Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

Les avis de la bedetheque

Visualiser les 71111 avis postés dans la bedetheque
    Jozef Le 08/03/2024 à 17:20:28
    La part merveilleuse - Tome 3 - La tête de Melek

    Petite déception sur l'évolution de la série.
    Le premier tome commençait vraiment bien avec un postulat assez original et qui ouvrait à d'intéressantes possibilités scénaristiques malheureusement mal exploitées. C'était poétique, étrange, cruel, parfois "gore" même avec un dessin "gentil". Cependant, on finit par tourner en boucle, avec l'arrivée de personnages plutôt inutiles et des dialogues qui frisent le ridicule. J'ai eu l'impression que c'était "mal joué" avec un côté autiste. De plus, beaucoup de dialogues "jeunes" sont grossiers et n'apportent pas grand chose.
    Bref, cela finit sans révélation, avec une gentille philosophie sur l'amour en chacun de nous pour sauver le monde. Mais, l'histoire manque d'intensité. Dommage car il y avait de quoi faire une BD passionnante en développant les capacités des Toutes (choix du nom assez moyen) et les interactions avec les humains ainsi que le conflit destruction/protection de cette nouvelle espèce extra-terrestre.
    Graphiquement, c'est assez plat, les bulles collent parfois au texte, personnages inexpressifs, et choix de moments forts mal placés dans la planche. Normalement, on amorce une surprise en fin de planche à droite et ceci nous donne envie de tourner la page. Ici, tu tournes la page et tu aperçois un moment décisif à droite qui te ruine ta lecture.

    J'avoue, je suis un peu dur, la série mérite d'être lue, mais après un premier tome bien mené, je m'attendais à quelque chose de plus maîtrisé et étonnant.
    Dans ce type d'univers bizarre, je vous conseille plutôt Poussière de Geoffroy Monde ou Aâma de Frederik Peeters.

    Eotran Le 08/03/2024 à 14:51:04
    Il était une fois en France - Tome 1 - L'Empire de Monsieur Joseph

    Une histoire pationnante pour un personnage qui l'est tout autant.
    Le schéma narratif, avec trois (ou quatre) ligne du temps, est parfaitement maîtrisé. Cela donne beaucoup de profondeur et de complexité à ce Mr Jospeh.
    Le dessin est bon sans être époustouflant, mais avec assez de personnalité pour que la série ait une identité propre.
    Ce début de série est plutôt prometteur, même si on a l'impression de déjà voir le chemin que vont emprunter les auteurs.

    FinistereForEver Le 08/03/2024 à 14:16:06
    Necromancy - Tome 1 - Livre 1

    Je n'ai pas réussi à aller jusqu'au bout de ce premier tome. Après le énième prologue, je n'en pouvais plus. Immenses problèmes de clarté. Qui est qui ? Qui fait quoi ? Trop de prologues, trop de personnages, trop d'installation.

    addrr Le 08/03/2024 à 14:05:37

    Un peu surcoté quand même. C’était bien, c’était beau, mais pas extraordinaire non plus. Bonne lecture.

    minot Le 08/03/2024 à 12:15:46

    J'ai vraiment eu du mal à accrocher et même à terminer ma lecture. Pourtant le sujet est alléchant, et comme tout sujet historique (à fortiori ceux concernant cette période de l'Histoire), il est toujours intéressant d'apprendre le comment et le pourquoi des faits proposés.
    Mais ici tout n'est que mort, barbarie, folie meurtrière, massacres, absurdité. Plus on avance dans la lecture et plus l'ensemble devient écœurant et pénible. La folie des nazis et la démence de leur führer est certes bien rendue et bien montrée mais le sentiment de dégoût qui ressort de cette lecture m'a empêché d'apprécier l'ouvrage à sa juste valeur.
    Le dessin aurait peut-être pu rattraper l'ensemble et rendre la lecture plus attrayante mais même pas; je l'ai trouvé maladroit, manquant régulièrement de finesse et dans l'ensemble trop statique.

    Cette BD est néanmoins à lire, ne serait-ce que pour ne pas oublier l'horreur de ce qu'il s'est passé à cette période-là. Mais il faut avoir le cœur bien accroché.

    franp Le 08/03/2024 à 11:02:07
    Le paquebot des sables - Tome 1 - Karl

    Cette série a été fort heureusement abandonnée. De rebondissements improbables en affaires de cœurs sans intérêt, elle avait perdue toute saveur.

    Erik67 Le 08/03/2024 à 07:41:40
    Murena - Tome 12 - Mort d'un sage

    Voilà que s'achève le 3ème cycle de la série historique en matière de BD consacré à l'empereur Néron. Cette série a été porté par le scénariste Jean Dufaux et le regretté dessinateur Philippe Delaby avant son remplacement par Théo Caneshi au 10ème tome.

    Jamais le niveau du souci historique n'avait été aussi haut en combinant l'utile à l’agréable. Murena est pour moi une série culte, un véritable monument de la BD historique. Il fallait encore réussir la sortie ce qui est chose faite de manière assez magistrale comme d'habitude.

    Jean Dufaux ne déçoit toujours pas même s'il est un auteur un peu prolixe qui a tendance à délayer son scénario assez minutieusement. L'action demeure passionnante et c'est étroitement lié à des événements historiques. Ce cycle demeure celui des complots et des têtes vont automatiquement tombées. Poutine a eu la tête du regretté Navalny. Néron aura celle du sage Sénèque.

    Le philosophe romain Sénèque, accusé d’avoir participé à une conjuration contre l’empereur Néron, a reçu l’ordre de se suicider. Sénèque accepte la sentence et sa femme choisit de mourir avec lui. Les époux s’ouvrent les veines, mais la mort tarde à venir. Un centurion dépêché par Néron veille à l’exécution de la sentence tout comme les geôliers de l'infâme dictateur Poutine dans une prison du cercle arctique.

    Je m’interroge tout de même sur cette volonté de ceux qui ont déjà tout le pouvoir de pourrir la vie d'honnête gens certes opposants mais pas dangereux. A noter que la version officielle de la mort de Sénèque ne sera pas respectée par l'auteur qui a décidé une fin qu'il juge plus romanesque. A vous de découvrir...

    Par ailleurs, j'ai apprécié le dessin de Théo Caneshi qui est très beau esthétiquement dans la même veine que Philippe Delaby ce qui est plutôt flatteur. On voit qu'il a apporté un grand soin pour ses décors et ses personnages magnifiques au service de l'histoire. Un mot sur la couleur pour dire qu'elle est utilisée à bon escient. Le résultat est une réussite totale.

    A noter qu'on a toujours droit en fin d'album à un complément d'information afin de mieux comprendre le contexte. Oui, on ne peut que conseiller l’acquisition de cette belle série qui demeurera toujours un indispensable dans le monde de la BD. Cependant, il convient d'être particulièrement patient entre chaque parution ce qui fait dire au scénariste dans la préface qu'il espère pouvoir avoir encore du temps pour terminer ce dernier cycle à venir. On va être optimiste et attendre sagement à la Sénèque.

    addrr Le 07/03/2024 à 22:04:46

    Woah ! Cette BD « chorale » réussit à être intimiste et démesurée dans ses propos. De plus, elle est visionnaire en évoquant une pandémie et ses effets (réalisés!) un peu avant le COVID !!

    addrr Le 07/03/2024 à 21:56:02

    BD ? Inclassable. Mais prenante comme un bon policier, étonnante car révélatrice de beaucoup de choses sombres, et surtout très réussie. Chapeau

    Armand Bruthiaux Le 07/03/2024 à 21:10:01
    Carnets d'Orient - Tome 12 - Suites algériennes - 1962-2019 - Seconde partie

    Il fallait, malheureusement, que Jacques Ferrandez clôture cette saga magnifique commencée en 1987 ! Durant tout ce temps, ce fils et petit-fils de pieds-noirs, conteur et illustrateur d’Histoire hors pair, a réussi à nous brosser une fresque magistrale de la colonisation puis de la décolonisation de l’Algérie jusqu’au Hirak de 2019.

    Dans cet album, au travers d’une dizaine de portraits, Jacques Ferrandez, avec sensibilité, rigueur et talent, dépeint les espoirs et les maux de l’Algérie post-coloniale jusqu’au printemps arabe de 2019. Paul-Yanis, Octave, Samia, le général Bouzid, Saïd ou encore Hakim sont mêlés, directement ou indirectement, aux luttes internes au sein du FLN, à la confiscation du pouvoir par les généraux, à la montée du FIS (Front Islamique du Salut) durant les années 1990 ainsi qu’à la guerre civile. Une nouvelle fois, l’auteur s’appuie sur des sources littéraires et historiques sérieuses et variées afin d’aborder, avec courage, objectivité et intelligence, des questions « sensibles » : la / les mémoire(s), la torture, les actions des islamistes et fondamentalistes, la répression des manifestations…

    Comme pour les albums précédents, une préface permet de mieux cerner la complexité de cette histoire algérienne et de ses acteurs. Kamel Daoud introduit, avec beaucoup de justesse, ce dernier volume. Il nous amène à ce pays « mnésique et amnésique » et à la guerre civile des années 1990-2000 où « la complexité du récit algérien, ce récit refoulé, remonta à la surface ensanglantée du champ de bataille entre islamistes et militaires. » En effet, c’est durant cette décennie noire que rejaillit ce qui n’avait pas été soldé, ce qui avait été balayé sous le tapis de l’unanimité du récit national, cette violence que l’on imputa seulement à l’Autre. Tout ce que la simplification outrageante de l’histoire imaginaire avait tenté de cacher – la traîtrise, le fratricide – revint, mais dans une violence démultipliée. Et encore une fois, le passé annula presque le présent. Et encore une fois, il y eut les maquis, les attentats, les mêmes stratégies militaires, les mêmes propagandes, le même usage des pseudonymes des « chefs » sanguinaires, la paranoïa et les purges. »

    Ce dernier album était indispensable afin de conclure cette saga qui est, sans conteste, un chef d’œuvre de la bande dessinée. Tout en nuances, entre espoir et tragédie, sans jamais juger, Jacques Ferrandez, nous donne à comprendre la situation complexe d’une Algérie meurtrie qui semble vouée à « une interminable destruction » (Albert Camus ).

    Armand Bruthiaux

    Armand Bruthiaux Le 07/03/2024 à 21:02:58
    Alix - Tome 42 - Le Bouclier d'Achille

    Ayant dévoré les premiers Alix de Jacques Martin durant ma jeunesse, j’attends toujours beaucoup de chaque nouvel album qui parait encore aujourd’hui. Depuis une vingtaine de tomes, je dois bien reconnaître que je suis très souvent déçu, soit par les dessins, soit par le scenario … soit par les deux. Il me paraît lointain le temps de L’île maudite, de La griffe noire, des Légions perdues, du Dernier spartiate ou du Tombeau étrusque, des albums où les dessins méticuleux du maître Jacques Martin servaient merveilleusement bien un scenario enchaînant avec fluidité et à un rythme effréné les aventures sur un fond historique.

    La très belle couverture signée Marc Jailloux m’a tout de suite plu. Simple et épurée, elle réussit à retranscrire l’univers de cette saga. L’amateur d’Alix ne pourra que reconnaître de dos l’ennemi juré de notre héros ! Puis, la lecture, de la première à la dernière page, a confirmé cette belle impression. C’est sans aucun doute, mais à mon humble avis, le meilleur album d’Alix depuis bien longtemps maintenant !

    Roger Seiter s’essaye pour la première fois à l’écriture d’un album de la saga, quelle belle réussite ! Le contexte historique est particulièrement riche et intéressant. Le jeune (et le moins jeune) lecteur sera ainsi plongé dans le monde méditerranéen au temps de la guerre civile romaine entre César et Pompée à la veille de la célèbre bataille de Pharsale avec tout l’univers de la mythologie grecque en toile de fond. De Troie à Ithaque, Achille, Ulysse ou Agamemnon, personnages si chers à Homère, ont toute leur place dans cet album. Ce dernier produit un très bel effet chez les « habitués » d’Alix car il reprend avec talent et ingéniosité tous les ingrédients ayant fait le succès des premiers albums : aventure, suspens, combats, complot, …

    Voici la présentation des éditions Casterman :
    Sur l’île d’Ithaque, un navire accoste. Quelques hommes abordent le rivage ; à leur tête, Arbacès s’avance. Il découvre une amphore avec des parchemins. Ceux-ci indiquent l’emplacement de la tombe d’Achille. La légende raconte qu’en récupérant les armes du guerrier, chacun reconnaîtra un chef en son porteur. C’est pourquoi l’aventurier veut les retrouver pour que la Grèce se soulève enfin contre Rome. Alors que Pompée et César s’opposent en Thessalie, c’est peut-être le bon moment. De son côté, Alix, accompagné de son ami Enak, quitte l’Egypte, où ils résidaient jusqu’alors. En chemin, des hommes de César les retrouvent pour qu’ils aident ce dernier. César a eu vent d’un complot de Pompée. Arrivés en Grèce, les héros devront déjouer celui-ci et empêcher que le pays ne se soulève.

    Pour finir, Marc Jailloux qui, lui, s’est déjà essayé sur les albums précédents, réussit à illustrer de manière très « classique » les personnages, les paysages et les édifices romains, grecs ou égyptiens. C’est ici un très beau compliment, il semble en effet être arrivé à un excellent niveau de maîtrise et les reconstitutions de la bibliothèque d’Alexandrie, des ruines du palais d’Agamemnon à Mycènes ou du sanctuaire d’Epidaure sont dignes des merveilleux dessins de Jacques Martin !

    A titre personnel, je remercie Roger Seiter et Marc Jailloux de m’avoir replongé, le temps de cette lecture, dans cet univers si classique mais si savoureux de la bande dessinée historique ! Un bel hommage pour la série Alix, les premières planches étant publiées dans le Journal de Tintin il y a 75 ans maintenant.

    Armand Bruthiaux

    Armand Bruthiaux Le 07/03/2024 à 20:58:11

    Stephen Desberg et Bernard Vrancken, après avoir collaboré sur la célèbre série à succès I.R.$, nous offrent ce one-shot particulièrement soigné édité chez Daniel Maghen. Un récit qui entremêle avec intelligence deux périodes, la première guerre judéo-romaine et le second conflit mondial au Moyen-Orient, afin de nous interroger sur l’écriture de l’histoire et sur la « vérité » historique. Le scenario alliant aventure, romance et espionnage ainsi que les somptueux dessins sont dignes des plus grands classiques du cinéma hollywoodien !
    Le récit confronte et entremêle donc deux époques de l’histoire.

