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Je n'aime pas spécialement les mangas de baston non plus. On peut même dire que je les évite. Pourtant, mon choix s'est arrêté sur Clover car c'est une série qui débute et qui ne compte que 3 volumes donc facile à digérer et de se faire une idée...
Le constat de départ est plutôt classique: nous avons un adolescent taciturne Tomoki qui se lie d'amitié avec Hayato, la tête brûlée ainsi qu'avec Kenji, la force tranquille. A eux trois, ils vont s'unir et essayer de se venir en aide mutuellement. Il faut dire que suite à un terrible accident, le père de Kenji se trouve dans l’incapacité de rembourser une importante somme d’argent qu’il doit à des gens peu recommandables. Kenji se voit obliger de jouer les gros bras afin de l'aider financièrement...
Après un premier tome introductif où l'on fait connaissance avec les trois principaux personnages, on entre progressivement dans l'histoire qui reste ancré dans une certaine réalité. Et là, je n'ai pas eu vraiment de mal avec ce trio mal assorti. On ne s'ennuie pas une seconde d'autant que le dessin est correct. Cela reste léger et donc agréable à lire entre baston et humour.
C'est un manga bien singulier que my way. Ces petits contes qui s'enchaînent sont assez profonds pour retenir notre attention. Il paraît que cette série serait n°1 en Chine.
Le dessin ressemble à des tableaux impressionnistes de Monet ou Degas tout en aquarelle. C'est graphiquement un plaisir pour les yeux. Cette ambiance renforce le côté onirique de ce manga pas comme les autres.
Je crois que ce qui m'a véritablement plu, c'est le côté un peu optimiste de chacune de ces histoires poétiques. Cela procure un peu d'espoir dans un monde où il faut continuellement se battre. On a droit à un nouveau regard sur les choses.
On pourra sans doute reprocher à l'auteur une certaine mièvrerie. Cependant, la simplicité a également ses bons côtés.
Le ressort dramatique joue dès les premières pages où survient un drame qui va toucher un petit panda qui vît sur une île. En effet, le village a été attaqué et est complètement détruit. Le petit panda va alors faire une quête initiatique.
Cela s'adresse plutôt un public jeune. Le gros atout de ce manga est un dessin magnifique. On est surpris par autant de qualité graphique. La mise en couleur à la gouache donne une ambiance unique à la fois onirique et poétique à l'ensemble.
Le premier tome nous permet de faire connaissance avec les personnages de cette île surprenante où la faune et la flore sont décortiqués. C'est un plaisir de suivre les aventures de ce panda.
Le seul hic est que cela se lit vite... trop vite. A force de vouloir décortiquer les mouvements, on multiplie des planches contemplatives où l'action avance lentement. Pour les rêveurs ou les amateurs de beaux dessins. Cela reste pas mal.
Je n'ai pas vu le film du même nom de Tsui Hark. Je ne vais pas alors faire de comparaison, chose à laquelle je me suis malheureusement habitué. L'avantage est d'avoir alors un oeil neuf pour apprécier la qualité d'une oeuvre. Visiblement, cette bd serait une sorte de préquel au film c'est à dire un prélude.
Je dois dire que j'ai été immédiatement séduit par le dessin ainsi que la colorisation. Les scènes de combat sont magnifiques. Souvent, elles m'apparaissent incohérentes. Or, ce n'est pas le cas en l'espèce. Il y a comme une harmonie du mouvement qui confère une réelle beauté. Un gros reproche cependant : la qualité ne se retrouve pas dans les différents chapitres puisque réalisés par sept auteurs différents.
Pour l'histoire, nous sommes sous la dynastie chinoise des Ming au XVIIème siècle lorsque celle-ci était en perte de pouvoir. Il est question de 7 épées qui est le symbole de l'arme traditionnelle. Celles-ci possèdent un pouvoir particulier que devra maîtriser chacun des personnages. C'est intéressant de les découvrir au fil de ces 7 chapitres même si on pourra reprocher une certaine brièveté du récit.
Deep Maurice est un robot sophistiqué très sympa qui n'aime pas son physique et qui a l'avantage d'avoir des sentiments humains. Il est associé à un agent secret à savoir Gologan, plantureuse jeune femme qui maîtrise les arts martiaux. Ils agissent dans le cadre d'une division secrète de l'ONU. Ils luttent contre un être malfaisant à savoir Raz qui est une sorte de grand super méchant qui rêve de dominer le monde.
Les intrigues des 3 volumes sont plutôt assez classiques. Le premier volume explore le Japon des Yakusas, le second aborde les sectes américaines, le dernier s'intéresse à la pollution de l'espace avec les satellites usagers du temps de la guerre froide. Il n'y aura sans doute pas de 4ème album...
Le public visé est manifestement celui des moins de 18 ans dans la plus pure tradition de la ligne claire chère aux Editions Casterman. La lecture est agréable mais c'est vite oubliable. L'achat n'est absolument pas indispensable. Un travail honnête mais sans plus...
D'ordinaire, je n'aime pas trop les productions provenant de la collection fluide glaciale. Pour moi, ce sont de vieux auteurs qui ont régné en maître sur la bd d'autrefois en faisant dans le trash pour concurrencer la ligne Spirou avec son approche plus enfantine.
Or, je n'étais pas trop adepte de cette bd d'humour qui ne parvenait même pas à me faire sourire. Depuis, le paysage du monde de la bd s'est beaucoup enrichi et ces auteurs ont été pour la plupart un peu relégués. Certains d'entre eux provenant d'une nouvelle école ont quand même pu tirer leur épingle du jeu de manière éclatante à l'image de Larcenet qui a quitté ce navire.
Je ne connaissais pas particulièrement Gaudelette et je dois bien avouer que cette vie des festivals qui aborde l'envers du décor du monde de la bd m'a bien plu. Il y a des trouvailles un peu extraordinaires et des effets qui ont su me captiver. J'ai bien aimé cette ambiance bon enfant dans une analyse quand même assez caustique. Tout le monde en prend pour son grade ! Vous voilà prévenu !
J'ai un peu du mal à croire que c'est le Winshluss qui m'a tant séduit par son Pinocchio qui a dessiné cette parodie dans le genre alternatif et trash.
Le procédé est toujours le même à savoir le détournement des codes de la bande dessinée populaire et traditionnelle pour pondre quelque chose d'iconoclaste et de subversif. En guise de drôlerie, on aura droit à de la vulgarité. Certes, la culture de l'image sous toutes ses formes est présente mais cela ne me suffit pas pour apprécier.
Je n'aime pas du tout. C'est l'anti-Fabcaro au niveau de la subtilité.
Je m'attendais également à un chef d'oeuvre devant autant de critiques élogieuses. Ce n'est pas tout à fait le cas. Cette lecture a été quand même fort sympathique à bien des égards que je vais tenter d'expliquer.
J'ai réellement apprécié le trait du dessin en noir et blanc par cet auteur que je ne connaissais pas. J'ai apprécié également ces petites scènes de la vie courante mettant en scène des personnages ordinaires et fort sympathiques pour la plupart. Il y a beaucoup d'humanité et de profondeur et cela se ressent.
Le sujet est délicat puisqu'il met en scène une petite fille de 6 ans qui s'appelle Luce. Elle passe des vacances chez son papi à la campagne. Elle va être confrontée à des questions existentielles... sur la mort. Le thème n'est pas facile à aborder du point de vue d'une si jeune fille.
Je trouve que l'auteur a su tirer son épingle du jeu avec brio car il aborde le point de vue de la jeune fille mais également celui des personnes âgées. Ce double niveau rajoute du piment à l'ensemble.
Au final, le talent graphique se ponctue avec grâce sur un scénario pas facile mais maîtrisé.
On sera tous d'accord sur un point: la série "Sept" ne se terminera pas en apothéose. Il y aura eu des perles et des ratés. C'était quand même un peu prévisible si le principe était de confier chaque volume à une paire d'auteurs différents qui possèdent leur propre style et qui ont nécessairement un talent variable...
Pour ma part, j'aime bien Matthieu Gabella pour avoir apprécié son scénario dans Les Mesures du temps ou plus récemment sur La Licorne. Ici, le projet était hautement ambitieux. Je dois bien avouer qu'il y avait de bonnes idées mais la fin paraît tellement bâclée.
Quelles sont les bonnes idées ? Avoir par exemple imaginé que la Lune pouvait devenir un immense bagne où les prisonniers sont livrés à eux-mêmes. Avoir également imaginé qu'on pouvait atteindre l'espace dans des ascenseurs d'un nouveau type hydraulique.
C'est de la science-fiction extrêmement violente dans un milieu cruel et barbare. L'enjeu est une découverte fondamentale pour l'humanité : une caverne préhistorique sur la Lune. Certes, il faudra s'accrocher question vraisemblance. Cependant, ce voyage mérite certainement une lecture avant d'être jugé un peu trop sévèrement.
Billy, Charlie et Black Tom sont des gamins des rues inséparables dans le Londres des années 1889 en pleine époque victorienne. Ils ont dans leurs relations un certain Sherlock Holmes pour lequel ils font parfois des missions d'espionnage. Je ne sais pas pourquoi le titre de la série fait référence aux quatre de Baker Street quand on n'en compte que trois. Peut-être que leur chat est compté avec ?!
On ne verra d'ailleurs que Scherlock Holmes et son fidèle Dr Watson qu'à la toute fin de l'aventure comme un épilogue.
Le dessin précis et la colorisation flamboyante sont réellement au top. Je tire d'ailleurs un vrai coup de chapeau au jeune dessinateur encore dans la vingtaine qui a un réel talent. Les vues sur ce Londres victorien sont tout simplement splendides.
Cependant, il est dommage que le scénario soit si léger et si naïf. La série s'adresse t'elle alors à un public plus jeune alors qu'il est question de maison closes et de prostituées dans un milieu plutôt sordide ? Je ne sais pas...
Régis Loisel signe la préface comme un gage de bonne garantie. Il est vrai que la mise en scène est dynamique et que le cadrage est effectué à bon escient. C'est un véritable plaisir de lecture. C'est classique mais on retiendra surtout un visuel hors norme.
Le Chant du Pluvier décrit la tentative des membres d’une famille désunie pour resserrer les liens suite à un événement tragique. C'est un récit plutôt intimiste qui tente le pari de nous faire découvrir la vie au Groenland au milieu des autochtones. Le risque de voir un éparpillement du sujet était conséquent entre ethnologie et sentiment. Les auteurs arrivent tout de même à maîtriser le récit. S'il est emprunt d'une humanité certaine, il est parfois un peu lourd et presque ennuyeux sans compter le dérapage vers le patois local pour sonner plus vrai...
Au bout du voyage, un nouvel équilibre familial se réalisera-t-il ? Tel est l'enjeu du chant du pluvier qui pour la petite histoire est un oiseau. La découverte de soi, de ses limites, de ses capacités restent des thèmes courants souvent traités en matière de bd ou encore de cinéma.
Il y a également des subtilités graphiques qui m'ont un peu échappé lorsqu'il est question de rêves. A découvrir toutefois pour les beautés du Groenland.
Comparé à de nombreux autres titres, ce one-shot ne s'en sort pas trop mal à vrai dire. Il est question d'un amour impossible entre une belle tzigane et un jeune mineur qui rêve d'évasion. Cette soif de liberté va bien évidemment se heurter aux moeurs d'un village reculé. Et puis, il y a la grève qui menace chez les gueules noires. Les conditions de travail au fond du puits sont épouvantables sans compter les accidents liés aux coups de grisou. Lorsque les exploitants menacent d’embaucher les tsiganes à leur place, l’affrontement semble d’autant plus inévitable que ressurgissent de très vieilles rancœurs.
L'histoire de cette romance s'inscrit assez bien dans ce contexte. Cependant, sur fond de superstition, il y aura l'apparition de phénomène fantastique assez classique. Le dessin de l'auteur de Fog est toujours aussi poignant. Il arrive à dégager une certaine ambiance.
Non, on pourra juste reprocher un scénario qui manque un peu d'originalité. La lecture demeure plaisante c'est l'essentiel.
J'ai eu beaucoup de mal à comprendre le scénario et surtout où l'auteur voulait en venir au début de cette aventure. Pourtant, j'ai été tout de suite charmé par le dessin de ces étendues désertiques sub-sahariennes. Les vues de Tombouctou sont merveilleuses par exemple. Il y a quelque chose de magique dans le graphisme. Peut-être également les couleurs.
Je crois que ce qui pêche dans cet ouvrage, c'est le scénario qui n'est pas très clair. On nous entraîne volontairement sur de fausses pistes. Quand on découvre la vérité c'est à dire la clé, c'est vrai qu'on acquiert tout de suite une meilleure compréhension de l'ensemble. C'est cependant dommage d'y voir clair qu'à la fin de l'histoire. Cela ne se prête pas à ce genre de récit qui n'est pas un polar. Ceci dit, cela demeure intéressant car on apprend des choses sur l'histoire de l'Afrique et de la colonisation.
Du même auteur, j'avoue avoir préféré très nettement son Extrême Orient. On retrouve avec bonheur le trait de son graphisme un peu exceptionnel. C'est une joie pour les yeux ébahis des lecteurs que de découvrir ces couleurs magiques.
