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Il fallait y penser ! Mettre une troupe de soldats déjantés à la conquête de l'espace. Ils font "atomiser" les planètes à cause de leurs bêtises et pousse un petit "oups". Ce n'est pas très marrant car on prend vite fait et cause pour les pauvres petites créatures inoffensives. On retrouve le décor de films comme Starship Troopers ou bien encore Star Wars avec quelques clins d’œil pour d'autres films culte comme Alien.
Les couleurs sont beaucoup trop traitées informatiquement pour être véritablement belles. Les dessins paraissent également trop en rondeur; ce n'est pourtant pas si désagréable que cela à la vue.
Les auteurs ont voulu faire passer avec ces albums un moment de franche rigolade pour les lecteurs amateurs de science-fiction. Cela peut prendre quelque fois mais à de trop rares fois à mon goût.
"Voyage à Uroshima" peut être analysé comme une espèce de mauvais clin d’œil à Hiroshima tant les noms se ressemblent. Je trouve que ce n'est pas forcément ce genre d'hommage auquel des victimes de la bombe nucléaire pouvaient s'attendre...
On sera prévenu que nous sommes le bienvenu dans un pays où tout le monde baise comme chien et chat avec tout le monde sans aucune gêne dans la rue et partout. Je me suis demandé dans quel délire totalement utopique et érotique je m'étais embarqué. C'est franchement pathétique par moment et même du plus mauvais goût. Bref, il faut aimer !
La bizarrerie confère en effet au lecteur un certain malaise dont il sera difficile de sortir. Il faut y voir un fantasme géant à l'échelle de toute une ville. Du coup, ce petit vieux totalement frustré sexuellement dans la vraie vie se voit changer en une espèce de Don Juan dans ce monde imaginaire. Il est clair qu'entre l'impuissance et la castration, on n'aura guère le choix que l'illusion d'un fantasme inassouvi. Comme dit, Uroshima mon amour !
Il est vrai que beaucoup de gens ont détesté énormément l'Islande à cause de l'explosion volcanique qui avait paralysé le Nord de l'Europe empêchant les avions de décoller durant plusieurs jours. D'internet est parti un véritable phénomène de mode assez malsain se déclinant à toutes les sauces (T-shirt « I hate Islandia » etc..). Trouver un responsable coûte que coûte au lieu d'accepter tout simplement les aléas de la nature !
C'est dans le cadre de ce pays que se situe cette histoire qui démarre comme un bon vieux polar accentué par un dessin en noir et blanc. Je dois dire que j'étais plutôt assez intrigué par cette histoire de découverte macabre d'un corps d'une femme de Néanderthal portant du United Colors of Benetton. La suite va se révéler terriblement décevante comme une mauvaise série Z.
Pour autant, la lecture a été assez agréable même si l'intrigue n'arrive pas à convaincre. Un point pour dire également que c'est pas tous les jours qu'on lit les aventures d'une héroïne qui aime les femmes. C'est peut-être juste une touche audacieuse de circonstance. Dommage que la conclusion soit si décevante. On peut passer notre chemin.
Adaptation fidèle mais extrêmement concise de l’œuvre de Jules Verne. Aucune fioriture, aucun temps mort, ça va très vite. Et ce rythme trépidant est tout à fait raccord avec le thème. Le dessin est assez peu précis mais retranscrit très bien les différentes ambiances. Un album efficace et agréable à destination d’un jeune public.
« A fake story » nous entrainent au cœur d’une mystérieuse tuerie, provoquée – selon les apparences – par la fameuse émission d’Orson Welles, diffusée sur CBS le 30 octobre 1938. L’acteur sema la psychose dans le pays en annonçant en direct une fausse invasion extraterrestre. Mais comment une fiction a-t-elle pu ainsi être interprétée comme la réalité ? C’est cette troublante question qui sert de point de départ.
Sur la forme, il manque ici ou là quelques développements, mais le fond de l’intrigue reste passionnant : le shérif d’une bourgade rurale, secondé par un journaliste de la chaîne, n’a que 72 h pour boucler son enquête avant de transmettre le dossier au FBI. Trois jours pendant lesquels la vérité peut sortir… ou bien être définitivement enterrée !
Laurent Galandon tisse un scénario malin et rythmé qui met en abime les faux et usages de faux. Une rapide recherche sur internet vous dévoilera d’ailleurs l’astuce qui s'y cache... Son récit dénonce habilement toutes les manipulations, illusions ou dissimulations qui nous font tordre la réalité des faits dès que notre intérêt rentre en jeu. Et ces dévoiements résonnent particulièrement fort à l’ère des fake news et des jugements rendus par le tribunal des réseaux sociaux.
La partie graphique est comme toujours impeccable avec Jean-Denis Pendanx. L’homme a du talent et le résultat est simplement superbe ! Son travail parfaitement documenté, son souci du détail et ses personnages bien croqués créent de suite une ambiance immersive dans l’Amérique profonde d’avant-guerre. Les couleurs automnales sont un gros plus et rajoutent un grain vintage très plaisant à l’ensemble.
En revanche, un bémol pour la typo peu lisible. Hormis ce détail, c’est un solide polar qui soulèvent de bonnes questions ; et au-delà, une très bonne BD.
C’est à bord d’un hydravion « Duke » très fatigué qu’Angela doit mener à bon port la charmante vedette Betty Lutton… Enfin, si les deux hydravions de chasse japonais ne descendent pas son canard boiteux avant…
Critique :
Angela est une fois de plus chargée d’amener à bon port une vedette au cours d’une tournée dans le Pacifique. Celle-ci, Betty Lutton, est du genre pleurnichard, suffisamment « agréable » pour qu’on ait envie de la noyer (mais bon, faut savoir se retenir), d’autant que, malgré elle, elle sert de couverture à une très importe mission de l’OSS visant à abréger la guerre.
L’auteur, Yann, met en exergue la machination ourdie par les services secrets américains dans un camp d’isolement pour citoyens américains d’origine japonaise afin d’obliger une jeune femme à prendre contact avec son frère rentré au Japon avant la guerre…
Au milieu d’images paradisiaques dues au talent de Hugault, la guerre se poursuit de jour comme de nuit dans les airs donnant lieu à des dessins d’un réalisme fou.
C’est aussi l’occasion d’un retour en arrière pour narrer une rencontre entre Angela et sa sœur. Sœur, rappelons-le, morte dans des conditions atroces à bord d’un avion en flammes, une mort étrange qui tourmente Angela vu que cette mort est plus que suspecte et que l’on sous-entend que ladite sœur avait trahit les USA au profit du Japon. Angela veut innocenter sa sœur et poursuit autant qu’elle peut sa propre enquête.
Je tiens à me répéter : les dessins d’Hugault ont de quoi flanquer le bourdon à bien d’autres auteurs qui voudraient s’essayer à représenter des scènes de combats aériens. Le dessinateur crée des décors plus vrais que vrais. Des cartes postales pour amateurs de sable blanc et de cocotiers. De vrais paradis… Enfin, s’il n’y avait pas la guerre, cette petite plaisanterie tellement meurtrière qui ravage tout.
N’hésitez pas à acheter l’intégrale en deux volumes contenant chacun trois albums ! L’histoire vous paraîtra plus cohérente et vous vous rendrez ainsi compte où Yann voulait en venir grâce au coup de théâtre final…
Cet avis prend en compte le premier tome.
Alors M.O.R.I.A.R.T.Y, qu'est-ce que ça vaut ?
L'idée de mélanger l'univers de Sherlock Holmes avec du steampunk est excellente même si elle est loin d'être neuve ("Sherlock Holmes Society" est passé avant), cela reste toujours captivant et peut déboucher sur une oeuvre de qualité.
Le premier point qui m'a frappé correspond à la couverture, que ça soit le tome 1 ou 2: cela vend du rêve !!!
Et donc, ni une ni deux je me suis plongé dans la lecture et malheureusement j'ai très vite déchanté:
Qu'est-ce que c'est que ces dessins ?!? On dirait des brouillons, sérieusement !?!
A la rigueur, j'aurais pu faire abstraction de ce problème mais cela a gâché mon immersion et d'ailleurs en voici quelques exemples:
- Les visages des personnages qui sont parfois tellement gribouillés qu'il est difficile de les différencier.
- Dans le tome 2, il est difficile de suivre l'enchaînement des scènes d'actions tellement plus rien n'a l'air d'être spatialement en place ou cohérent, l'action devient illisible et ne peut pas être appréciée à sa juste valeur !
Le scénario est pourtant intéressant, nous avons une alternance entre les passages d'enquête avec de bons dialogues bien ciselés, les passages avec de l'action et des rebondissements sympas pour notre plus grand plaisir.
J'aurais pu davantage apprécier cette oeuvre si les dessins avaient suivi.
Une belle déception.
Certes, il avait un bon fond… mais quand même ! Charly 9, ce jeune roi qui a sombré dans la folie après avoir ordonné le massacre de la Saint-Barthélemy, n’aurait pas dû régner. Il n’était pas du tout fait pour ça ! Drôle, grave et truculent, cet album offre un super bon moment de lecture. Les premières pages avec tous les efforts faits par son entourage pour convaincre Charles IX de signer l’ordre de massacrer les Huguenots sont dramatiquement drôles et le désespoir croissant du roi le rend attachant. Le drame qui se joue ensuite transpire le sang qui semble s’écouler des images sans pouvoir s’arrêter. Juste sur les enjeux historiques des guerres de religions et de succession au pouvoir, Guérineau nous livre la clef de tous ces drames avec une Catherine de Médicis déterminée et odieuse. Les textes sont très bons, les injures… un régal et les dessins en plans larges ou serrés sont parfaits pour porter le récit. A recommander sans l’ombre d’un doute !
Quand on parle de l’invention du journalisme en immersion, on pense immédiatement à Albert Londres et on oublie que quelques décennies avant lui, il y eut une pionnière : la jeune Nellie Bly. Très connue dans son pays natal où elle est devenue sujet d’une comédie musicale, a bénéficié d’un timbre à son effigie et a donné son nom à un prix décerné chaque année pour distinguer une journaliste, elle l’est nettement moins en France. Le retard est en passe d’être rattrapé : mise une première fois à l’honneur par Pénélope Bagieu dans le tome 2 de « Culottées » en 2017, cette femme de tête se voit consacrer pas moins de trois biographies dessinées en dix mois ! Le dernier en date « Nellie Bly dans l’antre de la folie » de Virginie Ollagnier-Jouvray et Carole Maurel paraît dans la collection « Karma » aux éditions Glénat. En quoi réussit-il, lui, à transcender le simple biopic ?
Un renouvellement du genre du biopic
Cet album très fouillé qui a nécessité trois ans de travail n’est pas un biopic au sens classique du terme puisque comme l’indique le sous-titre, « dans l’antre de la folie » Virginie Ollagnier et Carole Maurel choisissent de se focaliser sur les dix jours qu’elle passa dans l’asile de Blackwell. C'est une idée de Pulitzer patron du célèbre journal newyorkais « The World » : pénétrer dans un asile et observer ce qui s'y déroule au plus près, en faisant passer sa journaliste pour une aliénée. Elle pose donc en 1887 sa valise dans une pension pour femmes, déclare qu’elle est perdue et que les autres pensionnaires lui veulent du mal puis qu’elle a « perdu ses troncs ». Elle finit par être emmenée dans un hôpital psychiatrique au large de Manhattan après un diagnostic express. Ce nid de coucou est un véritable Alcatraz: on ne quitte pas l’asile de Blackwell’s Island, où les pensionnaires les plus dangereuses marchent attachées par une longue corde, comme des bêtes traînées à l’abattoir. Nellie Bly découvre que des femmes saines d’esprit, des immigrées d’Allemagne, de France ou du Mexique, sont internées à tort…
Cette histoire fondée sur le récit « Dix jours dans un asile » que Bly fit paraître en feuilleton dans le « World » puis en volume est présenté ici avec du suspense. D’abord parce que si l’on ne connaît pas la vie de Nellie Bly, on peut aisément être dupé au début de l’album et croire que cette Nelly Brown (son identité d’emprunt) est vraiment folle. En effet, le flash-back explicatif sur Pulitzer et « The world » ne vient qu’après. Ensuite parce que le sous-titre choisi est plus énigmatique qu’une simple reprise du titre de l’article et laisse planer le doute : on ne sait pas si elle va en sortir. Les menaces sont nombreuses comme l’indique la couverture. On y voit Nellie Bly de profil, menton en avant et air déterminé. Elle est élégamment vêtue et arbore un chapeau « à panache rose » mais l’arrière-plan est inquiétant : les tons sont bleuâtres, le ciel est chargé et les nuages se muent en de mystérieuses tentacules qui l’enserrent et la rendent prisonnière. En surimpression on aperçoit les encordées, l’asile et des arbres morts.
