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Choix local et pédagogique aujourd’hui ! Eidola est une maison d’édition angoumoisine et cet album a le mérite d’utiliser la fiction pour aborder l’Histoire de signes pariétaux réels vieux de 20 000 ans !
C’est à partir de ces dessins que le scénariste a inventé une histoire et plus précisément à partir du signe du Placard et de dessins d’hommes transpercés de sagaies, tels que ceux que l’on peut voir sur la couverture.
Le signe du placard est présent dans plusieurs grottes françaises en Charente, Dordogne, dans le Lot et à Marseille. Notre héros passera par tous ces sites. On suit alors ses aventures, ses rencontres, j’ai appris beaucoup des techniques utilisées par les différentes tribus et sur leur vie quotidienne, c’est intéressant sans être chiant et ça peut plaire à tous les publics, y compris les plus jeunes.
Il convient de saluer le travail de JF Chanson pour la rigueur scientifique et historique du récit… et J Vaast pour les dessins, pas facile de dessiner un réel aussi éloigné de nous !
Un album à offrir aux plus jeunes ou à lire pour en savoir plus sur cette période !
Nous voici au milieu d’un combat familial. Vont se mêler les conflits entre génération, la double culture, la sensation de déracinement, l’espoir d’émancipation et d’un avenir meilleur.
Le grand-père un brin tyrannique entend dicter celui de ses 4 petites filles. Mais les temps ont changé et elles sont bien décidées à vivre leur vie comme elles le veulent.
C’est un premier album, intime et touchant qui se lit facilement même si parfois on ne sait plus trop où on est ni avec qui on est. Le crayonné noir et blanc est très beau même si j’ai trouvé les personnages peu expressifs. Les bouches semblent figées dans une économie de mots et d’émotions… comme une chape de plomb qui pèse sur ces 4 filles.
Il y a donc beaucoup de pudeur et de distance malgré un sujet qui touche manifestement de près cette jeune autrice. Même si ce « Baume du tigre » n’est pas un coup de cœur, je suivrai la suite de son travail avec attention.
Je sors clairement de ma zone de confort. Mais cette couv m’a fait de l’oeil et je me suis lancé !
Le pitch est bien vu. Partir de l’idée qu’à l’an mil, après une forme d’apocalypse, l’humanité repart à zéro ou presque… Les temps obscures commencent… Seul Primus semble avoir gardé la trace des connaissances des hommes et veut mener les siens vers le re-commencement !
Les personnages sont attachants, j’ai aimé le dessin et les couleurs plutôt douces, et surtout je me suis pris au jeu de cette réécriture de l’histoire et j’ai envie de connaître la suite…
Une bonne surprise pour moi !
Un préquel aux longues aventures de Largo Winch. Voilà qui devrait ravir les fans. Dont je fus. J’avoue avoir un peu lâché l’affaire depuis quelques temps… Mais Largo a accompagné mes débuts de lecteur de BD adulte et j’avais envie de découvrir les origines…. On est ici bien accompagné, Van Hamme et Berthet c’est du lourd, du classique, mais du lourd quand même. Nous voici donc embarqués pour une saga familiale en 3 tomes et 3 générations. Ça va vite, le rythme est rapide, les années défilent à vitesse grand V, pas de temps à perdre. On fera les comptes à la fin.
Ce que je ferai moi aussi pour décider si cette trilogie est indispensable ou pas.
Ce premier volume se lit bien, on ne boude pas son plaisir et on est rassuré par le dessin et un univers que Berthet maîtrise. On sent que le scénario est riche et les évènements se succèdent… peut-être un peu trop.
Rendez-vous est pris pour le tome 2 !
Voilà une lecture qui ne laisse pas insensible… Cette couverture m’intriguait depuis sa sortie, Je savais que je finirais par plonger dans ses eaux troubles…
Déjà le travail d’Olivier Grenson est magnifique… Les couleurs douces (à part ce rouge…), les personnages vivants, et si certaines cases pourraient être tirées de « Martine à la plage », le contraste avec la violence et la dureté de l’histoire est saisissant.
Une violence psychologique semée par une mère aigrie, une violence mystérieuse liée aux incertitudes du passé, du père et une violence passionnelle, celle de la gémellité.
Un drame dont on ne sait rien démarre donc cet album… L’histoire va tenter ensuite de nous expliquer ce qui a mené à ce drame… on est tenu en haleine jusqu’à la dernière page.
Bravo aux deux auteurs qui parviennent à nous raconter cette histoire glaçante avec talent et sensibilité.
Un coup de cœur pour moi !
Après la lecture de Nellie Bly je savais que j’allais combler mes lacunes et explorer l’univers de Carole Maurel. Elle met ici en images l’histoire intime d’Ingrid Chabert. Une histoire banale mais poignante, une histoire d’amour, une histoire de douleurs et de renaissance.
On est forcément touchés en plein cœur par ces deux femmes, par leur volonté mise à mal d’avoir un enfant, par la difficulté d’accepter la perte et par la sortie de l’eau qui arrive, enfin, aidée par ces carnets.
La mise en images de Carole Maurel est pudique, ces deux femmes sont belles, solaires, l’économie de mots laisse place à la puissance poétique des cases, les regards parlent d’eux-mêmes… Tout est finement exprimé, imagé.
Je n’en dirai d’ailleurs pas plus… Je préfère que tu découvres tout par toi-même !
Je voulais parler de cet album depuis longtemps… il s’agit ici d’un carnet de voyage, un recueil de portraits glanés ici et là… mais pas n’importe où. Autour de la Roya, frontière fluviale entre la France et L’Italie, lieu de passage de migrants. On part donc avec Baudoin et Troubs à leur rencontre et à celle de ceux qui les aident, dont un certain Cédric Herrou dont tu as sûrement entendu parler.
Encore un album qui nous bouleverse doublement. D’abord parce que rencontrer ces hommes qui ont quitté leur pays est poignant… Les portraits de Baudoin sont magnifiques (souvent réalisés en direct et en double pour l’offrir à la personne ). Ensuite parce que c’est une démonstration d’humanité que réalisent ces citoyens qui ont décidé d’aider, tout simplement.
Il y a des livres qui vous remettent à votre place…. Humains est de ceux-là.
J’arrive un peu tard, je sais. Mais je me devais quand même de partager avec vous cette lecture tardive. Tout a déjà été dit sur cet album. Que dire de plus ? Je découvre le travail de Stéphane Fert que je ne connaissais pas et j’ai beaucoup aimé l’ambiance graphique… c’est beau ! L’idée n’est pas d’avoir des décors précis et réalistes mais on navigue dans un univers coloré et assez enfantin qui convient très bien. Les personnages féminins sont superbes, dignes… les personnages masculins me font penser à ceux de Tomi Ungerer, éructant leur bêtise.
L’histoire est évidemment très forte et on ne peut que s’attacher à Prudence Crandall et sa volonté de briser les barrières raciales et sexistes.
Au final, un album qu’il faut lire et admirer, une réussite !
J’ai tardé… peut-être par peur de l’émotion. Il n’y a pourtant aucun pathos, aucune recherche de l’émotion à tout prix…. Au contraire, on sent beaucoup de pudeur, beaucoup d’humilité dans cette histoire intime, poignante. On sent aussi beaucoup de force et de beauté, les dessins parlent d’eux-mêmes, beaucoup de cases sont silencieuses… et pourtant si parlantes.
Voilà donc un road trip à lire absolument, avec ses larmes oui mais aussi ses moments drôles, tendres… Clémence n’est pas une héroine, en accompagnant sa grand-mère sur son dernier chemin, elle cherche aussi le sien… Y a que les routes qui sont belles, peu importe où elles nous mènent….
Anspach vient de rééditer cet album paru en 1988 chez @dupuis_bd et qui fit les beaux jours du Journal de Spirou en 1987.
Bienvenue dans un polar américain des années 50 mené tambour battant dans la chaleur poisseuse du bayou. Berthet montrait déjà sa maîtrise du décorum us, son savoir-faire sur la création de personnages originaux et solides. Quant au scénario, il rend grâce aux films de genre : « La nuit du chasseur » ou « Luke la main froide ». Est-ce que ça a pris un petit coup de vieux ? Oui peut-être…. Est-ce que ça a gardé tout son charme ? Oui sûrement !
Un cahier graphique très intéressant de 16 pages vient éclairer le lecteur. Bonne idée donc que cette réédition qui m’a permis de découvrir ce jalon important de la carrière de Berthet !
Ça te tente un polar chaud et poisseux ??
Une belle surprise que cet album. J’ai été attiré par 2 choses : le côté thriller historique et le dessin… Je n’ai pas été déçu.
Une enquête donc… des meurtres atroces, un lien qui se construit avec une série d’estampes japonaises… et en fond les temps forts de la Commune, 72 jours qui ont laissé croire qu’un autre avenir était possible. Le travail historique est riche et précis, on croise des personnages réels (Jules Vallès, Louise Michel…) et on s’attache aux héros fictifs : Raoul Avoir, artiste graveur promu commissaire de police par la Commune et Nathalie, institutrice qui prend la direction d’une école fraîchement laïcisée . J’y ai appris beaucoup de choses, il est vrai que cette période est méconnue et peu enseignée !
Nicola Gobbi apporte un trait original, effilé, acéré, mono ou bichrome et donne un côté « carnet de dessins » à cet album, comme si Raoul Avoir lui-même avait dessiné son histoire.
Dire que j’étais passé à côté de cet album ! Quel talent ! J’ai adoré lire l’histoire pourtant tragique des ces filles exploitées, mises en danger par un travail qui les mène droit vers la mort !
C’est le talent de Cy qui fait la différence : elle montre avant tout l’amitié, la vie, le dynamisme, l’envie de s’amuser, de s’émanciper aussi de ces femmes. On comprend les douleurs qui arrivent, on ressent une empathie émue pour ces filles mais il n’y a jamais de pathos. Et ces couleurs : avec son camaieu de 8 crayons de couleur, du vert au violet, Cy suggère en douceur et en légèreté, c’est superbe !
Cette histoire poignante et pudique est à lire absolument, l’interview de fin d’album éclairera (sans mauvais jeu de mots) intelligemment le lecteur. Un très beau livre, vraiment !
La sortie récente de cette intégrale noir et blanc m’a convaincu de lire, enfin, Jazz Maynard. Elle contient les 3 premiers tomes, la trilogie barcelonnaise. J’ai triché, j’ai préféré les lire en couleurs… Mais l’effet est le même. La plongée dans les bas-fonds de Barcelone est folle, ça va à 100 à l’heure, le dessin est très dynamique et ne vous laisse aucun répit. Quant au scénario, il se dévoile au fil de ces 3 premiers albums.. on comprend petit à petit les liens qui unissent Jazz et Barcelone, ainsi que les liens qui l’unissent à Téo et Judas, ses amis d’enfance. Le crime organisé, le vol, la prostitution, la corruption, tout y passe. On s’attache bigrement à ce Jazz Maynard, personnage complexe, ambivalent, sorte d’Arsène Lupin avec une ceinture noire, et on a bien envie de lire la suite pour en savoir plus !