Je m'attendais à une histoire d'amour vraiment originale avec une passion dévastatrice et tragique. C'est bien décevant à ce niveau là où l'action reste presque figée sur le marivaudage intellectuel du héros en mal de sensations fortes. L'ivresse de l'imagination et des sens...
Nous avons en effet un jeune officier de marine qui reste bloqué à Salonique puis à Istanbul. Le fond historique est celui de la guerre des Balkans entre les russes et les turques. C'est un épisode bien méconnu des occidentaux. Or c'est bien là que l'auteur excelle dans la manière de nous présenter cet environnement historique. Belle couverture également.
Une oeuvre qui se veut un peu inaccessible à tout un chacun et qui reste prioritairement axé sur une atmosphère romantique.
Makyo n'a rien perdu de sa verve: voici là une grande histoire habilement contée sur les derniers cathares pourchassée par la "Sainte" Inquisition notamment dans la région du Languedoc.
Au niveau de l'intrigue tous les ingrédients sont réunis pour une superbe production: l'ignoble inquisiteur, la martyre brûlée vive, le miraculeux guérisseur... L'originalité provient du fait de voir sous trois angles différents une scène clé du passé du jeune amnésique, héros de cette aventure. Encore une fois, c'est très bien construit grâce à l'ingéniosité du scénariste.
Là où je suis agréablement surpris, c'est la qualité du dessin par un auteur qui m'est totalement inconnu. Il possède déjà tous les atouts d'un grand dessinateur. Je suis admiratif devant un tel talent de rendre des planches magnifiques par une précision du trait hors norme tant au niveau des décors que des personnages ainsi qu'une colorisation bien agréable. Le découpage s'avère parfaitement dynamique.
Alors quand un récit riche et brillant s'allie de pair avec un graphisme époustouflant de réalisme, nous ne pouvons avoir qu'une grande bd. Un premier tome presque "parfait" rendant une lecture passionnante.
Cependant, le second tome ne semble pas être à la hauteur. L'histoire progresse peu et se perd un peu dans des considérations trop théâtrales qui font perdre un peu de crédibilité à l'ensemble.
C'est vrai qu'on pouvait s'attendre à mieux d'autant que l'idée de départ est très intéressante. Pas une fois, on ne frissonne de terreur ce qui est un comble s'agissant de nous faire vivre des lieux maudits où resurgissent des fantômes.
L'action se situe dans le futur en 2050 mais on a l'impression que cela aurait pu très bien se dérouler dans les années 1980. Par ailleurs, il manque quelque chose au niveau du scénario. Le graphisme est impeccable bien que les visages des personnages ne soit pas trop à mon goût.
Trop d'éléments un peu funky amenuisent le sentiment d'angoisse comme par exemple cette présentatrice de reportage TV tabloïd ou la transformation de cette abbaye en parc d'attraction à touristes. Il y a véritablement une erreur de casting dans la mesure où cette histoire qui aurait dû être horrifique sombre dans une comédie humaine ou dans un polar de facture moyenne.
C’est un bien étrange roman graphique que celui-ci. On ne s’attache pas du tout au héros mais on le suit bien volontiers dans ses aventures sexuelles.
La narration est volontairement détachée à l’image de ce David Boring qui paraît bien étrange dans ses réactions. C’est à la fois un récit intimiste et légèrement décalé. Il y a une atmosphère de fin du monde où l’on se demande ce que les protagonistes font là. Ce mélange a un peu du mal à passer.
Il y a trois parties et j’avoue nettement avoir préféré la première. Il est question également d’assassinat et de tentative de meurtre. On aura droit à des explications ; cependant des ombres demeurent. Les interrogations demeurent…
Le scénario est torturé à souhait et les intrigues se multiplient. On aurait aimé plus de linéarité bien que cela soit tout à fait abordable.
Néanmoins, je dois bien avouer que ma lecture a été quand même agréable. Les dialogues ne sont pas insipides et il y a suffisamment de mystère pour nous captiver. Et surtout une authenticité dans les relations entre les personnages qui fait du bien. On était un peu en manque de tout cela.
La conclusion n’est pas vraiment à la hauteur de cette œuvre originale ou peut-être à contre-courant de ce qu’on pouvait en attendre. Le dessin reste également figé. Cependant, on pourra essayer pour se faire une idée.
On lit les aventures de ce petit galopin en culotte courte avec beaucoup de plaisir. Le dessin est même plutôt réussi. Mais ce genre d'histoire est très peu pour moi. Un exemple dans "la Louche" où notre Soupetard se transforme en parfait petit Sherlock Holmes en herbe : un génie inné !
Beaucoup trop de facilités scénaristiques ! Ce n'est plus ce que je recherche dans la bd. Certes, c'est un agréable moment de lecture qui apporte un brin de fraîcheur mais c'est sans plus... en ce qui me concerne. Les plus jeunes apprécieront sans doute cette lecture qui ne révolutionnera pas le genre. Objectivement, cela reste pas mal.
On ne peut que tomber sous le charme de cette série qui nous plonge dans l'Amérique désoeuvrée des années 30 à travers le destin de deux jeunes que la couleur de peau sépare mais certainement pas l'amitié. Huck Finn est fils d'ivrogne et subit la violence d'un père teigneux. Charley, travailleur noir, rêve de percer dans la musique blues. Leurs routes vont se croiser aux abords du fleuve Mississippi dans un Etat clairement ségrégationniste.
On a droit à un excellent récit inspiré de l'oeuvre de Mark Twain avec une ambiance du Sud très bien rendue grâce à la patte d'un bon dessinateur. La mise en couleur est des plus réussie. La couverture très accrocheuse rappelle la teinte de l'affiche du film "autant en emporte le vent". Il y a une restitution réellement impressionnante au niveau des visages des personnages. On ressent beaucoup de tendresse... et également du professionnalisme. L'auteur de Blackjack nous revient en forme !
On ne pourra que conseiller de lire cette série qui débute car on se prendra vite au jeu d'une amitié presque improbable qui débute. Le scénario bien que classique n'en reste pas moins très efficace. Bref, un bon road-movie initiatique ! Il est cependant dommage que la suite ne soit pas à la même hauteur qu'un démarrage tonitruant. Je suis malheureusement obligé de baisser ma note pour tenir compte de l'ensemble.
Je déteste éperdument l'absurde. Avec Julius Corentin Acquefacques fonctionnaire au Ministère de l'Humour, je suis plutôt bien servi ! Pourtant, j'ai aimé cet univers farfelu... On peut quelquefois dépasser le stade d'un genre qu'on n'apprécie pas. Pour cela, il faut que le résultat soit réellement à la hauteur.
Or, j'ai été un peu abasourdi par autant de virtuosité. Pour moi, cet absurde me parle et m'interroge sur le sens de la vie ou de la création. C'est surprenant à souhait. Voilà une bande dessinée les plus étonnantes et les plus créatives de ces dernières années. L'expérimentation dans le domaine de l'absurde peut faire naître un univers de philosophie. A méditer !
Le voleur de visages est un manga d'un genre horrifique composé de plusieurs nouvelles d'épouvantes. Ces histoires ont souvent pour protagonistes de jeunes adolescents pré-pubères. Est-ce à dire que c'est destiné à ce public là ? Je dois être trop vieux pour lire ce manga surnaturel.
Il est vrai que certaines histoires sont tellement tirées par les cheveux... Il n'y a souvent aucune explication qui est donnée par l'auteur. Certaines intrigues pourtant relèvent l'ensemble comme celles des épouvantails ou des chutes. La thématique employée est celle du visage ce qui justifie le titre de ce recueil. Il y a de très bonnes idées incontestablement.
J'ai bien aimé la couverture argentée très kitch de l'édition d'Octobre 2008. Cela attire incontestablement. On peut s'en servir pour faire des jeux de lumière ou bien cela peut faire usage d'un miroir. Bref, cette lecture dans l'original et l'étrange ne sera jamais à peine perdue.
Je ne suis pas un expert en bd érotique (dixit les stats !). Aussi, il m'est particulièrement difficile de donner une note et même de rédiger un avis motivé. Sur quoi se base-t-on en la matière ? Mais bon, je vais essayer...
Ce recueil se lit assez rapidement car il s'agit de tranches de vie de gens qui n'ont aucun lien entre eux. On termine une scène par l'apparition de celui qui prend le relai. J'ai bien aimé ce procédé.
Le dessin crayonné en noir et blanc est vraiment pas mal. C'est jamais vulgaire. C'est même parfois poétique. On termine sur une note presque surréaliste entre une belle ange et un petit diablotin qui s'éprennent l'un de l'autre comme une espèce de clin d'oeil.
Pourquoi faut-il qu'une série si prometteuse soit arrêtée sur décision unilatérale de l'Editeur ? Au moment où j'écris ces lignes, la série avait seulement un an d'existence. Il faut parfois attendre plusieurs années avant qu'un second tome vienne compléter le premier. Pourquoi cette décision si brutale et sans appel ? La maison d'édition est un galériste -Daniel Maghen- qui n'hésite pas à remercier dans la préface Michel Edouard Leclerc pour son soutien permanent... On leur doit le récent Canoë Bay. La réponse est simple: seulement 3000 exemplaires vendus.
Par ailleurs, des efforts ont été réalisés pour offrir un magnifique premier tome avec un grand format inhabituel. Tiburce Oger lui-même signe un scénario plus noir que d'habitude. Les dessins d'Arinouchkine (d'origine biélorusse) sont vraiment de toute beauté avec des tons doux et pastels. On a droit à de superbes esquisses dans un cahier spécial en fin de volume (32 pages de croquis tout de même !). Sur la forme qui fait très galerie d'art, il n'y a rien à redire !
L'histoire en elle-même peut paraître assez classique et simpliste. Un peuple barbare et brutal envahit par la mer les terres d'un pacifique peuple de cultivateurs terriens. La légende dit qu'un homme va un jour libérer son peuple du joug de l'envahisseur. Cette trame n'est point originale. Ce qui fait l'attrait, c'est que ce mystérieux homme n'est pas de ceux qu'on aime. Il a tout du anti-héros. On arrive à lui préférer le gentil poète qui appartient au peuple dominateur. Cette démarche semble un peu novatrice dans le monde de l'héroic fantasy, à de rares exceptions près.
Le problème est qu'on ne connaîtra jamais la suite de cette saga. Je ne peux conseiller l'achat dans un tel cas. J'entends les cris de tous ceux qui aiment l'oeuvre inachevée. Désolé mais je ne suis pas des leurs !
"Aux femmes qu'on veut sauver, et à celles qui se sauvent". C'est ce qu'indique l'auteur sur une page blanche avant de commencer son récit. On ne sait pas de qui est signé cette citation : vraisemblablement d'Emmanuel Moynot lui-même ! Cependant, elle résume à elle-seule toute l'histoire qu'il raconte. C'est un peu dommage de tout dévoiler...
Un routier va sauver des griffes de son employeur une femme meurtrie par la vie (elle a un fils en prison). Il va la remettre à flot en sacrifiant sa propre femme et ses trois enfants. Et pour quel résultat ? A vous de le découvrir ! Les mots de la grand-mère résonnent encore à mes oreilles : "tu dois avoir le sens de tes responsabilités. Le boulot d'un homme, c'est d'assurer le bonheur de sa famille !"... Il y en a qui n'écoutent pas et qui n'en font qu'à leur tête. Il y a toujours un prix à payer. "On m'y reprendra plus" dit-il... Tout ceci a un gros côté moralisateur que le lecteur doit accepter.
J'ai pas aimé la narration car tantôt, c'est le personnage de Nouria qui s'exprime, tantôt c'est celui de JC sans qu'on sache véritablement les distinguer. Il y a une erreur manifeste d'appréciation dans la mise en bulle. Cela m'a déstabilisé au point que j'ai cru au début que JC aimait les hommes. C'est franchement risible de se tromper à ce point.
Au final, c'est une tranche de vie entre deux personnes qui n'étaient pas faites pour vivre ensemble. On va d'ailleurs s'en apercevoir très vite. Tout cela sonne vrai. On pourra apprécier ce côté authentique. Bon, je dois avouer que ce n'est pas une lecture très gaie. Le titre doit y être pour quelque chose...
Voilà enfin la première oeuvre de David B. que j'apprécie. Je désespérais... Pourtant, le style d'écriture me rappelle étrangement celui d'un auteur que j'admire à savoir Joann Sfar. Ceci explique peut-être cela. Attention : il n'y a rien de mal dans cette démarche d'inspiration.
Les chercheurs de trésor sont une confrérie composée de sept personnalités intéressantes. Le premier tome va faire la part belle à l'un d'entre eux à savoir le bourreau. L'ambiance rappelle les contes de mille et une nuits. Cependant, il y a beaucoup de tendresse et d'humour.
Graphiquement, c'est superbe. Il y a même une audace de cases assez impressionnante. On sent la créativité.
Ma note sera susceptible d'évoluer vers le haut si la suite de ces aventures tiennent leurs promesses. C'est bien parti !
Un très chouette Tome 1 qui présente aussi l'avantage d'être conclusif.
Le thème est audacieux pour une histoire jeunesse (mais oui, il devient très vite évident pour un adulte).
Le dessin tout en délicatesse diffuse la lumière partout à la façon d'un Hayao Miyazaki, la joie est naturelle, et le chagrin n'est ni voilé ni surjoué malgré des yeux de chaton tout partout.
