joue au loto. Il faut dire que la crise des subprimes de 2008 a sonné comme un grave avertissement.
Or, visiblement, on continue de faire les mêmes erreurs avec une probable crise financière dans les années avenirs. Cela fait très peut car les conséquences seront surtout terribles pour les plus démunis. Est-ce à eux de payer cette odieuse facture ?! On verra que le combat politique à Bruxelles ne sera pas efficace malgré des vœux et des bonnes intentions.
Evidemment, l’autrice nous fait une démonstration à charge avec des arguments que ne renieraient pas la gauche. C'est d'autant plus étonnant qu'elle a longtemps fait partie de ce système mais elle a été assez marquée par les injustices qu'elle a pu constater au fil des années. Je trouve que son constat est plutôt juste si on s'en tient aux chiffres : les riches sont de plus en plus riches et notamment sous l'ère Macron qui a exonéré ces gens-là de l'impôt sur les grandes fortunes sans compter les nombreuses niches fiscales.
Certes, mais le contre-argument est de dire qu'ils vont fuir à l'étranger dans des états plus cléments à leurs égards. Certes, on pourrait alors leur saisir leurs biens et les poursuivre via Interpol comme de vulgaires criminels. Bref, ces idées sont entrain de prospérer ce qui marque un changement radical de régime car la situation devient vraiment dramatique pour des millions de gens face à une poignée de privilégiées qui font la pluie et le beau temps sur les marchés avec comme objectif de gagner toujours plus.
L'autrice n'en démordra pas jusqu'à la fin pour aller jusqu'au bout de cette logique qui promet au final un autre monde basé sur la solidarité et le partage des richesses. Je ne sais pas où tout cela va mener mais dans une démocratie, il faut entendre toutes les voix qui proposent un nouveau modèle de société car le constat est qu'on ne peut plus continuer comme ça.
Au niveau du dessin, c'est assez agréable et donc lisible ce qui n'est pas pour déplaire surtout quand on explique des mécanismes économiques parfois complexes. Il faut dire que l'autrice a fait beaucoup d'effort de vulgarisation afin de faire comprendre au maximum de lecteurs. Je ne peux que louer une telle initiative.
Au final, ce titre devrait vous intéresser car l'économie, cela nous concerne tous dans notre vie de tous les jours. Il faut savoir de quoi il en retourne afin d'avancer dans la bonne direction avant de se heurter à une épouvantable crise systémique. Après lecture, chacun est libre de se faire sa propre opinion.
Je ne connaissais pas du tout John Muir qui est considéré comme le premier des écologistes et naturaliste moderne. Il est né en 1838 en Ecosse puis ses parents ont émigré aux Etats-Unis plus précisément dans une ferme du Wisconsin durant la fameuse conquête versl’Ouest.
Il a eu une enfance assez difficile marqué par le travail à la ferme puis dans une menuiserie où il a un grave accident de travail entraînant une cécité qui sera fort heureusement guérie après de longs soins dans un hospice spécialisé. C’est d’ailleurs pendant cette période de convalescence que débute cette BD.
Il prend alors une décision assez radicale à savoir parcourir son pays afin de rejoindre l’Amérique du Sud à pied. On le suivra dans son périple partant d’Indianapolis jusqu’en Floride où il prend un bateau pour Cuba. Atteint de paludisme, il doit renoncer à l’Amérique du sud pour aller jusqu’en Californie et la fameuse vallée du Yosomite qu’il rêvait de voir.
Il pratique ce qu’on pourrait appeler l’université sauvage à savoir un voyage initiatique de découverte de la nature. Il s’intéresse d’ailleurs à la botanique tout particulièrement. Il commence à se forger une idée précise sur la destruction de la nature engendrée par la quête du profit de l’homme. Il mènera par la suite un combat pour la préservation de la nature.
Avant d’en arriver là, cette œuvre se concentre sur ce périple en particulier qui va forger progressivement son esprit au gré des rencontres qu’il fait. J’ai encore une fois beaucoup aimé grâce à une qualité d’écriture hors norme et des dessins à couper le souffle.
Je retiens que l’auteur n’est autre que Lomig dont j’avais pu admirer déjà « le cas Fodyl » sorti en 2017 dont le thème était une société totalitaire et « Magic Dream Box » sorti en 2013 sur la condition humaine entre folie et solitude. On peut affirmer que c’est un autodidacte qui ne sort pas beaucoup d’œuvres mais celles qui sortent sont de réelles qualités. On voit qu’il y a un véritable travail de recherche et que ce n’est pas une conception à la va-vite !
Je mets presque la note maximale car sur la forme, j’aurais sans doute aimé avoir une œuvre plus colorée quand le choix de l’auteur se porte sur le noir et blanc. Cependant, rien à redire sur son style graphique semi-réaliste qui met en valeur les magnifiques paysages américains.
Bref, nous avons là une magnifique portrait d’un homme qui fut un pionnier de l’écologie et dont les résonances sonnent encore de nos jours car l’histoire de la destruction de la nature n’est malheureusement pas finie.
Plus encore, ce qui est véritablement magistral, c’est de nous avoir fait ressentir ce lien invisible entre l’homme et la nature dans une sorte de méditation contemplative. C’est une lecture qui m’a éveillé et qu’il s’agit pour vous de découvrir, si ce n’est déjà fait.
Voici l'adaptation d'un roman américain de Gary D. Schmitt. Il est vrai que ce titre beaucoup trop commun est également le titre d'un film français dans le genre comédie qui n'a rien à voir avec la présente BD ou même d'une série Netflix sans compter sur les paroles d'une chanson de Mylène Farmer dont l'air me trotte dans la tête. Oui, on peut s'y tromper !
En gros, il s'agit de suivre un adolescent de 14 ans à savoir Doug qui vit dans une famille à problème en 1968 dans une petite bourgade paumée des Etats-Unis. Il est tout de suite catalogué par l'entourage social comme les professeurs qui ne lui font pas de cadeaux tout comme d'ailleurs ses camarades de classe.
Il s'agit de montrer qu'on peut échapper à sa condition pour peu que l'on soit passionné par quelque chose d'un peu artistique. C'est le cas de Doug qui s’intéresse aux œuvres du naturaliste Audubon et notamment les différentes peintures d'oiseaux d'Amérique. Bref, on entre dans le monde des ornithologues !
Plus encore, il s'agit de suivre le parcours d'un jeune gars qui va alors se découvrir une autre facette de lui-même afin de révéler sa meilleure part d'humanité. On va assister au cours de la lecture à une véritable évolution du personnage ce qui rend cette œuvre assez intéressante. Oui, malgré le glauque du contexte de départ, il y a de l'espoir de s'en sortir.
On peut également se dire combien de Doug parmi la masse qui ne décollera jamais de tous ces problèmes ? Certes, mais il s'agit de positiver dans la résilience afin de fuir la toxicité de certaines relations. Pour moi, c'est un beau message qui est véhiculé dans cette BD adaptation que j'ai bien aimé.
Je n'aurais jamais lu le livre et du coup, le format BD m'a permis de découvrir une œuvre belle et touchante porté par l'espoir d'une vie meilleure en ce bas monde.
C'est une BD un peu bizarre que voilà et qui pourtant se situait dans la liste des BD en lice pour le grand prix d'Angoulême de cette année ! On se situe dans un milieu typiquement montagnard et forestier avec un village qui élève des moutons qu'il convient de protéger contre les loups.
Il est question de célébrer une divinité à savoir Emkla afin de s'assurer de sa protection. Il convient alors pour les jeunes filles de ne surtout pas aller seule dans la forêt au risque de très mauvaises rencontres. Or, notre héroïne est plutôt du genre rebelle...
Le thème abordé est sans doute celui des superstitions qui se développe dans certains milieux isolés où l'on croit que si on accomplit une action interdite, le malheur va s'abattre sur toute la communauté. L'action défendue est en l’occurrence de ne pas pénétrer dans la forêt ce qui pourrait permettre de découvrir le monde. Réflexion toute personnelle : marre de ces religions qui interdisent !
Le dessin en aquarelle de Peggy Adams est assez naïf avec un côté enfantin alors que le propos est plutôt sombre. Il y a par contre une assez bonne utilisation des couleurs qui ont de l'effet sur le rendu à la fois expressif et dynamique.
Les dialogues m'ont paru assez monotones au départ avec un manque évident de subtilité. Il est vrai qu'on ne comprend pas grand-chose à ce qui se passe en se demandant si c'est réellement voulu par l'auteur. Par ailleurs, le récit peine à décoller dans sa première partie.
Plus on poursuit la lecture, plus on se rend compte à quel point, c'est décousu au niveau du scénario. Désolé de le dire ainsi. Le comble reste la fin ouverte et qui peut donner lieu à toutes les interprétations possibles. Bref, j'ai eu l'impression que l'autrice ne savait pas où elle allait ce qui m’apparaît pas comme satisfaisant.
En conclusion, pour moi une lecture dispensable même si ce titre était présent dans la sélection pour le festival d'Angoulême.
Combien de parents poussent leurs enfants à l'excellence réalisant ainsi une sorte de souhaits par procuration ? A les entendre, leurs enfants sont toujours supérieurs à la moyenne du commun des mortels.
Ainsi ce jour par exemple, je suis tombé sur une information concernant une gamine de 9 ans qui va passer son bac afin de rejoindre les études supérieures à même pas l'âge où l'on termine le primaire. Bref, cela va parfois trop loin !
Rui, notre héros, ainsi que son frère Yugo sont ainsi poussés par leur mère à devenir un parfait interprète de musique classique. Bref, Vivaldi et Mozart n'ont qu'à bien se tenir ! Il est surtout question de liberté dans le choix de composer car le grand-père va s'en mêler pour que la fratrie se concentre sur leurs partitions. On s'en fout de ce qu'ils veulent vraiment car cela sera la musique classique avant tout.
On pourrait penser qu'il y a une rébellion dans l'air mais on ne quitte pas le milieu de la musique classique. C'est juste comme si on restait quand même dans le même moule en feignant juste un peu d'audace sur un mode assez mélodramatique.
A noter qu'on est dans une espèce d'uchronie où l'un des plus grands compositeurs de tous les temps à savoir Beethoven s'est suicidé avant de composer ses plus belles œuvres. Son fantôme va venir hanter notre héros en l'utilisant afin qu'il puisse également accomplir son œuvre.
Pauvre garçon ! Cela ne suffisait pas cette famille prête à tout pour le lancer en le retenant comme prisonnier et dans une certaine souffrance, il fallait également le fantôme du plus génial des compositeurs pour se servir de ce virtuose en herbe. On aura le choix entre la toxicité de la famille ou le poids de Beethoven.
Evidemment, dans ce récit assez triste, il est question de la passion de la musique qui se ressent dans les émotions. Pour cela, ce manga remplit bien son rôle dans sa partition avec une très belle intensité. On suivra ce titre avec plaisir que l’on soit ou pas mélomane.
Voici le récit d'un périple constitué de milles dangers pour un enfant du Congo en Afrique voulant fuir sa misérable condition humaine. On va suivre le parcours du jeune Nivek d'une Afrique sombre et mystérieuse à une Europe constituée de désillusions.
Je dirai que c'est encore un véritable drame humain qui constitue un témoignage de plus dans la longue liste des BD sur le thème de l'immigration. On ne peut que comprendre les motivations parfaitement légitimes qui pousse un être humain à quitter son pays afin d'échapper à l'enfer.
Il est ici question du travail dans des mines ou être enrôlé de force dans des commandos d'enfants soldats. Bref, que du sordide avec cette traitement des êtres humains ! Il ne rencontrera que la violence avec une telle domination que la mort semble toute proche.
L'auteur dénonce à la fois l'emprise de la Chine en Afrique mais également celle des occidentaux qui ont exploités abondamment ce continent. Par ailleurs, il n'épargnera pas non plus le racisme ambiant qui règne dans nos riches pays face à la montée de l'immigration.
La première scène donne le ton avec cet esclavagiste africain qui fait travailler les siens dans des conditions inhumaines, qui plus est des enfants. Oui, parfois les pires ne sont pas ceux auxquels on croit. Visiblement, sous ses latitudes, la vie ne vaut pas grand- chose. Comme dit, c'est réellement consternant. Je ne parlerai même pas de la suite...
L'auteur ne nous a absolument pas ménagé pour nous montrer une violence brute et cruelle que subissent tous ceux qui veulent fuir leur pays pratiquant une barbarie sans nom. La question que je me pose est de savoir si cela va suffire à convaincre le lectorat de tout bord.
Il y a un parti pris assez original dans le graphisme que l'on peut ou pas aimer. Force est de constater que c'est quand même assez original dans l'approche. Oui, il y a un esthétisme assez particulier que je vous laisserais découvrir.
