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Les avis de la bedetheque

Visualiser les 72526 avis postés dans la bedetheque
    Pulp_Sirius Le 03/08/2024 à 04:17:54

    Blutch n'aime plus le jazz!

    Enfin, c'est ce qu'il clame dans le prologue de la BD. Succession d'histoires d'une page, humoristiques ou dramatiques, presque toutes sans paroles, Blutch nous démontre tout l'amour qu'il portait pour ce genre musical.

    L'album se lit très rapidement. Ma planche préférée est probablement "La scène", que je trouve frappante, sans mauvais jeu de mots. Blutch semble aimer se lancer à fond dans les sujets qu'il traite, et Total Jazz est un bel exemple de cette passion.

    ArvoBlack Le 02/08/2024 à 21:54:39

    Il y a quelque chose de mystique dans "Silence" de Comès, quelque chose de profondément humain. On y parle du bien et du mal, d'amour et de haine, de sentiments que tout opposent mais le personnage de "Silence" est beaucoup plus nuancé dans son approche. Et si les bulles de textes avec fautes d'orthographes nous permettent de comprendre le coté simple d'esprit du personnage d'est Silence, il n'en reste pas moins touchant et plein de bon sens. Un esprit vaudou enchante aussi l’œuvre, quelque chose d'insaisissable, une force ; avec son lot de personnages aux caractères bien trempés, sur un noir et blanc qui évoque le minimalisme et la brutalité (les scènes dans la neige avec des flacons qui prennent tout l'espace des cases). Pas besoin de détails, l'esprit du lecteur fera largement le reste. Pour le dessin, on peut ne pas aimer, mais ce que j'adore, c'est que le trait est profondément artistique et instinctif ; il nous rapproche du scénario pour le rendre d'autant plus captivant, l'un de va pas sans l'autre et montre tout le potentiel que peut avoir la bande dessinée si elle est bien orchestré, difficile de l'imaginer sur un autre support artistique. C'est ce que j'aime de prime abord dans "Silence". Également, le scénario qui ne tombe jamais comme nous l'attendons vraiment avec des périphéries toutes faites et prévisibles. Bien que l'histoire soit simple, on voyage constamment dans le trouble du scénario sans savoir comment va véritablement se terminer le destin de "Silence". Il manquerait peut être un poil de grâce et de personnalité à "Silence" pour rendre la BD plus moderne, mais cela reste une œuvre à lire pour sûr.

    franp Le 02/08/2024 à 21:09:21
    Le retour à la terre - Tome 5 - Les révolutions

    Le problème des comic strips (parce que fondamentalement cette série est une série de comic strips qui se suivent tout en conservant une certaine autonomie - notamment du fait qu'il y a une chute par comic strip - en l'occurence, deux chutes par page) ; le problème des comic strips donc, disais-je, c'est la répétition, la fatigue et l'ennui. On échappe ici plutôt bien à la répétition ; le dessin est simpliste mais efficace ; la colorisation pas géniale mais en phase avec le dessin, et les chutes claires et compréhensibles. Mais l'on échappe pas totalement à la fatigue et à l'ennui.

    Arkadi Le 02/08/2024 à 19:18:40
    Michel Vaillant - Tome 32 - La révolte des rois

    Donc "Les jeunes loups", ce sont les jeunes pilotes qui veulent en découdre avec les vieux de la vieillie de la F1. Ce sont les "Rois" du titre. Et ça aurait pu être sympa sauf que les fameux jeunes loups rentrent aussitôt dans le moule. Et il en reste plus qu'un. Et c'est forcément un méchant pas beau.

    Enfin, c'est plus compliqué que ça.

    Sur une longue (très longue) année de championnat (et tous ses circuits, absolument tous) , voici le méchant (Il se nomme Fabri) qui pilote une F1 d'une usine petite et privée contre tous les autres ( les jeunes loups et les rois) qui oint tous de sacrés voitures au top et des super usines! Et comme Jeannot a besoin d'un méchant qui tient la route, il en fait un sacré bon pilote qui mets à l'amende tous les pilotes chevronnés. Il est tout seul. Il gagne et...il est attachant malgré son tonton mafieux.

    Jusqu'à la F1 en feu (belle planche inspirée pat l'accident réel de Lauda sauvé des flammes par Lunger et Merzario?) , Fabri disparait dans un claquement de doigt....

    Bref une révolte des rois en carton pate.

    Arkadi Le 02/08/2024 à 18:16:32
    Michel Vaillant - Tome 31 - Les jeunes Loups

    Tout comme "Panique à Monaco", Jean choisit de nous raconter de manière documentée la formule Renault, formule 2, 3 de l'époque 70/80. Les voitures sont superbes et les courses trépidantes. Ce documentaire au travers des différents circuits de l'époque possède, comme toujours, une source de connaissance pour celles et ceux qui aiment l'histoire de course automobile depuis les années 50.


    Mais, comme toujours, Jean raconte aussi une histoire prétexte dans ce documentaire. Alors la psyché des personnages est à couper au scalpel mais leurs progressions sont intéressantes. Alors, oui, le méchant dont le grand père est un (mauvais) mafieux est plus dans le ridicule qu'autre chose, mais, bon, le reste, même si ce n'est pas transcendant, est plutôt conventionnel sans être désagréable à lire.

    pierren25 Le 02/08/2024 à 15:06:36
    Corto Maltese - Tome 7 - Fable de Venise

    C'est un bel album de Corto Maltese. Une histoire avec un scénario complexe mais foisonnant, nous emmenant au coeur de la Sérénissime. Hugo Pratt parvient à créer et constituer un univers où s'entremêlent sociétés secrètes, franc-maçonnerie et magie. On a un univers original à base de légendes orientales, d'histoire, d'ésotérisme et d'une quête quasi-mystique. Le tout, magnifié par un trait et des couleurs retranscrivant à merveille le mystère, et plus encore, parvenant à entretenir le mystère.

    Laurent57 Le 02/08/2024 à 11:19:43
    Celui qui est né deux fois / Red Road - Tome 4 - American Buffalos

    C'est me semble-t-il la première BD de Derib que je lis.
    Les dessins sont très réussis, les paysages, les visages et le découpage. C'est même superbe.
    Le scénario est intéressant, c'est très manichéen mais c'est quand même touchant.
    Pour toute la famille et pour tous les âges.

    Olivier Soms Le 01/08/2024 à 22:58:01

    À la veille de ses soixante ans, Ernesto ressent le besoin de faire le point sur le sens de sa vie, sur le temps qui a passé et l’emmène à une nouvelle étape de son existence où il s’agit de maximiser le sentiment de plénitude et d’accomplissement pour les années qui restent. Pour cela il faut devenir philosophe et pouvoir lâcher prise face à ce qu’on ne pourra définitivement plus changer. Désormais quelles vont être les priorités ?

    Pour ce nécessaire ressourcement, Ernesto délaisse momentanément la femme avec laquelle il partage son quotidien depuis trois décennies et met le cap sur l’Irlande. Il y retrouverait, croit-il, de beaux souvenirs de voyages datant de sa jeunesse. Mais sur place, tout semble effacé sous une pluie battante on ne peut plus symbolique. Il se remémore alors les derniers échanges sur l’âge partagés avec son groupe d’amis soudé depuis leur jeunesse. Il médite sur la douceur de son vieux couple confronté à l’usure du temps, et rentrera rassuré à Barcelone, sa ville, à la fin de l’album.

    « Boomers » est un récit autobiographique de l’auteur et dessinateur espagnol Bartolomé Segui qui n’en est pas à son coup d’essai dans le genre « chroniques du quotidien », et dont malheureusement peu d’ouvrages ont été traduits et publiés en français. Il aurait été souhaitable d’avoir au-moins accès à son récit « Lola y Ernesto » racontant la rencontre et le début du couple que nous retrouvons quelques décennies plus tard dans ce « Boomers ». Les amis de longue date partagent donc leurs réflexions allant des plus vastes, comme l’état du monde ou l’influence des nouvelles technologies auxquelles ils ont dû s’adapter, aux plus intimes comme la baisse de la libido, en passant par des projections rassurantes comme l’idée de se réunir en habitat groupé. La maladie, la mort, ce qu’il reste des parents défunts, les enfants devenus adultes… tout y passe.

    Du côté dessin c’est impeccable, le trait est élégant, les décors et les ambiances séduisent, les pages sont aérées et très lisibles. Au niveau du scénario je reste sur ma faim. On assiste à une succession de scènes qui ne sont pas forcément reliées, très statiques autour des conversations entre amis ou dans le rapport tendre et pinçant du couple. Il manque une histoire, un fil par lequel on suivrait et sentirait plus profondément la métamorphose du personnage. Du coup tous ces sujets universels liés à l’âge mûr ont l’air de n’être abordés que superficiellement. Dommage car la scène d’ouverture où le personnage cherche à prendre de la distance, au propre comme au figuré, en se rendant en solitaire en Irlande était très prometteuse. L’album intéressera néanmoins tous les amateurs de chroniques douces-amères, même s’ils sont plus jeunes que les protagonistes.

    bd91130 Le 01/08/2024 à 16:08:20

    On peut imaginer que cette série qui ne dit pas son nom, présentée comme trois one shot, mais qui forment un ensemble, est peut-être terminée. Quoique ?
    Le dessin de Stalner est encore une fois superbe, jouant sur la présence d'un peu de couleur dans une dominante de noir et blanc, créant une ambiance délicieusement rétro malgré les différences d'époque entre les trois albums. Et coup de cœur pour le (les ?) scénario, qui jongle avec l'étrange sans virer au fantastique, revisitant l'univers du polar avec poésie et humour. Et pourtant j'ai souvent été déçu dans le passé par les scénarios des albums de Stalner. Et bien, pas là. Une réussite. Ou trois réussites, comme on voudra.

    franp Le 01/08/2024 à 11:23:01
    Voyages en Amertume - Tome 3 - Sable et neige

    Les dessins et les textures sont superbes, les couleurs un peu moins, mais cela ne rachète pas, à mon goût, des scénarios insuffisants. Pour les amateurs de voyages exotiques, peut-être.

    Arkadi Le 01/08/2024 à 10:08:00
    Michel Vaillant - Tome 47 - Panique à Monaco

    Ce tome 47 est, en fait, le 30ème opus de la saga. Des problèmes juridiques avec son ancien patron et Jeannot a du patienter (beaucoup) avant de publier cette histoire. C'est le temps de "San Francisco Circus" et "Le prince blanc". Bon, c'est pas fameux, faut avouer. Faut dire aussi que ce sera de moins en moins fameux dans cette saga, à part quelques exceptions...

    Ici Jeannot est dans le quasi documentaire. Et ça c'est bien. Le grand prix de Monaco dans les années 75 comme si vous y étiez. Avec des cases quasi photographiques et une organisation de la course quasi identique à la vrai course.

    Bon après il n'y a que du prétexte (Des attentats, une rançon à demander, un méchant pas beau et bidon) et même que Michel n'apparait qu'à la fin pour faire des galipettes de héros qui attrape le méchant (Et on sait pas pourquoi il fait le héros qui fait des galipettes pour attraper le méchant à la fin).

    Bref, ça n'a aucun enjeu, ni rythme et encore moins d'émotion mais le cadre est très bien documenté.

    Pulp_Sirius Le 01/08/2024 à 02:35:33

    Je m'attendais à une BD jeunesse grand public, mais j'ai obtenu un livre pour les tout-petits. Difficile donc de juger, mais pour les adultes, l'intérêt est nul. Chauvel, fidèle à ses habitudes, tente d'ailleurs de s'éloigner des codes de la BD et crée une sorte de livre-jeu ou certaines pages sont des labyrinthes à traverser, par exemple. L'idée est bonne, mais le scénario et les dialogues m'ont paru beaucoup trop simplistes. Pour les 5 à 8 ans?

    Pulp_Sirius Le 01/08/2024 à 02:31:02

    Ce deuxième tome de Julius Corentin est légèrement moins "surprenant" que le premier. Mathieu ne joue pas tant avec l'objet-livre qu'il ne s'amuse à faire valser le monde de Julius lui-même. Et certaines de ses idées sont excellentes, même si le récit semble plus opaque que le premier.

    Pourquoi cherche-t-on à piéger Julius dans son logement? Qu'importe! On développe un peu plus l'univers de notre héros, et la traversée du désert jusqu'à l'arrivée à la gare est superbement bien pensée et laisse place à la réflexion. La fin, elle aussi, nous réserve son lot de surprises, même si on peut se demander le comment du pourquoi. Pour moi, seule la révélation de la Qu... (le mot en lui-même) s'avère quelque peu décevante.

    Même si cet album n'est pas le meilleur de la série, il n'en reste pas moins fascinant à lire et à découvrir. J'aime!

    Pulp_Sirius Le 01/08/2024 à 02:17:04

    La première fois que j'ai lu Julius Corentin Acquefacques, je suis tombé à la renverse. J'avais trouvé les albums si innovants, si originaux, si bien écrits et si intelligents que je savais que j'allais les ajouter à ma collection personnelle. Maintenant que je les ai et que je les relis, j'écris un avis pour chacun.

    Il y a, on pourrait dire, deux niveaux aux histoires de Julius Corentin. Le niveau premier, qui est l'univers de notre personnage principal (le ministère de l'humour, la crise du logement, etc.) et le niveau second, qui est le côté plus méta, plus philosophique, qui extirpe notre héros de son monde. Cet habile mélange des deux mondes donne lieu a de véritables histoires truculentes.

    Malheureusement, dans les derniers tomes, le niveau premier va s'effacer de plus en plus pour laisser presque toute la place au niveau second. De fait, les derniers Julius Corentin ressemblent beaucoup plus aux autres BDs de Marc-Antoine Mathieu. N'empêche, tous les albums sont excellents.

    Difficile de parler des scénarios sans gâcher les surprises, alors je ne m'étendrai pas. Mais ce premier tome est superbe, avec ses pages prophétiques et sa fameuse anti-case. Quelle chute à la fin également. J'aime aussi beaucoup le concept d'espace dans le monde de Julius, en particulier la scène de l'ascenseur.

    Mathieu signe ici une série incontournable remplie de chefs-d’œuvre, et nous ne sommes qu'au début! Ou à la fin? Qui sait?

    ArvoBlack Le 31/07/2024 à 22:41:45
    Jamais - Tome 2 - Le jour J

    La série "Jamais" de Duhamel se décline en 2 tomes qui peuvent se lire séparément même si c'est tout de même plus sympathique de lire les deux tomes à la suite. D'un point de vue du scénario, c'est correct et bienvenue avec son lot de personnages où chacun d'entre eux remplissent des rôles très stéréotypés de la société : la mamie chiante qui ne veut pas céder sa maison, le maire de la ville qui semble perdu et décontenancé face à la situation, le pervers narcissique fachiste qui n'a qu'un objectif en tête, gagner les élections, etc. Mais voilà, le problème malgré un humour plaisant et bien ficelé et ce qu'on appelle une "chronique sociale", c'est que "Jamais" coche toutes les cases d'une BD orienté grand public, mais ne sort pas des sentiers battus en proposant quelques choses d'incongrus ou d'audacieux, même si je conçois l'excellente idée de départ de la maison jonchée en haut de la falaise. Dès que les enjeux et les personnage sont posés, l'ensemble sonne rapidement prévisible et ne surprend pas vraiment. Coté dessin, cela reflète également la même approche que le scénario, c'est propre et coloré, le dessin nourri bien le scénario, mais encore une fois c'est trop lisse sur toute la longueur avec un découpage simple et peu recherché. Une série "Tout public" qui prête à une lecture sympathique (bien pour le jeune public et/ou pour découvrir la bande dessinée), mais les lecteurs avertis ne trouveront pas la complexité et la profondeur recherchées dans les propos, les situations et les personnages.

    kingtoof Le 31/07/2024 à 14:32:37
    Tête de Chien - Tome 2 - Livre 2

    Un bon album, très agréable à lire !
    Une aventure chevaleresque très plaisante sur fond de manigances politiques avec des personnages récurrents bien travaillés.
    Vivement la suite !

