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Depuis son inabouti Invisible Kingdom en 2020, le britannique Christian Ward semble être une des nouvelles coqueluches du Big Two en apportant sa touche Indé qui redore le blason industriel des mastodontes. Après le réussi Aquaman Andromeda en compagnie de Ram V (autre cador du moment), le voilà qui rempile dans le Black Label et profite de la liberté de cette collection pour proposer un étonnant croisement entre l’univers de Batman et celui de Lovecraft.
Pour ceux que la technique très numérique et parfois criarde de Ward rebuterait je peux les rassurer en indiquant que cet album se veut un hommage graphique à la BD qui a donné envie à l’auteur de faire de la BD: le mythique Arkham Asylum de Dave Mckean. Et sur ce plan c’est déjà très réussi puisque l’auteur utilise intelligemment son trait habituel pour illustrer les deux univers (mentaux?) que décrit l’album. Se glissant totalement dans l’atmosphère « horreur » recherchée, les pages posent donc comme un filtre sur des fonds troubles et inquiétants en variant le découpage, du gaufrier rectiligne à des arabesques circulaires.
Mais ce sont bien le retour de la Cour des Hiboux et les idées énoncées à partir de cet infra-monde qui bousculent incroyablement l’univers de Batman, comme on ne s’y attendait pas. Lorsque cette secte de millionnaires est apparue dans le cerveau de Scott Snyder en 2011 on n’imaginait pas qu’elle allait rester si discrète dans les créations suivantes. Bien peu ont osé réutiliser ce qui redéfinissait pourtant l’écosystème de Gotham en créant ces fameux Ergots, assassins à peu près increvables aux mains de maîtres des psychotropes qui mèneront la vie dure au Dark Knight. Et c’est toute l’intelligence de Cristian Ward sur ce one-shot (malheureusement trop court pour pouvoir vraiment développer) que d’ouvrir une improbable porte vers le monde miroir d’en dessous tout en permettant une interprétation psychologique toute batmanienne sur des hallucinations horrifiques. Le premier degré restera sur l’irruption lovecraftienne d’une entité du monde caché qui influe sur les êtres de notre univers. Cela fait échos avec un asile d’Arkham où a toujours sembler roder un maléfice corrupteur et qui trouve ici une explication double. Les occupants de l’asile trouvent ainsi un sens à leur démence, jusqu’à transformer Double-face en un allié de circonstance. Une vision plus intellectuelle verra ce court voyage comme une allégorie des méandres psychiques de Bruce Wayne, tout en symbolique, au travers d’une relation filiale complexe…
Alors que le Batman monstrueux que pourchasse Bruce Wayne nous frustrera un peu par le refus de l’auteur de nous offrir l’affrontement épique attendu, la multiplicité de pistes détaillant la Cité, ses monstres et jusqu’à la véritable origine de la quête sans fin de Batman, fascinent par leur richesse. C’est simple, cela faisant bien longtemps qu’un album de Batman n’avait pas ainsi posé une stèle majeure dans la mythologie de ce si passionnant personnage.
Attendu comme une simple récréation à la mode Cthulhu, ce City of Madness enthousiasme tant graphiquement que dans ce qu’il ouvre, tout en restant accessible à ceux qui ne voudront y trouver qu’un one-shot bien au chaud dans la collection Black label. En attendant on ne peut que remercier l’artiste d’avoir su dépasser sa seule envie d’hommage pour propose un ouvrage majeur qui restera dans la bibliothèque idéale de Batman.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/10/23/batman-city-of-madness/