« Qu’est ce que tu ne ferais pas pour la peau ? » chante Dominique A.
Voilà la bande originale de cet album qui en reprend le titre.
Evidemment, ce n’est pas à mettre entre toutes les mains. Ce roman graphique érotique met en scène explicitement une rencontre, une attirance magnétique, deux corps qui se cherchent et se trouvent…souvent avec peu ou pas de mots. La fièvre de ce désir transparaît… On passe de la vision d’un personnage à un autre facilement ,quelques traits graphiques diffèrent… et on sent le basculement arriver, les questions, les sentiments poindre. Aucune vulgarité dans tout cela, l’album évolue doucement vers une ambiance plus douce, plus touchante aussi ..le dénouement qui évite le cliché sonnera comme une gifle.
Ton sang chauffé d'un coup
Tu le sens cavaler
Te porter n'importe où
Te faire faire un peu tout, sans frein…
Il m’a fallu 2 lectures pour mieux appréhender cet album….
Commençons par le positif : Quel beau livre, quelle couverture ! Quel excellent choix de couleurs ! J’ai adoré l’ambiance générale, les tons saumonés, le noir omniprésent, ces touches de bleu ciel… une réussite graphique ! Autre trouvaille, le personnage de Pouilloux, une gageure dans un polar, le raté parfait, agaçant et lourdaud !
Je suis moins convaincu par le personnage d’Alex… j’ai eu du mal à y croire, à la considérer comme crédible dans cette histoire, j’aurais aimé en savoir plus sur elle, son passé, son passif, sur le pourquoi de son côté agacée perpétuelle (le syndrome Anakin Skywalker !) … sur une intrigue un peu survolée également, une résolution presque par hasard…. Même si le hasard, ou devrais-je dire les signes, a son importance dans cette histoire.
En conclusion, pour un premier album, Nicolas Dehghani mérite tous nos encouragements !! Tout comme Antoine Maillard et son « entaille », voilà des jeunes auteurs à suivre !
Voilà une histoire de vikings intéressante et originale. En effet, le prisme choisi est celui de la conversion au christianisme d’un peuple ancien et attaché à ses rites et coutumes. Luttes de pouvoir, enjeux politiques, enrichissement, conflits familiaux… de la décision de Magnulv de céder aux sirènes christiques vont découler bon nombre de rebondissements. Le tout est très plaisant à suivre, en particulier car Sten le fils du roi et opposant à la conversion, est un personnage complexe, violent, intelligent et manipulateur. Et c’est lui qui entend dicter sa loi dans ce premier tome. L’ultime rebondissement final promet une suite surprenante et inattendue… Une série à suivre donc !
Voilà encore un album qui n’avait pas attiré mon regard… C’est la récente parution du tome 2 qui m’a décidé.. Quelle bonne idée ! Voilà une histoire originale, des personnages attachants, un scénario surprenant et un travail graphique délicat aux couleurs douces.
Le point de départ est ingénieux : une île bretonne désertée de ses mâles partis à la guerre…tous sauf un, Maël. Il sera donc le nouveau facteur, un rôle qui va changer sa vie. Je vais volontairement en dire le moins possible sur cette histoire, mais vous n’êtes pas au bout de vos surprises. Surpris comme je l’ai été devant cette histoire légère et dramatique à la fois, agrémentée des paysages bretons balayés par les embruns.
Cet album se lit d’une traite, on regrette même de l’avoir fini si vite…. Je comprends mieux pourquoi ce tome 2 me faisait de l’œil !
Dans la série « le deuxième te fait de l’œil mais tu ferais bien de lire le premier d’abord » voici Retour de flammes. Mais que cache cette couv très cinématographique prometteuse ?
Elle cache un polar passionnant. Paris 1941, une enquête complexe mené par un commissaire français sous la pression de l’occupant allemand.
Une enquête qui va mener notre flic dans le monde du 7ème art : des pellicules de films allemands sont brûlés… La Gestapo ne voit pas ça d’un très bon œil… L’enquête est complexe et l’intérêt du lecteur sera alpagué par les faces cachées des 2 héros : le commissaire Lange et l’inspecteur Goujon …sans oublier la nouvelle voisine de Lange et la mystérieuse petite fille qui l’accompagne…. je n’en dis pas plus mais le scénario de Laurent Galandon (A fake story notamment) nous mène avec envie vers un tome 2 qui répondra à nos questions…. Il faut signaler le travail graphique réaliste et expressif d’Alicia Grande dont ce sont les débuts dans le monde de la BD.
Le tout nous donne un polar historique efficace et riche d’intrigues à dénouer… Encore une deuxième tome à aller chercher !
Tout ça, c'est la faute de @une_geek_de_plus... Elle m'a donné envie de commander un Gotting que je n'avais pas.
Je l’ai reçu ce matin. Je l’ai ouvert et je ne l’ai plus lâché.
Le pitch est génial et il est planté en 2 planches. Le lecteur est ferré, il est fichu.
Philip est un banal employé dans une agence d’assurances, voilà qu’il se prend pour un enquêteur, un détective privé. En même temps, les évènements sont troublants et ils s’enchaînent.. Philip n’en dort plus la nuit, il veut savoir… il va donc mener son enquête…
Le scénario de Götting est imparable… mais que dire de son travail graphique. Je vais perdre toute objectivité tellement j’aime… L’Amérique des années 60 est superbe, on se croirait chez Hopper mais on est chez Götting, le trait est gris, jaune, bleu, épais et consistant, c’est beau, doux, tranquille, un peu à l’opposé de la succession d’évènements. C’est surtout terriblement vivant et évocateur…
La fin surprenante vient achever le lecteur…. Où accentuer ses doutes. Au choix !
Encore un bel album qui m’avait échappé…. Un album qui raconte une histoire douloureuse, des vies qui basculent à la proclamation des lois raciales de Mussolini le 18 septembre 1938. Andrea et ses cousins passent de l’insouciance et du bleu de la mer à un avenir soudainement incertain d’un bleu nuit inquiétant.
Andrea Serio utilise avec un talent éclatant toutes ces nuances de bleu, mais pas que, pour toucher le lecteur. Avec élégance et douceur, les planches souvent muettes et les cadrages ingénieux nous touchent en plein cœur. Pas besoin de mots quand le dessin est à ce point parlant… Les pastels, crayons (les pleines pages !!!) se font virtuoses pour faire passer les émotions en finesse…
Cette histoire tragique servie par le talent d’Andrea Serio risque de vous habiter longtemps, je vous aurais prévenu.
Drôle d’effet d’avoir en main le journal intime d’Adrian Tomine. Car c’est de cela qu’il s’agit : un très joli carnet, une belle couverture, un fin fil rouge marque-page, des petits carreaux et des croquis autobiographiques présentés chronologiquement et dans un découpage identique.
L’objet est donc très réussi et le contenu est intéressant. De la naissance de son rêve d’enfant en 1982 à un passé tout proche (2018), Adrian nous raconte les doutes, les espoirs, les rêves, les angoisses…On est là dans l’intime, dans la tête de l’auteur.
Alors oui c’est narcissique, parfois agaçant et gênant, souvent drôle mais ça semble plutôt sincère et finalement plutôt attendrissant. Et puis en tant que lecteur de BD, ça interroge tout de même sur le statut de l’auteur. Adrian Tomine n’est sûrement pas le seul à souffrir d’un manque de reconnaissance, à la peur d’un avenir incertain…
Au final, chacun pourra se retrouver dans les réflexions d’Adrian Tomine, en tant que lecteur, auteur ou père, de l’intime à l’universel il n’y a parfois qu’un pas.
Contexte historique pesant, thriller aérien, de bons ingrédients pour un album fort en émotion. Jean-Laurent Truc s’inspire d’un souvenir d’enfance pour écrire cette histoire qu’il propose à Patrick Jusseaume (Tramp). Le dessinateur n’aura le temps de storyboarder que quelques planches (visibles en fin d’album) avant de disparaître. C’est Olivier Magnin qui relève le défi avec brio.
Un album plein de suspens donc, on partage l’angoisse des passagers de cet avion qui quitte un pays pour un autre sans trop savoir lequel est le leur. D’autant que tout le monde n’a pas que de bonnes intentions dans cet avion….
Cette intégrale regroupe les 3 tomes de cette histoire sordide, noire … un délice de tryptique ! Original par son scénario à 3 voix. 3 tomes et 3 narrateurs, 3 points de vues différents. Original aussi par sa puissance graphique en sépia avec des personnages marqués et marquants qui signent les débuts en BD de Ralph Meyer.
Si le tome 1 nous est conté par les yeux de Joe et le tome 2 par ceux de Martha (sa femme qu’il veut donc tuer), le tome 3 est une vraie surprise et conclut en beauté cette série impressionnante de noirceur et de maîtrise.
Je ne veux rien spoiler et je n’en dirai donc pas plus, mais je comprends mieux pourquoi @livressedesbulles m’empressait de lire cette berceuse qui pourrait bien vous empêcher de dormir !
2 patrons, Loustal au dessin, Götting au scénario (inspiré de Noir, autre album de 2012). Autant dire qu’on ne prend pas de gros risque. Et comme avec Pigalle 62.27 dont j’ai déjà parlé, on n’est pas déçus.
Un raté prêt à tout pour du fric, des gangsters sans pitié, une blonde vénéneuse à souhait… tous les ingrédients du polar us des années 60 sont là. On y ajoute un chien noir et nous voilà partis dans une sombre noyade, une chute inexorable vers les enfers pour Stefan qui ne sait pas où il met le petit doigt (c’est le cas de le dire) en acceptant l’offre qui lui est faite : tuer quelqu’un. Sauf qu’il n’ a jamais fait ça Stefan et que c’est pas si facile….
Le style graphique de Loustal est coloré, taillé à la serpe, c’est vivant et les personnages ont beaucoup de consistance.
En conclusion, encore une réussite pour ce duo, mais est-ce une surprise ?
Cette belle couverture dit tout de cet homme, Andreas Kuppler, seul, perdu dans ses pensées, déboussolé dans un pays qu’il ne reconnait plus, l’Allemagne, infectée par la pensée nazie.
Andreas nous raconte tout, la montée de l’antisémitisme, la manipulation de la population, l’impact sur la vie quotidienne, sur son travail de journaliste sportif en 1936, année des JO. Il nous livre surtout ses pensées intimes, ses doutes : doit-il s’opposer ? Jouer le jeu ? Il se demande même pourquoi il ne parvient pas à adhérer pleinement… Cette introspection est riche d’enseignements et d’intérêt. En opposition, le regard de sa femme est tout autre, influencé par les idées fermes de ses parents.
De ces deux regards nait une réflexion profonde sur notre attitude face à la tyrannie.
Ce scénario noir et intense de Corbeyran est servi par un dessin épais, pesant de Manuel Garcia et des couleurs sombres de Degreff idéales dans ce contexte.
Un beau livre, une belle couverture, une habitude chez Sarbacane.