    Pierski Le 31/07/2024 à 14:16:10

    Une oeuvre puissante qui rend un hommage de grande qualité au chef d'oeuvre de Victor Hugo. C'est d'abord un bel ouvrage : grand format, papier et couleurs de haut vol, réalisation impeccable des éditions Paquet. Quant au dessin, il semble avoir capturé l'âme de chacun des personnages et convient parfaitement à l'ambiance dramatique.
    Bref, un excellent album. Compliments à Chaiko pour son travail admirable.

    Laurent57 Le 31/07/2024 à 08:15:07

    Je n'ai pas lu de roman, mais comme l'histoire diffère je vais très probablement le rechercher.
    L'histoire est intéressante, je ne me suis pas lassé un instant même si j'aurais aimé plus, plus de profondeur, plus de connaissance des personnages, plus de culture des peuples, et plus de rebondissements, c'est un peu trop linéaire et sans surprise.
    Les dessins sont superbes, nous sommes totalement plongés dans ces univers fantastique. Laura Zuccheri a superbement créé ou recréé ce monde incroyable. Excepté une (la) scène d'action ratée, mais alors totalement.
    Je recommande vivement.

    bd91130 Le 30/07/2024 à 19:21:16
    Les vents ovales - Tome 1 - Yveline

    Ça commence tout doucement, gentillet, dans le folklore rugbystique avé l'accent, ça sent bon le village et le cassoulet. Et puis, par petites touches ("pas grec, apatride"), ça prend corps, ça s'épaissit. Et je me suis laissé prendre avec un plaisir grandissant au fil des pages.
    Chronique, d'une époque, d'une société où le curé, l'instituteur et le petit patron sont encore des notables locaux, où les tout jeunes adultes pas encore majeurs sont encore un peu ados, où ces mêmes jeunes ont souvent le sentiment de ne plus vivre dans le même monde que leurs parents, où les filles et les femmes se demandent si il n'y aurait pas quelques petites choses à changer dans cet environnement si patriarcal, où les villages ressemblent parfois à Don Camillo et Peppone, les cathos face aux cocos, où les études font fonctionner l'ascenseur social et explosent parfois les familles. Les temps changent, certains s'en réjouissent, d'autres ne le savent pas encore.
    Bon, allez, je vais faire un peu mon pointilleux, il faudrait éviter dans le prochain album d'avoir une histoire qui se passe quelque part près de Montauban et où les voitures sont immatriculées 83, ça la fiche mal.
    Pas grave, je conseille quand même !

    Flemeth Le 30/07/2024 à 17:06:21

    Difficile de rester indifférent sur ce comics. Le dessin parfois "dessin d'archi" parfois flou rehaussé de magnifiques couleurs est rempli d'émotions et de charge mentale pesante et nostalgique. On vit véritablement les émotions de Erik, l'ambiance est quasi charnelle. Je reste sceptique sur les images surnaturelles, qui n'avaient pas forcément besoin d'être. Mais l'histoire est belle et sensible, et ce thème du musicien de jazz frôlant le génie et réussissant à passer le cap -mais à quel prix - est totalement maîtrisé.

    franp Le 30/07/2024 à 16:47:14
    Clarke et Kubrick - Tome 3 - Le maître de l'univers

    La série va en se dégradant de tome en tome. Seul le Tome 1, basé sur de courtes histoires de cinq ou six pages, est réellement amusant. Les deux tomes suivants, basés sur des scénarios plus longs et moins serrés donnent quelque peu dans le remplissage de page.

    Ulysse Pyrame Le 30/07/2024 à 15:28:41
    Le pilote à l'Edelweiss - Tome 3 - Walburga

    Les qualités de cette trilogie sont bien réelles. Toutefois, certains ressorts du scénario sont à la limite du vraisemblable et deux ou trois problèmes de cohérence interne ont sévèrement perturbé ma lecture (notamment du tome 3) :
    - Pourquoi Henri Castillac a-t-il toujours refusé le combat avec le pilote à l'edelweiss ? L'envoûtante Walburga lui avait un jour lancé : « Méfie-toi de l'edelweiss de la petite bohémienne », et Henri se serait laissé terroriser par le simple mot edelweiss peint sur le fuselage d'un appareil ennemi ? Mais oui : il a conçu une authentique phobie des edelweiss, et c'est pourquoi, à l'hôpital, il appelle l'infirmière pour qu'elle enlève les fleurs tombées sur son lit après un bombardement. Pourtant Henri n'a jamais paru accorder foi au don de prescience de Walburga…
    - Comment se fait-il que Valentine ait épousé Alphonse alors qu'elle savait que le jumeau qui avait plongé dans la Seine était Henri (eh oui, dans le tome 1, lors de la première rencontre des jumeaux avec Valentine, Henri avait fait les présentations). Un intervalle de quarante-sept planches sépare les deux morceaux de la séquence (celui de la rencontre et celui du sauvetage de l'enfant) mais la séquence elle-même ne dure qu'une minute : en si peu de temps on n'oublie pas la différence qu’il y a entre deux individus, même si leur visage et leur costume sont identiques.
    - À la fin de ce tome 3, les pilotes qui défilent parlent de leur camarade Castillac, lequel s'apprête à braver l'interdiction de voler édictée par la préfecture de police. En lui donnant pour épouse une certaine Valentine, ils parlent nécessairement d'Alphonse et non d'Henri, pourtant la réintégration d'Alphonse dans l'armée de l'air n'a fait l'objet d'aucune explicitation. (De fait, ces pilotes savent probablement que « Henri » n'est jamais revenu de son duel en haute altitude, et son camarade Shigano donne au Castillac frondeur le prénom d'Alphonse à la fin de la séquence.)
    Le scénariste s'est-il pris les pieds dans son propre tapis narratif ? Ou a-t-il seulement omis quelques transitions ? (Désolé pour ce trop long commentaire.)

    Flitwoodmac Le 30/07/2024 à 09:59:57

    Une jolie histoire, une belle amitié, le tout dans un bel objet que cet ouvrage avec une couverture et une reliure très qualitative

    Pulp_Sirius Le 29/07/2024 à 22:54:06
    La petite histoire des armes à feu - Tome 1 - La petite histoire des armes à feu

    Si vous aimez le genre documentaire et les armes à feu, cette BD est un petit bijou. Mais pas besoin d'avoir un intérêt particulier non plus! Véritable catalogue du fonctionnement des armes à feu, de leur évolution, de leurs débuts aux années '50, on passe du feu grégeois aux armes automatiques. Dessiné de manière réaliste (pour les armes) et cartoonesque (pour les bonshommes), Devos rend l'histoire amusante.

    Par contre, il y a vraiment beaucoup de fautes de frappe, avec des noms mal écrits, des mots écrits de manière différente sur la même page, etc. Je comprends que plusieurs siècles d'histoire, ça peut être difficile à ordonner et condenser, mais il y a aussi beaucoup d'aller-retour dans le temps et d'explications qui ne viennent pas. Par exemple, on parle de roquettes pour les comparer aux canons, mais on n'explique pas leur fonctionnement, contrairement aux premiers. Aussi, certains termes techniques sont parfois expliqués, d'autres non. Mais en général, ça demeure bien expliqué et bien amené.

    Quand même, une fascinante histoire, même si les armes à feu ne font pas partie de vos passe-temps!

    Arkadi Le 28/07/2024 à 19:38:45
    Mustang (2e série) (Lug) - Tome 65 - Mustang 65

    Oui je sais. 4 étoiles, c'est exagérer pour un vieux magasine avec des vieux sup 'héros pas connu et pas même adaptés par des films pop corn à l'américaine. Tant pis.
    Parce que, toujours, les séries sont foutraques, déjantées parfois aussi hallucinées. C'est pété de "deus ex machina", de rythme qui induit l'illogisme d'une narration mal construite.
    Est ce graçe ou à cause de Jean Yves Mitton et Marcel Navarro ? Oh oui! Ils sont partout les loustics: Mikros, Cosmo au scénario, aux dessins (j'adore!) et même en tant que personnages!!!! Car ils n'hésitent pas à partir en sucette de partout et c'est réjouissant toujours autant !

    Même du côté de Photonik, création de Cirus Tota, Jean-Yves donne la main. On le ressent. Les blagues potaches et le débridé ce n'est pas dans l'ADN de Tota. Et dans ce numéro, c'est aussi la fin de la saga du Minotaure....Et c'est plutôt bien fini.

    On sent bien que nos auteurs lyonnais s'amusent comme des petits fous à faire du n'importe quoi tout en assumant le faire. Et ça tombe bien, on s'amuse autant qu'eux.

    Blue Bird Le 28/07/2024 à 15:48:13
    Sorcières - Tome 2 - Hypathie

    Qui a vu le superbe film "Agora" du grand réalisateur espagnol Alejandro Amenabar, avec la très belle Rachel Weisz, connaît alors la vie et la fin tragique d’Hypathie d’ Alexandrie, enseignante, génie, philosophe et femme grecque qui a toujours refusé toute compromission avec les violences et la volonté de domination des différentes religions en l’an 415 après J.C., pour garder son libre-arbitre.
    Voici donc la BD "Sorcières-Tome 2 : Hypathie" (2021-Dupuis) de la scénariste Virginie Greiner et de la dessinatrice Christelle Pécout.
    Comme dans le film, Hypathie utilise, dans le scénario, toute son influence d’être libre et néo-platonicienne, pour éviter les guerres entre les différentes religions (chrétienne et polythéiste romaine) provoquant la haine et la jalousie à son encontre.
    Comme dans le film, son meilleur élève la trahira et provoquera sa mort ,par fanatisme religieux, au moment de leurs découvertes d’instrument scientifique pour l’astronomie, au milieu de la bibliothèque d’ Alexandrie qui sera par la suite saccagée.
    Quant aux dessins classiques, ils nous montrent la beauté grecque de cette femme réunissant les plus beaux esprits grecs antiques et étant leur égale.
    À lire pour l’émancipation des femmes et des esprits indépendants en général, prônant le doute au sein de leur pensée.

    Laurent57 Le 28/07/2024 à 13:40:45
    Ric Hochet - Tome 6 - Rapt sur le France

    C'est mon premier Ric et première lecture en 2024 donc.
    et je dois dire que j'ai apprécié.
    L'histoire est plutôt sympathique, certes ça un peu vieillis mais j'ai passé un bon moment.
    Il y a de la lecture, quelques revirements de situation et comme décors le France avec quelques mises en valeur légèrement racoleuses.
    Les dessins sont réussis, même si à la même époque quelques séries avaient de plus beaux décors, Tibet s'en sort très bien.

    Arkadi Le 28/07/2024 à 13:26:30
    Michel Vaillant - Tome 29 - San Francisco Circus

    Entre la réalisation du "prince blanc" et de "panique à Monaco" (Oui, publié 10 ans plus tard mais dessiné durant cette période) ainsi que le divorce d'avec le journal Tintin, Jeannot a de quoi faire. Et à tant faire et se préoccuper, forcément la qualité disparait et les inspirations de scénario sortent de nulle part.

    Ici ce sera la série des "Rues de San Francisco" (adoré par Graton) avec Karl Malden et Mickaël Douglas en Guest star d'ailleurs dans l'album, et le film "Bullit" avec Steve Mac Queen qui seront à l'influence.

    Et c'est frais, rigolo avec de belles planches de San Francisco. Si le début raconte la course automobile puis le prétexte scénaristique (forcément poussive) pour ce qui va être le vrai enjeu de l'album : une course poursuite. Et elle est génial cette course poursuite avec les flics idiots, les rues en pente, les voitures (superbement dessinées) qui se crashent en bouillie.

    Et puis il y a Roy et Payntor qui ne font pas de la figuration. Ce pro du karaté qui se prend une mandale ( hilarant !) et ce final qui n'a ni queue ni tête mais qui l'assume tellement que c'est foutraque de rigolade avec ce personnage haut en couleur qui permet l'Happy end.

    Graton sait jouer avec le rythme et la pantalonnade. C'est sans prétention certes mais c'est une première dans la série : une course poursuite de quasi 30 pages avec de la bouffonnerie et de l'hilare ....ça le fait.

    alexseen16 Le 28/07/2024 à 11:18:41
    Zombie Tales - Tome 4 - Ça mort !

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    Arkadi Le 27/07/2024 à 20:13:10
    Alef-Thau (Les Aventures d') - Tome 8 - Le triomphe du rêveur

    Le dessinateur Arno est décédé durant la construction de cet album, le dernier de la saga. Et peut être que ce violent décès a transformé le final de cet album et donc de cette série ? Et peut être que Jodo a souhaité rendre hommage à son ami par le biais de cette conclusion ? Car ce final là est un bien beau final, qui clôture parfaitement cet aventure de l'illusion. De manière certes trop didastalique, trop rapide comme toujours avec Jodo et sans émotion particulière, hélas, mais le final demeure agréable, atypique...

    Et puis il y a l'avant final...Une quête comme toujours mais cette fois-ci, Jodo assume totalement son plaisir aux énigmes et à leurs réponses désarmantes et c'est agréable aussi à la lecture.
    Et puis il y a Covial. Certes le dessin d'Arno manque mais Covial se débrouille très bien dans le remplacement.

    La saga se termine donc pas mochement et ça c'est déjà bien. Est-ce formidable ? Bien sur que non. La saga ne l'était plus depuis un certain nombres d'album. Alors, cela surprend....
    Peut être est ce du uniquement à cet hommage d'un grand artiste mort trop tôt ? Oui, c'est possible...

    Laurent57 Le 27/07/2024 à 15:03:18
    Sept - Tome 1 - Sept psychopathes

    Je n'ai pas trouvé cet album si mauvais.
    Le dessin est plutôt bon, et l'histoire assez sympas aussi.
    Ce que je reproche à la plupart des scénaristes aujourd'hui (et ici il ne fait pas exception) c'est de blacler les dialogues. La BD est bouclée en vingt minutes, des dialogues rapides, des cases sans texte et des bulles quasiment vides. Je ne comprends pas qu'on ne sache plus profiter de 62 planches pour approfondir les intrigues.

    Cellophane Le 27/07/2024 à 11:16:56
    FRNCK - Tome 2 - Le baptême du feu

    Déception…

    Autant, j’avais beaucoup apprécié le premier, pour son humour, sa vivacité, son cynisme, ses idées… Autant, je suis déçu par celui-ci.

    D’accord, le manque de voyelle n’était pas facile à lire mais c’était une des originalités du premier tome, ici disparu. On arrive donc à une histoire assez classique.

    D’accord, la confrontation de deux mondes (moderne et préhistorique) est assez banale mais c’était amusant. Là, les hommes préhistoriques sont arrivés au niveau des hommes d’aujourd’hui – d’accord, ils ne maîtrisent pas encore internet mais globalement, rien ne les surprend et ils se font à tout.

    Enfin, là où je trouvais ça plein de justesse cynique, ici, on part dans les petits lapins bonheur-tueur, l’invention du micro-ondes… Bref, rien de subtil ni, finalement, très amusant à mon goût.

    Déception.

    Cellophane Le 27/07/2024 à 11:14:13
    FRNCK - Tome 1 - Le début du commencement

    Un très joli démarrage de série. Si la trame est un peu classique et peu expliquée (oh ben hop, il a voyagé à la préhistoire), le rendu est très bon grâce à un dessin dynamique, beaucoup d'action sans temps mort et énormément d'humour dans les dialogues !