C'est une BD à découvrir même si le sujet a déjà été exploité par d'autres auteurs. La réalisation me semble parfaite pour décrire une odyssée âpre et difficile mais assez touchante. Pour moi, c'est un chef d'œuvre du genre tant sur le fond que sur la forme. C'est bien le meilleur de ce que la BD peut offrir ! Cependant, quelle triste fin...
Avec ce titre, on peut dire que nous ne sommes pas dans la bad romance, bien au contraire. Il n'y a d'ailleurs pas de romance du tout !
L'édition limitée nous offre l'une des plus belles couvertures de cette saga horrifique avec toujours un côté assez intriguant. On nage véritablement en eaux troubles ! On peut affirmer avec un brin d'humour que c'est une tuerie.
Le scénario a souvent été imprévisible par le passé. Cependant, dans ce tome, on aura droit à des réponses qui paraissent cohérentes à la lumière des faits qui se sont succédé. On atteint un paroxysme alors qu'on est pourtant au 4ème tome. Bref, tout semble se concrétiser en faisant véritablement les liens nécessaires pour une parfaite cohérence.
La finesse du dessin n'est plus à démontrer. On frôle une qualité rarement atteinte pour un manga. Certes, l'édition limitée coûte deux fois plus que la simple mais elle vaut son pesant d'or surtout pour admirer la richesse de ce graphisme hors norme.
A noter qu'il a fallu attendre 4 ans entre le tome 3 et le tome 4 ce qui peut paraître considérable. J'ai heureusement découvert ce titre sur le tard après la parution des 4 premiers tomes. On observera également qu'il s'agit du tome le moins volumineux.
En effet, les autrices Jun Togai et Neko Kichiku expliquent qu'elle se sont lancées dans d'autres projets tout aussi accaparent au niveau du temps. On pourra quand même regretter qu'elle se dispersent un peu. Il vaut toujours mieux finir ce que l'on a commencé d'autant que cette série a rencontré un vif succès.
Sinon, les critiques ont un peu dénoncé ce côté malsain avec ces tortures et ces violences sexuelles dont le viol entre hommes. Certes. Pour ma part, je considère que l'approche des autrices est plutôt une représentation qui est malheureusement plus proche de la réalité aussi difficile à supporter soit-elle. C'est une œuvre éminemment psychologique traitant de la souffrance des victimes quand d'autres pourront y voir quelque chose de plus dépravé.
Pour moi, on est dans le meilleur de ce que le manga peut aujourd'hui nous offrir. En même temps, commencer par ce titre pour découvrir le manga ne me semble pas très opportun. Ce titre est à réserver à un lectorat bien avisé.
Voici une chronique des années qui ont suivi le 17 mai 2013 où le mariage est ouvert aux couples de même sexe en France. Il y a eu un mouvement assez réactionnaire qui a voulu empêcher cette loi sous l'impulsion notamment de l'Eglise franchement hostile pour des raisons religieuses. A noter que le mariage gay représente aujourd'hui 3% de l'ensemble des mariages.
Nous allons suivre un couple de jeunes femmes, Julie et Daphné, qui se sont rencontrés lors d'une manifestation de soutien à cette loi Taubira. Il est question dans cette BD de s'interroger sur le fait que la PMA n'a pas été légalisé pour les couples de même sexe ce qui entraîne frustration et surtout discrimination. Le président Hollande n'avait pas voulu aller aussi loin pour ne point diviser complètement la société qui n'était pas prête à franchir ce pas.
Nous allons avoir un véritable plaidoyer pour cette légalisation qui a tant tardé dans notre pays : oui, près de 9 ans après la loi Taubira. Les auteurs sociologues ont voulu surtout dénoncer une aberration mais surtout montrer un véritable combat pour acquérir ces droits nouveaux sur fond d'homophobie ambiante.
Je n'ai rien à redire sur le fond car les arguments m'ont convaincu même si je sais que cela risque de ne pas plaire à certains lecteurs. C'est un débat de société qui n'a plus raison d'être, à moins bien sûr pour un gouvernement futur de revenir sur ces droits acquis. Encore une fois, le fait que la PMA n'était pas ouverte aux couples de femmes et aux femmes seules était une discrimination intolérable dans une société ouverte et moderne.
Sur la forme, j'ai trouvé la lecture assez agréable avec un graphisme tout en rondeur. La dessinatrice qui est surtout une sociologue s'est plutôt assez bien débrouillée pour nous présenter une œuvre assez convaincante.
Camus disait que la démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection des minorités. Quand une minorité n'est pas protégée, les pires choses peuvent se produire.
Au final, j'ai appris pas mal de choses sur un sujet de société qui ne retenait pas toute mon attention. La BD peut nous permettre l'ouverture sur des sujets qu'on ne maîtrise pas vraiment.
Albert Einstein disait que ceux qui ont le privilège de savoir ont le devoir d'agir. C'est bien ce qui arrive à nos deux jeunes gens, Iris et Xavier, qui nous présentent cette BD sur le réchauffement climatique en interrogeant 9 scientifiques issus du GIEC au fil d'une enquête documentaire.
Il paraît aujourd'hui évident que les enjeux climatiques sont primordiaux pour déterminer les trajectoires de notre civilisation face à un péril majeur. Cependant, ce n'est pas encore entrer dans les mœurs pour tout le monde. Beaucoup font du déni en préférant ne pas voir la noirceur de ce qui se prépare à l'horizon.
Cette BD est très complète tout en étant assez didactique. Elle est composée de 9 témoignages qui sont très bien amenés. Les propos scientifiques essayent de nous expliquer de la façon le plus simple possible même si on verra que cela se complexifie progressivement.
Ce qu'on peut retenir, c'est que l'activité humaine détruit petit à petit notre planète ce qui entraîne un changement sur le climat avec des effets qui se voient déjà actuellement comme des inondations, des tempêtes plus fortes ou des incendies géants.
Certes, on va se concentrer surtout au départ sur le GIEC composé de 800 scientifiques réparties dans le monde entier et qui sont censés faire des rapports afin de partager la connaissance sur le sujet. Ce groupe se veut indépendant et non soumis à divers lobbies. L'objectif est de pousser à des choix politiques décidés par les Etats. Or, force est de constater que malgré ce travail scientifique, cela n'avance pas vraiment et qu'on est encore loin du compte pour inverser la tendance. Bref, on irait droit dans le mur avec des conséquences irréversibles.
Notre pauvre Xavier sera pris par des phases de déni, de colère, voir même de dépression. Il est vrai que ce sujet lui tient à cœur. Cette BD peut transmettre à certaines personnes une vision assez pessimiste du monde de demain ainsi qu'une culpabilisation accrue.
On apprendra cependant que ce sont bien les 10% les plus riches qui polluent le plus même s'il existe différents autres facteurs. On apprendra également que la Chine et les USA sont les deux Etats les plus pollueurs au monde. Enfin, même si on essaye d'agir pour la planète, notre action individuelle ne peut suffire. J'ai bien aimé d'ailleurs l'histoire du colibri qui peur d'épuisement à essayer d'éteindre un feu géant avec une goutte d'eau.
Ce qui va compter, ce sont des changements structurels de la façon dont on fonctionne. Cela passe également par la redistribution des richesses ce qui ne sera pas chose aisée. Oui, tout cela suppose de la solidarité pour y arriver.
Bref, les chercheurs du GIEC ont encore beaucoup de travail devant eux afin de convaincre les opinions publiques et leurs décideurs des actions efficaces à mener à l'échelle de toute la planète. Oui, il y a du boulot pour sauver notre planète !
Au final, une BD qui explique assez bien les choses ainsi que les enjeux sur le changement climatique mais dans un contexte plus global qui apporte une autre vision des choses et qui nous poussent incontestablement à une réflexion plus personnelle. Evidemment à découvrir !
Voici un ouvrage que j’avais lu en 2012 et que j’ai relu 12 ans après comme pour mesurer le chemin parcouru depuis. Je me rends compte à quel point cette BD documentaire proposé par Philippe Squarzoni était malheureusement précurseur de ce phénomène qu’on appelle le réchauffement climatique et dont les effets sont désormais parfaitement visibles.
A l’époque où l’on sentait moins ce phénomène même s’il était déjà assez marquant, je n'avais aucun a priori en commençant cette longue lecture sur les dangers que représente le réchauffement climatique. La démonstration était alarmiste pour conclure comme une évidence que le réchauffement climatique et l'augmentation dramatique de gaz à effet de serre sont directement liés à l'activité humaine. A noter que les arguments de l'auteur s'appuyaient sur des données scientifiques récoltées pour le compte du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).
Nous étions d'ailleurs noyés de données et d’analyses scientifiques qui pouvaient se contredire. Ce sujet méritait de la réflexion et non une acceptation pure et simple d'un parti pris. L'auteur reconnaît que le mécanisme n'était pas aussi simpliste que cela. En 1940, le taux de CO2 était supérieur à ce qu'il est aujourd'hui.
Le GIEC a perdu sa raison en abandonnant sa réserve et a utilisé des méthodes de calcul qui allaient toujours dans son sens. Il faut savoir que 31000 scientifiques parmi lesquelles des prix Nobel ont signé une pétition, la fameuse Oregon Petition, pour indiquer qu'ils étaient sceptiques sur la réalité d'un réchauffement climatique exceptionnel, sur son origine humaine ou encore sur le fait qu'il ait des conséquences négatives. Donald Trump s’était d’ailleurs rattaché à leur avis.
Parmi les réactions : « le GIEC fonctionne en circuit clos, il n’écoute pas les autres. Ses membres manquent de largeur de vue. Bref, pour eux, tout cela relève de la plus grave supercherie qui fait honte à la science (« l'arnaque du réchauffement climatique est la fraude pseudo-scientifique la plus grande et la plus réussie jamais vue de toute ma carrière de physicien » déclare Harold Lewis).
Maintenant et ceci dit, nous devons tout faire pour lutter contre la pollution d’origine humaine. C'est un fait : l'homme pollue et détruit la nature. Cependant, est-il plus efficace que le soleil en matière de réchauffement ? Voilà également une interrogation légitime. Cet ouvrage a le mérite de nous poser des questions et d'entraîner la réflexion au-delà de toute polémique.
L'auteur fait une démonstration plutôt brillante et assez convaincante sur la base de son enquête documentaire. Je reconnais là tout son talent. L'œuvre est en soi très intéressante car il énonce des vérités qui dérangent. C’est un travail journalistique qui est réellement salutaire et qui fait dans le sans concession.
Cela se termine de manière assez pessimiste car l’espoir d’inverser le cours des choses est relativement mince au vu de la nature de cette crise et de l’ampleur des changements à accomplir.
En effet, cela dépend de grands Etats comme la Russie et la Chine ou encore les Etats-Unis qui devront accomplir de sérieux efforts. C’est tout un changement du fonctionnement de nos sociétés qui est demandé. Pas facile...
Reste de savoir comment sera le monde de demain. Faut-il se réjouir du futur ou bien au contraire le craindre ? A vous de vous faire une idée en lisant cette BD.
C'est vrai que cette version change totalement avec l'image que j'avais de l’œuvre de Victor Hugo. Evidemment, j'ai été baigné dans le dessin animée de Walt Disney à savoir le Bossu de Notre-Dame où tout se terminait très bien dans le meilleur des mondes.
Il faut dire que Walt a l'habitude de transformer des drames comme par exemple « Pocahontas » en fin heureuse pour donner un peu de rêves aux enfants. Cette vision des choses n'est pas condamnable en soi. Cependant, je tombe de haut en sachant le sort final de la belle Esméralda. Par ailleurs, le capitaine des gardes à savoir Phoebus n'est pas du tout un gentil dans cette présente version. Oui, cela change singulièrement !
L'auteur Georges Bess nous concocte encore une version assez proche du roman historique ce qui rend parfois certains passages assez pompeux et parfois trop littéraires. Pour autant, on sent bien que l'essence du roman est respecté afin de contenter les puristes du genre. Pour rappel, il avait déjà réalisé un travail assez remarquable sur « Dracula » ou encore « Frankenstein » que j'ai avisé précédemment.
Le rendu graphique avec ce noir et blanc totalement maîtrisé est assez somptueux à regarder. De mémoire, jamais la cathédrale de Notre-Dame n'a été aussi belle sur un support BD. Par ailleurs, la qualité narrative est également présente dans une ambiance assez gothique.
Au final, on va avoir droit à un résultat plus que convenable à savoir une très belle retranscription de ce chef d’œuvre de la littérature classique. On pourra aisément savourer notre lecture !
Après Dracula, Georges Bess s'attaque à l'autre mythe britannique du 19ème siècle à savoir Frankenstein dans une nouvelle adaptation fidèle à l’œuvre. Certes, c'est Mary Shelley qui a créé le mythe de "Frankenstein" mais c'est surtout son passage au cinéma qui lui a donné toute la force et le succès jamais démenti. Il restait à savoir ce que cela donne sur le format de la bande dessinée.
