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Grignard, le méchant Grignard (mais avec un nom pareil, n'est-ce pas ?) tisse sa toile pour piéger Dampierre. Mais celui-ci a été autrement mieux piégé par Madame de Saint-Didier et ses draps de toile.
Bref, cette BD tire à la fois dans la catégorie type Blueberry où maints faisans s'entendent pour faire tomber le "héros" mais également dans la comédie sentimentale où l'on ne sait qui de Ariane ou Madame de Saint-Didier vont emporter le (bas) morceau.
C'est en Chine, en plein conflit avec le Japon et en pleine décomposition à cause des seigneurs de la guerre que se poursuit le récit entamé dans l'album précédent.
La série, toujours sous influence Tardi(esque), glisse davantage vers l'aventure et ce de manière très plaisante. On y retrouve par bribes les parfums du "Lotus Bleu" et c'est fort plaisant.
A quand une édition intégrale, ou mieux encore une continuation ?
Plusieurs vols très audacieux ont eu lieu dans des musées de Londres, Stuttgart, Paris et dernièrement au Metropolitan Museum de New York. A chaque fois des pièces inestimables ont disparu. Cette fois, c'est le comte Olsen qui est menacé. Il semblerait qu'on en veuille à la tiare des Sroglowf.
L'enquête, plus classique cette fois, vaudra à Munro de faire un tour à Venise. De rebondissements en rebondissements, l'aventure ne trouvera son épilogue que dans l'album suivant.
Un homme frappe à la porte d'une somptueuse demeure et s'effondre aussitôt la porte ouverte. Son corps est recouvert de pustules vertes, détail assez rare même pour le New York de 1936. L'enquête peut donc commencer.
Au départ on pense être dans un genre assez proche du "Privé d'Hollywood" ou de "Lou Cale". En fait, ni l'un, ni l'autre.
Nous sommes dans une variante américaine des 30s d'Adèle Blanc Sec. Griffo pastiche à merveille le style de Tardi et l'histoire nous vaut quelques savants fous et autres monstres.
La nuit d'Halloween un veilleur de nuit poursuivant un plaisantin habillé en squelette glisse du quai et se retrouve à la baille. L'occasion de voir que deux cadavres, un homme et une femme, sont attachés par les pieds à un bloc de béton.
Petit détail croustillant les deux corps ont été décapités, leur reconnaissance est donc compromise. Sauf que le cadavre de l'homme porte sur le haut du bras le tatouage d'un centaure. L'enquête peut donc commencer.
Le chant du cygne d'une superbe série. A quand son retour ?
Cet étrange fruit est bien sûr une allusion directe à la grandissime chanson de Billie Holiday "Strange fruit" :
Southern trees bear strange fruit,
Blood on the leaves and blood on the root
Black bodies swingin' in the southern breeze
Stange fruit hanging' from the poplar trees
Bref, on l'a compris, il va s'agir de racisme, de Deep South et de petits blancs miséreux, loin de la grande cité new-yorkaise.
Après la malheureuse déconfiture des Editions Miroir, Lou émigra vers les Humanoïdes Associés. Je trouve néanmoins que les albums précédents étaient plus soignés et mieux édités.
Cette fois-ci tout commence par un incendie qui permet à lou de retrouver un ancien ami français rencontré à Paris en 1919. Cet ami s'est marié avec une jeune Indochinoise, Woon-Ha, laquelle va se retrouver bientôt veuve.
Mais...
Nouvelle aventure et nouveau bijou.
Cette fois-ci Juan et Lou sont sur la piste d'un assassin qui tel un indien a scalpé sa victime, une jeune femme.
Du coup, Lou rôde dans le monde de la construction car cette industrie employait beaucoup d'Amérindiens pour la construction des gratte-ciels. Les Indiens sont, en effet, réputés pour ne pas subir le vertige (en tout cas les tribus du Nord-Est américain).
La solution, on l'imagine, sera quand même plus complexe que cela.
Nous sommes en 1942 à New York. La guerre n'est pas encore (totalement) présente dans l'esprit de la population laquelle vaque à son quotidien.
Lou Cale, photographe de presse, prend des clichés à sensation de meurtres et autres catastrophes; tandis que Juan Lopez Ruiz, cubain de la seconde génération, essaie de résoudre des enquêtes.
Disons le tout net, cette série est une superbe réussite. Scénario et dessin sont au rendez-vous. L'apect nostalgique aussi, la reconstitution historique soignée, tout concourt à en faire une BD d'exception.
Par ailleurs les héros de l'histoire sont atypiques dans cette Amérique blanche et sûre d'elle même. Juan est donc cubain d'origine marié à une noire. Quant à Lou Cale, Irlandais d'origine il est comme il se doit un zest alcolo, donc pas très glamour vu les standards américains d'alors.
L'album commence avec un épidode comparable à celui de l'affaire Tournesol.
Une salle de projection assez rudimentaire, des officiers (ici nazis) regardent un film en noir et blanc et d'un coup un immeuble s'effondre. Dans cet album, il s'agit de la Tour Eiffel. Alors au grand désappointement de l'assistance, on apprend qu'il ne s'agit que d'une maquette mais que la véritable arme est "pour bientôt".
Avec le titre de l'album, sa couverture et l'exemple de la Tour Eiffel, on devine aisément de quel type d'arme, il s'agit. L'aventure n'est pas déplaisante mais pas grandissime non plus.
Des explorateurs britanniques de retour d'une expédition en Amazonie se transforment en plantes. Passionnant ?
Pas vraiment, même assez loupé en dépit d'un dessin qui se revendique de la ligne claire et qui permet de dégager une jolie atmosphère. Pas grand chose à dire de plus (en bien en tout cas) et c'est bien dommage.
C'est le dernier album publié par les Humanos sur Kraken. La série comporte pourtant d'autres histoires publiées dans des revues espagnoles.
Comment expliquer ce moindre succès rapporté à Torpédo. Moins de sexe assurément, moins de cynisme aussi, moins de violence gratuite/sadique. Et pourtant les premiers épisodes étaient sinon angoissants du moins dégageaient une atmosphère étouffante, lourde, dangereuse et parfois aussi déespérée.
A quand une réédition ?
Dans la ville de Métropol, comprenez New York, le monde des égoûts est un univers bien à part peuplé de différents monstres.
Une équipe de police ad hoc a donc été constituer pour contenir ces "bas fonds" (au propre comme au figuré). Car en effet, tout ce qui peut y avoir de récherché par la police, pourchassé par la pègre se donnent re"ndez-vous dans ce cloaque.
Ce qui vaut au divers monstres qi peuplent ces fanges de faire bombances et vaut aussi au lecteur sa décharge d'adrénaline. Malheureusement au fil du temps, les histoires perdent de leur charge émotionnelle.
Qui plus est les couleurs de cet album sont assez moches et l'impression moins soignée.
Lorsqu'il s'attaque au monde Kraken, Jordi Bernet est déjà une "star". Il s'est fait surtout connaïtre par la série Torpédo pour laquelle il a remplacé sans fausse note le talentueux Alex de Toth.
Délaissant son compère Abuli, il fait ici équipe avec Segura. Le succès de cette série, bien que certain, a été moins tonitruand que celui de Torpédo qui a par exemple bénéficiait d'une réédition complète ces derniers mois. Il serait temps que les éditeurs se souviennent de cette série là qui avait non seulement du charme mais dégageait une vraie atmosphère, le tout avec des recettes déjà éprouvées dans Torpédo (ou "Retour").
L'une des plus fameuses légendes urbaines et celle des bébés crocodiles offerts pour le Noël de certains membres de la Jet-Set et balancés à Pâques dans les égoûts de la ville. Depuis des égoutiers ont disparu...
Une rapide préface, pas mal fichue d'ailleurs, fait le lit de ce qu'il faut penser de cette histoire puisque les premières rumeurs datent de ... 1937.