    Laurent57 Le 27/07/2024 à 10:59:25

    Mince! j'ai coulé une larme.
    Un superbe album, le livre en lui-même avec une très belle couverture mat et un papier très qualitatif.
    Ensuite les dessins, le scenario et l'histoire.
    Je crois que c'est la première BD (sur mes 600) que j'ai envie de partager pour montrer que la BD ce n'est pas seulement de l'aventure, qu'on peut aussi raconter de simples et jolies choses avec émotion et humour.

    TraitSevere Le 27/07/2024 à 10:43:28
    Blake et Mortimer (Les Aventures de) - Tome 9 - Le Piège diabolique

    Une aventure qui doit être la seule sans Olrik, Blake n'est présent que de manière furtive au début et a la fin. Un récit captivant par son dépaysement, la vision du futur, vu avec l'imagination d'un auteur au début des années '60. H. G. Wells n'est pas très loin avec "La Machine à explorer le temps" . Trois étapes, préhistoire, moyen-âge, futur apocalyptique. Et le retour ultime d'un vieil ennemi, c'est le Blake & Mortimer que je préfère pour toutes ces raisons.

    bd91130 Le 27/07/2024 à 10:22:06
    L'Élixir de Dieu - Tome 2 - Deus Ex Alembicus

    Pas aussi hilarant que le premier tome, mais quand même toujours un scénario bien déjanté, avec des visages expressifs à souhait. Une bonne histoire en deux albums, bien ficelée, réussie. Un peu courte ?

    TraitSevere Le 27/07/2024 à 10:16:58

    Un très bon cru, avec une critique sociale évidente. Preuve qu'il est encore possible de faire un bon Spirou, sans avoir les habituels méchants........Zantafio ou Zorglub

    Erik67 Le 27/07/2024 à 08:22:46

    Quand on a 18 ans, on n'a pas souvent toutes les idées en place. On s'engage dans l'armée nordiste pour aller faire la guerre contre les sudistes. Pourtant, sa mère qu'il a laissé seule à la ferme l'avait prévenu. Il va vite déchanter et apprendre la dure réalité du combat entre la mort et la désolation.

    Il voit les hommes se faire massacrer par régiment entier afin d'obéir aux ordres d'un général bien planqué à l'arrière du champ de bataille. Henry va être confronté à assumer un acte de lâcheté. On comprend mieux ce qui se passe quand on voit toute cette horreur.

    Il faut dire que la guerre de Sécession était non seulement le déchirement d'un même peuple mais l'une des premières guerres modernes assez meurtrières qui préfigurait la Première Guerre Mondiale. Les enjeux n'étaient pas qu'idéologiques, nous le savons désormais.

    C'est une lecture assez immersive et purement psychologique. Evidemment, on se dit que toute personne ne devrait jamais à voir à subir la guerre quel que soit le motif d'engagement. Mais bon, notre jeune héros l'a voulu comme une sorte de quête à suivre. Il va vite le regretter !

    J'ai bien aimé car le message porté est fort et clair. Par ailleurs, le dessin de Steve Cuzor semble épouser à merveille ce récit. Cela concourt incontestablement à donner du corps à l'ensemble. On a réellement peur avec ce jeune personnage qui arrive assez vite à comprendre dans quel bourbier il s'est fourré. On est loin de l'idéalisme...

    A noter qu'il s'agit de l'adaptation d'un assez vieux roman de Stephen Crane, un auteur américain du XIXème siècle qui est décédé à l'âge de seulement 28 ans suite à une tuberculose, dans la forêt noire allemande, non loin de chez moi, où il se faisait soigné.

    Au final, une œuvre forte, réaliste et poignante, qui peut encore avoir des résonances car les guerres ne se sont malheureusement jamais arrêtée...

    ArvoBlack Le 26/07/2024 à 23:44:34

    "Jours de Sable" étonne par le ton dramatique qui s'inspire de faits réels dans les années 1930 dans la région de Oklahoma appelée également "No man's Land". De superbes dessins semi-réalistes proposés par Aimée De Jongh avec beaucoup de douceur. Cependant, l’œuvre au ton très dramatique dénote quelque peu avec des traits ronds, gentils et curvilignes des personnages qui ont tendance ne pas donner l'atmosphère sombre souhaitée dans la bande dessinée. L'histoire reste conventionnel avec quelques surprises. Il est difficile de vraiment apprendre de la personnalité de John Clark, notre photographe et personnage principal. La rencontre avec la charmante Betty permettra d'en connaitre un peu plus sur celui-ci, mais toujours de manière assez flou. Une BD qui se lit très bien, mais qui manque de profondeur dans l'approche. A noter aussi, les dessins de paysages sur une page complète ou une double page qui sont bluffants.

    addrr Le 26/07/2024 à 15:04:43
    Tex (Maxi) (Clair de Lune) - Tome 10 - Le Venin du cobra

    Un Maxi Tex « mineur » en comparaison des autres, tant dans le dessin que dans le scénario, pas toujours emballant. Il n’empêche que c’est tout de même de très bonne facture pour un Western.

    addrr Le 26/07/2024 à 13:26:00

    Pour un fan relativement connaisseur de Lovecraft comme moi, cette lecture est plaisante. C’est rigolo de voir comment ils déstructurent le mythe en se plongeant dans les histoires les plus fortes.
    Après, c’est un bel hommage, mais non un chef d’œuvre.

    Arkadi Le 26/07/2024 à 12:49:08
    Michel Vaillant - Tome 30 - Le prince blanc

    A l'orée du prince blanc, rien ne va plus pour Jeannot: Il désire quitter le journal de Tintin pour incompatibilité d'humeur avec Raymond Leblanc, le boss. S'ensuit des procès et autres simagrées qui dureront des années dont Graton sortira vainqueur mais fatigué avec, tout de même, des obligations à respecter.

    Notre "Prince blanc" fait partie de ses obligations.

    Conçu au départ comme une petite histoire petit format à publier dans un magasine sœurette du journal de Tintin, le voici catapulter dans un album. Si Graton a gagné le procès, Leblanc veut son dernier album de Michel. Il a les droits sur cette p'tite histoire? Il va en faire une grande....

    Vous comprendrez donc pourquoi l'histoire se suffit sur un post-it? Qu'il y a un grand nombre de case qui ne sont pas supervisées par le maître et que ces mêmes cases sont moches et dénotent visuellement des autres cases? Et que la trame a été déjà vu avec "L'honneur du samouraï" et que, évidemment, c'est vraiment et carrément moins bien ?

    Même Jean, désabusé de ces années 75 dans laquelle les hommes malhonnêtes peuvent être sujets d'idolâtrie , clôture son aventure avec cynisme.

    Il n'est pas bon du tout ce prince blanc, pas bon du tout. Le final est un mille feuille de révélations verbeuses sans aucun intérêt. Même les planches de courses automobiles sont d'une grande pauvreté .

    Il y a juste les passages d'Henry qui sont réjouissantes! Mais ça fait que 4 planches. C'est maigre.

    Erik67 Le 26/07/2024 à 07:32:24
    Killing Stalking - Tome 4 - Tome 4

    C'est le tome du basculement pour le jeune et frêle Bum qui cache en lui beaucoup de frustration notamment amoureuse. On dirait que Sangwoo a réveillé en lui les pires instincts car à la fin de ce tome, il va lâcher prise !

    C'est ce qui me fait dire de manière plus globale qu'un individu qui rencontre un autre dans le cadre d'un couple peut changer sous son influence pour devenir quelqu'un d'autre. Cet aspect-là me terrifie un peu surtout dans le cadre du présent récit qui ne fait pas dans la dentelle !

    Evidemment, je ne le répéterais pas assez : les âmes sensibles devront véritablement s'abstenir. C'est une lecture adulte et malsaine qui devrait presque être interdite mais dont on se dit que c'est un manga parmi tant d'autres.

    Quand je pense qu'il y a des polémiques dans le monde de l'édition de notre pays pour bien moins que ça, cela me laisse assez dubitatif. Bref, j'insiste sur le fait qu'il faut plût être sain de corps et d'esprit avant d'entamer une telle lecture car cela pourrait vous être dangereux sur une voie à ne surtout pas suivre. Ne pas offrir à vos enfants par exemple !

    Un mot encore pour le graphisme que j'aime bien dans ce manga colorisé. Cela rend la lecture assez rapide et fluide et c'est vraiment un bon point.

    La saison 1 s'achève avec ce tome où l'auteur est parvenu à nous amener là où il voulait. Il reste désormais à savoir comment va évoluer ce couple infernal dans une seconde saison.

    Pulp_Sirius Le 25/07/2024 à 22:51:42
    Lucky Luke (vu par...) - Tome 6 - Les Indomptés

    De Blutch, je ne connaissais que sa participation sur Donjon avec l'album "Mon fils le tueur", LE meilleur album de toute la série pour moi!

    Mes attentes étaient donc élevées, et je n'ai pas été déçu! J'ai ri, j'ai ri! Franchement, l'humour de Blutch est vraiment très drôle pour moi, et voir les enfants dirent et faire n'importe quoi tandis que Lucky Luke essaie de gérer, ça m'a beaucoup amusé. Même l'histoire générale est prenante, avec cette histoire de butin perdu/volé.

    Je fais écho à la conclusion de minot : le meilleur Lucky Luke vu par... depuis Bonhomme... et de très loin!!

    omoide Le 25/07/2024 à 21:53:18
    Solo Leveling - Tome 2 - Volume 2

    (note:3/10) ce second volume semble introduire ce qui sera la boucle narrative principale de la série: le héro rentre dans un donjon, accumule des points en tuant des monstres sans intérêt, puis débloque la fin en tuant le "boss" principal. Ce qui lui permet de gagner une nouvelle épée ou des points d’expérience à répartir pour faire grandir la force, l'agilité, etc.
    Bref, on lit sur papier une partie d'un jeu action-rpg sans grand intérêt.
    Les planches sont un peu plus lisibles, sauf dans les scènes d'action où il faut accepter de passer à la vignette suivante pour éviter de perdre du temps. Et des vignettes tous trop serrées autour du personnage, pour éviter de dessiner trop de décor?

    addrr Le 25/07/2024 à 18:02:47
    Tex (Maxi) (Clair de Lune) - Tome 6 - Rio Hondo

    Encore une belle aventure ; un thème plus classique où Tex et consorts protègent les pauvres/faibles face aux riches/méchant. J’ai juste trouvé un Tex étrange (s’énerve facilement et vulgaire).

    Eric DEMAISON Le 25/07/2024 à 17:47:31
    Jean-Claude Tergal - Tome 5 - Jean-Claude Tergal découvre les mystères du sexe

    A lire et redécouvrir pour les fans de l'esprit Fluide Glacial, époque Gotlib). Cet esprit frondeur et décalé qui fait rire. Les jours de morosité c'est prescrit par le médecin!

    franp Le 25/07/2024 à 16:07:15

    Excellente minisérie sur laquelle je ferai deux reproches mineurs :
    - un scénario quelque peu prévisible et troué à quelques endroits.
    - une colorisation tirant trop sur le sépia.
    Thématique et dessin parfois gore font réserver cette série à des adultes.

    Eric DEMAISON Le 25/07/2024 à 12:07:50

    Excellent à tous points de vue:
    l'histoire à cheval sur les goulags de Russie et New York. Passionnante.
    Bien sur aussi le dessin somptueux. Personnages, mise en cases et page, couleurs.

    covid 15 Le 25/07/2024 à 10:58:20

    Bonjour je suis M.GOSSART présent dans la BD,je pense qu'une suite devrait être faite car le sujet a évolué,une adaptation cinématographique serait aussi bien venu car il ne faut surtout pas oublier cette tragédie mal géré,les décès et surtout les familles touché par ce drame ainsi que le personnel hospitalier qui pour ma par ma sauvé

    Erik67 Le 25/07/2024 à 07:31:28
    Killing Stalking - Tome 3 - Tome 3

    Dans ce tome, on croit que Bum est en danger au départ mais le machiavélique Sangwoo va changer les règles car il a un plan bien défini que l'on ne connaît pas encore. Evidemment, le calvaire continue pour lui mais on se demande s'il ne le cherche pas au fond de par son attitude de soumission totale même quand il aurait l’occasion de fuir.

    C'est également un tome où l'inspecteur de police nouvellement arrivé dans le quartier menace de coincer Sangwoo. Il prend de plus en plus d'importance alors qu'il était totalement effacé du précédent tome. Cela donne un aspect assez intéressant que je n'avais plus retrouvé depuis le fameux duel de Death Note.

    Par ailleurs, la relation continue de plus belle et on a vraiment du mal quand on passe à des scènes de la vie courante assez normal comme faire ses courses dans un supermarché ou aller dans une boutique de fringue comme si de rien n'était. J'avoue que ce n'est guère crédible ou bien cela cache autre chose de plus malsain encore.

    Un mot sur le graphisme pour dire qu'il est toujours aussi particulier mais qu'il arrive à mettre en valeur tout le côté sombre de ce manhwa dont la plupart des scènes se jouent à huis-clos.

    Il reste à découvrir la suite car cela se termine toujours pas une espèce de clifhanger pour donner envie de continuer cette sombre aventure.

    kingtoof Le 24/07/2024 à 23:11:31
    Tatanka (Callède/Séjourné) - Tome 1 - Morsure

    Une vraie réussite.
    15 ans après la sortie du dernier opus, la série n'a pas pris une ride.
    Le scénario est excellent, digne des plus grand X-Files !

    ArvoBlack Le 24/07/2024 à 21:03:05

    Avec "La Brute et le Divin", je reste à moitié emballé par le message écologiste qui est peu nuancé et surtout pris sans pincette aucune. D'autant plus avec les événements survenus au cours de la bande dessinée, il n'y a pas de réflexion sur le devenir de l'extraction des métaux rares, ni sur la préservation des lieux, ni sur le ministère qui emploi Eva. Également, pas de remise en question de la condition d'Eva, elle a tout de même quitté son travail et la vie citadine pour se retrouver seule sur l'ile, ce n'est pas rien. Il s'agit juste d'un constat alarmant sur certains procédés industriels qui détruisent les coraux et la biodiversité, mais ça, je le savais déjà. Eva est heureuse sur son ile, elle ne se pose pas plus de questions sur son avenir et sa condition, FIN de l'histoire. Décidément, Eva ne semble pas vraiment comprendre elle-même le véritable enjeu. Le crayonné du personnages d'Eva correspond bien à sa personnalité : d'humeur changeante à l’extrême et lunatique. Au niveau global du dessin et des couleurs, c'est beau, avec un joli travail à l'aquarelle, ainsi qu'un contraste avec la ligne claire sur la plupart des planches et sans ligne claire lorsque Eva explore le monde sous-marin. C'est surement les aquarelles sur une page complète ou double pages qui sont les plus satisfaisantes graphiquement et apportent une vraie fraicheur au récit. Le découpage est également réussi rendant les scènes d'actions intenses et captivantes. Dommage pour le fond (marin) qui manque d'une consistance abyssale.

    addrr Le 24/07/2024 à 16:04:20

    Avis sur l’ensemble de la série :
    Une série qui, à chaque fois qu’on semble la saisir, change de mécanique, de route et de sens. C’est brillant et original, même si la fin et le deuxième cycle me semblent trop obscurs.
    Les personnages sont intéressants et offrent pas mal de potentiel. Le scénario global est accrocheur dans le premier cycle, on veut en savoir plus, et on finit par avoir ce que l’on veut après plusieurs changements de rythmes et de décors.
    Vraiment chouette tout ça

    Arkadi Le 24/07/2024 à 14:07:29
    Alef-Thau (Les Aventures d') - Tome 7 - La porte de la vérité

    Alef a tout pour être heureux mais il est pas....Même si sa vie est merveilleuse, elle n'est qu'illusion. Il est d'ailleurs le maitre des illusions, peut créer la vie à la moindre de ses pensées comme la retirer. Tout ce monde tient à sa conscience. Il est dieu tout puissant et il en peut plus. Car, lui, veut être mortel, vieillir et que sa vie soit surprenante.