Dernièrement, j'ai posté une adaptation signée Sergio Serra en 2009. Il est vrai que je l'ai considérée comme la meilleure car je n'avais pas lu la version scénarisée de Georges Bess. J'ai promis de rattraper cette lacune et c'est chose faite.
Le côté hideux et monstrueux du personnage de Frankenstein semble disparaître pour laisser place à quelque chose de profondément humain malgré tout. Le développement du personnage semble cohérent avec ce qu'avait voulu Mary Shelley avant sa transformation en bête de foire. Cela reste une œuvre qui interroge sur la condition humaine.
Le graphisme fourmillant de détails est encore une fois très soigné et maîtrisé. C'est de très beau noir et blanc qui restituent à merveille ces ambiances sombres et inquiétantes. Oui, la beauté des planches est presque sidérante !
Je dirais que Georges Bess a réussi son pari car il a procuré une certaine maturité à l’œuvre qui devenait un peu kitch notamment au cinéma avec toutes ces versions qui se sont succédés. La narration est certainement le gros point fort car elle est immersive.
Au final, cet album m’a fait une forte impression. Grandiose et monstrueux à la fois !
Georges Bess va inaugurer une collection en commençant par cette adaptation de Dracula en 2019. Il s'en suivra Frankenstein en 2021 puis enfin Notre-Dame de Paris en 2023 en restant toujours dans le thème des monstres. J'ai évidemment lu ces trois adaptations qui ont fait couler beaucoup d'encre.
Je connaissais Georges Bess qui avait souvent collaborer en tant que dessinateur au célèbre Alejandro Jodorowsky notamment pour « Juan Solo » que j'avais adoré. Il avait déjà abordé le mythe des vampires en 2011 dans « le Vampire de Bénarès », paru en 3 tomes.
La narration ainsi que le rendu graphique et la mise en page atteignent véritablement des sommets dans le genre. Evidemment, on ne peut que tomber sous le charme devant autant de qualité. C'est assez gothique dans le style.
Le récit m'a fait beaucoup pensé au Dracula de Francis Ford Copolla mais sans la dimension lyrique. On va d'ailleurs beaucoup se concentrer sur les personnages de Mina Harker, Jonathan Harker et surtout le fameux professeur Van Helsing.
On assistera à de nombreuses transformations sidérantes du comte Dracula brillamment mises en images : vieillard, jeune aristocrate, loup-garou, rats, brouillard verdâtre et goule...
L’atmosphère que Georges Bess donne à l’œuvre originale est envoûtante, presque romantique, mais également sombre et baroque. C'est également accompagné de somptueux décors. Bref, cette impression est incontestablement renforcée par le dessin qui atteint son apogée.
Bref, tant sur le fond ou la forme, c'est une véritable réussite. C'est sans doute la meilleure adaptation en bande dessinée du mythe Dracula.
Voici un livre tout à fait intéressant sur Pierre Bourdieu, l'un des plus grands sociologues de notre pays. Je ne le connaissais pas particulièrement ce qui m'a permis de combler encore une de mes nombreuses lacunes.
On va s'intéresser surtout sur la relation particulière qu'il a eue avec l'Algérie notamment pendant la guerre d'indépendance et puis après. On sait que ce pays a dû subir une décennie noire avec une guerre civile qui a fait des milliers de victimes. Aujourd'hui, un pouvoir fort dirige ce pays avec une absence manifeste de démocratie et de droit d'opinion.
Cependant, pour Bourdieu, c'est la France qui est en grande partie responsable de ce qui s'est passé en Algérie ce qui va dans le sens de ce pays libéré de son colonisateur. Il faut dire que l'occupation a duré près de 130 ans (1830-1962) après 4 siècles où ce pays était dirigé par l'Empire Ottoman. Bref, c'est un jeune pays qui a encore beaucoup à apprendre.
Pierre Bourdieu s'est beaucoup engagé politiquement après avoir révolutionné la sociologie moderne. Parmi les concepts qu'il a développés, on trouve celui de la reproduction de la hiérarchie sociale. Il est vrai que je ne peux lui donner tort quand j'observe ce qui se passe autour de moi. Il y a par exemple un véritable « privilège culturel » qui caractérise les étudiants issus des classes les plus favorisées.
Par ailleurs, il défend le fait que la réalité du monde social ne repose ni sur les individus ni sur les groupes, mais sur les relations entretenues entre ces éléments. Pour lui, la religion ne joue pas de rôle. Il fallait oser.
Visiblement, c'est le passage en Algérie alors qu'il était un appelé pour pouvoir y rétablir l'ordre colonial que Pierre Bourdieu va avoir une véritable vocation pour la sociologie. Sa région de prédilection sera d'ailleurs la Kabylie. Après la guerre d'indépendance, il resta à Alger pour y enseigner à l'université et publier son premier ouvrage de sociologie.
C'est toute cette période de sa vie qui est relatée dans cette BD de Pascal Guénot, lui-même docteur en sciences de l’information et de la communication. Cela insiste sur le fait que ces années ont été déterminantes dans la construction de la pensée de Bourdieu. Le passé algérien est minutieusement décortiqué.
Mon bémol proviendra de la forme car cette BD est immensément bavarde et on peut se perdre dans les méandres de toute cette pensée. Un peu plus d'aération aurait sans doute été plus profitable au lecteur. Il faut être aguerri avant de s’embarquer dans une telle lecture hautement intellectuelle. Vous voilà prévenu !
Il y a quelques années, j'avais vu une comédie romantique avec Cameron Diaz et Kate Winslet dans les rôles principaux à savoir « The Holiday ». Le principe est d'échanger une maison avec un couple d'inconnu quelque part sur la planète afin de vivre un total dépaysement salutaire. C'est également tout le principe de cette BD intitulée « home exchange ».
Il s'agit pour le couple français Simon et Géorgie d'aller vivre pendant un an en Australie et notamment dans le Queensland pour un échange standard de maison. Elle est peintre et il est écrivain. Tous deux vivotent un peu mais ils sont heureux ensemble. Tout va bien.
Sauf qu'il y a toujours un imprévu, une ombre au tableau. Géorgie se sent observée par quelqu'un. Pour en avoir le cœur net, elle n'hésite pas à commettre une violation de domicile ce que j'ai quand même beaucoup de mal à croire d'une professeure d'arts plastiques. Bref, question crédibilité, il faudra repasser. Par la suite, elle se révélera particulièrement insupportable dans sa méfiance qui pourtant était légitime.
Maintenant, c'est vrai qu'échanger des lieux de vies aussi intimes qu'une maison, cela peut rebuter certaines personnes mais alors, il ne fallait pas s'engager dans cette voie. Oui, on vit dans les affaires dans l'intimité de parfaits inconnus. Qui sait, un tueur en série ou un ancien amoureux transit ?...
J'ai beaucoup aimé le dessin réaliste qui fait qu'on entre tout de suite de manière assez agréable dans ce thriller urbain. Le chemin que va emprunter ce récit va prendre une tournure assez inattendue ce qui réservera pas mal de surprise au lecteur. Cela mérite la lecture même si l'authenticité des situations peut poser problème. Il faut le prendre comme un bon divertissement.
On aura d'ailleurs droit à une belle postface avec un mot d'un autre grand scénariste de BD à savoir Rodophe puis celui de l'auteur accompagné de photos de son périple en Australie qui est d'ailleurs magnifiquement représenté dans cette œuvre peu singulière.
Il est l'homme le plus recherché de France depuis plus d'une décennie après avoir massacré froidement toute sa famille. Les motifs sont soit religieux étant catholique traditionaliste (acte de sacrifice divin), soit pour échapper à la honte d'une situation de faillite économique et sociale.
Ce qui rend l'affaire aussi attractive aux yeux des médias et du monde entier, c'est qu'on a découvert les corps que 14 jours après une terrible mise en scène ce qu'il lui a laissé le temps de partir en pèlerinage dans le Sud de la France. Il a abandonné sa voiture sur un parking d'un hôtel puis plus aucun signe de vie ce qui laisse la place à toutes les spéculations possibles.
La question est de savoir s'il s'est suicidé en pleine nature dans un lieu assez inaccessible pour ne pas qu'on puisse retrouver son corps ou est-il en vie quelque part dans le monde à siroter un whisky sur une terrasse ensoleillée ?
C'est d'ailleurs ce qui obsède les enquêteurs qui multiplient les arrestations dans le monde. Une fois, c'est un moine qui lui ressemble un peu dans une abbaye bénédictine, une autre fois un pauvre voyageur dans un aéroport d'Ecosse. Il y a une telle obsession à le trouver d’autant qu'on le voit partout jusqu'à Chicago...
C'est vrai que cette BD nous montre les faits et c'est plutôt glauque et effrayant à la fois. On ne peut que détester cet homme qui a sacrifié sa famille pour rien. On comprend la détermination de la police à le retrouver après ces terribles assassinats. C'est un homme machiavélique, intelligent et manipulateur : tout ce que je déteste personnellement même si un tas de femmes sauteront dans ses bras. Il mérite une sanction exemplaire.
Evidemment, cet ouvrage se terminera en lâchant plus de questions que de réponses et on se retrouve vite au même point. La fin est constituée par tous les témoignages des principaux protagonistes de cette affaire et tous sont extrêmement partagés sur le sort de Xavier Dupont de Ligonnès.
Cette œuvre a le mérite de poser les faits précis même si les connaisseurs n'apprendront rien de vraiment nouveau. Je trouve que c'est plutôt bien réalisé dans l'ensemble et assez passionnant à suivre.
Je vais quand même donner ma conviction personnelle : il n'est plus de ce monde depuis longtemps et par conséquent, on ne le retrouvera jamais. A vous également de vous faire un avis et après lecture me laisser un commentaire le cas échéant sur ce que vous pensez également dans le cadre d'un échange.
Après deux tomes d'une qualité inouïe, j'avais un peu peur d'une baisse de la qualité et de l'intensité mais cela a vite été effacé par la maîtrise de l'auteur qui semble savoir là où il va. En effet, le récit se complexifie et il va falloir bien suivre.
Encore une fois, le graphisme est toujours aussi bien soigné notamment dans les personnages. Force est de constater que cela se fait un peu au détriment du décor sans doute pour conserver ce côté intimiste et huis-clos. Cependant, le découpage assez cinématographique rend la lecture des plus agréables.
L'ambiance reste toujours aussi sombre, voir glauque entre ces scènes de violences à caractère sexuelle qui peuvent nous mettre mal à l'aise. Il est question de torture dans des actes de sadisme et de soumission non consentie. La couverture de l'édition spéciale est d'ailleurs assez significative. C'est également celle que je préfère le moins...
A noter qu'on va avoir droit pour la première fois à une confrontation en face à face entre notre héros Katsuya et le fameux tueur. Cela ne sera pas une partie de plaisir, loin de là !
Mon petit bémol ira au fait que le tome 3 de l'édition spéciale introduit un chapitre 12 alors que jusqu'ici, il n'y avait point de numérotation. Par ailleurs, la couverture de garde ne m'a pas paru des plus judicieuses car elle pourrait vraiment éloigner certains lecteurs.
Un mot sur le graphisme pour dire qu'il reste tout simplement magnifique. On voit que les expressions des personnages sont justes car travaillés. Cela concourt à savoir ce que nos deux protagonistes Katsuya et Shinohara peuvent ressentir comme émotion. On est en parfaite immersion comme c'est rarement le cas. Cela contribue à toute cette intensité...
Il y a une intrigue qui semble tenir la route et qui nous ne laisse pas de répit. Le sentiment d'angoisse reste omniprésent. On se rend également compte que cette œuvre est certes baignée par une culture japonisante mais également par le thriller américain au travers les multiples séries TV du genre. Bref, un manga avec une approche toute occidentale...
Au final, cela reste d'un très haut niveau à donner des frissons. Vivement la suite !
Je n'ai pas trop aimé cette BD malgré la profondeur de son sujet à savoir la vie de Robert Johnson, un musicien noir des années 1930 dans les Etats-Unis de la ségrégation raciale. Il est clair qu'il ne faisait pas bon vivre dans l'état du Mississippi durant cette époque marquée par des lynchages à répétition.
C'est le traitement un peu vagabond de ce personnage qui m'a un peu débouté. Par ailleurs, c'est trop long malgré un graphisme en noir et blanc qui confère à la contemplation. Il est vrai que graphiquement, les décors sont plutôt réussis.
Sur le personnage de Robert Johnson, il avait incontestablement du talent mais il a sombré dans la dépression et l'alcoolisme suite à des coups durs dans sa vie comme la perte de sa mère, un père qu'il n'a jamais connu, et la mort de sa femme et de son bébé lors d'un accouchement.
On va le suivre notamment dans ses derniers jours car il mourra à 27 ans sans connaître la gloire et le succès. Il avait commencé à enregistrer des titres deux ans auparavant au gré d'un vagabondage l’entraînant d'un état à l'autre avec sa guitare acoustique.