La matérialisation de la folie et du danger est effectuée dans le corps de l’œuvre à travers la présence récurrente de monstres proches de Cthulhu tapis dans l’ombre, de tentacules qui envahissent l’espace et de silhouettes fluorescentes. Le jeu sur la lumière est aussi partie prenante. On a l’impression que le bâtiment de l’hôpital psychiatrique est malfaisant et crée une atmosphère à la Henry James. On a ainsi un glissement vers le film d’horreur (d’ailleurs hasard ou référence, « l’antre de la folie » est aussi le titre d’un film de Carpenter !) mais cela permet de mieux souligner l’horreur de la situation et de retranscrire l’engagement émotionnel de Nellie qu’on ressent si bien à la lecture de son article.
Une transposition efficace
Virginie Ollagnier et Carole Maurel optent donc pour un traitement fantastique paradoxal qui in fine permet une dénonciation naturaliste. On observe un réel aspect documentaire dans ce roman graphique. Comme la journaliste, les deux autrices « portent la plume (et la mine de plomb) dans la plaie » selon la formule d’Albert Londres. Virginie Ollagnier s’était déjà intéressée à la psychiatrie du début du XXe siècle dans son premier roman : « Toutes ces vies qu’on abandonne » en 2007 mais pousse ici son souci de documentation à l’extrême en s’appuyant notamment sur les actes authentiques d’un congrès de la société américaine de psychiatrie et sur les méthodes de traitements préconisées : bains glacés, camisole en tissu et chimique etc …
On y retrouve également des détails sordides qui transposent bien ceux du récit de la journaliste : aliments avariés, vermine, travail forcé, coups, humiliations psychiques … Les mêmes litotes sont présentes (les visites suspectes des médecins la nuit, la naissance puis la disparition d’enfants au sein de l’établissement). Certains passages, comme les visites de curieux qui viennent voir les folles comme ils se rendraient au zoo évoquent également le roman de « Le bal des folles » de Victoria Mas. Pas d’emphase, un simple constat. Le lecteur tire ses conclusions et s’en indigne lui-même.
Le dessin n’est jamais redondant. Il donne la part belle aux expressions des personnages, individualise chacune des pensionnaires et nous permet ainsi de nous attacher à elles. Maurel joue également sur les angles de prise de vue, les cadrages et les décors qui sont détaillés et signifiants. Elle varie le découpage et nous offre de superbes pleines pages. Pour dénoncer les conditions insalubres dans lesquelles évoluent ces femmes, les couleurs sont froides, bleutées avec un rendu un peu sali. La dessinatrice utilise également un encrage à la plume et à la mine grasse qui donne un côté très charbonneux parfois aux planches et s’accorde bien avec la noirceur du propos. L’héroïne, quand elle n’est pas encore internée, porte des tons roses (elle a longtemps été surnommée Pinky à cause de son goût pour cette couleur) mais une fois à Blackwell, elle est comme aspirée par le lieu et se fond dans le décor grisâtre.
Portrait d’une personnalité « exemplaire »
Des épisodes de l’album tranchent avec cette dominance, il s’agit des flash-backs car cet album c’est avant tout le portrait d’un personnalité hors-normes. Les flash-backs ne sont pas arbitraires mais montrent le cheminement de Nellie Bly et ses motivations. C’est une perpétuelle indignée, de son enfance déclassée et des violences envers sa mère dont elle a été le témoin, elle garde une rage et une colère. Elle lutte avant tout contre l’injustice et sa volonté de défendre les femmes pauvres en particulier c’est ce que montre fort bien la scénariste.
Ces retours en arrière sont amenés avec fluidité lors de la nuit de veille que s’impose Nellie à la pension afin de manquer de sommeil et de passer plus aisément pour folle puis lors de ses insomnies à l’asile. Ils ne constituent pas une digression mais prolongent le propos. La vie de Nelly Bly permet, en effet, comme ses écrits de dénoncer la maltraitance dont est victime la gente féminine. Le sort de sa mère d’abord « condamnée » à se remarier pour survivre à la mort de son père car spoliée par les enfants du premier lit puis par le notaire et surtout son exemple à elle. Nelly n’est ainsi jamais embauchée comme l’aurait été un homme mais demeure pigiste même après son coup d’éclat et quand elle dérange on tente de la remettre à sa place « de femme » et on veut lui confier la rubrique théâtre ou la page jardinage …On a ainsi un savant jeu d’échos entre le microcosme de l’asile et le macrocosme de la société de la fin du XIXe : certaines femmes sont envoyées là -bas parce qu’elles sont des poids pour leur famille qui ne peuvent plus subvenir à leurs besoins, parce qu’elles n’obéissent pas parce qu’elles ont trompé leur mari. On cherche à brimer les individualités et à faire entrer les femmes dans une norme…
C’est donc un magnifique album agrémenté comme toujours dans la collection Karma d’un beau cahier graphique final avec des recherches de personnages, des pleines pages inédites et surtout une passionnante interview des deux autrices menée de main de maître par le directeur de collection Aurélien Ducoudray. Virginie Ollagnier y décrète « Nellie est entrée dans ma vie lorsque j’ai cherché des modèles de femme à ma fille ». Au-delà de l’anecdote de Blackwell, cette aventure « dans l’antre de la folie » montre la dure condition féminine dans la société occidentale de la fin du XIXe et le rôle clé joué par la jeune femme « pour donner la parole à ceux qui en sont privés » et dénoncer les injustices. Nous quittons la journaliste juste après le succès et les retombées médiatiques, politiques et sanitaires de son premier gros coup et l’on se prend à rêver d’un nouvel album qui mettrait en exergue cette fois comment Nellie Bly a fait non seulement de ses écrits mais aussi de sa vie un combat émancipatoire et on aimerait que les autrices nous embarquent dans un tour du monde en soixante douze jours ou derrière les lignes …
L'album qui détonne parce qu'il ne ressemble pas à un Tintin.
Pas d'aventure grand large, pas de méchant véritable, mais des personnages truculents, un chateau pour théatre et une enquête tranquille.
et pourtant, c'est l'album préféré de bon nombres d'amateurs de Tintin.
Il y a la un mystère qui tient certainement au fait que les personnages sont attachants, et que le lecteur est ravi de les voir tous réunis. Il se dégage un charme et une chaleur communicative, l'assurance de passer un bon moment.
Bref, encore un chef d'oeuvre.
(mais c'est Tintin, après tout, pas)
Que dire de plus.
"Objectif Lune" était sublime de maitrise, et le risque était de décevoir avec sa suite qui promettait beaucoup.
Mais voilà, Hergé était un génie et il a tenu sa promesse d'un voyage extraordinaire.
L'un des plus grand albums de BD, qu'il faut avoir lu dans sa vie pour ne pas mourir idiot, que l'on ait 6 ou 125 ans au moins !
Bien sur que c'est inutile de le dire, parce que tout le monde connait Tintin et la richesse des albums.
Il n'empêche, malgré les années, le plaisir est toujours là. Ce voyage est passionnant, même si le didactique l'emporte sur l'aventure. Cet album plaira un peu moins aux tous petits, jusqu'à l'explosion de Tournesol qui les fera marrer.
Qu'est-ce que j'aurais aimé être un jeune lecteur dans les années 50, pour découvrir cette histoire (et les autres) dans le journal de Tintin...
Un pur chef d'oeuvre, bien sur.
Le concept de retranscrire dans un futur plus ou moins éloigné des problèmes touchant notre société comme la pollution, la crise du logement ou encore la télé-poubelle n'est pas nouveau. Un auteur comme Prado l'avait déjà expérimenté il y a plus d'une dizaine d'années.
Je n'ai pas aimé le fait que l'auteur noircit à l'extrême le tableau social en guise de dénonciation. C'est une démarche que je juge un peu trop facile. Par ailleurs, ces histoires courtes ne sont pas inoubliables, c'est le moins qu'on puisse dire. Pire encore: elles ne sont absolument pas convaincantes. On frise l'utopie et l'absurde même si on part de faits réels à base d'articles de journaux.
Sur le dessin, je dirais que le trait est beaucoup trop imprécis. J'ai pas eu droit à de jolies planches décrivant le futur. Cela paraît vraiment brouillon surtout au niveau de la transcription des personnages. C'est bien essayé mais c'est un coup loupé. Cependant, rire jaune garanti !
Les dessins qui composent cette saga anglaise sont d'une remarquable fadeur qui tranche singulièrement avec des dialogues plutôt percutants et de bonne qualité.
Alors que le premier tome présageait une intrigue intéressante mêlant deux jeunes couples que leurs conditions sociales respectives séparent, le second tome s'avère très décevant. Il y a tout d'abord un procès qui ne recule en rien devant tous les clichés du genre.
Cependant, on observe une rupture indéniable de l'équilibre du récit car un des couples est plus mis en avant que l'autre. Même la conclusion de cette soit-disant saga est plus que pathétique. C'est réellement dommage car malgré un dessin désincarné, j'étais prêt à passer l'éponge.
Le scénario a véritablement montré ses lacunes. Richelle a depuis composé une autre série bien plus intéressante : "Les coulisses du pouvoir » qui se déroule encore une fois en Angleterre. La saga continue mais d'une autre manière...
Ruse est une belle bande dessinée quant à son objet : un format à l'italienne, des pages d'une rare qualité, des couleurs somptueuses et un dessin précis. Pour le reste, c'est du classique pur. Ne vous laissez pas abuser par le côté flashy !
En effet, on se lassera assez vite de ces histoires de détectives dans l'Angleterre victorienne mais dans un univers tout de même parallèle. Il ne suffit pas d'introduire une dose de glamour en remplaçant le Dr Watson par une charmante jeune femme éperdument amoureuse.
L'ennui nous guette assez rapidement d'autant qu'on est assez vite agacé par le comportement d'une extrême froideur de Simon Archad, le plus grand détective du monde : rien que cela !
Par ailleurs, la disposition des cases rend la lecture particulièrement difficile. C'est bien de pousser l'audace mais pas au point de manquer de lisibilité. On passe du rationnel vers le fantastique en un éclair. Rien n'est véritablement amené de façon plus subtile et intelligente. Cette série n'a pas été abandonnée pour rien !
Il est clair qu'il faut aimer vouloir se plonger dans la quête d'une bande de copains désœuvrés d'une ville minière de l'Est de la France dans les années 65. La quête de quoi ? Bref, une quéquette blues entre bande de potes. Inutile de vous préciser que le rôle de la femme se réduit à un bout de chair et qu'on n'a guère d'autres considérations pour elle. Bien sûr, c'est sympa les conneries entre copains. Cela donne un genre dans lequel je ne me suis pas reconnu.
Au-delà de l'apparente tendresse de l'album, il faut également apprécier un humour gras. On retombe dans le travers de l'auteur à savoir la vulgarité et le sexe gratuit avec les scènes hautement graveleuses qui vont avec. Je ne peux pas aimer cela et je ne pourrais sans doute jamais car c'est vraiment au-dessus de mes forces. Je ne suis pas le public visé, c'est aussi simple que cela. Cependant, je conçois qu'il en faut pour tout les goûts.
Je trouve que le dessin est très réussi en ce qui concerne le décor. Néanmoins, les personnages ont une trogne tout à fait spéciale avec des traits imprécis. On arrive tout de même à se plonger dans le temps avec l'ambiance des années 60. Il y a incontestablement une maîtrise de l'auteur sur le plan graphique qui a par ailleurs prouvé son grand talent. C'est le sujet traité qui ne m'a pas plu.
La question éthique que pose cette série est la suivante : peut-on rire de tout ? Peut-on se marrer de la mort ? Peut-on se gausser avec ce qu'il y a de plus sacré que la vie qu'il faut préserver ? Quand la religion est écornée, cela me fait quelquefois rire. Alors pourquoi pas la mort, après tout ?
C'est bizarre mais là, je ne peux pas car j'atteins ma limite ! On a tous perdu des êtres chers qui comptaient pour nous. Je ne peux pas décemment me marrer d'une chose comme la mort qui franchement me fait peur. Cependant, c'est certainement un moyen d'exorciser pour certains lecteurs.
Alors, oui cette série est très sympathique avec des dialogues savoureux. Les gags sont morbides à souhait. Plus d'une vingtaine de volumes composent cette série autour d'un sympathique fossoyeur de tombes.
Cette série est peut-être faite pour vous mais pas pour moi pour des questions de moralité. Je pense qu'il faut respecter les valeurs de chacun.
Julien est un personnage décalé. Intellectuel, philosophe, il va découvrir les réalités de la guerre en Gaule après avoir été nommé César d’Occident par l’empereur Constance II. La période historique (355 après JC) est mal connue mais est très intéressante, en particulier parce que c’est une période de transition où les croyances païennes qui persistent n’ont pas encore laissé la place au Christianisme. Julien l’Apostat n’est pas un militaire. N’ayant jamais appris à manier les armes, il va se révéler courageux et fin stratège. Il se révélera aussi visionnaire quant à l’évolution des religions dans un empire romain en pleine déliquescence.