    La première époque est celle de l’Antiquité romaine où les visions politiques de Flavius Josèphe et de Juste de Tibériade, deux historiens juifs, s’affrontent lors de la première guerre judéo-romaine de 66 à 73 après J-C. Cette Grande Révolte des Juifs de la province de Judée contre l’Empire romain nous a été relatée par Flavius Josèphe, commandant militaire de Galilée, qui se placera au service de l’Empereur Vespasien. Cette campagne s’achève lorsque les légions romaines de Titus assiègent, pillent et détruisent Jérusalem et son temple. Le butin tiré du pillage fut présenté au peuple romain à l’occasion du triomphe de Vespasien et Titus et représenté sur l’arc de triomphe de ce dernier.
    La bande dessinée développe l’idée que pour Flavius Josèphe, toutes les croyances peuvent être tolérées à condition de se rallier à l’autorité supérieure de l’empereur et de la puissance romaine. Si le judaïsme est une religion et une culture, il n’a pas vocation à fonder une nation. Tout désir de révolte et d’indépendance sont donc à rejeter. Juste de Tibériade continue lui à se battre pour un Etat juif libéré de Rome. Les écrits de ce dernier auraient disparu parce que Flavius Josèphe voulait réduire au silence ce contradicteur qui l’accusait de s’être vendu aux Romains. En redevenant une nation en 1948, le peuple juif réalise le rêve de cet historien antique méconnu !
    La seconde période dans laquelle nous sommes plongés est celle de la Seconde Guerre mondiale et ses nombreuses luttes d’influence. En Afrique du Nord, l’armée britannique lutte avec acharnement contre l’Afrika Korps de Rommel alliée à une armée italienne bien faible et en pleine déroute. Au Proche Orient, les services secrets nazis et soviétiques tentent de déstabiliser les autorités britanniques en Palestine. Les partisans du Grand Mufti de Jérusalem, exilé en Allemagne, espèrent triompher du rêve sioniste afin que la Palestine redevienne un Etat arabe. Dans une guerre qui est aussi raciale, l’Ahnenerbe, l’ordre pseudo-scientifique nazi, entreprend des fouilles archéologiques devant permettre de prouver la supériorité de la race aryenne. Au milieu de tout ça, Alexandre tente de percer le mystère des écrits de Juste de Tibériade …

    Armand Bruthiaux

    Yovo Le 07/03/2024 à 19:17:43

    Même sans avoir lu « Red badge of courage » de Stephen Crane, duquel est tiré cet album, on sent intuitivement qu’il s’agit d’un livre important. Une vision de la guerre radicale s’y déploie à travers les yeux d’Henry Fleming, un jeune fermier engagé volontaire en 1863. Sur un temps très court, deux ou trois jours seulement passés sur un champ de bataille, sa vie sera irrémédiablement changée.

    Deux ou trois jours qui suffisent pour comprendre toute l’horreur de la guerre, mais aussi toute son absurdité, son injustice, son aberration.

    Je comprends mille fois que Steve Cuzor ait souhaité adapter ce roman. En termes de narration il est probablement très bien transposé mais l’exercice a dû être sacrément difficile. Car ce qui se décrit en mots peut avoir plus de mal à se traduire en images. Avec une seule unité de temps, de lieu et d’action, c’est loin d’être évident. D’autant que tous les personnages se ressemblent, uniforme oblige.

    Heureusement, le dessin est d’une intensité rare et nous immerge avec force au cœur des combats. Celui qui se déroule à l’extérieur, avec son lot de ravages, de mort et de destruction. Mais surtout celui qui se déroule à l’intérieur du jeune Fleming. Par le biais de nombreux récitatifs, le héros nous adresse ses pensées. Steve Cuzor nous fait écouter sa voix plus qu’il ne nous la fait lire. La voix entêtante d’un adolescent que la violence transforme en homme. Cette voix qui rend compte de l’évolution permanente de son état d’esprit et de sa lutte contre lui-même. Car finalement, le pire ennemi qu’il aura à vaincre pour survivre ne sera pas l’adversaire dans le camp d’en face, mais sa propre peur.

    « Cinq branches de coton noir » m’avait ébloui en version N&B. J’ai donc pris « Le combat d’Henry Fleming » dans la même édition et je ne le regrette absolument pas.
    Cet opus est une proposition différente, moins ample c’est vrai, moins romanesque et plus âpre que le précédent, mais il s’en dégage puissance et intelligence. Un album graphiquement exceptionnel, porteur de sens et de réflexion.

    Eotran Le 07/03/2024 à 16:00:49
    Largo Winch - Tome 24 - Le Centile d'Or

    Si la structure narrative n'est plus vraiment surprenante, il reste malgré tout des grandes qualités graphiques et des scènes d'actions très bien travaillées.
    Niveau scénaristique, cela fait longtemps qu'on a plus des arcs narratifs construits sur plusieurs diptyques, ce qui donne une histoire qui ne nous surprend plus vraiment.
    Évidemment, le côté chevalier blanc de l'aventurier milliardaire peut paraître un peu niais mais cela reste cohérent avec l'image qu'il véhicule depuis le début de la BD.
    Pour conclure, un tome qui ne dénote pas, avec les qualités mais aussi les défauts qui ont fait la réputation de la série. La surprise en moins.

    Armand Bruthiaux Le 07/03/2024 à 15:49:08

    Un ouvrage remarquable qui témoigne du destin tragique de Marcel Grob, jeune Alsacien de 18 ans enrôlé de force en juin 1944 dans la Waffen SS, en s’inspirant de l’histoire du grand-oncle de Philippe Collin. Un scenario et des dessins tout en nuances, soulignant la frontière parfois ténue et trouble entre les victimes et les bourreaux, expliquent le succès de cette bande dessinée avec plus de 150 000 exemplaires vendus ainsi que de nombreuses récompenses obtenues comme le Prix Historia de la meilleure bande dessinée historique 2018. Aussi, le très bon dossier historique de Christian Ingrao en fin d’ouvrage permet d’approfondir certains aspects évoqués dans la bande dessinée : la Waffen SS, le massacre de Marzabotto, les sanctions des crimes nazis, etc.
    L'édition anniversaire "5 ans" propose 6 nouvelles planches afin d'annoncer un prochain opus qui sera donc consacré à un personnage secondaire du premier récit, Stanislas Müller. Antisémite et anti-communiste, il accepte plus facilement que Marcel son enrôlement dans la Waffen SS. Mais le massacre de Marzabotto fait vaciller ses certitudes. A la fin du premier album, il réussit à déserter. Si un doute subsistait à propos de sa survie, l’épilogue confirme que le voyage de Stanislas Müller n’est pas terminé !

    Armand Bruthiaux

    Nattorres68 Le 07/03/2024 à 10:35:22
    Daredevil : L'Homme sans peur (Marvel Deluxe - 2008) - Tome 2 - Le Procès du siècle

    Ce second Deluxe est composé de 3 arcs scénaristiques. Le premier, intitulé « le procès du siècle », nous fait suivre Matt Murdock défendant un justicier accusé de meurtre. Cette histoire était intéressante bien qu’Alex Maleev m’ait manqué au dessin. On enchaîne avec l’arc « Le petit maître », ou l’on découvre comment le Hibou tente de prendre la main sur le business du Caïd. Puis le dernier arc « Hardcore » fait considérablement monter le récit en puissance avec un Caïd plus déterminé que jamais et quelques anciens personnages qui reviennent tourmenter Matt Murdock.

    J’ai beaucoup aimé cette seconde intégrale et je continuerai la lecture de ce run avec un grand plaisir.

    franp Le 07/03/2024 à 10:33:54
    Le portrait (Ravard) - Tome 2 - Deuxième partie

    Les adaptations en BD d’œuvres littéraires n'ont d"intérêt que si elles donnent envie de lire l’œuvre dont elles sont l'adaptation. Ici, ce n'est pas le cas. Correct, sans plus.

    Nattorres68 Le 07/03/2024 à 10:31:05
    Batman - White Knight - Tome 2 - Batman : Curse of the White Knight

    Après un premier numéro très qualitatif, cette suite était véritablement attendue par les fans. Le récit reprend là où nous l’avions laissé. Une nouvelle menace prend forme et semble liée au passé sombre de Gotham et de la famille Wayne. Sean Murphy a vraiment su créer un univers autour de Gotham que je prends plaisir à découvrir. Le fait que ses récits soient hors continuité lui laisse carte blanche sur son scénario et le travail de ses enjeux. Cela fait toute la différence notamment en ce qui concerne le destin de certains personnages. Par ailleurs, le méchant est absolument excellent, ce qui fait de ce comics un must-have sur le Dark Knight. La partie graphique est également à couper le souffle avec une Gotham plus immersive que jamais.

    En résumé, « Curse of the White Knight » fut encore meilleur que le premier numéro. J’ai adoré ma lecture bout en bout et je ne peux que recommander ce comics à tous les fans du Batman.

    Nattorres68 Le 07/03/2024 à 10:25:41
    Daredevil (100% Marvel - 2023) - Tome 2 - Le Poing rouge (II)

    Après un premier numéro intrigant, j’avais hâte de poursuivre ma lecture. La pari osé de Zdarsky sur l’intrigue entourant Daredevil semble porter ses fruits même si cela aurait mérité d’être approfondi davantage. J’ai parfois l’impression qu’on survole l’intrigue sans vouloir vraiment creuser les enjeux et en faire quelque chose de vraiment épique. Peut-être qu’il faut lire la série parallèle centrée sur le Punisher pour saisir toute la puissance du récit…

    J’ai hâte de lire le prochain et dernier 100% Marvel qui viendra clôturer le run de Zdarsky sur le personnage. J’espère que le final saura me convaincre afin que cette série reste dans ma bibliothèque.

    Armand Bruthiaux Le 07/03/2024 à 10:18:02
    Brigantus - Tome 1 - Banni

    Un bel album sobre et épuré aussi bien du point de vue du scénario de Yves H. que des dessins d’Hermann. Le père et le fils allient leurs talents respectifs afin de nous offrir un péplum sombre et violent.
    Dans ce premier tome du diptyque consacré à un légionnaire barbare, seul contre tous, la violence est esthétisée par les somptueux dessins d’Hermann. Davantage habitué à l’univers du western, il excelle dans ce péplum où le rouge agressif des vêtements romains et du sang tranche avec la grisaille des paysages.
    Le scénario est efficace, le lecteur suit avec intensité le parcours de quatre survivants au cœur d’une contrée inhospitalière. Yves H. s’inspire de l’expédition militaire de Julius Agricola de 82 à 84 en Calédonie qui, selon Tacite, se soldera par la victoire du Mont Graupius.
    Le deuxième album est d’ores et déjà très attendu !

    Armand Bruthiaux

    minot Le 07/03/2024 à 09:55:44
    Les cavaliers de l'apocadispe - Tome 4 - En route vers l'aventure

    Mouahahahaha ! Toujours aussi con, mais toujours aussi drôle ! Mention spéciale au dessin en apparence simple mais terriblement expressif, qui fait que l'on arrive à se marrer simplement en regardant les expressions des personnages.

    minot Le 07/03/2024 à 09:51:44
    Les petits riens de Lewis Trondheim - Tome 9 - Les chemins de désir

    "Les petits riens ..." cumulent les observations et réflexions de Lewis Trondheim sur la vie quotidienne, dans ce qu'elle a de plus dérisoire et de plus absurde parfois. Souvent banales, parfois amusantes, ces pensées se lisent quelques fois avec le sourire au coin des lèvres mais l'ensemble reste la plupart du temps peu intéressant. Cette banalité se prolonge jusqu'au dessin, où même le trait minimaliste est moins travaillé que dans les fictions les plus connues de l'auteur.
    Bref, ce type d'ouvrage autobiographique semi-humoristique n'est pas spécialement ma tasse de thé, alors que je suis pourtant ultra-fan en général du travail de Trondheim.

    armand bruthiaux Le 07/03/2024 à 09:24:59

    Une plongée dans l’univers violent et sombre de la mafia italienne au prisme du destin de Salvatore Riina connu pour avoir commandité l’assassinat du juge Falcone le 23 mai 1992. Comment « Totò u curtu » (Toto le petit en dialecte sicilien) devint « La belva » (Le Fauve) ? Comment un pauvre paysan du village de Corleone en Sicile devint le plus sanguinaire des parrains de Cosa Nostra ?
    Une bande dessinée d’une grande intensité grâce aux qualités littéraires de Jean-David Morvan mais aussi à son travail documentaire sérieux et rigoureux sans oublier les splendides dessins de Facundo Percio. Des crayonnés vifs et des couleurs sombres qui suggèrent avec habileté et finesse la violence de Salvatore Riina, parrain corleonesi devenu parrain de Cosa Nostra.
    Une lecture passionnante et haletante où le lecteur tente de comprendre comment le modeste fils de paysan sicilien, élevé dans la morale chrétienne, devint le Fauve de Corleone alors que la pape Jean-Paul II avait qualifié la mafia de « plaie sociale, minant de l’intérieur la conscience éthique et la culture chrétienne du peuple sicilien ».

    Erik67 Le 07/03/2024 à 08:16:30

    La couverture nous montre la ville de Berlin mais avec un titre et une couverture de rouge pourpre qui rappelle la Chine de Mao. En fait, la capitale allemande est occupée en 1975 par les chinois tout comme la majorité de l’Europe après que ces derniers ont répandu un virus destructeur à travers le monde qui a fait des millions de mort. Cela ne vous rappelle rien ?

    En fait, ces événements ont eu lieu peu après la Seconde Guerre Mondiale alors que l’Europe tentait de se reconstruire sans l’aide des Etats-Unis menant une politique isolationniste. On aurait pu penser que la Russie de Staline allait envahir l’Europe mais cette uchronie emprunte une toute autre direction pour nous dire que le véritable péril était jaune. Il fallait y penser.

    Une fois qu’on a accepté le principe, on va suivre un vieil inspecteur incorruptible dans une enquête pour des meurtres en série dans les parcs de la ville. On lui colle un jeunot dans les pattes. Ils vont former un tandem. Rien de plus classique que le duo mal assorti d’autant que l’inspecteur est veuf et que même sa fille unique l’a quitté voilà plusieurs années. Il faut dire qu’il s’est plongé dans son travail mais également dans l’alcool.

    Le dessin est en noir et blanc ce qui peut surprendre au premier abord car la couverture et le format laissaient présager de la couleur. C’est assez inhabituel mais on s’y fait. Il faut dire que l’ambiance voulu par l’auteur est celui d’un polar noir dans la plus pure tradition. Le trait demeure net et précis tout en restant dans un style réaliste ce qui est pour moi un modèle de lisibilité.

    Et c’est là où le bât blesse un peu car nous avons un mélange d’uchronie politique avec une enquête criminelle classique. Il y a aura forcément un mélange de genre qui donne quelque chose d’assez original et sans doute trop pour être crédible. On ressort quand même un peu décontenancé d’un tel récit.