8 histoires plus ou moins longues à consommer sans modération.
A priori le dernier volume des rééditions des histoires de l'Oncle Paul signées Graton (aux pinceaux) et Octave Joly (à la plume).
Selon la formule consacrée "de la belle ouvrage", sans surprise et dans la droite lignée des albums précédents. On aimerait néanmoins, histoire d'étoffer le goût de cette Madeleine, une réédition complète de ces fameuses histoires avec un vrai appareil critique et quelques témoignages d'époque.
13 petites histoires de l'Oncle Paul dont 2 consacrées au mystère de la Marie-Céleste.
Ce qu'il y a de notable dans le dessin est de constater que Graton essayait alors de "copier" celui d'Eddy Paape lequel imitait alors celui d'Hubinon. C'est donc assez curieux mais assez sympa et donnait une unité de ton sur ce genre d'histoires.
12 petites histoires de 4 planches à chaque fois.
Tous les hebdomadaires pour enfants de l'époque essayaient d'offrir des pages "culturelles". C'est Spirou qui dégaina le premier avec ses fameuses histoires de l'Oncle Paul.
En fait l'Oncle Paul était le portrait de l'éditeur, un monsieur bien sous tous rapports et quelque peu académique. Ces petites histoires permettaient de saisir très brièvement une anecdote historique "édifiante" (l'invention du paratonnerre, celle des rayons X, la découverte du béri-béri, etc.).
Elles devenaient de fait un "laboratoire à dessinateurs" puisqu'ainsi on pouvait voir comment se débrouillait tel ou tel impétrant sans prendre le risque de lui confier une série.
Il y a donc dans le lot quelques jolies pépites et quelques pierres plus rugueuses. Le jugement est également valable pour les histoires de Jean Graton.
Petites histoires sportives parues dans le journal Tintin de la fin des années 50/ tout début des années 60. A l'époque Graton n'est pas encore devenu la grande vedette qu'il va être durant 15/20 ans grâce à son héros "Michel Vaillant".
Voici donc quelques pages sportivo-historico-éducatives dans l'esprit de celles de l'Oncle Paul mais sans ce dernier.
Toujours aussi excellent que ce soit au niveau narratif ou dessin.
Nous délaissons quelque peut Erwin et Opale pour revenir sur d'autres personnages découverts dans le premier album mais un tantinet moins fouillés.
C'est trop bien donc c'est râlant car il va falloir attendre la fin davantage que prévu. L'écheveau des histoires est tel qu'il faudra sans doute encore plusieurs albums pour arriver à la fin.
Pour le plaisir c'est une excellente nouvelle !
Mais pour l'impatience pas du tout !
Surfant sur le succès d'India Dreams, Maryse et Jean-François Charles nous offre une nouvelle série qui s'annonce somptueuse avec une complexité supplémentaire puisque l'on croise plusieurs groupes de personnages des plages de Normandie aux sables du désert.
Tout ce petit monde finira par se retrouver à n'en pas douter.
Qui plus est, les retrouvailles vont aussi se faire dans le présent car plusieurs des "héros" de l'aventure vivent en Normandie ou viennent justement s'y recueillir. Bref, il faudra quelques albums pour que la narration aboutisse à une juste conclusion.
En attendant cet album met l'emphase sur les relations d'Erwin, jeune soldat allemand peintre à ses heures, et d'Opale, jeune fille muette mais fort appétissante. Tout laisse penser que le destin a du être cruel avec ceux-là.
Mais nous devrons ronger notre frein en attendant la suite.
Contrairement à ce qui est indiqué, la série n'est pas finie mais elle est terminée et c'est tout le problème !
Qu'on s'explique : cet album en appelait au moins un second. Elle n'est donc pas finie. Mais de second, il n'y eût jamais. Elle est donc terminée.
Dommage d'ailleurs car cette histoire du tennisman Chris Larzac est pas mal fichue. A quelques jours de Roland-Garros, un jeune espoir du tennis français (Chris Larzac donc) répond à l'interview d'une journaliste. Il lui raconte notamment toute son adolecence à San Francisco et sa rencontre avec un jeune birman, Kan Shin et aussi avec celle d'un étrange personnage qui apparaît dans ses rêves, M. Albert.
Mais le père de Chris est rappelé après quelques années à Paris et le jeune homme perd la trace de son ami birman. Jusqu'au moment où un bien curieux message lui parvient : Kan Shin semble l'appeler au secours.
Et voici Chris qui part illico pour San Francisco, mais la jeune journaliste est aussi du voyage et avoue parler plusieurs langues étrangères donc le birman, savoir conduire un hélicoptère et manier des armes. L'aventure va donc commencer.
Mais voilà on n'en saura pas plus. Le scénario de la suite a-t-il été écrit ? Mystère et boule de gomme !
Or donc Richelle verse dans social-sentimental essayant de perpétuer l'esprit d'un D.H. Lawrence (ne parlons pas du style !).
Le problème est que bon nombre de personnages sont en déphasage, avec un esprit fin du XXème siècle dans une histoire qui se déroule dans les années 20.
Enfin pour faire bon poids, les auteurs se sont cru obligés de faire du Lawrence cornélien : Julia voit son amant partir en prison alors qu'elle sait son frère être l'assassin. Les liens du sang seront-ils plus forts que ceux de l'amour ?
Encore une fois, le dessin n'aide pas à ce qu'on s'attache aux personnages (c'est même plutôt le contraire !) mais tout de même n'est-ce pas là un peu trop "cliché" ?
Quant à la fin qui voit John s'évader de prison comme par enchantement, je la trouve assez irréaliste. Jusqu'à l'attitude du flic que certains jugeront "poétique" mais que je trouve grotesque car peu conforme à l'esprit de l'époque.
J'ai beau aimé les histoires de Philippe Richelle, je dois dire que là ça a eu du mal a passer. Pour être franc, le dessin de Gorski m'a semblé catastrophique.
C'est du Ceppi débutant (erreurs de perspectives, notamment chez les personnages à moins de les considérer comme physiquement monstrueux) avec les couleurs de Warn's quand il fait du "quick & dirty".
Bref, il faut s'accrocher !
Le scénario nous balade chez des heunes gens (et jeunes femmes) pour la plupart issus de la gentry.
Julia aime John, en tout cas leurs rendez-vous amoureux. Mais John bien avocat débutant est issu de la middle-class, l'aime-t-il pour ses fesses (leurs rencontres sont en effet assez dénudées) ou pour son argent ?
Mais John aime aussi Dorothy -en cachette-, une fille de Londres.
Quant à Clive, le frère assez cynique et dépravé de Julia, il est plus ou moins en guerre contre le mari de sa mère. Celui-ci voit d'un mauvais oeil la liaison de sa belle fille avec l'avocaillon et la mettrait plutôt dans les bras de Sebastian, dont le père dirige une petite usine en difficulté. Et Sebastian qui n'ai pas raisonnable puisqu'il aime Mary qui travaille dans un pub.
Bref, on l'a compris Richelle veut nous faire une gigantesque fresque sociale dans un chassé croisé amoureux. Mais il y a parfois loin de la coupe aux lèvres et plus près de la Roche Tarpéienne au Capitole !
Quelques scènes de violence et de sexe qui à mon sens ne s'imposaient ternissent quelque peu la qualité de cet album (on peut faire cette remarque d'ailleurs pour l'ensemble de la série).
Il n'en reste pas moins vrai que cette histoire qui se situe dans les colonies grecques de la mer Noire nous vaut une bien jolie reconstitution d'Olbia (il s'agit bien sûr de l'ancienne ville située dans le sud de l'Ukraine et non de celle de Sardaigne).
Pour ceux qui aiment ce type de dépaysement tant géographique qu'historique, le plaisir sera là. Les autres ne verront qu'une histoire un peu simple, digne des peplums italiens des années 60.