Dans le premier tome, j’ai vraiment eu du mal avec le dessin, en particulier avec certains personnages mal dessinés, mal proportionnés. Heureusement, le dessin s’améliore d’album en album. A l’inverse, les ambiances de nuit et d’aube sont très réussies. Autre agacement, le vocabulaire parfois anachronique (« On croit rêver » ou « ça craint ») J’ai failli abandonner après le tome 1 mais les bonnes critiques sur cette série m’ont donné envie de continuer. Sans regret ! mais sans enthousiasme débordant, non plus.
Intéressant, le point de vue de départ… Un super héros sur fond d’histoire de débarquement de Normandie. Côté scénario, c’est original, c’est décalé. On est tenus en haleine mais le tout est un peu laborieux et la naïveté du personnage principal sur sa vraie nature est navrante. Dès les premières pages, on est pris dans l’enquête. Au fil des planches, les multiples histoires annexes complexifient le récit – on se demande où on va - même si, au final, on retombe sur ses pieds assez proprement. Une histoire de super héros dans le débarquement, c’est pour le moins original. Trois tomes étaient prévus. Le 3e sortira-t-il ? Les dialogues sont pas mal mais l’humour du héros peu devenir franchement lourd quand la situation ne s’y prête pas. C’est « too much ». Dernière petite critique : les fautes d’orthographe sont super gênantes. Côté dessins, c’est assez réussi pour les ambiances, un peu moins pour les personnages qui sont raides et parfois maladroits. Bref, c’est quand même pas mal. On aimerait bien connaître la fin de l’histoire !
Une trilogie close en beauté. Un album que j'attendais depuis longtemps. L'art des mondes infernaux dans toute son ampleur. J'avais commencé avec "Les Enfers" et je ne regrette aucunement mon achat. Bien que déjà annoncé en novembre il n'était disponible à la vente qu'en mars 2021.
Cet album appelle toutefois quelques commentaires. Le dessin, dans sa composition, parfait et sombre, a quelque chose de chaotique et d'indescriptible, comme le coup de poignard de Saria envers Galadriel que l'on voit de dos ou certaines scènes qui ne sont pas en corrélation avec le scénario (page 16). Monsieur Federici en parle en fin d'album, il s'est laissé aller librement dans sa création. Mais je trouve que l'ensemble est beaucoup trop sombre, il y a trop de noir, même si le sujet s'y prête et ça gâche et surtout ça cache beaucoup la qualité du dessin (Saria par exemple à la page 13 en bas à droite) et ça c'est très dommage. Les pages 8 9, 26, 27 et 29 sont les seuls pages où la scène se déroule dehors et de jour, avec un temps maussade c'est vrai, mais cette BD manque cruellement de ce genre de pages. Ensuite je voudrais dire que Saria et Galadriel auraient pu être mieux soignées et beaucoup plus jolies de visage parce que je les trouve moches. De plus on a parfois l'impression, sur certaines cases, sublimes il faut le dire, que le dessin est purement fait à l'ordinateur (les visages et les mimiques du Doge). Pour d'autres cases on ressent davantage le coup de crayon (à partir de la page 55 jusqu'à la fin pour ne citer que celles-là). Les pages 30 et 31, qui me font étrangement penser au Caravage de Manara, sont vraiment magnifiques et je dirais même mémorables, des petits chefs- d'oeuvre. A la page 45 en haut à gauche et en bas, on dirait que Monsieur Federici a été influencé par l'art de Boris Valéjo dans la réalisation de ce corps splendide. L'une des cases les plus chouettes et des plus drôles est celle du haut de la page 14 avec l'énorme serveuse tatouée, matée vicieusement au derrière par un client. Elle me fait penser à Massmedia dans "Les Mondes Engloutis" ancienne et étrange série d'animation des années 80, l'ensemble est quand même cohérent. Le travail de Serpieri avec tous ses coups de crayon était pharaonique mais nos deux auteurs ont réussi à nous offrir du nouveau, un challenge extraordinaire dans la réalisation de cette conclusion. Les décors sont somptueux mais trop rares. L'ensemble, avec tous ses défauts est carrément très réussi. Quelle muse a donc bien influencé nos deux compères ?
Je spécule sur l'usage de l'ordinateur je le précise mais l'ordinateur, bien qu'il puisse aider ou assister le travail artistique, aura pour finalité de détruire l'art de la bande dessinée, il n'y a rien de bon qui en ressortira. Et même si les lecteurs adorent, c'est un problème de conscience que les auteurs doivent se poser a eux-mêmes.
Saria fait partie de ces bandes dessinées qui marquent en profondeur et dont on ne sort pas indemne. A acheter sans problème, petit rappel des volumes précédent en début d'album, ce qui est capital et dont beaucoup d'albums sont démunis. Je résume : un rappel des aventures passées, un déroulé parfait, une conclusion et une fin de trilogie. Une série des plus sombres je dirais même la plus sombre et j'aime toutes les histoires sombres.
Fable sympathique sur le moyen age, on se sent léger quand on plonge dans les dessins d'Alfred. Le scénario est pas mal, BD sans prétentions qui offre un bon moment de lecture et de détente.
3,5/5
Chef d'oeuvre absolu ! C'est avec ce genre d'album que la BD peut revendiquer son statut de 9° art. Eprouvant, poignant, virtuose, on en ressort bousculé si, en plus, on est conscient qu'il s'agit du vécu de Carlos/Carlito. Témoignage de l'Histoire franquiste à hauteur d'enfant, même l'adoucissement des 4 derniers tomes est révélateur d'une maturité un peu apaisée mais toujours rebelle. Merci Senor Gimenez, hasta siempre.
Si vous êtes un fan de l'aventure en étendues sauvages, cette BD est faite pour vous ! Je l'ai trouvée très réussie, tant au niveau graphique que scénaristique, elle m'a fait penser un chouïa au livre "les chasseurs de loup" de Curwood que j'ai lu plus jeune.
L'évolution des amérindiens lors de la conquête de leur terre qui ne s'est pas faite que par la violence mais aussi par une sorte d'assimilation, de conversion fait face à celle de John Tanner qui prend l'autre chemin malgré lui. Belle histoire et félicitation à l'auteur et au dessinateur.
Je ne me suis pas lassé lors de la lecture de ces deux tomes.
Même avis que Hervé.
Extrêmement déçu par cet opus.
Les auteurs auraient du en rester au premier volume.
La déception a été à la hauteur de mon attente, très forte suite au premier épisode...
Un hommage à la légende, au mythe, au souffle épique. Mais le scénario hésite parfois entre les genres pour en devenir confus. Il installe parfois des longueurs et, à l'inverse, est quelquefois trop rapide, ne répondant pas à tous les thèmes abordés ou à toutes les épreuves proposées. Des couvertures et quelques planches magnifiques !
On connaissait la vitrine de E.P. Jacobs dans sa maison du Bois des Pauvres, présentant quelques objets en 3D issus de sa série Blake et Mortimer. Mais qui savait que Sergio Toppi, auteur de tant de récits militaro-historiques, avait réalisé de ses propres mains des dizaines de figurines de guerriers à travers les âges et les civilisations ?
Ce magnifique album au dos toilé rend justice à cette passion qui accompagna toute sa vie Toppi (qui utilise parfois la pâte à modeler de nos enfances).
Toutes les époques sont représentées, avec une prédilection pour le Japon et les samouraïs. Mais les chevaliers teutoniques ne sont pas oubliés, en fait ils sont tous là si l'on excepte ceux de l'épopée napoléonienne et la Légion Etrangère.
Ce sont de belles statuettes dont Toppi restitue l'aspect usagé du temps qui a passé, et privilégie le réalisme des plis et des imperfections : Sergio Leone plutôt que Hollywood !
La minutie de la reconstitution, la variété des matériaux utilisés et l'authenticité des armes et uniformes n'étonneront pas le lecteur des récits de Sergio Toppi mettant en scène la figure du guerrier comme référent d'une humanité fascinante et tragique.
Jean-François Douvry
L'album s'ouvre sur "Les choses cachées" un récit sur l'irrépressible instinct de tuer chez l'humain, mais ici la victime est un sanglier, et le meurtre n'est qu'une partie de chasse. Banalité du mal, donc, et tout le tragique de l'effroi de la mort dans l'oeil du sanglier cerné par ses bourreaux saisis dans leurs paisibles travaux quotidiens.
Mais bourreaux !
Le récit suivant, "Le manteau de Saint Martin" offre quelques belles gueules d'assassins et de soudards pratiquant une autre traque : la chasse à l'homme !
Mais c'est avec "Fable de Toscane" que l'album expose plus longuement cette thématique existentielle. Le savetier de La Fontaine est ici menuisier, et l'iniquité de l'impôt des puissants le mène à une évasion spectaculaire dans le temps, avec une fin ouverte sur tous les possibles, et une morale à usage du lecteur ému.
Ce récit se décline en découpages classiques, une rupture avec les éclatements centrifuges habituels chez Toppi, et qui font danser la page : c'est qu'ici la fable est paisible et la narration chemine tranquillement au rythme de la vie bien réglée de ce héros, simple artisan. Une fable sur le temps comme échappatoire, un récit sur les bienfaits de la mort douce alors que l'injustice perdure pour les vivants.
Le récit suivant montre en gros plans successifs la peur qui saisit un village où rôde un incendiaire inconnu, mais que tous les villageois connaissent...
Quant au dernier chapitre, c'est une variation héroïque sur la Geste de Roland le preux, qui se termine en farce. Une chute qui cueille le lecteur à froid car jusqu'à la dernière page il baignait dans la chaleur des compositions hardies de Sergio Toppi, saturées du cliquetis des épées et des armures, portées par le tragique et le fantastique...avant que l'illusion disparaisse brutalement !
Jean-François Douvry
L’attrait du nom de Marc Trévidic le célèbre juge anti-terroriste adjoint au non moins célèbre Matz, scénariste de la série à succès Le Tueur (prochainement adaptée à la télévision par Fincher et Fassbender!) attire inévitablement l’œil à l’amateur de thrillers.
On constate immédiatement l’incroyable progrès de Giuseppe Liotti, notamment en matière de colorisation. En affirmant son style et en se rapprochant de l’école hispanique il propose de superbes séquences de dialogue où ses personnages très expressifs et physiquement caractérisés profitent d’encrages superbes. Que ce soit sur les décors, architectures et éléments techniques ou sur les personnages c’est un sans faute précis et élégant qui le hisse soudainement dans la catégorie des très bons dessinateurs capables de porter un album à eux tout seuls.
Les fiancées du califat est au final un ouvrage à la réalisation sans faute, élégant, aussi bien écrit que dessiné et qui aborde le thème terroriste sous un angle inédit. L’ambition (et la qualité) des auteurs aurait largement justifié un second tome qui aurait permis de densifier et complexifier l’intrigue d’un album qui mérite néanmoins amplement votre intérêt.[...]
Lire la critique sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2021/03/03/les-fiancees-du-califat/
D’ordinaire, j’apprécie beaucoup le travail de Tom King ; un auteur à la production prolifique ces dernières années chez DC Comics et dont je retiendrai Sheriff of Babylon, les débuts de son run sur Batman et Miracle Miracle. Encore aujourd’hui, il mène trois séries de front (Strange Adventures, Rorschach et Batman/Catwoman). Mais je n’ai jamais vraiment été attiré par son space opera (DC Sneak Peek: The Omega Men 2015 et The Omega Men 2015, #1-12).
On y suit les aventures d’une improbable équipe de rebelles de l’espace – les Omega –, aux habilités et aux origines diverses, réunis pour l’occasion dans l’objectif de faire tomber un régime autoritaire – les Alpha. J’admets ne pas du tout connaitre l’équipe originelle, imaginée par Marv Wolfman et Joe Staton au début des années 80, mais celle-ci ressemble franchement aux Gardiens de la Galaxie en moins drôle.
On sent bien qu’il y a eu un petit travail pour créer le design, la personnalité et un minimum de background pour chacun des membres de l’équipe mais, à l’exception du Green Lantern, ils m’apparaissent trop caricaturaux et antipathiques pour vraiment s’y attacher. Et bien le scénario progresse de manière homogène sur douze numéros et est bien foutu, il a recours un peu trop fréquemment aux séquences d’action et les menaces interplanétaires m’apparaissent un peu trop lointaines pour m’y intéresser.
Pourtant, le dessin de Barnaby Bagenda est très bon et, surtout, la mise en couleurs est très réussie. Excepté le format de l’album et l’usage un peu trop systématique du gaufrier à neuf cases (la mise en page de prédilection de Tom King), on aurait même parfois plus l’impression de lire une BD franco-belge qu’un comics et c’est heureux d’en voir un se démarquer du reste de la production. Dommage que je ne sois pas le public visé ; cet album devrait par contre plaire aux fans de Star Wars.
Oknam est une jeune chinoise orpheline que des naufragés découvrent subitement sur une île. Dès lors, elle va devenir l'héroïne d'une série à mi-chemin entre l'aventure et le thriller à travers le monde.