Qui est Esma ? une jeune turque sans-papier qui sert de bonne à tout faire à une star de la télé-réalité dans une somptueuse maison… Un soir, elle assiste impuissante au meurtre de sa patronne.
Il s’agit bien ici d’un polar à l’ambiance lourde et inquiétante niché dans un cadre montagnard luxueux. Un petit air de Lucas Harari ? Peut-être….L’ambiance graphique dans les tons bleus et noirs (sauf pour les flash-backs de la vie d’Esma en Turquie) renforce ce sentiment. On s’attache facilement aux personnages et surtout à Esma et Audrey, une amie qui lui vient en aide. La relation qui s’installe entre elles est intéressante car ambigüe… L’enquête ne manque pas d’intérêt non plus, elle est complexe et nous tient en haleine jusqu’à la fin.
Un bon moment que ce polar simple mais soigné et bien ficelé !
J’ai découvert Alfred sur le tard avec Come Prima, fauve d’or à Angoulême en 2014, puis lors de sa carte blanche à la cité de la BD en 2019.
Il me fallait donc découvrir également cet album « Je mourrai pas gibier » qui date de 2009.
Cet album raconte un drame. Une histoire terrible, intense, un album que l’on ne peut lâcher, on tourne les pages, sonné dés le départ par une tuerie : 5 morts et 3 blessés.
La suite de l’album va tenter de nous faire comprendre comment on en est arrivé là.
« Des raisons, on peut toujours en trouver, des bonnes ou des mauvaises, en pagaille. »
Alfred ne nous ménage pas, il utilise un trait dur, haché, les gueules des personnages sont fortes, marquées, marquantes. Il nous entraîne dans un tourbillon de violence, physique et psychologique, personne n’en sortira indemne.
Un album puissant, une ambiance oppressante parfaitement rendue, un choc !
Come Prima a reçu le fauve d’or 2014 au festival d’Angoulême. Pour ses débuts comme auteur, Alfred signe un coup de maître.
Un road-movie poignant et tendre, qui sent bon la chaleur de juillet 1958 sur la route de l’Italie, la route de la maison pour ces 2 frères. Fabio et Giovanni qui ne se sont pas revus depuis la guerre… Ce huis-clos en fiat 500 est l’occasion de régler les comptes… de se plonger dans le passé – ces planches souvenirs en 3 couleurs sont incroyables de simplicité et de beauté – mais aussi d’envisager l’avenir…
Le dessin se fait chaud et doux, parfois dur et tranchant… Alfred manie les ambiances italiennes – ces rues, ces bords de mer- avec brio.
Come Prima est un album – bientôt un film !- qui sonne juste, qui parlera au cœur de chacun d’entre nous.
Derrière cette somptueuse couv se cache une histoire de paranoïa.
Celle de Zoli d’abord, hongrois réfugié à Paris, tatoueur de talent, qui veut cacher son domicile, qui fuit son pays sans qu’on sache trop pourquoi.
Celle de Lazlo ensuite, un chauffeur de taxi qui prévient Zoli qu’il va se passer des choses, que certains vont bientôt passer à l’action…
L’atmosphère très noire est intéressante, elle est palpable, bien rendue par un graphisme qui joue sur les ombres…. Qui se cache dans l’ombre et pourquoi ? C’est là tout l’enjeu de cet album au style direct.
Le tatoueur se lit vite, trop vite … les questions restent nombreuses et il subsiste un goût d’inachevé. Sera-t-il soulagé par un tome 2 ? Si oui tant mieux, si non….j’avoue rester un peu sur ma faim.
Voilà un album méconnu de Christian De Metter qui date de 2009. Le titre et la couv intriguent. Le point de départ est la rencontre fortuite entre Norman, un jeune écrivain, et Marylin Monroe.
S’en suivra une romance platonique qui mènera le couple sur les routes un soir d’hiver. Une panne de voiture provoquera une suite d’évènements troublants dans un étrange manoir.
Ce n’est pas l’intrigue – néanmoins hitchockienne - que je retiens avant tout mais bien le travail graphique saisissant réalisé par De Metter. Les cases sont réalisées à l’aquarelle et le résultat est splendide à l’image d’une Marylin, plus vraie que nature et dont le sourire prend vie naturellement. A moins que ce soit Norma Jeane Mortenson que l’on rencontre car c’est finalement plus l’individu que la star que De Metter nous donne à admirer.
Chaque case est un tableau à part entière, Marylin est à couper le souffle, un album qui montre encore un peu plus l’étendue du talent de Christian De Metter.
Cette intégrale Casterman de 2011 regroupe les 2 tomes initialement parus de 2001 à 2003 chez Triskel – Soleil. Elle dévoile un thriller campagnard français des années 30 particulièrement intéressant d’autant que le genre aurait légèrement tendance à disparaître.
L’arrivée d’un nouveau curé fait l’évènement… Y compris pour le docteur Jarowski qui ne porte pourtant pas l’église dans son cœur. Leur rencontre va donner lieu à la résurgence de souvenirs enfouis, à la révélation de secrets tragiques laissant le lecteur haletant à la fin du tome 1.
Le tome 2 est moins tendu mais joue plus sur les psychologies des personnages… que faire d’un secret ? A fortiori reçu en confession ?
Le tout est une sacré réussite sublimée par les coups de pinceau de Christian De Metter qui donnent une épaisseur impressionnante aux personnages et à l’ambiance noire et lourde.
Western, polar, drame familial, road-movie enneigé…. Rouge comme la neige est un peu tout ça à la fois !
C’est d’abord un scénario solide et riche en rebondissements. Une mère veut retrouver sa fille disparue il y a 6 ans. Elle libère le principal suspect qui l’emmène alors sur les chemins neigeux du Colorado afin de retrouver Abby. Un snow-trip qui ne sera pas de tout repos, entre révélations, faux coupables et vrais gentils…
Que dire de l’incroyable travail graphique ? Si on reconnait la patte De Metter, on ne peut qu’être impressionné devant le choix chromatique – ce rouge sang ! -, les coups de crayons, les hachures, les plans qui donnent vie à cette histoire et à ces personnages.
Encore une sacrée réussite pour Christian De Metter dans un style un peu différent mais avec toujours autant de maîtrise et de talent !
Avec Patrice Leconte au scénar et une telle couv, on se croirait au ciné un jour avant l’heure !
2 femmes qui se croisent, 2 personnalités différentes mais 2 êtres un peu perdues qui traversent le Paris occupé de nuit, ça ferait sûrement un bon film !
D’abord j’ai vraiment apprécié le dessin, les couleurs et l’ambiance distillée par Alexandre Coutelis. C’est beau et le regard est concentré sur les personnages et les dialogues. Les 2 personnages féminins Arlette et Anna sont intéressantes et laissent planer une bonne dose de mystère… Ce premier tome présente les protagonistes mais laisse beaucoup de questions sur l’intrigue et la réalité de la vie de nos 2 héroïnes.
On ferme l’album un peu frustré … La parution du tome 2 – Anna devrait soulager le lecteur impatient que je suis…il faudra attendre le 1er septembre !
Cette réédition d’un roman graphique de 1995 est une découverte pour moi. C’est un volumineux livre en noir et blanc qui a remporté de nombreux prix et qui reste dramatiquement d’actualité.
Howard Cruse raconte une fiction largement inspirée de sa vie, Toland c’est un peu lui. Même si cette ville de Clayfield n’existe pas, on se croirait plongé dans le sud de l’Amérique des années 60 avec comme toile de fond les discriminations contre les noirs et les homos.
Le sujet est fort et traité avec finesse et retenue… Le dessin est minutieux mais je l’ai trouvé difficile d’accès et j’ai parfois eu du mal à lire ces pages hachurées et ces cases chargées d’autant que je ne suis vraiment pas fan de sa façon de dessiner les personnages…. (ça me rappelle Backderf et j’ai vraiment du mal…)
Ceci dit je mesure l’importance d’un tel album et l’engagement de son auteur, une postface et un cahier graphique rappellent d’ailleurs la valeur de ce livre considéré par beaucoup comme un chef d’œuvre essentiel !
Derrière cette couv magnifique se cache une parenthèse plein de sensibilité, de pudeur et de vérité.
Une vie, ou plutôt une vie qui se termine, celle d’Yvonne, 80 printemps et qui craint de plonger… de voir ses souvenirs s’enfuir, les mots la trahir, la mémoire s’envoler…
On suit donc son intégration à l’EHPAD « les mimosas », sa rencontre avec ses colocs, la découverte des règles de vie, des ateliers… Séverine Vidal trace des visages ridés mais sensibles, doux, qu’ils soient souriants ou tristes, le découpage nous offre des moments de pause, de réflexion.
Car après avoir été touché par cet album et par le désir de vivre et d'aimer d'Yvonne viendra forcément le moment de la réflexion…. Les vieux, la fin de vie, la mort, l’amour…..ce fameux plongeon vers le 3ème âge et au-delà. Aucun pathos là dedans, juste des mots et des regards, des notes qui sonnent juste et touchent en plein cœur.
Merci @lecteurs_com et @grandangle_editions pour cette belle lecture !
Ça fait des semaines que je repousse cette chronique… Je n’arrive pas à parler de ce livre.
Derf Backderf y décrit donc avec minutie l’enchaînement chronologique des évènements qui ont mené à une tragédie le 4 mai 1970 causant la mort de 4 étudiants sur le campus de Kent State.
Une minutie que j’ai fini par trouver lourde, pesante….trop. Il y a beaucoup de personnages que l’on suit au quotidien jusqu’à ce fameux jour…. Je ne suis parvenu à m’intéresser à aucun d’entre eux.
Alors bien sûr je me suis efforcé de chercher une explication à cet effet de glaciation de mon petit cœur… je crois tout simplement que l’univers graphique de Backderf ne me convient pas …Certes on finit par se faire à ces visages bizarres, ces nez (désolé je ne vois que ça), ces gestes et postures un peu robotiques… Mais malgré mes efforts (si si j’en ai fait !) je ne suis pas parvenu à me captiver pour cette histoire.
Et je m’en veux un peu car le fond est important, sacrément bien documenté (un peu manichéen quand même) et je vois bien que cet auteur déclenche des passions….
Ce sera sans moi.
La couv m’attirait même si je sentais bien que j’allais m’éloigner de mes sentiers habituels avec cet album. Une fois acceptée l’absence de visages, j’ai beaucoup aimé l’ambiance graphique générale, la nuit, l’omniprésence des bleus et du noir, le découpage varié, les pleines pages intenses. Les personnages sont intéressants et les rapports entre eux m’ont intrigué, amusé… Pourtant je reste frustré… Cette histoire de disparitions qui sert un peu de fil rouge en fond de l’album n’est pas expliquée… j’ai l’étrange impression d’être passé à côté de quelque chose, d’avoir loupé un truc… ou bien peut-être me faut-il accepter le mystère, l’inexpliqué… Quelqu’un peut m’aider ??
Merci à @netgalleyfrance et @dargaud pour la lecture de cet album qui parait ce jour !