    Pour autant, l’auteur Clarke a pris son temps pour nous présenter une intrigue policière avec un personnage qui a de l’épaisseur. A noter également un effort dans le découpage du scénario pour donner du rythme à l’ensemble.

    La moralité de cette BD est que nul ne peut échapper à la politique même si on souhaite la fuir. Après tout, on vit dans un pays et sous un régime plus ou moins autoritaire. A un moment donné, les enjeux politiques nous rattrapent et il faut payer la note. A-t-on envie de vivre dans cette Chine nouvelle ? Certainement pas.

    franp Le 06/03/2024 à 19:36:42

    Je trouve cette série complètement surcotée. Les dessins sont statiques ; les intrigues banales (des nazis ? franchement ?) ; et il faut attendre le tome 3 pour avoir quelque chose d'un peu amusant et ça se passe cette fois ... ailleurs qu'à Hollywood. C'était bien la peine ...

    MARTHY Le 06/03/2024 à 11:01:07
    Madeleine, Résistante - Tome 2 - L'édredon rouge

    Que dire qui n'ait déjà été écrit , ce deuxiéme tome monte en puissance , nous explique au travers de Madeleine tous les rouages de la résistance , beaucoup aimé cet opus , un album a lire absolument pour tous les lecteurs passionnés par cette période de l'histoire !

    Erik67 Le 06/03/2024 à 07:19:26

    C'est un horrible drame montagnard que voilà tiré d'un roman d'Henri Troyat et joliment adapté sur le support de la bande dessinée. Je me rappelle encore de l'adaptation au cinéma datant de 1956 avec Spencer Tracy.

    Un berger de la montagne Isaïe ayant subi un terrible accident de montagne quelques années plus tôt vit seul avec son jeune frère Marcellin. Ce dernier souhaite partir à la ville pour vivre une vie meilleure loin de la rudesse de la montagne. Cependant, il a besoin d'argent afin de s'associer pour une petite affaire. Il souhaite vendre la maison familiale ce qu’Isaïe refuse catégoriquement.

    Le crash d'un avion au sommet de la montagne va redistribuer des cartes. Marcellin, en vrai opportuniste, tente de corrompre son frère dans une entreprise pour le moins risquée afin de dépouiller les cadavres de l'épave comme de vulgaires détrousseurs. L'appât du gain contre l'amour familial. Evidemment, cela va à l'encontre des principes d'Isaïe qui devra faire un choix entre son frère et une rescapée.

    Ce qui est vraiment malheureux dans ce récit est la fin composée de folie et de mort. Il n'y aura manifestement pas de happy end. C'est la neige en deuil. La montagne peut être belle mais elle est également d'une cruauté sans nom. Cependant, cela sera surtout un témoignage de la nature humaine dans ce qu'elle a de pire et de meilleur...

    JoaM Le 05/03/2024 à 19:07:05

    Très bonne bande dessinée de qualité, la boîte à bulle à fait un super boulot, la couverture est bien travaillé, la tranche également avec un logo rappelant le thème pirate, la qualité de papier est épaisse et propre.
    Je souligne l'effort de scénario en accéléré sur les parties importantes de la vie d'Anne Bonny. Une femme qui ne cessera de me fasciner. Je recommande.

    Eotran Le 05/03/2024 à 18:45:36
    Garulfo - Tome 6 - La Belle et les Bêtes

    Une fin bien construite, même si les plus critiques diront que les auteurs trempent au final dans la mièvrerie qu'ils se sont plus à moquer durant toute la série. Une fin qui était prévue, depuis le premier tome de ce second cycle, si on en croit tous les "fusils de Tchekhov" qui ont été dispersés le long de tous ces tomes.
    Une fois de plus, on prend beaucoup de plaisir en lisant la caricature de ce monde chevaleresque.
    Graphiquement je tenais à souligner le travaille remarquable de Maïorana sur la page d'introduction. Mis en page qu'il applique depuis le premier tome.

    Une série, qui sans se prendre au sérieux, joue des clichés de contes pour enfants pour nous servir une vision satirique de l'humanité et de ses grandes contradictions.

    Eotran Le 05/03/2024 à 18:43:24
    Garulfo - Tome 5 - Preux et prouesses

    On s'amuse des situations grotesques que cette naïve grenouille incarnée dans le corps un prince charmant déclenche à tour de bras. Secondé par un prince pas si charmant que ça, lui incarné dans le corps d'une grenouille, Garulfo sème la zizanie dans ce royaume qui semblait si ennuyant avant sa venue.
    On peut y voir une satire de tous les récits de chevalier.

    Les graphismes servent parfaitement la partie comique de la série.

    C'est un régal.

    BudGuy Le 05/03/2024 à 11:34:00

    Roland Magdane a dit un jour: "Le monde est devenu un grand hôpital psychiatrique où les fous se promènent en liberté". Ce constat terrible a sans doute été également fait par l'auteur espagnol, Miguelanxo Prado, qui a lui décidé de dépeindre la folie quotidienne via ses "chroniques absurdes" à l'aquarelle.

    Réunies dans cette édition intégrale, les chroniques de Prado sont décapantes et n'ont rien perdu de leur saveur. D'ailleurs certaines résonnent avec l'actualité en France: la consommation de masse, les invasions de "surmulots", la bêtise télévisuelle, le laxisme de la justice, la manipulation des masses…

    Mes passages préférés sont ceux consacrés à la critique de la police, faible avec les forts, forte avec les faibles, plus occupée à coller des contraventions que d'appréhender/matraquer des voyous et autres racailles; aux magistrats et avocats plus occupés à soigner leur image et à rendre une parodie de justice; à la sempiternelle ingérence américaine cherchant à apporter la démocratie ailleurs et enfin aux médecins plus soucieux de leur salaire/avantages que de leur patients.

    Le trait est parfois très caricatural et Prado n'hésite pas à rentrer dans le lard pour des résolutions mettant généralement en évidence le triomphe de la médiocrité sur la raison et la morale, puisqu'en Absurdistan, les fous sont rois.

    Touriste-amateur Le 05/03/2024 à 10:16:23
    Le paris des Merveilles - Tome 2 - Les Enchantements d'Ambremer 2/2

    Toujours aussi agréable à lire même si par moments ça délire un peu trop et on s'y perd!

    Comme je l'avais envisagé, j'ai relu le tome 1 avant la lecture de cet opus. A conseiller pour bien s'imprégner de l'histoire aux nombreux acteurs et rebondissements!

    minot Le 05/03/2024 à 09:21:52
    Les griffes du Gévaudan - Tome 1 - Tome 1

    Bizarrement, cette série est classée par le site BDGest dans le genre "Polar" alors que personnellement je l'aurais plutôt mise dans le genre "Histoire". L'album traite en effet d'un fait historique célèbre mais paradoxalement toujours sujet à controverse, je veux bien évidemment parler de l'affaire de la Bête du Gévaudan.

    Ce premier tome en tous point excellent relate les faits historiques connus et la majeure partie de l'album semble fidèle à la réalité des faits : personnages, lieux, dates, etc. sont authentiques. Moi qui ne suis pas du tout spécialiste de cette affaire, je me suis vraiment régalé à la lecture : non seulement on découvre les événements comme ils ont pu très probablement se dérouler, mais en plus le scénario fait naître une tension croissante au fil des pages qui fait que la lecture devient rapidement prenante. Au vu de la manière dont cet opus se termine, le second tome à paraître promet d'être en revanche beaucoup plus hasardeux quant à la réalité historique, les auteurs devant faire un choix pour expliquer la cause de tous ces meurtres et la nature de la Bête, deux mystères aujourd'hui encore irrésolus.

    Enfin, le dessin est très bon. Son style réaliste convient parfaitement à ce type d'aventure et achève de faire de cet album une vraie réussite.

    Erik67 Le 05/03/2024 à 07:37:49
    L'ombre des lumières - Tome 1 - L'Ennemi du genre humain

    On retrouve enfin le style panaché d'Alain Ayroles avec le niveau digne d'autrefois et de sa célèbre série « De cape et de crocs » avec son verbe précieux.

    Il est question d'un libertin, Chevalier de Saint-Sauveur, qui souhaite briller dans la société du roi Louis XIV en obtenant un titre royal. Il fera un pari qui mettra dans l'embarra une femme Eunice de Clairefont qui est mariée à un gentilhomme Maupas. Le thème est celui de la vertu et du vice.

    Ce premier tome se divise en deux parties distinctes où chacun des protagonistes va jouer un rôle. La première partie ressemble étrangement aux liaisons dangereuses avec ce jeu de séduction et surtout de duperie. La seconde partie est plutôt celle de la vengeance et de la revanche sur un autre plan. Complètement effacé dans la première partie, Maupas va se révéler un redoutable adversaire pour notre anti-héros malfaisant qu'on suit avec une certaine délectation.

    Evidemment, j'ai adoré car la construction du scénario est merveilleusement bien agencée et pensée dans une intelligence toute remarquable. Que dire également du dessin de Richard Guérineau que j'ai toujours apprécié et qui se révèle encore meilleure dans cette œuvre ! Bref, le combiné de ces deux auteurs nous offre une des meilleures réalisations du moment.

    On se rend compte que même pendant le siècle des lumières, il y a encore une grosse part d'ombre. Ce chevalier représente le vice de ce siècle. On espère qu'il va connaître un peu la rédemption avant que cela ne soit trop tard. Il ne reste plus qu'à découvrir la suite dans ce qui va être une trilogie.

    En conclusion, une belle découverte qui donne envie de poursuivre l'aventure dans le Nouveau Monde surtout avec une telle élégance du trait.

    tyc Le 04/03/2024 à 17:48:43
    L'esprit de Warren - Tome 4 - Encore quelques heures à vivre

    C'est donc la fin de cette histoire passionnante, et malheureusement j'ai eu ce sentiment un peu amer d'une fin presque bâclée.

    En effet, il faut arriver aux toutes dernières cases pour voir ce qu'il va se passer, et certains choix sur le destin des personnages auraient mérités d'être plus détaillée.

    franp Le 04/03/2024 à 10:35:33

    Je n'ai pu aller au bout de cet album que par curiosité littéraire, n'ayant jamais lu le roman qu'il adapte. L'adaptation elle-même est assez médiocre ; le dessin est désagréable.

    franp Le 04/03/2024 à 10:29:03

    Série assez médiocre tant au niveau du dessin, bâclé, de la colorisation, terne, que du scénario, assez convenu et mélangeant inutilement deux approches contradictoires, l'une naturaliste et l'autre fantastique.

    Erik67 Le 04/03/2024 à 07:30:51

    Si j'avais un prix à décerner à la personne sur Terre que je considère comme la plus généreuse, cela serait sans conteste cette femme : Mère Teresa et je dis cela indépendamment de toute religion en ne jugeant que les actes accomplis. Elle a véritablement dédié sa vie aux pauvres en les aidant vraiment. Elle est un modèle pour beaucoup de gens à travers le monde.

    Je trouve que c'est bien qu'enfin la BD s’intéresse à elle pour nous décrire son parcours. C'est le manga qui va s'intéresser à cette grande figure mondiale qui recevra le prix Nobel de la paix en 1979 à Oslo. Elle est devenue véritablement l'icône universelle de la charité.

    Elle a inspiré des milliers de travailleurs humanitaires dont les actions ont permis de soulager véritablement les souffrances des déshérités et de s'attaquer aux causes de la pauvreté et de l'isolement. A sa mort, on dénombrait 517 missions accueillant les pauvres et les malades dans plus de 100 pays grâce à des dons venus du monde entier en faveur de son action humanitaire.

    On apprendra qu'elle est née en Macédoine à Skopje en 1910. Elle s'engage dès ses 18 ans dans l'ordre des bonnes sœurs avec l'objectif d'aller en Inde pour aider les plus miséreux. Elle passera deux mois à Dublin afin d'étudier l'anglais et les bases de vie en communauté. Puis, elle rejoindra le Bengale dans la congrégation des sœurs de Lorette. Elle est frappée par l’immense et l’indescriptible pauvreté qui y règne.

    On observera diverses scènes dans cette BD qui peuvent arracher les larmes aux yeux tant la situation était difficile dans ce pays où mourrait tous les jours des enfants. Elle devra également composer avec la richesse culturelle, religieuse et ethnique qui caractérise ce pays. Elle sera vêtue de son célèbre sari blanc et bleu qui l’identifie au peuple indien.

    Par la suite, Mère Teresa reçoit de nombreux prix et distinctions. Elle les acceptera afin de financer les foyers, maisons et centres pour les nécessiteux. Il faut comprendre que c'est son idéal de justice sociale et son action individuelle tournée vers l’accomplissement du bien qui ont été récompensés.

    Rien ne sera dit au niveau des critiques qui se sont élevés parmi des enquêteurs journalistes pour indiquer qu'elle n'était pas aussi « sainte » que cela notamment en matière d'utilisation de ses fonds dans une comptabilité obscure mêlée à des contacts politiques douteux. Ce n'est pas une BD à charge mais entièrement consacrée à sa belle image auréolée de sainteté qu'on ne doit surtout pas toucher. On regrettera dès lors un petit manque d'objectivité.

    En 2016, Mère Teresa est finalement canonisée à Rome par le pape François. Elle est alors pour l’éternité Sainte Mère Teresa de Calcutta avec un effet positif de son mythe. C'est un très beau manga qui lui rend vraiment hommage. A lire pour en savoir plus sur elle afin de ne pas l'oublier.

    Campanar Le 04/03/2024 à 00:12:40

    Pour l’atmosphère, les personnages avec leurs vies toutes singulières et prenantes, et le regard sur l’Espagne de Franco … je devrais dire la Catalogne et même la Catalogne française !
    Très beau livre …

    franp Le 04/03/2024 à 00:09:43
    Le petit Prince (Ramadier/Quénot) - Tome 1 - Le Petit Prince et l'Oiseau de Feu

    Il n'y a vraiment aucun plaisir à lire cette série niaise qui n'a aucun charme comparé à la nouvelle de Saint Exupéry. C'est une récupération commerciale éhontée.

    addrr Le 03/03/2024 à 21:29:52

    Vrai coup de cœur pour cet album et cette histoire fichetrement bien troussée. Le scénario est accrocheur, la traque pas facile, le dénouement étonnant.
    Ça y est, je suis accroc à Tex.

    pedrograto Le 03/03/2024 à 20:55:05

    Bon je voudrais pas faire le troll mais quand même.. j' ai aimé toutes les bd de Panaccione que j'ai lues (une bonne quinzaine) , et à chaque fois revient le même personnage ,en principal ou en secondaire, blond avec un gros nez , fort sympathique.. et donc là, selon m.Erik "" c'est mal, parce qu'il ressemble à Depardieu ! Et même si c'était vrai, il devrait donc s'autocensurer , parce que c'est maal ! Par pitié m.Erik , je ne parlerai pas de la teneur de vos multiples et loongues critiques, mais épargnez nous vos digressions moralistes siouplait.. Sinon "Match" était super, continuez tout pareil m.Panaccione vous faites du super boulot !