Une BD sympa pour amener le jeune public vers le livre en général et la BD en particulier, et qui fait du bien à tous les âges.
Enfin un titre de la collection hanté digne de ce nom. Il faut dire que Mortemer relevait plus de la farce géante que d'une histoire de maison hantée.
A bien y réfléchir, c'est la bd qui m'a fait le plus peur de toutes celles que j'ai pu lire dans le genre. Bon, Christophe Bec est quand même le spécialiste pour instaurer des ambiances morbides et inquiétantes. Je pense encore à Pandemonium.
Ce qui est génial dans cette bd est que l'on part d'un couple de cartésien pur et dur (dans lequel je pourrais m'identifier aisément) qui rigole bien aux histoires de fantômes jusqu'au moment où cela leur arrive vraiment. On peut croire que tout cela n'est que superstitions. Pourtant, il y a des endroits qui ont eu un sacré vécu et où il s'est passé des choses terribles. La trace de ces horreurs n'est 'elle pas mémorisée à travers ces manifestations de l'au-delà ?
Ici, il n'y a point de fantômes ou de goules qui vous poursuivent. C'est souvent suggéré. La plus belle réussite est d'avoir su installer un climat de terreur là où d'autres auteurs pourtant de renom ont lamentablement échoué. Bravo!
Je ne suggèrerai pas l'achat pour une simple raison: j'ai eu trop peur. Je ne crois pas que j'aurais envie moi-même de posséder une oeuvre qui me fasse faire des cauchemars la nuit à moins d'être masochiste et d'aimer ça (ce qui n'est guère mon cas).
Cette série de science-fiction part d'un postulat intéressant : et si la première puissance de la planète se refermait subitement sur elle-même en construisant un mur géant pour se protéger de la masse des Etats pauvres ? On apprend que la construction de ce mur ne durerait que 2 semaines selon un procédé de construction révolutionnaire et gardé secret. On commence à avoir du mal à y croire. Puis, on apprend que ce mur n'a jamais été franchi en 20 ans à une exception près ce qui fait l'intérêt de cette histoire.
Les auteurs veulent nous amener au fait que si un homme a réussi à franchir le mur, c'est tout cet édifice qui pourrait s'écrouler. On parle de ce mur et on ne le voit jamais. La bd est axée sur des scènes conventionnelles : on vole un fourgon chargé de nourriture pour les donner aux plus démunis.
Par ailleurs, c'est un triumvirat qui dirige les USA depuis 20 ans en ayant assuré une prospérité économique alors que se dresse également à l'intérieur de ce pays. On nous donne des infos à gober. Je me pose la question suivante: comment un Etat replié sur lui-même pourrait connaître la prospérité sans échange ? Bref, c'est trop superficiel dans l'approche. Cela reste agréable à lire.
C'est tout à fait le genre d'histoire que j'aime avec en prime l'un de mes auteurs favoris à savoir Christophe Bec. Ce dernier possède l'art de scénariser de belles histoires passionnantes qui instaurent progressivement un climat de peur et d'angoisse. Il sait créer une atmosphère pesante et presque étouffante. Certaines scènes sont d'anthologie !
C'est vrai qu'au début, on se dit qu'il y a comme un parfum de Sanctuaire avec cette fois-ci l'ivresse des hauteurs. Ce n'est pas forcément pour me déplaire car la qualité est au rendez-vous. Et puis, la tournure que prennent les évènements dans le second et troisième tome semble marquer une certaine rupture. C'est à se demander pourquoi le titre de la série demeure "bunker"...
Il y a un véritable effort qui a été fait pour créer un univers imaginaire entre deux Etats qui se font la guerre et qui ont une véritable ligne de démarcation à travers les bunkers. Cela va jusque dans le jargon employé par les différents personnages. Heureusement que le lexique nous éclaire ...
La série semble véritablement se bonifier au fil des tomes. Cela monte en crescendo tout en se complexifiant. Le lecteur devra s'accrocher mais le plaisir en sera plus intense.
J'aime bien le style de Rabaté. Ici, il s'inspire d'un roman de Tolstoï qui raconte le destin de Siméon Nevzorof, un obscur comptable qui va profiter de la guerre pour devenir riche. C'est un véritable aventurier un peu cynique et certainement criminel dans la tourmente de la Russie révolutionnaire de 1917. C'est une période de l'Histoire qui me fascine car c'est toute une société qui bascule dans l'effondrement de l'autorité du Tsar. Pour autant, je n'ai pas été pleinement conquis.
Le dessin me semble très épuré. Cependant, le graphisme tend à s'inspirer des peintres expressionnistes comme Goya et Gréco qui étiraient volontairement leurs personnages pour donner une autre dimension. Si le choix graphique se justifie, il ne me plaît pas beaucoup car il reste invariablement dans une même teinte noire-grisâtre.
Entre cynisme et opportunisme, Ibicus est un véritable drame dans la révolution bolchevique. Avis aux amateurs !
Cela fait du bien quelquefois de lire des récits un peu intimistes loin des grandes batailles qui jalonnent le monde et autres histoires à sensation. Nous sommes ici en compagnie de Pierre sur une île bretonne un peu isolé. Lui qui voulait passer une journée avec sa compagne, une ornithologue, c'est raté !
Il va alors parcourir cette petite île par un après-midi maussade et faire des tas de rencontres avec les locaux. La plupart sont vraiment intéressantes. Non pas que cela sonne authentique. C'est plus que cela. On part vraiment sur des réflexions sur le sens de la vie qui donnent à réfléchir. Généralement, je déteste cela car c'est pompeux à souhait. Ici, tout semble couler de source. C'est plutôt salvateur.
Je n'ai pas trop aimé la calligraphie du texte qui ne me semble pas appropriée. Par contre, l'ambiance est très bien rendue graphiquement grâce à cette tonalité bichrome. On suivra avec plaisir cette chronique intimiste le temps d'une évasion sur une île... le temps d'un après-midi même maussade.
C'est vrai que le premier tome de cette série est très léger au vu de son prix qui reste lourd. Bien sûr, on rétorquera que ce n'est qu'un tome introductif qui présente un peu les évènements qui se produiront sur tous les continents dans un futur sombre et apocalyptique. On se dit qu'après ça, qu'est ce que l'humanité peut subir de pire ?!
Bien entendu, cette vision du monde est intéressante mais peu crédible. Des séries comme Carmen Mc Callum ou Travis offrent une meilleure vision bien plus intelligente et en rapport avec certaine tendance plausible.
Le concept fait un peu penser aux histoires de Jodorowsky et le dessin à celui de Gimenez : cela ne vous rappelle rien ? La mercenaire-tueuse qui ne laisse rien sur son passage, que du sang et des tripes...
Malgré ce déchaînement de violence, j'avoue que la lecture a été agréable. Le graphisme soigné me plaît et il y a de l'audace dans la disposition des cases. Je serai par conséquent indulgent dans ma notation qui tient compte de l'ensemble de tous les paramètres que constitue cette série efficace.
La Tchalette est composée de petites histoires courtes racontées par Jean-Claude Servais. J'ai presque lu l'intégralité de son œuvre.
Il s'inspire encore une fois des contes et des légendes populaires. Il est question de loup à travers nos peurs ancestrales. Il est question de fées qui ne peuvent vivre à nos côtés que durant 5 ans. Il est question de lutte contre le malin avec l'aide du curé de la paroisse.
La Tchalette n'est que la première histoire. Pourtant, elle va donner son titre à l'œuvre. A noter que chacune des histoires est différente, ce qui varie le propos.
On suivra avec plaisir ce recueil d'histoires fantastiques. C'est toujours aussi bien dessiné. Les années passant, on pourra regretter la naïveté de certaines d'entre-elles. Cependant, cela fait du bien de se replonger dans le passé. On peut en tirer des enseignements pour améliorer notre futur.
Isabelle a 14 ans. Fille d'un seigneur féodal, elle est promise en mariage à un noble de son rang. Or elle tombe amoureux d'un pauvre poète itinérant à savoir Quentin. Leur amour résistera t'il ? Le scénario est bateau sur le thème de l'amour impossible.
Pourtant, on prend du plaisir à suivre ce couple au-delà des frontières de la réalité dans le pays des fées. Vous aurez compris que le scénario va basculer vers le fantastique jusqu'au dénouement. La deuxième partie suscite alors un nouvel intérêt chez le lecteur.
La réédition de cette oeuvre de 1984 est plutôt une réussite. Le talent graphique de Servais est admirable. On pourra regretter que l'auteur brasse encore une histoire avec des thèmes maintes fois repris.
Jusqu'ici, mes critiques ont toutes été très sévères à l'encontre de cet auteur qui s'est attaché à défendre toutes les causes humanitaires du monde (ex : la prostitution avec Pour toi Sandra, la violence avec No limits) : Derib est l'abbé Pierre de la bd !
Il a un côté très moralisateur et les situations semblent totalement surfaites, juste là pour expliquer à la jeunesse les dangers. C'est agaçant à la fin et je comprends tout à fait les critiques négatives à son encontre.
Pour autant, c'est avec le coeur que je note pour une fois positivement ce récit qui traite du SIDA. Il est vrai qu'on est très loin d'une oeuvre artistique comme Pilules bleues... Mais je crois que c'est ce qu'il a fait de meilleur avec quand même un réel talent pour le dessin.
Puis, il faut se replacer dans le contexte de 1991. On ne connaissait pas la maladie depuis bien longtemps. Je me rappelle incontestablement ma propre histoire amoureuse à cette époque-là et à quel point cette maladie me faisait terriblement peur, l'attente des résultats du test...
Cela passe ou pas, cela pourrait arriver à tout le monde car il suffit d'une fois. Bref, j'avoue que cette histoire m'a touché un peu même si elle est un peu artificielle. Et dire que nous sommes en 2009 et que le vaccin n'existe toujours pas...
"Jo" est une histoire triste qui a le mérite d'exister. Si je l'avais lue en 1991, cela aurait pu modifier mes comportements et certainement à beaucoup d'autres. Une lecture d'utilité publique à visée sanitaire...
Paroles d'illettrisme est un recueil scénarisé par Luc Brunschwig mettant en scènes huit témoignages différents. Huit dessinateurs vont se succéder également. Le style graphique n'est point homogène. Seule la couleur est absente. Dans l'ensemble, la qualité est acceptable.
J'ai bien aimé le récit de ces personnes qui ont connu l'illettrisme et de toutes les difficultés que cela pouvait engendrer dans leur vie. Je n’en avais pas trop conscience jusqu'ici. C'est important d'aborder pour une fois ce thème dans la bande dessinée : l'initiative était louable. On se rend compte que cela touche des étrangers, des enfants malades, des gens défavorisés : bref, ceux que la société a mis à l'écart. Certains témoignages sont poignants et en tout cas toujours justes.
Pourtant, j'ai senti beaucoup d'optimisme à la fin de chaque récit. Je n'aurais cependant qu'un regret : l'histoire de Zahia qui est découpée en 3 parties se termine pas vraiment sur une note de gaieté. Cela tranche singulièrement avec le reste. De plus, on reste un peu sur notre faim avec son récit dont on aurait aimé connaître la suite.
En conclusion, je dirai que j'ai apprécié l'authenticité de ces récits. Une vraie bd humaniste comme je les aime.
Avec ces petits récits, on part également dans l'absurde. Cependant, on sent une certaine maîtrise et on éprouve quelque chose même si on n’est pas fan du genre. L'auteur semble jouer à merveille avec le sujet.
La qualité graphique est au rendez-vous avec un très bon point pour la mise en page et les dispositions des cases. Il y a un exercice de style qui procure tout de suite un confort dans la lecture. C'est surprenant. J'ai déjà lu mieux mais c'est quand même déjà pas mal.
C'est vrai que les quatre principaux personnages Lastic, Doc, Dina et Bouffi sont archi-stéréotypés mais c'est voulu par l'auteur pour parodier un genre existant dans les années 60-70. J'ai eu beaucoup de plaisir à les lire quand j'étais un bambin.
Ces aventures nous entraînent dans un monde déjanté et parodique. Sous des couvert plutôt naïfs, certains albums se révèlent d'une grande qualité ("les 4 as et le magicien" ou encore "les 4 as et le château maléfique"sur le débat : la peur s'auto-engendre t'elle ou l'homme s'habitue t'il à la peur?).
J'aime bien le petit chien Oscar qui les accompagne dans leur aventure: il est toujours sceptique contrairement à un Milou ou à un Idéfix.
Bref, cette BD est un peu le "Scoubidou" à la française. Ma note n'est que la traduction d'un bon souvenir laissé dans mon enfance où la collection trônait sur les étagères de ma tante. Je pense que si je les relisais avec mon regard d'adulte, cela ne serait pas la même chose.
Le dessin m'a rappelé vaguement celui de Satrapi. Il faut dire que l'héroïne ressemble à celle de Persepolis.
On commence le récit par la peine provoquée par une séparation. Il est parti avec une autre femme. Il s'avère que cette femme est sa prof. de physique. Elle lâche devant ses camarades: "pourquoi, c'est elle la prof. de physique ?" Et en coeur, ils répondent "parce c'est la meilleure du monde !". L'humour ne manque pas.