Là aussi je sors de mon chemin …. Mon regard a été interpellé par la couv de cet album, premier tome d’une série sur l’adolescence, les dysfonctionnements familiaux mais aussi l’amitié, la sororité…
J’ai apprécié le graphisme, les couleurs, l’inspiration manga et j’ai trouvé ces personnages féminins plutôt attachants. Cette introduction à la série s’attache à cerner le personnage complexe de Paloma et j’ai aimé le développement de l’intrigue et le dénouement…. Son côté revêche qui peut être d’abord agaçant va finir par s’expliquer… Au final un sujet délicat et important abordé de façon intéressante, je ne suis sûrement pas le cœur de cible mais je pourrais bien avoir envie de lire la suite quand même…
Merci à @netgalleyfrance et @dargaud pour la lecture de cet album paru ce jour !
Ce polar romantique est d’abord magnifique tout de noir et blanc vêtu. Les personnages sont très vivants, malgré leur âge, leurs visages sont très expressifs et la relation entre Gus l’ouvrier et Georgia l’ancienne sirène vedette qui reprend vie sous nos yeux est attendrissante.
On tourne les pages à la vitesse grand V, impatient de voir comment ils vont s’en tirer, tentant de libérer Georgia de sa clinique-prison. Et on n’est pas au bout de nos surprises, avec une fin renversante et inattendue.
Une belle histoire dans un très bel écrin, voici un album qui mérite d’être découvert !
Suite et fin du thème « sirène » (un hasard je te jure !) avec cet album des auteurs de Peau d’homme somptueusement réédité dans ce très beau livre.
Nous voici plongés dans le Paris fin 19ème, 2 styles artistiques se disputent : les impressionnistes et l’art officiel dit pompier (je ne connaissais pas du tout !). Gustave Gélinet est un besogneux de ce style de peinture…jusqu’à ce qu’il croise le chemin humide d’une sirène.
Histoire subtile et intelligente, très jolie à regarder, j’ai passé un excellent moment (inattendu pour moi) avec cet album. C’est drôle, fin et les réflexions autour de l’art, de la différence, des aspirations à une autre place dans le monde ne manqueront pas de vous toucher.
Touché comme je l’ai été par cette sirène, créature bien plus humaine que pas mal d’entre nous…
Petite trouvaille dans ma médiathèque locale : un polar scandinave de 2017 avec 2 signatures attirantes : Berthet et Runberg.
Sylvain Runberg connait bien la Suède et ça se voit. Il place son intrigue dans le monde des raggare : culture alternative inspirée des 50’s US et qui tourne autour des bagnoles et du rock. Le scénario est bien ficelé et nous tient en haleine jusqu’à la fin. On suit Lisa Forsberg (un p’tit goût de Lisbeth Salander), jeune inspectrice qui prend son premier poste dans sa ville natale. Elle doit gérer une disparition mais aussi son retour dans un passé qu’elle affronte bille en tête. Le dessin de Berthet est comme d’habitude précis, élégant, léché.
Au final un moment sympa avec un album dynamique et prenant dans un univers noir joliment équilibré par le beau travail de Berhet.
J’avoue avoir délaissé Jacques Ferrandez ces dernières années. C’est donc vierge de toute aventure orientale (les Carnets) que je me suis lancé dans ce tome 1 des Suites algériennes qui débute en 1962 au moment de l’indépendance. Alors évidemment il me manquait quelques références liées aux personnages mais ça ne m’a pas trop dérangé.
Le propos est précis, factuel, historique… Ce n’est pas toujours facile à suivre (les dates, les noms…) mais c’est passionnant. La force de l’auteur et de cet album est de nous faire passer ces histoires, cette Histoire par des personnages denses, attachants, différents et impliqués à des degrés divers dans les évènements qui secouent l’Algérie.
On ne s’ennuie pas une seconde, il n’y a pas de récit historique assommant, il n’y a, surtout, pas de jugement et on a accès à tous les points de vue.
On croisera Yanis-Paul, journaliste, Nour son amoureuse, Noémie sa grand-mère mais aussi Mathilde, jeune communiste idéaliste et Bouzid, son compagnon, un des futurs généraux en vue quelques années plus tard. L’album se développe autour de 3 moments chronologiques distincts, les personnages faisant le lien entre eux.
C’est profondément humain, intéressant, complexe bien sûr mais riche. A lire sans aucun doute !
J’avais tardé à me lancer dans cette série, un préjugé, une impression que ce n’était pas pour moi. La lecture du tome 1 m’avait ouvert les yeux. Il me fallait lire le 2 au plus vite, c’est chose faite. Le petit cinéma de Nicolas Petrimaux fonctionne toujours aussi bien. C’est toujours aussi déjanté, dynamique, explosif, drôle…Mais pour autant le scénario tient bien la route et les quelques infos distillées dans ce tome 2 maintiennent l’intérêt pour la suite….car le mystère reste présent et on se pose encore pas mal de questions sur ce héros improbable.. Qui est donc vraiment Jacques Ramirez ?
Au final on passe quand même un sacré bon moment, L’univers de cette série peut plaire à tout le monde, et le dessin n’est pas en reste, c’est beau, coloré, les scènes d’action sont impressionnantes.
Laisse-toi embarquer par Jacques Ramirez, tu ne le regretteras pas !
En ce jour de commémoration voici l’adaptation BD d’un roman de Michel Bussi… On connait la complexité d’un tel travail… Dur de passer après le brillant « Nymphéas noirs » …
Cette histoire démarre donc lors du débarquement en Normandie le 6 juin 1944…L’album suit la longue enquête menée par Alice, la veuve d’un soldat tué sur Omaha beach, (voir 4ème de couv)… Le déroulé nous mène en 1964 puis en 1975 sur les traces de la vérité… Comme toujours avec Bussi, c’est complexe, plein de rebondissements et chaque détail a son importance. Le dessin et les couleurs sont agréables et on passe un bon moment, le mystère et l’intrigue nous tenant en haleine jusqu’à la fin.
Cet album vient de recevoir le prix PENG de la meilleure bande dessinée européenne et c’est amplement mérité. De leur rencontre à la claque au Chancelier Kiesinger en 1960 jusqu’aux procès Barbie puis Papon en 1997, on suit donc la vie de combat des époux Klarsfeld. Le combat contre l’obscurantisme, pour la justice et la mémoire. On en sort chamboulé par autant de courage, de ténacité et de volonté…. Et c’est avec émotion qu’on tourne les pages joliment dessinées, délicatement vintages. On ne s’ennuie jamais et on apprend beaucoup. Je reste persuadé que la BD a un rôle immense à jouer, un rôle de mémoire avec un impact pédagogique indiscutable. Cet album le démontre avec force. Bravo aux deux auteurs pour leur travail, il permet de garder ce combat vivant !
« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu… »
Pour continuer avec la BD pédagogique, voici un album utile lui aussi… Le biologiste Jean-Baptiste Panafieu et le dessinateur Alexandre Franc nous immerge dans une expédition de 2 mois dans l’océan Arctique. Emma et Luis filment et suivent une équipe scientifique qui étudie l’impact du réchauffement climatique.
Ils sont nos yeux et notre regard candide, ils posent des questions et cherchent des réponses.. en répondant et en expliquant, Sven et les membres de l’équipe scientifique font œuvre de vulgarisation scientifique : Du passé on va au présent et on prépare le futur, des extinctions passées, aux exemples de l’homme tueur et empoisonneur du présent jusqu’à un futur qu’on espère moins dramatique.
C’est riche, très riche, parfois complexe mais toujours intéressant. J’ai appris beaucoup. L’humour est aussi présent et c’est tant mieux car c’est quand même un tableau plutôt noir qui nous est présenté…
La belle phrase de Beate Klarsfeld s’impose là aussi (voir hier !).… Combattons, sinon nous avons déjà perdu !
Si je devais définir "Luna Fatale" vis à vis du reste des autres albums de Tome et Janry, c'est "Spirou à New York" mais en mieux !
Retour à New York pour Spirou et Fantasio qui se retrouvent (de nouveau) mêlés aux rivalités entre triades chinoises et mafia sicilienne. Se retrouve aussi mêlée la fille de Don Cortizone, Luna, véritable dure-à-cuir mais également élégante demoiselle très intéressée par Spirou.
Un opus qui ose des choses, joue sur le côté célibataire de nos deux héros et propose un cocktail d'action/humour/gravité bien dosé pour notre plus grand plaisir. Les auteurs prouvent que l'on peut prendre des personnages de jeunesse et les faire évoluer sur un terrain plus adulte sans les trahir ni les dénaturer. Les dessins sont très beaux et dynamiques pour une bonne intrigue.
Le Louvre fête la BD ce week-end. Vous y croiserez peut-être un guide débutant : Charles Berberian.
Pour la sortie de cet album, le voilà embauché. Il faut dire qu’il en a arpenté les couloirs… la Mésopotamie n’a plus de secret pour lui. Et c’est devant la statue aux yeux lapis-lazuli qu’il a eu l’idée de raconter la légende de Gilgamesh. Je vous passe les détails historiques, importants et très bien expliqués dans un cahier final utile et somptueux.
Somptueux… c’est le mot ! J’ai admiré cet album plus que je ne l’ai lu… c’est beau, délicat, j’ai tourné les pages les yeux écarquillés !
Charles Berberian nous raconte avec beaucoup d’humour une part manquante de l’épopée de ce personnage héroïque de la Mésopotamie antique. Les exploits de ce souverain égoïste et violent oscillent entre mythe et réalité… Shamhat sa maîtresse qu’il envoie chasser le léopard blanc et qui lui ramène un jeune éphèbe, Enkidu.
Devenus amis, les 2 hommes s’en vont à la quête d’un exploit unique : terrasser le taureau céleste…
« Les amants de Shamhat » a magnifié mon samedi, merci Charles Berberian !
C’est en compilant les témoignages de 5 femmes rencontrées en Grèce que Sandrine Martin parvient habilement à faire vivre les histoires de Mona et Monika. L’une est réfugiée, enceinte et vient de Syrie, l’autre est sage-femme dans l’humanitaire. 2 femmes, 2 vies différentes, 2 parcours qui vont se croiser, se rejoindre.
Le talent de Sandrine Martin est de faire vivre ces 2 vies avec pudeur, tendresse par la voix à la première personne des 2 femmes. Elle nous raconte sans misérabilisme, sans cacher non plus la peur, les douleurs, les espoirs. Bien sûr ses dessins délicats et colorés de crayons de couleurs bleus et rouge, sa mise en page libre apportent beaucoup de sensibilité à ces histoires douloureuses. Chez toi, c’est où ? Là d’où tu viens…là où tu veux aller ….là où tu es ?! Aspirer à une autre vie, c’est le point commun de ces 2 femmes.
A la fin du livre, les textes des anthropologues éclairent le travail de Sandrine Martin, un travail remarquable, qu’il faut lire et méditer.
Que de charme dans ce petit album d’Edgar Camacho, jeune auteur mexicain, dont c’est la première publication en France ! Du charme à tous les étages de cet immeuble de la capitale, du charme dans la narration, dans le découpage, dans les couleurs et dans cette histoire, ce fil qui relie 2 jeunes femmes, 2 Susana à 50 ans d’écart !