    Bref...le postulat de départ est intéressant sauf que Jodo n'en fera pas grand chose.

    D'abord il est colère l'Alef durant de longues (Trés longues) planches puis il s'en va sur un vaisseau avec ces copains qui vont faire les martyrs. Et de ce don de soi de 3 personnages secondaires mais important de la saga, le lecteur ne ressent aucune émotion. Et puis il y aura une quête, encore et pis c'est tout...la suite au prochain épisode.

    Donc c'est plat, sans intérêt aucun. Même que Diamante n'est plus l'ombre d'elle même en n'étant plus qu'une folle d'amour.

    Reste les dessins d'Arno toujours superbes avec de belles cases, une belle gestion de l'espace et des décors...

    kingtoof Le 24/07/2024 à 12:11:34
    Hawkmoon - Tome 3 - Le Dieu fou

    Nettement moins emballé par le tome 2 et 3, le lecture est plaisante, mais je trouve le scénario sans grand éclat...
    Désolé pour Michaël Moorcock, mais cette adaptation de Hawkmoon me fait penser à du sous Elric !

    Shaddam4 Le 24/07/2024 à 11:55:57

    Déjà six ans que Sean Murphy a dynamité la mythologie Batman avec son White Knight. L’année dernière il concluait (?) sa trilogie avec un Beyond the White knight franchement décevant. Avec ce spin-off où Murphy n’intervient pas et laisse le scénario à Katana Collins, auteur de romans Young adult et scénariste du très bon Harley Quinn, on ressent que le concept commence à s’étirer et qu’il serait temps de conclure définitivement…

    Attention Spoilers!

    Vous aurez peut-être tiqué en voyant la bannière « jeunesse » en tête de cette chronique et je confirme le changement de tonalité, tout à fait assumé par les auteurs mais qui semble traité de manière un peu étrange par l’éditeur qui ne laisse en rien penser à un pas de côté lorsqu’il reprend la maquette Black Label et inscrit « pour lecteur averti » au dos de l’album. Je vais donc être clair: cet album, s’il peut être pris comme une suite chronologique du White knight: Harley Quinn en mettant en scène les deux enfants de Harley et du Joker, rompt totalement avec les concepts et la tonalité très sombre de l’univers de Sean Murphy. En faisant des deux enfants les héros de l’intrigue, en rangeant Batman au rang de figurant de luxe, en prenant la très bonne Mirka Andolfo (dont on connaît le style cartoon) pour les dessins, les auteurs ne comptaient tromper personne. En ce sens il est dommage que Murphy illustre toutes les couvertures d’épisodes en brouillant les cartes. L’aspect vendeur de l’auteur est évidemment la motivation principale mais un certain nombre de lecteurs risquent d’être déçus malgré les qualités réelles du volume. Il est toujours important d’être clair sur le lectorat ciblé par une BD. Bref…

    Nous avons donc nos deux bambins qui fuguent avec une batmobile grâce à leur super-papa numérique dont la conscience a été ressuscitée dans Beyond the White knight. Leur maman part à leur poursuite en parallèle au FBI… et bien entendu un tonton Bruce Wayne qui s’évade de prison quand il veut et donne des coups de pouce quand il faut. Cette échappée est l’occasion d’étudier les relations des deux enfants, la fille ayant commis des grosses bêtises sur le précédent album et de craindre qu’ils ne suivent l’évolution de Jack Napier devenu le Joker. Ils vont se retrouver confrontés à quelques vilains de Gotham dans leur double quête: renouer avec leur papa et permettre à sa conscience numérique de perdurer éternellement.

    Comme album jeunesse ou young adult ce Generation Koker est plutot chouette, en abordant les thématiques des relations des enfants avec un père qu’ils n’ont pas connu, avec cette crainte de devenir comme lui tout en recherchant leurs racines. Les jeunes sont évidemment des geek avec quelques sujets bien attendus comme l’épistolaire numérique avec un ami qu’on ne connait pas et autres piratages informatiques. La question de l’identité et du choix de qui on veut être reste un classique, pas très original mais approprié. Graphiquement Mirka Andolfo fait le job élégamment et surtout très joliment colorisée par un Alejandro Sanchez que je découvre et qu’il faudra suivre.

    Sur l’insertion dans l’univers White knight en revanche la déception est franche. Pratiquement pas de Batman malgré la love-story impossible avec Harley qui permettait des choses très intéressantes, le retour de personnages que Murphy s’était fait une discipline de purger pour développer sa chronologie et donc des péripéties gentillounettes qui nous laissent loin des profondes introspections sur la psyché des personnages et sur le mythe de Batman. Au final on se trouve donc en présence d’un joli album qui se lit bien pour peu que l’on ait compris la thématique et que l’on ne s’attende pas un un album du murphyverse. Tout cela ressemble donc à une fausse bonne idée et il revient aux éditeurs US et français de trouver l’astuce pour assumer cet aspect spin-off découplé du canon White Knight.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/06/10/batman-white-knight-generation-joker/

    Shaddam4 Le 24/07/2024 à 11:53:57
    Semper Feri - Tome 1 - Space Marines

    Cet album a attiré immédiatement mon attention en me plongeant dans l’archéologie du blog, lorsqu’il y a presque huit ans (ça ne nous rajeunit pas!) je chroniquais un de mes premiers albums de retour de mon unique séjour à Angoulême où j’avais pu rencontrer le très sympathique Mathieu Thonon sur sa première publi, le brillant diptyque Brane Zero. Guettant de temps en temps une nouvelle création d’un auteur fort prometteur, je me suis précipité sur cette nouvelle série, un peu trop vite peut-être. Car Semper Feri est à la jonction entre l’album jeunesse et le Young Adult, propulsé par le scénariste El Diablo, venu de la presse BD satirique, et donc loin de la Hard Science qui m’avait tant plu sur Brane zero. Les qualités scénaristiques de Thonon sont donc hors sujet et sa technique, si elle s’est clairement développée sur la colorisation numérique plutôt chouette pour le genre, n’a que peu progressé depuis ses débuts.

    On est donc en présence d’une honnête BD de SF militaire dystopique qui reprend une multitude de passages obligés et se repose essentiellement sur des designs plutôt réussis. Associés à un découpage très efficace, on peut dire que la forme joue son office malgré des personnages qui hésitent entre le style épuré type Animation mais sans la technique permettant une dynamique des mouvements, et le style jeunesse qui atténue la violence insistante de l’univers. Avec des personnages archétypaux et des scènes téléphonées comme cette belle scientifique résistante de l’ombre qui va emballer le cœur de notre gros bourrin de héros, le scénario a lui aussi un habillage alléchant mais une maîtrise partielle que les dialogues n’aident pas à alléger.

    Comme souvent dans cette part de marché (comme sur le dernier Batman: White Knight), selon le public concerné le lecteur pourra passer outre ces limites calibrées ou les trouver trop déjà-vus pour s’arrêter sur cette création au milieu des centaines d’autres en librairie…

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/06/12/semper-feri-1-space-marines/

    Shaddam4 Le 24/07/2024 à 11:47:37

    Chef de file de l’école hispanique doté d’une très solide formation technique, Jordi Lafebre est arrivé chez nous par la grâce de monsieur Zidrou qui lui a offert de jolis projets, lui permettant aujourd’hui de devenir un auteur complet avec un sacré sens des dialogues et des situations. Son précédent album Malgré tout avait été accueilli par des avalanches de fleures et l’auteur embraye trois ans après par un génial one-shot de cent pages qui se dévore avec un plaisir continu.

    L’idée de créer un personnage (qu’on espère récurent vu le plaisir de la rencontre) de psy pour une enquête non-officielle est brillante en ce qu’elle permet tout un tas de saillies sur la galerie de personnages, que ce soit au travers des cases de narration issues de la séance chez le psy ou de bulles de dialogue direct. La répartie de la foldingue est absolument savoureuse notamment lorsqu’elle se confronte à la troupes de mâles Alpha qui habitent ce milieu de la grande bourgeoisie catalane. Vous l’aurez compris, le scénario se construit à partir de cette séance initiale et nous raconte cette improbable enquête entrecoupée par les interruptions du psy ou des trois voix de femmes qui habitent notre héroïne dysfonctionnelle… mais terriblement attachante. Eva est bien sur la première qualité de cet album: jeune femme forte et brillante qui n’a peur de rien et cohabite avec ses quelques problèmes d’alcool, de tabac et de passé familial. Ses tribulations vont nous envoyer dans le monde des vignobles et des secrets de (grosses familles) ainsi que des magouilles agro-réglementaires lorsque des intérêts économiques sont en jeu.

    Lafebre accompagne son scénario déjà fourmillant d’idées par un dessin semi-réaliste excellement dynamique, dans la ligne de Blain ou Gomont mais en se rapprochant de la finesse graphique de ses homologues espagnols. Outre la dynamique des corps, l’auteur utilise toutes les possibilités du dessin pour faire parler ses cases, émettre des sons ou créer du mouvement. Les lecteurs de Malgré tout ne seront pas surpris par la fluidité de lecture et l’attachement très fort aux personnages.

    Auteur complet au sommet de son art, Jordi Lafebre est de ceux pour qui la BD semble si facile à dessiner et à lire en nous rappelant pourquoi nous sommes si durs dans nos avis BD sur ce blog et pourquoi la BD est vraiment un art total!

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/06/17/je-suis-leur-silence/

    Shaddam4 Le 24/07/2024 à 11:46:06
    Birdking - Tome 1 - Livre 1

    L’an dernier le duo nous proposait la très bonne surprise Raiders et remet le couvert cette fois sur une série qui reprend les codes de la dark fantasy où de sombres monarques oppressent les honorables et où l’héroïsme se hissera seul parce que l’injustice c’est mal! « Mêmes joueurs jouent encore » puisque si l’on change d’espace, on retrouve toutes les qualités et caractéristiques du précédent album mais aussi les limites d’un dessin dont l’encrage grossier ne rend pas toujours hommage à la qualité des designs de CROM.

    Car la qualité première des auteurs est de proposer de la pure série B en assumant ses clichés, ses références pour le simple plaisir de l’aventure et de l’épique. On sent à chaque instant combien le plaisir de créer de puissants chevaliers en armures ou des tortueux combattants issus du bestiaire fantastique japonais aurait pu prendre le dessus sur l’histoire et étouffer le projet, mais Freedman structure l’ensemble en proposant une narration fluide, simple, basée sur la quête du maitre et de son disciple, en attendant la confrontation contre l’empire du
    nécroman. Découpé en sept chapitres courts plein d’une action dynamique influencée par les codes de l’Animation, Birdking se lit agréablement en proposant une progression régulière sans nous frustrer puisque les personnages attendus se révèlent de vrais héros d’action, à commencer par cette sorte de Golem qu’est Birdking, l’esprit du roi de la colline aux plumes…

    Comme sur Raiders, l’univers très riche déborde largement des pages et laisse une foule de possibilités narratives après cette prise de contact avec les personnages qui prend soin de laisser le grand antagoniste dans l’ombre. Visuellement sombre (voir un peu vide niveau arrière-plans), Birdking devrait logiquement évoluer au tome deux vers un apprentissage entre l’héroïne bad-ass et son compagnon, reprenant le modèle du gentil-géant doté de pouvoirs qu’il ignore. Comme toute ouverture on reste un peu dans l’expectative mais pour peu que vous accrochiez avec le style particulier de CROM, le duo propose une belle aventure bien ficelée et généreuse.

    lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/06/22/birdking-1/

    Shaddam4 Le 24/07/2024 à 11:44:24
    Twig - Tome 1 - Dans l'ombre du héros

    Depuis quelques temps Urban tente de trouver la parade à la démographie famélique des lecteurs de comics et pourrait bien avoir trouvé la parade au travers de deux collections d’une qualité semblent vouée à remplacer l’autrefois imparable Black Label. Après la collection Urban proposant de grands formats luxueux et livrant des créations aussi riches que Nice House on the Lake ou Le dernier des dieux, L’Urban Blast propose désormais des formats comics souples, plus proches que jamais du format originel et après le génial Phenomena, nous livre un nouveau joyau avec ce personnage éponyme qui pourrait bien lancer une incroyable série tant cette découverte frise la perfection! On pourra juste tiquer sur un prix élevé pour ce format et en regard des collections plus qualitatives de l’éditeur…

    Twig est pour une fois un vrai album jeunesse, dont la qualité graphique éclatante (avec notamment une colorisation incroyable du canadien Jean-François Beaulieu, familier de Young depuis plusieurs albums) est loin d’être le seul atout. Cette histoire one-shot (…mais qui annonce déjà d’autres aventures) est d’une richesse folle qui ne surprendra pas les habitués de Skottie Young, notamment sur l’excellent MiddleWest. Le personnage principal archi-mignon est ce qui marque tout d’abord. Ses interactions avec ses copains séduiront totalement les jeunes lecteurs et attendriront leurs parents. Car comme pour tout grand album jeunesse la richesse permet d’intéresser à égalité des adultes et le public cible. En suivant Twig dans sa quête on va progressivement entrer dans des thèmes plus sombres comme le deuil d’un parent ou tout simplement la fin du monde. Car l’album n’est pas mièvre et place de redoutables méchants dans sur le chemin de notre héros bleu. Accompagné de son ami-couteau suisse qui
    agit à la fois comme aidant technique et psy soulignant les éléments de sous-texte du récit, Twig va affronter des dangers topographiques, des paysages fantastiques et des ennemis déterminés… mais aussi faire des rencontres qui interpellent sur la conscience animale, le sacrifice et bien sur l’amitié.

    Bondissant de péripétie en péripétie, l’histoire suit le schéma d’un jeu vidéo, jusqu’à ces visions qui nous montrent un « héros (celui du titre) » en illustrant l’arrière-cuisine des jeux vidéo fantastiques où de petits êtres doivent bien préparer la quête des personnages qui seront ensuite mis en lumière. Sans entrer dans le principe du Isekaï très populaire dans le manga, Young complexifie son univers en cassant une linéarité liée à la narration jeunesse. Devant suivre une carte et récolter des items, Twig va devoir faire des choix et surtout collaborer avec ses amis.

    Sans aucun temps mort, sans faiblesse apparente, Twig est la nouvelle pépite de Urban Blast, un nouveau joyau dans la superbe biblio de Skottie Young et une lecture obligatoire qui entre directement dans le top de l’année 2024!

    lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/06/24/twig-1/

    Shaddam4 Le 24/07/2024 à 11:43:17
    Once Upon a Time at the End of the World - Tome 1 - L'Amour aux temps de la Friche

    Le vétéran et multiprimé Jason Aaron s’associe au Rookie-frenchie Alexandre Tefenkgi dont le Good Asian lauréat en 2022 de pas moins qu’un Eisner et un Harvey Award (les deux prix majeurs de la BD américaine) n’est étonnamment toujours pas sorti chez nous… pour une surprenante série post-apo tragi-comique prévue a priori en trois volumes. Dans L’amour aux temps de la Friche nous suivons l’alliance contre nature de deux jeunes gens perdus au milieu d’un chaos où la nature n’existe plus, où ce qui se rapproche le plus d’animaux consiste en des rats sanguinaires ou des monstres tentaculaires et où ce qu’il reste d’humanité semble être constitué de cadavres en sursis ou des fanatiques Rangers, descendants des premiers survivalistes. L’entrée en matière pose immédiatement les deux personnages dont l’opposition va structurer tout le récit sous forme de fable.