Cette série ne souffre pas seulement d'un déficit d'envergure mais d'une relation entre les personnages pour le moins artificielle. Bref, on n'y croît pas une seconde même si on sent un effort de la part de l'auteur qui souhaite par endroit donner une dimension poétique. C'est tellement tiré par les cheveux. L'insipidité nous guette...
Nous avons un dessin tout juste correct au service d'une histoire totalement incrédule mais pas totalement inintéressante. Une colorisation bien terne vient encore assombrir le tableau.
L’histoire est trop alambiquée et pas assez maîtrisée pour que le lecteur se retrouve parmi une multitude de personnages et d'intrigues. La fin du premier tome nous réserve une belle surprise. Cependant, ce n'est pas suffisant pour gagner en estime. Oknam reste ce qu'on peut appeler une série un peu maladroite dans sa construction.
Je n'ai éprouvé aucun intérêt à cette lecture. Eva contre les Anges: c'est primaire comme titre. On pouvait penser que les auteurs se prennent la peine de nous décrire le monde futuriste apocalyptique où se situe cette action mais il n'en n'est rien. Tout semble être composé pour assister à des batailles de robots. A 8 ans, fan de Goldorak, j'aurais certainement apprécié. Plus maintenant !
C'est vrai que la qualité du papier laisse véritablement à désirer. On est loin de la qualité apportée par les éditeurs dans la publication de bd européenne. Par ailleurs, le dessin ne m'a guère captivé. Il ne semble également fait que pour le rendu des actions de combat très réussies au demeurant.
La psychologie des personnages est simplifiée à l'extrême: nous avons droit à un héros "ado rebelle" un peu névrosé et psychotique. Certes, une évolution se ressent au fil de la lecture des tomes qui s'enchaînent. Cependant, cette série dans son ensemble n'est guère convaincante !
A l'origine, Maliki était l'héroïne d'un webcomic c'est à dire une bande dessinée sur Internet. Il y avait un strip par semaine que chaque internaute pouvait suivre. Ainsi est née cette bande dessinée grâce à ce support fabuleux que constitue Internet.
Le format est manifestement manga avec également une débauche de couleurs et d'un graphisme réellement impeccable. Le public visé est celui des jeunes adolescentes. Le thème exploité est celui de la relation entre l'homme et le chat. C'est réellement passionnant comme problématique si on s'intéresse à ce thème. Or, ce n'est manifestement pas mon cas.
En effet, j'ai toujours détesté les chats tyranniques qui sont les objets précieux de leurs mémères. J'ai connu dans mes relations une femme qui s'occupait plus de son chat que de son enfant. C'est peut-être à cause de cela que me vient cette aversion pour cet animal capricieux. Et puis, disons-le tout net sans détour: cela m'apparaît comme superflu, voir superficiel.
Ici, il est également question d'enfance et de traumatisme. C'est quelquefois très sucré même si on sent du vécu derrière ces histoires d'une fraîcheur toute relative. Pas mauvais; cependant cela ne m'a pas touché. Le message véhiculé me semble trop simpliste.
Par contre, il y a un humour que j'aime bien par moment. Maliki, c'est comme un clone d'Amélie Poulain dans le manga. Le mélange peut apparaître comme indigeste pour certains lecteurs.
En abordant cette série italienne, je croyais un peu retrouver quelque chose de la fameuse série « Sky-Doll ». Je me suis largement trompé. Le dessin est nettement informatisé donnant un aspect manga du plus mauvais effet aux différents protagonistes. La recette d'associer un peu de manga à la sauce Disney ne fonctionne pas toujours à merveille...
Cette série de science-fiction part sur le constat que les hommes ont détruit leur planète à cause de la pollution et de la destruction de la couche d'ozone et du réchauffement climatique. La vie animale a pratiquement disparu en l'an 2050. Il s'agit de protéger les rares animaux survivants qui valent aussi cher qu'un diamant.
Le postulat de départ est certes intéressant et surfe sur une vague écologiste. Rien de nouveau me direz-vous! C'est sans doute l'exploitation un peu fantastique qui m'a déplu. Une jeune fille nommée Lys (comme la fleur belle et sauvage) se change en l'animal de son choix les soirs de pleine lune pour protéger la faune.
Le public visé est celui de jeunes adolescentes (voir l'allure vestimentaire de l'héroïne qui plaira aux jeunes lolitas). C'est clair et net jusque dans les couleurs flashies des albums. Ne faisant pas partie de ce public, il est peut-être normal que je n'ai pas trop accroché. Par contre, je ne déconseille pas la lecture aux enfants pour le message que la série véhicule et dont je suis en parfait accord.
Jintetsu est tué par des samouraïs, mais un étrange savant récupère son corps pour le transformer en pantin à la manière de Frankenstein et lui offre un sabre magique qui s'exprime.
Dès lors, Jintetsu va arpenter les routes sans jamais pouvoir se séparer de son sabre qui lui insuffle la vie... Qui est véritablement ce tueur ? Est-il mort ou vivant ? Qui, du sabre magique ou du pantin, anime l'autre ? Sur ces mystères l'auteur, une illustratrice japonaise, Kei Tome, construit un conte noir et soi-disant romantique qu'elle met en image.
Pour moi, l'intrigue est simpliste et ces questions ne m'ont pas suscité un grand intérêt. Un amateur de seinen pourra peut-être apprécier car il en comprendra toutes les subtilités. Cela s'apparente à un grand flacon vide qu'on a de la peine à consommer et pour cause... Un sabre qui parle à la place du pantin : on aura tout vu !
Pour apporter des précisions sur le titre de cette mini-série, Kuro Gane signifie "Acier Noir". Ce petit pantin timide et attachant va observer les hommes, dénoncer leur violence et découvrir leur bonté. Rien de très original à cela.
Au "crédit" de cette série, on pourra apprécier un excellent dessin tout en finesse qui sera tantôt en noir et blanc pour la plus large partie, tantôt en couleur au gré de l'envie de l'auteur sans qu'on puisse finalement en connaître les réelles motivations.
Cet album a le mérite d'être cohérent et de proposer un scénario habile qui mêle deux histoires. Il y a une atmosphère qui se dégage de cet album qui est loin d'être déplaisante. Cependant, j'ai l'impression que l'intrigue fait trop de surplace et n'avance pas assez, elle demeure assez molle pour tout dire. Pour le prochain album, il va falloir que l'album propose quelque chose d'inédit pour que la série puisse se remettre dans les rails.
Cela dit, je reste confiant pour la suite. A suivre, donc.
Un univers original. Un graphisme séduisant. Un scénario qui commence bien mais qui malgré le nombre conséquent de pages semble n'être que le début de l'aventure. A voir sur le long terme, mais pour le moment ça ressemble à un sans faute.
Le dessin de Clarke est toujours aussi efficace.
Le scénario un peu moins. Comme (presque) toutes les histoires basées sur la manipulation temporelle, la logique est un peu tiré par les cheveux ... Et le twist final peine à convaincre. Un album sympathique malgré tout.
OLEG du dessinateur suisse Frederik Peeters, sorti en janvier chez Atrabile. Un récit qui donne à voir la vie d'artiste, la vie tout court, l'amour et l'entremêlement de ceux-ci. Frederik Peeters dresse le portrait d'un homme plutôt heureux et amoureux en perpétuelle création. La peur de la page blanche et de la recherche créative n'est qu'un prétexte pour nous faire entrer dans son quotidien. Entre humour, maladie et amour, un magnifique récit autobiographique.
La série était très bonne et j'en garde un très bon souvenir ! Surtout les dessins et couleurs. Ici l'histoire se passe 20 ans après le dernier tome (encore que... il me faut relire les album précédents car les dates ne semblent pas coller, entre la fin de la guerre 1865, la naissance et l'âge de son fils, et l'année du présent ouvrage), mais passons sur ce point sans grande importance. Nous retrouvons notre héros, vieillissant et qui n'est plus que l'ombre de lui-même et tout cet album est à l'image d'Impitoyable de Clint Eastwood : un western crépusculaire pour montrer le dernier baroud de notre héros, nous montrer qu'il est encore capable, malgré la chute, de renaitre.
L'album est copieux, peut-être un peu trop, certaines ficelles sont "faciles" et n'apportent pas grand chose, mais Le Réveil du Tigre est vraiment généreux, les auteurs rendent honneur à la série et leur personnage. Le dessin de Taduc est vraiment superbe du début à la fin et certaines séquences et cases sont très marquantes (je regrette légèrement son trait devenu plus réaliste que sur les derniers Chinaman dont j'apprécie énormément le trait de l'époque). Bravo les artistes pour cette fin de série
Parfait pour découvrir sa jeunesse et son rôle lors de la première guerre mondiale. Un personnage décidemment hors norme. J'ignorais par exemple qu'il cherchait par tous les moyens à participer personnellement aux combats et qu'à 25 ans il s'était évadé de prison. Passionnant.
Cet album relate avec rythme l'astucieuse prise de pouvoir de l'un des pires tyrans du XXème siècle. Le récit ne se contente pas de raconter l'ascension du dictateur, il tente de comprendre l'homme et sa folie (CF les pages avec sa femme ou sa fille). Un portait glaçant, à la mise en scène parfois inventive, et au dessin expressif et très ressemblant.
Cette BD n'est pas révolutionnaire dans le type de projection post-apocaliptique, mais elle apporte plein de choses agréables et intéressantes. L'histoire sa tient en un tome qui peut se lire à tous les ages. Le dessin est proche du manga tout en ayant de la couleur et des personnages bien trouvés graphiquement. Un truc étrange : il y a un modèle de visage féminin que l'on retrouve presque à l'identique dans plusieurs personnages. Le dessin est parfois un peu moins efficace pour le suivi de l'action. Enfin l'histoire fait le lien avec plein de mondes différents (les pirates des histoires de Myazaki, hunger games par ex.) avec une vision optimiste malgré les possibles risques du futur. Un très bon moment de lecture pour moi.
Il n'y a que le dessin ici qui vaut la peine. Le reste est décevant avec une intrigue cousue de fil blanc et des personnages qui ne sont plus que l'ombre d'eux-même. Quel dommage de finir ici la saga Tintin ...
On peut dire que cette aventure marque un renouveau. Tout d'abord, l'action est omniprésente et après les deux épisodes précédents, ça fait vraiment plaisir. Ensuite le découpage des scènes est dynamique avec de superbes plans et enfin Tintin paraît moins boy scout et son trio formé avec Haddock et Tournesol est juste parfait même Milou prend des risques et est mieux mis en valeur. Le côté SF vers la fin est un peu tiré par les cheveux mais l'ensemble vaut la peine d'être lu. Un must !
Une comédie avec une fin toute simplette. Pas mal de personnages haut en couleurs mais une intrigue relativement décevante. Le graphisme par contre est excellent !
Un album curieux. Il ne s'agit pas à proprement parlé d'une aventure avec des méchants. Ici, il s'agit d'une aventure humaine avec un Tintin qui se met à la recherche d'un ami disparu. Probablement le plus humaniste de toute la série, pas désagréable. Je troue Haddock très drôle dans cette histoire ..
Un sujet plutôt grave abordé de façon anodine mais qui prend par la suite de l'ampleur. Encore une fois, un très bon album.
Un intrigue qui lorgne du côté de l'espionnage avec un soupçon d'Alfred Hitchcock. Tintin et Haddock forment un duo épatant dans cette aventure. Un bon cru !
Une bonne série bien sympathique qui suit un grand nombre de personnages à la recherche de cryptides durant l'époque victorienne.
Le rythme est soutenu et les albums sont très bavards et remplis de bons mots/d'humour. Les références sont bien amenées et assumées (Le Monde Perdu, Vingt mille lieues sous les mers, des inventions "Jules Vernesque").
Pour le premier opus, le scénario est riche et aurait mérité un traitement sur deux albums; c'est également le cas pour le deuxième.
Autre bémol: le changement de dessinateur m'a un peu refroidi à la lecture du deuxième tome.
Néanmoins, j'ai bien apprécié l'ensemble et serais bien partant pour un nouvel opus.
superbe fin de cette série !! Bravo aux auteurs !!!! Beaux dessins et l'histoire passionnante malgré la fin que l'on connait d'avance par le génocide amérindiens que l'on oublie trop facilement peu importe le président en place ( Obama , Trump même combat , tout est sujet au racisme sauf en ce qui concerne les amérindiens :c'est minable!!!)
C'est un conte bien morbide que voilà ! Il faut vraiment aimer ce genre. Le graphisme est enfantin alors que l'histoire est glauque. Ce mélange de style entre candeur et cruauté pourra rebuter plus d'un lecteur. Les enfants ne doivent pas lire ce conte sous peine de faire d'affreux cauchemars. Il devrait y avoir un avertissement.
Après un début de lecture plutôt difficile, je me suis accroché à l'histoire de cette petite Aurore qui tente d'organiser la survie autour d'un cadavre humain qui lui ressemble. Il y a plein de questions qu'on se pose sur ce corps humain en décomposition qui va demeurer jusqu'à la fin un élément du décor. On n'aura pas de réponses sur le pourquoi. C'est bien dommage car l'idée en soi était plutôt originale.