Du charme et des trouvailles, des astuces graphiques qui permettent de suivre aisément cette histoire à cheval sur 1 demi-siècle. Des trouvailles qui témoignent d’une sacrée maîtrise !
Et puis une histoire qui fait du bien, une histoire de transmission, d’émancipation, de choix à faire…
Quelle belle découverte que cet album feel good que je conseille vivement ! Encore un jeune auteur à suivre absolument !
Emballé par cette couverture particulièrement réussie, je me voyais déjà embarqué dans l’après-guerre hollywoodien… Bonne pioche ! Alors cet album n’est pas révolutionnaire mais voilà une histoire intéressante, originale bien mise en images par un dessin soigné, vivant et aux couleurs choisies pour nous transporter dans cette époque si particulière.
Ce premier tome d’un dyptique pose les bases d’un scénario où l’amitié va donc laisser la place à un goût de vengeance... Et l’envie de lire la suite est là, sans aucun doute, le lecteur que je suis se pose pas mal de questions et est donc impatient d’avoir les réponses !
Vivement la suite !
Parfois avant même d’ouvrir le livre, il y a comme un pressentiment…ça va le faire !
Et ça l’a fait ! C’est presque un tour de force réussi par Rochier et Deloupy. En 100 pages, ce beau petit livre parvient à tisser une toile implacable, deux histoires racontées séparément, on passe de l’une à l’autre parfois même dans la même page… c’est troublant au début mais on sait très vite qu’on ne le lâchera plus jusqu’à la fin. On comprend qu’il va y avoir un lien et ….. je n’en dirai bien sûr pas plus.
Ce récit proche du roman noir est brillamment représenté par Deloupy, dans un autre registre que « Pour la peau », mais toujours avec sensibilité et force !
Un grand bravo donc pour cet album dont l’histoire aurait pu figurer dans les « chambres noires » de Karine Giebel, une mise en lumière d’anonymes, un révélateur de vies qui basculent…
Pour moi, l’impact a fait mouche !
Je ne me prononcerai pas sur la qualité de l’adaptation car je n’ai pas lu le roman de Bussi… Je peux juste dire que cet album est une sacrée réussite. C’est beau, très beau (cette couverture !), on est plongé dans l’ambiance « à la Monet » de Giverny, on est sous le charme du décor et des personnages féminins (cette institutrice….) Quant au scénario, il est diabolique, complexe et la fin est géniale, elle vous force à relire et relire encore…. Un excellent polar !
J’ai mis du temps à mettre mon nez dans cet album. Pas forcément attiré par le graphisme, un peu rebuté par ce robot… Je me demandais bien ce qu’il venait faire dans ce qui ressemblait pourtant bien à un polar.
C’est plutôt à une uchronie que nous avons affaire ici. Et je dois bien dire qu’elle est diablement efficace, rythmée et suffisamment bien ficelée pour qu’on ait l’envie intense de lire la suite, et vite !
Ce petit voyou de bas étage, Ismaël, est intéressant, complexe et on s’attache très rapidement à lui et la quête qu’il semble devoir assumer, coûte que coûte !
Donc oui je suis en retard sur ce premier tome mais je vais vite me rattraper sur le suivant, en attendant la conclusion impatiemment !
Senso est une comédie romantique à l’italienne. Germano se retrouve coincé dans un hôtel, il fait chaud, il y a un mariage… il va croiser Elena. Le temps d’une soirée, leur vie va changer.
Alfred nous installe comme au théâtre, on assiste à des scènes colorées, luxuriantes où la nature – ce parc !- tient une place prépondérante.
Germano et Elena ne sont plus tout jeune, ils ont vécu mais ce soir là, les étoiles s’alignent pour donner tout son sens à cet instant… le sens, Senso !
Alfred apporte tout son talent, sa sensibilité pour donner vie à cette rencontre… les premières pages réservées au adultes montrent l’intensité possible d’une rencontre entre deux êtres (aux visages indistincts) cabossés mais qui décident de lâcher prise…
Comme toujours avec Alfred, c’est beau – certaines pages sont incroyables -, c’est poétique et c’est un direct en plein cœur à chaque page.
Ce Senso tient une place particulière dans le mien … il me rappelle la fragilité du moment présent et l’envie de le savourer.
Le 3ème épisode étant sur le point de sortir, je me presse de dévorer les 352 pages de ce roman graphique fou, ingénieux, troublant... Difficile d'en dire plus, les dessins de Matt Kindt accentuent le trouble et l'ambiance est parfaite...
Entrez dans l'univers fascinant et paranoïaque du Mind Management !
J’ai mis un peu de temps à découvrir Gentlemind. J’étais à priori décontenancé par le dessin… mais tenté par l’histoire, j’ai fini par me lancer.
Je confirme mon emballement pour le scénario. Cette couv très réussie annonce la couleur, une femme, Navit, va se hisser, s’émanciper ! Elle va pour y parvenir devoir faire face aux égos machos en faisant preuve d’imagination et d’intelligence afin de faire vivre un magazine désuet.
« Si Esquire veut des Pin-up, qu’ils les gardent. Nous, nous leur donnerons de la réalité. »
Le dessin des personnages taillé à la serpe continue de me bousculer mais je suis impressionné par l’univers graphique des années 40-50 inspiré des publicités et magazines de modes. C’est foisonnant, peut-être trop parfois mais c’est très vivant et dynamique grâce aussi à un découpage très libre !
L’histoire prend un tournant diablement intéressant sur la fin de ce premier tome et laisse pas mal de questions …. Vivement la suite et fin de ce dyptique !
Je comble mon retard avec cette lecture que j’ai vu partout, que tout le monde m’a conseillé… Parfois cette attente et cette pression provoquent une déception. Ce n’est pas le cas ici.
Je pourrais vous parler d’Anaïs Nin, personnage double, unique pour son temps, géniale créatrice ou muse fantasmée, épouse dévouée ou amante désirable… Je pourrais vous parler de la magnifique utilisation du (ou des ?) Rainbow colour, des courbes, des fleurs, des métaphores, des regards des personnages, du désir palpable. Bref, c’est splendide, poétique, onirique, un moment hors du temps.
Mais ce ne sont que des mots, plonge toi dans cette lecture, tu comprendras tout ce que je n’arrive pas à exprimer…
J’ai moi aussi succombé aux charmes de cet album qui raconte une histoire d’amour à rebours.
Comment pourrait-il en être autrement ? Il y a tellement d’humanité, de tendresse, de poésie, d’humour aussi dans ce lien si fort entre ces 2 personnages, Anna et Zeno.
Un lien distendu par le temps et l’éloignement…. Mais un lien maintenu en vie par les lettres, les appels téléphoniques, par la pensée, par le souvenir si fort de leur rencontre, de leur nuit passée ensemble.
Jordi Lafebre a un dessin pétillant et souriant, il parvient à rendre vivant ses personnages, il fait passer beaucoup d’émotions et il est difficile de ne pas s’identifier à tel ou tel instant de vie.
On commence donc la lecture par la fin, les retrouvailles…. Et on finit par le début, la rencontre... un tour de force qui parvient à conter un lien inaltérable, un lien qui reprend vie, ….
Un livre qui rend heureux, qui donne le sourire, ça n’a pas de prix !
Merci à @bullesentete de m’avoir permis de gagner un exemplaire dédicacé de cet album … Je ne suis pas sûr que je l’aurais acheté et j’aurais eu tort. Je n’ai pas lu Little Tulip et ne suis pas trop coutumier de l’univers de Boucq ou/et Charyn. Au final j’ai pris beaucoup de plaisir à lire cette histoire pas simple mais bien scénarisée, à rencontrer ces personnages atypiques, ces gueules cassées, ces shamans improbables, des ingrédients qui ne m’attirent pas forcément mais qui je dois l’admettre fonctionnent très bien ensemble quant c’est aussi bien dessiné, ambiancé et mis en scène. Une réussite donc . J’en conclus qu’il est parfois bon de dépasser ce qu’on croyait être ses propres limites.
C’est un pavé de plus de 440 pages qui peut faire peur… Le dessin est sombre, hachuré… ça peut en rebuter plus d’un… et renforcer l’idée d’un prix éloigné du grand public.
Et pourtant, même s’il s’agit bien là d’une lecture exigeante, il serait dommage de passer à côté d’une telle œuvre. Tirée donc de fait réels, David Carlson nous raconte une histoire forte entre un père aveugle et son fils incroyablement représentée par le trait noir et blanc haché de Landis Blair, un travail de titan !
Cette histoire nous captive par la force de la relation père-fils, par la puissance de la représentation de l’emprisonnement et de la cécité et surtout par le poids de l’art et de la littérature dans la rédemption.
Certes vous allez entendre parler de Dante, Platon, Edgar Allan Poe… mais même si je reconnais avoir du faire des pauses dans ma lecture, je n’ai pas eu le sentiment d’être exclu.
Une lecture qui ne peut laisser indifférent…
Peu coutumier de l’histoire portugaise, j’ai pris un plaisir doux à lire ce très bel album !
Il règne une certaine nonchalance … Fernando marche… beaucoup… il fait chaud, les couleurs très réussies nous offrent toute la palette de l’été …. Je vois déjà le film (Benicio Del Toro pour Fernando bien sûr)… la musique évidemment aura toute sa place, le fado règnera…. Mélancolie, douceur, regret, renoncement mais aussi espoir d’une autre vie…. Barral (que je connaissais dans Nestor Burma) signe là un album magistral, intime…. Et universel !
Qui veut danser ?
Que c’est dur de parler en quelques lignes d’un album aussi riche, aussi dense, aussi prenant!
Quel travail de @tervalero... on le comprend mieux en lisant le cahier final et la préface de Pierre Christin. Un travail historique énorme et précis, un travail fidèle sur les personnages, les lieux… pour une fiction proche de la vérité !
Le dessin est vif, vivant, expressif (difficile de ne pas penser à Guarnido), les cases sont d’une richesse… trop parfois, on peut s’y perdre dans les personnages, les dialogues… Ce sera là le seul bémol à ce premier tome qui commence par un meurtre et finit par un autre !
Ce roman noir à la sauce franquiste mérite qu’on s’y plonge…. Reste plus qu’à attendre la suite en relisant ce tome 1, sûr d’avoir loupé tant de choses !
Comment dit-on en espagnol ? Flechazo !?
Il m’a fallu attendre le dernier jour de mai pour avoir mon vrai coup de cœur du mois. Et quel coup de cœur, une claque, une gifle, une tempête !
Je viens de terminer la lecture (numérique malheureusement) de ce somptueux album et je reste sous le choc… Quel incroyable travail de Aimée De Jongh, habilement expliqué à la fin du livre avec des photos poignantes d’époque, quelle palette graphique, j’avais envie de frotter mon écran pour chasser les grains de sable… C’est incroyablement beau et saisissant de vérité… Il fallait aussi une belle histoire et elle est là ! John Clarke se voit confier la mission de « présenter l’Amérique aux américains » dans un no man’s land sableux et poussiéreux. Ses yeux de candide vont se confronter à la réalité et aux rencontres humaines… C’est aussi passionnant que beau, les personnages sont denses et sonnent juste, c’est un immense coup de cœur chroniqué à chaud !