    Maceo vit seul dans une tour protégée des affres de l’époque, jouissant de tout le confort composé d’artéfacts du temps d’avant bricolés et qui semble parfaitement apprécier son mode de vie consistant à profiter d’une nostalgie positive. A l’inverse Mezzy est une survivante, la guerrière ultime qui a appris tout ce qu’il faut auprès des Rangers pour vivre jusqu’à la fin de cet enfer. A quoi bon vous direz-vous? Et c’est bien la petite graine de doute que sa rencontre avec Maceo va faire germer dans ses certitudes et sa rigueur robotique. Alors que les deux entament un périple mystérieux surgit le clan de Mezzy, ces Rangers dont elle a volé l’unique livre, leur Bible vénérée servant de guide au sein de ce monde barbare.

    Ceux qui ont déjà lu du Jason Aaron (et notamment son chef d’œuvre le Massacreur de dieux) ne seront pas surpris de constater qu’il sait manier la langue et son duo est clairement l’atout de ce projet. Si Maceo peut sembler fatiguant au premier abord, ce qu’il incarne avec sa comparse, le positif face au pessimisme, la faiblesse face à la force, le ying et le yang quoi, transforme assez vite cette petite histoire apocalyptique en une réflexion plus élevée. Sans non plus atteindre la grande philosophie, l’auteur utilise son intrigue pour questionner sa société sur ses marqueurs moraux, entrecoupé d’absurde qui évite de tomber dans quelque chose de top sombre. Lorsque surviennent les rangers le message se précise en anticipant la victoire de cette Amérique qui monte et qui ne cesse d’inquiéter les inventeurs d’histoires. Les auteurs américains n’auront jamais autant décortiqué l’essence même de leur société schizophrène dont la déliquescence les amène à traiter de valeurs fondamentales telles que la violence, l’amour, l’humanité. Cela peut paraitre gnangnan mais le questionnement est cruellement actuel alors que toutes les valeurs universalistes semblent remises en question de part le monde et à commencer par le pays des cowboys.


    Alors pour les plus allergiques à l’américano-centrisme comme moi, on pourra se lasser de lire des histoires écrites par des américains pour des américains traitant de gimmicks et de références américaines (clairement, les rangers et autres scouts, on s’en contre-fout…). Il faut dire que le dessinateur français n’aide pas beaucoup à s’immerger dans un récit dont il se contente de dessiner rapidement les personnages principaux, laissant l’arrière-plan totalement vide. Il faut ainsi beaucoup d’imagination pour vraiment découvrir cet univers, laissant la partie graphique clairement de côté. Il semble que les deux autres tomes soient prévus avec d’autres partenaires aux crayons, aussi cet écueil pourra être minimisé sur la suite.

    Le vétéran et multiprimé Jason Aaron s’associe au Rookie-frenchie Alexandre Tefenkgi dont le Good Asian lauréat en 2022 de pas moins qu’un Eisner et un Harvey Award (les deux prix majeurs de la BD américaine) n’est étonnamment toujours pas sorti chez nous… pour une surprenante série post-apo tragi-comique prévue a priori en trois volumes. Dans L’amour aux temps de la Friche nous suivons l’alliance contre nature de deux jeunes gens perdus au milieu d’un chaos où la nature n’existe plus, où ce qui se rapproche le plus d’animaux consiste en des rats sanguinaires ou des monstres tentaculaires et où ce qu’il reste d’humanité semble être constitué de cadavres en sursis ou des fanatiques Rangers, descendants des premiers survivalistes. L’entrée en matière pose immédiatement les deux personnages dont l’opposition va structurer tout le récit sous forme de fable.

    Maceo vit seul dans une tour protégée des affres de l’époque, jouissant de tout le confort composé d’artéfacts du temps d’avant bricolés et qui semble parfaitement apprécier son mode de vie consistant à profiter d’une nostalgie positive. A l’inverse Mezzy est une survivante, la guerrière ultime qui a appris tout ce qu’il faut auprès des Rangers pour vivre jusqu’à la fin de cet enfer. A quoi bon vous direz-vous? Et c’est bien la petite graine de doute que sa rencontre avec Maceo va faire germer dans ses certitudes et sa rigueur robotique. Alors que les deux entament un périple mystérieux surgit le clan de Mezzy, ces Rangers dont elle a volé l’unique livre, leur Bible vénérée servant de guide au sein de ce monde barbare.

    Ceux qui ont déjà lu du Jason Aaron (et notamment son chef d’œuvre le Massacreur de dieux) ne seront pas surpris de constater qu’il sait manier la langue et son duo est clairement l’atout de ce projet. Si Maceo peut sembler fatiguant au premier abord, ce qu’il incarne avec sa comparse, le positif face au pessimisme, la faiblesse face à la force, le ying et le yang quoi, transforme assez vite cette petite histoire apocalyptique en une réflexion plus élevée. Sans non plus atteindre la grande philosophie, l’auteur utilise son intrigue pour questionner sa société sur ses marqueurs moraux, entrecoupé d’absurde qui évite de tomber dans quelque chose de top sombre. Lorsque surviennent les rangers le message se précise en anticipant la victoire de cette Amérique qui monte et qui ne cesse d’inquiéter les inventeurs d’histoires. Les auteurs américains n’auront jamais autant décortiqué l’essence même de leur société schizophrène dont la déliquescence les amène à traiter de valeurs fondamentales telles que la violence, l’amour, l’humanité. Cela peut paraitre gnangnan mais le questionnement est cruellement actuel alors que toutes les valeurs universalistes semblent remises en question de part le monde et à commencer par le pays des cowboys.

    Alors pour les plus allergiques à l’américano-centrisme comme moi, on pourra se lasser de lire des histoires écrites par des américains pour des américains traitant de gimmicks et de références américaines (clairement, les rangers et autres scouts, on s’en contre-fout…). Il faut dire que le dessinateur français n’aide pas beaucoup à s’immerger dans un récit dont il se contente de dessiner rapidement les personnages principaux, laissant l’arrière-plan totalement vide. Il faut ainsi beaucoup d’imagination pour vraiment découvrir cet univers, laissant la partie graphique clairement de côté. Il semble que les deux autres tomes soient prévus avec d’autres partenaires aux crayons, aussi cet écueil pourra être minimisé sur la suite.

    Ainsi Once upon a time… propose un concept intéressant et des personnages qui auraient dû nous emmener vers une jolie aventure mais ce premier tome est vraiment peu inspiré graphiquement, manque singulièrement d’action et fatigue un peu avec son adresse très américaine. On pourra lui laisser sa chance sur un second tome qui a (au vu de la structure) la capacité d’un gros rebond, mais ce démarrage reste assez faiblard. Avec la profusion d’albums disponibles on a le droit d’attendre plus.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/06/25/once-upon-a-time-at-the-end-of-the-world-1/

    Shaddam4 Le 24/07/2024 à 11:40:00
    Les brumes écarlates - Tome 2 - Les rivaux

    Le chinois Wu Qingsong revient cinq ans après un premier volume publié en VO en 2019 et dont le présent tome suit de près la publication chinoise. Il s’en excuse dans une brève post-face en annonçant le (peut-être?) dernier tome pour l’année prochaine. Au vu des qualités folles des dessins et de la très volumineuse pagination, il sera difficile de le lui reprocher. Sur les planches, si le cadrage plus serré permet moins de visions grandioses, on conserve une qualité graphique de très haut niveau tant dans les décors que dans le design des personnages et des armures, puisque c’était cette originalité esthétique qui faisait du premier volume une magnifique surprise asiatique.

    Continuant de développer un univers de steam-fantasy (mais sans vapeur), Quingsong nous alimente en continu en Kaiju gigantesques, en peuplades exotiques comme ces hommes-oiseaux et surtout en chevaliers steel-mystiques dont la puissance issue de pierres magiques permet des affrontements titanesques qui rappellent par moment Saint-Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque) ou Funerailes. Regorgeant de séquences de combats virevoltants, les deux-cent pages du volume ne sont pas franchement ennuyeuses.

    Les dialogues restent également très accessibles et bien tournés mais s’orientent résolument vers ce qui apparaît ici le cœur du projet de l’auteur et l’inévitable faiblesse de ces Brumes écarlates: les très complexes jeux d’échec occultes entre factions dans cet enchevêtrement de royaumes aux alliances fragiles. Après avoir fait connaissance avec le groupes de « ronins » qui ont enlevé la princesse, nous voilà lancés dans la quête de la Pierre aux Cinq couleurs, joyau doté d’une énergie mystique absolue qui renvoie les cristaux alimentant les armures des protagonistes au rang d’allumettes. Alors que tout le monde se tombe dessus pour posséder cette pierre, différents émissaires des royaumes dissertent sur leur billard à 25 bandes. Appuyé sur des planches dont toujours appétissantes et aucun problème de rythme, la série est pourtant victime d’une complexité renforcée par l’éternel problème des noms que l’on a le plus grand mal à retenir. L’indispensable carte d’intérieur de couverture, perfectible sur le premier volume, s’élargit ici en nous noyant encore un peu plus dans les interactions entre royaumes. Du coup on suit tout cela avec attention et concentration, mais l’on se perd régulièrement sans trop savoir laquelle des éminences grises nous suivons. Ajouté à cela d’étonnants sauts narratifs, on remercie grandement la sciences du rythme de l’auteur pour nous éviter de plonger.

    Il est très frustrant de minorer ainsi les très grandes qualités de ce manhua surtout lorsqu’elles sont liées à un genre dont il respect les codes et une langue qui n’a bien évidemment pas à s’adapter au lecteur occidental. On parcourt ainsi un album sans réelles fausses notes, toujours élégant, d’une richesse de background très grande (et illustrée par les pages d' »encyclopédie » qui sépare les parties), mais dont la complexité diplomatique et les mystères nécessitent un certain niveau de concentration, d’autant que l’auteur ouvre plus de portes qu’il n’en referme. Néanmoins très fun, créatif et donc toujours aussi beau, Les brumes écarlates reste une BD exigeante mais fort agréable. A voir si le troisième volume simplifiera quelque peu les interactions et permettra d’assumer un coup de cœur qui n’est pas loin.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/07/06/les-brumes-ecarlates-2/

    Shaddam4 Le 24/07/2024 à 11:29:19
    Randolph Carter - Tome 1 - La ville sans nom

    Engagé dans la Légion étrangère sur la Somme, l’archéologue Randolph Carter assiste à l’irruption de créatures indicibles massacrant son bataillon. Rescapé il entame un voyage en orient sur les traces du médaillon jadis trouvé dans le métropolitain de New-York et représentant une figure à tête de poulp….

    Amis Lovecraftphiles bienvenue dans une nouvelle et très élégante itération de l’univers de l’écrivain de Providence qui nous fait découvrir le personnage récurrent de Randolph Carter. Le personnage apparait dans sept récits de Lovecraft en marge du mythe de Cthulhu. Ancêtre d’Indiana Jones, il est archéologue et homme d’action engagé pour un idéal dans la Première Guerre mondiale et relié au culte des Grands Anciens par sa généalogie.

    Un peu passif sur ce premier tome (notons que l’histoire aurait probablement justifié trois ou quatre volumes), Carter sert principalement de fil rouge permettant des découvertes racontées par lui et ses interlocuteurs et relatant l’apparition de ces créatures non-humaines. Apparaissant déjà construit, le héros nous narre en deux temps l’histoire de sa famille et comment il en est venu à débarquer avec les boys sur la Somme doté d’un médaillon représentant le grand Cthulhu. Un peu linéaire mais très bien huilé dans l’enchainement des situations classiques des récits lovecraftiens (la rencontre du dément qui a rencontré les Autres, la secte occulte et ses agents infiltrés, le rationnel confronté à l’irrationnel,..), ce premier tome se lit avec grand plaisir et remplit le cahier des charges sur le plan narratif.

    Le cadeau bonux est sur les dessins qui sortent du lot par leur qualité qui s’autorisent quelques planches particulièrement inspirées, notamment dans l’utilisation d’une colorisation adaptée aux ambiances. Sans être virtuoses, les dessins sont de ceux qui glissent sous les yeux mais que l’on réalise après coup pour leur lisibilité, leur finesse et leur qualité technique, discrète mais au-dessus de la moyenne.

    Cette lecture est donc une excellente surprise, qui plus est chez Soleil qui a la fâcheuse habitude de reproduire les recettes et peine à sortir des rails de la maison. Avec deux tomes annoncés et un héros récurrent qui permet de découvrir une autre facette du gigantesque monde de H.P. Lovecraft, il serait dommage de se priver de cette jolie récréation.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/07/08/randolphe-carter-1-2-la-ville-sans-nom/

    franp Le 24/07/2024 à 11:04:15
    New Cherbourg Stories - Tome 3 - Hôtel Atlantico

    Passé l'effet de surprise engendré par l'originalité de cette série à la lecture du Tome 1, on se lasse très vite. Les histoires n'ont rien de palpitant, les personnages n'ont rien d'attachant, les "super-pouyvoirs" ne s'intègrent pas dans l'ensemble, et nous, on s’ennuie.
    Je pense que c'est une BD qui est faite pour les habitants de Cherbourg. Les autres lecteurs n'y trouveront qu'un intérêt limité.

    Shaddam4 Le 24/07/2024 à 11:03:23

    17.000 chalutiers européens et chinois pillent les ressources marines du golf de Guinée pour alimenter la voracité des consommateurs occidentaux en saumon et thon. La mondialisation apparait dans toute sa concentration, créant de la misère, de l’insécurité, déracinant les familles et détruisant les écosystèmes. Le commandant d’un navire Sea Sheperds raconte cette réalité crue…

    La riche collection Delcourt/Encrages voit arriver un nouveau documentaire percutant qui parvient à synthétiser en cent pages nombre de problématiques liées à la fuite en avant capitaliste. Le soucis de beaucoup d’albums docu est souvent de rester trop près de leur sujet en oubliant d’en extraire l’essence et de proposer des solutions. Nombre de photographies immédiates qui ont le mérite de révéler des horreurs mais qui nous laissent un peu sans ressources.

    Ce n’est pas le cas de Pillages qui a d’abord le mérite d’être une vraie BD et l’intervention du semi-pro Renan Coquin étonne par sa maitrise du langage séquentiel. Avec une colorisation tradi variée et élégante, il crée des atmosphères crédibles en nous promenant sur la terre d’Afrique, sur les ponts rouillés des navires ou dans les rues de Paris. Déroulant le scénario fictif le dessinateur fait respirer ses pages en alternant le découpage, tantôt classique, tantôt en gaufrier muet et entrecoupe les séquences par des doubles-pages très didactiques où l’on revient sur les données chiffrées qui permettent de mieux appréhender le récit que nous venons de lire. L’expérience de l’artiste avec la Revue Dessinée se ressent et c’est un bon point.

    Le narratif est écrit par un spécialiste qui évite de s’enferrer dans la technique de données empilées et nous raconte son histoire à hauteur d’hommes et de femmes, un pécheur contraint de trouver une solution à l’absence de poissons et une capitaine de navire qui collabore avec un gouvernement africain pour attraper les chalutiers clandestins ou simplement en infraction. Ces deux personnages aux deux bouts de la chaine structurent l’histoire et permettent de varier les thématiques sans se disperser. Nous découvrons ainsi que la quasi-totalité de la piraterie mondiale a migré de l’Océan indien vers le golfe de Guinée, que la corruption empêche les autorités de faire appliquer la loi et que l’Europe en alimentant la concurrence entre flottes de pêche joue du cynisme qu’on lui connait.