Même s'il a beaucoup versé dans le western qu'il soit sous la forme traditionnelle ou sous la forme des pionniers/trappeurs (la série Bas-de-Cuir par exemple), on reconnaîtra que Ramaïoli a souvent été intégré à des BD historiques sur des périodes singulières et rares dans la BD.
Tout le monde a en tête la fameuse série "Zoulouland" mais l'on pourrait parler aussi d'Ardoukoba/L'or de Saba qui se déroule en Abyssinie à la fin du XIXème siècle.
A ma connaissance d'ailleurs c'est le seul cas de BD francophone sur ce sujet. Mais d'ailleurs pas seulement, même le "Volto Nascoto" italien est très récent.
Cette saga sur les Scythes n'est sans doute pas, et même certainement, la série la plus achevée de la BD. Mais elle a le grand mérite de nous introduire auprès du peuple méconnu et multiforme qu'étaient les Scythes.
Même si des détails clochent ici et là, la reconstitution est plus fidèle que celle qui était proposée par Franz dans un des albums de "Poupée d'Ivoire" (voir commentaires sur cette série).
Nous voici il y a plus de 2.500 ans dans le sud de la Bulgarie actuelle. Une troupe de guerriers grecs escortent leur reine pour la mettre en lieu sûr derrière les murailles de la ville d'Aedirna (l'Edirne turque d'aujourd'hui, l'ancienne Alexandropolis des Grecs). Tous fuient l'invasion des Scythes, formidables guerriers et meilleurs cavaliers encore.
Chemin faisant ils rencontrent un aède aveugle et son disciple, Irec, lesquels feront désormais la route avec eux. Parviendront-ils à atteindre la cité salvatrice où seront-ils rejoints par les hordes barbares ?
Certains dialogues et postures donnent à penser que Ramaïoli s'est souvenu du film "Kim" (1950) de Victor Saville qui se déroule certes aux Indes mais qui contient également un long passage entre un adolescent qui mendie sur les chemins au bénéfice de son maître.
Un album loin d'être désagréable qui se laisse lire.
Aujourd'hui qui se souvient de Raymond Reding ?
Il fut pourtant sans doute l'un des plus grands dessinateurs sportifs de son époque. Aussi cet album a un petit goût de madeleine. Ce n'est pas tant que l'histoire soit grandiose, qu'on en juge :
Tout à la préparation du duel Ajax Amsterdam-Paris SG, Eric Castel rencontre Diane, jeune joueuse de tennis prometteuse mais pas encore star.
De fil en aiguille, il lui confie son manuscrit sur l'histoire du football sous forme de K7 audio que la tenniswoman retapera à la machine le soir.
La machine ? C'est une machine à écrire bien sûr, les micros ne se sont pas encore installés dans les foyers. Mais catastrophe le manuscrit tout bien tapé est volé !
Comment annoncer cela à Eric en pleine Coupe d'Europe des Villes d'Art (la fameuse CEVA -qui n'a bien sûr jamais existé) ?
Tout finira bien sûr par s'arranger, mais qui en aurait douté ?
Reste ce joli album, pas transcendant mais pas désagréable au profit du histoire toute simple(tte) mais formidablement dessinée.
Le scénario de Richelle est un peu alambiqué. Il faut dire à sa décharge que les dessins de Gorski n'aident pas vraiment à reconnaître les personnages. Pour être net, on peut même dire que ces dessins sont assez catastrophiques. Quant aux couleurs n'en parlons pas !
Bref, pas facile de rentrer dans cette histoire; pourtant à force de volonté, on finit par y adhérer.
Las !
La fin qui n'en n'est pas une est des plus loupée. C'est bien dommage car on s'attachait à cette jeune femme italienne qui recherchait son amour de jeunesse dans l'immédiate après-guerre.
Bref, un album à oublier, même si l'on quelques fulgurances ici et là. Mais pas de quoi en faire un grand album.
La deuxième collaboration entre Beuriot et Richelle à qui nous devons les divines "Amours Fragiles".
Si le dessin de Jean-Michel Beuriot est encore un peu maladroit, le scénario de Philippe Richelle a déjà une grande force même si depuis il a encore gagné en vigueur et en efficacité.
Un jeune homme, vers la fin de l'adolescence, recherche une jeune femme à travers les routes espagnoles. Le problème est qu'il n'est pas le seul à la chercher et il semble prêt à tuer pour cela.
Voilà pour le thème de ce livre plein de chausse trappes et de faux semblants et qui s'achève, bien sûr, par un retournement de situation.
Très réussi donc.
La cousine de Caroline Baldwin avec l'atmosphère de "A la recherche de Peter Pan" !
Une totale réussite que cette histoire d'une jeune fille, Roxanne, qui fuit la pension avec la maréchaussée à ses trousses. Ne sachant où aller elle se réfugie chez son grand-père, le même qui l'avait abandonnée à la mort de ses parents. Mais la police est toujours sur les dents et la fuite continue, à deux cette fois, et en haute montagne.
Cette rencontre entre un grand-père et sa petite-fille est un vrai moment de tendresse. Et même si l'on a découvert bien vite le secret de cette histoire, on se laisse emporter par ce monument de fraîcheur et parfois aussi de poésie.
Quatre petites histoires sans paroles, les rares bulles étant remplacées par des sortes de rébus. Le ton est ironique avec différents quartiers de Paris pour décor. En fait rien de transcendant même si la dernière histoire est très réussie.
Le dessin, en apparence simpliste, est très agréable et bien dans la tonalité du livre. A lire donc car rares sont ce type de bouquins.
Yves Sente poursuit sa saga jacobsienne et afin de donner plus d'épaisseur fait systématiquement appel aux personnages des albums précédents qu'ils soient issus de son imagination ou de celle du père de Blake et Mortimer.
Par son systématisme, le procédé est un poil agaçant. A ce tarif là nous aurons bientôt droit à l'apparition régulière de la dame pipi du Centaur Club. Mais après tout pourquoi pas ?
Autant le dire tout de suite cet album, comme souvent chez Sente, part plutôt bien et même très bien. Ce retour sur les amours juvéniles de Mortimer est des plus intéressants au point qu'on peut se demander s'il n'y a pas une mise en abyme entre le retour vers le passé archéologique (la civilisation du Gondwana) et le passé amoureux du héros.
C'est au développement que cela se gâte. Jacobs avait l'art de brosser des histoires simples, voire simplistes, mais efficaces grâce à des enchaînements logiques et sans temps morts. Sente essaie de bâtir des histoires plus complexes (c'est tout à son honneur) mais qui finissent par lui échapper, surtout en 54 planches. Structurer un tel scénario en si peu d'espace relevait de la gageure.
Quant à la fin de l'album, elle fait davantage penser à l'esprit des dessins animés (je pense notamment aux histoires inédites) qu'à celui de la BD et c'est dommage. Restent les dessins de Julliard qui pastichent remarquablement l'univers jacobsien. C'est donc malgré tout un plaisir que de s'aventurer dans ces pages, plaisir légèrement terni par une seconde partie qui n'est pas vraiment à la hauteur de la première.
Les plans d’un prototype de course ont été volés dans les bureaux de la Régie Renault. Pour mieux savoir ce qui s’y passe, Edith fait engager son jeune adjoint en tant qu’ouvrier. L’aventure est remarquablement troussée, la reconstitution de la Boulogne ouvrière des années 50 est simplement magistrale avec, entre autres, ces barbecues du dimanche. C’est tout un pan du cinéma social et populaire des années 30 et 50 qui nous reviennent ainsi en mémoire.
Là encore, ce n’est pas l’histoire principale qui passionne mais bien tous les à-côtés. De ces communistes sincères pour qui les révélations concernant le Petit Père des Peuples sont un déchirement mais qui ont un cœur « gros comme ça ». C’est « Bienvenue chez les ch’tis à la Régie Renault » !