Ne passez pas à côté de cette BD. C'est une merveille.
Une histoire tout en sensibilité, forte et poignante. Vous en sortirez chamboulé et aurez du mal à reprendre pied.
Graphisme, mise en page et scénario se marient parfaitement.
Je n'avais encore jamais rien lu d'Aimée De Jongh, je suis scotché par son talent.
Indispensable dans toute bonne bédéthèque.
Comment peut on dessiner et surtout acheter une telle horreur : mal dessiné, des textes médiocres teintés d'une tentative d'humour à 2 balles. Quelle daube ! A la rigueur ce livre peut servir à allumer le feu si on a la chance d'avoir un barbecue chez soi.
« Batman, année 1 » n’est pas une bande dessinée fantastiquement originale.
Néanmoins, le scénario bien construit tient la route en mettant en parallèle deux héros solitaires mais complémentaires, torturés et en proie à de grands questionnements intérieurs à propos de leurs actes.
On appréciera l’ambiance typiquement « Millerienne » de la bande dessinée, crépusculaire, dure, violente et à la limite du sans espoir dans une ville tentaculaire rongée par la cupidité de quelques hommes.
Daredevil et Batman sont pour moi deux super héros comparables évoluant dans le même contexte et le même type d’ambiance.
Le personnage de Catwoman, présent par éclipse dans l’histoire présente également beaucoup de similitudes avec une Elektra ou même une Veuve Noire.
Seul reproche à cette très bonne bande dessinée à l’atmosphère prenante, le manque d’opposition à Batman en la personne d’un super criminel à sa mesure du type Pingouin ou Joker.
Plus d'informations sur ce lien : https://lediscoursdharnois.blogspot.com/2021/06/batman-annee-1-frank-miller-david.html
Tome et Janry signent leur dernier album consacré à Spirou et c'est un choc à différents niveaux tant c'est à la fois audacieux et déroutant.
Il y a tout d'abord le choix esthétique de mettre un fond noir derrière les cases, cela instaure une ambiance oppressante et on sent que le récit va être plus sombre qu'à l'accoutumé. Le design des personnages est également plus "réaliste" que tout ce que les auteurs et leurs prédécesseurs avaient entrepris auparavant.
Scénaristiquement, fini les aventures au quatre coin du globe, place à une histoire sérieuse qui flirte avec le polar noir et énervé. Les auteurs n'en oublient pas pour autant d'aborder des thématiques plus adultes et ancrées dans l'actualité (le clonage) et tentent une évolution relationnelle entre plusieurs personnages.
Enfin cerise sur le gâteau: il y a un joli twist bien amené :)
Un album de Spirou qui peut se lire en one-shot et qui est certainement un des meilleurs sortis à ce jour.
Voilà c'est fait ! Je ne vais pas m'épandre au risque de vous spoiler
J'ai beaucoup aimé cette BD qui est tiré d'un roman de Catherine Bardon à propos d'une famille juive qui fuit l’Autriche qui a viré totalement nazie suite à l'Anschluss du 13 mars 1938 avec les troupes allemandes accueillies par des autrichiens en liesse prêts à en découdre avec les juifs, jaloux de leurs succès économiques.
Certes, on retrouvera les repères habituelles pourvu que l'on soit intéressé par la Seconde Guerre Mondiale et la montée du nazisme, le parti d'Hitler. Le processus d'aryanisation va conduire à la persécution des juifs auxquels on va confisquer leurs travail, puis leurs biens et enfin leurs vies.
Pour autant, cette histoire va prendre une tournure particulière quand il s'agira de fuite vers la république dominicaine, une petite dictature des Caraïbes car tout les autres états démocratiques ferment leurs frontières et n'accordent pas leur visa à ces gens persécutés par le régime nazi. C'est un vrai éclairage sur ce qui s'est réellement passé durant cette période qui donne toute la lumière sur des faits peu avouables. On peut être complice par passivité de l'inacceptable.
La conférence d'Evian en juillet 1938 en est la preuve car malgré 32 pays présents, peu ont accordé des visas supplémentaires. Les USA du président Roosevelt n'ont accordé que 27000 visas pour les citoyens du Reich faute d'un accord avec le Congrès, c'est dire. Seul le Mexique aurait protesté contre l'Anschluss. Même Londres refuse de voir aborder la question palestinienne.
Cette conférence est un grave échec. Le seul pays qui accepte publiquement d’accueillir les réfugiés juifs d’Europe est la République dominicaine à la condition que ceux-ci soient porteurs de fonds suffisants pour s’établir dans le pays à leur compte et à exercer le commerce, une profession, ou créer des industries, contribuant de cette façon à l’enrichissement de la Nation. Ce dictateur négrophobe est loin d’être un philanthrope,il n’agit pas ainsi par bonté d’âme.
On va suivre Will et Almah, un beau couple dans leur périple qui vont les conduire jusqu'aux portes des Etats-Unis qu'ils n'arriveront pas à franchir, faute de papier suffisant. Ils vont alors débarquer dans un kibboutz à construire en plein milieu de la forêt de la République dominicaine suite à un accord entre une association d 'aide aux juifs la DORSA et le gouvernement du général Trujillo. Bref, des déracinés au milieu des mygales, des fièvres et les tempêtes tropicales et des haïtiens tenus en esclavage. Certes, c'était mieux que les camps de concentration mais bon. Ces familles juives trouvèrent par conséquent refuge dans la petite ville de Sosúa située dans la partie nord du pays, une région presque inhabitée. Un terrain y avait été aménagé en bananeraie puis abandonné par la United Fruit Company.
L’accueil du peuple dominicain fut assez chaleureux. Il est vrai que les colons n’étaient plus les bienvenus nulle part, mais il n'y avait pas d’antisémitisme dans cette île des Caraïbes. Les réfugiés qui parlaient l’allemand ou l’hébreu ont fait des efforts pour apprendre à parler l'espagnol et ainsi communiquer avec la population. Des liens se créèrent peu à peu entre les deux communautés . Cette œuvre retrace toute cette histoire particulière assez méconnue.
Ils construisirent une sorte de ferme collective où ils travaillèrent comme ouvriers dans une sorte d'autarcie imposé au départ par la DORSA. Malheureusement, les terres n’étaient pas fertiles et se révélèrent impropres à l’agriculture. Ils se concentrèrent alors sur l'élevage des vaches afin de produire du beurre et du fromage. Les fermes regroupées en coopérative virent leurs affaires prospérer. Ils organisent une véritable vie culturelle et religieuse. Une synagogue est même construite. Aujourd'hui, cette ville est une destination touristique fort prisée.
Les Juifs de Sosúa ont échappé aux tragédies de la Shoah, et se sont reconstruit une nouvelle existence. Leur histoire est celle d’une rencontre aboutie entre deux peuples de cultures différentes. A noter que ce récit va s'étaler sur une période de 26 ans (1935-1961).
J'avoue avoir appris des choses très intéressantes sur l'histoire de la République dominicaine durant cette période.Cela change des récits habituels sur le même sujet. On voit que l'auteure a accompli un travail de recherche assez minutieux. Chose rare, les faits historiques n'alourdissent pas ce récit qui se lit très bien jusqu'au final que j'ai un peu moins aimé. C'est une BD dans le genre romance historique vraiment riche qu'il convient de découvrir.
Ce n'est pas la première BD que je lis qui a pour thème ce passage obligé dans la baie de l'Hudson avant d'entrer sur le territoire américain.
Ainsi, près de 12 millions de migrants sont venus du monde entier et notamment de l'Europe pour rejoindre ce nouveau pays et accéder au rêve américain à condition de travailler durement. Ils ont été chassés par la guerre et par la misère comme la plupart des migrants. Cela fait parfois écho à la situation actuelle.
Pour autant, les règles d'entrée étaient assez strictes et certaines personnes étaient déjà refoulés à la frontière. Il suffisait d'un handicap physiques ou mentales. Notre héros le sicilien Tonio va en faire l'amère expérience avant d'être aidé par un soi-disant avocat assez véreux.
Un gros point faible à mon humble avis : le scénario reste assez mince. J'ai l'impression que c'est pour mieux expliquer les lieux et voir les conditions de ce débarquement de migrants et comment ils ont été traités parfois si injustement. C'est une nation jeune et insouciante mais qui s'est bâtie dans la diversité avec une intégration qui a réussie dans son ensemble. Cependant, lorsqu'on n'est pas bien né, on peut également tombé dans le crime plus facilement.
J'ai été plutôt impressionné par le travail graphique qui est tout simplement remarquable. Cela fourmille de détails dans les décors. Par ailleurs, le dossier en fin d'album nous prouvera de par les photos que c'est bien une reconstitution très minutieuse qui a été accompli avec professionnalisme. La colorisation nous permet également de bien distinguer les quelques flash-back.
Bref, une bonne maîtrise pour un contexte historique intéressant. Il reste néanmoins à faire décoller ce récit qui manque un peu de péripéties. Notre héros n'a toujours pas mis le pas sur la terre promise en fin d'album. Ce n'est que le début.
J'adore cette série, mais j'ai trouvé le tome 27 archirépétitif, très cliché et avec un dénouement quelque peu rasoir. J'en ai connu des meilleurs
Ce tome s'ouvre sur un chapitre intermédiaire qui, comme cela a déjà été le cas par le passé, sert à introduire la nouvelle affaire. Les meilleurs élèves de la classe d'Eiji se trouvent mêlés à un curieux jeu macabre les décimant un à un dans de mystérieuses circonstances. Un nouveau mystère retors pour notre duo d'enquêteurs... Cette nouvelle enquête s'avère être une excellente surprise au final, très originale et encore beaucoup plus machiavélique qu'il n'y paraît au premier abord. Sa résolution, si elle ne surprend pas vraiment, s'avère tout de même enthousiasmante par rapport à la fin de la série qui se profile à l'horizon. Une réussite.
Guess continue de nous émerveiller et de nous surprendre avec cette nouvelle histoire des Contes de la Pieuvre.
Il confirme, si ce n'était pas déjà le cas, qu'il est au sommet de son art et qu'il arrive à proposer un roman graphique digne de la plus grande littérature.
On prend plaisir à retrouver encore une fois une multitude de personnages poignants qui évoluent dans un univers qui ne l'est pas moins.
C'est toujours aussi pointu, précis, intelligemment mis en scène, avec un graphisme exceptionnel.
Ce vieux Paris aussi authentique, qu'imaginaire est un magnifique terrain de jeu.
C'est un plaisir pour les yeux autant que pour l'esprit.
L'univers qu'à créé Guess est tellement profond et puissant qu'il y a un champs des possible incroyable.
J'ai déjà hâte de découvrir quel sera le prochain opus de cette magistrale série qu'est Les Contes de la Pieuvre.
Merci Guess !!!!
Ce second opus est scénarisé par la même équipe mais dessiné par une autre personne (ce sera le cas pour chacun des 4 albums).