C'est le genre de récit que je n'aime pas d'habitude. Le dessin trop épuré et presque enfantin, voire brouillon ne m'incite guère à la clémence de mon jugement souvent sans appel. Pourtant, je dois reconnaître que j'ai bien aimé suivre les pérégrinations sentimentales de cette jeune fille qui tombe toujours sur des mecs qu'il ne faut pas. On se laisse prendre au jeu. Alors, pourquoi pas ?
Pour l'achat à 13.50 euros, cela me paraît bien cher pour un si petit volume.
Enfin j'arrive à trouver un titre intéressant dans la faune de toutes ces petites productions au label indépendant qui sortent des sentiers battus des grandes maisons d'édition. Le format est petit mais l'histoire est passionnante.
Le style graphique est proche du comics. Normal car il est également question d'un super héros masqué qui a trouvé dans ce subterfuge un moyen de fuir sa tristesse. Il y a une belle histoire d'amour dont on sent l'intensité entre Ana et ce boxeur mélancolique.
Il y a énormément de flash-backs mais distillés de manière professionnelle. Le découpage de ces moments semble parfait pour maintenir une cohérence dans ce récit aux accents de tragédie grecque. On se souviendra longtemps de ce petit avion en papier qui vole dans les airs.
Hotel Koral possède en effet de quoi surprendre. Graphiquement, c'est beau. Une page se décompose en deux grandes cases également colorées. Les dialogues ne sont pas dans les cases, ni dans des bulles. C'est presque un livre imagé dans un style ultra-réaliste.
Dans un hôtel nouvellement construit, quatre personnages (deux vieillards, une jeune femme et un jeune asiatique vivant de petits trafics) vont faire resurgir le passé enfoui... La jeune femme est la fille d'un riche industriel. Elle enquête sur des exactions qui ont été commises.
J'avoue avoir été un peu troublé car le pays où se passe l'action ressemble étrangement aux States. Cependant, on apprendra plus tard que le gouvernement dictatorial a exterminé dans des charniers épouvantables des prisonniers suite à une guerre civile. S'agit-il d'une uchronie ? Il y a de quoi se poser des questions.
La fin de cette histoire n'est pas très claire également. Tout semble partir en fumée ... On éprouve toutefois un véritable plaisir à la lecture de cet étrange bd.
Il y a plusieurs histoires mais un seul dénominateur commun : il s'agit de désigner une victime qu'on va sacrifier pour des raisons tout à fait variables. C'est quelquefois bavard mais cette philosophie est à la portée de chacun de nous.
L'auteur veut nous ouvrir les yeux sur les bassesses de l'âme humaine quand on recherche absolument un coupable par exemple. La victime expiatoire se retrouve tous les jours quand on écoute les informations. Quand quelque chose ne tourne pas rond, on cherche inlassablement celui qui va payer l'addition pour les autres ou simplement pour le coup du hasard. Ce sujet est généralement peu abordé, c'est ce qui a rendu cette lecture intéressante.
J'ai bien aimé la fin où il y a une véritable symbolique du chiffre 4. Il est dommage cependant que l'histoire des naufragés n'ait pas connu le moindre dénouement. On se demande si c'était voulu alors que tout parait être millimétré. Ce manque de lien est flagrant.
Au final, on retiendra une expérience philosophique attrayante.
Pad rêve de devenir champion de boxe depuis le plus jeune âge. Il vit en Irlande et son père est ouvrier. Il a déjà des vues sur une fille qui deviendra la femme de sa vie. Cependant, le récit va se concentrer sur la relation qu'il a avec un ami et qui est plutôt une mauvaise fréquentation selon les parents. Or, comme chacun le sait, les parents ont toujours raison ! Il va s'embarquer à l'âge adulte dans une histoire difficile au péril de sa vie.
Il s'agit de préciser que ce récit est ponctué de très nombreux flash-backs qui renvoient à sa jeunesse. Le début commence par une course-poursuite avec un tueur qu'il tente de fuir comme le montre la couverture. On est plongé tout de suite dans le coeur de l'action. J'ai bien aimé également le dénouement.
C'est le genre d'histoire qui se laisse lire sans aucune prétention. Ce n'est pas l'oeuvre du siècle et l'achat n'est pas indispensable. Il manque quelque chose à cette bd pour la faire sortir du lot des productions habituelles.
C'est la première fois que je lis une bd israélienne. C'est tiré d'un roman de Etgar Keret qui l'adapte sur le support du 9 ème art. Je dois bien avouer que c'est très bizarre.
J'ai mis du temps à comprendre que les personnes sont toutes mortes et qu'elles évoluent dans une sorte de dimension parallèle qui ressemble à notre monde en tous points. Pourtant, la première page était sans équivoque sur la mise en bière du héros !
Je devrais juste préciser que tous les personnages se sont suicidés. On rencontre même un clône de la fameuse rock-star Kurt Cobain. Une Juliette, par exemple, cela sera le nom donné aux suicidés qui ont avalé des cachets ou du poison. On y voit également un kamikaze palestinien. Bref, c'est à la fois absurde et déroutant mais quand on commence à lire ce récit, on ne peut plus s'arrêter car c'est intriguant.
J'ai été séduit par l'originalité de ce concept. Ce n'est point du tout morbide. C'est traité à la manière d'un comics d'un point de vue graphique. Le héros veut retrouver sa dulcinée dans ce monde étrange. Cependant, il y a quelques situations qui semblent réellement inutiles. Le tout reste très satirique et un brin onirique. A découvrir pour changer un peu d'horizon.
Les auteurs:
Né en 1967 à Tel-Aviv, Etgar Keret est un véritable porte-parole de la jeune génération israélienne. Ses brèves nouvelles en forme de bulles, ses BD ou ses films disent, dans une langue crue teintée d'humour et de désespoir, l'inadéquation profonde des jeunes dans un monde fait par les adultes, leurs parents, et auquel ils ne se sentent pas du tout adaptés.
Asaf Hanuka, jeune dessinateur israélien, a su s'imprégner de la culture française de l'entre-deux-guerres, et mélange avec aisance toutes les tendances de l'art graphique.
La scène introductive m'a tout de suite rappelé les oeuvres de Chabouté avec ses plans de nature un peu contemplatifs. Cela possède le mérite de fixer au moins le décor. L'histoire se passe dans une région reculée de la Russie, plus précisément à la campagne aux abords d'une rivière.
Un homme vit toujours dans le passé de la mort de son épouse qui était gravement malade. Il souhaite en finir avec ses jours dans sa vieille cabane percée au fond de la forêt. Et là, débarque son fils âgé de 18 ans qui avait été confié à l'assistance publique. L'histoire peut commencer après un lent début. Oh, il ne se passera pas grand chose tout le long de ce récit. Ce n'est pas un roman d'action mais de réflexion sur la vie qui passe et le plaisir d'être en vie.
J'ai bien aimé cette relation entre un homme qui a tout perdu et son fils qui lui redonne le goût de vivre. C'est beau !
Quand j'ai emprunté ce manga, je ne savais pas où je mettais les pieds. Je me suis dit : "chouette, un manga en un seul volume ! " La couverture laissait apparaître deux jeunes filles enlacées. Bigre : ce sont en réalité des hommes ! Les japonais semblent les féminiser un max dans leur trait graphique.
C'est la première fois que je lis un Yaoi pour adultes. Décidément : j'explore bien des choses ces derniers temps ! J'ai l'esprit ouvert et cela ne me dérange point car les expériences en matière de bd sont toujours enrichissantes. D'ailleurs, il n'y a pas si longtemps, j'avais lu Love My Life pour une version féminine à savoir le Yuri. L'amour ne connait pas de frontière entre les sexes. Et c'est tant mieux ainsi !
L'auteur est une mangaka japonaise. Son oeuvre "Le jeu du chat et la souris" ne fait pas exception à la règle entre érotisme et complexité des sentiments. Le tableau qu'elle nous offre est intéressant. Jugez-en par vous même : d’une nature à se laisser facilement convaincre par les femmes, Kyoïchi doit prendre ses responsabilités lorsque sa femme engage un détective privé pour le surveiller. Il se retrouve alors face à cet homme qui met à jour ses adultères et qui n’est rien d’autre que Imagasé, un ancien ami de faculté. Celui-ci est depuis toujours amoureux de Kyoïchi et est bien décidé à le faire chanter tant qu’il a des cartes en main. Imagasé demande donc un simple baiser en l’échange de son silence… un simple baiser qui va mener à plus…
Le Tome 2 est annoncé par Asuka éditions pour 10 octobre 2009. Il est déconseillé aux moins de 18 ans pour ses images explicites. A part cela, c'est plutôt bien construit avec un dessin élégant de finesse. Cette oeuvre est à la fois violente dans les sentiments et érotique. Est-ce seulement réservé à un public gay ? A voir...
J'avais un peu raison car ce second tome voit l'introduction d'un personnage féminin qui va jeter le trouble dans cette relation déjà bien difficile et tourmentée. Cela ajoute du sel à l'affaire.
Rancho Bravo nous introduit dans l'Ouest américain. C'est un vrai western humoristique avec une série d'histoires toutes différentes. Bon, on est encore loin d'une série culte comme Lincoln.
Toutefois, c'est assez agréable et léger. Il est dommage que l'absence de colorisation de l'album donne un côté un peu "brouillon" à l'ensemble.
Cependant, force est de constater que le trait graphique restitue un far-west à la fois rigolo et cynique. Les décors sont véritablement soignés. On sent une véritable maîtrise de l'auteur sur ce sujet avec une vraie mise en scène cinématographique.
J'aime le trait si caractéristique de Will Eisner. C'est un grand de la bande dessinée. Je dois bien avouer que le dernier chevalier m'a surpris car je découvre son talent sous un autre angle. C'est un peu différent de ce que j'avais lu jusqu'ici. Autre époque, autre moeurs...
Les aventures de Don Quichotte sont célèbres dans le monde entier. C'est le rêve d'un homme excentrique qui vit dans ses rêves en confondant par exemple des moulins à vent avec de terrifiants dragons. Même s'il est naïf et un peu désespérant, on ne peut que reconnaître que l'âme des chevaliers est bien noble.
En tout cas, j'ai bien aimé cette adaptation assez sympathique de l'oeuvre de Cervantès. De la vraie poésie épique !
C'est encore une exploration de la vie carcérale par Corbeyran. Cette fois-ci, c'est un peu différent. Nous avons droit aux témoignages des familles de détenus.
On se rend compte que ces gens peuvent également beaucoup souffrir parce que l'un des êtres chers se trouve derrière les barreaux. Ils vivent également emprisonnés dans la solitude et l'angoisse. Bref, ils assument également à leur manière la peine infligée par la société. Il y a également la honte et le regard des autres qu'ils doivent affronter. Je pense à cet enfant dont le père est en prison car il a pété les plombs sans être un criminel dans l'âme. On peut se retrouver en prison par accident de la vie...
Je n'avais jamais imaginé que la prison, c'était également cet aspect là. Ces témoignages peuvent vraiment nous faire ouvrir les yeux. Très humain et très instructif. Poignant par moment surtout lorsqu'il s'agit des femmes ou des mères.
Corbeyran nous livre 25 histoires fortes et humaines qui laissent entrer dans le monde obscur de la prison un peu de cette lumière qui aide à comprendre. Il y avait eu auparavant Paroles de taulards qui avait rencontré un certain succès d'estime. C'est une oeuvre qui donne la parole à ces exclus de la société.
Les journées sont longues en prison et ce n'est pas une sinécure. L'opinion publique a tendance en général à trouver les prisons trop confortables. On jette encore du mépris sur des prisonniers dont les conditions de vie se dégradent en raison de la surpopulation carcérale. Si l'incarcération reste une punition, l'objectif est quand même de trouver une vraie réinsertion en faisant réveiller les consciences sur les véritables valeurs du monde qui nous entoure.
Paroles de taule nous donne la version des prisonniers sur les différents problèmes rencontrés sur les lieux de détention. Cependant, il est également fait une place aux gardiens qui vivent chaque jour la prison alors que ce n'était pas forcément voulu ou choisi et qui font un métier difficile.
J'ai trouvé l'ensemble d'une grande honnêteté intellectuelle. Certains témoignages peuvent briser le coeur. J'aimerais tellement que chaque personne puisse prendre conscience de ce qui se passe vraiment en prison. Toute cette souffrance est parfois atroce.
L'innocente... Ce titre intrigue lorsqu'on voit l'aigle posé sur la croix gamée en arrière plan de la couverture. On se demande quel crime a pu avoir commis cette femme, une jeune allemande qu'on découvre dans un centre de formation afin de fuir les bombardements alliés sur les grandes villes. On va suivre son parcours qui n'a franchement rien d'extraordinaire.
Ce sentiment de culpabilité, c'est tout un peuple qui va l'avoir en découvrant à la fin de la guerre les horreurs commises par les nazis notamment lors du Procès de Nuremberg. C'est une période de l'Histoire assez intéressante que nous font découvrir les auteurs car on part de la chute du nazisme au blocus de Berlin par les Soviétiques. On se rend compte que cela n'a pas été facile pour le simple citoyen allemand de naviguer en eaux troubles.
