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Égo-centrique...
Le scénario de Zoé Thorogood peut aussi se révéler amèrement plat, avec les mêmes travers naïfs que les BD de blog, que l’on connaît depuis longtemps en France - je pense évidemment à des auteurs comme Boulet. Sur ce point, je suis d’accord pour dire que ce « roman autobio-graphique » souffre de la comparaison avec des auteurs comme Fabrice Neaud... Cocorico.
Zoé Thorogood parvient cependant à nous plonger littéralement dans sa dépression, la grande thématique de la BD (à ce sujet, Je ne suis pas folle de Clara Vialletelle est un contrepoint intéressant, puisque les médicaments et le corps médical sont mieux lotis, le propos plus positif). Une lecture qui est donc assez difficile...
Or, ce qui est saisissant ici, c’est la narration omnisciente... En fait, l’autrice est assez consciente de son handicap invisible (au même âge, la mère a eu le même problème, accentué par les médicaments), maladie qui prend les traits d’une sorte de Totoro, à la fois souriant et lugubre (ou de sans-visage, pour reprendre la chronique de Bolt). La BD de Zoé Thorogood peut aussi prendre un ton charivarique, tout en dérision. C’est aussi très Rock N’Roll, à se couper les veines...
Je lui souhaite néanmoins beaucoup de bonheur (et de trouver un meilleur mec). En outre, j’espère également qu’elle fera d’autres très bonnes BD...
Car, du point de vue de la mise en scène, du vocabulaire graphique, j’ai été absolument bluffé... Le syle de Zoé Thorogood, polymorphe et tendu, est particulièrement novateur. Son langage graphique et esthétique m’a durablement touché. Malgré son jeune âge, Zoé Thorogood est donc impressionnante de maîtrise (qui aurait fait mieux ?). Époustouflant !
...La révélation de l’année pour moi.
Traversant une période délicate, commencer It's Lonely at the Centre of the Earth de Zoe Thorogood il y a quelques semaines n'était pas la meilleure des idées. Beaucoup d'éléments sont entrés en résonance, m'ont perturbé dans ma lecture et m'ont forcé à m'arrêter à plusieurs reprises. A froid, le bouquin peut se voir comme une longue litanie, avec peu de perspectives à l'horizon. Et à ce titre, il peut souffrir de comparaison avec ce qui existe en BD autobiographique. Je pense particulièrement au formidable Journal de Fabrice Neaud, remis en lumière récemment par sa réédition et sa suite inédite, où dans ce dernier sont dressés des constats systémiques sur la vie d'un jeune gay en province qui subit l'hétéronormativité ambiant dans les années 90, en conjonction avec la précarité et la misère sexuelle que vivait l'auteur.
Ici, Zoe Thorogood n'appose aucun contexte particulier, et n'avait sans doute pas la prétention d'aller plus loin, le sujet reste la prison de sa maladie mentale. Son prisme. Celui par lequel fuse de saisissantes fulgurances graphiques, qu'elles soient réalistes, éclatées, esquissées ou grotesques, pour raconter un monde intérieur fait d'une immense détresse, de lâchetés et de haine de soi.
Thorogood anthropomorphise une partie de son entourage, et personnifie quelques facettes d'elle-même, ainsi que la maladie elle-même, un mélange du sans-visage des Voyages de Chihiro et autre chose sur lequel je n'arrive pas à mettre le doigt. Il est forcément d'un noir qui absorbe toute lumière, l'abîme qui cache le monde extérieur que Zoe peine retrouver. Cette porte vers l'extérieur qui est peut-être le seul enjeu que les lecteur.ice.s auront à se mettre sous la dent. Ce qui est dans l'air du temps dans un pan de la littérature actuelle (fictions, livres de bien-être, etc...), déployant une mécanique de l'épanouissement de soi.
Ne serait-ce que certaines compositions de pages, le bouquin a le mérite d'exister, et je ne doute pas qu'il va faire sa petite place dans les sensations du début d'année. Quand à savoir si je le considère comme quelque chose de marquant, ou comme un livre-pansement qui va se perdre dans l'oubli au milieu des autres autobio-dépressives...