Toujours à la recherche de son scientifique, Edith va prendre le prétexte d’une sombre histoire de tableau volé pour passer le rideau de fer et mettre victorieusement fin à cette aventure.
La manière de régler le dénouement est astucieuse mais il était vraiment temps que ce cycle se termine, l’intrigue ou tout au moins son développement restant quand même assez faible.
Suite des plus laborieuses de l’album précédent. Edith Hardy est toujours à la recherche du chimiste qui, sympathisant communiste, tient à offrir au monde les bienfaits de sa découverte pharmaceutique. Du coup à la demande indirecte de la DST, elle va essayer d’infiltrer la fameuse baronne communiste rencontrée au premier album et qui a pour particularité de s’abreuver uniquement –ou presque- au champagne.
Ce qui faisait le charme du premier album est que l’action se déroulait sur Paris exclusivement ou presque. Ce n’est plus le cas ici et l’intrigue n’est pas suffisamment solide pour combler ce vide.
Après avoir notamment commis ensemble « La diva et le Kriegspiel » , « La voyageuse de la Petite Ceinture » et « Paquebot », voici que Christin et Goetzinger commettent ensemble une nouvelle série.
La veuve d’un agent de change, la fameuse Mme Hardy, a du pour subsister ouvrir une agence de détective privé. Un industriel du quartier lui demande de retrouver un jeune ingénieur chimiste qui a disparu.
« Industriel » ? « Quartier » ? Depuis quand les industries sont dans le cœur des villes ?
Car la grande réussite de l’album, plus que l’histoire –plaisante mais sans plus-, est d’avoir situé l’action dans le Paris des années 50 et plus particulièrement dans le 12ème arrondissement, quartier populaire par excellence.
Et ça, c’est vraiment un régal !
Après les points de vue antagonistes de la femme et du mari, on aurait pu se demander à quoi peut bien servir un troisième album. Eh bien, c’est la surprise du chef !
L’astuce est originale. Le problème est qu’au départ on ne voit pas bien où les auteurs veulent en venir et que très vite on en devine les raisons. Du coup le sensé effet de surprise tombe à plat et on peut avoir le sentiment que l’album trainaille sur des sentiers parallèles pour aboutir au nombre de pages convenues.
Nous avons cette fois, la version de l’épouse et des raisons de sa haine cuite et recuite. Le principe est très intéressant, pour autant j’ai trouvé davantage de richesses d’inventions dans la série Quintett que dans cette « Berceuse » là deuxième formule. Mais le dessin de Meyer toujours aussi envoûtant maintient la qualité de l’album.
En 1963, André Cayatte proposa deux films qui racontaient la même histoire, l’un avec le point de vue de l’épouse (Marie-José Nat), l’autre avec celui du mari (Jacques Charrier, ex-époux de Brigitte Bardot). C’est à ma connaissance la seule expérience de ce genre faite dans le cinéma grand public, le très récent "Angles d'attaque" proposant certes plusieurs versions mais regroupées sur un seul film.
La surprise vient de ce qu’on voit presque la même histoire mais pas de la même manière.
La BD a repris cet intéressant principe notamment avec la Mémoire des Ogres ou plus récemment avec Quintett. Cette Berceuse Assassine s’inscrit dans cette lignée. Ce premier album nous conte la vie d’un taxi new-yorkais et de la haine qu’il éprouve envers sa femme. C’est à mon sens le meilleur opus de la série.
Retour à un scénario plus classique une suite de meurtres dans un petit village et plus particulièrement dans un monastère. Non, il ne s’agit pas d’un « remake » du « Nom de la Rose » –on aurait pourtant aimé- mais d’une histoire de vengeance assez glauque. En nous brossant le Dr Monge, Bardet est à son affaire.
Reste quand même une abondance de facilités, de « twists » improbables et de morts opportunes qui font de ce volume, comme des précédents d’ailleurs, davantage une BD d’aventures que véritablement policière.
Nous sommes 2 ans plus tard et le Dr Monge, toujours accompagné de Ninette, a préféré quitter sa demeure précédente pour s’installer en Normandie. Si le dessin d’Eric Chabbert a gagné en maturité, l’histoire qui nous est dépeinte ne ressemble guère à un roman policier. Nous sommes davantage dans le roman feuilleton de ces mêmes années qui avait Sue, Féval et tant d’autres pour Grands-Prêtres.
Le gros inconvénient reste le thème central basé sur la pédophilie incestueuse. Je ne jouerai pas les Père-la- Morale mais admettons tout de même que le sujet est des plus délicats. L’aborder nécessitait pudeur, maîtrise et virtuosité. On n’y est pas !
Le Dr Monge, rien à voir avec son homonyme, est un médecin de marine qui a bourlingué sur les 7 mers avant de revenir s’installer en France. Veuf depuis quelques années, il a quelques « bontés » pour sa servante Ninette qui nous joue le coup des amours ancillaires. Nous sommes dans la France louis-philipparde, rurale, mais dans laquelle la famine, sinon la misère ont été vaincues.
Daniel Bardet nous propose un petit drame campagnard du style de ceux qu’aurait pu trousser (avec davantage de génie quand même !) Maupassant.
Les coups de théâtre, un peu trop nombreux à mon goût, abondent mais l’ensemble se lit sans déplaisir aucun.
Le ressort de ce doublet repose sur un petit mystère. Comment se fait-il que le comte Skarbek soit propriétaire de plus de 200 toiles du peintre Paulus, que celui est mort et qu’il avait cédé toutes ses œuvres à un marchand, lequel les a revendues en intégralité et exclusivité à deux collectionneurs ?
Qui ment, qui triche, qui vole ?
Le seul problème de ce second volume est que les retournements de situations se succèdent les uns aux autres avec un crescendo d’invraisemblances. On peut aimer cela. On peut aussi le regretter car c’est ce qui autorise certains à dire : « Pas étonnant, ce n’est que de la Bande Dessinée ! ». Elle mérite mieux que cela je trouve.
Le comte polonais Skarbek débarque à St Malo. Nous sommes sous le règne de Louis-Philippe et cet opus a de forts relents du Comte de Monte Cristo, pas simplement par l’époque, pas seulement par le thème de la vengeance mais aussi par l’importance que revêt le procès dans cette histoire.
Cela étant ce démarquage est très plaisant et l’on a hâte de connaître la suite.
Recueil de 4 courtes histoires qui s’apparentent aux rumeurs de ce fameux mythe de la légende urbaine. Sauf que la première de ces histoires est un repompage pur et dur du fameux « When a stranger calls » de Fred Walton (1979). N’ayant pas vu le remake de 2006, je ne saurais dire si cette première scène –choc- a été reprise ou pas ; en attendant les amateurs de ce genre de films se souviendront à jamais d’un début si tonitruant.
Du coup, on boude un peu son plaisir et on crie au plagiat. C’est dommage car les autres histoires (originales, recopiées ou simplement rumeurs ?) sont fort gouleyantes ; même si la dernière est assez téléphonée.
Ce qui rend l’album sympatoche malgré tout est le ton caustique, macabre et très ironique des commentaires du personnage central. Celui-ci joue le rôle de présentateur à la manière d’Alfred Hitchcock dans ses séries TV ou des Gardien de la Crypte, cousin Eerie et autres monstres. Les aficionados retrouveront donc le sel des fameux EC Comics des années 50 ou de ceux de la Warren des années 60.
Le début fait penser au film « Outland » par bien des aspects. Ensuite ça se complique avec des meurtres qui singent ceux de l’étrangleur de Boston dans les années 60. Qui peut donc, un siècle plus tard, vouloir reproduire de telles horreurs ? D’autant que la nouvelle médecin légiste fraîchement débarquée sur cette planète est l’arrière-petite-nièce du sadique.