Il est vrai que ce récit semble s'égarer dans des aventures de moeurs sans grand intérêt. La fin est d'ailleurs assez pathétique. Les dessins sont magnifiques comme d'habitude par le duo d'auteurs Warnauts et Raives. Je retiendrais surtout l'aspect historique. Pour le reste, on a déjà vu mieux.
C'est la troisième oeuvre de Nancy Peña que je découvre. Il s'agit en l'espèce de sa première bande dessinée. C'est vrai que cela pourrait agacer d'ériger un monument à la gloire d'un auteur ici adulé mais ignoré de bien d'autres sites de la toile. Qu'importe ! L'essentiel n'est-il pas de faire découvrir des artistes débutants hors du commun ? Le succès commercial n'est pas un gage de qualité. C'est le genre de bd qu'il faut chercher âprement. Le trésor de satisfaction n'en sera que plus grand ! Les traits sont magnifiques : presque de la magie au détour d'une alchimie particulière ...
Je sens en ma qualité de gros lecteur une fibre qui me rattache à cet univers si particulier où les motifs prennent vie. J'aime et je me délecte de ce cabinet chinois. C'est typiquement le genre de bd qui me fait rêver. Cet album est presque l'objet d'un enthousiasme littéraire. Comme dit, j'arrive à comprendre. Ce n'est pas donné à tout le monde. Un grand moment de pureté absolue arrive à saisir votre âme et à vous transporter au-delà de la réalité.
C'est intéressant de suivre un conflit, aussi complexe soit-il, des yeux d'un reporter journaliste sur le terrain. Ce dernier s'adjoint les services d'un fixer c'est à dire d'un correspondant sur place qui connait toutes les ficelles. A l'heure de la médiatisation de tous les conflits de la planète, c'est une démarche intéressante de se plonger au coeur même du journalisme d'investigation.
La lecture a été plutôt difficile en raison de la multitude de personnages évoqués, notamment des généraux bosniaques et serbes ainsi que de nombreux flash-backs qui ponctuent le récit. Cela devient à la fois compliqué et fastidieux. Etait-ce réellement nécessaire de multiplier les portraits des protagonistes qui ont participé à cette guerre fraticide ? Ils se ressemblent presque tous. A la fin, on éprouve beaucoup de confusion en se perdant dans la géopolitique.
Pour autant, il y a des aspects du récit qui m'ont plu comme la description d'une atmosphère à Sarajevo qui devait être bien singulière. C'est déjà la ville qui avait été le déclencheur de la Première Guerre Mondiale avec l'assassinat de l'archiduc d'Autriche et de son épouse. Par ailleurs, il n'y a point de dramatisation à outrance. L'auteur semble nous livrer sa vision des choses ce qui implique qu'il occulte beaucoup de faits historiques.
Je ne serai pas aussi dithyrambique que certains ici. Un très bel ouvrage, certes, mais est-ce que c'est un excellent album ?
Me concernant, j'ai trouvé des longueurs, des passages où la lecture de poèmes m'a laissé un peu de marbre. Je n'ai pas non plus totalement adhéré à certains passages (la nuit passée par Abel et la mère maquerelle, dans le bordel, par exemple).
Par contre, j'ai beaucoup aimé les dessins, personnages parfaitement reconnaissables (école disney de l'excellence) et décors fabuleux. On est là très loin de certains ouvrages un peu prise de tête, où on ne sait jamais qui est qui et où les décors sont d'une pauvreté crasse.
Et puis, enfin un royaume-uni qui ressemble au royaume-uni, avec ses maisons typiques, ses ambiances de vieux cimeterres et ses ports de caractère.
Une suite est paru, en couleurs cette fois.
Ce sera avec plaisir.
Aïda s'installe à Trieste, la ville de ses grands-parents. Dans le grand appartement rempli de souvenirs, Aïda a la surprise de retrouver ses grands-parents pourtant disparus depuis longtemps.
Puis, elle va rencontrer un homme triste qui serait le frère de son grand-père. une étrange relation va se nouer entre eux. Cet homme malheureux ne se rappelle plus de son passé. Elle va l'aider dans cette quête car si les fantômes apparaissent, c'est qu'il reste des choses à faire...
La ville de Trieste leur ouvre timidement les portes du passé. La ville d'aujourd'hui va se confondre avec celle d'hier. Cette ville a fait l'objet d'une occupation des nazis durant la Seconde Guerre Mondiale où un batiment de raffinage de riz avait été transformé en camp d'extermination. Or, il ya des origines juives dans la famille d'Aïda. La tragédie de la famille va se confondre avec celle de l'Italie en proie avec ses démons.
Il y a quelque chose d'attirant dans ce récit au niveau d'une certaine ambiance nostalgique recréée. Cependant, il est dommage que cela se termine un peu en queue de poisson. On regrettera donc des lacunes au niveau du scénario même si graphiquement, c'est très soigné.
Le mangeur d'histoires est un récit réellement original qui semble confondre la fiction d'un roman avec la réalité d'un Paris fin XIXème siècle. Je n'avais jamais lu quelque chose de semblable où un personnage sort d'un roman pour venir dans le monde réel motivé par l'ambition. C'est déjà un bon point.
J'ai été également un peu surpris par le format de ce one-shot que je ne trouve pas forcément adapté à ce type d'histoire. Par ailleurs, le dénouement ne m'a pas autant charmé que le début de cette histoire mi-fantastique.
Le mangeur d'histoire est également un véritable hommage aux feuilletons policiers d'antan. Il y a un véritable suspens pour découvrir l'identité de l'auteur du roman et du meurtrier qui sévit.
Cette bd est sortie en décembre 2008 soit peu de temps après l'élection américaine, j'avais vraiment envie de lire celle-ci. Je m'intéresse beaucoup au sujet.
J'avais pu en effet mesurer l'attente du peuple américain l'année dernière lors de mon voyage aux States. C'était intéressant de découvrir un pays en pleine campagne électorale. J'ai assisté en direct au déclic de ce qui allait conduire à la victoire de cet homme qu'on dit exceptionnel. Il l'est certainement pour être arrivé au sommet de la première puissance mondiale en étant le premier président noir américain. Maintenant, il s'agit de ne pas décevoir. C'est pas une histoire de couleur de peau. La tâche sera ardue avec la crise économique actuelle.
J'ai été très surpris par la taille lilliputienne de cet ouvrage. Quelquefois, cela fait très photo-montage. Cependant, c'est bien agréable à lire. Cela se présente également comme un comics. J'ai appris récemment qu'Obama les aimait bien.
Il y a beaucoup de choses qu'on apprend notamment sur le programme. L'auteur aurait pu insister sur le duel avec son rival Mac Cain qui est à peine évoqué. Il y aurait également beaucoup de chose à dire sur Miss Alaska. Je regrette également qu'il y ait de grandes impasses sur le parcours politique avant qu'il ne soit sénateur. Le duel avec Hillary est également un peu évacué.
On nous promet un second tome à un an d'intervalle pour voir ce qu'il a déjà réalisé. Oui, c'est effectivement une bonne idée. Cependant, il n'y aura pas de suite.
Spider-man a baigné toute mon enfance. La trilogie sortie en film fait également partie de mes préférés. Aussi, j'ai voulu remonter aux sources c'est à dire à la bd car il s'agit d'un de mes personnages de comic fétiches. Là encore, il y a le choix entre les différentes licences à l'image de son confrère Batman.
J'ai été attiré tout d'abord par les couvertures magnifiques. Il est dommage que le dessin ne soit pas aussi en relief. Toutefois, c'est pas trop mal avec un véritable dynamisme du trait. Cela donne un look tout à fait moderne avec ces couleurs criardes.
C'est intéressant également de tout reprendre depuis le début de l'histoire. Il y a nécessairement des détails qui changent par rapport au film ou au dessin animé. On se laisse à la limite surprendre. L'essentiel est que ce récit garde l'esprit de l'oeuvre originale.
J'aime beaucoup cette phrase de Stan Lee qui a été reprise à de multiples reprises par la suite et notamment dans cette version : "De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités". Les grands de ce monde devraient s'en inspirer !
C'est curieux de lire en bd deux fois exactement la même histoire. En effet, il y a quelques mois, j'avais abordé l'histoire de Minik, un esquimaux recueilli par un explorateur américain avide de gloire et de découverte.
« Groenland Manhattan » de Cruchaudet dont c'est la première œuvre est sorti en mars 2008 tandis que Minik de Marazano est paru quelques mois plus tard en Septembre 2008.
Pourquoi les auteurs choisissent-ils les mêmes histoires à raconter ? Il y a un sérieux loupé que je n'aurais sans doute pas remarqué s'il n'y avait pas une telle coïncidence dans les dates de parutions.
Je dois admettre que cette version est quand même un peu mieux. Cela tient peut-être au graphisme qui est peut-être plus agréable et plus lisible même si ce n'est pas encore le paname. On pardonnera facilement à une auteur qui débute. Il y a un réel travail de documentation qui sent la qualité.
Le thème abordé est celui de l'intégration dans une société différente de laquelle on vit. Il faut dire que cette société se croît bien supérieure. Il faut dire qu'elle a sans doute perdu les vraies valeurs proches de la nature. Ce petit garçon va connaître un véritable choc culturel. Il deviendra hybride. Le retour aux sources n'en sera que plus difficile.
En conclusion, je dirai que cette histoire vraie vaut le détour d'une lecture.
Crisse a souvent déchaîné les passions dans le monde des bdphiles. Il y a ceux qui succombent à ces histoires aidées par des créatures féminines magnifiques et ceux qui déplorent tout ces procédés machiavéliques et ô combien perfides.
Je dois avouer que mise à part la formidable saga Kookaburra, peu de ses œuvres m'ont plu mais je reconnais à l'auteur beaucoup de talents. Perdita Queen fera exception à cette mauvaise liste car c'est véritablement un one shot de qualité entre le thriller et le fantastique.
Et là encore, on peut légitimement se poser la question de savoir pourquoi l'auteur a abandonné cette série au profit d'autres qui ne le valaient pas... Force est de constater que quelque fois, on fait des choix qui ne sont pas les bons. C'est humain de se tromper.
Cela rend cet auteur très sympa dans mon imaginaire.
C'est une toute petite histoire qui a pour thème la difficulté de communiquer. Nicolas va être confronté tout le long de la journée à des situations pénibles et à des incompréhensions diverses.
Cela va influencer son repli sur soi et sur sa perception des gens. Il croit que le monde lui tourne le dos. Il arrivera même à se tromper sur les personnes qu'il pense mauvaises alors que ce n'est pas forcément le cas. Bref, il a une perception réellement faussée du monde. Il faudra qu'arrive un déclic pour comprendre.
Pour 4 euros, on ne perd rien à acquérir cette nouvelle qui nous fait ouvrir les yeux. Il y en a toujours qui en auraient le cas échéant besoin !
Dernièrement, du même auteur, j'avais découvert une magnifique perle à savoir Droit dans le mûr dans une petite collection que je ne connaissais pas. Tout de suite, le talent sautait aux yeux. Je voulais naturellement aller plus loin.
Je suis alors tombé sur ce titre un peu bizarre qui ne veut absolument rien dire après lecture. J'ai appris plus tard que Talijanska était un chant populaire yougoslave à la sonorité douce et mélodieuse... un peu comme cette bd. Bien trouvé !
C'est un recueil de gags sur une page à la façon des comics. Il y a toujours ce trait si caractéristique que j'aime bien. Cela rend les personnages tout de suite très attachants.
Pour ce qui est de l'humour, c'est parfois un peu cynique mais toujours marrant. Il a un style qui rappelle quand même celui de Larcenet ce qui n'est pas pour me déplaire.
Cette bd humoristique attire incontestablement l'attention car elle semble originale sur deux aspects distincts. Elle est effectivement totalement muette jusqu'à l'épilogue qui se passe à une époque plus moderne. On suit effectivement les aventures un peu cocasses d'un petit singe qui n'est d'ailleurs pas très sympathique.
Par ailleurs, il y a un lien tout à fait inattendu entre la Préhistoire et l'époque moderne.
La lecture a été rapide. Le prix un peu élevé ne vaut sans doute pas un achat. Par ailleurs, je ne suis pas fan de ce dessin hachuré en noir et blanc qui donne un côté brouillon à l'ensemble. On pourra cependant admirer un certain dynamisme du trait ainsi qu'une ambiance primitive et violente. Cela reste une oeuvre sympathique mais sans plus.
J'ai bien aimé le style graphique qui rappelle un peu les comics. L'histoire se laisse lire assez agréablement. On se laisse un peu porter. Mon impression générale est plutôt positive.
Pourtant, je n'ai pas vraiment aimé la fin de cette histoire. J'ai même l'impression qu'il y a un double niveau de lecture et que tout ceci n'est qu'un rêve ou une hallucination. C'est peut-être même une métaphore sur le vrai passage à l'âge adulte. Y a t-il un loup-garou au fond de nous même ? Bref, cela vire sur des considérations philosophiques et métaphysiques. Mais bon, pourquoi pas si c'est bien la bonne interprétation de l'oeuvre !
Par ailleurs, il demeurera des mystères qui n'auront pas de réponse. On ne sera jamais concrètement ce qui s'est passé avec le père de Pauline et qui a entraîné la fuite de ce couple d'adolescents en perte de repères. On le devine néanmoins dans les réactions de Pauline par rapport à l'acte sexuel.
