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Histoire originale d'un monde où l'être humain n'est plus que l'ombre de lui-même ! Des intelligences artificielles puissantes, des cannibales, un robot devenu fou, tout est réuni pour faire de ce one-shot un récit de sf qui sort de l'ordinaire !
Parmi la masse de comics publiés je dois dire que Delcourt déniche très fréquemment de petites pépites, comme ce magnifique Kroma paru l’an dernier. Également publié par Image comics, cette fois c’est un disciple de Mike « Hellboy » Mignola qui publie son premier indé, à la fois très prenant et déstabilisant par sa crudité. Car ce Poussière d’os est d’un nihilisme violent rarement vu depuis le survival espagnol Solo! A cheval entre le superbe Renaissance de Duval et Emem et la série d’Oscar Martin, la création de Ben Stenbeck parcourt des terres désolées où un jeune humain semble doté de capacités guerrières, d’une envie de vivre et d’une praticité qui lui permettent de résister à la force brute des cannibales qu’est devenue l’humanité. Sans nom, sans parole (l’album se lit d’ailleurs très vite du fait de la quasi absence de textes), cet inconnu attirera l’attention d’un des deux êtres qui ouvrent l’aventure: lumineux, d’un aspect semi-robotique évolué, on ne sais pas s’il s’agit d’aliens venus visiter la Terre ou d’androïdes/cyborges extrêmement sophistiqués.
L’auteur nous confronte ainsi à un schéma classique d’une archéologie d’une Terre morte par une entité supérieure, en jouant sur un contraste graphique appuyé. L’élégance du trait permet de résister à l’ignominie de ce que sont devenus les hommes. Progressivement, malgré le format one-shot et l’ambition toute mesurée du projet-concept, Stenbeck instille des éléments de background, comme
cette créature mécanique que l’on comprend être l’aboutissement aberrant d’une IA, continuant de déblatérer les lignes de son code de propriété des siècles après la Chute. Construit comme une fuite de l’enfant sans but autre que la survie, le scénario voit nos être supérieurs et a priori invincibles tourner autour de cette lutte naturelle. Avec une base sèche, primale, l’auteur apporte suffisamment d’aspect SF élégant pour sortir son projet du seul plaisir post-apo.
Graphiquement c’est extrêmement fluide mais aussi extrêmement gore. Âmes sensibles s’abstenir, ce monde est mort, organique, vulgaire et sanglant. Les hommes ne sont que de la viande sur pattes et les belles planches rehaussées par le toujours brillant Dave Stewart ne détournent pas le regard pour montrer toute l’étendue de la souffrance possible… Sans espoir (ou presque…), Poussière d’os s’avère une belle lecture pleine d’énergie, d’action et capable d’entrainer son lecteur sur une trame simple mais rudement efficace. Jusqu’à une conclusion surprenante mais qui instille tout de même quelques goutes d’avenir prométhéen pour notre pauvre engeance.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/10/12/poussiere-dos/
Un récit post apocalyptique violent et sans concession. Très efficace et particulièrement prenant, seul un petit sentiment d’inachevé m'interdit la note maximale. A lire absolument si vous aimez ce registre.