    Zablo Le 03/03/2024 à 18:20:05
    Blueberry (La Jeunesse de) - Tome 5 - Terreur sur le Kansas

    Un nouvel épisode de la Jeunesse de Blueberry...

    ...qui prolonge l'expérience des Démons du Missouri, avec Charlier et Wilson aux commandes.

    Le scénario est intéressant, basé a priori sur des faits historiques. Mais les dessins sont plus inconstants et le résultat est très en dessous du précédent volume.

    L'encrage et la colorisation sont moins bien léchés, avec des traits plus grossiers, comme si Wilson avait changé de technique entre les deux albums.

    Les visages des personnages féminins sont particulièrement repoussants. Le personnage de Nugget notamment, dont l'ambivalence amenait un peu de piment dans l'opus antérieur, perd tout son intérêt. De ce fait, je suis resté incrédule tout au long de l'album.

    ...On pourrait s'en passer.

    Zablo Le 03/03/2024 à 18:19:14
    Blueberry (La Jeunesse de) - Tome 4 - Les démons du Missouri

    Probablement le meilleur album de la Jeunesse de Blueberry...

    Pour la première fois après Jijé, un autre dessinateur prend le relais de Giraud. Wilson relève le défi, celui de remplacer un maître, un virtuose du trait.

    Dans cet épisode, Blueberry est chargé de découvrir où se terre Quantrill, un outlaw qui mène ses troupes irrégulières à l'assaut des Unionistes.

    Ses recherches conduisent Blueberry dans les montagnes du Missouri. Il y fait la rencontre d'une femme et d'un vieillard dans un trading-post, qui évoquent l'existence d'une ville fantôme...

    La mise en scène et les graphismes, très appliqués, sont fidèles à l’œuvre originale. Quoique les dessins de Wilson n'ont pas la fulgurance de Giraud.

    Le scénario de Charlier, d'un seul tenant cette fois-ci, est efficace. On retrouve de l'audace, des coups fourrés, du mystère, de la camaraderie et de la sensualité aussi. Les références aux albums antérieurs, comme Tonnerre à l'ouest et La piste des Navajos, sont évidentes.

    Certaines scènes, d'une force expressive autant que réaliste, ont marqué ma jeunesse.

    Indispensable.

    BudGuy Le 03/03/2024 à 18:00:51

    Adaptation d'un court livre de Jeanne-A Debats, Valérie Mangin et Stefano Martino se réapproprient l'histoire d'une vieille dame au porte de la mort qui va se faire transférer sa conscience dans le corps d'un cachalot.
    A partir de ce postulat totalement irréaliste, le lecteur est invité à plonger avec Ann Kelvin pour découvrir un nouveau monde et à affronter bien des dangers. Ann deviendra alors le bras armé de Mère Nature face à une humanité destructrice. Les pollueurs n'auront qu'à bien se tenir parce que ça va faire mal façon Moby Dick.

    Outre l'aspect transhumaniste qui est abordé, le récit met les pieds ouvertement dans le progressisme à la mode avec le féminisme (Ann est acariâtre et ancienne militante) et le changement de genre (Ann qui finit dans le corps d'un cachalot mâle). Bien sûr, le vernis écologiste sera de sortie puisqu'il s'agit du thème principal de l'œuvre d'origine.

    Une tentative de dénonciation de l'écoterrorisme est introduite, impliquant des questions toujours très pertinentes: Jusqu'où peut-on aller pour défendre une cause ? Faut-il répondre par la violence face aux gens mauvais pour faire bouger les choses ? Faut-il provoquer la guerre contre la Russie afin de satisfaire son ego et un agenda politique imposé comme l'actuel locataire gigolo de l'Elysée ? Faut-il tuer l'agriculture française pour sauver l'Ukraine ? Est-ce que Joe Biden va t-il finir en EPAHD ? Vais-je réussir à finir de poster cet avis en continuant à parler de la présente BD ?

    Autant d'interrogations qui sont judicieusement soulevées grâce au dessins et couleurs de Martino. En effet, ce dernier fournit un très bon rendu des fonds marins et autres passages oniriques; d'ailleurs mention spéciale pour la rencontre avec le Kraken qui est annoncée via la couverture, c'est le moment le plus épique et le plus beau de ce 'one-shot'.

    Yovo Le 03/03/2024 à 17:38:42

    Je n’avais jamais entendu parler du roman « La neige était sale ». Et comme le relève J.L. Fromental dans sa postface, cet ouvrage présente des analogies avec « L’étranger » d’Albert Camus. Âpre et rugueux, le récit de Georges Simenon heurte, dérange, questionne. Et sa trame aride possède effectivement une dimension existentialiste.

    Ancrée dans un passé incertain mais familier, l’intrigue se développe au cœur d’une France vaincue, étrillée, annexée. Un contexte de guerre d’autant plus dérangeant qu’il reste volontairement flou. La présence inquiétante de l'ennemi, désigné comme « les occupants », crée pour les protagonistes un climat d’angoisse et de paranoïa permanente, empiré par de rudes conditions hivernales.

    Il aurait alors été facile d’imaginer dans ce nouvel ordre sinistre, l’émergence d’un personnage charismatique et vertueux prêt à combattre la tyrannie.

    Au contraire, le jeune Franck Friedmaier n’a rien d’un héros. Fils privilégié d’une mère maquerelle influente, il est un homme malfaisant, cynique et vicieux. Indifférent, borderline, se croyant plus malin que les autres, il considère ces temps misérables comme une opportunité pour commettre impunément et sans discernement les pires exactions en s’enfonçant inexorablement vers l’irréparable.

    Alors que tout espoir de rédemption semble impossible pour lui, une révélation insoupçonnable, quasi christique, agira comme une étincelle lumineuse au plus obscur de son être.

    Je ne peux juger l’adaptation en elle-même. En revanche, je n’ai aucun doute sur l’implication totale des auteurs. Même s’il m’est arrivé de trouver le dessin de Bernard Yslaire un peu appuyé sur certaines cases, son trait donne des gueules étonnantes de vie aux acteurs et sait parfaitement rendre cette ambiance un peu malsaine de capitulation décadente. Son portrait de Franck notamment, très androgyne, est saisissant.

    Au texte, J.L. Fromental construit sa narration avec quelques ellipses et ruptures de rythme, mais l’ensemble est pleinement maitrisé. Ces choix qui pouvaient sembler contre-intuitifs s’avèrent payants à la fin et confirment toute l’expérience du scénariste.

    Une bande dessinée puissante, particulièrement sombre, qui renvoie à d’autres grandes œuvres dystopiques.

    Amaterasusanowo Le 03/03/2024 à 13:46:48
    Beetle & les Hollowbones - Tome 1 - Volume 1

    L'univers, les chara designs, l'histoire, tout est fait pour nous entraîner ! Cette BD est déjà magnifique de par le dessin, mais en plus l'histoire est très touchante et je suis persuadée que les émotions transcrites sauront résonner avec celles des ados notamment. Pour résumer : amitié (et plus), aventure, confiance en soi, magie.

    Amaterasusanowo Le 03/03/2024 à 12:32:07
    Mauvais monstre - Tome 2 - Tome 2

    Une super suite à cette série, où l'on en apprend plus sur l'univers et les personnages. On continue à s'attacher à eux, et on ressort très frustré de la BD parce qu'il y a encore plus de questions sans réponses ! Vivement la suite.

    Erik67 Le 03/03/2024 à 09:04:02

    Je vais un peu être sévère dans cet avis alors que j'aime véritablement l'auteur Grégory Panaccione par rapport à ses productions passées. Mais bon, vous me connaissez, je ne fais pas dans la complaisance bien au contraire.

    En effet, l'auteur nous ressort dans une version colorisée et plus structurée ce qu'il avait déjà produit il y a 10 ans dans « Match ». J'aimerais bien un nouveau plat pour la découverte et non du réchauffé.

    Par ailleurs, je ne suis pas certain que de mettre la tête et le pif rouge d'un Gérard Depardieu puisse rencontrer l'adhésion du public notamment féminin. Oui, comme le Président de La République, on peut dire que c'est un grand artiste qui a beaucoup apporté à la France mais je ne suis pas sûr que tout le monde soit de cet avis.

    Moi, par exemple, je ne peux plus voir sa tête aussi sympathique soit 'elle et encore moins dans une BD. Ce n'est plus trop vendeur. A bon entendeur, salut !

    Sur le fond, il y a des gags qui font mouche autour de la pratique du tennis et d'autres qui me sont apparus comme un peu stériles. Cela peut toutefois toucher un public de passionné de ce sport individuel qui ne rate pas Roland Garros ou l'open d'Australie.

    Zablo Le 02/03/2024 à 17:21:11
    Blueberry - Tome 23 - Arizona love

    Au delà de l'amour...

    Depuis longtemps, les femmes de la série nous faisaient fantasmer. Amoureux frustré, jamais Blueberry n'avait réussi à conclure avec l'une d'elles.

    Débarrassé de la plupart de ses soucis, il a maintenant l'occasion de retrouver la femme de ses rêves : Chihuahua Pearl, plus ravissante que jamais.

    Mais, il reste un problème de taille... Chihuahua Pearl est en passe de se marier dans le Nouveau Mexique...

    Cet album est un nouveau tournant pour la saga Blueberry. Déjà parce que Giraud doit finir seul l'album, Charlier étant décédé en 1989.

    Le trait de Giraud évolue, à l'économie. Il gagne cependant en clarté, en efficacité, faisant un effort particulier sur les silhouettes et les ombres, plus que sur les formes et les reliefs des personnages. Fini le festival des hachures et des aplats noirs anguleux, qui faisait le charme du Spectre aux balles d'or.

    La mise en couleur, de Florence Breton, plus discrète et moins fauviste, se détache également de la colorisation originale.

    De plus, Pearl confisque à Blueberry le rôle principal (entre autres), introduisant et clôturant l'album. Presque un changement de paradigme, quoique le style de Blueberry, emprunté au western spaghetti, autorisait déjà les intrigues annexes, autour de personnages secondaires.

    Son mariage gâché (peut-être un parallèle avec la vie de Giraud...), une nouvelle fois, Chihuahua Pearl doit faire ses propres choix... Est-ce que ce sera Blueberry, coup de foudre d'un soir et maintenant plein aux as, qui l'invite pesamment dans son « aiguille creuse » à lui ? Prendra-t-elle son indépendance, traçant son propre chemin, comme elle avait déjà pu le faire auparavant ? Ou bien choisira-t-elle Stanton, qui lui offre depuis longtemps confort et douceur de vivre, mais dans une colère terrible depuis qu'elle s'est fait kidnapper ?

    Tout ce que l'on peut dire, c'est que ce sera, à l'image de la relation de Charlier et de Giraud...

    ...une ode à la volonté libre et à l'amitié.

    Zablo Le 02/03/2024 à 17:19:53
    Blueberry - Tome 22 - Le bout de la piste

    Il est temps de liquider quelques figurants...

    Le scénario de cet album me laisse pantois. La BD m'est même un peu tombé des mains.

    Peut-être que c'est dû à une forme de train train quotidien, l'opus faisant écho à d'autres volumes antérieurs, comme le tome 5 notamment... Peut-être que la série s’essouffle aussi un peu, les albums paraissant de plus en plus rarement.

    En outre, les personnages sont très bavards, alors qu'on a eu le temps d'en oublier certains... Car l’œuvre de Charlier et de Giraud est désormais très riche, complexe. Cela en devient un peu fastidieux de tout suivre.

    Mais ne jetons pas le whisky dans l'eau de la rivière... Certains éléments de l'album valent qu'on le lise.

    Le retour d'Angel Face par exemple, ce tueur professionnel dont les stigmates du visage, rongé par le feu, décuplent sa haine de Blueberry. Terrible, il nous réserve une fusillade digne de ce nom.

    La peur et l'humiliation de Kelly nous procure également un plaisir coupable, après ce qu'il a fait subir à notre tête brune préférée.

    De cette manière, les protagonistes du complot contre Grant tombent peu à peu...

    ...On ne les plaindra pas.

    Zablo Le 02/03/2024 à 17:18:39
    Blueberry - Tome 21 - La dernière carte

    La révolution au Mexique...

    De retour à Chihuahua, notre anti-héros se met à la recherche de Vigo, sa « dernière carte » pour prouver sa bonne foi auprès de Grant.

    Bien sûr, les choses ne se passent pas comme prévu... Blueberry est coutumier du fait. Emprisonné puis condamné à mort (décidément...), mais cette fois-ci avec ses acolytes, les éternels Mc Clure et Red Neck, c'est finalement une nouvelle révolution qui les sauve...

    Toujours, Charlier fait du neuf avec du vieux... Et pourtant, c'est sûrement l'un des albums de Blueberry que je préfère, parce que la maîtrise des deux auteurs est là. Peut-être aussi parce que je retrouve certaines sensations des western spaghetti en lisant cet album : l'humour, la radicalité du scénario et de l'esthétisme, une forme d'anarchisme et même un certain lyrisme... Cathartique.

    D'ailleurs, le trio central est toujours aussi désopilant. Les intrigues complexes et fouillées, tissées par Charlier, tiennent la route, avec un volte-face scénaristique permanent. Des personnages s'invitent également dans l'univers de Blueberry : Lulu Belle (encore une femme double), « El Tigre » (dont le surnom prend tout son sens en fin d'album)...

    Surtout, il y a des scènes d'action d'anthologie, comme il y en avait pas eu depuis plusieurs albums : l'évasion de Vigo donne lieu à un festival de fusillades, parfois violentes, avec de terribles explosions, des coups de poker, des chevauchées frénétiques et autres cascades virevoltantes...

    Certes, les dessins et l'encrage sont moins approfondis, Blueberry passant même pour un bellâtre parfois. Mais ce que les décors et les visages des personnages perdent de burinage et de hachures, ils le gagnent en clarté, en lisibilité.

    Les aplats de couleur en fond, bleu ou rouge, viennent d'ailleurs souligner la tension scénaristique. C'est aussi par la couleur que Fraisic Marot fait ressortir l'aveuglement d'El Tigre pour l'or.

    Au final, le coup d’État ne semble pas changer grand chose pour la population. Mais...