Le détachement par rapport aux scènes cruelles m'a littéralement rebuté. Cette absence de justification peut interpeller à juste titre. Une œuvre bien singulière mais à l'esprit un peu tordu. Effectivement, soit on aime, soit on déteste. Au moins, cela ne laisse pas indifférent.
Les deux premiers albums sont plutôt bons mais les trois suivants paraissent du grand n'importe quoi à côté. L'orientation scénaristique prise par l'auteur ne m'a absolument pas convaincu. C'est bel et bien dommage. Rarement, je n'avais été aussi déçu surtout quand une bd commence sous d'aussi bons augures.
Les situations ne sont pas crédibles et finalement on a du mal à se rattacher aux motivations d'Isaac qui passe du rang de peintre aventurier à celui du voleur à la tire. C'est bien la première fois que je me dis que le héros ne mérite pas de retourner avec sa fiancée. Quand on arrive à ce constat, c'est plutôt grave...
Le dessin que je n'affectionne guère s'est même dégradé au fil des albums où l'on peine à reconnaître les visages des protagonistes. Cela n'arrange rien à l'affaire !
L'idée de départ pouvait s'avérer séduisante. Nous avons un préfet français qui vient prendre possession d'une île anglo-normande qui passe sous le giron national suite à un traité à l'aube du XXème siècle.
La population ne lui fait pas un accueil triomphal : c'est le moins que l'on puisse dire ! Ce sont des gens plutôt bizarres. Tous les regards sont tournés vers la véritable maîtresse de l'île : une belle et jeune baronne pour le moins mystérieuse.
Il est question de rêves et de cauchemars dans une ambiance onirique. Le rythme est très lent. Les images sont bien ternes. La mise en cases me paraît ennuyeuse et point astucieuse. Sur la forme, ce n'est pas génial.
Je trouve que l'idée n'est pas bien exploitée car on va vite se perdre dans les méandres de cette île ou dans les rêves brumeux. L'enthousiasme du départ laisse place à un peu d'amertume. C'est ainsi. Je ne poursuivrai pas le voyage au-delà de ce premier tome...
Je tiens surtout à sanctionner une exploitation archi commerciale du monde de Troy que je n'ai guère envie de cautionner. Je n'ai rien contre la bd commerciale: c'est preuve qu'une œuvre peut se populariser et toucher un plus large public. Le succès est parfois amplement mérité.
Lanfeust de Troy et des Etoiles font partie de mes lectures favorites en héroic fantasy même si depuis, j'ai fais d'autres agréables découvertes. Cependant ici, la lassitude ne me permet pas d'être plus enclin à la clémence.
Pour autant, je pense que c'est également un bon moyen de faire découvrir à un public encore plus jeune le monde de Troy et les amener progressivement vers celui-ci. A noter tout de même un graphisme assez avenant.
J’avais vraiment envie d’aimer cette œuvre mais je n’y arrive pas. Il n’y a rien à faire, c’est comme cela que je le ressens. La lecture n’est certes pas désagréable mais cela ne m’apporte pas grand chose, à commencer par une héroïne totalement naïve et candide pour ne pas dire nunuche.
Je suis ensuite très circonspect sur ce récit qui vire au fantastique avec la transformation animale des membres masculins de cette famille à la suite d’une malédiction. Les impressions laissées par l’auteur ici et là sont d’une affligeante banalité auto-congratulation.
Je me rappelle que j’ai été véritablement conquis par mes premiers mangas qui étaient signés par Jiro Taniguchi. Cependant, je m’aperçois que les auteurs que je lis et notamment Takaya Natsuki sont assez loin de lui arriver à la cheville, surtout dans l’art et la manière de faire passer des émotions. Un mot sur le dessin pour dire qu'il est totalement fouillis.
Je ne vais pas mentir en vous disant que j’ai lu les 23 tomes de cette série renommée. La lecture des premiers tomes m’a finalement donné une idée assez précise de ce que je ressens. Je ne crois pas en une sorte de « rédemption » qui interviendrait à partir de la lecture du 6ème voir du 14ème tome.
Je n’arrive tout simplement pas à m’intéresser à ces histoires abracadabrantes de jeune fille entre le ménage, la cuisine et le prince charmant. Si encore c’était intéressant, mais non ! Et je ne ferai pas l'affront de dire que cela ne peut plaire qu'à la gente féminine.
La situation est critique : Kazuma, le demi-frère de Toru, est la cible d'un tueur professionnel particulièrement cruel et efficace. Et la situation est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Ce tome est entièrement consacré à cette nouvelle enquête, déjà initiée dans la fin du tome précédent. Et c'est tout simplement exceptionnel. Pas de chapitre intermédiaire inutile, pas d'humour navrant, rien ne vient ici gâcher une enquête incroyablement maîtrisée. Tout est parfait : une ambiance unique, des rebondissements intelligents parfaitement dosés, un antagoniste mémorable et effrayant, des développements de personnages passionnants... Rien à redire, Ando et Asaki nous livrent ici un tome de très haute volée grâce à ce qui constitue tout simplement la meilleure enquête depuis le début de la série. Et le meilleur dans tout ça ? L'enquête n'est pas encore terminée et vu sa qualité, on ne va pas lui en tenir rigueur.
Cet album est, hélas, représentatif de ces séries dont les auteurs sont tenus à une parution annuelle.
Ici, on se traine, les héros et seconds rôles font de la figuration.
J'aimais bien cette série et l'époque où les aventures se déroulaient.
Cet album sera le dernier que j'achète.
Radio Tokyo est fière d’annoncer aux Américains sa contre-offensive ET la perte du C-46 qui transportait la vedette et championne de tennis Jinx Falkenburg. Cette perte affecte sérieusement le moral des Américains qui s’apprêtent à évacuer d’urgence leur base devant la contre-attaque japonaise. Le C-47 d’Angela doit être détruit faute de pilote pour l’évacuer.
Au fait que devient Angela qui s’est écrasée dans la jungle et a réussi à s’en sortir miraculeusement, entraînant avec elle une vedette qui n’est absolument pas préparée à affronter un milieu aussi hostile ?
Critique :
Non, mais, vous avez vu ces dessins ? Des avions plus vrais que vrais au boulon près ! Des décors à couper le souffle à un athlète olympique affalé dans un fauteuil… Et des personnages aux attitudes telles que, sans avoir fumé sa moquette, on n’en a pas moins l’impression qu’ils bougent ! Hugault est sans conteste un des meilleurs dessinateurs réalistes de sa génération.
Quant au scénario de Yann, ce petit salopiot joue avec nos nerfs : pas moyen de savoir ce qu’il s’est passé avec la sœur d’Angela. Espionne traîtresse infâme et méprisable ou pauvre fille sacrifiée par l’état-major pour dissimuler un secret inavouable ? Je vais casser cet insoutenable suspense… Ce n’est qu’au sixième et dernier tome que vous connaîtrez la réponse à cette angoissante question. La bonne nouvelle, c’est qu’Angela va survivre jusque-là ! Non, je ne suis pas devin ! J’ai juste acheté l’intégrale en deux tomes de trois albums chacune. Vous ne m’en voudrez pas si, au moment où je rédige ces lignes, j’ai pris connaissance de l’ensemble de l’histoire ? Si ? Il faut toujours qu’il y ait un rancunier ! Un jaloux ! Pfff !
Mais je m’égare… Côté avions, vous ne serez vraiment pas déçus : P-45, en plus des P-40 déjà bien connus, Spitfire, un Mustang… entre les mains d’un Japonais (Si ! Si !) un Lysander, un étonnant B-25 (G ou H ?) doté d’un canon de 75 mm sous le nez et de quatre mitrailleuses de 0.50" (12,7 mm) implantées dans le nez au-dessus du canon… Et comme la maison ne recule devant aucun sacrifice (surtout s’il s’agit de Japs) il y a même un hélicoptère et un hydravion à très long rayon d’action de la PanAm !
Comment ? Vous n’êtes pas encore sortis l’acheter ? Ah ! Zut ! C’est vrai ! Le couvre-feu après vingt heures dans certaines régions ne vous y autorise pas… Va falloir patienter jusque demain. Mais rien que pour la dernière planche de cet album, votre patience sera récompensée !
Kogaratsu est une oeuvre à part dans la BD franco-belge: il s'agit peut-être (de mon point de vue) de la meilleure BD se déroulant à l'époque des samouraïs et possédant un cadre et une approche réaliste (contrairement à d'autres oeuvres qui plongent ouvertement dans le fantastique).
"Taro" est le dernier album de cette série, et comme précisé précédemment, il y a un sentiment de sérénité qui s'en dégage.
En un tome, Bosse signe un album qui se tient avec son lot de péripéties, de combats, d'émotions et doté d'un souffle épique sublimé par le dessin et les couleurs de Michetz.
Cet album est devenu l'un de mes favoris avec "Sous le regard de la lune" et "la stratégie des phalènes", en raison du fait qu'il s'agisse du dernier en date et peut-être bien du dernier tout court, pour une saga exemplaire où il n'y a eu aucun faux pas.
Ça a un petit charme rétro – dans lequel on n’a pas apporté de narration particulièrement contemporaine, dommage…
C’est sympa de voir l’évolution de Mademoiselle J mais, comme dans le premier tome, c’est assez plan-plan… Pas de véritable suspense, pas d’enquête de fou avec des révélations majeures…
Même les grands drames ne sont pas totalement impressionnant…
L’album se laisse lire mais ne décolle jamais totalement…
Ayé, je suis dans la phase pour ce genre de série, où je ne me souviens plus de tout, je mélange les complots, les gens…
Donc je ne sais plus qui exactement retient qui et recherche Harmony, ni réellement pourquoi et qui avec elle, pourrait faire je ne sais plus quoi…
Pourtant, l’album va vite et est plaisant à suivre grâce au dessin efficace, plein de mouvement et d’action, la narration fluide avec des idées sympas et de l’humour…
Dommage qu’on parte encore dans une « complot » gigantesque…
Encore un très bon tome : l’histoire se suit sans temps mort, les dessins sont toujours superbes… Pourtant, il y a un peu moins de surprises que dans les précédents tomes… L’action est toujours au rendez-vous, c’est vif, dynamique, il y a bien un rebondissement, un nouveau venu… Mais la fuite, les gamins séquestrés, les bagarres… On l’a déjà abordé dans les deux premiers tomes et si la qualité est toujours là, l’étonnement, un peu moins – ce qui n’empêche pas d’apprécier pleinement ce volume.
Peut-être un peu classique dans le propos (les gentils nenfants avec des pouvoirs face aux gros méchants pas beaux) mais le tout est écrit avec intelligence, sans ménagement, en allant au bout des idées. Pour ma part, j'adore les dessins, plus froids que dans le premier, montrant un beau travail sur les ambiances. Le tout est très plaisant à suivre et donne vraiment envie d'en savoir plus. Réussi.
"C'est frais, c'est mystérieux, c'est prenant.
Les dessins illustrent magnifiquement une histoire qui non seulement tient l'album mais semble prometteuse pour la suite !
Certes, l'intro ultra mystérieuse ne sert pas à grand-chose, on l'a rapidement oubliée et on aurait pu s'en passer...
Certes, le coup de l'amnésique, c'est vu et revu.
Mais tout est bien amené, en douceur, et retient vraiment l'intérêt."
Je veux bien admettre qu’on suit assez agréablement ces enfants. Mais sans plus quand même.
Le dessin ne m’attire pas plus que ça et l’ensemble est quand même hyper naïf…
On vient à bout de règles et lois ancestrales juste en demandant gentiment ? Hop, le monde est désormais tout beau…
Un peu simpliste…
Mais bon, comme on se demande quand même au fil du tome où est passé cette prof de musique, on tourne les pages sans trop de déplaisir – c’est juste cette bonhomie simpliste finale qui n’est pas à la hauteur à mon goût…
"Un épisode que j’ai trouvé plus léger et amusant avec cette inversion et l’incursion des autres dans notre monde.
On apprend deux ou trois trucs en plus, pas forcément intéressant, mais l’aventure se suit plutôt bien, avec pas mal d’humour."
J’aime toujours autant et je suis allé relire les 5 premiers tomes pour voir la raison qui me faisait moins accrocher à ce tome…
D’abord, dans les premiers, on avait des petites histoires indépendantes, des sortes de sketchs sur 4 à 6 pages, qui traitait d’un thème en délirant avant de passer à un autre.
Là, si on a des histoires courtes, elles s’enchaînent pour faire une histoire générale et ça marche moins bien. On n’a pas l’aventure d’un Astérix, par exemple, et c’est moins intéressant sur l’ensemble.