C'est un titre que des mélomanes de jazz pourront sans doute plus appréciés que moi afin d'en saisir toutes les subtilités à travers tous ces silences. Un portrait qui rend certainement hommage à une des figures du jazz.
Voici une étrange BD qui oscille entre un dessin enfantin et une réalité bien plus glauque dans un monde apocalyptique où l'homme est pourchassé par d'étranges créatures ailées assez féroces.
Ombrane est une jeune fille qui fait la découverte de ce monde avec douceur et une extrême candeur. Elle sera une spectatrice assez impuissante des événements qui vont arriver à ceux qui vont la côtoyer. Elle porterait bonheur et on verra que ce n'est pas exactement le cas.
Je suis un peu resté sur ma faim avec le sentiment d'inabouti. On se pose des questions sur le sens d'une telle histoire qui nous est d'ailleurs raconté par un conteur en début d'album. On devine néanmoins que le monde qui nous attend dans le futur ne sera pas facile à vivre au point de connaître une forme de régression dans la civilisation.
Il y a un côté assez sombre, noir et déprimant qui tranche avec ce graphisme destiné à la jeunesse. Je ne suis pas certain que la mise en forme soit adéquate pour toucher le bon public. Je n'ai rien contre ce dessin qui est juste par moment assez magnifique et magique notamment avec ce personnage d'Ombrane qui irradie tout le décor de sa présence divine.
Pour autant, on sent une certaine potentialité de la part de l'auteur qui ne maîtrise pas à mon sens encore tous les codes même s'il souhaite s'en affranchir. Il faudrait alors que le résultat soit probant sur le plan scénaristique ce qui n'est guère le cas. Mais bon, on pourra pardonner car il s'agit tout de même de son premier album.
Après avoir écrit mon avis, j'ai regardé les autres avis de mes amis babéliotes. Je préfère toujours ne pas être influencé pour rester authentique avec ma pensée. Force est alors de constater que mon ressenti est partagé ce qui me rassure toujours.
On peut se laisser tout de même tenter par cette lecture pour avoir droit à quelque chose de d'un peu différent.
On suit les aventures d'Ethan Reckless qui est un détective privé œuvrant dans les vieux quartiers de Los Angeles pour régler les problèmes des autres quand il ne s'adonne pas au surf ou à une séance de cinéma.
Là, il va à San Francisco afin d'enquêter à la recherche d'une femme disparue peu après le tremblement de terre de 1989. C'est le beau-père qui l'engage afin d'aider son fils sombrant dans une grave dépression.
Visiblement, cela sera plus compliqué que prévu car il sombre dans une enquête aux multiples facettes. On retrouve tout le cocktail qui va de pair : sexe, drogue et violence. Inutile de préciser que les auteurs vont vraiment faire dans l'efficacité. On ne s'ennuie pas une seule minute.
Notre héros Ethan semble avoir ses propres règles pour suivre une enquête. Il ne se met pas forcément au service de la loi. Il peut même aider de jeunes femmes victimes de violences sexuelles dans l'enfance à accomplir leur terrible vengeance comme abattre de sang-froid un homme dans une voiture au bord d'un square où jouent des enfants. Bref, la moralité sous-jacente est qu'il faut se faire justice soi-même pour leur régler leurs comptes. On sent beaucoup de colère contre l'injustice...
J'ai bien aimé ce récit qui ne fait pas dans la dentelle mais qui accorde justement une grande part de psychologie à ses principaux protagonistes. On verra également que ce n'est pas forcément linéaire.
Un mot sur le dessin de Sean Phillips pour dire qu'il est toujours aussi précis avec une mise en page cinématographique qui rend la lecture très agréable. Son fils Jacob Philipps assure une colorisation d'enfer qui complète l’œuvre.
Certes, nous avons un justicier de plus dans l'immense palette dont on a pourtant le choix. Celui-ci est néanmoins un peu spécial avec une ambiance très années 80 et 90. Les amateurs de polar noir apprécieront ce genre de BD d'autant que les personnages sont assez captivants et charismatiques avec un passé trouble et traumatisant.
Ce Reckless pourra vous laisser un goût amer mais c'est une boisson hautement alcoolisée à consommer sans modération.
Pour la petite histoire, j'ai déniché ce guide book dans une rue parisienne au hasard de mes déambulations où les magasins de bande dessinée et de mangas se succédaient comme si j'étais au paradis des passionnés.
Vinland saga est l'un des rares mangas dont j'ai acquis l'intégralité au fil des années. La série va d'ailleurs bientôt se terminer. Ce premier guide officiel permet de prolonger le plaisir en nous donnant une description des personnages mais également de la période historique dépeinte.
On sait qu'il y a en gros trois grands arcs narratifs dans cette longue série dont les deux premiers sont détaillés afin qu'on puisse avoir une véritable vue d'ensemble sur la saga. Dans l'arc viking, il y aura une succession de guerre et de violence afin de démontrer le monde cruel dans lequel vivent nos deux héros Thorfinn et Knut. Dans l'arc esclave, Thorfinn va abandonner la violence alors que Knut va devenir un roi sanguinaire alors que leur objectif était le même à savoir bâtir la paix sur terre. C'est bel et bien la destinée de deux infortunés.
Mon gros regret est de n'avoir pratiquement rien dit sur la dernière partie de l'histoire qui est pourtant le sujet central à savoir le Vinland. C'est quand même les vikings qui ont découvert l'Amérique.
Certes, il y aura de très longues explications sur l'art du combat dans les grandes batailles que nous verrons au fil des tomes. Cependant j'ai apprécié plutôt la longue interview avec l'auteur qui nous explique son processus de création.
Bref, c'est le guide à posséder pour ceux qui connaissent bien la série. Les autres peuvent tout de même découvrir les enjeux de cette série historique dont le thème serait celui de fuir la violence pour connaître la paix dans un nouveau lieu à bâtir.
J'avoue avoir été un peu déçu par cette BD qui raconte la Révolution de Juillet 1830 qui a été confisqué par des hommes de l'ombre comme Talleyrand pour donner le pouvoir d'une branche familiale de la royauté française à une autre.
En effet, il faut savoir que depuis Louis XII, il y a deux branches : celle des Bourbons dont le dernier roi est Charles X, l'un des frères de Louis XVI et la branche des Orléans dont est issu Louis-Philippe 1er, le grand bénéficiaire de cette révolution de Juillet. Bref, on remplace un roi par un autre roi.
On se rend compte à quel point, le roi Charles X ne vivait plus dans son siècle et n'était plus en phase avec les aspirations de son peuple. Son aveuglement a d'ailleurs été complété par des ministres totalement incapables dont le premier d'entre eux à savoir Jules de Polignac qui n'aura de cesse de mentir sur la gravité de la situation. La chute de ce roi ultra-royaliste et conservateur de la Restauration en sera plus dure.
Il a fallu qu'il promulgue des ordonnances qui n'allaient pas dans le sens de la liberté de la presse et du peuple pour que pendant trois jours qu'on a appelé « les trois glorieuses » (à savoir les 27, 28 et 29 juillet 1830), une révolution éclate dans Paris. C'est ce que raconte dans le détail cet ouvrage historique. Les Libéraux ont gagné mais pas les Républicains.
Le titre est un peu trompeur car on ne verra pas la succession des 4 soi-disant rois. L'histoire a juste retenu un passage entre Charles X et Louis-Philippe 1er qui ne fera d'ailleurs guère mieux que son prédécesseur conduisant à la Seconde République puis au Second Empire. Louis XIX par exemple n'a jamais été reconnu roi et encore moins son neveu le comte Henri d'Artois, 9 ans, qui a fui vers l'Angleterre pour échapper à un funeste sort.
L'épilogue nous indique ce qu'il adviendra et qu'on aurait voulu voir pour être en conformité avec le titre de l'album. Par ailleurs, on pourra reprocher des passages avec de grandes lourdeurs narratives au lieu de simplifier pour une meilleure fluidité. Bref, l'indigestion n'est pas loin. En même temps, il s'agit de l'adaptation d'un livre assez dense écrit par un agrégé d'histoire professeur à la Sorbonne, ceci explique cela.
En conclusion, une BD qui nous explique comment on est en venu à la Monarchie de Juillet. Il est vrai que c'est une période historique qui est assez peu connue du grand public mais qui demeure quand même assez passionnante. On mesure alors mieux tout le chemin parcouru par notre pays depuis 200 ans.
Les histoires de médecin légiste ont actuellement la côte. Encore une de plus qui situe l'action en 1977 en République Fédérale d'Allemagne au moment de sa lutte contre les fractions de l'Armée Rouge.
Pour rappel, la RAF est une organisation terroriste d'extrême gauche qui a opéré en RFA de 1968 à 1998 dans un climat de terreur et de paranoïa. Si on creuse un peu plus profondément, on s'aperçoit que c'est un mouvement contestataire né parmi les étudiants contre les injustices de ce monde.
En Allemagne, cela a pris l'accent d'une nouvelle génération qui demandait des comptes à l'ancienne. On se souviendra par exemple de ce président de la Dresdner Bank qui est assassiné par un commando dont fait partie sa filleule. Oui, l'heure des comptes a sonné.
Oui, notre héros est certes un expert en son domaine mais il fut un jeune soldat de 18 ans enrôlé dans l'armée du führer. Beaucoup d'anciens soldats occupent des postes à responsabilité dans cette nouvelle Allemagne. C'est véritablement le choc des générations. Voilà pour le contexte général dans lequel s'inscrit ce récit aux accents véridiques.
Certes, la thématique est assez particulière mais l’auteur l’aborde de façon beaucoup trop contemplative sans apporter le souffle nécessaire.
Pour le rester, je n'ai pas trop aimé le graphisme qui n'est pas un de mes préférés. Quant au récit, il est parfois alambiqué bien qu'on puisse en comprendre les grandes lignes. On se rendra compte que les puissants de ce monde peuvent encore tout faire et tout maquiller pour cacher leurs méfaits.
Au final, une œuvre à découvrir mais surtout pour son contexte assez intéressant.
Le nom de la rose est un célèbre roman de Umberto Eco mais j'en garde surtout en tant que cinéphile l'image de cet excellent film avec Sean Connery dans le rôle principal accompagné de Christian Slater qui commençait juste sa carrière dans un duo professeur/élève.
Nous voilà plongé en plein cœur du moyen-Age dans une abbaye bénédictine où les moines sont tués mystérieusement. C'est une époque trouble où l'on dispute à l'Eglise sont pouvoir spirituel d'où l'apogée de l'Inquisition. Bref, il n'était surtout pas question de rire car c'est diabolique. Bon, en même temps, avec un rôdeur tueur qui traîne, ce n'est pas très gai.
Le film avait réussi à s'adapter à une œuvre éminemment complexe dans un genre thriller enquête policière moyenâgeuse. Restait à savoir si la BD pouvait également passer ce cap. Umberto Eco a choisi Milo Manara pour ce faire et le résultat est assez concluant.
En effet, on arrive à être captivé jusqu'au bout grâce à ces rebondissements inattendus. L'intrigue en elle-même est passionnante dans ce huis-clos d'un nouveau genre. La tonalité reste assez sombre avec un propos divin assez humaniste.
Ce premier tome est assez réussi malgré quelques lourdeurs narratives qui aurait pu être allégées voir modernisées. Certains lecteurs pourront s'ennuyer en trouvant cela assez lent. Quant aux fans du roman, ils pourront être agacés. Quoiqu'il en soit, j'aime le fait d'adapter des œuvres littéraires pour rejoindre un autre public car cela touchera davantage de monde qui ne sont pas forcément des lecteurs de gros ouvrages.
Au final, l'une des meilleures œuvres à traiter avec réalisme la période du Moyen-Age dans un style polar. Voilà un classique bien adapté avec l'un des meilleurs auteurs du monde.
Un homme qui vient de perdre son exploitation agricole dans l'élevage des brebis se met en retrait du monde et trouve tout le soutien nécessaire en vivant dans une cabane en bois.
Nous sommes dans une époque où l'on peut tout faire valser pour réaliser nos propres rêves. Alors, pourquoi pas la vie au sommet des arbres dans une forêt protectrice.
Il laissera la gestion de ses trois enfants à son épouse assez compréhensive par rapport à ce projet. D'autres hommes auraient par exemple réaliser une retraite dans un vieux monastère. Là, le lien ne sera pas définitivement coupé.
Il s'agit pour l'auteur Edouard Cortès de recréer du lien avec la nature mais en milieu forestier. Du coup, il interagira avec cet environnement peuplé non seulement d'arbres, mais d'animaux et d'insectes.