    Pour qui s’intéresse aux migrations et aux questions environnementales les éléments apportés ne seront pas une grande révélation. Pourtant l’aisance avec laquelle les multiples problématiques sont mises en lien cohérent, que ce soit pas l’explication ou par l’image brute, montre un travail pédagogique remarquable. Rien n’est plus dur que d’expliquer simplement la complexité pour impliquer son lecteur en le considérant comme acteur et non comme consommateur. La post-face de Camille Etienne appuie ainsi le propos de l’album en nous rappelant que faute de respect démocratique des contestations, dans le capitalisme le consommateur a un pouvoir gigantesque, celui de ne pas consommer. Et après cette lecture vous retrouverez avec plaisir les petites en boite en consommation ponctuelle. C’est bien suffisant et vous serez heureux de lutter à votre échelle contre ces ogres qui tuent notre environnement.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/07/15/pillages/

    Shaddam4 Le 24/07/2024 à 10:51:27

    Le retour de Steve Cuzor après son marquant Cinq branches de coton noir était attendu. De retour chez Air Libre, le dessinateur adapte ce qui est considéré comme un des premiers romans modernes de la littérature américaine, The Red Badge of courage, roman viscéral qui relate les sensations d’un jeune volontaire de la Guerre de Sécession lors de batailles infernales, encensé par Ernest hemingway excusez du peu.


    Comme sa couverture l’album est austère et magnifique. Austère par le traitement porté par très peu de textes, alternant quelques échanges entre soldats et des réflexions qui permettent de saisir la progression psychologique de ce jeune bouseux parti vivre une vie d’action et confronté à sa lâcheté, à sa peur, à son adrénaline dans le feu d’une action aberrante. Le caractère absurde et aveugle de la guerre est parfaitement retranscrit, appuyé sur des planches d’un dessin brut, aussi obscure que précis. Comme un Larcenet, Cuzor va à l’essence du fusain et nous laisse percevoir au sein de bouillies de noirs des silhouettes en mouvement, des explosions, des lumières fusant entre les feuilles d’un bosquet où les points cardinaux semblent avoir disparu, faisant tourner son héros dans un pandémonium sans but, sans direction, sans temporalité.

    Sur ce plan le caractère sensitif de l’œuvre est excellement traité. Laissant son personnage dans l’ombre lors des premières parties, sans visage, plongé dans l’ombre et peinant à sortir dans la scène, l’auteur va progressivement faire prendre consistance à Henry Fleming à mesure que ses interlocuteurs le confrontent, que l’action entraîne des prises de décisions. Malheureusement ces partis pris enlèvent beaucoup de leviers à Cuzor pour créer une progression dramatique et l’album finit pas ressembler graphiquement et scénaristiquement à l’univers mental confus du personnage éponyme. On enchaîne ainsi les batailles, les désorientations, les retrouvailles avec un camarade ou un autre. L’idée est là mais narrativement cela reste répétitif et limite ainsi l’immersion du lecteur.


    Car graphiquement la partition est encore une fois impressionnante, si bien que l’on se demande régulièrement si certaines planches ne sont pas des photographies d’époque retouchées. Cadrées souvent très serrées, les cases multiplient les effets visuels avec toujours une précision et une justesse sidérantes au vu de la technique utilisée. J’ai hésité à opter pour la version n&b de l’album, peu friand des BD utilisant des aplats monochromes, mais le prix assez prohibitif m’a fait me contenter de la version classique.

    Expérience immersive, sensitive, dans la tête d’un troufion sans envergure mais que la guerre peut faire passer d’un instant à l’autre du statut de traitre à celui de héros, Le combat d’Henry Fleming vaut le détour mais convaincra principalement pour sa partie graphique. Fausse bonne idée inadaptée au format BD ou projet trop ambitieux, on remerciera de toutes façon l’auteur pour sa tentative et pour la leçon de dessin tout au long des cent-vingt pages de l’album.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/07/20/le-combat-dhenty-fleming/

    Shaddam4 Le 24/07/2024 à 10:48:40

    Au milieu de ses multiples licences orientées young adult (TMNT, Star Teek ou Power Rangers,…) IDW publishing sort régulièrement de très jolis projets indé. En associant l’élégant dessinateur de l’excellent Alienated et l’ambitieuse Gwendolyn Willow Wilson, Les affamés du crépuscule nous propose un decorum fantasy tout ce qu’il y a de plus classique mais dont le traitement va nous plonger dans une lecture bien plus émouvante qu’attendu. Sur un ton désabusé qui sent bon le post-apo, la chasse aux redoutables adversaires va recouvrir une découvert ethnologique réciproque qui sera le cœur du projet. Ainsi les personnages très bien écrits, au premier chef celui de la jeune orc mage-guerisseuse et du ranger Callum, vont découvrir qu’ils ne sont pas si différents bien que des siècles de racisme réciproque laissent l’espoir de cohabitation bien mince. Du côté du seigneur Throth c’est la civilisation avancée des orcs qui va nous être dévoilée, avec une inversion très intéressante puisque d’elfes on n’entend pas parler (a moins que…), que l’élégance se trouve chez les orcs et que les humains semblent réduits à quelques fermiers et ces guerriers maraudeurs certes très efficaces dans leur liberté mais bien faibles face à une armée organisée qui pointe à l’horizon.

    En parcourant le cahier de recherches ont comprend qu’un travail très important a été réalisé sur le worldbuilding, que ce soit les costumes, les sigles des clans orcs, l’histoire de ce monde ou son bestiaire. Le travail de storyboarder et de designer de Chris Wildgoose se ressent et densifie fortement cet univers aux décors plutôt désolés. L’enjeu de ces personnages, outre l’alliance face aux Vangols, va être de dépasser l’inévitable qui les ramène à une histoire d’adversité (y compris entre clans orcs qui s’opposent entre conservatisme et espoir) et de croire que l’amour et la solidarité pourront triompher et sauver leurs deux peuples.

    Remarquablement découpé avec des scènes d’action très efficaces (et bien trash), un rythme très bien balancé entre les séquences stratégiques et la découverte de la culture orc et surtout des personnages que l’on a envie de suivre et de voir réussir, Les affamés du crépuscule réussit son pari de réinventer le genre fantasy en osant y apporter en sous-texte l’élément écologique original et inattendu. Étonnamment sous son apparence désespérée, c’est plus l’espoir qui ressort dans ce nouvel exemple de la fantasy colapsologique que je vous convie à découvrir.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/07/22/les-affames-du-crepuscule1/

    Shaddam4 Le 24/07/2024 à 10:44:06

    Cet album aurait pu être un morceau de « poids » au même titre que le monumental La bombe paru il y a quatre ans. Pagination gigantesque, documentation extrêmement précise, dessin noir et blanc proche de la ligne claire et très élégant, et surtout, sujet très intense. Il ne fait aucun doute que le roman dont il est adapté est une œuvre importante (couronnée de plusieurs prix), notamment sur le plan juridique. Sur le plan formel la masse de travaille fournie par les trois auteurs est phénoménale. Sur le plan BD Retour à Lemberg nous fait profiter d’un vrai travail graphique et narratif qui évacue le problème récurrent des documentaires-BD qui oublient de raconter une histoire.

    Construit comme une enquête personnelle de l’auteur sur son père qui n’a jamais voulu parler de son passé pendant la Guerre, l’album est chapitré alternativement autour de figures de la Shoah ou de sa propre famille. Lemberg a la particularité d’être une ville située à la jonction des influences russes et germaniques et a changé plusieurs fois de nom et de rattachement, tantôt polonaise, tantôt soviétique, tantôt allemande. En bordure du grand Est choisi par les nazis pour leur Solution finale, Lemberg a été témoin de l’expérimentation dans la persécution puis l’extermination des juifs de l’Est. Le père de Philippe Sands était originaire de cette ville et une grande partie de sa famille a ainsi disparu à différentes étapes de la seconde Guerre mondiale. L’aspect documentaire porte ainsi sur un cas précis, une cité au cœur de la tourmente, nous immergeant dans la folle destinée de ces pauvres gens, dont la survie fut souvent liée au hasard. Fil conducteur de l’enquête, Lemberg permet à l’auteur de parler d’un des condamnés de Nuremberg, un brillant professeur de droit devenu gouverneur de la zone et applicateur zélé de l’oppression nazie, mais aussi des deux concepteurs de notions majeures sur lesquelles Sands travaille aujourd’hui, le Génocide et le crime contre l’humanité utilisées pour la première fois dans l’accusation des Alliés à Nuremberg.

    L’idée était intéressante pour se raccrocher à l’histoire de ces principes de la civilisation moderne, qui donnent lieu ces derniers mois à des combats sémantiques très importants. En cela l’ambition de l’album pouvait rivaliser avec celle du travail d’Alcante, Bollée et Rodier sur la Bombe atomique (dont on se demande s’il n’aurait pas donné envie à Nolan de réaliser son grand Oppenheimer…). Mais le projet de Sands est bancal à plusieurs titres. Le premier est l’aspect extrêmement familial qui met souvent mal à l’aise avec le sentiment d’entrer dans l’album photo de sa famille. Bien sur le contexte en lui-même rend intéressant le destin de ces personnes, mais en entrant dans mille détails on baille un peu en attendant le lien avec l’Histoire. Les deux figures historiques alors suivies sont traitées de la même manière, très documentaire, très précise, très juridique parfois, laissant le lecteur un peu sur la touche par rapport aux subtilités soulevées. Le livre est peut-être destiné à des personnes férues de droit. Côté BD on rate ainsi le coche.

    La partie la plus intéressante reste donc la fin relatant le déroulé de l’accusation de Nuremberg, nous faisant entrer dans les arcanes de cette ébauche de droit international. Et si la partie historique joue parfaitement son rôle, on reste en surface quand à l’importance des deux notions elles-mêmes, faute de les raccrocher à ce qu’il en sera fait dans les décennies suivantes. Alors on se rattache à la découverte de deux personnalités ayant fait l’histoire (dans l’ombre), frustrés de très bien connaitre les personnes, beaucoup moins leur importance pour l’évolution des concepts juridiques de l’Ordre des Nations Unies. Comme l’illustre la couverture se contentant de reproduire celle du livre, l’adaptation aurait nécessité un travail spécifique et semble n’être qu’un décalcomanie dessiné…

    Alors que l’hyper-actualité (la mise en accusation du Premier ministre israélien et de dirigeants du Hamas pour crimes contre l’humanité) met en lumière l’importance du droit et rappelle Nuremberg plus que jamais, Retour à Lemberg apparait comme une grosse occasion manquée de réaliser une œuvre historico-juridique marquante.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/05/25/retour-a-lemberg/

    Shaddam4 Le 24/07/2024 à 10:42:39
    Les antres - Tome 2 - Quéa

    Ayant passé avec brio son arrivée dans le monde de la BD, Eric Puybaret arrive au plus dur, le second tome, toujours attendu et souvent décevant.. Ici on perd un peu de la folie absurde de l’ouverture et je reconnais que l’histoire amoureuse et la multiplication des deus ex machina atténuent quelque peu notre intérêt.

    L’aspect positif de cet album reste le dessin et la mise en scène ainsi que des dialogues toujours très littéraires et élégants. Le schéma du voyage initiatique (nous allons entrer plus avant dans le passé d’Anton) qui peut par moment rappeler la Divine Comédie reprend ce qui fonctionnait, à savoir les intrusions de personnalités des arts et de la culture dans cet infra-monde et l’irruption de créatures. Le rythme reste enlevé et l’auteur maintient des scènes d’action efficaces. Mais une fois la surprise de l’absurdie passée, on retombe dans une intrigue et un monde fantastique sommes toutes classique où le palot personnage principal reste littéralement balloté au gré du vent (on rendra à Puybaret d’assumer visuellement cet état narratif!) et où la quête principale (retrouver la belle Quéa) manque de piment, notamment du fait de l’absence d’antagoniste. Si le premier tome était facile d’accès, les personnages qui arrivent dans ce volume restent mystérieux pour certains: après Nina Simone et Chopin rescapés du premier tome, voici rappeur Notorious Big (que je découvre), le général Custer, Géronimo en médium et d’autres figures plus énigmatiques. On tablera sur la grande culture de chacun pour retrouver ses petits mais ces personnalités ne font au final que de la figuration.

    On appréciera l’apprentissage musical d’Anton auprès de la diva noire et du pianiste polonais dans l’optique d’aller envouter le seigneur de ces Antres. Cela permet quelques scènes sympathiques et une allégorie élégante. Avec moins de folie que le précédent, Quea nécessite plus de concentration et respect le format du ventre mou d’une histoire avant de découvrir au prochain tome le paradis. A suivre…

    Lire la chronique sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/07/03/les-antres-2-quea/

    Erik67 Le 24/07/2024 à 07:09:39
    Killing Stalking - Tome 2 - Tome 2

    Avant cette lecture, je ne savais pas vraiment ce qu'était un stalker. Ce mot désigne le fait d'être un admirateur monomaniaque c'est à dire qui pratique une sorte de traque névrotique en espionnant une personne. Evidemment, ces actes particulièrement indésirables peuvent être intrusif en provoquant une violation de la vie privée.

    En pénétrant dans la maison de Sangwoo, notre frêle héros Bum Yooon ne s'attendait pas à trouver un sérial-killer de la pire espèce. Parfois, on peut tomber amoureux d'un véritable monstre dénué d'humanité pour son prochain en les torturant. Or, c'est ce qui va se passer avec ce tome qui explore les tréfonds les plus sordides de l'âme humaine.

    Cela va nous entraîner dans des chemins assez sinueux qu'il faut être capable de parcourir c'est pourquoi ce titre est réservé évidemment à un public très averti et je soupèse bien mes mots.

    On va en effet continuer notre lente descente aux enfers dans ce huis-clos assez glauque où notre héros se laisse aller à ses penchants naturels malgré sa captivité douloureuse. Est-ce le syndrome de Stockholm ou une autre forme de perversion ?

    Nous n'aurons pas forcément toutes les réponses mais il est vrai que l'enfance de chacun des deux protagonistes commencent à jouer un rôle dans leur psychologie. Il y aura d'ailleurs un bref passage sur les évocations de leur passé aussi traumatisant soit-il.

    J'ai bien aimé également le passage où nous ne savons plus où commencent la réalité ou le cauchemar pour ne pas dire le rêve. C'est assez bien mis en image dans une démonstration qui paraît magistrale.

    Oui, c'est assurément un titre qui me plaît bien et dont je poursuivrais la découverte.

    Pulp_Sirius Le 24/07/2024 à 03:02:28
    Les murailles invisibles - Tome 1 - Tome 1

    == Avis pour les 2 (premiers?) tomes ==

    Je découvre Alex Chauvel grâce à cette BD (et d'après ce que je peux voir, c'est l'une de ses seules BDs en format classique!?), et c'est définitivement un auteur que je tenterai de suivre.

    L'intelligence du scénario est indiscutable. Des murs invisibles apparaissent, et le temps s'écoule à différentes vitesses selon les zones. C'est un concept que j'aime beaucoup. Ensuite, les réflexions du personnage principal sur les civilisations qui naissent et qui meurent me rejoignent beaucoup et reflètent une part de mélancolie. Nous ne sommes qu'une infime partie du continuum humain et notre civilisation n'est ni meilleure que celles qui nous ont précédés, ni pire que celles qui viendront.

    Mais en tant qu'"Ancien", moi aussi je veux connaître l'origine des murs. Et qui est ce fameux émissaire bleu qu'on nous présente si furtivement. Si cette série demeure un diptyque, difficile d'accorder plus de trois étoiles à une histoire qui ne se termine pas. Par contre, si elle continue au-delà de deux tomes, elle pourrait devenir un classique de la SF selon moi.