Et puis s’il y a toujours autant de gag un peu partout, voire plus qu’avant, ils semblent plus mécaniques qu’avant. Même s’il y a bien une foule de détails partout, on dirait que ce n’est plus un délire « oh et si je mettais ça ici, hihi, c’est rigolo » mais « ok, il y a une place là, il me faut un gag, qu’est-ce que je pourrais trouver ? ».
Bref, l’ensemble est sympa mais fait plus sourire que les premiers où je riais franchement.
On dirait que Maester cherche quoi faire de sa sœur ; si le dessin et l'humour sont toujours présents, les histoires sont moins solides (jusqu'au combat final manga-matrix, très joli mais qui rend perplexe...)
Un poil répétitif sur la fin de l'album - ça reste très drôle mais ce n'est pas le plus efficace de la série.
Maester arrive à une maturation parfaite du personnage avec de bonnes histoires et énormément d'humour dans chaque case ! Excellent.
Plus précis dans les histoires que le premier tome, toujours aussi déjanté et plein de détails hilarants, très bon !
Les débuts de soeur Marie-Thérèse. C'est drôle mais c'est encore un peu fouillis dans les histoires et le dessin (principalement par rapport à ce que l'auteur fera après). Mais c'est un incontournable pour découvrir cette soeur frappadingue !
J’ai toujours autant de mal à m’intéresser à Olive… Son monde fonctionne un peu mieux dans ce second tome, maintenant qu’on est habitué… Sa recherche de l’astronaute sans indice offre un peu d’intérêt… Sa copine est un poil charmante et le passé d’Olive attire vaguement mon attention…
Mais globalement, je lis ça pour passer le temps, sans motivation particulière…
Sur la base du croisement entre les mondes imaginaires et réel, on relève une touche de Lewis Caroll dans cette Audrey Hepburn (physionomie utilisée par Dodson depuis longtemps sur à peu près toutes ses héroïnes) qui court partout, n’a jamais peur et rencontre des personnages bien étranges entre rêve et réalité, montée sur sa vespa. Le schéma est classique mais est relevé par quelques originalités comme la surdité de l’héroïne (il n’y a pas que Daredevil qui a le droit d’être handicapé!) ou donc cette famille bien surprenante et que l’on va découvrir plus en détail dans les prochains épisodes. Le charme de Claire et le peps du dessin de Dodson font beaucoup, de même que le design général parfait. Le côté très généreux des dessins correspond à une narration compliquée (comme souvent chez les scénaristes de comics) volontairement cryptique. C’est l’ambiance qui veut ça même si on aurait pu attendre quelque chose de plus simple et linéaire. Si vous êtes habitués aux comics cela ne devrait pas vous déranger.[...]
Lire la suite sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2021/02/28/adventureman-1-la-fin-et-tout-ce-qui-sensuit/
Je vais résumer : un dessin purement enfantin, des longueurs insupportables et des dialogues qui sonnent creux. Au final, c'est une œuvre qui ne m'a pas convaincu.
Avons-nous là une sucrerie des Editions Soleil tout au plus ? On glisse de manière inattendue vers le surnaturel sans que l'auteur puisse donner de véritables justifications à son récit. C'est réellement dommage car on sentait tout de même un potentiel.
La couverture est même plutôt assez réussie de même que les petites bouilles des enfants qui en deviennent attachants. Il se dégage une pointe de tendresse qui est le bienvenue.
Cependant, l'absence de précision dans le décors crée un grand vide sidéral qu’accroît d'ailleurs le grand format de l'album.
Bref, à la fin de la lecture, on ressent comme une petite déception car il manque incontestablement un supplément d'âme à cette bd.
Avec "Diosamante", nous retrouvons effectivement les thèmes favoris de Jodorowky mais dans un autre cadre que la science-fiction : la quête mystique pour enfin renaître de ses cendres.
Le problème est que le personnage central (pour une fois une héroïne) n'a aucune consistance. C'est trop artificiel pour convaincre. L'explication donnée à la fin du premier tome est presque risible. Comment une reine aussi belle et ténébreuse peut-elle se transformer en mendiante aveugle tout en prônant un discours spirituel et philosophique totalement dénué de sens ?
J'ai bien aimé le dessin de Gal mais beaucoup moins celui de Kordey. On passe de couleurs éteintes au premier tome à une colorisation à outrance dans le second. Dix ans se sont écoulés entre les deux volets et cela se ressent énormément au niveau de l'esprit initial de cette série.
C'est trop tarabiscoté. Ou bien, il faut accepter que ce n'est qu'en se vidant de nous-mêmes et d'accepter les pires humiliations que le désir puisse nous emplir. Des amateurs pour ce genre d'expérience ?
Une histoire assez étrange ayant pour cadre une piscine municipale: tel est le concept de cette bd. Une jeune femme restauratrice de mosaïques va tomber amoureux du fantôme d'un noyé, le tout dans les années 60. C'est sans compter l'obstination du directeur de la piscine qui a le béguin pour notre héroïne Delphine, une petite fille capricieuse qui rêve encore au prince charmant.
Ce récit avait tout pour plaire mais il est traité à la manière d'un roman photo. Les sentiments qu'expriment les personnages sont comme artificiels, sans aucune chaleur. J'ai trouvé par exemple que Delphine manquait singulièrement de charisme. On ne s'attache pas car on n'éprouve rien.
Par ailleurs, les invraisemblances "matérielles" m'ont toujours agacé. Voilà Delphine qui remplit une piscine d'eau en quelques minutes avant d'y plonger. Tout le monde sait qu'il faut bien plus d'une journée pour remplir un bassin : mais bon, passons !
Graphiquement, c'est morne et fade à la fois. Cependant, cela se laisse regarder sans aucun plaisir pour les yeux même si je dois reconnaître une certaine fluidité harmonieuse de l'ensemble. Les 3 premières pages dont les cases se combinent sont d'ailleurs très réussies.
Oui au final, il manque singulièrement quelque chose à cette bd. Un petit supplément d'âme !
La lecture de Black Mary est très facile en partie grâce à une absence de narration. La mise en image est donc parfaitement fluide. Le dessin est correct mais sans plus. Qu'est ce qui cloche alors ?
Nous avons une histoire concentrée sur une héroïne du prénom de Mary qui a bien caché son jeu au premier tome et qui devient un véritable caïd œuvrant à une unification des confréries de brigands pour lutter contre les forces de l'ordre à la solde des bourgeois. On aura tout vu ! Bref, c'est pas crédible pour un sou et cela manque singulièrement de subtilité.
A partir du second tome, il y aura même une introduction du fantastique mais assez maladroite. Nous n'aurons d'ailleurs pas les réponses au mystère soulevé par la présence du garçon invisible à la fin du troisième tome. On devine juste les contours d'un énième pacte avec le diable. Rien de nouveau donc.
Ce qui m'a fait franchement fait hurler de rire, c'est le dos du troisième et dernier tome où on peut lire que ce récit palpitant fait de Black Mary un grand polar historique. Ah bon... tant que ça ? Il est vrai qu'après avoir fait preuve de tant d'immoralités en assassinant des pauvres gens innocents, voilà que notre charmante héroïne se met en tête avec son ridicule chapeau de pirate de défendre la condition ouvrière. Franchement pathétique ! Une artificialité du scénario qui aura fini par couler la série...
Notez également que le troisième tome aura mis 12 ans à combler l'impatience de ses fans. Je dirai que c'est plutôt un manque de respect par rapport au lecteur. Mais comme dit le proverbe, mieux vaut tard que jamais !
L'idée de départ n'était pas trop mal : une petite fille victime d'une maladie rejetée par ses camarades de classe décide de devenir amie avec les monstres de la nuit qui sont sans doute issus de son imagination pour compenser la triste réalité. On se souvient tous de l'excellent film « Le Labyrinthe de Pan » réalisé par Guillermo del Toro qui traitait sur un sujet similaire mais avec beaucoup plus d'intensité.
Cette quête dans l'étrange tourne vite court quand elle s'aperçoit des intentions de l'un d'eux qui mène une expérience maléfique. Je pense qu'il y a finalement trop de choses confuses dans cette bd qui noient véritablement l'intrigue dans un flot incompréhensible pour nos enfants. N'oublions pas que cette bd leur est d'abord destinée.
Bref, il n'y a pas une parfaite lisibilité et cohérence dans ce récit. C'est dommage car le sujet traité est délicat et qu'il méritait sans doute mieux. C'est quand même un peu saugrenu.
La déception est à la mesure des espoirs que les très belles planches de Kebek avaient fait naitre. Un dessin au trait plaisant et à la mise en couleur brillante et subtile. Les planches sont très souvent très belles. Un niveau de réussite plastique peu courant. Celle ci est le véritable atout de ce premier tome.
Pour le reste... que dire qui ne soit inutilement désobligeant vu la qualité du travail graphique. Peut-être que les attentes liées à l'annonce d'une adaptation de La nuit des temps de Barjavel avaient laissé présager du meilleur. Un roman qui a enchanté tant d'adolescences ne méritait pas ce résultat à mon sens. Un autre lecteur a parlé ici dans son avis à propos de cet album de remise au goût du jour du célèbre roman. Je parlerai pour ma part de remise au mauvais goût du jour tant les éléments nouveaux empruntent ce qu'il y a de plus bateau aux séries télé américaines à l'instar d'un véritable catalogue destiné à des producteurs de télévision. Cela plaira assurément à certains, moi cela me fait fuir.
Pendant toute la lecture, je ne me suis attaché ni intéressé à aucun personnage. Je suis resté froidement à les observer et à les écouter sans jamais me sentir impliqué. Leur destin importait peu car à aucun moment je ne reconnaissais une personne, un être humain, mais bien plutôt des personnages manipulés de manière trop visible pour les besoins d'un récit sans réelle intensité en dépit d'une idée de départ pourtant pleine de promesses de mystères et de suspens. Car celui-ci se déroule la plupart du temps au rythme du témoignage du narrateur éponyme qui évoque avec son avocat ses souvenirs de l'affaire. On est donc gratifié d'une voix off apposée sur un dessin qui n'est alors plus qu'illustratif. Il vient habiller le texte et n'apporte jamais (ou rarement) d'élément narratif ou informatif qui lui est propre, à la manière des vieilles illustrations émaillant les romans pour la jeunesse de jadis. Et quand il y a des dialogues, l'intérêt ne décolle pas pour autant. Je suis resté malheureusement cloué au sol.
Pour une histoire axée autour d'un fabuleux mystère, je peux dire que la mayonnaise n'a pas pris du tout avec moi. Je suis resté au dehors, sans émotion devant les beaux dessins de l'auteur comme les protagonistes de cet album devant l'extraordinaire sphère surgi des entrailles de la terre.
Kebek a l'honnêteté de ne pas avoir pris le titre du roman dont il s'inspire, rendons lui cela tout comme une magnifique mise en couleur des plaisants dessins de l'auteur. pour le reste, c'est une affaire de goût. Vous connaissez à présent le mien.
Trois fois en trois ans que je relis l'album "Les épines" avec le vain espoir de le trouver bon et de me convaincre de poursuivre l'achat des albums de ce 3ième cycle. Pourquoi autant d'obstination de ma part ? Eh bien quand les éloges pleuvent sur une série aussi régulièrement que sur "Murena", on a parfois du mal et des scrupules à ne pas se joindre au chœur des laudateurs.
Certes, le dessin est agréable, très réaliste, d'une belle facture, mais à mon sens pas si extraordinaire qu'on entend le répéter ici et là. J'entends par là que c'est de la très belle ouvrage mais heureusement il y en a quand même quelques uns qui n'ont pas moins de talent mais dont on parle bien moins fréquemment en termes aussi flatteurs. Les décors sont soignés, les personnages également, mais cela manque de folie et d'énergie dans le trait. Et puis l'expressivité des visages est tout de même bien limitée. Quant aux femmes, elles se limitent à ressembler à des photos de magazines. On sent qu'on cherche avant tout à flatter "l'amateur de belles gonzesses". En règle générale, la réalité est un peu trop suivie à la lettre. C'est bien la mise en couleur qui lui donne son caractère et sa puissance. Malheureusement, avec cet album, la série, change de coloriste, et ce qui rendait impressionnant le dessin dans les précédents albums semble ici plus commun, le faisant quelque peu rentrer dans le rang même si ça reste très agréable à regarder.
Là où le bât blesse réellement avec ce neuvième tome, c'est sur le plan scénaristique. Il ne s'y passe pas grand chose et le peu qu'il s'y passe marche dans les traces déjà plusieurs fois laissées par le scénariste au cours des précédents albums. Pour être franc, je m'y suis copieusement ennuyé.
Et puis il y a son écriture. Il se pique ici de faire de la grande littérature par moments, rendant les dialogues pesants et ampoulés, parfois un brin ridicules.
Si comme moi vous trouvez le dessin très plaisant sans être bouleversant et l'écriture ronronnant comme un moteur diesel, voire soporifique bien souvent, vous refermerez cet album de Murena avec la déception d'avoir ouvert un beau et gros paquet cadeau ne contenant finalement qu'une jolie petite babiole.