Visiblement, c'est une telle expérience qui lui permettra de venir à bout d'une grave dépression pouvant l’entraîner vers la mort qu'engendre le désespoir de vivre. C'est mieux qu'un antidépresseur. Bref, il ne faut pas négliger la force des arbres qui fournissent d'ailleurs de l'oxygène pour respirer un peu.
Personnellement, je n 'arriverai jamais à vivre au milieu des araignées et autres insectes qu'il faut pourtant respecter dans un équilibre de vie sur la planète. Du coup, j'admire réellement le courage de cet homme qui souhaite simplement se reconstruire.
Je partage également ses réflexions assez intéressantes notamment sur la posture optimiste que beaucoup de monde apprécie actuellement. Le fait de ne pas être dans ce trip entraîne une sorte de mise à l'index c'est à dire l'exclusion en plus de l'incompréhension. C'est comme une sorte de déni qui ne fait pas du tout du bien. Je peux comprendre ce qu'a dû traverser l'auteur qui a perdu la plupart de ses amis et de son entourage dans une volonté de faire un tri efficace.
Ces donneurs de leçons nous apprennent que la pensée positive est la clé pour contrer les problèmes de santé mentale que peuvent engendrer la vie de notre temps. Les personnes souffrantes sont réduites au silence et n’osent plus se confier ou encore aller chercher l’aide nécessaire à leur détresse parce qu’elles pensent qu’elles doivent faire leur bonheur elles-mêmes. Bref, souffrir dans son coin pour ne pas contaminer le reste de la société.
On se rendra compte au fil des pages que notre auteur a été victime de l'administration qui demande à un paysan de maîtriser la paperasse afin de toucher des aides. La moindre case mal cochée peut entraîner la fermeture de l'exploitation. La colère paysanne de ces derniers temps peut s'entendre.
Au final, une œuvre assez intéressante qui constitue un témoignage d'une expérience un peu unique.
Je poursuis enfin ma lecture un peu « malsaine » de ce duel entre un psychiatre profiler et un criminel de la pire espèce genre « saigneur des agneaux » où l'on va naviguer entre les fantasmes sexuels les plus inassouvis et la triste réalité d'un tueur en série sans la moindre pitié ou compassion pour l'espèce humaine.
En effet, j'ai effectué un achat audace en acquérant les 4 volumes d'un coup mais dans la version limitée de luxe c'est à dire en grand format cartonné et avec une couverture rigide et une impression impeccable.
Il faut dire que la lecture du premier tome m'avait fortement marqué car je n'avais jamais lu quelque chose d'aussi passionnant dans le genre polar avec une telle profondeur des deux principaux personnages le Dr Katsuya Asano et Shinohara Keiji qui a été arrêté suite à d'horribles meurtres.
Evidemment, je suis époustouflé par les dessins et les couvertures sont tout juste magnifiques. J'ai rarement vu une telle précision de trait dans un manga. La qualité graphique saute aux yeux. C'est tout simplement monumentale. Petite particularité : les deux auteures sont des femmes (taïwanaises) et cela apporte une touche de grâce tout à fait exquise.
Je préfère préciser tout de suite que ce n'est pas le genre de lecture de manga grand public dans lequel je suis pourtant un habitué. On sort un peu des sentiers battus pour quelque chose de plus adulte et sulfureux et certes différent. Les scènes érotiques sont bien présentes. Cependant, ce n'est pas du tout ce qui fait la force de ce titre...
Il y a tout d'abord ce récit qui semble naviguer entre le rêve et le réel avec un côté psychologique assez marquant. C'est justement cette frontière assez trouble qui fait la force de ce récit en nous communiquant une sorte d'angoisse et d'insécurité dans cette confrontation.
On observera en effet une maîtrise de la mise en scène car tout est finalement assez bien amené dans ce thriller d'un nouveau genre. Et puis, ce fameux rebondissement scénaristique qui va nous laisser totalement abasourdi tout en restant crédible. Un tel niveau de maîtrise est rarement atteint. Cela m'a véritablement surpris. Bravo aux auteurs qui ont réussi leur pari !
On est presque torturé avec une seule envie finale : lire absolument le tome 3. Il faut dire que le scénario est réellement tout à fait original ce qui fait du bien. C'est à la fois fluide et agréable à lire. Que demander de plus ?!
Certes, il y a des scènes de sexe qui peuvent mettre mal à l'aise. Cependant, ce n'est pas gratuit car cela sert véritablement ce récit enrobé d'un parfum sulfureux. Après tout, c'est adulte consentant. Je ne cache pas que je recherche une certaine maturité dans mes lectures assez éclectiques où le goût n'est pas exclusif.
On peut affirmer que c'est un chef d’œuvre du genre qui ne laissera absolument pas indifférent le lectorat. Mais bon, il faut aimer s'aventurer sur des pistes éloignées des standards où la douleur et l'amour se rejoignent d'une certaine manière...
La couverture nous induit un peu en erreur tant le dessin semble être enfantin. Je confirme que c'est le cas de ce graphisme qui fait dans la rondeur et la douceur.
Pour autant, dès qu'on a lu les premières cases, on se rend compte que cela va virer au trash voire très gore dans la plus grande des contradictions. On se rendra compte que l'effet est voulu par l'auteur Jonathan Munoz pour amener ce récit là où il faut.
J'ai beaucoup aimé ce procédé qui parait déroutant au premier abord mais qui est en réalité assez intelligemment mis en place. Au final, on observera une certaine originalité dans l'approche. Certes, le ton sera résolument acide et l'humour assez noir et il faut quand même aimer.
Par la suite, cela va se corser un peu autour de 4 personnages principaux qui vont être relié par des sentiments amoureux pas toujours avoués ce qui rend les situations mi-comiques, mi-dramatiques. Bref, on ne s’ennuiera pas !
Au final, un titre qui se défend bien dans la jungle des titres actuels et qui amène un regard un peu différent.
Nous voilà entraîner dans le Paris des merveilles à savoir un monde uchronique où le monde des fées aura rejoint celui des hommes. La période est située justement à la belle époque ce qui donne un véritable cachet à cette aventure.
L'idée n'est absolument pas nouvelle car je l'ai récemment avisé « The magic of Aria » où c'était cette fois-ci New-York qui était empli de créatures imaginaires. Bref, le procédé n'est pas nouveau et cela ne confère plus de l'originalité. Même le fait de relier les deux mondes par une ligne de métro est fortement inspiré de l'univers d'Harry Potter.
J'aimerais dire du bien de cette BD mais la lecture m'a semblé assez ennuyeuse car il n'y a pas de proximité avec les deux principaux protagonistes qui répondent à des normes de marché assez standard. Bref, il n'y a aucune profondeur. Même l'intrigue m'a semblé assez convenue. Je n'ai pas été dedans, manifestement...
Par contre, on peut glorifier le graphisme qui est absolument soigné avec des décors à tomber par terre entre féerie et steampunk. C'est sans doute le gros point fort de cette série qui démarre.
Si moi je n'ai pas trop aimé, cela ne veut pas dire que vous n'aimerez pas bien au contraire, car cette série semble rencontrer un certain public entre la fantaisie et la série policière à la Sherlock Holmes. Pour moi, cela reste du déjà trop vu.
Est-ce qu'un détour par Epsilon vaut le coup ? Sans doute car nous n'avons guère le choix dans ce monde apocalyptique rempli de zombies menaçants.
La problématique est toujours la même que celle de la fameuse série inspirante « Walking Dead » à savoir la survie qui passe parfois par des alliances. Et puis, il faut surtout se méfier des êtres humains qui gardent précieusement leurs denrées alimentaires en ne connaissant pas le partage. Bref, pour l'originalité du cadre, il faudra sans doute repasser.
Il reste néanmoins un certain traitement un peu différent et qui peut faire la différence. Cependant, on est surtout dans les relations humaines et une introspection de ses vieux démons intérieurs qui rattrapent des personnages traumatisés par leur expérience de vie dans ce nouveau monde.
J'ai bien aimé le dessin qui met un peu de couleur car la nature semble reprendre ses droits sur la planète à l'exception de certaines zones urbaines.
Bref, on peut s'aventurer dans ce récit qui constitue tout de même une première pour son autrice Lolita Couturier. Je dirai qu'elle ne se débrouille pas trop mal dans l'ensemble grâce à une certaine fraîcheur de style. Certes, il convient encore de progresser pour élever le niveau de cette histoire. Mais bon, c'est sur de bonnes rails.
On va finir par croire qu'il y aura un jour une apocalypse zombie sur notre planète tant il y a d'ouvrage relatant ce fait qui relève pourtant du fantastique. On peut y voir une allégorie d'une pandémie mondiale d'un virus décimant toute l’humanité.
Bref, le sujet n'est pas du tout nouveau surtout depuis que la saga « Walking Dead » a remis au goût du jour les productions du cinéaste George Andrew Romero avec ces films d'horreur mettant en scène des morts-vivants.
Nous suivons ici le parcours différencié de 5 survivants de cette holocauste en nous plongeant dans un univers post-apocalyptique. Encore une fois, la dimension psychologique sera de mise avec des questions aussi bien éthiques que religieuses. J'ai d'ailleurs bien aimé la phrase suivante au niveau de la narration : la religion est un commerce qui vend du sens à ceux que leur insignifiance terrifie. Certes, on peut ne pas être d'accord.
L'originalité vient du fait d'avoir des profils totalement différents et venant de plusieurs continents : un gamin des rues mexicaines, une jeune femme afghane interprète militaire, un tueur japonais, une scientifique du cercle polaire et enfin un survivaliste du Mildwest américain. A noter qu'on les suivra de manière autonome sans lien de rattachement. Ils ont pourtant tous un but commun : survivre à cet enfer.
Comme dit, la narration joue un grand rôle et celle-ci ne sera point rébarbative afin de nous expliquer la situation du monde. Cela paraît la grande force de cette œuvre où l'on ne sympathise pas vraiment avec les personnages tant le regard semble être extérieur. Cela manque singulièrement d'empathie.
A noter une couverture un peu trompeuse d'une photographie réelle alors qu'il s'agit d'une bande dessinée. Cela questionne sur le réalisme de la situation à savoir une pandémie mondiale. Comme dit, on s'y croirait.
Ce comics n'a pas prétention à révolutionner le genre mais il se débrouille plutôt bien pour retenir notre attention à la condition d'aimer ça au-delà de toute forme de lassitude.
Le récit se passe en Indes en 1876 durant le règne de la reine Victoria. Ce grand et vaste pays appartenait à la couronne britannique. On va suivre une enquête policière mené par un jeune médecin écossais qui vient juste de débarquer dans ce pays qui lui est assez mystérieux.
On a droit à ce qu'on peut appeler un graphic novel édité d'ailleurs par un éditeur que je ne connaissais pas. On est tout de suite plongé dans une ambiance assez particulière qui se révèle assez prenante et qui met en valeur l’Inde dans toute ses contradictions entre richesse et pauvreté au milieu des castes composant la société.
Au niveau du trait en noir et blanc, c'est assez noirci ce qui donne une tonalité assez sombre. Calcutta est en effet partagé entre une ville blanche et une ville noire assez pauvre et dangereuse.
En conclusion, une œuvre assez atypique qui nous permet de nous plonger dans une enquête policière et historique afin de découvrir qui est le meurtrier. Rien de très innovant sur le fond mais c'est cet univers sombre et mystérieux qui retient l'attention.
J'ai bien aimé le début de cette aventure fantastique qui nous entraîne au Proche-Orient non loin de Jérusalem à l'époque des Croisades où les francs prenaient de véritables forteresses sur les musulmans dans des combats épiques.
Il y a un récit qui demeure assez classique mais avec une mise en scène assez entraînante voire efficace. Je crois que j'ai bien aimé le fait que Néro soit un véritable anti-héros complètement rebelle dans l'âme. La première scène est d'ailleurs assez marquante. Il manque sans doute un peu de nuances afin d'épaissir l’œuvre d'une dimension plus mature.
L'originalité viendra du fait du duo qu'il va composer avec un jeune homme appartenant pourtant à l'ennemi chrétien. Je connais le mécanisme qui fait se réunir des caractères totalement opposés mais ici, c'est poussé à son paroxysme ce qui entraîne une véritable surprise à laquelle on ne s'attend pas vraiment.
Au niveau du dessin, je dois avouer que c'est plutôt époustouflant. C'est tout à fait le genre de graphisme qui me convient. Certes, les couleurs sont un peu informatisées mais elles procurent un émerveillement qui sert bien à ce récit où la magie a toute sa place.
On est dans de la BD d'action que vont aimer les plus jeunes. J'avoue que c'est du bon travail dans ce registre. Le divertissement semble assuré.
L’homme qui assassinait sa vie est une sorte de malade mental névrosé qui tire sur tout ce qui bouge ou plutôt sur tous les êtres qu’il côtoie dans sa vie. Le fond est trop noir et trop glauque pour une petite âme comme la mienne.