    ...permet à Blueberry de prendre un nouvel envol.

    franp Le 02/03/2024 à 15:33:41
    Le sommet des dieux - Tome 1 - Volume 1

    J'ai trouvé cette série beaucoup trop lente ; beaucoup trop bavarde. La montagne est finalement presque un personnage secondaire tellement l'enquête est développée. Raccourcir tout ça d'une bonne moitié aurait été une bonne idée.

    addrr Le 02/03/2024 à 15:19:42

    Toutes les histoires sont bonnes, c’est généralement l’avantage des anthologies. J’ai fait le plein de fun, de gore et de foutage de g. sur les USA ^_^

    franp Le 02/03/2024 à 14:22:17
    Le sentier des hommes - Tome 1 - Éternités

    Seuls les deux premiers tome de cette série semi-mythologique sont intéressants. Les deux derniers tomes, qui mêlent histoire et mythologie, ne valent pas le détour.

    Blue boy Le 02/03/2024 à 13:14:14

    Chacun sait que dans l’Allemagne nazie, les homosexuels étaient déportés. En Italie, ce n’est pas parce qu’on n'en parle pas – ou si peu - que la question a pour autant été éludée par Mussolini. Si celui-ci s’est opposé à l’introduction d’une législation homophobe, c’est paradoxalement parce que selon lui, « les Italiens étaient trop virils pour être homosexuels » ! Alors ceux qui se laissaient aller à leur penchant honteux, il a préféré les mettre à l’écart, discrètement, loin des tribunaux, sur une île au sud du pays, croyant circonscrire le mal comme on cache la poussière sous le tapis… Ils n’étaient pas spécialement maltraités par leurs gardiens, mais les conditions de vie étaient rudimentaires, ils manquaient de tout et connaissaient souvent la faim…

    Malgré toute la sincérité de la démarche des auteurs (faire témoigner un des derniers survivants ayant séjourné dans ces centres), je ne peux pas dire que j’ai été réellement touché par l’histoire. Si je reconnais que ces personnages peuvent être attachants et que l’histoire d’amour entre Ninella et Mimi est magnifiée par un romanesque que n’aurait pas renié Jean Genet, je n’ai pas été ému outre-mesure, du moins pas autant que je l’aurais voulu. Est-ce dû à la retenue manifestée par les auteurs dans leur souci de ne pas trahir les propos du vieil homme et vis-à-vis de la responsabilité qui était la leur ? Est-ce dû au dessin un peu froid et aux visages peu expressifs ? Du côté de la narration, rien à redire, cela se lit plutôt bien...

    Reste l’intérêt historique d’un tel témoignage, grâce auquel on se rend compte que les gays italiens de cette époque avaient déjà une conscience claire de leur identité dans un contexte particulièrement hostile, où tout semblait se liguer contre eux, qu’il s’agisse du machisme ambiant, du catholicisme étouffant ou du fascisme réprimant…

    Blue boy Le 02/03/2024 à 13:11:08

    L'avatar du posteur Blue Boy

    Œuvre atypique au titre intrigant, dans un petit format, avec une couverture blanche très minimaliste, représentant une tête de chevreuil sanglée dans une sorte de masque, « Acte de Dieu » déconcerte, dérange, interroge. Dès la première page, le ton est donné. Deux images, celle d’un chevreuil en arrêt dans un pré, dominant celle d’une route encombrée de voitures. Deux mondes à l’opposé qui vont se rencontrer, à travers ce jeune animal sauvage qui n’a pas appris à se méfier de l’Homme. Ainsi, le chevreuil va s’inviter dans ce paysage de banlieue quelconque, dans sa modernité sinistre, où les humains ne sont plus que des silhouettes anonymes. Très vite, cette « intrusion » va susciter la curiosité des habitants et nombre de questionnements. Faut-il le capturer, comment le protéger ? A quelques kilomètres de là, un autre chevreuil s’est fait surprendre par un piège photographique. Mais est-il vraiment un chevreuil avec sa corne unique qui évoque une licorne, cette chimère qu’un œil humain n’a jamais vu ? Animal magique, de légende, qui hélas n’a pas échappé à l’œil des chasseurs, bien déterminés à en faire leur trophée…

    Au premier abord, on pourra être dérouté par le graphisme atypique, évoquant des clichés photographiques traités par ordinateur, qui semblent n’être qu’un simple accompagnement du récit. Comme si le but était de ne pas détourner l’attention du lecteur sur le fond. Pourtant, passées les premières réticences, pour peu que l’on envisage les cases comme de petits tableaux pointillistes à l’ère numérique, on pourra y déceler une beauté envoûtante.

    Narré de façon très factuelle, clinique, presque détachée, le récit met en quelque sorte le lecteur dans un état hypnotique. La voix off est-elle vraiment celle du chevreuil ? Et ce tremblement de terre, est-on bien sûr que ce soit lui qui s’exprime ? A moins que ce ne soit la nature, entité multiforme, que notre course à la technologie nous a quasiment fait oublier, nous, membres de la glorieuse espèce humaine, qui semblons parfois vouloir nous substituer à « Dieu ». Cela nous ramène à l’ « Acte de Dieu » du titre, qui ne saurait être envisagé ici au sens religieux du terme. Dieu, c’est peut-être la nature. C’est peut-être l’Homme aussi. Ou tout simplement les deux en même temps.

    À la lecture de ce petit album énigmatique, peut-on déduire qu’un tremblement de terre est le résultat d’une action humaine, si anodine apparaît-elle, l’action en question étant la mise à mort d’une « licorne », qui semble revêtir ici un symbole sacré ? Encore une fois, Giacomo Nanni n’explique rien, il expose des faits, suggère, sans jugement, nous laissant maître de tirer des conclusions comme bon nous semble… Plus une œuvre est dans la suggestion et le non-dit, plus il apparaît prétentieux d’en faire l’exégèse. Avec « Acte de Dieu », l’auteur semble au moins nous inviter, nous humains, à la modestie face à la nature et la puissance des éléments. Son livre ne fait que résumer la lutte millénaire entre l’Homme et la nature, et de façon particulièrement troublante.

    Blue boy Le 02/03/2024 à 13:09:53

    « Le Baiser », c’est une histoire en apparence légère qui se vient se poser tel un cocktail parfumé au cœur de l’été, mais qui s’avère plus profonde que ce que l’on pourrait croire au premier abord. Les premières pages nous mettent dans les pas d’un jeune touriste venus « visiter » la Thaïlande (à moins que ce ne soit le Vietnam) avec un copain, mais très vite on comprend que leur but est de prendre du bon temps avec des « filles faciles en quête d’argent facile », qui ne dédaigneraient pas la demande en mariage d’un « bel » Européen, histoire de quitter leur trou pour de bon. Mais ce jeune touriste, qui se sent mal à l’aise, tout incognito soit-il, prend conscience qu’il n’est pas à sa place. Envahi par la culpabilité, il décide de prendre la tangente après un baiser aussi tendre que furtif avec une prostituée.

    Cette prostituée, elle s’appelle Duyên. La jeune femme, à l’allure si réservée, couche sans états d’âme avec les hommes de passage, mais elle a bien d’autres rêves en tête. Ce seul baiser a suffi à la rendre amoureuse. Mais son « prince charmant » a pris la fuite, aiguisant son désir de partir loin, très loin, en Europe peut-être…

    Ce délicat roman graphique aborde la question du tourisme sexuel de façon originale, en optant pour une narration à quatre voix, une par chapitre : d’abord le jeune homme du début, la proxénète, puis le quadragénaire célibataire et enfin Duyên. Choix original, par la multiplicité des points de vue, favorise l’empathie du lecteur en évitant tout ethnocentrisme. Et c’est le gros point fort de l’ouvrage, qui nous fait voir au-delà des apparences, nous montrant que les gens ne correspondent pas forcément à l’image qu’ils donnent, et que, finalement, d’un bout à l’autre de la planète, les aspirations humaines demeurent toujours les mêmes malgré les différences culturelles. En résumé, ce récit nous transmet un très beau message empreint d’optimisme malgré l’âpreté de certaines scènes.

    Le dessin délicat d’Andrea Bruno, qui figure parmi les représentants de la nouvelle vague de la BD italienne, illustre très bien ce récit contemplatif aux dialogues rares, davantage en « voix off ». Les ambiances nocturnes et érotiques d’Asie, où le rouge domine, contrastent avec les paysages hivernaux et secs de la France (d’Europe ?). Pour chaque contexte, la couleur bénéfice d’un agencement sans aucune fausse note.

    Très sensibilisé à la cause politique, le scénariste Frédéric Debomy a souvent évoqué des sujets sur les libertés hors d’Europe, en Asie principalement, et pour cause : celui-ci a été durant deux ans le programmateur du Festival international du film des droits de l’Homme de Paris. Contrairement aux apparences, « Le Baiser » avec sa multiplicité de points de vue, est sous-tendu par un constat amer, se faisant le révélateur d’une vision de deux mondes opposés, où les idées toutes faites de part et d’autre, modelées par des siècles de colonisation, semblent avoir survécu aux vagues d’indépendance des années 60 et aux divers mouvements de démocratisation. L’exploitation des richesses a fait la place au tourisme sexuel, permettant à l’homme blanc occidental de « faire son marché » et libérer sa libido dans un certain anonymat. Le rapport de dominant à dominé (et vice-versa) s’est incrusté dans les esprits, même s’il est désormais en sourdine. Quant à l’accueil des réfugiés sous les cieux européens, le livre nous le rappelle à bon escient, il est rarement caractérisé par la générosité et la bienveillance, sans aucun souci de réciprocité si l’on admet l’existence d’une certaine « dette » historique vis-à-vis des anciennes colonies.

    Dans ce sens, l’ouvrage possède une dimension politique, mais se contente surtout de jeter un regard froid sur un aspect peu glorieux de notre monde actuel, sans chercher à culpabiliser. Ce roman graphique, malgré sa retenue formelle, n’en recèle pas moins une certaine puissance dans le propos, le sujet central étant la quête de liberté d’une jeune femme refusant la fatalité. Tout en subtilité, « Le Baiser » se laisse admirer tout en alimentant notre réflexion intellectuelle.

    Blue boy Le 02/03/2024 à 13:08:36

    L'avatar du posteur Blue boy

    Avec « Tout est vrai », Giacomo Nanni conserve le mode narratif singulier entamé avec Acte de Dieu. Comme pour ce dernier, il choisit la voie « documentaire », entre guillemets, dans une tonalité très factuelle, presque clinique. Ce faisant, il va relier deux thématiques qui a priori n’ont rien à voir entre elles, l’une scientifique à travers la zoologie, l’autre plus historique en examinant la relation difficile de la France avec son histoire coloniale récente, avec un zoom sur un pays en particulier, l’Algérie, sujet sensible s’il en est.

    En choisissant comme base de son récit le tournage du film d’Hitchcock, « Les Oiseaux », l’auteur italien, qui aujourd’hui vit à Paris, va nous immerger dans la « communauté » des corneilles, un oiseau qui semble avoir élu domicile dans la capitale française, attiré par la nourriture abondante dans les poubelles et l’absence de prédateurs. Remarqué pour son comportement agressif, celui-ci suscite la grogne des habitants, qui lui reprochent par ailleurs les dégradations du cadre urbain (poubelles éventrées, détritus sur la voie publique, pelouse et plantations arrachées…). Et pourtant, le volatile est considéré d’une intelligence hors du commun, comparable à celle des chimpanzés. Giacomo Nanni va consacrer la première partie de l’ouvrage à la corneille, allant jusqu’à lui conférer la position du narrateur. L’oiseau devient le personnage central, les humains ne sont plus que des silhouettes, et le lecteur va suivre la corneille dans son vol étourdissant au dessus des toits parisiens et du parc des Buttes-Chaumont. Le volatile a de la mémoire et sait dire merci. A ce policier d’origine maghrébine qui l'a délivré d’un piège à corneilles, il exprimera sa gratitude en lui apportant des « cadeaux » sur son balcon. La connexion avec le second sujet du récit est faite…

    Nanni va évoquer le « background » de cet homme, ses parents immigrés, les raisons qui l’ont poussé à devenir policier dans un pays où un tel acte peut s’apparenter à une trahison auprès des « banlieusards issus de l’immigration ». A défaut de l’expliquer, l’auteur va tenter de reconstituer le puzzle d’une blessure douloureuse de l’histoire franco-algérienne, depuis longtemps confinée sous la chape du déni, et suggérer un lien avec l’attentat de 2015 contre Charlie Hebdo. Ce policier, c’est Ahmed Merabet, qui fut assassiné par les deux terroristes devant les locaux de l’hebdomadaire satirique. Giacomo Nanni, partant de l’hypothèse que la corneille a assisté à la tuerie, va imaginer quelle aurait pu être sa réaction…

    Interagissant avec les textes, les dessins dialoguent également entre eux dans une sorte de va-et-vient permanent. Les images les plus marquantes du récit impriment la rétine du lecteur, des images fixant les envolées vertigineuses de la corneille dans le ciel parisien ou ces joggers courant sous la pluie dans le parc des Buttes-Chaumont pour s’entrainer au djihad, telles des photographies subliminales traitées sous le filtre pointilliste et coloré de l’auteur.

    Avec Acte de Dieu, l’auteur se faisait le porte-parole des éléments, cherchant à souligner la césure entre l’Homme et la nature par des connexions imperceptibles et mystérieuses. Une fois encore, avec « Tout est vrai », il tente de trouver une troisième voie, hors d’une quelconque rationalité scientifique malgré les apparences, en se contentant d’énoncer des faits purement objectifs, sans jugement, sans récrimination mais sans parti pris non plus. « Tout est vrai », ce sont les faits, rien que les faits. Et parallèlement à ces faits, une vue d’artiste qui intrigue et ne livre pas toutes ses clés, mais cherche peut-être seulement, avec cette corneille, perçue comme une intruse dans un monde « civilisé », incarnation amorale du terrorisme immoral, à nous faire adopter une position plus empathique vis-à-vis de nos supposés ennemis. Un ouvrage à lire pour (tenter de) voir les choses qui nous révoltent sous une perspective différente, pour quitter un moment nos habitudes de pensée.

    Blue boy Le 02/03/2024 à 13:07:37

    Avec sa très belle couverture aux accents Art déco, l’ouvrage attire. Et lorsqu’on commence à feuilleter les premières pages, on découvre avec contentement le graphisme délicat et épuré du brésilien Anthony Mazza, vaguement rétro, aux tonalités à la fois chaudes et sombres, bien en phase avec cette histoire simple. Celle-ci, scénarisée par l’auteur italien Andrea Campanella, nous emmène dans le Brésil des années 50, avec quelques flashbacks dans l’Italie de la Deuxième Guerre. Davantage porté sur l’esthétisme d’ensemble, qui peut parfois rappeler les splendides publicités de Cassandre, le trait semble un peu moins assuré, voire un peu froid, dans la représentation des personnages qui parfois semblent quelque peu figés, mais l’ensemble reste agréable à regarder.