On ne franchira jamais la porte du fantastique. En cela, les auteurs ont pu délivrer une oeuvre à l'atmosphère originale. C'est à découvrir comme un conte moderne avec un petit chaperon rouge qui se jette dans la gueule du loup.
Comme à peu près tout le monde, j'ai pu admirer les X-Men au cinéma jusqu'au récent Wolverine. Dans ma jeunesse, ce n'était pas des héros que je connaissais. Ce groupe de mutants a été crée en 1963 par Stan Lee et Jack Kirby. L'idée originale d'une équipe de jeunes super-héros dans lesquels les lecteurs pouvaient se reconnaître n'a pas fonctionné.
C'est alors que Chris Claremont décide de changer radicalement la composition du groupe en introduisant par exemple des héros plus âgés au passé souvent mystérieux. Il mêle paysage urbain, tragédie humaine et ennemis diaboliques. Il a réussi à trouver son public (un peu plus adulte) jusqu'à toucher Hollywood avec le film réalisé par Bryan Singer.
La présente histoire a d'ailleurs directement inspiré le réalisateur pour X-Men 2. Je dis bien "inspiré" car la lecture est radicalement différente des faits du second chapitre des aventures de ces mutants pas comme les autres. Oui, ce graphic novel garde sa spécificité. Notons qu'il fut également le premier à gagner un prix littéraire.
Les thèmes abordés sont résolument adultes (intolérance, violence, sectarisme...). Il y a tout un engagement de la part de l'auteur que le lecteur avisé pourra ressentir.
Je n'ai pas trop aimé le découpage ainsi que les couleurs qui sentent le délavé. Je pardonne néanmoins au vu de l'âge déjà vieillissant de cette oeuvre qui a marqué un tournant dans le monde des comics. Que les fans puissent découvrir !
C'est une bd très forte pour dénoncer la torture qui s'est pratiquée en Argentine durant la dictature militaire. Il y eu des milliers de disparitions et ce pays n'en n'est toujours pas ressorti indemne malgré la démocratie. L'héritage du colonel, c'est ces années noires qui restent dans tous les esprits. L'auteur s'est volontairement axé sur "l'après" ce qui constitue en soi une très bonne démarche.
On est embarqué dans un récit très glauque où un homme va jusqu'à sacrifier sa pauvre mère en la laissant mourir de faim pour satisfaire ses perversions avec une poupée. Il est question de bourreau et de victime. Il est également question de vengeance dans une "douce" atmosphère de réalisme cruel.
La noirceur extrême n'a jamais fait recette avec moi. C'est comme ça dans mon caractère. Je trouve cette oeuvre quand même bien utile pour expliquer aux générations futures tout ce qu'a été cette dictature qui niait l'humanité. Il faut s'accrocher et ne pas être dégouté. Perturbant, c'est certain.
Il est dommage que les récits contenus dans Batman Halloween ne soient pas en harmonie les uns avec les autres. Tantôt très long, tantôt très court et surtout empruntant à chaque fois un autre style graphique. Cependant, l'ensemble m'a bien plu. On rentre tout de suite dans l'univers si particulier de Batman.
Les adaptations sont nombreuses mais ce n'est pas pour me déplaire. A chaque fois, c'est un plaisir de lecture et de voir notre héros au costume de chauve-souris sous un aspect différent. J'ai bien aimé la première nouvelle intitulée "peur" où l'on voit un Bruce Wayne plutôt vulnérable.
Hellboy est un autre super héros d'un genre différent de ce que l'on a l'habitude de rencontrer dans le monde des comics. C'est un monstre d'apparence mais un vrai coeur d'humain à l'intérieur. Il a une désinvolture et un franc-parler qui peuvent surprendre. Le registre est celui du paranormal dans un ensemble très coloré.
J'ai eu beaucoup de mal à me faire à ce dessin assez carré et au graphisme un peu cartoonesque. Le petit format n'est peut-être pas également le plus approprié pour ces histoires de démon enquêteur. L'ambiance est résolument gothique alors que le ton est humoristique.
Ce mélange de genre peut plaire ou pas. Pour moi, c'est tout juste passable. On ne s'ennuie pas avec ce folklore de monstres dans une ambiance un peu sombre et décalée et c'est déjà un bon point.
A la lecture de Malet, j'ai été pris d'un sentiment qui consistait à me dire toutes les deux pages: "mais il est fou, ce n'est pas possible !". Je pensais à une supercherie et qu'on découvrirait que c'est une scène jouée dans un hôpital psychiatrique. Cependant, il n'en n'est rien! Cela fait un peu froid dans le dos quand on apprend dans l'annexe qu'il s'agit bien d'un fait réel un peu oublié par l'Histoire.
Malet raconte le parcours de cet homme qui a voulu faire un coup d'état en Octobre 1812 en faisant croire que l'Empereur Napoléon 1er était mort tué d'une balle dans la tête lors de la campagne de Russie. Le pire, c'est qu'une garnison de soldat y a crû dur comme fer. Mais pas qu'eux !
Ce qui m'a interpellé, ce sont les gens qui gravitent autour et qui cautionnent cette folie en l'accentuant.
C'est un ouvrage intéressant qui décortique minutieusement l'état d'esprit qui régnait à ce moment là dans l'Empire. Pour autant, ce n'est pas une lecture sur la folie du pouvoir qui m'a emballé plus que cela.
Sirènes d'Afrique sur l'aspect ressemble à une vulgaire brochure très fine. Comme chacun sait c'est le contenu qui compte. Cette histoire se révèle être particulièrement prenante avec un graphisme foisonnant dans les détails.
Il est question d'une expédition pour découvrir les restes d'une dernière civilisation en Afrique. Un étrange personnage va débarquer chez un jeune professeur prêt à partir pour le mettre en garde. Il ne faut pas écouter le maudit chant des sirènes. Oui, c'est vraiment curieux de faire apparaître de belles sirènes blanches au milieu de la jungle africaine. Il y a aura d'autres incongruités de ce genre qui achèveront le lecteur.
La fin de ce récit par exemple est beaucoup trop brutale et ne donne guère d'explications. Bref, la déception guette. C'est vrai qu'en 24 pages, on ne pouvait pas espérer la Lune. Il faudrait que les auteurs reprennent leur histoire pour l'améliorer. Il y aurait de quoi faire pour un résultat plus probant. Pour cette raison et parce que cela part d'une bonne idée, j'accorderai les 3 étoiles.
Du même auteur, j'avais lu Les Ames sombres il n'y a pas si longtemps. Je dois dire qu'il reprend un peu le même schéma. Nous avons encore un héros sans domicile fixe qui est une âme charitable au milieu de la racaille plongé dans divers trafic dont celui de la drogue.
Il est également question de deux frères : l'un est beau et intelligent. L'autre est difforme et simple d'esprit et du coup, il est renié par ses parents. Lorsque notre héros croise la route des fils de la racaille, cela fait deux mois que l'un d'eux a disparu mystérieusement noyé dans le canal. S'agit 'il d'un accident de voltige ? S'agit 'il d'un meurtre ? ...
Cela fleure bon la chronique sociale mais il s'agit avant tout d'un thriller dans la plus pure tradition. Il y aura même une évolution dans la psychologie de certains personnages qui semble être une traduction de foi en la bonté humaine. Bref, c'est comme si on avait une Amélie Poulain dans le milieu du squat et des dealers. A découvrir !
La beauté du trait de Didier Tronchet est associée à un roman d'Anne Sibran. De cette association nait une puissance à la fois émotionnelle et visuelle assez rare. C'est certainement ce qui fait la force de cette oeuvre peu commune.
Doit-on croire qu'on peut voler en toute impunité comme un oiseau ? Doit-on se laisser emporter par les tourbillons du vent ? Est-ce une allégorie pour fuir des parents assassins d'une soeur tant regrettée ? Tant de questions directes qui resteront sans réponse pour ajouter au mystère...
La plume poétique de l'auteur est là pour nous bercer d'illusion sur le sens de la vie à travers le destin d'une petite fille qui va grandir et se rapprocher de l'ancre de la folie. On pénètre dans un conte pour terminer dans un cauchemar. La palette de couleurs qui s'assombrissent progressivement est si évocatrice de ce plongeon dans l'inconnu. "Ma vie en l'air" se lit presque à l'envers pour ne pas tomber par terre. Attention au décollage !
Il y a tout d'abord un débat sur la paternité de cette oeuvre qui fut écrite il y a très longtemps en 1888. On a d'abord pensé à l'auteur de science-fiction français le plus traduit dans le monde à savoir Jules Verne.
Cependant, les auteurs ont fait des recherches et attribué cette nouvelle à son fils Michel Verne qui a subi toute sa vie l'ombre de son père pour qui la garantie d'une popularité comptait plus que l'épanouissement de son fils. Or, le père aimait bien s'approprier les idées de son fils et les exploiter à sa manière...
Cette nouvelle raconte la journée d'un journaliste américain en 2889 ou plus exactement celle d'un magnat de l'information Francis Bennett au coeur de son empire médiatique.
Il est alors très intéressant de voir le monde imaginé par cet écrivain inconnu du public. Nous avons tous les chefs d'état de la planète qui se pressent au portillon de la presse qui est désormais devenu toute puissante. On fait désormais des guerres pour être à la une du "Earth Herald" !
Il est également intéressant de voir que ce visionnaire avait déjà imaginé une sorte de webcam. Il y a également de la publicité projetée sur les nuages : cela n'existe pas encore. Nous avons également droit à des préparations d’aliments aseptiques envoyés à domicile. Il avait également imaginé la régulation des naissances en Chine. Bref, c'est une véritable pépite d'informations diverses dans tous les domaines.
La bd n'est pas géniale en soi sur la forme. Il n'y a pas non plus d'aventures extraordinaires palpitantes. C'est purement "littéraire". On doit la lire pour apprécier les idées imaginées en 1888 sur un monde en 2889 soit mille an après. Cela paraît presque comme une prophétie des années à venir. A découvrir.
Quatre est un drôle de petit ouvrage. Il paraît très structuré dans son principe. Chaque chapitre correspond à une saison particulière. Le dessin épouse d’ailleurs merveilleusement bien les 4 saisons.
J’ai bien aimé l’entrée de cette histoire. On se rend compte qu’on a affaire à un jeune garçon qui est mort et qui erre sur un banc public. Il n’est plus qu’un fantôme qui observe l’entourage. Les objets se mettent à parler ce qui confère un caractère un peu étrange à l’ensemble.
Le second chapitre enchaîne sur une autre scène. On a du mal à suivre le fil de l’histoire. Arrivée au 4ème chapitre, on se demande où l’auteur voulait en venir.
Et puis, il y a une grosse frustration de ne pas savoir comment ce garçon est mort. Est-ce en voulant récupérer le ballon dans la rivière ? Cela serait en tout cas un indice laissé par l’auteur. Un peu plus d’explications aurait été souhaitable pour une meilleure lisibilité de l’ensemble.
La farce du cuvier est une pièce de théâtre anonyme du Moyen-âge. C'était un pari plutôt risqué que de l'adapter en bande dessinée avec un langage châtié d'époque.
J'avais une petite appréhension au début en pensant que cela ne me plairait pas. Eh bien, une fois n'est pas coutume, c'est tout le contraire! J'ai franchement apprécié cette petite farce où les rôles sont inversés entre l'homme et la femme. A ne pas prendre au premier degré car on pourrait croire que c'est alors misogyne.
C'est une critique à peine déguisée de toutes les tâches ménagères qui sont dévolues aux femmes. Je suis surpris que cela reste d'actualité alors que ce fut écrit au XVème siècle. C'est une belle leçon ! Pour autant, cela ne révolutionnera pas le genre. A emprunter pour se faire une idée.
Ces poèmes de Victor Hugo sont magnifiquement interprétés par différents dessinateurs. J’avais déjà pu admirer l’idée de cette même collection sur mon poète préféré à savoir Baudelaire.
Ici, on fait référence à un autre grand homme considéré comme le plus important des écrivains de la littérature française. Il était à la fois écrivain, dramaturge, homme politique, académicien et intellectuel engagée et enfin poète.
Qui n’a pas appris au moins un de ses poèmes à l’Ecole ? Il est dans tous les manuels scolaires. Ses poèmes ont contribué au renouvellement de la poésie romantique. On retrouve dans ce recueil : odes et ballades, les feuilles d’automne, les châtiments, les contemplations...
Renier ces poèmes est comme une hérésie pour moi ou un manque sérieux d'intelligence et/ou de sensibilité.
Je trouve que les auteurs ont su magnifiquement replacer ces poèmes dans le contexte de l’époque. On a droit par exemple à la ballade d’un lapin digne de déjeuner sur herbe et du fameux pont japonais de Claude Monet. Il y a également les épisodes sanglants de la Commune de Paris que Victor Hugo avait réprouvé.
Et puis, cela va quelquefois plus loin car il y a un magnifique récit qui se situe dans le futur comme pour souligner une certaine intemporalité de son œuvre. C'est d'ailleurs mon épisode préféré car cela fait un peu Star War.
Cette bd devrait servir de support pour les instituteurs afin de sensibiliser les jeunes à la poésie. Cela serait une bonne idée. A bon entendeur, salut !