Je viens de me replonger dans cet album qui lance les aventures de l'Epervier. C'est toujours agréable à lire bien que sagement classique. Le dessin de Pellerin est plaisant, soigné, mais il manque souvent de profondeur de champ à cause d'un trait toujours d'une égale épaisseur, ou presque, que l'objet ou le personnage soit au premier plan ou au dernier. Cela rend ses images moins lisibles de prime abord que si le trait s'épaississait pour ce qui est situé au premier plan et s'amincissait ou s'estompait pour ce qui est plus lointain. Il aurait fallu que la mise en couleur corrige cela mais au contraire elle l'accentue.
Le scénario est à l'avenant. Bien ficelé en dépit d'un cheminement dans un paysage romanesque déjà bien connu.
Quoi qu'il en soit tout cela est très bien fait, ne promet rien de plus que ce qu'il donne au lecteur. Une honnête aventure faites par un honnête homme.
« Première-née » m’a réconcilié avec la saga des Ogres-Dieux sur laquelle j’ai toujours eu quelques réserves. Ce 4ème tome, que je n’attendais pas après le décès du scénariste Hubert, permet de boucler la boucle en faisant un lien généalogique parfait avec « Petit », le tome inaugural.
Remonter aux origines d’une lignée légendaire est un grand classique. Mais c’est ici réalisé avec intelligence et le récit capte l’attention par sa force d’évocation. Il se place ouvertement du côté des femmes, reléguées dès le départ au rang de génitrices à la merci de mâles stupides et libidineux, tous plus barbares les uns que les autres. Bragante, la première-née, n’a ainsi d’autre salut pour contrer leur force brutale que sa finesse d’esprit et la connaissance qu’elle trouve dans les livres, auxquels Hubert rend également un hommage appuyé. L’album se termine d’ailleurs par 18 longues pages d’un texte raffiné, superbement illustré.
« Première-née » n’est peut-être pas l’épisode le plus spectaculaire des 4 mais il donne du sens et une ampleur inattendue à l’ensemble, tout en renouant avec le fabuleux univers gothique créé par Hervé Gatignol, que le troisième avait curieusement délaissé.
Je me ravise donc humblement et porte un jugement beaucoup plus favorable sur cette série au graphisme exceptionnel qui restera en bonne place dans ma bibliothèque.
Senseï est une série qui à la fois intéressante mais aussi frustrante à bien des égards.
Commençons par le dessin de Vax qui est très bien ! Une bonne mise en valeur des décors du Japon féodal, ça fourmille de détails et les combats sont bien découpés: un très bon point de ce côté-là ^^
Là où le dessin est de qualité, le scénario est lui, en revanche, en dent de scie tout au long de ces trois albums.
Pour la première BD, le scénario va TROP vite et enchaîne les péripéties à la vitesse d'un shinkansen ! Di Giogio aurait très bien pu développer son intrigue sur deux tomes au lieu d'un (d'où une première frustration).
Le deuxième opus redresse la barre comme il faut et prend le temps de développer une nouvelle intrigue en lien avec le passé de l'héroïne, tout en instaurant les enjeux politiques et les différents protagonistes.
Le troisième opus continue sur la lancée du deux, mais encore une fois, des écueils vont en atténuer la qualité: le scénariste se permet quelques facilités d'écriture (avec la mort d'un personnage qui tombe dans le vide), et surtout, le summum du "foutage de gueule" pour ce dernier opus: les auteurs ont l'audace de nous apprendre que la suite et fin se déroule dans la série "Samurai Origines" !?!
Dernière précision: en dehors d'un gros monstre sous-terrain dans le troisième opus, la série se veut réaliste et ne possède pas d'éléments fantastiques.
Malgré tout ses défauts, cette série est appréciable et je la recommande à tous les fans de samouraïs et de Japon médiéval.
« Apache » c’est la première bande dessinée réalisée par Alex W. Inker en mars 2016, déjà chez Sarbacane , déjà dans une gamme restreinte de couleurs, déjà original par sa facture à l’italienne. Des prémisses donc de ce style si particulier que l’on retrouvera dans les œuvres suivantes.
Il n’est nullement question de western ici mais du Paris de la Belle époque et de l’après grande guerre ; « un Apache » c’est un voyou dans l’argot de l’époque ! Dans ce Paname des années vingt, un soir, un couple mal assorti, un vieux riche adipeux et une jolie poulette noire à la perruque blonde, déboule dans le bistrot d’Eddy ex-bagnard. Leur voiture est tombée en panne alors qu’ils se rendaient aux courses et Monsieur veut écouter les résultats car l’un de ses chevaux est en lice. Pendant qu’il est pendu à la TSF, Eddy et la jeune femme s’observent, bavardent et trinquent ; survient le chauffeur qui annonce que leur véhicule est réparé…
Tout commence dans un huis-clos poisseux, mais nous nous échappons à plusieurs reprises du troquet par des flash-backs joliment amenés qui nous ramènent à la période de l’avant-guerre ou du Front et lient de façon surprenante les protagonistes entre eux.
C’est un très bon polar bourré de références au film noir mais l’humour est aussi souvent présent dans ces pages ; d’ailleurs même les "Pieds-nickelés" s’invitent dans cette Bd au détour d’une case ! In fine, les truands sont plus stupides qu’effrayants et leur quatuor improbable est assez jubilatoire. Et puis il y a bien sûr la présence cet argot gouleyant (pour ceux qui s’y perdraient perdus un lexique est fourni en fin de volume), ce nuancier de couleur orange , cet association d’aplats et de trames, qui rappellent les albums de « Zig et Puce » ou de « Felix The Cat » !
Un très beau coup d’essai !
Cette suite prend de la profondeur et s'oriente vers la vengeance et la justice avec Yan qui tente de retrouver son assassin et d'obtenir des réponses. Les personnages prennent de l'importance et l'univers s'étoffe un peu plus. Le dessin est lui aussi plus mur et plus travaillé. L'émotion et le drame sont omniprésent tout au long de l'album dont se dégage une véritable atmosphère émouvante qui rend la lecture profonde.
C'est un très beau travail d'auteurs qui ne nous laissera pas indifférent une fois la série terminée.
Une nouvelle série qui traite intelligemment d'un sujet très grave : la mort. Un sujet qui en appelle forcément d'autres : la dépression, l'alcoolisme, le combat...
Pas évident de construite une histoire (pour la jeunesse qui plus est) autour de cet univers.
C'est un pari osé et réussi qu'ont relevé les auteurs.
Un dessin léger, une pointe d'humour, des bons copains et une approche au second degré autour des zombies. Voilà la recette gagnante qui a été très bien construite autour d'une histoire poignante et profonde dont on s'est très vite attachée.
Une couverture d'album toujours aussi exceptionnelle qui donne toujours autant envie de s'y plonger.
L'univers onirique d'Olive prend de la profondeur et de la dramaturgie avec beaucoup de révélations qui apportent énormément à l'histoire. Je suis toujours autant admiratif de se travail d'écriture très pointu, très précis, qui arrive à traiter avec délicatesse de sujets très graves.
Le travail graphique toujours aussi beau permet de profiter pleinement de cet aspect imaginaire, tout en laissent une belle place aux émotions. Ce deuxième tome confirme l'impression laissée avec le premier. Une très belle série.
Bady et Jane ont débarqué sur l’île Bleue à la recherche d’un temple. Lorsqu’ils le trouvent, la pluie les pousse à se mettre à l’abri dans une grotte dont un pan de mur s’effondre, un gaz en sort et nos deux jeunes gens s’endorment.
A leur réveil, ils se retrouvent séparés. D’étranges créatures venues d’une autre dimension pour étudier la Terre ne sont pas loin…
Critique :
Voilà une BD au trait attrayant, mais en noir et blanc, et en petit format, ce qui ne la rend pas très lisible. C’est à ma connaissance le premier album de Bruno Disano, Salvatore Di Sano pour l’état-civil. Lorsque je l’ai acheté en 1981, ce fut un vrai coup de cœur pour le dessin de cet artiste, toujours actif, plus connu dans le monde de la bande dessinée érotico-comique. Son trait est très inspiré de celui de Walthéry avec qui il a pas mal collaboré. D’ailleurs, les jeunes femmes qu’il dessine dans cet ouvrage sont très sexy et annoncent ses futures BD qui ne seront pas nécessairement, contrairement à celle-ci, destinées à un public d’enfants.
Le scénariste Romain Delatte est un parfait inconnu au bataillon. Je suppose qu’il n’a pas produit d’autres aventures. Parlons scénario. L’album contient deux histoires distinctes, toutes les deux en relation avec des extra-terrestres. Dans la première, notre héroïne, Jane, et notre héros, Bady, vêtus à la mode des années ’80, contemporaine de l’année de parution, 1981, sont confrontés à un extra-terrestre secondé par un ordinateur-robot des plus incapables. Dans la seconde, de jolies extra-terrestres sont venues sur Terre pour… Bref, Jane et Bady sont embarqués dans une histoire chez de pacifiques coupeurs de têtes où toutes les femmes semblent avoir disparu et où les indigènes ont une peur effroyable des femmes (ce que tout homme peut facilement comprendre, non ?). Le scénario n’est pas toujours très clair, mais c’est aussi en partie dû au petit format de l’album.
Je ne parle pas de Quantico mais de Juke Box, le tome 4 de Makabi.
Oui, bon , c'est le même bouquin !!
J'avais bien aimé le premier cycle de Makabi, sans pour autant déborder d'enthousiasme. C'est une bonne série mais il manquait quelque chose, juste un petit truc que je ne saurais même pas expliquer, pour que ce soit une très bonne série.
J'ai trouvé dans ce tome 4 ce qui m'avait manqué jusque là, et je suis toujours aussi incapable de l'expliquer.
Peut être le fait que le scénario a trouvé le ton juste pour montrer ce super héros malgré lui, ce masque qui lui permet de supporter ses difficultés à avoir des relations sociales normales.
Ce Lloyd Singer est vraiment un type bien, et c'est ce que ce tome 4 démontre. J'ai adoré.
Cerise, dix ans et demi, a deux amies « pour la vie » : Line et Erica. Elles sont opposées autant qu’il est possible de l’être… Ce qui ne les empêche nullement de s’adorer.
Cerise a parfois des conflits avec sa maman. Elles vivent à deux, et malgré ces conflits, Cerise aime beaucoup sa maman.
Cerise rêve de devenir romancière. Cela tombe bien : sa maman vient de lui offrir un journal intime pour que Cerise puisse y écrire ses histoire… Et justement, elle en a une car elle a découvert dans les bois un homme couvert de peintures, un individu plein de mystère… Cerise peut débuter l’écriture de son histoire : « Il était une fois… »
Critique :
En tant qu’instituteur, j’ai rarement découvert un livre qui puisse autant donner envie aux filles de se mettre à écrire des histoires.
Au risque de heurter certaines personnes qui ne veulent pas entendre parler d’histoires « genrées », je constate que si ce livre parle beaucoup à mes élèves filles, les garçons n’éprouvent pas le même plaisir et s’en lassent très vite. Inutile de me tirer dessus. C’est juste un constat. Je précise que je les ai invités à y jeter un œil mais que la sauce n’a pas pris.
Cet album, raconté à la première personne, puisqu’il s’agit du carnet de Cerise, contient une multitude de conseils, saupoudrés tout au long du livre, pour aider celles (et ceux) qui voudraient se lancer dans l’écriture d’un cahier secret, ou tout simplement d’un roman : « Avant chaque début d’intrigue, il faut planter le décor. » ; « Ecrire des romans. Imaginer la vie des gens… Leur faire vivre plein d’aventures, imaginer quels dangers ils vont affronter… Ceux qu’ils vont combattre, ceux qu’ils vont aimer… » ; « Un bon détective cherche des indices. Il doit trouver quelque chose d’inhabituel ou d’inattendu. Un détail peu commun, qui ne serait pas à sa place. Une piste en somme… »
C’est un vrai guide méthodologique, l’air de rien ! Je suis persuadé que si tous les élèves disposaient d’un tel livre vers dix, onze ans, leur envie de se mettre à écrire exploserait… Enfin, pour les filles… Pour les garçons, il faudrait des personnages auxquels s’identifier car dans cette histoire les enfants héros sont tous… des héroïnes !
Joris Chamblain donne à lire un scénario fabuleux qui, tout en étant un guide pour l’écriture destiné à des enfants, contient aussi une véritable histoire. Une histoire d’amitié, de bienveillance, de petits conflits, de cachoteries, de « méfiance » entre parents et enfants… Mais aussi une intrigue digne des grands détectives. Il maintient le suspense jusqu’au bout.
Aurélie Neyret a développé un style très personnel avec une parfaite maîtrise de l’aquarelle qui apporte une touche de poésie incroyable à ses albums. Les visages de ses personnages ont des expressions éloquentes qui les rendent définitivement vivants. Quant aux décors… Pratiquement chaque « case » est un tableau… Un petit bijou !