    Si le pitch de départ flirte avec le mélo (la mort accidentelle de Jorge qui laisse ses enfants sans moyens de subsistance), le récit évolue vite vers d’autres thèmes tels que la xénophobie (envers les immigrés italiens fuyant la dictature de Mussolini) ou la lutte syndicale, mais tout cela reste finalement assez superficiel, parfois même un peu confus. On pourra néanmoins apprécier les quelques digressions sur le football ou le cinéma, les deux passions du jeune Luiz, ce qui donne lieu, par le biais du dessin de Mazza, à de charmantes évocations des films néoréalistes ou des westerns de l’époque.

    En résumé, « Les Intrépides » ne manque pas d’attrait, mais malgré les qualités décrites plus haut, l’histoire, en s’effilochant au fil des pages dans de multiples directions, peine à marquer véritablement les esprits. C’est plutôt dommage, car l’ouvrage semblait remplir de nombreux critères pour susciter au premier abord l’empathie du lecteur.

    Blue boy Le 02/03/2024 à 13:05:45

    L'avatar du posteur Blue boy

    Il n’est pas si courant d’avoir dans les mains une bande dessinée signée d’un auteur australien, et celle-ci constitue assurément une des belles surprises de cette fin d’année. Pat Grant signe là sa seconde bande dessinée (après « Blue », parue en 2012), et c’est une vraie réussite de la part de ce jeune auteur adoubé par Craig Thomson. Avec ce « western dystopique totalement hors-normes », tel que le qualifie très justement l’éditeur Ici Même, Grant nous emmène dans un pays qui pourrait bien être le sien, une Australie entre présent et futur qui nous fait revisiter le mythe de la ruée vers l’or à la sauce Mad Max light, avec de faux airs de « Triplettes de Belleville » et une pincée de Covid-19.

    Cette fable haute en couleurs, en apparence bien barrée si l’on ne se fie qu’au style graphique, sorte de croisement entre South Park et les Simpsons, se révèle beaucoup plus profonde qu’il n’y paraît. Contre toute attente, le scénario reste fluide et bien construit, et malgré des dialogues parfois nonsensiques, la mayonnaise prend assez vite et parvient à captiver le lecteur jusqu’à la dernière page. Malgré la rondeur du trait, les personnages dégagent une hargne et une bêtise primaire, certains apparaissant même inquiétants. Dans cette jungle qu’est Falter City, cette ville surpeuplée, sale et puante où les escrocs sont légion, impossible de ne pas devenir parano… Les scènes de foule évoquent par moment les tableaux de James Ensor et ses visages difformes au rictus effrayant. Dès que les deux jeunes hommes, couvés par leur maman, poseront le pied dans la ville en décrépitude — où une « nouvelle peste » sévit dans les quartiers les plus pauvres, allusion à peine voilée à notre coronavirus —, on se doute que tout finira mal, surtout pour Lippy, d’une honnêteté qui tranche avec l’immoralité de sa mère, représentée telle une mère maquerelle obèse… De ces deux frères, que tout sépare sauf peut-être une certaine bêtise innée — Penn est un beau gosse enjôleur et Lippy apparaît gras et bouffi, constamment inquiet — on comprend vite que le second, le chouchou de maman qui l’a chargé de gérer la petite fortune familiale, se fera bouffer tout cru…

    « La Fange », récit tragi-comique sur la déchéance de ceux qui croient pouvoir s’offrir un lit de rose sans les épines, s’avère, sous ses airs de ne pas y toucher, une allégorie sordide et saisissante du capitalisme dans toute sa splendeur. Ce capitalisme qui, tout en prétendant défendre la liberté, précipite les âmes dans la fange de l’avidité et de l’individualisme et transforme l’environnement en cloaque nauséabond, capable de recycler à l’infini la pourriture en comprimant notre temps de cerveau disponible. Loin d’être mainstream, cette œuvre aussi grinçante qu’originale est chaudement recommandée.

    Zablo Le 02/03/2024 à 11:15:28
    Blueberry - Tome 20 - La tribu fantôme

    Comme une spirale...

    On retrouve dans cet opus certains points forts de la série : des personnages secondaires forts, que l'on a déjà croisés ; des cavalcades épiques et autres embuscades dans les canyons ; un humour au ton moqueur, satyrique ; un découpage complexe mais dynamique...

    Jean Giraud dit Gir est toujours présent à la table à dessin, quoique ses projets personnels, sous le pseudonyme de Moebius, prennent de plus en plus de place...

    Le dessin reste beau et de plus en plus stylisé. Giraud délaissant parfois le pinceau pour la plume. L'impact de cette patte "Moebius" se ressent en particulier dans certaines mimiques, des gestes, des postures et dans le traitement graphique des déserts.

    Les paysages arides de l'Ouest sont toujours aussi plaisants à voir, magnifiés par les couleurs : jaune éclatant le jour, rosé lors du coucher du soleil et bleu azur le soir.

    Dans une narration double, Charlier met en scène Eggskull, qui remonte peu à peu, avec l'aide de son chien Baal, la trace de la « tribu fantôme », à savoir les Apaches aidés par Blueberry.

    Le rythme est assez lent dans l'ensemble, s'accélérant un peu sur la fin, comme pour une enquête, un thriller.

    Cette narration, singulière, permet de dépasser une sensation de déjà vu, par rapport à d'autres cycles. Adulte, elle donne de l'intérêt à l'histoire, alors que Blueberry était destiné au départ à de jeunes hommes.

    Mais de toute façon, lorsque l'on est piqué de Blueberry, on est un peu comme Mc Clure et sa bibine, boisson qui habite jusqu'à ses rêves...

    On y revient toujours.

    Erik67 Le 02/03/2024 à 09:20:15
    La marche Brume - Tome 1 - Le Souffle des choses

    Nous avons de la fantasy mêlant des sorcières dans un univers post-apocalyptique assez intéressant. Il faut dire que l'auteur n'abat pas tout de suite ses cartes et que tout va progressivement.

    J'ai beaucoup aimé ce récit avec cette brume tueuse qui s'approche petit à petit du village des sorcières jusqu'à le menacer. Or, il faut découvrir le monde pour connaître les origines et voir comment arrêter ce fléau. Nous avons une jeune héroïne courageuse et un peu mutante qui ne craint pas ce danger.

    On voit que c'est assez ambitieux dans la construction. C'est surtout une bonne surprise assez étonnante dans le résultat produit. L'originalité est de mise. Il y a également une bonne dose d'humour dans les dialogues notamment entre les sorcières du village qui forme une vraie communauté.

    C'est incontestablement un titre à suivre pour ce qu'il peut apporter dans le monde de la BD et notamment dans le genre de la fantasy. On assiste véritablement à un renouvellement du genre en apportant une touche écologiste quant à la protection de la planète. Certains titres comme « les épées de verre » avaient déjà ouvert cette voie d'anticipation il y a maintenant plus de 10 ans. On est dans cette continuité.

    Il ne reste plus qu'à continuer cette marche en espérant ne pas être trop fatigué pour avancer.

    Zablo Le 01/03/2024 à 19:06:50
    Blueberry - Tome 19 - La longue marche

    La roue tourne...

    Quoique condamné à être pendu haut et court, Blueberry trouve la ressource pour s'en sortir, comme toujours.

    Mais il n'est pas seul. Charlier en profite effectivement pour recycler ses vieux personnages : Mc Clure, Red Neck, ou encore Chihuahua Pearl... et on ne peut que s'en réjouir.

    Cette fois-ci, Blueberry est plus heureux en amour, récoltant plus de baisers que de balles.

    Autrement, l'ambiance reste à peu près la même, énergique (attaque de train...), parfois grave (déportation des natifs...), mais avec toujours une pointe d'humour, de dérision.

    Les dessins sont invariablement bons, quoique le découpage peut être un peu biscornu, prenant de tangentes inhabituelles... Une nouveauté du cycle.

    Autre innovation, le rôle du cheval est souligné dans l'intrigue par Charlier, un lappaloosa permettant à Blueberry d'échapper aux troupes du gouvernement américain. Rien d'anormal dans un western...

    En définitive, un album fort sympathique, qui compense un peu les déboires de Blueberry précédemment. Avec une fin plus heureuse pour notre protagoniste principal, se réconciliant avec les femmes et même Vittorio.

    lenamaju Le 01/03/2024 à 17:45:16
    Saint-Elme - Tome 5 - Les Thermopyles

    Cinq tomes tendus, de forts personnages, cette BD est un régal du premier au dernier tome. Son seul défaut ? Je l'ai découverte au tome 2. L'attente entre chaque numéro était une torture. Maintenant qu'ils sont tous sortis, précipitez-vous.

    lenamaju Le 01/03/2024 à 17:41:12
    San Francisco 1906 - Tome 1 - Les trois Judith

    Un enchaînement de circonstances, un étau qui se resserre, une soubrette aux jolies formes soulignées par un beau dessin, des mafieux italiens, des mafieux chinois, un tableau de Klimt et une vedette (Caruso). La nuit s'annonce compliquée et tendue... Le petit jour sera pire : San Francisco est ravagée par le un énorme tremblement de terre. On a hâte de partir à la recherche de nos protagonistes dans le tome 2.

    rexibili Le 01/03/2024 à 16:43:24
    XIII Mystery - Tome 14 - Traquenards et sentiments

    Quelle immense déception. La préface de Van Hamme nous l'annonçait, et il ne se trompait pas : pas de qualité, juste du commercial. Totalement décousu, aucun scénario, aucune suite d'une page à l'autre, du bâclage du début jusqu'à la fin, rien n'est à conserver, tout pour la poubelle. XIII Mystery aurait vraiment dû s'arrêter à 13!! Livre acheté, lu et déjà revendu, ce qui est extrêmement rare pour un collectionneur comme moi.

    Zablo Le 01/03/2024 à 11:19:50
    Blueberry - Tome 18 - Nez cassé

    Un combat de coqs...

    Un mystérieux étranger vient d'arriver dans la réserve. On devine rapidement que Nez Cassé n'est autre que Blueberry, dont l'amour pour la fille de Cochise, Chini, suscite une compétition virile avec Vittorio, un Apache au nom hispanique, qui en vient à prendre des risques insensés.

    Force est de constater que le scénario a pris une tournure résolument progressiste, puisque Blueberry, devenu renégat (avec une prime de 50 000 dollars sur sa tête...), vient chercher refuge chez les Amérindiens. Les femmes ont également un rôle croissant dans la série (quoique discutable).

    Ce duel reflète les divergences, au sein du camp des courageux Apaches. Sujet aux humiliations et autres violences récurrentes d'une partie des colons, des natifs veulent prendre leur revanche, repartir en guerre. C'est la tentation de Vittorio et de l'aile dure, qui tend à convaincre la majorité, émue par les exactions des Blancs. Quand d'autres, autour de Cochise et Blueberry, qui ne veut pas faire couler le sang contre ses anciens frères d'armes, souhaitent une solution plus raisonnable.

    Mais, Chini se désintéresse complètement des deux gaillards... dont les exploits lui paraissent très stupides. Elle préférerait « une boîte à moudre le temps et une robe à squaw blanche », traduction littérale et imagée de la langue athapascane.

    D'ailleurs, Giraud brosse son visage de la même manière que celui des femmes blanches (comparez les planches 11 et 12 par exemple) : épuré, presque sans hachures, avec des yeux tournés vers le bas, des sourcils fins, un petit nez (quoique fin pour Chini et plus rond pour Thelma) et des lèvres pulpeuses, le menton et les commissures des lèvres remontant parfois un peu selon leurs émotions. Seuls leurs habits, leur coiffure, leur maquillage et leur couleur de peau diffèrent.

    Les natifs ne semblent plus que l'ombre d'eux mêmes, attirés par une culture autre et sous la pression des pionniers américains.

    Les décors d'Apache-Pass, superbement dessinés, viennent accentuer la pesanteur de ce contexte. Giraud utilise toute une gamme de fines hachures, d'aplats noirs ondulants... pour affirmer les pentes saillantes du nid d'aigle, où se terrent les Apaches. Une multitude de taches noires viennent modéliser les fourrés, autour de Fort-Bowie et du trading post à proximité.

    Mais, si les graphismes sont toujours plus minutieux, le scénario de ce cycle a pris un ton plus potache, souligné par les expressions des visages.

    La gravité de la situation des Apaches est également atténuée par des réflexions très second degré.

    Mais la tension est tangible et l'arrivée de nouveaux personnages, comme Will Bill Hicock ou l'éclaireur Eggskull et ses chiens Gog et Magog, aux consonances sacrées, semblent sonner le glas des Apaches...

    En somme, l'affrontement entre Blueberry et Vittorio n'est pas seulement vain et ridicule, Blueberry ayant toujours autant de difficulté à trouver l'amour...

    Il amène le désordre et le chaos, la violence et la souffrance...

    ...dont le mal sera bien difficile à réparer.

    Galixte Le 01/03/2024 à 11:05:44

    Voici où le trouver à partir du 25.03.2024 en réédition de 100 exemplaires : https://www.cedmag-editions.com/les-5-terres/10-les-coulisses-des-5-terres-tome-1.html

    Reginhard Le 01/03/2024 à 11:04:05
    Astérix - Tome 1 - Astérix le Gaulois

    Premier album d'une série accompagnant le lancement d'une nouvelle revue, Pilote. Les deux auteurs ne savent pas encore ce qu'ils viennent de composer là.
    Ils posent leurs personnages. Goscinny sait où il va et exploite génialement l'idée de départ (identifier l'occupation allemande de 40 à l'occupation romaine de -52), Uderzo tatonne et semble apprendre à dessiner ses Gaulois.
    Dans ma vieille édition, les couleurs sont catastrophiques mais on s'en fout, on se marre.

    Galixte Le 01/03/2024 à 11:03:55

    Voici où le trouver à partir du 25.03.2024 en 300 exemplaires : https://www.cedmag-editions.com/les-5-terres/10-les-coulisses-des-5-terres-tome-1.html

    Reginhard Le 01/03/2024 à 10:43:52
    Astérix - Tome 33 - Le ciel lui tombe sur la tête

    Dans cet album qui sera son dernier, Uderzo détruit son univers avant de le quitter. Doublement triste à pleurer.

    Erik67 Le 01/03/2024 à 07:38:22

    Flic un jour, flic toujours. La retraite ne concerne pas l'Inspecteur Balto, grand adepte de la réforme Macron sur l’allongement de la durée de cotisation. Bref, voici un parfait exemple de cette France qui se lève tôt pour travailler et qui ne souhaite pas quitter le travail en laissant sa place aux plus jeunes. Il faut travailler jusqu'à la fin de sa vie car on aime ça.