Et du coup j'ai nettement mieux accroché car il est beaucoup plus lisible et détaillé. On arrive plus facilement à se situer.
Par ailleurs, l'histoire est également plus intéressante et plus poignante. On commence à se lier avec cette horde de mercenaire.
On a plus à faire à une suite de One Shot plutôt qu'à une seule histoire à suivre.
En tout cas, j'ai été vraiment plus emballé et motivé à vouloir découvrir les 2 derniers volumes.
Cette histoire nous plonge dans un futur hypothétique de l'univers DC. Les héros que nous connaissons tous ont disparus (ou pris leur retraite) et une nouvelle génération de méta-humains semble faire régner la loi du plus fort. Superman va devoir reprendre du service pour les guider.
Nous suivons l'histoire à travers le regard d'un prêtre qui assiste aux événements aux côtés d'un mystérieux accompagnateur. Ce qui m'a marqué tout de suite c'est le côté Biblique et les nombreuses références religieuses de ce comics.
Kingdom Come est une oeuvre d'art avant tout. Qu'on apprécie ou pas son style, Alex Ross offre des dessins absolument mythiques.
À noter que l'édition Black label offre plus de 90 pages de bonus qui permettent d'en apprendre davantage sur la création de cette oeuvre.
Je conseille cette lecture pour un public ayant déjà des bases solides sur l'univers DC Comics.
Une BD enquête très instructive sur la collusion entre les grandes firmes alimentaires et les pouvoirs politiques en Bretagne.
La pollution liée à l'agriculture intensive provoque les marées vertes.
Marées vertes qui peuvent tuer par les effluves produites lors de la décomposition des algues sur les plages.
Ce scandale devenant un secret d'État.
J’aime toujours la douceur que met Nob dans ses histoires, tout en restant dynamique, drôle, intéressant…
Comme les personnages grandissent (très peu), les histoires varient de tome en tome et c’est toujours un plaisir rafraîchissant que de retrouver tout le monde.
Certes, pas de grandes aventures, rebondissements, histoires qui prennent aux tripes, mais toujours une joie sereine à la lecture des tomes. Celui-ci est aussi sympa que les autres.
On the road again.
Les auteurs ont beau ajouter ici et là quelques nouveaux personnages régulièrement, les trames restent globalement toujours identiques…
On se doute toujours que la solution va ramener le problème au début ou que Cédric va se faire avoir et la chute se voit venir à des kilomètres.
C’est d’ailleurs dommage qu’on ne voit plus beaucoup le père ou le couple de parents… Parce que si nouveau personnage il y a, ça n’apporte pas de surprises particulières, ça ne fait que déplacer les anecdotes dans un autre cadre…
Routinier.
C'est avec grand intérêt que je me suis plongé dans ce diptyque dont l'idée de départ était alléchante et prometteuse (un parasite tueur se retrouve au XIXe siècle à Londres via une machine à remontrer le temps).
Le scénario promettait son lot de rebondissements et de paradoxes temporelles tout en jouant sur les différences d'époque et de mentalités, malheureusement rien ne s'est passé comme prévu :(
Pour commencer, l'histoire a été scindée en deux tomes sortis quasiment en même temps, laissant peu de marge aux auteurs pour la finalisation (des décors ou les dessins de certains personnages). Le récit va également subir les affres du peu de temps imparti mais aussi de choix scénaristiques très DISCUTABLES.
En effet, l'idée de mélanger les univers du XIXe, XXIe et XXVIe siècle n'est pas mauvaise en soi, encore eut-il fallu ne pas user de raccourcis scénaristiques et d'incohérences !
Le récit s'emballe tel un moteur et accumule les rebondissements et l'action au détriment des paradoxes et autres problématiques temporelles habituelles associées au genre, ce qui est un choix que je peux admettre. Néanmoins, plus le récit avance, plus cela devient capillotracté à l'extrême !
L'histoire va aussi accumuler pléthore de références à des œuvres cinématographiques préexistantes: Alien le huitième passager, le blob, The Thing (pour le chien aux yeux bleus).
J'ai noté une assez bonne retranscription du Londres poisseux et brumeux de Jack l'Eventreur.
Enfin, on a le droit à un tacle envers l'ancien président américain Donald Trump, c'est gratuit et totalement facile…
On peut passer un bon moment de lecture si on met de côté les problématiques, mais je finirai par reprendre les termes de la critique du site au sujet du volume 2: "Promptement édité, hâtivement lu et prestement oublié, le diptyque n’entrera pas au panthéon des œuvres de la bande dessinée".
And let’s go again, c’est parti.
On a des trucs en cours, on a du jeu vidéo, le père qui veut être cool, Kid et son pote…
Bref, ce qui fait le succès de la série depuis le début, qui se répète ad vitam eternam et qui, pourtant, fonctionne.
Midam semble rester un grand gamin qui s’amuse avec son personnage et, comme un gamin, on s’amuse avec lui à ressasser les mêmes histoires mais on s’en fiche, c’est cool, ça fait du bien parce que c’est toujours rigolo même si on l’a fait ou vu cent fois…
Et c’est donc un bon moment.
J’aimerais lire des BD de Fabien Bedouel tous les jours !!
La série Valhalla Hôtel est un chef d’œuvre, tout simplement..
Le Donjon n'est plus, mais les aventures de Marvin Rouge, du Roi-Poussière and cie. continuent quand même !
Dans une ambiance à mi-chemin entre le manga et l'aventure post-apocalyptique, ce tome prend une nouvelle direction par rapport aux précédents DONJON CREPUSCULE en centrant l'intrigue autour de l'invasion de la planète Terra Amata par des démons. Il en résulte une aventure fort rythmée, à la fois bien drôle et très punchy, pleine de bagarres, de courses-poursuites et d'événements cataclysmiques. Ajoutez-y des révélations en tout genre et des liens avec plein d'autres albums tout à fait succulents, des personnages attachants que l'on prend plaisir à retrouver et un dessin très plaisant, et vous obtenez une fois de plus un excellent DONJON. Un de plus, devrais-je dire ...
Têtes de mule est l'histoire vraie d'un réseau de résistance durant la Seconde Guerre Mondiale dans ma région natale qu'est l'Alsace. Cette dernière a beaucoup souffert du fait de son histoire et de son ballottement entre deux pays. Pour rappel, de 1870 à 1945, l'Alsace a changé 5 fois de nationalité. A chaque fois, ce fut des drames humains qui se jouaient.
Il n'y a pas si longtemps quand j'étais dans le sud de la France en vacances , je rencontrais des gens assez âgés qui pensait que Strasbourg était allemande de par sa situation géographique particulière. Il y a toujours eu un soupçon d'appartenir à l'ennemi alors que la réalité était bien plus complexe que cela comme nous le verrons dans cette œuvre.
Nous allons suivre surtout le parcours d'Alice Daul et accessoirement sa sœur Marie-Louise ainsi que les autres jeunes filles de ce qui s'est appelé l'équipe des pur-sang qui a permis d'aider plus de 500 prisonniers de guerre jusqu'en 1942 où le réseau a été démantelé par les nazis.
Il y aura une dernière partie assez pénible qui se passe dans les différentes prisons allemandes. Les condamnations à mort sont stoppés et les filles s'en sortiront vivants mais pas indemnes. L'une d'entre elle, la plus jeune, qui a échappé à cette terrible épreuve, ne sera pas décorée à la fin de la guerre comme les autres malgré son implication. Aucune explication n'a été donné par rapport à cette injustice dans la présente BD d'autant que ce fut la dernière des pur-sang à succomber il y a quelques années seulement.
Encore une fois, ces témoignages venant de récit du passé nous sont indispensables pour bien comprendre notre histoire. Et puis, là, cela concerne ma ville Strasbourg qui fut allemande jusqu'à sa libération fin novembre 1944. On a aujourd'hui beaucoup de mal à s'imaginer quelles pouvaient être l'ambiance ou les conditions de vie dans une ville et une région totalement annexée au Reich. Les Allemands ont traité les Alsaciens comme faisant partie de la mouvance de la nation allemande mais restant des citoyens en devenir à condition qu’ils acceptent l’incorporation de force.
Fort heureusement, il y a eu de courageuses alsaciennes qui ont contribué par leurs petites actions à faire basculer dans un grand ensemble le cours des choses et se battre pour une cause juste comme la liberté. C'est un peu une page de notre histoire locale qui est réhabilitée à travers cette BD.
Voilà une BD signée par deux auteurs dont j'ai beaucoup aimé les dernières œuvres. Julien Frey au scénario qui nous avait concocté l'excellent « Un jour, il viendra frapper à ta porte ». L'espagnol Nadar au dessin qui avait réalisé avec brio « Papier froissé » et « Salud ! ». Leur association en l'espèce fait merveille.
Le sujet est plutôt sérieux car il s'agit de raconter l’histoire d'un jeune homme qui a été obligé de travailler pour les nazis durant la Seconde Guerre Mondiale par l'instauration du STO qui touchait la tranche des plus jeunes sous la France de Vichy.
On va vite s'apercevoir que le STO est un juste comme un camp de concentration amélioré par quelques bonnes grâces. Et encore, cela dépendait des nationalités car les prisonniers russes étaient traités comme des animaux.
Ces victimes ont eu du mal à avoir une reconnaissance en tant que tel car on estimait qu'elles collaboraient avec le régime nazi. Au départ, c'était des volontaires mais il y en avait pas beaucoup. Du coup, c'est le gouvernement de Vichy qui a crée le STO (Service du travail obligatoire) en février 1943. C'était soit cela, soit la fuite dans le maquis avec les risques inhérent de représailles pour toute la famille. Bref, ces personnes n'avaient pas vraiment le choix si elles voulaient rester en vie.
On va suivre la vie de Justin qui est aujourd'hui un vieux monsieur qui se reproche d'avoir fait le STO. Sa famille va heureusement l'aider à dépasser sa culpabilité. Il y aura toujours des gens moralisateurs qui les jugeront sans être passé par là et qui aurait fait sans doute la même chose. Par ailleurs, ces victimes ont été les grands oubliés de l'Histoire après la libération.
Au final, une excellente BD sur un sujet méconnu de l'histoire de la Seconde Guerre Mondiale. Il ne faut pas oublier que l'histoire, c'est aussi le poids du passé.
Prépublications des histoires réunies dans cet album :
-> Chronique provinciale (1), Fluide Glacial, 1979
-> Le Mort du Square Castan, Fluide Glacial, 1980
-> Comme une rose de mai, Pilote, 1979-
-> Des seins de marbre..., Pilote Spécial SF, 1980
-> Cache Cash, Tintin, 1977
-> La Rage au cœur, Circus Spécial Policier, 1982
-> Prélude, (A Suivre) Special Polar, 1981
-> Le Camion, Libération, 1980
Ce thriller SF est restitué du point de vue de la narratrice (Jill). Il est riche en mystères et en rebondissements.
Les hommes ne sont pas exempts de reproche et Jill sait se défendre. C'est le moins qu'on puisse dire...