Alléchant ? Peut-être sur le papier mais à la lecture cela se corse. Cela part dans tous les sens et donne l’impression d’un univers certes riche mais qui part dans tous les sens et sans contrôle aucun. Pour ajouter à cela un dessin qui n’est pas non plus d’une qualité exceptionnelle.
"Moyen" reste bien payé.
Dans un monde utopique et sans doute uchronique s’épanouit une civilisation qui, somme toute, fait davantage penser à une Constantinople ottomane moderne qu’à Byzance. Outre une aventure assez trépidante et qui pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses, l’intérêt de l’album est de proposer des visions de mondes alternatifs et parallèles qui s’entrechoquent avec celui de New Byzance.
Avec en prime une fin qui interpelle puisqu’elle donne le résultat final d’un évènement qui n’est pas encore intervenu. Encore faut-il savoir pourquoi et comment on a pu en arriver là ?
Suspense, suspense !
Suite et fin de ce deuxième cycle d’aventures. Yann est convaincu que le capitaine n’était pas qu’un vilain sire mais qu’il était également mêlé à un trafic de diamants. Comme d’habitude la réalité sera plus complexe que cela et l’on finira par trouver le véritable assassin et que finalement le défunt capitaine était un être plus complexe qu’on ne l’imaginait au départ.
Ce cycle met en lumière les préjugés colonialistes des « petits blancs » vis-à-vis des populations autochtones ; le plus terrible est que c’est vrai !
C’est vers l’Afrique noire que cingle désormais Yann en tant que second. Le capitaine traite son équipage comme un chien et se fait donc un nombre incommensurable d’amis. A tel point que notre brave Yann lui colle son poing dans la figure. Mal lui en prend car le capitaine est assommé et Yann tourne les talons.
Au matin tout le monde cherche le commandant du vaisseau qui a disparu. Yann finit par le retrouver au fond de l’eau, le ventre ouvert. Qui a donc pu tuer un si vilain homme ?
Fin du premier cycle de Yann. Celui-ci file désormais le parfait amour avec sa compagne dans une vie de Robinson. Mais il n’oublie pas sa vengeance et n’y manquera bien sûr pas avec un retour en France fracassant. Enfin pas tant que cela, car de Trichère mourant d’un cancer a quand même de la ressource et s’arrange pour masquer la vérité même si Yannes rétabli dans son honneur. Pour autant Kraehn nous offre une fin très morale même si très tragique avec qui plus est un retour au cimetière rouennais où repose le premier amour de Yann.
Troisième volet des aventures de Yann Calec, le plus faible sans doute car le plus improbable. Nous sommes dans l’aventure grand style. Rebondissements, évasions, traques, attaque de sous marin. Tout y est, un peu trop sans doute. La couverture et l’acmé de l’album font inévitablement penser à Coke en Stock, mais un Coke en Stock qui aurait perdu de sa rondeur et qui virerait au dramatique.
Suite des aventures de notre intrépide capitaine. Tout dans ces voyages qu’il dirige depuis près d’un an sur les côtes sud-américaines lui paraît louche. Il persiste à en savoir plus.
Mais l’organisation mise en place par de Trichère est redoutable et Yann va devenir la victime d’une machination pour laquelle il est condamné au bagne. Les « méchants » ont désormais les mains libres…
Gnark, gnark, gnark !!!
M. de Trichère a des problèmes d’argent et pour les résoudre, il décide de devenir un armateur véreux.
Nous sommes à la fin des années 40 et rôdent encore au Venezuela d’anciens soldats perdus : des sous-mariniers allemands pour être plus précis. L’idée est donc de couler un liberty ship acheté à vil prix et de se faire rembourser par l’assurance un bon million de dollars.
Mais qui va bien vouloir monter sur ce rafiot hors d’usage ? Un jeune capitaine, Yann Calec, se présente. On le juge béjaune : il fera l’affaire tandis qu’une des âmes damnées de l’armateur se chargera de la mise en place du plan. Mais le jeune homme se doute de quelque chose et demande à la secrétaire du patron d’enquêter. Malheureusement dans secrétaire, il y a secret et certains qu’il peut être très dangereux de connaître …
Suite et fin de cette prenante enquête policière.
Si les à-cotés de l'histoire sont toujours aussi bien fichus, les raisons des meurtres est assez ridicule. Pire encore, la façon dont les assassins se font prendre est risible. Comment voilà des gens qui ont manoeuvré avec subtilité et qui finissent par se livrer ou presque.
Ou ils sont crétins ou on prend les lecteurs pour des crétins. Dommage car encore une fois, l'atmosphère est prenante.
Le meurtre d'un détenu, le caïd d'un gang latino, met en émoi le "dome", une prison de l'état de l'Oregon. Le FBI est appelé pour mener l'enquête mais entre temps, un deuxièle détenu est assassiné.
Voilà l'intrigue de ce premier tome qui est franchement plaisant.
La lourde atmosphère carcérale, les doutes qui envahissent un jeune gardien débutant, l'agressivité de certains matons, tout est formidablement rendu.
On pense bien sûr à tous ces films ou séries TV, à commencer par Prison Break. Dans un genre différent, cest aussi bien.
Les deux premières et deux dernières pages de chaque album précédent laissaient clairement entendre qu'il s'agit d'une gigantesque machination.
En temps de guerre, on pense à l'espionnage, bien sûr.
C'est Alban Méric qui par hasard va reprendre les fils de l'enquête et les dénouer bien sûr dans un album singulièrement plus long que les autres.
Tout nous sera dévoilé avec force rebondissements. Néanmoins, la montagne accouche quand même d'une souris. En effet, les raisons de la machination sont aussi originales que tirées par les cheveux (l'un expliquant l'autre).
Reste un album qu'on lit avec plaisir et une série qu'on quitte avec regrets.
A noter que le dessin d'Alessandrini a un cousinage avec celui du père de Valérian.
Le trait de Kraehn sert magnifiquement les propos de Giroud, dans cette histoire d'amour fou, de trahisons et de re-trahisons.
Giroud a su capter les fibres du drame antique pour les métamorphoser dans une histoire dense et tragique de notre monde moderne.
On ne peut que le féliciter de ce choix de la Macédoine de 1916, époque ambivalente où les Grecs ne sont pas des ennemis mais certainement pas des alliés (ils le deviendront quelques mois plus tard), pays tiraillé sous les pressions contradictoires des monarchistes pro-germains et des vénizélistes pro-alliés (NB: Vénizélos est LE personnage politique grec de l'époque, Premier Ministre jusqu'en 1915 et opposé au parti pro-germain).
Une très grande réussite assurément.
Le titre de la série prend son origine dans le fait que 5 personnes du front d'Orient se rassemblent pour constituer un "quintette" qui jazz oblige se transforme en "quintett".
Dans ce groupe, deux femmes, une chanteuse professionnelle -Dora Mars, qui a ouvert le cycle, et Nafsika Vasli dont l'album suit. Parmi les 3 militaires, nous avons Elias Cohen, véritable titi parigot, plein de noblesse qui s'amourache d'une jeune bergère hellène. Laquelle est exploitée, et pire que cela, par son oncle.
Le drame qui couve va bien sûr éclater.
Superbe dessin, qui n'est pas sans rappeler le Gir des débuts, au service d'une superbe histoire.
Un jeune officier français, Alban Méric, futur universitaire de talent et spécialiste de la période byzantine finit par succomber aux charmes son ordonnance, un jeune "pâtre grec".
Malheureusement pour eux, le sergent Grall les a surpris et en a tiré des photos compromettantes. Le chantage commence ainsi qu'un longue descente aux enfers pour Méric, laquelle l'amènera à "trahir" (mais est-ce vraiment une trahison ?).