    La seconde chose qui m'a profondément déplu dans cette BD qui nous présente ce héros, c'est le fait qu'il n'a pas hésité à faire coffrer son épouse en prison car elle était un peu kleptomane. Oui, c'est le métier et la loi avant toute autre considération plus personnelle. C'est un bel exemple pour la nation ainsi que pour la moralité publique.

    Maintenant, et comme toujours, il a des méthodes d'investigations qui ne sont pas très orthodoxes. Bref, on adapte la loi selon son usage afin de parvenir à ses fins. Pourtant, je croyais que personne n'est au-dessus de la loi. Cette BD me donne envie de vomir devant autant d'hypocrisie.

    Pardon, mais je préfère vous dire que je ne suivrais pas les aventures de l'Inspecteur Balto et que cela s'arrête avec ce premier tome qui m'a convaincu dans ma position. Evidemment, l'auteur a essayé de le rendre sympathique et attachant mais le fond reste le même si on pousse un peu la réflexion. Certes, je pourrais faire avec mais je n'ai pas envie devant la pléthore de BD qu'il me reste encore à découvrir.

    Arkadi Le 29/02/2024 à 23:20:44
    Warlord (3e série -Arédit -Artima Color DC Super Star) - Tome 1 - Warlord seigneur de la guerre

    Je l'aime bien celui-là, le premier de la seconde série. La série "Warlord" était une série à succès durant les années 80. Un véritable succès. Alors ses histoires viennent en France et Artima, l'éditeur de l'époque, se contrefout de la chronologie de l'histoire. Et c'est tout pareil ici.
    Sauf que c'est sympa là.
    Parce que c'est pêchu, envolé. Que y a de l'action, que les filles (et les hommes) sont sexy et que, si leurs personnalités sont taillés à la serpe, c'est amusant de lire ce genre de personnage là: il y a des potiches, des bravaches, des barbares, et c'est rigolo les poncifs.
    Alors les dessins soient chouettes. Les mouvements trop bien, les scènes de bagarre trop bien. Un comics des années 80 qui a du chien et du panache. Sans prétention et très divertissant.

    Zablo Le 29/02/2024 à 22:34:57
    Blueberry - Tome 17 - Angel Face

    Il ne faut pas se fier aux apparences...

    Le 22 novembre 1963, John Fitzgerald Kennedy est assassiné en pleine ville de Dallas, au Texas. Si Lee Harvey Oswald semble être celui qui a appuyé sur la gâchette, de nombreuses théories du complot, autour des commanditaires de l'assassinat, viennent enflammer les débats. Vraisemblablement, ces récits ont influencé le scénario d'Angel Face.

    Sauf que là, c'est le président Ulysses S. Grant (élu président quelques années après l'assassinat de Lincoln en 1865) qui est visé, tandis que Blueberry fait office de bouc-émissaire, ce qui lui vaut un placard à 10 000 puis 20 000 dollars.

    Durango, petite ville décorée aux couleurs des USA pour l'occasion, sert de cadre à l'action. De nouveaux types de personnages sont introduits et permettent quelques pirouettes scénaristiques : détectives privés, pompiers, petite vieille...

    Et quelles sacrées trognes ! Entre le vieux porc de tunique bleu, le politique imbu de lui même, ou encore le shérif qui bat sa femme... Giraud sait donner vie à ses personnages, même secondaires, quitte à la reprendre au bout de quelques cases...

    La figure ambivalente d'Angel Face, en particulier, est assez marquante. Cet assassin, expert dans le maniement des armes, a un visage juvénile, si épuré qu'on pourrait le confondre avec l'un des personnages féminins. Et pourtant, ses traits fins, son nez aquilin, son regard perçant, son arme de précision, sa bouteille de 'sky... trahissent sa véritable personnalité, venimeuse, relevée en fin d'album par une palette de verts.

    Du reste, la mise en couleurs est assez terre à terre, hormis certains passages, soulignés par des couleurs vives, expressives. Le rouge notamment, à saturation pour le sauvetage de la vieille dame, vient accentuer la dramaturgie de l'incendie, ainsi que celle des fusillades.

    Mais Angel Face est aussi une histoire de travestissement, celui du complot contre Grant, qui oblige Blueberry à changer régulièrement d'habits et de cachette. Il finit même par adopter la moustache, à la Freddy Mercury...

    En résulte un western hybride, un vrai mélange de genres : à la fois thriller, avec une réelle tension narrative... mais aussi vaudeville, avec ses blagues potaches, ses caricatures et son comique de situation.

    La vérité vient finalement dans le feu qui, comme pour le miroir de Dorian Grey, reflète l'âme moribonde d'Angel Face.

    franp Le 29/02/2024 à 21:09:39
    Le vagabond des Limbes - Tome 1 - Le vagabond des limbes

    Cette série de 31 tomes possède d'indéniables qualités, au rangs desquelles une inventivité remarquable, un esprit facétieux, une rare unité entre le dessin et le scénario. Elle plaira à tout amateur de space-opera.
    Elle possède également d'indéniables défauts, parmi lesquels une navigation "à vue" (engendrant d'inévitables rebondissement de type "Deus ex machina" assez grossiers à avaler, et de grosses inégalités de qualité scénaristiques d'un album à l'autre), des longueurs (on sent fréquemment un besoin de remplissage sur certains albums au scénario anémique), et des culs-de-sac et incohérences scénaristiques.
    Plus embêtant, la série, débutée en 1975, dans la foulée de mai 68, est traversée de bout en bout par un érotisme tantôt latent, tantôt explicite, qui frise la pédophilie (un des protagoniste est un enfant quasiment éternellement pré-pubère de 13 ans).
    Dans l'ensemble c'est une série très originale qu'il convient de regarder avec un esprit très critique en tenant compte du contexte culturel de l'époque. Il est assez gênant que les auteurs aient maintenu cette ligne directrice de bout en bout, quand on sait que le dernier album est sorti en 2003.

    addrr Le 29/02/2024 à 13:40:09
    Den

    Une forme à la hauteur du fond. Comme d’hab’, les dessins de Corben sont stratosphériques, libres et osés, cette fois ci au service de son imaginaire et non d’une adaptation. Du grand art

    Eotran Le 29/02/2024 à 11:47:06
    Garulfo - Tome 4 - L'Ogre aux yeux de cristal

    Ce deuxième épisode du deuxième cycle est vraiment intéressant. Mêlant humour et références aux contes pour enfants, il arrive avec beaucoup d'intelligence à nous faire vivre les mésaventures de cette naïve grenouille obligée d'évoluer au sein de cette société humaine décrite avec la plume des plus sarcastiques d'Ayroles.

    Le talent graphique de Maïorana, très efficace, rend l'aventure plus drôle et plus profonde à la fois.

    Eotran Le 29/02/2024 à 11:14:31
    Ekhö monde miroir - Tome 12 - La Walkyrie des fjords

    Une histoire sympathique, quelques références sur le monde de l'heroic fantasy (Tolkien, His dark material, ...), deux, trois clins d'œil sur le monde des festivals, deux, trois cases érotiques soft (dont Barbucci a le secret) et on a résumé ce tome.

    Pour ma part, je trouve que cette série manque cruellement de fil conducteur et de profondeur. Il n'y pas de trame de fond, qui relie tous les épisodes entre eux. Par conséquent, ce sont des histoires, moins intenses, moins immersives, et qui au final s'oublient presque aussi vite qu'on les a lues.

    Disons que ce sont des albums sympathiques à picorer de temps à autre, mais ce n'est clairement pas une série qui marquera. Ce qui est bien dommage, par ce que ce monde sorti de l'imagination remarquable d'Arleston méritait tellement mieux.

    danakil Le 29/02/2024 à 11:10:43

    Hoka Hey ! est un récit de chevauchée qui captive surtout par son ambiance. On pourrait croire que l'histoire se passe à Guingamp. Il n'en est rien : on est tout le temps en extérieur dans la nature sauvage de l'ouest américain sauf vers la fin où on finit en ville (mais toujours pas Guingamp). Le dessin est sympathique, les couleurs bien rendues. Dommage que ce soit un peu entaché par des petites traces noires (des oiseaux ?) dans certains ciels (notamment sur la couverture). Le rendu global m'est apparu aussi un peu terne (peut être dû à un papier qui boit un peu trop l'encre). Malheureusement j'ai trouvé les dialogues et les choix scénaristiques très inégaux. C'est surtout dans le dernier tiers que ça pêche jusqu'à un dénouement décevant. Je ne peux pas en dire plus pour ne rien dévoiler mais il me semble que certaines résolutions auraient pu être mieux écrites (et il y en a d'ailleurs des très bonnes, radicales comme il faut tout en restant réalistes). Bref, ce n'est pas pour moi un chef d'œuvre ni un indispensable mais c'est quand même dans le haut du panier.

    danakil Le 29/02/2024 à 08:30:57

    Ailefroide de Rochette est un bon album. Le récit est bien construit, les dialogues sont justes. On atteint pas ici au mysticisme de certains récits d'escalade. C'est que l'auteur à un autre dessein plus terre à terre... De là une autobiographie relativement convenue qui manque d'envergure. Mais c'est à lire au moins une fois.

    Erik67 Le 29/02/2024 à 06:18:54

    Après le roman de Yasmina Khadra paru en 2006 (que je n'ai pas lu), voici la version BD qui me permet alors de le découvrir. Il est question des organisations terroristes qui recrutent les kamikazes en les manipulant mentalement. Il faut dire que ces derniers sont généralement de pauvres gens ayant vécus des situations difficiles ce qui facilitent le recrutement.

    Rien de pire que l'invasion d'un pays par les américains qui voulaient chasser Saddam Hussein en prétextant des armes de destructions massives imaginaires. C'est un peuple qui a près de 8000 ans d'histoire. Il faut dire que la civilisation humaine a commencé en Irak entre le Tigre et l'Euphrate. Ces gens ont une certaine fierté qui sera bafoué par l'occupant américain.

    Certes, cela pose des questions sur le fait qu'aucun méfait ne doit entraîner la mort et la destruction en représailles car il y a toujours des innocentes victimes. Notre héros que l'on suit depuis son village natal en plein milieu du désert va en faire l'amer expérience. On va suivre son parcours jusqu'au final forcément dramatique. La violence est omniprésente dans cette œuvre.

    J'ai tiré de cette lecture le fait que des circonstances de vie peuvent très vite nous faire basculer dans autre chose. Il faut un certain courage pour pouvoir tout arrêter. Gageons que notre héros puisse le trouver pour le salut de son âme.

    Il est question également de mieux comprendre le dialogue entre l'Occident et l'Orient en fonction de certaines réalités de terrain et de culture tout à fait différente. La loi de l'honneur est par exemple une de ces valeurs fondamentales.

    Bref, j'ai succombé aux sirènes de Bagdad. Certes, elles ne nagent pas dans l'eau mais le désert a également son côté enchanteur et dangereux. A découvrir pour ceux qui veulent se pencher sur cette question dans un contexte malheureusement toujours d'actualité.

    Pulp_Sirius Le 29/02/2024 à 02:08:02
    Fripounet et Marisette (Les nouvelles aventures de) - Tome 3 - Le mystère du clair de lune

    Houlà, on rajeunit, ici!

    Je ne sais pas pourquoi, mais on a l'impression que Grégory a fait de ce troisième tome une histoire pour les plus jeunes encore. Il y a beaucoup plus de péripéties "rigolotes", comme Fripounet qui dévale une pente en vélo à toute allure et en évitant tout, causant des accidents, etc. On a aussi un personnage qui rappelle constamment au lecteur que des enfants, ça peut mettre son nez là où il ne le faut pas, qu'il espère que les enfants ne viendront pas contrecarrer ses plans, etc. Non, mais... De toute façon, l'histoire est en elle-même beaucoup moins intéressante que celle du tome précédent.

    À partir de ce tome-ci, c'est Christian Goux qui est aux dessins. Et si le dessin n'est pas mal non plus, je ne comprends pas pourquoi il a complètement changé le design de Fripounet! Ce n'est plus le même garçon! Même du point de vue de sa personnalité, il est devenu beaucoup plus vantard et narquois.

    Non, décidément, si les albums avec Goux continuent sur cette lancée, ce ne sera pas fameux...

    Flemeth Le 28/02/2024 à 18:14:34

    J'ai trouvé cet album intéressant pour son côté didactique (on trouvera même à la fin des explications sur cette poussière vraiment incroyable), mais l'histoire est assez basique voire immature (ce passage où le photographe est accueilli par une famille heureuse, l'amourette, la crise identitaire face au père, tout cela assez survolé et essayant avec peine de donner de la profondeur au récit). L'auteure aurait pu simplement se concentrer sur le Dust Bowl et cela aurait été tout aussi intéressant. Pas convaincue non plus par l'apparence "manga" du héros, très jeune et assez peu crédible.

    Zablo Le 28/02/2024 à 15:12:14
    Blueberry (La Jeunesse de) - Tome 3 - Cavalier bleu

    Dernier volume du préquel sous le pinceau de Giraud...

    le « Cavalier bleu », titre assez générique, poursuit la narration des mésaventures du jeune Blueberry pendant la Guerre de sécession (1861-1865).

    L'album compile un ensemble de trois histoires, qui se suivent plus ou moins, sorties auparavant dans l'édition poche du journal Pilote.

    Comme pour les deux tomes précédents, le style est plus relâché que dans la série principale, que ce soit pour le scénario ou pour le dessin.

    On apprend cependant deux trois choses sur notre cher Myrtille et les auteurs se permettent quelques fantaisies (flingueur dans un tonneau, vue du dessus, visages un peu caricaturaux...), mais l'ensemble reste assez consensuel.

    Or, il y a aussi des redondances (la tête de Blueberry est mise à prix à 1000 dollars, comme dans le cycle de Chihuahua Pearl etc.) voir des incohérences (je pensais que Mc Clure était apparu plus tard...) avec le reste de l'univers Blueberry.

    Probablement divertissant à l'époque...

    ...mais un peu désuet maintenant.

    Zablo Le 28/02/2024 à 15:04:43
    Blueberry (La Jeunesse de) - Tome 2 - Un yankee nommé Blueberry

    Suite du préquel...

    intitulé « Un yankee nommé Blueberry », car notre anti-héros se retrouve coincé entre le Nord et le Sud : servant de transfuge aux tuniques bleues, il est finalement considéré comme un rebelle par ces derniers et doit se sortir de cette cagade.

    Ce deuxième tome de la Jeunesse de Blueberry, succession de mini-récits, souffre des mêmes problèmes que son prédécesseur : moins ambitieux que la série mère, les planches ont été initialement réalisées pour un format plus petit et bon marché, d'où un rendu peu flatteur en album.

    De plus, le dessin de Gir est assez irrégulier, les visages du jeune Blueberry ne sont pas toujours réussis, à l'image de la page 34. La mise en couleur est tout aussi critiquable.