A travers les poèmes de Verlaine se dessine une poésie encore lyrique. Verlaine a contribué certainement à ancrer le poète dans l’Histoire. Il a d’ailleurs été surnommé le poète maudit. On sent quand même l’influence de Baudelaire que je lui préfère personnellement.
On se souviendra de Verlaine comme le poète qui tire deux coups de révolver suite à une dispute en direction de Rimbaud et le blessant d’une balle au poignet. L’impulsivité qui se ressent jusque dans les vers avec l’emploi de rythmes impairs. Il sera également en proie avec la misère et la pauvreté bien que sa famille appartienne à la petite bourgeoisie.
J’aime ses poèmes car c’est une véritable foi en la langue française. De toute façon, j’aime la poésie en règle générale. C’est à la fois une invitation au rêve mais également un autre regard sur bien des thèmes personnels ou de société. La bande dessinée en elle-même est très agréable à lire pour autant qu'on apprécie Verlaine.
Que dire de plus ? C'est une adaptation plutôt réussie par différents dessinateurs ayant chacun leur propre style graphique. Il y a effectivement une inégalité qui peut se ressentir d'un poème à l'autre selon la vision de l'auteur. Cela apporte en tout cas une palette intéressante.
Et de quatre ! Après Baudelaire, Victor Hugo, Verlaine, voici Guy de Maupassant. L’éditeur Petit à Petit s’est fait une spécialité d’adapter les poèmes, les contes et les chansons en bande dessinée. C’est très ludique notamment pour les jeunes lecteurs en quête d’apprentissage sur la littérature.
En l’espèce, nous avons droit à huit contes et nouvelles du célèbre Guy de Maupassant. J’avais étudié minutieusement au collège une de ses nouvelles intitulée « Le Horla ». J’avais beaucoup aimé. Cela m’a marqué jusqu’à aujourd’hui. C’est dommage de ne pas retrouver cette histoire parmi les huit proposé.
Encore une fois, il y a une grande diversité de style graphique qui font à la fois la faiblesse et la richesse d’un tel concept. Je trouve que dans l’ensemble, cela donne une bonne vision de la fresque sociale de l’époque ainsi reconstituée. Les sentiments les plus vils comme l’hypocrisie, l’envie et la cupidité y sont représentés. Les auteurs ont réellement conservé une certaine atmosphère qui se dégage de son œuvre qui pouvait à la fois être léger ou cruel.
J’ai beaucoup aimé « Le diable » avec cette petite vieille avare. La ficelle n’est pas mal non plus. Bref, c’est une collection intéressante.
Arthur Rimbaud est considéré comme le poète par excellence. Il était révolté par l'ordre des choses et voyait la poésie comme un moyen de les faire évoluer. J'aime les artistes engagés.
Il est dommage qu'il ait abandonné aussi tôt la poésie pour se consacrer au commerce. Oui, c'est plus lucratif. Le Monde a perdu l'un de ses poètes les plus brillants. Il aura quand même marqué son empreinte sur son époque en nous laissant des merveilles.
Un collectif d'auteur illustre 13 poèmes. Chacun donne sa vision des choses tout en respectant l'oeuvre du Maître. Je trouve que c'est bien de faire connaître l'oeuvre au grand public.
Je dois bien avouer que je ne connaissais pas celle-ci aussi bien que je le croyais. On connaît tous le poète mais un peu moins ce qu'il a réalisé. Des notices biographiques accompagnent chaque poème car cela permet de mettre en perspective ceux-ci.
Bref, c'est que du bonheur pour ceux qui aiment la poésie à l'état brut.
J'ai apprécié bien tardivement le chanteur poète Serge Gainsbourg. Durant mon adolescence, je le voyais comme un alcoolique notoire un peu provocateur. Qui ne se souviens pas de cette émission de variété avec Michel Drucker avec Whitney Houston où il lui disait droit dans les yeux: "I would like to fuck you" ou encore de ce billet de 500 francs brûlé sous les yeux médusés d'Anne Sinclair ?
J'étais sans doute trop jeune pour comprendre son oeuvre et le sens aigu de sa provocation. Puis à la vingtaine, je me suis mis à écouter plus sérieusement sa musique. Il n'a jamais été l'un de mes chanteurs préférés mais je lui reconnais un talent immense dans les textes et dans la rythmique de sa musique. C'était comme un artiste maudit comme l'avait été le poète Verlaine. Bientôt, un film à sa gloire va sortir sur les écrans au cinéma. Qu'est ce que l'acteur lui ressemble d'ailleurs! J'irai le voir.
Pour parler de la bd avant de me faire vilipender, je dirai que les 16 titres qui ont été illustré par un collectif d'auteurs m'ont bien plu. Elisa par exemple ressemble trait pour trait à Vanessa Paradis qui avait tourné le film également.
Les titres choisis sont assez représentatifs de la carrière de cet artiste qui nous manque beaucoup actuellement à l'heure du star système issu des écoles académiciennes et autres Pop Star sans lendemain qui déchantent...
Les textes biographiques font également découvrir un peu plus ce chanteur hors norme aux lecteurs. Oui, cette démarche des Editions Petit à Petit se justifie pour cet artiste de génie.
Gotham Central fait partie bien entendu de l'univers de Batman mais c'est une déclinaison un peu spéciale. On se concentre en effet sur une équipe de policiers chargés de faire le ménage dans cette ville qui ressemble étrangement à New-York.
Batman n'apparaît qu'en renfort pour les aider lorsqu'ils sont dans l'impasse la plus totale. Les rapports entre la chauve-souris et la police sont parfois ambigus. L'idée de laisser le super-héros de côté paraît louable.
Cette série semble être ancrée dans une réalité du banditisme que l'on connaît mieux. Pour autant, le déroulement des enquêtes paraît intéressant. Cependant, le dénouement est un peu brutal dans la plupart des cas. Je n'ai pas aimé non plus le dessin alors que le graphisme semble beaucoup plus travaillé sur d'autres séries dérivées de Batman. C'est un peu dommage car le scénario tient le haut du pavé avec plus ou moins d'efficacité selon les différents tomes.
J’ai enfin eu l’occasion de lire cette série qui me taraudait depuis un bon bout de temps. J’ai profité de la récente intégrale parue chez Glénat en petit format pour 15 euros. J’étais depuis toujours intrigué par ce titre un peu mystérieux. Je m’imaginais une série de personnages coincés dans un labyrinthe géant. Il n’en n’est rien. Le titre serait plutôt une image…
Le premier tome est assez plaisant dans l’ensemble. On ne sait pas qui sera véritablement le héros au début de cette aventure. On suit un groupe qui part en expédition en Terre de Feu à la pointe de l’hémisphère sud.
Il faut quand même reconnaître qu’il y a beaucoup de facilités scénaristiques : on ne s’embarrasse pas de certains détails pourvu que l’histoire avance. Il ne faut pas oublier que cela a été composé il y a plus de 15 ans déjà. Pour autant qu’on ne soit pas trop exigeant, on se laisse volontiers glisser dans ces aventures à la limite du fantastique.
Le second tome marque un changement très intéressant pour se concentrer sur deux des personnages de la précédente expédition. La symbolique du titre reste très présente avec un professeur Ariane perdu au milieu d’une île grecque. Le scénario sur le thème de la mort est passionnant à souhait. C’est certainement le meilleur de la série.
Le troisième tome nous entraîne dans l’Afrique des sorciers noirs. Le dessin de la savane est d’ailleurs somptueux. On commence à entrevoir une confrérie qui veille depuis le début sur le destin de ce professeur féru d’occultisme. On sent l’influence de la série X-Files qui régnait en maître sur le fantastique dans les années 90.
Le dernier chapitre met en lumière les membres de cette confrérie et toute la question est de savoir si le Professeur va les rejoindre. Je dois bien avouer que la fin est un peu décevante au regard de la qualité de l’ensemble. Je dirai presque qu’il manque une suite logique à cette aventure qui se termine abruptement.
A découvrir pour s’évader un peu dans des aventures fantastiques. Vous ne risquez rien au niveau du prix de l'intégrale.
J'ai un peu honte de l'avouer mais au cours de ma vie de lecteur de bd, je suis toujours passer complètement à côté de Franquin. Je n'ai jamais lu un seul Gaston Lagaffe par exemple même en étant plus jeune car ce n'était manifestement pas le genre de bd qui m'attirait. Comme quoi, cela existe ! Devant autant d'éloges faites à ce one-shot de ce que beaucoup considère comme l'un des plus grands auteurs de la bds franco-belge, je ne pouvais pas passer à côté au moins une fois dans ma vie. Voilà pour le contexte.
Idées noires est une succession de gags un peu morbide et qui a pour toile de fond l'absurdité humaine. On sent également l'époque de la guerre froide, de la peur de la troisième guerre mondiale et du nucléaire. C'est l'époque également où de grands pétroliers viennent souiller les plages. On est également en pleine dépression. Bref, c'est une vraie chronique sociale cynique et désabusée. Et dire que ces gags ont plus de 25 ans. Certains restent d'actualité !
C'est vrai qu'il y a de bonnes idées avec des dialogues savoureux. Les gags ne font jamais rire mais toujours un peu réfléchir sur l'état du monde. Je comprends qu'on puisse aimer. Cet auteur avait manifestement du talent. Pour autant, ce n'est pas une référence pour moi qui suis attiré par une autre forme de bd plus moderne.
Quand j'ai appris sur ce site que la collection Angle Comics de Bamboo s'arrêtait, j'ai voulu découvrir au hasard un de ces titres pour savoir de quoi on parle. J'ai alors découvert New West, un récit de suspense avec des personnages forts et des enjeux profonds. C'est carrément un polar d'un ton nouveau qui mélange habilement trois genres totalement différents : le western, le film de sabre et le film de gangster. Tous les éléments sont réunis pour nous faire passer un bon moment de lecture.
Quand on découvre ce Los Angeles de nos jours et qu'on ne voit plus de voitures circuler mais des chevaux et qu'il n'y a plus d'électricité dans les habitations qui sont éclairées avec des bougies et des lanternes, on commence à se poser des questions... L'explication sera assez vite donnée et on se rend compte qu'on pénètre dans une dimension que les polars n'ont jamais explorée jusqu'ici. Bref, il y a beaucoup de bonnes idées même si cela pourra apparaître pour certains lecteurs comme un peu tiré par les cheveux. Cela reste un titre très étonnant car original.
Le point faible de ce one shot proviendra du graphisme que j'ai trouvé un peu léger sur les détails. Cependant, la colorisation me semble parfaitement réussie car elle crée les ambiances nécessaires à la progression de l'histoire.
Au final, on ne pourra que regretter la disparition de cette collection qui apportait quelque chose de nouveau dans le paysage de la bande dessinée. Du coup, ce titre sera bientôt introuvable sur le marché à moins d'une reprise par un autre Editeur ce qui me paraît improbable.
J'ai essayé de perséverer dans la découverte de cet auteur après le Mauvais chemin qui ne m'avait pas convaincu. Je dirai que j'ai au moins compris toute l'histoire de ce récit où il y a encore des morts et des vivants. On dirait que c'est un thème de prédilection chez cet auteur.
On commence par une belle chronique sentimentale pour terminer sur un film d'horreur digne de Thriller du défunt MJ. On ne peut être que surpris par un tel virage dans l'histoire. Je dirai également qu'il y a une belle efficacité dans la mise en page : les scènes s'imbriquent parfaitement.
J'ai pas trop aimé la fin de ce récit. Cela demeure une bd un peu OVNI sur les bords. C'est singulier et je comprends qu'on puisse aimer le style de cet auteur. Je n'en suis pas trop friand pour l'instant mais qui sait si j'arrive un jour à changer d'avis...
Cela fait toujours un peu bizarre de livre une oeuvre testament d'un défunt auteur. On n'ose pas trop livrer une analyse négative lorsque l'on sent beaucoup d'humanité à travers la démarche. Il y a des gens qui ont sorti cette histoire des lymbes sachant très bien que cela ne ferait pas un carton. On sent que la motivation est loin d'être commerciale. Après tout, pourquoi pas ?
J'ai bien aimé le déroulement de cette histoire qui commence dans un asile d'aliénés pour riches gens. Le déroulement de cette histoire va être totalement inattendu. La quête qui va se dessiner renvoie à des thèmes proches de la folie. Cependant, notre héroïne, une jeune et belle infirmière, a étonnement la foi. C'est presque improbable comme réaction de la part d'un professionnel de la santé mais bon, ce n'est que littérature !
La fin de ce récit réserve également des surprises inattendues. On aurait presque aimé une autre conclusion.
Le trait graphique semble manquer de consistance ou de caractère. C'est presque à la limite de l'esquisse. La colorisation est trop pâle également.
A lire pour se faire une idée du travail accompli par cet auteur.
Vallée de l’Ohio. Juin 1758.
Squando, un indien l’a aperçu ? Aperçu ? Aperçu qui ? Quoi ? Mais le grizzly, bien entendu ! Et pas n’importe lequel ! Oh, que non ! Le grizzly que traque Jean Malavoy ! Le grizzly qui a tué sa mère ! Jean le cherche. Jean veut le trouver, où qu’il soit et le faire passer de vie à trépas. Jean s’est enrôlé comme milicien. Les Français manquent cruellement d’hommes pour faire face aux Anglais nettement plus nombreux, appuyés par leurs alliés iroquois qui ne font pas de quartier. Les Anglais disposent aussi de troupes écossaises, réputées pour leur bravoure… Et leur cruauté…
Jean Malavoy, es-tu sûr que ce soit le moment de quitter le fort Carillon alors que les Anglais se préparent à l’attaquer ? Et ce grizzly, te crois-tu vraiment assez fort pour le tuer ?