    Il faut dire, par contre, qu'il est vrai que le dessin de Rio laisse à désirer. Même s'il est clair et limpide, il est parfois trop simple et il manque de chaleur. Malheureusement, il n'aide guère à l'immersion du récit.

    Bref, vivement une suite.

    Pulp_Sirius Le 24/07/2024 à 02:46:51
    Konungar - Tome 1 - Invasions

    == Avis pour les 3 tomes ==

    J'avais détesté On Mars_ de Runberg, mais le cadre de cette BD et le dessin de Juzhen m'ont donné envie de la lire. Justement, le dessin de Juzhen est souvent magnifique, même s'il paraît parfois statique et que le troisième tome semble moins abouti côté graphique.

    Sinon, côté scénario, le premier tome est le meilleur. Malheureusement, le tout demeure très simple dans l'ensemble. Guerres fratricides et alliances pour contrer une menace de centaures, l'ensemble demeure extrêmement superficiel, sans jeux politiques, sans réels personnages intéressants. Les personnages de Runberg sont tous très classiques, voire caricaturaux, et il n'y a rien ni personne qui ne ressorte vraiment du lot.

    Ça demeure quand même divertissant à lire, si des grosses batailles violentes suffisent à vous divertir. J'ai trouvé la série correcte tout au plus, ce qui est dommage parce qu'on aurait pu avoir quelque chose de bien meilleur si le scénario avait été un peu plus développé.

    Arkadi Le 23/07/2024 à 22:59:15
    Michel Vaillant - Tome 28 - Le secret de Steve Warson

    Et dés que Steve devient le personnage principal de l'album, l'oeuvre se transforme en autre chose. Car, oui, les histoires de Michel se ressemblent toutes maintenant. Oui, le consensuel, le classique, les redites à l'infini vont être l'ADN de la série pour presque tous les prochains albums.

    Mais, là, non. Il se passe quelque chose de diffèrent. C'est le phénomène Steve, l'anti héros mélangé au héros classique.

    Steve cherche la construction d'un foyer, une histoire d'amour. Son désir véritable est d'avoir lui aussi ce que possède Michel : une famille.

    Et Ruth est le graal de ce souhait. Car Ruth désire offrir tout ce que désire Steve pour prendre le chemin de la construction d'un foyer.

    Steve est un héros classique: Une promesse est une promesse. Il préfère perdre tout plutôt que faillir à une parole donnée même si celle-ci est donné à un méchant pas beau.
    A moins que...
    Steve est surtout un anti-héros. Il sait détruire et se détruire dans ses excès. Il a les défauts de la vitesse à tout rompre, de la tête à queue et de la fuite. Il est de toutes les débauches, de toutes les outrances. Il est le fils de la guerre et, peut être, qu'il fuit justement ce rêve de la famille et de racines dans le prétexte de cette promesse donnée pour, à nouveau, se perdre dans le trop plein.

    Et c'est bien la première fois que le Leader, ce wish du docteur No, me touche dans sa solitude et dans ce moment d'angoisse absolu. Et puis il y a Hawkins qui vivra l'enfer sur terre et Cramer qui, enfin, comprend qu'il n'est qu'un perdant éternel.

    L'album raconte un enjeu majeur et offre de nombreuses lectures psychologiques sur des personnages qui, au fil des albums, n'étaient que trop lisses. Alors, certes, la narration prend des raccourcis et utilise des "deux ex machina" bien facile. Peu importe.

    Car, dans cet univers d'hommes qui montrent leurs vrai natures peu louables (Steve compris), il y a une seule grand perdante. Elle se nomme Ruth.

    Si le cycle du Leader se clôture par cet album (tant mieux, il était tout pourris), un autre commence et ses enjeux seront tout autres que du copié/collé 007.

    ArvoBlack Le 23/07/2024 à 22:32:02

    "Des lendemains sans nuages" démarre rapidement, l'intrigue est posée et expliquée en 4 planches : efficace. A vrai dire, ce type de scénario d'anticipation a déjà été repris de nombreuse fois avec la SF : dictature, contrôle des masses, dystopie, retour dans le passé. A la manière de "SOS Bonheur" de Van Hamme et Griffo ou "Péché Mortel" de Toff et Béhé. Sauf qu'ici, pas besoin de 3 à 5 tomes au total pour en faire une série ; un album unique suffit : efficace. C'est un parti pris mais c'est aussi ce qu'il fait qu'on a pas vraiment le temps d'explorer l'univers et la personnalité du machiavélique F.G. Wilson, du Technolab et autre trouvailles farfelus. Du coup, nous avons un scénario solide mais qui expédie trop rapidement son twist final. Cela fonctionne, mais laisse le lecteur que je suis sur sa faim. Coté dessin, j'ai apprécié sans adorer non plus, avec un trait trop gras qui laisse peu de place aux volumes et couleurs qui semblent bien ternes, les dessins sont réussis mais manque d'une expressivité qui permettrait à la bande dessinée de sortir du lot.

    omoide Le 23/07/2024 à 22:14:29
    Solo Leveling - Tome 1 - Volume 1

    Aïe, série vraiment pas fameuse malgré l’engouement qui semble avoir accompagné la vague webtoon (terme pour les bande-dessinées coréennes prépubliées en ligne) à sa sortie.

    Scénario assez indigent, sous Hunter-X-Hunter (ou tout autre série mettant en scène un ou plusieurs héros dans des chasses au trésor ou exploration à énigme). Ici, le personnage n'a aucun intérêt (ce qui pourrait être fait exprès en début de série) mais les épreuves n'ont aussi aucune profondeur.

    Découpage des planches et des vignettes ne fonctionnent pas. Il faut s'y reprendre à plusieurs fois sur l'ordre de lecture, on se demande qui est attaqué et qui est l'attaquant, ... , pour au final ne plus chercher à comprendre et essayer d'atteindre plus rapidement la dernière page.

    ArvoBlack Le 23/07/2024 à 22:09:28

    Dans un style typique des bandes dessinées des années 80, "Lailah" se divise en 3 histoires distinctes qui rejoignent des thèmes communs : la conquête, les créatures extraterrestres et l'origine du monde. On voyage dans différents univers, où l'instinct de survie et l’instinct sexuel sont omniprésents. Je n'ai pas déprécier l’œuvre, mais le fait d'avoir 3 histoires courtes est frustrant car cela nous empêche de découvrir d'autant plus les univers proposés qui sont riches, farfelus et remplis de détails. Le style et le trait de Caza est plutôt académique, quelque peu vieillissant, mais il reste très graphique et agréable, dans un style qui se rapproche de Moebius. Les couleurs bien que saturées et criardes sont cohérentes avec l'univers de science-fiction proposé qui donne envie d'en découvrir davantage sur les œuvres de Caza.

    Erik67 Le 23/07/2024 à 07:14:17
    Killing Stalking - Tome 1 - Tome 1

    Ce titre webtoon rencontre actuellement beaucoup de succès. J'ai voulu en savoir plus en m'autorisant cette découverte. Il faut savoir que c'est plutôt réservé à un public averti et qu'on se situe dans le thriller psychologique avec des scènes assez choquantes.

    Notre héros, jeune étudiant réservé, est tombé amoureux d'un camarade de classe assez populaire. Ils se sont retrouvés plus tard dans la même promotion pour faire leur service militaire. Le problème vient du fait que notre frêle héros s'introduit chez son camarade mais va découvrir un terrible secret. On dit que la curiosité est un vilain défaut. Il va en faire l'amère expérience !

    C'est sombre et à la fois assez malsain mais encore une fois, on peut tomber sous le charme d'une telle lecture sortant des sentiers battus. Jeux sadiques et esprits torturés seront au programme ! Cela m'a rappelé l'autre excellent manga dans le même genre à savoir « In these words ». Il est question de désir et de fascination malsaine. C'est surtout une sorte de descente aux enfers...

    Je n'en dirais pas plus sur l'intrigue mais on ne lâche plus cette lecture tant c'est passionnant à suivre car tous les codes du genre sont présents et bien orchestrés. C'est dingue quand même que les psychopathes rencontrent actuellement autant de succès que cela soit sur un support BD ou série TV. On se demande pourquoi !

    Un mot sur le dessin que j'ai trouvé impeccable avec une belle précision du trait mais qui se rapproche plus selon moi du comics que du manhwa. Gros point fort également : une excellente mise en scène qui fait très cinématographique ce qui rend la lecture assez immersive et passionnante.

    Bref, ce titre est réellement attirant malgré une moralité douteuse.

    Pulp_Sirius Le 22/07/2024 à 23:16:31

    Un mercenaire, une chasseuse et un prêtre entrent dans un bar.

    Le mercenaire dit : C'est toi la saboteuse, espèce de folle suicidaire!
    La chasseuse rétorque : Quoi? Toi, tu ne vis que pour l'argent! C'est peut-être toi le coupable!
    *ils se tournent vers le prêtre*
    Le prêtre dit : Mais enfin! Je suis un homme de spiritualité, moi! Je ne pourrais jamais commettre une telle horreur!

    Devinez qui est le coupable?
    Ding ding ding, vous avez trouvé!

    Un ramassis de personnages plus stéréotypés les uns que les autres, un dessin plus que moyen, et une intrigue maladroite qui somme toute manque d'originalité et n'apporte rien de nouveau au genre.

    Blue Bird Le 22/07/2024 à 16:35:34
    Ultimate Avengers (Marvel Deluxe) - Tome 2 - La renaissance de Thor

    Le TPB "Ultimate Avengers T02- La renaissance de Thor" (2015-Marvel Deluxe) des scénaristes Mark Millar et Jeph Loeb et des dessinateurs Steve Dillon et Frank Choi, nous entraîne dans l’univers Ultimate de Marvel.
    En effet, au début des années 2000, la Maison des Idées créé l’univers Ultimate ( "The Ultimates", "Ultimate Spider-Man" et "Ultimate X-Men"). Avec des séries plus modernes et dramatiques. Face aux succès des séries et des films Avengers, les Ultimates deviennent les Ultimate Avengers.
    Ici, les scénarii sont plus intéressants grâce aux monologues intérieurs de chaque super-h éros et leurs problèmes à résoudre. Dans la première partie, un nouveau jeune Daredevil et Blade apparaissent pour se battre contre des vampires. Dans la seconde, Thor renaît blessé car son demi-frère ,Loki, lui a fait perdre définitivement son amour : la Valkyrie.
    Dans cette histoire, les dessins de Frank Choi se surpassent et deviennent mythiques. Bien que, comme pour Steve Dillon, je ne sois pas le plus grand fan normalement.
    À lire.

    ArvoBlack Le 22/07/2024 à 14:16:11

    "Malgré Tout" de Jordi Lafebre propose un dessin moderne et frais au travers de personnage riches et élégants. Le trait caricatural des personnages (long nez pointu), l'expressivité qui se dégage des visages et des corps est très plaisant. Malgré l'originalité d'une romance racontée dans un sens anti-chronologique qui attire la curiosité du lecteur jusqu'au bout, il manque à cette histoire d'amour une certaine force pour la rendre complétement vivante. En effet, Zeno et Ana jouent bien trop au chat et à la souris sur tout l'ouvrage, rendant cette amour fou l'un pour l'autre illusoire et sans réelle force pour le porter selon moi. L'amour est montré de manière très décomplexé, ainsi l’infidélité semble être un code de société qui n’étonne personne dans la bande dessinée, cela permet au moins de faire vivre et entretenir des histoires d'amour impossible. Concernant le dessin, un bémol sur cette surexpressivité par des petites bulles ou nuages rendant difficile l’interprétation et l’intelligibilité des dessins. Dans l'ensemble, cela reste une belle bande dessinée qui aurait mérité un peu plus de surprise narrative pour le rendre unique malgré un dessin d'une grande qualité qui donne envie de suivre le travail de son auteur, Jordi Lafebre.

    Shaddam4 Le 22/07/2024 à 12:51:17
    The magic Order - Tome 2 - Volume 2

    2019… cela fait un monde que nous attendons la suite de ce Magic Order avec la promesse d’un niveau artistique de folie sous les pinceaux du grand Stuart Immonen. Les deux bonshommes ont déjà collaboré sur l’assez décevant Empress mais la radicalité et la qualité de l’univers de ces sorciers faisaient de cet album un des plus alléchants depuis longtemps. Malheureusement l’inspiration (ou le travail?) du golden-boy Millar semble s’être tarie et ce nouvel opus d’une série qui tarde à arriver en format audiovisuel sur la plateforme au N rouge ne nous rassure en rien sur sa capacité à proposer de nouveaux monuments du comic indé. La source se serait-elle tarie?

    On ne pourra en effet rien reprocher au dessinateur canadien qui s’il a tendance à rechercher la simplification des dessins, n’en explose pas moins de talent à chaque fois qu’il sort du pure illustratif. L’enchaînement des séquences reste lisible et les moments d’action plutôt fun. La tâche n’était pourtant pas facilitée par un scénario qui semble vouloir se concentrer tout le long sur la petite histoire, celle des sorciers en jogging et des problèmes de couple, comme si Mark Millar avait voulu faire, plus encore que sur le premier, un néo-polar londonien à la sauce Avada Kédavra… Peu de moments épiques à se mettre sous les yeux donc.

    A cela le péché majeur du scénariste est d’abuser totalement du Deus Ex-machina qui rend le tout presque risible tant il ne s’encombre à aucun instant de construire un puzzle. La linéarité du tout est confondante de faiblesse et malheureusement ce n’est pas la poudre de perlimpinpin jetée grâce à la maîtrise graphique d’Immonen qui masque l’absence de projet pour ce opus qui pourrait à ce rythme se prolonger sur des dizaines d’albums. Ainsi le méchant sorcier d’une lignée vaincue rassemble des pierres cachées pour se venger et reprendre le pouvoir sur les Moonstone… Hum, on a vu plus original. Accordons toutefois à Millar son caractère de sale gosse qui assume tout, tuant n’importe qui à tout va, donnant par-là un peu de sel à une intrigue qui en manque diablement.

    Il ressort de ce très attendu album un sentiment de gros gâchis qui fait hésiter entre le conserver pour les planches ou s’en séparer devant une telle incurie. Si l’on fait le compte le Magic Order #1 est le dernier vraiment bon album de Millar (en sauvant Sharkey pour son aspect fun qui a un bon potentiel en série). A force de se reposer sur une armée des plus grands dessinateurs de comics pour garantir les ventes, l’auteur semble en oublier la deuxième patte d’un bon album BD.

    Le troisième tome de Magic Order est en cours de publication aux Etats-Unis (avec l’italien Gigi Cavenago aux crayons) et les premiers aperçus (très impressionnants) des planches du quatre avec Dike Ruan indiquent une sortie dans la foulée, probablement fin 2023. Lorsqu’on sait que la newsletter publiée par Millar parle de Greg Capullo, Travis Charest ou encore le retour de Coipel, on a de quoi se faire briller les mirettes. Les séries Netflix semblent sur le point d’être lancées en production. De quoi rester confiant sur le catalogue Netflix. Côté BD pas forcément…

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2022/10/08/the-magic-order-2/

    Shaddam4 Le 22/07/2024 à 12:48:30
    The magic Order - Tome 3 - Volume 3

    Dans le yo-yo qualitatif des publications Millar je fais partie des optimistes qui voient dans le plus punk des scénaristes de comics un auteur toujours brillant qui jongle entre facilité d’écriture, feignantise du patron qui laisse ses employés graphiques faire le job et intelligence disruptive qui surgit… quand il s’en donne la peine.