Si vous voulez susciter des talents d’écrivain et de dessinateur chez votre enfant d’une dizaine d’années, offrez-lui « Les carnets de Cerise » et un carnet vierge afin qu’il (elle, plutôt) puisse y donner vie à ses rêves.
Après les chroniques birmanes et les chroniques de Jérusalem, voici venir les chroniques de jeunesse de Guy Delisle. Cette fois-ci, ce n'est pas un carnet de voyage sur une dictature ou un Etat en guerre contre ses voisins mais plutôt un souvenir d'adolescence concentré sur le travail d'été dans une usine de pâte et de papier située à Québec sur l'embouchure de la rivière Saint-Charles. C'est clair que cela sera moins dépaysant !
Cela me renvoie incontestablement à mes propres souvenirs dans les années 80. Pour financer ses études, certains d'entre-nous sommes obligés de travailler à l'usine et mettre la main dans le cambouis. On s'aperçoit alors comme l'auteur que l'on sait pourquoi on fait des études. On reste alors humble.
En effet, je n'envie absolument pas la vie difficile des ouvriers avec des conditions de travail répétitives et parfois dangereuses. Il est vrai qu'à plusieurs reprises, on appréhende l'accident fatal au cours de notre lecture. Ces rouleaux compresseurs peuvent si vite happer tout un corps jusqu'à l'écrabouillement.
Je déplore un peu le manque d'émotion ou d'empathie dans les rapports humains notamment lorsque l'auteur apprend le sort de Jake. Cependant, l'auteur reste certainement fidèle à son vécu. C'est parfois un peu froid également avec son père qui travaille pourtant dans les bureaux de cette usine. Il en explique les raisons et il faut faire preuve de compréhension. En tout cas, il y a une acceptation assez remarquable de sa part. On arrive véritablement à comprendre sa réaction.
C'est dommage d'être resté cantonné pratiquement à cette grise usine dont on saura tout sur le fonctionnement des machines dans les moindres détails. J'aurais aimé en savoir un peu plus sur le parcours de jeunesse de l'auteur même s'il dévoile parfois certains aspects. Tout se concentrera sur les anecdotes de la vie de ce complexe industriel avec une pointe d'humour.
On notera au niveau graphique une petite touche colorée en orange sur le T-shirt de l'auteur notamment. Cela égaye un peu par rapport à cet univers assez triste.
Pour le reste, cette chronique est fort bien réalisée. J'aime de toute façon le style graphique et narratif de cette auteur. On se laisse prendre par le récit malgré un enjeu moindre que dans ses précédentes œuvres.
En attendant la seconde partie de Beta Civilisation qui se fait attendre depuis des années, l'auteur Jens Harder en profite pour faire un nouvel ouvrage parlant des cités qu'il a visité à travers le monde au cours de différents voyages où il était invité à des colloques et autres festivals.
De nombreuses villes feront l'objet d'un passage plus ou moins court selon son inspiration (Marseille, Lyon, Nantes, Berlin, Edimbourg, Montréal, Lima, Lucerne, Bâle). On aura même droit à un long extrait de la cité de dieu, un autre ouvrage de l'auteur, consacré à la ville de Jérusalem. Cela fait un peu redite.
Mis à part la découverte de Pékin, je dois bien avouer que je me suis un peu ennuyé au cours de cette anthologie. Il y a des vignettes et surtout des commentaires dont certains m'ont paru assez abstrait.
J'ai lu de nombreux carnets de voyages qui étaient beaucoup plus convaincant sur le fond et sur la forme. Là, l'auteur semble faire un peu de surplace suite au succès d'Alpha et Beta. C'est dommage mais on pardonnera assez aisément au vu du talent de l'auteur.
Après ma lecture de l'adaptation de l’œuvre de JeanTeulé « Mangez-le si vous voulez », on pouvait légitimement penser que le lynchage était réservé à une époque révolu du passé. Malheureusement, il n'en n'est rien puisque ce phénomène est à nouveau à la mode et notamment au Brésil où c'est devenu assez quotidien.
Il s'agit pour un groupe de gens de se prendre pour des super-héros en faisant justice soi-même lorsque l'on prend quelqu'un la main dans le sac (le plus souvent des vols à la tire). Les citoyens n'ont plus confiance dans la justice ou la police de leur pays. Parfois, ils sont corrompus sans vouloir leur manquer de respect. D'autres fois, ils sont plus occupés à mettre de lourdes amendes pour non-respect du couvre-feu en application stricte de la réglementation en vigueur pendant que les chapardeurs n'ont jamais été aussi nombreux. Les lyncheurs pensent être toujours du bon côté.
Tout ceci ne doit excuser en rien la barbarie et la violence dont font preuve ces personnes lorsqu'elles sont dans un groupe. Il y a une déshumanisation qui est manifeste. Il y a le pire de l'humanité dans une scène de lynchage. Pour les lyncheurs, un voleur ou un violeur n'est plus un être humain et ne doit pas bénéficier de droits relatifs à la défense ce qui justifie l'acte de violence. Bref, les mêmes qui pensent au rétablissement de la peine de mort ou de la loi du talion.
Ce récit va se concentrer sur un garçon Johan qui part au Brésil afin de se changer les idées après une rupture amoureuse. Il va découvrir la ville de Rio pendant la période du carnaval. C'est assez joyeux et festif. Cependant, il va découvrir également la face sombre de cette cité lorsqu'il sera au beau milieu d'un lynchage sans le vouloir. Les hommes deviennent alors des animaux.
Il va rencontrer Marcella qui se pose en défenseur de ces victimes de lynchage. Pour elle, le crime (commis ou pas) ne justifie pas un tel acte de violence en représailles. Le plus souvent, il s'agit d'un malentendu et la victime est réellement innocente ce qui renforce le caractère plutôt injuste du châtiment populaire.
Par ailleurs, on va se rendre compte qu'il existe d'autres formes de lynchage (ex : médiatique, réseaux sociaux, rumeurs,...) et pas que physique. Cela peut être une chasseuse qui se prend en photo sur les réseaux sociaux avec son gibier qu'elle vient de tuer. Les défenseurs des animaux vont alors la harceler de message de haine jusqu'à provoquer son suicide.
On se souvient récemment de celle qui avait tenu des propos assez controversé sur une religion et qui avait dû subir une vindicte populaire. Bref, émettre une opinion peut aller loin et j'avoue avoir assez peur de ce phénomène , moi qui ne met pas ma langue dans ma poche.
Le passage devant les caméras de télévision est assez réussi sur la forme où l'on voit petit à petit apparaître le visage de Johan comme pour faire comprendre que cela peut toucher tout le monde que l'on soit l'agresseur ou la victime.
Je suis en totale accord avec la démonstration effectuée magistralement par les auteurs. Ils ont démontré et démonté un à un les différents mécanismes du lynchage. Il faut que cela cesse pour retrouver une certaine humanité dans nos relations même si elles sont difficiles. J'ai également la fin qui marque une petite note d'espoir quant à la foule. On peut être également capable du meilleur.
Enfin, je voudrais remercier chaleureusement les éditions la Boîte à Bulle ainsi que Babélio de m'avoir adressé cet ouvrage dans le cadre de la masse critique. J'avoue que cette lecture m'a réellement bien plu. Et c'est également un message à faire passer à l'ensemble de la société contre ces phénomènes qui vont continuer à se développer si on ne les arrête pas avant que cela soit au Brésil ou dans d'autres pays car cela n'a pas de frontière.
Eric Stalner était pour moi jusqu'à présent simplement un nom d'auteur. Je feuilletais parfois ses albums depuis une trentaine d'années mais je n'en avais encore jamais acheté un seul. Et puis l'autre jour, une librairie que j'aime fréquenter venait de mettre en pile ce premier tome de la grande peste. La couverture était aguicheuse. Deux minutes plus tard, je l'achetais.
La lecture de cet album achevée, l'idée que j'avais de ce dessinateur / auteur avait subitement et définitivement changé. Comme quoi il faut parfois se méfier de soi même si on ne veut pas passer à côté d'un beau livre.
Eric Stalner est un dessinateur qui possède un sens de la mise en scène et du rythme graphique évident. Il promène le lecteur dans chacune de ses planches avec une grande fluidité. Tout coule, tout est limpide, tout s'appréhende aisément. Sa deuxième grande force est l'expressivité des visages des personnages. Les trognes sont caractérisées, les sentiments, sensations et humeurs s'y lisent avec une rare évidence, on y croit sans difficulté. Il sait comment cadrer chaque point de vue de son récit, où et comment y placer choses et personnages. Cela donne l'impression d'un grand naturel et d'une évidence pour nous donner à voir et à comprendre au mieux l'histoire qu'il déroule sous nos yeux. Ses décors racontent eux mêmes plein de choses sur l'atmosphère du récit. Tout cela est merveilleusement incarné et vivant. Ni tout à fait réaliste, ni vraiment caricatural, le style d'Eric Stalner est à mi chemin avec beaucoup de cohérence graphique. Les scènes nocturnes sont par ailleurs impressionnantes; la nuit devient presque palpable pour le lecteur (le travail de la coloriste y est sur ce point pour beaucoup). Bien sûr tout n'est pas parfait car le style ici adopté est plus jeté que dans l'oiseau rare par exemple, plus nerveux et sommaire aussi ce qui explique certaines cases ou planches moins léchées mais l'énergie graphique déployée est bluffante. Car la mise en couleur de Claudia Palescandolo, celle-là même qui avait sublimé le dessin de Luigi Critone dans Aldobrando, apporte beaucoup dans la construction des ambiances avec une gamme de couleurs assez réduite. Elle a l'art de donner un relief lumineux aux visages ou de faire ressentir la nuit et la pénombre avec justesse et délicatesse.
Le scénario quant à lui est une franche réussite. Chaque séquence étant conçue comme un tout qui pourrait se suffire à lui même, on avance dans le récit en enchainant les satisfactions comme si dix histoires nous étaient racontées dans un grand récit qui demeure plein de mystère. On y prend conscience des impérieuses incidences que cette terrifiante épidémie de peste débarquée en 1347 a pu avoir sur ce monde médiéval. Comment, au delà de la mort elle même, cette maladie a affecté toute une société.
Les dialogues bien troussés sonnent justes et n'en font jamais trop. On s'instruit, on s'interroge, on s'inquiète, on s'émerveille, notre curiosité est sans cesse piquée; c'est là à mon sens la description d'une œuvre de fiction réussie, lorsque les ombres projetées sur le mur nous donnent l'illusion d'apercevoir la vie elle même. Ce premier volume de La grande peste est une très grande réussite et surtout un très bel album.
C'est ma première lecture de Chabouté, et quelle lecture ! Ne connaissant pas la nouvelle de London ("To Build a Fire"), je n'avais que le titre et la couverture pour me préparer au probable récit de survie en milieu hostile. En effet, le héros va devoir improviser pour sauver sa peau dans les forêts enneigées du Klondike où, comme beaucoup d'autres aventuriers, il espère gagner sa part des gisements aurifères récemment découverts. Mais il aurait dû écouter l'old-timer qui l'avait prévenu : ne jamais s'aventurer seul, même avec un chien, quand il fait -50.
Les paysages enneigés du Yukon sont admirablement rendus, exploit notoirement difficile à accomplir. L'empathie avec le personnage est immédiate, grâce à une narration en voix off qui prend la liberté (par rapport au texte original) d'adopter une deuxième personne du singulier qui brouille volontairement la communication : on ne sait plus si le narrateur, omniscient, s'adresse au personnage principal ou au lecteur. Grâce à cette narration lente et immersive, le lecteur a aussi froid que le héros, et a autant envie de connaitre la suite que lui.
Impossible à fermer avant la fin, cette tragédie silencieuse transcende la relation entre l'homme et la nature, puis l'homme et l'animal, d'où il ressort que malgré son avantage cérébral, l'homme n'a l'ascendant ni sur l'un, ni sur l'autre.
Comme pour le premier opus de cette intégrale, ce recueil reprend le découpage original des histoires en leur redonnant cette cohérence qui n'apparaissait pas dans les albums dont le format et la pagination ne correspondaient pas à la publication originale.
Ici Eric tente de récupérer l'héritage de sa famille avant d'être entrainé dans des aventures méditerranéennes contre les ottomans et les barbaresques.
Les concepts de point de fuite, 3e dimension, création d'histoires sont très bien exploités. Il y a encore de très belles cases, très inventives, mais je suis un peu moins enthousiaste que je ne l'ai été pour "L'origine" et "Le Processus".
Encore une idée intéressante, dans le monde toujours aussi absurde et particulier de M. Acquefacques.
Il est moins indispensable que "L'origine" et "Le processus", mais reste une expérience de lecture passionnante pour ceux qui aiment la série.
Excellent album, qui fourmille encore d'idées, même s'il est probablement moins inventif que le tout premier de la série "l'origine", dont il reprend quelques concepts.
Il mérite toutefois largement la lecture, en surprenant dès les premières pages jusqu'aux dernières.