L'album à mon sens le moins intéressant. J'ai eu un mal de chien à rentrer dans le dessin de Gillon que je considère pourtant comme un grand.
Le rpincipe de cette série est de raconter à travers les yeux de différents personnages un même thème central. Bien évidemment de versions en versions, les détails et les prolongements sont différents puisque chaque histoire correspond à la personnalité de son "héros".
Dans celle-ci, une jeune chanteuse française part en tournée sur le front d'Orient, nous sommes en 1916, pour espérer rejoindre son ancien amant, un héros d'escadrille.
Album plein de sensibilité et de finesse. A lire absolument.
Recueil de dessins du grand Milo Manara, lesquels émanent de différents travaux publiés essentiellement dans la presse italienne.
Il est une chose évidente que de dire que les femmes de Manara sont sans doute les plus belles, les plus voluptueuses et les plus sensuelles de la BD.
Certaines pages de cet album le prouvent.
Mensonges, vérités ?
Qui peut vraiment savoir ? Et qui le veut surtout ?
La vie de Pratt est tellement emplie d'aventures qu'on se demande s'il n'est pas le frère jumeau de Corto Maltese. Quant à supposer qu'il enjolive, ceci ne peut qu'amener la question : qui influence qui ? Est que c'est Corto qui influe sur la vie de l'auteur ou l'auteur qui dirige celle du personnage ?
Ultime album de la série puisque Franz est mort et que François Corteggiani au texte et Michel Faure aux dessins terminèrent l'album, un peu au jugé, Franz n'ayant pas laissé d'indication quant à ce qu'il comptait faire.
C'est d'ailleurs un peu de cette technique de l'improvisation dont souffre cette série.
Les thèmes choisis sont souvent succulents, il y a matière à raconter plein de chose, mais le scénar a du mal à tenir la route (hormis le 1er album).
Dommage, autrement la série serait sans doute devenue un chef d'oeuvre.
Ces mémoires, forcément incomplets (Pratt est mort quelques années plus tard), nécessairement truqués (c'est Corto ! et ceci n'est pas l'oeuvre de Pratt), restent néanmoins un bouquin bigrement intéressant.
D'abord parce qu'ils essaient de remettre de l'ordre dans une saga assez bordélique mmais qui tire justement une partie de son succès dans cette désorganisation rêveuse.
C'est aussi pour nous l'occasion de voir quelques superbes aquarelles mais aussi des documents d'époque. Curieux mais plaisant bouquin !
Nos héros avaient jusque là un peu trainaillé, ils rattrappent désormais le temps perdu. Non pas en galipettes -ils ont toujours trouvé le temps pour cela- mais en objectifs.
Récupérer la fille de Yu-Lien, remettre sur le trône Kaliber Khan et tuer quelques méchants en cours de route.
L'album est plaisant tout comme la série globalement. Cela étant ce qui fait le charme de la série -et donc de cet album- réside bien sûr dans le dépaysement offer. La même chose dans le Moyen Age poitevin nous ennuierait ferme.
Timok et Yu-Lien remontent petit à petit vers la Chine. Arrivés chez eux, ils ne peuvent que constater le rapt de la fille de Yu-Lien vers un mystérieux monastère dont les moines bouddhistes ont été massacrés.
C'est une vieille connaissance de nos héros qui dirige, d'une poigne de fer, le monastère.
Une occasion donc pour nos héros de faire cesser toutes ces iniquités.
Plaisant petit album qui ne révolutionne pas le genre mais se laisse lire avec plaisir
En situant son histoire dans le delta du Padongwaddy, Franz nous montre que nous ssommes dans un lieu fictif. Celui-ci tient de Bornéo et de l'Indonésie (présence d'orang outangs), ce qui pourrait assez bien cadrer avec la couleur de la peau des autochtones (plus sombre que celle des Chinois est-il précisé). Divers éléments font également penser à une proximité d'avec la Birmanie. Mais le tout est évidemment proche de la Chine (détachement de cavaliers, naufrage de nos héros -on les voit mal traverser en une nuit tout le sud de la mer de Chine). Bref, on est dans l'allégorique.
Pas l'histoire en revanche, assez terre à terre, mais très plaisante, puisque nos héros aprs s'être échoués n'auront de cesse de se retrouver. Ce qui, on s'en doute ne sera pas simple.
Cet album est aussi l'occasion de quitter le "roi des singes" qui retourne dans son Occident natal, le devoir accompli.
Cet album est basé sur des faits véridiques à savoir que les Chionois punissaient de mort tous ceux qui tentaient de voler des vers à soie. Néanmoins à l'époque où se situe le récit, IXème siècle, Byzance est déjà en possession de vers à soie depuis 250 ans environ et la Perse a déjà commencé la sériculture. Néanmoins, la soie reste toujours un produit hors de prix.
Cette aventure pas mal troussée mais qui ressemnle à s'y méprendre aux précédentes (bagarres, cavlacades, scène de torture et de sexe) se sert donc de ce joli prétexte et nous fait découvrir "le roi des singes", en fait un Occidental venu voler des larves de bombyx.
Les Scythes sont l'une des civilisations les plus énigmatiques et les moins connues. A cheval entre les plaines de l'Ukraine actuelle et du Turkestan chinois, aujourdhui Sin-Kiang, la civilisation scythe nous est connue en grande partie par Hérodote. A l'époque où se situe l'action de l'album, ces peuplades ont disparu en tant que civilisation depuis au moins un demi millénaire.
A moins de considérer les peuplades rencontrées comme des vestiges, cet opus est historiquement bancal.
L'histoire aussi d'ailleurs, Franz papillonant au gré du moment et de sa fantaisie. Reste ces fameux Scythes, ou plutôt leur réprésentation, rien que pour cela je recommande la lecture de cet album.
En multipliant les collaborations ici et là, Franz a malheureusement aussi augmenté les incohérences de scénario, les ellipses malencontreuses et le soutenu des intrigues.
Du coup, cet album où il se passe plein de choses (trop sans doute), part en tout sens sans arrêter l'attention du lecteur.
C'est donc très moyen et c'est bien dommage.
Par rapport au premier album de la série, celui-ci est déjà en dessous. Il n'en reste pas moins très bon. Nous en savons un peu plus sur les origines de Timok, en fait plutôt sur les origines de sa mère.
On peut considérer cet album comme celui d'une transition où Franz met en place plusieurs place du puzzle : l'éducation "militaire de Yu-Lien, la naissance "cachée" de sa fille, démonstration de puissance et de magnanimité de Timok envers son père, etc.
Tous éléments qui, dans une saga bien faite, reserviront un jour ou l'autre.
Différents éléments du début de l'album (dynastie T'ang, raids vikings) permettent de situer cette histoire vers le IXème, voire Xème siècle (auquel cas l'un des dessins de la première planche est fautif car il représente des chevaliers en costumes du Haut Moyen-Age -ce qui de toutes façons ne cadre pas avec la dynastie T'ang qui se termine en 907).
Timok, jeune chien fou barbare (aux yeux des Chinois) et fils du puissant Kaliber Khan, s'éprend de Yu-Lien (l'auteur voulait-il rendre hommage à une Julienne ?) dont le destin est de devenir prostituée.
Timok, avec d'autres sompagnons, rentre dans la ville chinoise de Feng Tchéou pour reprendre la belle. Ce qu'il fait, non sans avoir perdu ses hommes.
C'est la raison pour laquelle son père le condamne à être pourchassé avec sa belle par ses propres troupes.
Tour à tour, western (une ville est encerclée par des "indiens" et les habitants tentent de faire venir en vain des secours), histoire d'amour ou récit érotique; cette "poupée" là est fort distrayante et totalement dépaysante.
On se doutait bien que Solei ne publierait pas l'intégralité de Savage Sword of Conan (235 numéros !) mais c'est tout de même arrêter un peu vite cette anthologie.