J’ai littéralement détesté ce récit qui constitue une sorte de road-movie descente aux enfers concernant deux paumés. On n’oubliera pas la vulgarité dans le dialogue afin de conférer une certaine atmosphère grivoise à ce récit pour mâles dominants cyniques.
A la base, il s'agit de l'adaptation d'un polar noir de Jean Vautrin publié en 2001 qui reprend tous les poncifs du genre. Les tontons flingueurs épris de vengeance entre flics pourris et femmes libidineuses ne sont sans doute pas ma tasse de café. Mais plus encore, on sent que la BD a voulu être fidèle a roman ce qui entraîne des enchaînements manquant singulièrement de naturel et de dynamisme.
Bref, c'est véritablement un concentré de tout ce que je déteste. Un polar jubilatoire pour les uns, un désastre absolu pour les autres. En tous les cas, une grosse déception pour moi. Par ailleurs, il faut savoir que le tarif moyen d'une BD dans notre pays se situe autour de 14€ actuellement et c'est sans compter sur l'impact environnemental d'un tel gâchis. A ce prix-là, il ne faudrait pas se tromper...
Plus que dispensable, sauf si vous vous ennuyez vraiment (ce que je ne pense pas).
Nous revoilà dans la suite et fin de la version modernisée du Marsipulami vu par Zidrou. Houba, houba !
Le lectorat visé est bien la jeunesse actuelle mais également les nostalgiques de la BD franco-belge de l'époque Hergé tant les clins d’œil sont nombreux. N'oublions pas que ce reprise d'un vieux titre de Franquin reste un hommage appuyé à son auteur.
Au niveau du scénario, c'est plutôt une sorte de course poursuite tout le long de l'album avec un dénouement fort en émotion. Rien de vraiment exceptionnel malgré une longue mise en place du récit où l'auteur a prit son temps. Cela reste du convenu.
Evidemment, on pourra admirer un dessin de toute beauté de Frank Pé dans des décors de Bruxelles fidèlement reconstitué. L'époque choisie est un peu trouble car on revient de la Seconde Guerre Mondiale entre résistance et collaboration parfois horizontale. Le lynchage est encore dans tous les esprits, même ceux des gamins ayant parfois perdu un père au combat ou dans les camps de concentration...
On retiendra surtout la belle histoire d'amitié entre ce gamin un peu perdu et cette bête sauvage qui a été arraché à son environnement naturel. On verra également que la solidarité et le pardon finiront par l'emporter afin qu'on puisse un peu avancer. C'est beau dans le message véhiculé. Bref, c'est tendre comme du Zidrou.
En conclusion, une adaptation réussie d'un vieux titre remis au goût du jour.
Ivo a mis les voiles dans le Brésil de la fin des années 80. On pourrait le comprendre mais on ne connaît pas vraiment ses motivations.
Un jeune homme qui apprend la mort d'Ivo va vouloir partir sur ses traces comme une sorte de pèlerinage pour lui rendre hommage. On se demande bien quels sont les liens qui unissent Pedro à Ivo car rien n'est vraiment dévoilé. Est-ce son fils ou bien son oncle comme il le prétend ?
C'est une sorte de road-movie pour Pedro qui va même rencontrer l'amour durant son périple à travers le Brésil qui est un très vaste pays.
La couverture est réellement magnifique. On ne pourra pas en dire autant du dessin qui ne semble pas être assez précis d'une case à l'autre même si le trait reste tout à fait convenable. On notera certaines irrégularités au niveau des décors comme par exemple la voiture qu'il conduit. Il faut être un fin observateur.
Par contre, on peut dire qu'il y a de la profondeur dans les personnages ce qui rend ce récit assez réaliste et parfois assez touchant. Et puis, il y a le Brésil qui est un véritable personnage à part dont on découvrira les différentes facettes que cache une certaine complexité.
Au final, un road-movie exotique qu'on peut suivre pour sortir un peu des sentiers battus. Il suffit de mettre les voiles.
Le Sud Soudan est devenu un pays indépendant en 2011 après une succession de guerre qui a duré 50 ans et qui a déchiré en deux le Soudan. Or, à peine son indépendance proclamée qu'une terrible guerre civile a éclaté entre les partisans du Président et ceux du vice-Président.
Bref, une histoire de pouvoir et de domination. Cela a entraîné de nombreuses morts civiles ainsi qu'un déplacement des populations fuyant la guerre et la pauvreté. Ce pays est classé dernier du monde en terme d'indice de développement humain. Voilà pour le contexte.
On va intéresser à la relation entre un frère et sa jeune sœur dans un camp de réfugiés à savoir Bentiu administré par les casques bleus de l'ONU qui les protègent face à la folie humaine. C'est évidemment consternant ce qui se passe dans cette partie du monde totalement oubliée. On chasse les européens au profit des russes et des chinois mais en attendant, l'aide internationale pour sauver ces pauvres gens vient bien d'Occident.
Le phénomène des soldats enfants sera également traité puisque nos deux protagonistes seront enlevés par des militaires rebelles peu scrupuleux.
L'auteur Jean-Denis Pendanx a voulu mettre un coup de projecteur sur la guerre civile au Sud Soudan dont sont victimes en tout premier lieu les habitants et surtout les enfants. Il illustre par des photos un documentaire illustré en fin d'album qui nous montre qu'il y a puisé toute son inspiration pour ce récit aux allures véridiques.
Un album aux accents d'engagement humanitaire pour aider l'Afrique.
Le synopsis de cette nouvelle trilogie antique : alors que la peste sévit à Rome au 1er siècle avant JC, une courtisane est accusée du meurtre du consul. Nous sommes entraînés dans les bas fond de Rome où la luxure règne en maître dans une atmosphère fébrile entre baiser, boire et mourir.
C'est beaucoup trop cru pour moi car la grâce n'existe pas et ce n'est pas vraiment au service du récit qui aurait pu s'en passer. C'est libidineux et névrosé à souhait ! Bref, il faut le vouloir et s’infliger ce dévergondage !
Par ailleurs, les dessins minimalistes ne contribuent pas à nous montrer de la beauté et de la sensualité. C'est un style graphique que je n'avais déjà pas trop apprécié dans « L'île au poulailler » de la même dessinatrice.
En point positif, l'album se dévore vite grâce à une narration et une mise en image efficace. Cela peut sans doute plaire aux amateurs du genre. En ce qui me concerne, ce n'est pas mon style bien que j'aime parfois sortir des sentiers battus.
En effet, cette œuvre est d'une réelle vulgarité sans nom même si le contexte est celui d'un univers en pleine décadence. Le souci vient également du scénario qui part dans tous les sens.
Perso, je préfère vous déconseiller ce titre qui n'est pas une bonne pioche. Cependant, les plus téméraires pourront sans doute le découvrir.
Nous avons un mélange du récit de Pinocchio avec l'histoire biblique du jardin d’Éden en passant également par la divine comédie de Dante. Il fallait le faire ! Evidemment, cela donne quelque chose d'assez original mais de si peu crédible.
Par moment, on vire dans un panachage d'un récit certes survitaminé mais qui part dans tous les sens. Il y a un grain de folie mais avec une telle inventivité et un panache qui force tout de même le respect. Le délire créatif est poussé ici à son paroxysme.
Je ne suis pas fan de ce qui est dans l'absurde mais je dois reconnaître certaines qualités dans ce combat de Dieu contre le Diable et le chaos. On assiste à une sorte de voyage initiatique aux allures bibliques. Il faudra un peu deviner le sens caché pour conserver une certaine cohérence.
Je n'ai pas plus accroché que cela mais je conseille quand même cette lecture au plus courageux des lecteurs. A noter que les poissons joueront un rôle non négligeable.
Le graphisme est par moment assez brouillon avec un éclat de couleurs qui confère à la surdose. Pour autant, il y a une audace de cases assez intéressante. Cela se lit très bien avec une parfaite fluidité pour peu qu'on comprenne quelque chose.
Au final, à découvrir mais à vos risques et périls. Au moins, je ne suis pas un menteur. Vérifiez mon nez !
Guillaume Musso qui est actuellement le plus gros romancier français en terme de ventes nous propose l'un de ses derniers livres sur le format de la bande dessinée. Il est vrai que j'ai été habitué aux adaptations avec Michel Bussi, l'autre gros romanciers qui rivalisent dans cette catégorie de littérature populaire dans le genre thriller et polar.
On a droit à un huis-clos un peu spéciale dans une île imaginaire et paisible mais qui ressemble à Porquerolles dans le département du Var au bord de la Méditerranée. Il est question d'un écrivain qui arrête tout du jour au lendemain alors qu'il est en pleine gloire après son troisième roman. Il s'en suivra un meurtre sensationnel qui va attirer l'attention alors qu'il voulait que le passé l'oubli.
J'ai beaucoup aimé le début mais un peu moins la fin avec son explication qui m'a paru assez peu convaincante. La surenchère ne produit jamais rien de vraiment bon. Il faut rester dans une certaine subtilité ce qui favorise la crédibilité. C'est un peu dommage. Maintenant, je crois que l'auteur voulait nous donner de fausses pistes au départ pour ne pas deviner le dénouement.
Pour autant, j'avoue avoir quand même passé un excellent moment de lecture surtout que le graphisme était plutôt avenant. Cela m'a également permis de voir le style d'écriture de cette star de l'écriture qui génère des millions d'exemplaires.
J'ai toujours voulu, d'une certaine manière, comprendre ce qui fait le succès d'un écrivain. J'ai obtenu certaines réponses à travers les affres de la création romanesque. Nos certitudes concernant le métier d'écrivain vont voler en éclat.
En conclusion, un bon polar qui a du style malgré des défauts inhérents liés à une intrigue bien trop complexe pour être crédible. Le récit captivera néanmoins notre attention avec des personnages bien mystérieux mais attachants. De multiples rebondissements et une tension assez soutenue produira une immersion totale chez le lecteur. Certains diront que c'est un thriller difficile à lâcher une fois la lecture entamée. C'est quand même du grand art.
J'ai bien aimé cette idée de départ où l'air est devenue une valeur marchande que contrôle désormais un Etat au détriment des entreprises privées. Qui contrôle l'air, contrôle l'humanité. Il a suffi d'une pluie de météorites sur le permafrost des régions du grand Nord qui a libéré des bactéries et toxines en sommeil rendant l'air irrespirable sans masque de survie.
Cet Etat dirigé par un régent de pacotille va faire en sorte de purifier à nouveau l'air mais le combat n'est pas gagné car des terroristes détruisent les machines permettant cette avancée technologique.
On va vite se rendre compte que les soi-disant terroristes ne sont pas vraiment ce qu'ils semblent être et que cet Etat a plutôt intérêt à maintenir les gens sous son contrôle avec un chantage sur l'air. Il est parfois facile de taxer ceux qui ne sont pas d'accord de terroristes aux yeux d'une opinion publique assez crédule.
Certes, le traitement par la suite sera assez classique mais comme dit, cela part d'une excellente idée à exploiter. J'ai bien aimé ce premier tome sachant que le second viendra clore ce récit déjà bien rythmé. Au scénario, on retrouve l'auteur Philippe Pelaez qui cartonne en ce moment avec pas mal de titres en vue.
On a droit à un dessin des plus correcte pour ce type d'aventure de science-fiction un peu cyberpunk. Les décors seront réellement à la hauteur. Tout ceci facilite la lecture pour notre plus grand plaisir.
Certes, comme le titre l'indique, on sera sous un ciel un peu moins gris. Cependant, les adeptes de 50 nuances de gris devront se raviser. On ne joue pas dans la même cour.
Au final, un titre intéressant à découvrir. On peut attendre la suite avec une impatience non dissimulée.
Il faut savoir que 5000 nouvelles BD sortent chaque année en France dont 1000 rééditions. La plupart des BD sont d'ailleurs de suites à des séries déjà existantes et qui viennent compléter les catalogues de chaque éditeur. C'est beaucoup et on dispose d'un large choix. Encore faut-il ne pas se tromper...
Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemin : malgré la renommée des auteurs, je n'ai pas vraiment aimé cette BD qui se situe pourtant dans l'univers des fameuses « cités obscures » qui ont fait leur gloire. Certes, c'est très bien de rendre un hommage à Jules Verne mais c'est la façon de le réaliser qui m'a paru assez pompeuse et beaucoup trop conventionnelle.
Certes, on pourra toujours contempler page après page ces magnifiques pages pleines en noir et blanc à la manière d'une illustration de livre pour enfant. J'ai goutté depuis à une lecture plus moderne et je suis devenu un lecteur plus exigeant. Il m'en faut désormais un peu plus.
Ma note reflète alors mon plaisir de lecture. Et j'assume totalement le fait d'être un avis ultra-minoritaire. Essayez seulement et vous m'en direz de vos nouvelles en toute franchise !