L'histoire ne se focalise pas et c'est heureux sur l'aspect politique/stratégique comme le 1er volet.
Plus de 40 ans après sa sortie, le dessin reste moderne.
La double personnalité de Nikopol, le complot fomenté par Horus contre l'ordre divin, le fascisme moderne dans le Paris 2023 apocalyptique sont des sujets intéressants.
Ce 1er volet appuie souvent sur le levier politique, hélas le plaisir de lecture et la politique ne font pas forcément bon ménage. En résumé, les amateurs de progression rapide risquent d'être déçus.
Je préfère de loin le 2nd volet: un thriller restitué du point de vue de la narratrice (Jill), avec mystère et rebondissement, et surtout sans politique.
J'ai découvert Axel avec "une femme fidèle' parue très récemment.
A la lecture de ce dernier, j'ai eu envie de connaitre les autres livres d'Axel, un auteur assez surprenant. Certains m'ont conseillé "La tentation", et j'avoue de pas avoir été déçu par ce choix judicieux.
On a pour habitude d'associer la bd porno à des pochades (comme le tout récent "Clémentine à la plage" d'Igor et Boccère), ou encore à des histoires courtes humoristiques ( la série des "Giovanna"), voire des adaptions de romans ou nouvelles ("la pharmacienne" d'Igor & Boccère, ou "les 110 pilules" de Magnus), mais là, Axel arrive à nous livrer une histoire plausible, avec des personnages qui sont très éloignés des bimbos ou des Apollons .
C'est ce côté réaliste qui donne à cette histoire le rang d'une véritable scène de la vie conjugale .Les personnages sont crédibles, on ressent même une certaine empathie avec ce couple de cinquantenaire, qui part à la dérive suite à des jeux érotiques dangereux.
Outre les scènes de sexe très crues et très explicites, mais nullement gratuites, Axel a un véritable don pour camper une atmosphère. On sent le soleil, la mer et la chaleur à travers les pages. Son dessin est vraiment lumineux sur cet opus.
J'ai lu ces 64 pages avec délectation, regrettant juste que la fin de l'album n'appelle pas un tome 2, tant le lecteur est plongé dans la vie de ce couple, Gérard et Françoise.
Une bande dessinée de cul émouvante, touchante, ce qui n'est pas donné à tous les livres du genre dite pour adultes.
Une des meilleures bd porno que j'ai lu depuis pas mal de temps.
« Fantastic Four, l’intégrale 1965 » est un volet de très bonne qualité.
Même si la tentative de lancer les Terrifics est un semi échec, on reconnaîtra que les Fantastiques enchaînent leurs aventures à un rythme plus que soutenu.
Deux grands moments sont pour moi dans cette intégrale, tout d’abord l’heroisme et la douleur de la Chose qui sacrifie sa paix intérieure et son confort personnel pour mettre à mal à lui tout seul le pire ennemi de ses amis, puis le grand crossover du mariage de Richards et Storm mettant aux prises les X-men, les Vengeurs avec une bonne partie du gratin des super criminels du monde Marvel.
Pour le reste les aventures avec l’Homme Dragon, les Inhumains ou Daredevil bien que d’un calibre moindre, tiennent solidement la route.
Les FF montent donc graduellement en puissance en ce milieu des années 60.
Plus d'informations sur ce lien : https://lediscoursdharnois.blogspot.com/2021/06/fantastic-four-lintegrale-1965-stan-lee.html
J’aime bien Kid Paddle.
Les idées toujours légèrement décalées, déjantées, originales, tordues…
J’aime le trait rond et dynamique à la fois, les petits détails ici et là, les expressions.
J’aime l’inventivité qui permet de ressasser les mêmes histoires en les renouvelant à chaque fois…
Ça reste varié, drôle ; ce n’est certes pas impérissable ou précisément mémorable, on se souvient d’une ambiance, mais ça reste bien sympa.
Le monde de Kid Paddle, comme l’enfance, tourne en boucle.
Ecole, famille, loisirs…
Et dans le même ordre d’idées, Kid vit sa vie en boucle.
On assiste quasi aux mêmes scène depuis 14 tomes, Kid ne prend pas une ride et ne s’offusque pas de vivre toujours les mêmes aventures.
Au contraire, il le fait avec une vivacité qu’on retrouve dans le trait, les dialogues, la narration…
Et du coup, ça fait aussi plaisir de le retrouver qu’un membre de la famille qu’on aime bien et qu’on voit de temps en temps.
Efficace.
Il est grand temps que JCl Servais se ré-adjoigne un scénariste. Loin de ses merveilleux Violette, de son chef d'oeuvre L'Almanach, et pour parler de ses récits couleurs, des épisodes le la Mémoire des Arbres, où JCl Servais joignait à l'élégance, la finesse et le charme habituels de son dessin des histoires bien charpentées et passionnantes. On en est loin avec cet opus, dans la lignée de ses dernières productions comme Orval ou Godefroid de Bouillon, nous assistons à un abrégé de l'histoire de l'humanité en 50 pages illustrées, sans trouver de fil conducteur ou de cohérence si ce n'est peut-être de démontrer que l'Homme a progressivement perdu le fil de son rapport à la Nature ? (Ah bon ? quelqu'un l'ignorait ?) Bah oui, peut-être si on essaie vraiment de trouver un sens... Mais non, la BD, la bonne, ce n'est pas ça. SVP Mr Servais, remettez vos (grands) talents de dessinateur au service d'un bon scénario !
J'adore le style graphique et le délire post-apo très particulier de l'auteur. Les aplats de couleur sont un régal pour les yeux et l'humour délirant font de cette série un incontournable pour les fans de SF décalée.
One short correct, on apprécie toujours de voir des malicieux gobelins suriner et voler. Niveau scénario, simple mais efficace. On retrouve ces terres du nord, on aurait aussi bien aimé découvrir de nouveaux territoires. Bémol sur les dessins. Manque de détails dans certaines planches ( décors, personnages en avant et arrière plan ). La page 34-35 aurait mérité une double planche.
Cet avis prend en compte les trois albums de cette série.
Mélange d'œuvres préexistantes (Mad Max, Walking Dead, Le labyrinthe), l'originalité n’est clairement pas la qualité première de cette trilogie.
Les dessins sont esquissés tels des brouillons et délivrent un côté "sale" et rugueux à l'image du sujet abordé. De même que les couleurs ont des teintes orangées, grises sépias renforçant l'univers froid et aride de l'œuvre.
Là où le premier volet lance une histoire post-apocalyptique à la Mad Max et réussit à maintenir le suspense, le deux part dans une direction inattendue plus vers de la science-fiction/transhumanisme. Le troisième opus est le plus rythmé et en même le temps le plus confus vu qu’il faut conclure et rapidement !
Les séquences d'action sont brouillonnes à l'image du monde dépeint mais absolument pas agréable pour le lecteur ! Cela est trop découpé et finalement décousu pour être intéressant (il ne faut pas confondre vitesse et précipitation).
Le prologue du tome 1 est intéressant et permet d'en apprendre plus sur les motivations de l'auteur d'origine, ainsi que son "pistonnage" auprès de la sœur de Vin Diesel afin de distribuer son œuvre.
Les auteurs nous gratifient d'un beau discours très gentillet en filigrane au sujet des pauvres migrants qui traversent la Méditerranée afin de venir s’installer dans des pays tels que la France. De toute évidence, il manque des éléments ou des questions qui auraient pu apporter de la nuance vis-à-vis de cette thématique (Qui fait passer ces migrants ? Que deviennent-ils après être arrivés ? S’intègrent-ils de leur plein gré ? Quand est-il des terroristes qui passent via ces réseaux ?).
L’œuvre globale est de facture correcte grâce au travail fourni par Mario Alberti. Ça se laisse lire mais c'est sans plus.
Très belle integrale de récits de guerre dessinés par Pratt et scénarisés par H. Oesterheld. Vraiment bon travail de compilation. 34 histoires courtes, narrées pour la plupart (mais pas toutes), par E. PIKE qui ne vit aucune aventure, ce n'est qu'un reporter de guerre qui recueil des récits et les raconte.
Ça fait un peu penser à la vieille série "la 4ème dimension" ou chaque épisode était introduit par un petit laïus de Rod Sterling. Sauf qu'ici tout est sur le thème de la guerre.
L'album s'ouvre par une quinzaine de pages de textes et documents graphiques présentant la série, sa création et ses auteurs.
C'est même plus un album, c'est une voiture balais.
Sur quatre récits deux seulement sont dus au duo Paape-Greg, dont un, éponyme et le meilleur des quatre, est format "Tintin Sélection" agrandi pour les besoins de la cause. Un troisième est scénarisé par un dénommé Jourd'hui, dont j'ignore tout, qui en profite pour doter Luc Orient de super pouvoirs. Quant au quatrième, à nouveau format "Tintin Sélection", il s'agit tout simplement d'autres personnages, d'un autre scénariste et en grande partie d'un autre dessinateur, l'un et l'autre loin du sommet de leur art.
Donc album réservé à ceux qui veulent une collection complète.
Il faut savoir que Mariage est la suite directe des gouttes de Dieu qui s'est arrêté avec la découverte de la 11ème bouteille. Là, il s'agit de répondre aux épreuves de l'ordre des gouttes de Dieu composé de six membres (ils étaient 7 au départ). Il faut marier les différents plats à de bonnes bouteilles de vins et surtout, ne pas se tromper.
Un officier de l'ordre des gouttes de Dieu à savoir Andrew Wong a soumis à nos duellistes Shizuku et Isséi un mariage entre vins et mets des quatre grandes cuisines chinoises. Cela va de l'aileron de requin au canard laqué.
Noter qu'Isséi va gagner une manche grâce à un cépage aromatique alsacien à savoir le Gewurztraminer. Oui, c'est également mon vin blanc préféré dans une région vinicole que j'adore. Il va battre le champagne proposé par notre héros Shizuki. Si seulement, j'avais pu lui dire avant que rien n'équivaut à un bon Gewurtz!
J'ai bien aimé ce tome où il est question de retrouvailles avec toutes les anciennes connaissances rencontrées. Cela se termine par un gros clifhanger à savoir la dernière épreuve qui va déterminer le gagnant sachant qu'Isséi a déjà une grande avance.
Un tome à déguster avec modération sachant que l'abus de vin est mauvais pour votre santé.
Ce scénario catastrophe est inspiré des attentats du 11 septembre 2001 qu'il évoque largement d'ailleurs. Cela part d'une bonne idée à savoir d'un groupe de personnes issues de milieux différents (biologiste, romancier, financier...) qui imagine des scénarios catastrophes assez improbables afin que le gouvernement américain puisse prévoir et contrer ces menaces terroristes à grande échelle.
Le problème est que cela semble malheureusement partir dans tous les sens. Cela perd très vite en crédibilité et donc en attention malgré un visuel assez agréable. La fin de cette histoire semble laisser entrevoir une suite mais cela n'intéressera vraisemblablement plus personne. La réalité semble souvent dépasser la fiction mais il y a tout de même des limites.
Ce thriller paranoïaque aura sans doute du mal à trouver son public.