Un peu vite et très dommage !
Car finalement, c'est très reposant de se laisser aller à des aventures dont le caractère picaresque est bien présent même si de prime abord ce n'est pas cela qui marque. Mais si vous prenez le temps d'y réfléchir, il y a plus d'un point commun entre Gil Blas de Santillane et Conan (je sais le propos n'est pas très académique, quand même !)
On saura gré à Soleil d'avoir entamé cette anthologie. On lui en voudra aussi de ne pas l'avoir poursuivie.
Car ces éditions sont soignées, plus d'ailleurs que les versions originales américaines. Le format d'ailleurs est plus grand ce qui permet de mieux apprécier le travail de John Buscema et les ratages éventuels de ses encreurs (c'est le cas de la dernière histoire du tome 1 et de la deuxième de cet album; dans les 2 cas "l'accusé" est Alfredo Alcala).
Bref, énormément de bonnes choses dont il faut savoir se délecter.
Bon, c'est un fait entendu, les aventures de Conan n'ont jamais brillé par leur finesse, leur subtilité ou leurs sous-entendus. R.E. Howard ne s'était jamais caché qu'il écrivait un cycle où le héros résolvait "les problèmes avec ses muscles".
Uniquement amateurs de pyschologie fine, passez votre chemin.
Les autres, laissez vous bercer par cette narration assez primaire mais pleine de souffle et finalement de vie et portée par des dessins d'un des maîtres au sommet de son art : John Buscema.
Ainsi donc Torton/Jeronaton a fait toute sa carrière dans le domaine de la BD historique ou para-historique et ce n'est pas un hasard si on l'a retrouvé dernièrement avec Jacques Martin pour illustrer certains albums des voyages d'Alix.
Car comme Martin, Jeronaton a le souci du détail historique. Amateurs de reconstitutions historiques cette courte série est faite pour vous.
Dans le premier album nous commencions à Catal Huyuk, puis continuions sur Ur avant de bifurquer dans cet album vers l'Egypte ancienne puis Troie puis Babylone.
Costumes et décors sont conformes (à ce que l'on sait en tout cas). L'histoire est un peu en retrait mais cela reste quand même superbe.
Jeronaton/Torton n'a pas fait la carrière qu'il aurait dû faire. En tant qu'auteur il a souvent fait preuve d'originalité et en tant que dessinateur il fait preuve d'un vrai talent, même si on peut ne pas aimer son style, et d'un total souci de crédibilité. A ce titre d'ailleurs, on notera que quand il donne dans le récit historique ses femmes sont certes belles mais pleines de rondeurs, plus conformes à "the girl next door" qu'à une star hollywoodienne. En revanche quand il donne dans l'allégorique, ses héroïnes sont plus proches des reines de beauté.
Cette série se voulait ambitieuse puisqu'elle parlait de réincarnation, d'une éternelle histoire de joies et de souffrances qui se poursuivaient de civilisations en civilisations. On est un peu dans le schéma de Mickey à travers l'histoire sauf que les sauts dans le temps sont chronologiques et provoqués par la mort et non par un coup sur la tête !
Comme chacun le sait, Polonius est un personnage d'Hamlet. Comme chacun le sait malgré son nom Polonius est danois, tout comme Hamlet d'ailleurs (malgré la célèbre Hamlet norvégienne !).
Bon trève de (mauvaise) plaisanterie. Ce Polonius là doit au talent de Picaret qui a peu oeuvré dans le domaine de la BD et qui nous offre sous couvert d'heroic fantasy une oeuvre qui se veut une méditation sur le désir de pouvoir.
Beaucoup de sexe et pas mal de violence mais surtout le talent à l'état brut de Tardi, dont aucune oeuvre n'est anodine.
Bon, cela étant la deuxième édition (1984) montre par la préface de Tardi -un poil grandiloquente, ce qui étonne du bonhomme- que la réception de l'album (1977) et sa prépublication dans Métal Hurlant (1976) furent musclées.
Tout ceic paraît aujourd'hui bien dérisoire.
Reste cet album, unique dans tous les sens du terme.
Et hop, on liquide !
Voici donc Gil Jourdan avec 2 de ses cousins : Marc Jaguar et Ange Signe.
Le premier n'a pas grand chose à voir avec l'univers gilesque (gilien ?) mais offre, c'est vrai, des aventures intéressantes.
Ange Signe est la copie carbone de Félix. Il est fabuleusement moins drôle que l'équipe gilienne (gilesque ?) mais reste lisible. Soulignons quand même qu'il ne s'agit que d'une reprise d'un album de la collection Péché de Jeunesse, preuve que Dupuis sait faire du neuf avec du vieux.
Si tout ceci est fait pour nous prouver que Gil Jourdan est un héros à 100 coudées au dessus des autres, c'est réussi, sinon...
Nous voici donc dans la période Gos, pas la meilleure à mon sens. Non pas à cause de Gos, il a par ailleurs montré qu'il a du talent, mais par le peu de soin apporté par Tillieux à ses scénarios.
Côté "inédits" deux contes sur les 3 (à ma connaissance) parus dans Spirou.
Bref, tristounet de chez tristounet !
A quand une vraie édition des aventures de Gil Jourdan, genre La Pléiade ?
Ça se gâte !
Outre le fait que les histoires proposées n'ont rien d'extraordinaire, que l'appareil critique est aux abonnés absents, les "inédits" n'ont rien à voir avec la choucroute.
Nous avons aux 4 aventures de Bob Slide, personnage créé par Tillieux dans les années 60. Cet agent du FBI dans les années 20 aurait sans doute mérité qu'on l'oublie mais voilà il y avait 16 planches à caser, c'est fait.
Cette résurrection ne satisfaira que les passionnés ou ceux qui souhaitent faire une thèse sur Tillieux. Dans ce cas bon courage car l'essentiel de la production attend encore d'être réédité et est de toutes façons indisponible depuis un bon moment.
On aurait aimé des éditions Dupuis qu'elles présentent les aventures de Gil Jourdan sous forme de parution chronologique en faisant fi de l'ordre de parution des albums. C'était sans doute trop demander.
Encore une fois l'appareil critique est absent. "L'inédit" est une courte (et pas exceptionnelle) nouvelle de Gil Jourdan.
Bah ! l'objectif de cette réédition éait de faire des sous, pas de célébrer un personnage et son auteur.
Objectif atteint !
10 pour les BD, 0 pour l'édition.
Si l'appareil critique était nullissime pour le tome 1 de cette intégrale, il est ici complètement inexistant.
Seule originalité nous avons droit à deux versions différentes d'une même histoire. Félix avec "La disparition de M. Noble" d'un côté et les "Momies de St Sulpice" de l'autre. Quel rapport avec Gil Jourdan hormis l'auteur évidemment ?Le fait que la nouvelle ait été publiée en complément de "La voiture immergée" dans une collection de poche qu'avaient lancé les éditions Dupuis au débuts des années 60, donc bien avant les tentatives BD de J'ai lu ou du Livre de Poche.
A l'époque Dupuis innovait, dans cette réédition il se contente de vivre sur son magot et d'exploiter le filon.
10 pour la qualité des BD, 0 pour celle de cette édition.
Pour le 30ème anniversaire de Gil Jourdan, les éditions Dupuis eurent l'idée d'offrir un écrin à ce héros. Excellente initiative de leur part.
On attendait donc des albums reprenant les différentes aventures accompagnées de quelques inédits. C'est bien l'idée mais il y a loin de la coupe aux lèvres.
L'appareil critique est nullissime. Quant aux inédit nous avons droit à "La poursuite" (1963), court récit de 12 pages dont l'importance "historique" est indéniable, puisqu'il s'agit de la première rencontre entre Libellule et Crouton, mais dont l'intérêt est mineur. Tout comme d'ailleurs "Les vacances de Crouton" (1964).