Les aficionados des auteurs seront sans doute comblés mais pas les autres, loin de là ! On aurait presque dit une sorte de commande commerciale pour mettre en avant la ville d'Amiens et son auteur Jules Verne qui a produit des chefs d’œuvre de littérature.
Pour moi et comme dit, c'est ennuyeux et purement mercantile. Passez votre chemin !
Je ne connaissais pas Bobby Sands. Ce qu'il a vécu dans une prison anglaise est inimaginable et absolument abominable, je ne mâche pas mes mots. Ceci semble être une biographie retranscrivant ces dernières années de captivité.
C'était un militant de l'IRA qui se battait pour obtenir la réunification de l'île irlandaise sous un seul pays. Cependant, l'Angleterre ne voulait pas lâcher le dernier morceau protestant situé dans le quart nord-est de l'île ayant pour capitale Belfast. Tous ceux qui luttaient militairement contre cette puissance coloniale était qualifiés de terroristes et terminaient en détention dans la pire prison à savoir Long Kesh.
Sauf que, en 1976, le gouvernement britannique a mis fin au statut spécial de prisonniers politiques. Ils étaient assimilés à de vulgaires criminels et mélangés avec des prisonniers de droit commun. Or, ces derniers étaient emprisonnés pour leurs idéaux de justice politique. Bobby Sands était l'un d'eux.
Il a tenté une rébellion de l'intérieur en disant qu'ils avaient beau retenir leurs corps dans les conditions les plus inhumaines qui soient, tant que leur esprit resterait libre, la victoire était assurée.
L'arrivée de Margaret Thatcher au pouvoir en 1979 a encore aggravé la situation. Cette dernière considérait un crime comme un crime. Certes, mais les objectifs ne sont pas les mêmes. En enlevant le caractère politique, c'était bien pratique pour eux.
On va suivre un long combat et une dégradation des conditions physiques de Bobby Sands assez dramatiques. Les âmes sensibles devront s'abstenir de cette lecture qui montrent les choses dans leurs dures réalités. On en arrive à détester véritablement les anglais, c'est dire !
Oui, cela m'a fait de la peine car ces jeunes militants d'âgés d'à peine 20 ans sont tous morts pour la plupart de la grève de la faim simplement pour n'avoir pas voulu porter l'uniforme des prisonniers de droit commun sans compter sur la privation la plus élémentaires des soins d'hygiène.
Là aussi, ils seront temps de poursuivre l'Angleterre devant la Cour Européenne des droits de l'homme pour les crimes commis dans le pénitencier de Long Kesh. Cette BD m'a ouvert les yeux sur ce qui s'est passé et que j'ignorais totalement. Rien ne saurait justifier un tel traitement d'être humain car la violence engendre toujours la violence.
Oui, c'est une lecture difficile sur un sujet compliqué qui peut faire encore débat. En tous les cas, un album bouleversant !
C'est une BD documentaire qui est sortie en 2022 mais qui m'a semblé passé inaperçue. J'en ai entendu parler seulement le mois dernier alors que j'étais de passage à Paris où l'on voyait la couverture en grand sur les affiches publicitaires de certaines stations de métro. Il annonçait un phénomène au déjà 20000 lecteurs.
C'est vrai que cela a suscité ma curiosité. Je ne souhaite jamais passer à côté d'un phénomène en jouant les offusqués du cédage à la mode. Il est toujours bon de savoir pourquoi une œuvre est lue par le plus grand nombre. Visiblement, dans le cas présent, c'est le bouche à oreille qui explique les bonnes ventes.
A noter également qu'il s'agit de l'une de ces œuvres qu'on ne peut lire d'une seule traite sous peine de bourrage de crâne et de mal de tête. Il faut lire un chapitre à la fois et espacé dans le temps tant la somme d'informations historiques est importante car les auteurs vont remonter assez loin dans le passé de cette mythique cité antique. Oui, 4000 ans d'histoire nous contemplent !
Pour rappel, Jérusalem est une ville du Proche-Orient qui tient une place centrale dans les religions chrétiennes, juives et arabes. C'est également la capitale de l'état hébreux d'Israël. Il y a peu de temps, cette ville est revenue au cœur de l'actualité avec près de 300 drones et missiles iraniens qui ont failli l'anéantir s'il n'y avait pas eu l'efficace dôme de fer.
Cette ville cosmopolite cristallise véritablement toutes les passions du monde depuis des siècles. C'est à se demander pourquoi. L'histoire racontée dans cette BD (par un olivier) pourra nous fournir toutes les informations utiles et indispensables à notre connaissance. Pour ma part, j'ai mieux compris certaines choses et certains enjeux qui m'avaient totalement échappé.
On se rend compte également que c'est une très riche histoire car la ville a souvent été envahi par des empires étrangers. Il en reste toujours quelque chose malgré les multiples destructions et reconstructions. Gageons que cela soit encore le cas dans le futur malgré les menaces qui planent toujours.
J'ai été légèrement déçu par cette BD bien que ma lecture avait plutôt été agréable. L'ambition de l'auteur était de remettre au goût du jour l'une des histoires arthuriennes tombées dans l’oubli et dont il aurait fait des recherches pendant plus d'une décennie pour la réhabiliter auprès du grand public. C'est un objectif tout à fait louable.
Cependant, dans le fond, la trame va demeurer assez classique et va même emprunter certaines scènes à des œuvres que nous connaissons déjà. On ne parlera pas d'Indiana Jones à la recherche du Graal mais plutôt du premier Harry Potter avec ses trois épreuves et notamment sa partie d'échec géante.
Certes, on sait bien qu'il y a des similitudes entre différents récits et je ne cherche même pas à savoir qui a copié qui. Non, tout cela m'ennuie profondément car il n'y a plus de réelles surprises. Tout est vraiment prévisible avec une construction du récit les plus classiques.
Par ailleurs, alors que la tonalité de départ était plutôt dramatique, voilà qu'on va jouer dans un registre humoristique au registre Lanfeust de Troy. Il ne manquait plus que cela ! On notera également le manque d'épaisseur des différents personnages ainsi qu'un certain manichéisme relevant des productions du siècle dernier.
Comme dit, cela partait de quelque chose d'assez ambitieux pour terminer dans la banalité d'un récit d'aventure humoristique qui finit bien. Bref, autant vous dire que pour moi, il m'en faut plus, surtout au niveau de l'héroïc fantasy, un genre que j'apprécie tout naturellement.
De l'auteur, j'avais beaucoup aimé en son temps son récit autobiographique « Couleur de peau : miel » qui avait donné lieu par la suite à un film cinématographique sous forme de reportage authentique.
Il réitère des années après en restant dans le même thème c'est à dire les traumatismes de l'adoption. Oui, il faut le savoir: quand on adopte un enfant, on le déracine de ses vrais parents et il s'ensuit un mal être parfois fatal. On pense que l'on va le sauver de la misère et d'une vie malheureuse, mais les rapports humains sont bien plus complexes.
Cette fois-ci, Jung se lance dans une trilogie assez intéressante où chaque tome donnera le point de vue de l'un des protagonistes du schéma d'adoption à savoir les adoptants, les adoptés et les parents biologiques obligés d'abandonner leurs enfants pour divers motifs.
On commence par conséquent par le témoignage des adoptants avec trois schémas un peu différents. On entre véritablement dans l'intimité et dans la pensée de ces adoptants qui ont pour point commun une certaine ouverture quand d'autres ferment tout simplement la porte aux racines, ce qu'évoque l'auteur dans sa préface.
Evidemment, ce thème nous prend aux tripes tant il est chargé émotionnellement. Là où l'auteur va plus loin, c'est dans une réflexion pour voir les différents contours. Il a acquis désormais la maturité nécessaire du sujet pour se permettre d'apporter encore d'autres aspects plus méconnus. Et puis, cela se base sur de réels témoignages dont on pourra voir les différentes lettres de témoignage en fin d'album.
Oui, c'est une très belle lecture pour ceux qui veulent en savoir plus sur les conséquences de l'adoption qui est tout sauf un acte anodin.
Dernièrement, une loi a inscrit dans la Constitution de 1958 la liberté garantie des femmes de recourir à l'interruption volontaire de grossesse. En effet, Simone de Beauvoir avait prévenu qu'il suffirait d'une crise politique, économique ou religieuse pour que le droit des femmes soient remis en question.
C'est d'ailleurs ce qui s'est passé aux Etats-Unis sous l'impulsion d'un président Trump totalement rétrograde et ayant peu de considération pour les femmes après d'ailleurs les avoir maltraitées dans sa vie privée. La France est ainsi devenu le premier pays à inscrire l'IVG dans sa Constitution afin d'éviter un jour des servantes écarlates...
Cette BD est le point de départ à ce qui allait conduire à la loi Veil promulguée en 1975 après des débats parlementaires vifs, longs et houleux. Il aura également fallu le procès de Bobigny où une jeune fille violée qui a été dénoncée par le violeur s'est retrouvé avec sa mère devant un tribunal composé d'hommes. Rarement, on n'avait vu une pareille injustice dans notre pays !
Dans les deux biographies de Gisèle Halimi, j'avais entendu parler de ce procès mais ce dernier était à peine survolé. Il était intéressant d'avoir une BD qui relate ce qui s'est passé et surtout cette prise de conscience de l'opinion publique que les choses devaient changer pour le bien des femmes.
En effet, auparavant, les femmes enceintes désirant interrompre leur grossesse, devaient se tourner vers des solutions clandestines ou artisanales. Les plus riches allaient à l'étranger. Les plus pauvres risquaient leur vie et se retrouvaient souvent devant un tribunal pour y être condamnée comme une espèce de double peine.
Fort heureusement, il y avait une femme avocate courageuse et déterminée face à un président de Tribunal intelligent. Nous éviterons de parler de la stupidité extrême du Procureur de la République. Il a fallu ce procès médiatique pour conquérir le droit à l'IVG.
Oui, cette BD est instructive pour ne jamais oublié ce que des millions de femmes ont vécu dans le passé. Qu'importe si Gisèle Halimi a instrumentalisé ce procès pour lui offrir une vibrante tribune au droit à l'avortement ! L'essentiel est le résultat obtenu.
On peut également être fier que notre pays soit désormais véritablement à la pointe de ce combat dans un monde où les femmes disposent de peu de droits. Elle envoie un message de solidarité aux groupes de femmes et à tous les défenseurs du droit à l'avortement dans le monde.
Reposer en paix est ce qui nous attend tous à un moment donné. On va espérer le plus tard possible. C'est également le titre de cette BD qui met en scène un petit groupe d'examinateur mortuaire qui interviennent pour s'occuper des cadavres sur des lieux de crime.
Là où cela devient intéressant est qu'on aura droit à chaque tome à un personnage différent d'une intrigue général qui se dévoile tout doucement à demi-mot. J'ai déjà vu un tel procédé il y a une vingtaine d'année sur une série intitulée « Quintett » et qui est aujourd'hui assez méconnue. Et pourtant, c'est elle qui a inventé le concept qui suscite l'engouement sur cette série macabre. Il est vrai que j'arrive un peu avec du retard sur ce phénomène. Cependant, j'arrive à percevoir ce qui a provoqué cette vague d'admiration.
Oui, cette série est bien construite et ce premier tome assez prometteur sur le destin croisé de 5 personnages clés avec des tomes qui apporteront progressivement des éclaircissements sur certains mystères. La force narrative est présente ainsi que le suspense lié à chaque récit. Et puis, certains personnages sont assez charismatiques pour susciter tout l'intérêt.
J'ai hâte de découvrir la suite avant de reposer en paix. En conclusion, une série à lire et à relire dans son intégralité.
Proclamer la fin de l'esclavage est une chose mais que deviennent les citoyens libres de couleur noir dans un pays dominé totalement par des citoyens de couleur blanche ? Après la guerre de Sécession, il y a eu une partition du pays à la manière d'un apartheid à savoir deux peuples et un pays. Or, les noirs voulaient vivre comme les blancs et disposer des mêmes droits ce qui paraît légitime.
Ainsi, une loi assez stupide voulait qu'on cède ses places à des blancs dans les bus bondés. Rosa Parks, une couturière professionnelle de 42 ans, à la peau noire, a dit « non » le 1er décembre 1955 ce qui a entraîné un émoi dans tout le pays. Cela pourrait paraître ridicule de nos jours mais elle s'est retrouvée en prison car elle n'a pas voulu appliquer la loi en estimant, à juste titre, que celle-ci devait être remplacée par quelque chose de plus juste. Son combat a fini par payer au niveau de la Cour Suprême avec la fin de la ségrégation dans les transports publics.
On mesure ainsi tout le parcours qu'a traversé la population noire aux États-Unis jusqu'à nos jours. L'élection d'Obama à la tête du pays a prouvé que tout était possible. Il faut juste avoir le courage de dire « non » à un moment donné et ne pas agir par lâcheté. C'est tout le sens de ce récit qui nous est raconté par un chauffeur de taxi à un jeune homme de couleur également mais assez arrogant qui a oublié certaines valeurs essentielles.