    Après un excellent premier tome qui rappelait au monde du comic Indé qui est le boss en ouvrant d’immenses possibilités à son univers d’Harry Potter pour adulte, un second très faible épisode qui ressemblerait à un spin-off généré par une IA si ce n’était faire offense au pauvre Stuart Immonen pour le coup bien mal tombé, ce troisième tome rassure quand au potentiel des aventures des Moonstone. En semblant vouloir oublier l’égarement du précédent, le scénariste écossais ouvre une histoire en deux partie (qui se conclura au quatrième volume dessiné par Dike Ruan et que l’on espère voir rapidement en 2024) en se raccrochant résolument à ce qui avait fait le sel de l’ouverture, les parts sombres de la famille Moonstone.

    Le nombre de pistes ouvertes et le signal donné que personne n’était garanti de ne pas chuter permet ainsi de créer une atmosphère paranoïaque pour des lecteurs qui savent déjà que l’image n’est qu’une façade qui renferme bien rarement la réalité. Jouant sur plusieurs temporalités en juxtaposant l’histoire intime des membres du clan Moonstone (le père, la nièce, l’oncle ou… la mère!), Mark Millar joue avec nos nerfs en continuant à se faire plaisir dans un infini des possibles qui voit des créatures telles que le « puzzle-vampire » ou une sorte de Grand-Ancien sorti tout droit de l’univers Lovecraftien mettre en danger la Création. Les dialogues sont toujours aussi punchy et tout est fait pour qu’on se sente en terrain familier… juste pour nous tordre le bras à chaque page.

    La petite faiblesse de ce volume réside dans les planches de l’italien Gigi Cavenago surtout connu pour avoir travaillé sur le personnage de Dylan Dog. Non que l’artiste (et sa très bonne coloriste) ne réalise un travail assez remarquable, mais quand on passe après Coipel et Immonen (tous deux dans un registre assez proche, que rejoint Dike Ruan), le style de Cavenago tranche et modifie l’atmosphère réaliste recherchée par Millar. En adoptant un design anguleux en aplats, le dessinateur est parfois moyennement lisible, ce qui est problématique lorsqu’il s’agit de retranscrire une certaine folie visuelle où le scénariste se joue des formes, des dimensions et du Temps depuis la première page de la série. Disons qu’en tant que tel le travail graphique est tout à fait intéressant mais niveau cohérence on a une petite faute de gout de la part de son employeur qui avait pourtant des dizaines de graphistes plus adaptés à sa disposition.

    Volume qui aurait du être titré « première partie », ce nouveau Magic Order reste donc un plaisir de lecture qui ne se refuse pas sous la plume décidément unique de Mark Millar. Pour peu que vous soyez gourmand graphiquement et passiez sur la rupture de style, on plonge donc très volontiers dans les manipulations de ces terribles magiciens avec une grande envie et un soupçon de crainte sur ce que Millar va nous réserver pour la suite et la conclusion de la saga prévue au tome cinq. En attendant, une très grosse fin d’année côté Millarworld avec toujours des monstres aux crayons et de quoi alimenter encore et toujours les critiques agacées des fans devant les publications Millar.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2023/09/14/the-magic-order-3/

    Erik67 Le 22/07/2024 à 07:20:34

    Je n'ai pas été plus enthousiasmé que cela au sortir de ma lecture concernant cette kleptomane coincée dans son boulot de publicitaire et vivant seule avec son chat. Il y en a qui tueraient pour avoir sa place à une époque où le chômage frôle les millions de demandeurs.

    Mais non, elle n'est pas contente et manifeste sa frustration en dérobant des magazines dans des supermarchés. Il est vrai que je ne suis pas parvenu à avoir un peu de compassion pour cette maladie de riche qui lui permet de se rendre enfin vivante au-delà d'un travail qui ne lui plaît pas ou d'une vie sentimentale assez morne. Cependant, à la fin, la morale sera quand même sauve.

    L'auteur a voulu signé une sorte de fable urbaine sur la recherche du bonheur quand on mène une vie banale et tranquille. C'est une sorte de crique douce-amère du mode capitaliste de la société moderne notamment dans ses grandes mégalopoles. Le décor est d'ailleurs la mégalopole américaine de New-York.

    Au niveau du graphisme, j'ai tout de même bien aimé cette bichromie rouge et noire qui arrive à un résultat plutôt intéressant pour décrire toute cette ambiance urbaine assez foisonnante. La lecture est plutôt fluide ce qui est une bonne chose mais le fond ne suit pas.

    En effet, pour le reste, c'est beaucoup trop superficiel et léger pour moi sans une véritable approche intimiste et surtout sans traitement en profondeur. Cependant, je comprends que cela puisse plaire à d'autres lecteurs qui peuvent y trouver leur compte.

    addrr Le 21/07/2024 à 20:46:00

    C’est exactement le type de SF que j’aime bien : de l’imagination, des idées et des concepts forts, une trame limpide et un soupçon de réflexion. Bel album

    minot Le 21/07/2024 à 15:52:15

    Les aventures de Zorro au XXIème siècle. J'ai bien aimé cette version revisitée du célèbre vengeur masqué, principalement pour sa partie graphique, avec un dessin très dynamique et fort agréable. Le scénario est par contre beaucoup plus convenu et très manichéen (des "gentils" luttent contre un méchant cartel pour libérer la population locale entièrement sous leur coupe), voire même par moments ridicule (Zorro qui ne sait pas ce que sont des voitures et des révolvers ...).
    Sympa néanmoins dans l'ensemble.

    franp Le 21/07/2024 à 15:44:50
    La zone - Tome 4 - Traversée

    Série post-apocalyptique assez médiocre. Beaucoup de raccourcis peu crédibles* dans un scénario anémique et prévisible, entrecoupé d’assommantes scènes de batailles peu palpitantes. Bof.
    * Exemple parmi d'autres : comment y font, pour traverser 600 kms en blindés sans ravitaillement en carburant ?

    Arkadi Le 21/07/2024 à 15:16:13
    Alef-Thau (Les Aventures d') - Tome 6 - L'homme sans réalité

    Encore quelques planches de prophéties et de rituels magiques ainsi que un pèlerinage sacré et, hop, voici qu'Alef-Thau est tout entier.
    Ensuite c'est de la bagarre, de la torgnole, du bourrage de pif et, hop, tout s'arrange en trois coups coups de cuillères à pot....Tellement que ça s'améliore vite fait, bien fait que tout le monde renait. Manque plus que la fête autour du feu de village à manger du sanglier. Jodo va vite. Trop vite autant dans la boulimie du début réjouissant comme dans cette fin qui va trop vite aussi mais cette fois-ci dans le consensus consensuel.

    Alors, oui , c'est beau (toujours autant) mais ça ne suffit plus. Avant Jodo essayait des trucs. Là, on dirait qu'il faut finir et il s'y attelle sans aucune imagination et un bel (trop beau?) happy end

    Mais, bon, c'est fini.
    Ah non
    Y a encore 2 tomes à la saga...
    Mais allo quoi !?!?!?

    minot Le 21/07/2024 à 14:33:47
    Idéfix et les Irréductibles - Tome 6 - La forêt lumière

    Un sixième tome dans la lignée des précédents, avec trois petites histoires sympathiques, bien dans l'esprit des aventures d'ASTERIX (y compris graphiquement). Outre les personnages spécialement conçus pour ce spin-off (les animaux amis et adversaires d'IDEFIX, le général romain Labiénus ...), on aura aussi plaisir à croiser quelques personnages secondaires issus de la série-mère, comme le prétentieux Anglaigus ("Le Domaine des Dieux"), le druide Amnésix ("Le combat des chefs"), cette grosse larve adipeuse de Gracchus Pleindastus, préfet de Lutèce ("La serpe d'or") ou encore ce gros bourrin de Briseradius ("Astérix gladiateur"), sans oublier bien sûr les apparitions fugaces d'Abraracourcix, Bonemine ou encore Ordralfabétix.

    addrr Le 21/07/2024 à 13:26:08

    Quel délire cet album! J’ai rarement lu quelque chose d’aussi décalé et en même temps maitrisé. Étrangement, cette lecture m’a mis en tête qq potes qui auraient bien été dans ce délire à une époque …

    Cellophane Le 21/07/2024 à 11:30:49
    Cubitus - Tome 2 - Cubitus illustre ses ancêtres

    Autant j’aime Cubitus, autant j’ai méchamment galéré sur celui-ci.
    Le côté « un gag par siècle » ou quasi, moyen-âge, roi, etc., ça fait très exercice de style où j’ai trouvé que Dupa cherchait quoi faire comme blague sur l’époque concernée et se forçait bien plus que quand il imagine ses propres gags.
    Alors le cahier des charges est rempli, mais c’est fastidieux et rarement drôle ; je suis ressorti avec le sentiment qu’il se disait à chaque planche « ouf, celle-là, elle est faite ».
    Pas convaincu.

    Erik67 Le 21/07/2024 à 10:00:10

    La question que pose cette BD est la suivante : a-t-on le droit d'arracher des enfants à leurs pauvres parents afin de les éduquer loin d'eux dans l'esprit de la République et de ses valeurs afin de leur accorder une chance de s'en sortir plus tard ? Les Etats-Unis avaient fait la même chose à la fin du XIXème siècle aux jeunes indiens arrachés des tributs vaincus afin de les pacifier et de les intégrer progressivement à leur grande nation.

    Eh bien, on apprend que la France a fait un peu la même chose avec des enfants natifs de l’île de la Réunion dans les années 60 jusqu'en 1984 dans le cadre d'un programme d'état éducatif. Evidemment, le placement de mineur très loin de chez eux constitue toujours un traumatisme pour ces derniers. La justification de l'Etat sera toujours de faire les choses dans l'intérêt des enfants. On aimerait cependant y croire...

    Cette BD nous relate le témoignage de l'un d'eux à travers son parcours que l'on va suivre. Pour tout dire, j'ai trouvé cette lecture assez triste quant au devenir de ces enfants qui ont été déracinés et séparés de leur famille. On se rend compte que les organismes de protection n'ont pas vraiment joué leur rôle en accumulant de grossières erreurs tout en restant dans une mauvaise foi sans vergogne.

    J'ai évidemment aimé la fin qui est assez poignante et presque inattendue. Cela m'a laissé beaucoup d'émotion. Oui, c'est un titre à découvrir pour ne pas oublier ces enfants et ce qu'ils ont vécu. C'est quand même une lecture crève-cœur de par son sujet.

    Strictly Sequential Le 21/07/2024 à 05:43:42

    = Édition intégrale des 2 tomes italiens =
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    Eric67, le personne critique de bd le plus fiable que j'ai jamais vu en ligne total, décrit cela probablement mieux que moi - je vais donc simplement y ajouter (de l'anglais par goodreads) :

    Récit : *
    Le silence total garantit que ce récit est creux – je n’ai pu comprendre ce qu’elle « disait » à aucun moment de cette étrange mésaventure. Je mentionnerai également l'absence de fin. Le protagoniste flotte quelque part puis une page entièrement noire -> pleine page où ? panneau -› page entièrement noire -› projecteur à moitié noir sur le personnage précédent -› un autre tout noir -› se terminant par juste un petit symbole dans toute la noirceur. Comme vous le voyez, il n’y a pas de spoiler – je ne vois pas comment je pourrais le faire !

    Visuel : ***
    C'est le type d'expérimentation bd visuellement expressive qui a besoin d'une intro de créateur pour lui donner un sens. J'apprécie généralement son travail au pinceau libre, mais cette fois, elle m'a toujours ennuyé à propos de choses importantes comme la signification des formes de tête bizarres.

    addrr Le 21/07/2024 à 00:28:42

    Gros coup de cœur pour ces aventures qui sont de très haut niveau côté scénario, et - comme toujours avec M. Marniquet - si délicieusement old school niveau dessins (bien que perfectibles).
    Je suis bluffé par la capacité qu’ont eu les auteurs à intégrer leur récit dans les enquêtes de Conan Doyle de manière intelligente et respectueuse.
    Ce dernier n’aurait d’ailleurs sûrement pas renié les scenarii et leur vision de ses héros !

    addrr Le 21/07/2024 à 00:14:20
    Sean Mac Gregor (Les aventures de) - Tome 1 - La malédiction des Massaïs

    Du Marniquet pur jus dans ce qui préfigurait sa série des archives secrètes de Sherlock Holmes (d’où le clin d’œil). Soit on aime malgré les défauts, soit on passe à côté. Moi, j’aime !

    addrr Le 20/07/2024 à 18:41:33

    Tout à fait charmant comme lecture, surtout si l’on est papa d’une petite fille (comme moi). Lecture non indispensable mais divertissante et originale

    ArvoBlack Le 20/07/2024 à 14:49:24

    L'adaptation "La Route" de Manu Larcenet est une œuvre saisissante au niveau graphique, des traits, déliés et textures qui donnent une impression de chaos sur chaque planche. A vrai dire, l’œuvre est très atmosphérique et lugubre, elle est la représentation d'un monde où s'efface l'humanité, où survivent les derniers hommes, tuant ainsi leur prochains. Comme le veux le roman original, les protagonistes, un enfant et son père s'arrachent les derniers mots et pensées philosophiques face à l'instinct de survie : "Sommes-nous les gentils ?", ou est-ce juste notre point de vue ? Là ou le respect des hommes n'existe plus, où la dignité elle-même s'est perdue. De loin, une des BD post-apocalyptique les plus noires que j'ai lu. Également le choix de ne quasiment pas parler du passé des deux personnages (1 planche parle du départ de sa femme et l'envie d'en finir), donne d'autant plus quelque chose de dure et noire, enfermés dans un présent mortifère. Le ton ultra dramatique et anxiogène déroute, dégoute, voir ne plait pas. En tout cas l'immersion est totale et je ressors touché de cette aventure humaine malgré la noirceur des propos. Au delà du contenu, le livre en lui-même est "beau", qui permet de savourer pleinement les planches de la bandes dessinées.

    ArvoBlack Le 20/07/2024 à 14:38:15

    "Le Roi Cyclope" résonne aussi bien dans son titre que son contenu comme une impression de déjà lu. Dans l'ensemble, c'est agréable à lire, des dessins doux et ronds, des traits du visage et des paysages avec peu de détails. Mais je dirais que c'est le scénario m'a posé problème car trop classique et surtout trop machinéen. En effet, le marquis Désiderat est un méchant, nous l'aurons bien compris, mais sans vraiment savoir ce qui le pousse à être sadique, au delà ce cette caractéristique, c'est surement le personnage le plus intéressant de la série avec sa longue cape et son corps squelettique très graphique. Contrairement au personnage principale, le prince Thalès qui ne se démarque pas des autres protagonistes qui ont tous une personnalité bien fade. L'histoire est rapidement linéaire, malgré les trouvailles sympathiques proposées par le récit fantastique : le puits aux morts, le jardin de Pareiza, la fleur d'Anthimée, l'ombre du Marquis...Mais tout reste trop simple et peu affirmé dans le récit, dans le dessin, dans la psychologie et le passé des personnages (le pouvoir de Thalès de lire l'avenir est acquis mais n'est pas expliqué). A noter aussi les quelques scènes d'actions et de combats sont très figées, pas d'impression de mouvements et d'enchainements entre les cases. Dans l'ensemble ça manque de fluidité, de profondeur et d'audace pour en faire une série notable sur laquelle j'aurais eu plaisir à revenir.

    franp Le 20/07/2024 à 13:38:56
    Box - Tome 3 - Oseras-tu ?

    Scénario abscons et inachevé, protagonistes agissant de manière irrationnelle, dessin passable. A fuir !

    chriscolorado Le 20/07/2024 à 12:58:31
    Gaston (2018) - Tome 22 - Le retour de Lagaffe

    Le meilleur = le copié-collé du dessin et des gags du maitre.
    Le pire = le copié-collé du dessin et des gags du maitre.