J'allais oublier un texte de Tillieux (Comment on devient dessinateur) qui date de 1969 et ne rajoute rien à la gloire du bonhomme. Voilà, c'est tout.
On mettra 10 pour la qualités des premières aventures de Gil Jourdan mais pas pour cette édition elle-même.
Il était temps qu'on en finisse !
Cet album est un rebut alors qu'on aurait aimé un rébus. Nous avons droit à quelques courtes histoires complètes et à une aventure assez tronquée (28 planches) qui a aussi et surtout le défaut d'être quelconque.
Pour sa sortie définitive Gil Jourdan méritait mieux.
On revient sur une aventure policière classique.
Le précédent album était tellement désastreux que celui-ci apparaît comme une oasis dans le désert.
Ce n'est pourtant qu'une honnête bande, bien troussée mais finalement assez commune.
Une question : que peut bien signifier le 33 tours pour la jeune génération ?
La marque de la science-fiction va à Gil Jourdan comme un tablier à une vache.
La qualité du dessin de Gos est bien réelle. Il a su, tout comme dans l'album précédent bien sûr, se glisser dans les personnages et par son habileté à leur donner vie, même si ce n'est pas non plus exactement du Tillieux.
En revanche, c'est ce même Tillieux qui trahit sa création en proposant un scénario insipide, vite torché.
Cela se sent, pire cela se voit !
Gos aux crayons et Tillieux à la machine à écrire nous offre une gentille aventure, bien plaisante, de celle qu'on a lue et relue.
On est évidemment à des années lumières des chefs d'oeuvre de Tillieux mais réconfortés par cette bande pleine d'entrain même si l'on doit faire le deuil du mystère, marque initiale de la série au profit du seul suspense.
Nouvelle déception que ces deux histoires.
"Patée explosive" est une enquête un peu top courte et pas suffisamment travaillée à mon goût. On y sent encore par instants fugaces le génie de Tillieux mais c'est bel et bien un chant du cygne.
Quant à "La Guerre en Caleçon", je n'y ai vu qu'un intérêt très limité, et c'est un euphémisme !
"Chaud et froid" et "le Grand souffle" sont deux aventures qui sont originellement parues dans Spirou avant "Le Chinois à deux roues" (en 1967 et 1968).
Avant de lancer son Gil Jourdan, on sait que Tillieux avait créé une flopée d'aventures dont notamment celles de Félix qui pour beaucoup préfigurent Gil Jourdan.
Il est vrai que l'essentiel des trames est présent dans Félix mais j'estime que la psychologie des personnages est davantage fouillée dans Gil Jourdan. Dans la même mesure les aventures sont mieux décortiquées dans Gil Jourdan, meiux amenées aussi, pour la bonne raison qu'elles sont plus longues.
Rien de tout cela ici. Tillieux a dû puiser dans vivier par manque de temps ou d'envie (?). Le résultat n'est pas exceptionnel. Il ne le sera d'ailleurs jamais plus.
Dernier chef d'oeuvre de la série.
Nous sommes en Chine, ce qui dans les années 60 est assez gonflé. Pourtant cette Chine est assez peu réaliste. Nous sommes d'abord dans le Si-Kiang, région inexistante. A moins qu'il ne s'agisse du Sin-Kiang, auquel cas les paysages dessinés ne correspondent pas vraiment (et même pas du tout !) à la région, pas plus d'ailleurs que les conditions climatiques.
Dans la même mesure, nous ne sommes pas dans la Chine de Mao, mais dans une Chine intemporelle, celle des seigneurs de la guerre et des brigands.
Pourquoi Tillieux n'a-t-il pas choisi de créer un état fictif comme autrefois le Macassara et la principauté du Gomen dans le dernier album ("Le gant à 3 doigts") ? Mystère.
En tout cas, il est assez significatif de voir que l'album s'achève alors que notre fine équipe est dans un avion haut dans le ciel. L'atterissage est pour bientôt.
On revient de nouveau vers l'aventure.
D'ailleurs les enquêtes à l'atmosphère lourde et typée auxquelles nous avions eu droit jusqu'à présent sont malheureusement terminées.
Juste avant cette aventure, Tillieux a fait paraître dans Spirou un courte histoire à suivre, "La Guerre en Caleçon", qui sera plus tard reprise en album.
En fait on peut véritablement dater l'inflexion du style de Gil Jourdan à compter de cette époque là, même si la publication du "Gant à 3 doigts" (1966) et du "Chinois à 2 roues" (1967) vont laisser penser que Gil Jourdan est toujours au top.
Pourtant jamais la roche tarpéienne n'a été si proche du Capitole !
A mi-chemin entre l'enquête et la bande d'aventure.
L'un des méchants est un modèle de crétinisme et c'est assez drôlatique.
Pour autant, cet album m'a semblé un ton (ou même un demi ton) en dessous de la production normale de Tillieux avec Gil Jourdan.
Autre (toute) petite déception on ne retrouve pas (à mon avis en tout cas) l'univers banlieusard typé années 50/60 qui a mon sens est la marque de Tillieux.
Retour en Breatgne à Labarre St Hilaire très exactement. Cette fois ci c'est un fantôme qui fait des siennes dans l'ancienne abbaye des Moines Rouges.
Une nouvelle pépite dans l'univers jourdanesque. Cette fois ci l'humour prend nettement le pas sur l'enquête (encore que ...).
Une nouvelle fois nous sommes babas devant la gnaque de l'auteur, sa faconde et ses délires verbaux.
Nouveau chef d'oeuvre.
Cette fois c'est en Lozère que le devoir appelle Gil. Un brave homme est menacé par un chien noir qui évidemment rôde dans la région.
Mânes du loup du Gévaudan, réjouissez-vous la Bête est de retour.
Mais qui pourrait en vouloir à un brave homme dont la seule joie est de s'occuper de champignonnières. Ah, mais c'est un détail qui change tout !
Autre chef d'oeuvre.
Cette fois ci, c'est une bande d'aventure qui nous est proposée puisque Gil se voit demander par un client d'exfiltrer un prisonnier du bagne.
Le bagne c'est évidemment l'enfer de Xique-Xique, c'est région perdue du Massacara, petite république sud-américaine.
Outre les jeux de mots habituels, Tillieux nous offre une aventure survitaminée.
Premier chef d'oeuvre d'une longue série.
Nous sommes en Bretagne, au Pas-du-Malin, un château -la Tour du Joyeux Chevalier- fait office de Mont St Michel local avec là aussi une marée qui remonte au galop. Et qui peut être mortel pour le voyageur égaré.
C'est justement sur un drame de cet accabit qu'enquête Gil et ses complices.
On se souviendra longtemps des ciels noirs, des eaux verdâtres et des pluies interminables du Morbihan sous la plume de Tillieux.
A l'heure où le moindre demi succès de librairie est exploité au cinéma comment se fait-il qu'un producteur ne se soit pas donné les moyens de nous montrer cette aventure sur pellicule (avec les costumes et dcors de l'époque, j'insiste !)
Le dernier album. Celui où l'on règle tous les comptes. De tous le plus glauque aussi. On a l'impression que Dufaux a eu plaisir à détruire ce monde de personnages abjects qu'il avait créé.
Dans cette galerie de caractèriels, seule Blanche, au prénom prédéstiné, a su garder un peu de désintéressement. Pour le reste tous succombent ou vont succomber aux charmes du dieu dollar.
Deuxième tome de transition. Du coup l'histoire par dans différents sens. On s'intéresse toujours à Blanche et à sa progéniture mais on rentre également davantage dans la vie de Bellita Bonney.
Et toujours ce monde nauséeux que Dufaux veut dénoncer mais dont finalement il sait se servir.
Sinon les dessins de Males sont toujours aussi ensorcelants.