J'ai beaucoup aimé cette BD sur des événements historiques certains car ils racontent également les coulisses et la stratégie adoptée par le révérend Martin Luther King pur que le changement puisse s'opérer pacifiquement et avec le maximum d'adhésion. Les auteurs italiens ont réalisé un superbe travail pour une BD hautement pédagogique qui pourra servir pour des combats futurs à travers le monde, tant il reste des choses à améliorer.
Nous voilà embarqué avec ce titre à suivre une agence de pompe funèbre en plein cœur de la Bretagne où il ne se passe pas grand-chose. On attend les morts mais ils ne viennent pas ce qui ne fait pas le bonheur de cette entreprise dirigé par M. Ganglion. Voilà que survient un décès et le récit peut enfin démarrer véritablement.
Evidemment, avec Fluide Glacial, on est dans le comique loufoque d'une situation assez morbide. L'humour sera noir car il s'agit de dédramatiser une situation de deuil pour les familles ayant perdu un être cher. On suivra les aventures très rocambolesque d'un convoi mortuaire qui va s'apparenter à un long chemin de croix.
Le dessin est simple et spacieux avec une bonne lisibilité à ce récit de déboires subies par une entreprise de pompes funèbres. Bref, l'esthétisme est réellement au service du scénario en remplissant correctement son rôle à jouer.
Fort heureusement, le scénario va éviter l'écueil du scabreux en restant drôle. Cependant, la fin nous plonge quand même dans une certaine interrogation semi-poétique et presque fantastique sur le rapport à la mort. La question qui se pose est : faut-il tuer un mort devenu trop encombrant ?! Vous aurez une réponse assez jubilatoire en suivant les aventures rocambolesques de ces deux fossoyeurs !
Au final, je reste assez dubitatif n'étant peut-être et sans doute pas le lectorat visé par l'humour noir semi-poétique mais cruelle. A noter que ce duo d'auteurs Le Bihan-Pog avait déjà donné avec un polar noir ayant pour cadre la Bretagne à savoir « Mulo ».
Frontier est une BD de science-fiction un peu unique en son genre. Au début, j'ai été assez dérouté par la bonhomie des personnages qu'on dirait sortie d'un Minecraft avec leur aspect qui fait très playmobil. On croirait d'ailleurs des figurines pop dans l'espace !
Pour autant, le propos n'est guère enfantin puisque la conquête de l'espace n'est plus un doux rêve mais une réalité gangrenée par les multinationales qui exploitent abondement les ressources en laissant derrière eux pollution et paupérisation de la population des travailleurs. Bref, c'est un univers froid et hostile où le capitalisme règne en maître.
On va suivre le parcours de trois personnages. Tout d'abord Ji-Soo qui est une ingénieure désabusée qui n'arrête pas de se plaindre sur son sort depuis que son entreprise a été rachetée. Puis, elle fait la rencontre d'Alex, un ouvrier né dans l'espace, et qui a toujours connu que l'exploitation en dehors de toute planète. Enfin, il y aura Camina qui est une ex-mercenaire assez fougueuse qui donne un nouveau but à sa vie.
C'est assez intéressant de les suivre car il y a une réelle psychologie des personnages au service d'un récit qui va nous transporter d'un monde à l'autre. Le thème sera celui d'une humanité totalement déconnectée de son berceau à savoir la Terre.
Ce titre bénéficie d'une bonne critique de manière générale qui incite à le découvrir. Ce n'est pas la meilleure science-fiction que j'ai pu lire en raison de ce graphisme aux têtes disproportionnées mais il n'en demeure pas moins intéressant sur le fond. Certes, la forme laisse un peu à désirer dans ses contradictions.
Au final, voici un titre qui traite de la colonisation de l'espace sur un mode assez désenchanté.
Une mère découvre que le visage de son enfant Jérémy a disparu totalement. C’est quand même un vrai problème. Elle essaye de le déclarer auprès de la Police mais cette dernière ne s’occupe pas de ce genre de perte. Elle a beau essayer le psychiatre ou bien le prêtre, rien n’y fait !
Il s’agira de se plonger dans les traumatismes familiaux pour tenter de résoudre ce problème. En effet, le père est absent car il a disparu en Afrique suite à une mission humanitaire. Les occidentaux sont souvent enlevés et parfois tués même s’ils veulent aider les habitants de ce continent pauvre. C’est ainsi que peut être récompensé parfois le prix de l’effort.
Il va y avoir une sorte de quête un peu onirique, voir psychologique, pour venir à bout de cette étrangeté. Evidemment, la fin demeure assez poignante et donne tout son sens à cette fable urbaine.
J’ai appris, après lecture, que cette BD était tirée d’une pièce de théâtre écrite par le dramaturge québécois Larry Tremblay. L’adaptation en bande dessinée n’était pas évidente mais le résultat me semble être cohérent. Le thème est celui de l’adolescence et de ses traumatismes ainsi que la quête de l’identité (d’où la perte symbolique du visage).
En conclusion, nous avons quelque chose d’intéressant à analyser car il y a bien entendu plusieurs niveaux de lecture. J’ai pioché ce titre dans les titres jeunesse alors qu’il peut s’adresser également à des adultes.
Après son « Kaboul Disco », Nicolas Wild nous propose un voyage au cœur de la Russie de Vladimir Poutine, cet empire voulant s'étendre à l'Ukraine et pourquoi pas au-delà.
La question qui se pose est de savoir à quoi pensent les Russes ? Sont-ils pleinement satisfaits de cette situation qui a entraîné la guerre et des milliers de mort aux portes de l'Europe ? Une telle invasion ne s'est plus produite depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale sur le sol européen.
L'auteur essaye de rester neutre mais on voit bien qu'il est souvent très choqué par les réponses qui lui seront apportées de ses différents interlocuteurs qu'il interroge de manière assez professionnelle avec l'aide d'une correspondante locale.
On s'aperçoit que cet ex-agent du KGB revanchard et devenu président à vie a verrouillé tout ce qui pouvait être assimilé à une simple opposition dans le pays au fil des années pour avoir la main-mise totale sur son peuple. La Russie a toujours vécu sous un pouvoir politique fort que cela soit au temps des Tsars ou du communisme. On s'aperçoit que les russes ont besoin de cela pour survivre. Cela fait partie de leurs gènes. La loi du plus fort !
Certes, une minorité d'opposants existent mais ils sont presque tous exilés à l'étranger et n'ont plus vraiment une prise sur ce qui se passe réellement dans ce pays. La récente réélection triomphale de Poutine pour son 4ème mandat avec 87% des voix prouve que le peuple ne décide pas vraiment de son destin. En effet, quand un seul homme filtre les choix selon son intérêt personnel, une élection dans ce cas n'est qu'un grossier simulacre de démocratie.
Cependant, le soutien d'une frange importante de la population au président russe, même après deux ans de guerre en Ukraine, reste une certitude, grâce sans doute à l'ampleur des manipulations politiques, sociétales et historiques. Et c'est bien là, tout le problème !!!
J'ai apprécié cette BD car elle est actuelle et elle nous offre un regard assez intéressant sur la société civile russe. La fin de ce récit m'a laissé une impression de malaise par rapport à la suite surtout quand on voit le regard de l'auteur qui semble inquiet.
On ne peut que le comprendre à l'aube d'une troisième guerre mondiale embrasant toute l'Europe entière. Pas plus tard que cette semaine, notre Président Macron espérait de toute ses forces qu'on n'aura pas à partir en guerre. Cela n'augure rien de bon...
Oui, cette BD mérite incontestablement une lecture surtout dans le contexte actuel afin de mieux comprendre les enjeux géopolitiques.
L'esclavage de type colonial est une véritable abomination. La Révolution Française de 1848 instaurant une Seconde République met fin à l'esclavage par décret, ceci afin de calmer les révoltes dans les colonies et empêcher accessoirement l'Angleterre (qui l'avait aboli dès 1808) de s'emparer de ces territoires que cela soit aux Antilles ou bien à l'île de la Réunion.
C'est sur cette dernière que se situe l'action de ce récit qui va s'intéresser au destin d'Edmond Albius, une jeune esclave qui a découvert le procédé artificiel de la fécondation de la vanille qui va faire la fortune des propriétaires des plantations de l'île. Voilà un esclave en or !
C'est horrible de constater que les colons étaient prêts à se battre contre les émissaires de la République pour ne pas se voir imposer l'abolition de l'esclavage. A chaque fois, on constate que c'est bien eux le problème car ils se croient maîtres de leur univers. Leur devise : « celui qui libère mes esclaves, je le tue ! ». On ne peut pas être plus clair. Les réflexions des colons créoles ou blancs dans cette BD donnent véritablement la nausée mais c'était la véritable pensée de l'époque.
Le véritable problème était que les employeurs ne voulaient pas payer le travail des noirs car ils estimaient qu'ils étaient déjà logés et nourris. C'est purement une logique capitaliste et égoïste. On va également s’apercevoir que d'esclaves, ils vont passer ouvriers mais exploités à fond par les propriétaires avec de misérables salaires. Les conditions de travail ne seront guère meilleures.
A noter quand même que le gouvernement va offrir des compensations financières pour la perte des esclaves à la minorité des propriétaires blancs dont les affaires vont pouvoir prospérer. Bref, l'argent du crime n'était pas allé aux victimes mais aux bourreaux !
Cette BD donne un témoignage de ce que fut l'esclavage et nous indique que son abolition n'a pas vraiment profité à ces nouveaux hommes libres qui continuaient à être exploités en vendant leur force de travail contre des sommes dérisoires.
L'exemple d'Albius est d'ailleurs assez marquant. En effet, il a permis à l'île de la Réunion de devenir le premier exportateur mondial de vanille et il est mis en prison pour un petit larcin de quelques babioles !
Aujourd'hui encore dans le monde, près de 40 millions de personnes seraient toujours victimes d'esclavage. Or cette pratique est interdite et condamnée dans de nombreux pays. Il faudrait en finir une fois pour toute avec cela.
Un mot sur le dessin pour dire qu'il est très agréable pour la lecture avec de belles planches colorées. Correct et efficace seraient les deux qualificatifs que je choisirais pour définir le graphisme.
Au final, une lecture assez instructive sur l'esclavage mais également sur la découverte du procédé de reproduction de la vanille sur l'île de la Réunion. En prime, on aura même droit à une belle histoire d'amour.
Et la série continue... la mode de la bd d'humour actuelle est de prendre un thème par exemple l'héroic fantasy, les fonctionnaires ou encore ici les joueurs de pétanque et de broder des gags autour. L'univers exploré est ainsi cloisonné alors qu'un Sfar ou un Larcenet ne s'enferme pas. Il faut également dire qu'on est loin ici de leur humour.
Franchement, cette bd est un ramassi de clichés sur les gens du Sud avec des parisiens assez malmenés. Le charabia verbal de cette bd m'a repoussé immédiatement. Il faut s'accrocher pour comprendre quoique ce soit. Cela sera sans moi ! Et dire qu'il y a déjà 4 tomes alors que le premier a déjà été une épreuve de lecture...
Voici une BD où l'on va suivre une jeune femme provinciale qui s'est engagée dans la police afin de servir l'Etat dans sa mission de maintien de l'ordre dans la société. Evidemment, elle en verra des vertes et des pas mures dans ce milieu où l'on côtoie la pire misère sociale. Les individus qui commettent crimes et délits le font souvent (mais pas toujours) pour des motifs strictement économiques.
Elle va rejoindre après un stage concluant le prestigieux commissariat aux affaires criminelles situé au 36 quai des orfèvres avec pour nom de code Cristal 417 d'où le nom de la présente BD. Les affaires vont se corser un peu car elle va travailler pour des crimes d'homicide assez scabreux au milieu d'autres affaires un peu plus ordinaires dans cette brigade assez macho.
J'ai bien aimé un style qui se rapproche nettement de la réalité et d'une forme de documentaire mais sans l'être vraiment. Certes, c'est parfois assez ennuyeux car la forme est assez pompeuse par moment. Il n'y aura pas vraiment une action spectaculaire. C'est un parti pris de la part des auteurs qu'il nous faut respecter.
Pour autant, dépassé ce stade d'acceptation, on découvre l'envers du décor de la brigade la plus prestigieuse de la République et c'est plutôt intéressant comme approche. Le dessin est plutôt net mais parfois pas assez précis notamment dans le visage des différents personnages.
Cela se termine sur quelque chose d'énorme qui rappelle que notre pays n'est pas à l'abri. Je n'en dirais pas plus. En même temps, cela souligne quand même l'utilité de ce corps de fonctionnaires pas très apprécié d'une bonne partie de la population. Peut-être que cet ouvrage permettra de mieux les comprendre, on ne sait jamais.