Critique :
Il paraît qu’il convient d’appeler cette bande dessinée un « roman graphique » … Celui qui a trouvé ce terme a redécouvert le fil à couper le beurre, mais soit ! L’auteur Patrick PRUGNE nous livre ici un chef-d’œuvre de peinture à l’aquarelle qui reproduit une nature foisonnante et des animaux criants de vérité. L’histoire se déroule durant la très méconnue Guerre de 7 ans, véritable guerre mondiale puisqu’elle s’étalera sur plusieurs continents et verra la plupart des nations européennes (leurs colonies comprises) y prendre part. Le Canada est donc le cadre géographique qui sert de décor à ce « roman graphique » qui voit une histoire personnelle se trouver mêlée à un grand conflit.
Le scénario est très original, ce qui veut dire que certains seront forcément déçus de voir un conflit entre un homme et un grizzli prendre le pas sur une sacrée guerre. Pourtant, le dénouement de l’histoire est surprenant !
Un livre que les amateurs de bande dessinée se doivent d’acquérir… Oh ! Pardon ! Je voulais dire : « Les amateurs de romans graphiques », évidemment !
Le début de ce polar est assez haletant avec cette bombe placée dans l'abdomen d'un cheminot. Puis, c'est une course-poursuite un peu virevoltante. Il y a quelque chose qui va se perdre à mesure de la progression de l'histoire. Il y avait des ingrédients très intéressants mais la saveur n'est pas parfaite notamment au niveau du dénouement.
Oui, c'est original de bâtir toute une série autour de la SNCF, de ses hommes et de sa technologie d'avenir. Cela fait entrer le lecteur dans une nouvelle dimension parfois méconnue mais qui fait toujours rêver le lecteur.
J'aime bien cette modernité affichée. Cependant, les personnages manquent un peu de crédibilité. On est dans l'action pure avec un déficit de psychologie. Suspense et action sont présents dans ce thriller ferroviaire. Pour le reste, il faudra repasser.
La lecture de ce zone d'ombre n'a pas été désagréable. On suit les aventures un peu particulières d'un flic un peu ripoux et infidèle dans le milieu de la mafia new-yorkaise. Cela prendra un caractère fantastique le jour où il passera de l'autre côté ...
Zone d'ombre insiste sur le fait que les gens ne sont ni tout noir, ni tout blanc et qu'il y a toujours une part d'humanité à sauver en chacun de nous à quelques exceptions près. Bref, il y a toujours une chance et une carte à jouer pour se racheter. Le thème de la rédemption est habilement exploité.
Par ailleurs, le graphisme de ce comics m'est apparu comme très agréable. Les personnages sont savamment bien dessinés. Il y a manifestement une beauté du trait qui séduit.
C'est clair que l'histoire sent le déjà vu mais la mise en scène est plutôt efficace pour passer un bon moment de lecture. C'est l'essentiel !
Cette série inspirée des voyages extraordinaires de Jules Verne va comprendre 12 volumes qui seront très vite disponibles sur le marché jusqu'en 2010 tout au plus. Encore une réalisation bien ambitieuse puisqu'elle reprendra au minimum cinq histoires de l'oeuvre du grand écrivain :
- Hector Servadac (4 tomes)
- Aventures de 3 russes et 3 anglais dans l'Afrique Australe (2 tomes)
- La maison à vapeur (3 tomes)
- L'école des Robinsons (1 tome)
- le testament d'un excentrique (2 tomes)
On commence donc par le Capitaine Servadac qui semble être envoyé dans une dimension inconnue suite à une simple tornade alors qu'il se trouvait en Algérie. le monde tel qu'il le connaissait semble avoir totalement disparu. La géographie laisse place à une grande étendue maritime.
J'ai lu bon nombre d'oeuvres de Jules Verne mais j'avoue que je ne connaissais pas celle-ci dont le mystère m'a tout de suite attiré. Juste un bémol pour le dessin qui me semble relever de l'amateurisme : il y aurait encore des efforts à réaliser à ce niveau.
Pour le reste, je trouve que l'idée de l'éditeur est plutôt positive. Ces voyages sont réellement extraordinaires !
J'ai mis du temps à aimer les chansons de Zazie. Le coup de coeur n'a pas été instinctif. Récemment, j'ai acheté son dernier album qui est un best of de sa carrière commencé au milieu des années 90. Il est vrai qu'elle est l'interprète féminine française la plus douée de sa génération souvent récompensé aux Victoires de la Musique.
J'aime surtout les textes de ces chansons car cela traite de sujets quelquefois délicats et on retient bien les paroles (j'achète un château en Espagne, j'achète un monde où tout le monde gagne...). Je voulais savoir ce que cela pouvait donner en bd et le résultat n'est pas trop mauvais.
De jeunes dessinateurs et scénaristes de BD apportent une nouvelle dimension aux chansons de Zazie. Leurs BD sont accompagnées de textes biographiques.
Les chansons adaptées sont les suivantes:
- Rue de la paix par Oliv’ et Emilie Decrock
- La Zizanie par Amandine Puntos
- Adam et Yves par LuK et Eugénie Varone
- Excuse-moi par Marie Deceval
- Rodéo par Olivier Devaux
- Je suis un homme par Julien Akita
C'est dommage qu'il n'y ait que 6 chansons adaptées. Cela se lit un peu trop vite. J'ai eu une nette préférence pour "Rue de la paix" ainsi que "La Zizanie".
Enfin une bande dessinée du fameux Jason que j'apprécie. J'aime bien les têtes de ces personnages animaliers. Cela ne manque pas d'expressivité rien que dans le regard. C'est déjà en soi une belle réussite dans le fait de transmettre une émotion aux lecteurs. L'image est pourtant simple.
La première partie de l'album m'a bien plu. Ensuite, il y a une espèce d'expérimentation des séquences via le point de vue des différents protagonistes qui a un peu tout gâché. On n'arrive pas vraiment à suivre le fil de l'histoire. Cela s'embrouille.
L'univers de cet auteur est effectivement particulier. Il nous livre une version forte amusante de la vie du célèbre écrivain Hemingway dans le Paris des années folles. C'est drôle et à la fois caustique.
J'ai eu également beaucoup de mal avec ce graphisme. J'ai dû sérieusement m'accrocher au début. Ma première impression faut mauvaise car cette histoire d'un touriste européen à la recherche de rites magiques dans un petit village isolé au milieu de l'Afrique noire me paraissait ubuesque.
Cependant, j'ai tenu bon et au final, je trouve que cette oeuvre est pas mal. La conclusion m'a d'ailleurs beaucoup plu. C'est comme une espèce de révélation de ce qu'est véritablement l'Afrique.
Il y a comme une espèce de pertinence de ce récit que j'ai trouvé astucieuse. Finalement, j'ai réussi à oublier le graphisme pour saisir l'âme de cette bd. C'est plutôt rare chez moi mais le fait que j'y sois parvenu prouve quelque chose de magique.
L'action se déroule dans le marais poitevin où nous vivons la chute d'une famille de nobles. Le dernier baron de cette lignée dépense tout son argent en futilités pour ne rien laisser à ses héritiers qu'il juge indigne. Pourtant, à bien y regarder, ce n'est pas vraiment le cas. Son fils vit dans la terreur partagée entre une femme un peu dominatrice et un père réellement tyrannique. Au milieu de tout cela, il y a une sorte de simplet qui passe sa vie à courir dans la forêt et à capturer les anguilles dans la rivière. On passera en revue les quatre saisons en terminant par l'hiver.
Le trait du dessin m'apparaît un peu gras. Il n'est ni bon, ni mauvais. C'est juste une histoire d'adaptation de ce qu'il apporte à l'ensemble de l'histoire. La couverture est également un brin provocatrice et ne reflète pas vraiment l'ensemble de l'oeuvre. Bref, la forme n'est pas vraiment crédible.
Pour autant, cela se laisse lire à condition d'accepter quelques exagération dans le caractère des personnages quelque peu stéréotypés. Oui, cela ne sera pas forcément l'oeuvre du siècle...
Le café du voyageur nous permet de faire la connaissance d'un homme naïf et un peu rêveur qui va tomber dans les griffes d'une belle femme en détresse. Il est en mal d'aventure à la recherche d'une île paradisiaque. Il va rencontrer plutôt les problèmes ...
C'est encore une aventure dans un style graphique épuré et bichrome. C'est également en tout petit format de poche ce qui est assez étrange.
La lecture n'a pas été désagréable. Ce n'est pas transcendant. Bref, c'est comme une ballade ou un interlude plaisant.
Voilà une oeuvre purement érotique. Je trouve que c'est beaucoup mieux quand les choses sont suggérées plutôt que montrer à l'état cru. Il y a alors un véritable déclic sensuel qui peut avoir lieu avec le lecteur.
Par ailleurs, j'aime bien les histoires où les sentiments prennent les devants. Bref, je ne suis pas pour l'étalage de chair façon porno. Voilà pourquoi ce manga un peu romantique (réservé tout de même à un public averti de 16 ans et plus) m'a convaincu.
Ce n'est jamais vulgaire sans aller jusqu'au porno chic. En outre, le dessin est franchement de toute beauté en noir et blanc. Les décors sont détaillés et présents. Les deux personnages principaux illustrent une parfaite réussite des proportions.
Une oeuvre que je conseille malgré sa brièveté.
A ce jour, c'est le récit que j'apprécie le plus de Cailleaux après avoir essayé à la lecture Le Café du Voyageur et Le Troisième thé.
J'ai la réelle impression de lire comme une espèce de synthèse de ces deux dernières oeuvres. En effet, la première partie se passe à New-York avec presque le même personnage qu'on dirait un clone. La seconde partie nous entraîne sur les traces d'un trésor dans l'Afrique Noire.
Les personnages sont sympathiques. La lisibilité semble parfaite puisqu'on comprend toute l'histoire. On se laissera porter par le vent en espérant ne pas croiser le Harmattan au risque de se retrouver dans un asile ou pire encore...
Je continue ma prospection dans la découverte de nouveaux auteurs dont c'est la première oeuvre. L'éditeur indépendant porte le nom de "L'employé du moi". Je trouve que c'est un excellent jeu de mot comme un clin d'oeil à celui qui réalisera la meilleure performance.
L'auteur nous décrit un univers de l'Ouest plutôt sauvage où un jeune homme est prêt à tout afin de pouvoir survivre. Il devient un bourreau/fossoyeur afin d'avoir sa gamelle. C'est comme une parabole qui met en exergue le monde moderne. Jusqu'où se pervertir pour avoir droit à un peu de bien-être ? Oui, cela soulève des questions presque philosophiques.
La bd est totalement muette. Le dessin reste basique avec seulement deux nuances de couleurs (vert et marron uniquement ce qui rappelle incontestablement les couleurs de ce présent site). J'aime pas trop les sales trognes des personnages. Par ailleurs, il y aura beaucoup de questions qui resteront sans réponse. Pas mal pour un coup d'essai si on ferme les yeux sur la forme.
Moynot a composé des titres que j'aime et d'autres que je n'aime pas. Je suis très partagé sur cet auteur. Celle-ci fait partie de celle que je préfère jusqu'à ce jour.
J'aime bien par exemple son dessin en noir et blanc qui nous plonge dans un univers réaliste et banlieusard. Ses personnages ont une vraie consistance. Il les montre avec leurs défauts.
On adhère rarement à leur pensée et du coup, l'identification devient impossible. le lecteur a alors un autre regard qui ne fait pas dans la complaisance. C'est certainement voulu par l'auteur. Par ailleurs, il y a une certaine sensualité qui se dégage de son héros et des femmes qu'il fréquente assidûment. A réserver uniquement aux adultes !
La fin de ce thriller m'a un peu déplu même si elle paraissait un peu prévisible. On ne saisit pas réellement où l'auteur voulait réellement en venir. Tout ça pour ça ?
La lecture est tout de même conseillée pour se faire son idée.
Pour ceux qui aiment bien l'univers si particulier de Courtney Crumrin qui ressemble à s'y méprendre à celui de Harry Potter, ce prequel se concentre sur la vie du jeune Alyosius (le fameux oncle de notre héroïne).
On découvre un épisode de sa jeunesse où il travaille pour un curieux cabinet juridique. Il fait la connaissance d'Alice Crisp, la fille de son patron. Celle-ci est la narratrice de cette histoire aux confins du fantastique.
Or, cela ne va pas nous apprendre grand chose sur lui, sur ses motivations, sur son parcours. On a l'impression de voir une nouvelle série qui débute ce qui ne devait pas être le but de ce "hors-série". Cela se lit également beaucoup trop rapidement.
Bref, c'est très agréable à la lecture mais cela n'apporte pas une nouvelle dimension à l'oeuvre originale. Dès lors, cela deviendrait dispensable. A condition de ne pas se lasser du trait en noir et blanc de Ted Naifeh qui arrive à rendre si mystérieux tout un univers.