    Certes il y a des passages réussis, des surprises (retour du personnage d'Henriet, l'amour de jeunesse de Bluberry) et les auteurs s'amusent un peu avec la mise en scène (château d'eau qui s'effondre...).

    Mais l'ensemble reste assez convenu, on pourrait s'en passer...

    ...si ce n'est que c'est avec cette BD que Jodo à découvert le travail de Gir.

    Zablo Le 28/02/2024 à 11:52:20
    Blueberry (La Jeunesse de) - Tome 1 - La jeunesse de Blueberry

    Préquel de Blueberry...

    en trois historiettes.

    On y apprend ses origines, sudiste et esclavagiste, ses amours contrariés, son exil, ses premiers pas chez les tuniques bleues, son refus de tuer...

    Ces récits éclairent les motivations de Blueberry, donnent de la profondeur et justifient la complexité du personnage.

    Néanmoins, les dessins et la colorisation de cet album valent à peine les débuts de la série. Si les traits du jeune Blueberry sont assez constants, l'ensemble est assez pauvre, avec des décors réalisés à la hâte.

    Le scénario est un peu puéril, bizarre même parfois, quoique certains passages prêtent à rire (travestissement).

    L'ensemble reste claire et facile à lire, avec quelques effets de mise en scène bien sentis (notamment la vue subjective, qui apparaît ponctuellement depuis le Spectre aux balles d'or).

    ...à lire, quoique la qualité ne rivalise pas avec l’œuvre antérieure de Giraud et de Charlier.

    Zablo Le 28/02/2024 à 11:21:59
    Blueberry - Tome 15 - Ballade pour un cercueil

    Comme un long fleuve...

    L'aventure de Blueberry continue son cours inéluctablement, sous la plume abondante de Charlier et servie par le trait régulier de Giraud. Il s'agit cette fois-ci de découvrir le trésor... celui caché par Trévor.

    La qualité de la mise en scène et de la couleur sont indéniables. L'album a son lot de scènes bouillonnantes mais aussi, comme dans le Spectre aux balles d'or, des cases plus sinistres, de nuit et bleutées.

    S'apprêtant à remonter la rivière du Conchos, on retrouve les personnages principaux du cycle, réunis autour de notre héros en jeans, auxquels s'ajoute Hyéronimus, un vendeur ambulant et pharmacien casse-gueule, assez marrant... sa charrette s'avère être un élément clé pour faire avancer l'histoire.

    Fuyant par les méandres du Conchos, où ils manquent de se briser le cou dans les rapides. Ils sont attendus dans les roseaux de la confluence, où la rivière rejoint le Rio Grande, par les hommes de Vigo, mais aussi Kimball et Finlay, avec en prime, Bluberry ayant un contrat sur sa tête aux USA... un chasseur de prime.

    La frontière, matérialisée par le fleuve, ne met finalement pas un terme à leurs soucis...

    Autrement, si on revoit certains décors (notamment le rocher troué du tome 13, ici planche 13), l'ambiance de l'album diffère des précédents... Charlier jouant avec les possibilités scénaristiques, apportées notamment par les cours d'eau.

    Surtout les protagonistes, loin d'être tranquilles, sont constamment sous tension. Il y a au moins autant d'action que dans le tome précédent, avec là aussi son lot de scènes épiques : la découverte du coffre et les affrontements autour de l'église, où Chihuahua est restée seule ; la poursuite avec Lopez et son destin tragique ; le périlleux passage en bac, qui part à la dérive ; des fusillades et autres affrontements au revolver...

    Comme à son habitude, Charlier nous réserve un certain nombre de retournements de situation, rythmant efficacement l'ensemble.

    On apprend à mieux connaître Blueberry, notamment dans sa relation avec Chihuahua Pearl. Cette dernière se comporte en garce pendant tout l'album (le mouvement féministe n'a pas encore pris d'assaut le monde de la BD) et Blueberry lui répond violemment, non sans une once de misogynie.

    Car, quoique courageux et habile au combat, il reste un anti-héros de l'Ouest, un soudard maladroit avec les femmes, avec ses travers et qui subit quelques déculottées.

    Si son comportement peut parfois choquer, c'est bien sa rudesse, propre au genre du Far West, et la profondeur de son personnage, qui font qu'on reste immergé, qu'on y croit.

    En conclusion, ce cycle autour de Chihuaha Pearl, autre trésor gâché par Blueberry, et de la "Frontier", celle qui sépare les Mexicains des Yankees, "naturelle" et poreuse, mais aussi celle, plus abstraite, que les pionniers américains cherchent à repousser, aveuglés par leur soif d'or, démontre encore une fois les talents de Jean-Michel Charlier et de Jean Giraud.

    Ils savent toujours nous tenir en haleine, nous surprendre, usant d'un environnement...

    ...finalement assez capricieux.

    PS : au début de l'album il y a un (faux) dossier historique.

    Flemeth Le 28/02/2024 à 10:27:52
    Il était une fois en France - Tome 6 - La Terre Promise

    Il faut reconnaître que cette série est menée avec brio, qu'elle nous fait traverser -avec un dessin impeccable -plusieurs époques à travers la vie d'un truand opportuniste et toujours inspiré. Mais celui ci est tellement antipathique que j'ai lu la saga avec une sorte d'écoeurement permanent. A aucun moment je n'ai eu un attachement particulier à tel ou tel personnage, et j'en suis arrivée à être soulagée d'en être à la fin. Enfin ! Bravo aux auteurs pour leur extraordinaire travail, mais cette série malaisante va passer aux oubliettes.

    Erik67 Le 28/02/2024 à 07:33:43

    Cette BD traite de la police mais pas comme dans « la force de l'ordre » lu précédemment sur le même sujet. Il ne s'agit pas de taper contre cette institution mais d'expliquer comment elle fonctionne à travers son histoire sur toute la planète. Et puis, il y a cette question finale qui laisse perplexe : quelle police voulons-nous ?

    Certains répondrons une police qui ne tapent pas sur des manifestants pacifiques quand d'autres militerons pour sa disparition pure et simple de la surface des pays. D'autres voudrons la voir partout et notamment au cœur des quartiers sensibles où il se passent des choses plutôt que de sanctionner l'automobiliste qui va à son travail.

    J'ai beaucoup aimé cette BD mais je dois avouer qu'elle n'a pas été simple à lire. Il m'a fallu près d'une semaine pour en voir le bout et surtout digérer toutes les informations intéressantes apprises ici et là.

    On apprendra qu'elle est surtout né grâce à un anglais Robert Peel, fils d'un industriel et député à la chambre des communes. Il a remplacé les patrouilles de miliciens habitants par une vraie force professionnelle reconnaissable grâce à son uniforme. Une idée tout à fait nouvelle pour l'époque : payer des citoyens pour assurer l'ordre. Au début, les riches ont plutôt contesté l'idée à cause de son coût mais les affaires ne peuvent prospérer sans ordre pour la société.

    On rêve tous de l'idée d'une police respectueuse de ses concitoyens et qui serait également respectée par eux et qui évitent autant que possible l'usage de la force. Mission première : prévenir le crime et les désordres.

    Il est vrai que les caméras augmentées de l'intelligence artificielle permettent désormais de repérer tout acte délictueux avant qu'il ne se produise mais cela suppose la fermeture de la CNIL et les principes d'incursion dans la vie privée. Il faut savoir ce que l'on veut.

    La police peut être un pouvoir de répression pour le pouvoir en place dans certains pays comme la Chine par exemple. Bref, c'est une BD qui pousse véritablement à la réflexion sur l'avenir de ce corps de métier assez conspué de nos jours.

    danakil Le 28/02/2024 à 07:26:46

    Beaucoup de pages pour pas grand chose. Après chacun des deux premiers tomes, j'ai failli abandonner mais j'ai finalement achevé la lecture de l'œuvre entière. Au tome 3, ça démarre enfin et l'ennui s'atténue un peu laissant place à la curiosité de connaître le fin mot de l'histoire qui vient comme une sorte de récompense aux pages qu'on s'est farcies. Je dois dire que le graphisme ne m'a pas particulièrement accroché. Beaucoup de cases m'ont paru superflues. Il y a un gros défaut de crédibilité sur le personnage principal auquel je n'ai jamais pu souscrire : il vit en marge de la société en grande partie dans la nature, bouge beaucoup et bouffe peu, et mystérieusement reste obèse. Plus court (un tome sur quatre) et avec moins d'artifices (plus d'ellipses et de non dits), le récit aurait grandement gagné en efficacité. Finalement le titre du tome 1 colle bien à l'ensemble : grasse carcasse, longue logorrhée qu'il aurait fallu dégraissée.

    paulipaulo Le 28/02/2024 à 05:37:44
    Thorgal Saga - Tome 2 - Wendigo

    Excellent Thorgal, décidément cette série saga me plait beaucoup.
    Que dire du dessin de corentin Rouge, un petit bijou ...

    addrr Le 27/02/2024 à 23:47:28

    Mon premier Clowes, car à force de voir la Hype, ça donne envie. C’était génial ! Directement mon thème favori, le voyage dans le temps, mais traité de manière originale et décalée.

    Arkadi Le 27/02/2024 à 23:17:54
    Canardo (Une enquête de l'inspecteur) - Tome 2 - La marque de Raspoutine

    Sokal dessine vraiment mal mais il le fait merveilleusement. Les lignes de fuites sont au zef, les corps sont aux stéréotypes absolues et engoncés dans les défauts de ligne de courbe. Mais cette malaisance picturale donne un cachet unique. Et Sokal, par contre, dessine merveilleusement les émotions animalières, les fourrures et l'anthropomorphisme. Et surtout l'ambiance noire, l'atmosphère poisseuse, là, Sokal est un maitre.

    Car la lecture est collante, huileuse. Elle n'est pas agréable bien au contraire. Le malaise est là toujours à chaque planche, chaque case.

    Dans cet opus, l'un des meilleurs de la série, la violence est dans chaque personnages liés, tous, à des destins mortifères allant de l'espoir à la destruction. Canardo est dans ce cadre un témoin à la Sam Spade, alcoolisé et traine savate.
    Ici Sokal connaît la littérature russe et la violence des personnages russes. Sokal, alors, dépiaute le tout pour construire une fable d'une violence rare avec des dialogues parfois d'une précision émotionnelle rare. Et le final à la Dostoïevski est au diapason de toute la lecture. La fille de Raspoutine est peut être l'un des plus beaux personnages que j'ai croisé en BD.
    Alors, il y a des moments de drôleries, drôles et grotesque dans une tragédie humaine, violente mais tout aussi grotesque dans ses excès.

    Sokal fait du théâtre russe dans une BD. Et c'est une vrai réussite.

    Stephdu86 Le 27/02/2024 à 22:28:15

    Troisième opus de la série et le sentiment que le filon s'épuise peu à peu. Bien sûr, le résultat reste très convenable mais c'est nettement moins fluide que les deux premières anthologies, sans doute en raison de l'artificialité du fil conducteur entre les récits. Je rejoins le précédent avis : l'histoire de l'éléphante Mary, même si elle met en exergue la bêtise et la cruauté humaines, n'avait pas vraiment sa place ici, d'autant que le dessinateur a un style graphique trop différent des autres.

    Pulp_Sirius Le 27/02/2024 à 15:25:51
    Fripounet et Marisette (Les nouvelles aventures de) - Tome 2 - Le loup aux griffes d'or

    Meilleur que le premier!

    D'abord, cette histoire est la suite du premier album, et le fameux chromotographe que je trouvais sous-utilisé dans le premier tome obtient enfin la place qui lui revient. Le scénario est bien rythmé, et l'histoire est nettement plus palpitante que dans le premier tome. Un certain voleur surgit du passé (ou est-ce un imposteur?) et se remet à commettre des crimes semblables à ceux qui l'avaient rendu célèbre. Nos deux héros sauront-ils l'arrêter?

    Il est certain qu'il ne faut pas s'attendre à une grande subtilité dans le scénario ou au plus grand réalisme dans une BD de ce type pour les jeunes. Nos deux héros sont d'ailleurs souvent plus débrouillards et plus intelligents que les adultes qui les entourent, ce qui n'a pas de sens.

    Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé que Grégory nous offrait ici une belle aventure jeunesse. D'ailleurs, le dessin de Gremet est toujours aussi agréable. Allez savoir pourquoi il donne sa place à un autre à partir du troisième tome...

    Pulp_Sirius Le 27/02/2024 à 15:05:25
    Cupidon - Tome 3 - Baiser de feu

    Assez nul dans l'ensemble. Quelques gags corrects, mais encore...
    Le meilleur gag de l'album : "Nous irons tous au paradis...".

    Zablo Le 27/02/2024 à 14:24:53
    Blueberry - Tome 14 - L'homme qui valait 500 000 $

    Une couverture peu évocatrice...

    si ce n'est qu'on comprend qu'il y aura de l'action.

    La gestation de cet album a été plus longue, pour un résultat plus convaincant, que le tome précédent.

    Le scénario de Charlier, en particulier, est mieux ficelé, avec des dialogues plus incisifs. Il y a de nombreuses surprises et des retournements de situation à la pelle.

    Giraud aux manettes, la mise en page tout comme la mise en couleur sont mieux maîtrisées. On retrouve cette mise en scène typique de Blueberry, capable de surpasser les western de cinéma.

    En effet, l'album offre son lot de scènes fortes. Plusieurs d'entre elles sont restées gravées dans ma mémoire : les scènes de torture de Blueberry (notamment avec le bourreau chinois, assez stéréotypé), sa tentative d'évasion, le mariage forcé de Chihuahua Pearl avec Lopez (qui tranche avec la crasse ambiante), l'attaque du fort de Corvado avec un contingent d'anciens sudistes, un chariot explosif, des vaches en furie... et enfin la cachette de Trevor dans un aven.

    Au final, un concentré de bravades, de fusillades, de cavalcades... en gros de la testostérone en vois-tu en voilà. Mais aussi une touche féminine avec Pearl...

    ...faisant ressortir un monde rude et violent, où les protagonistes rêvent de luxe et de volupté.

    tcd91 Le 27/02/2024 à 14:02:17
    Lonesome - Tome 4 - Le territoire du sorcier

    Yves Swolfs clôture ce premier cycle de Lonesome d'une manière magistrale. Un très bon western avec un scénario qui vous tient et un graphisme toujours d'aussi bonne facture. N'hésitez pas.

    tcd91 Le 27/02/2024 à 13:59:02
    Lonesome - Tome 4 - Le territoire du sorcier

    Yves Swolfs clôture ce premier cycle de Lonesome d'une manière magistrale. Un très bon western avec un scénario qui vous tient et un graphisme toujours d'aussi bonne facture. N'hésitez pas.