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Inexsistences, voici une bande dessinée vraiment étrange, car elle est à mi-chemin entre le livre, l'artbook et le roman. Les illustrations splendides de ce livre, parfois dépliées sur 3 planches, le rendent vraiment impressionnant.
Ce livre est un véritable régal pour les yeux. Le travail de Christophe Bec est impressionnant. On comprend mieux qu'il ait mis plusieurs années à produire cette œuvre.
Une création qui dépeint la destruction de la vie, de la terre, de l'oubli, de l'humanité...
Il est dommage que j'ai trouvé quand l'ensemble du scénario un peu mou.
Bec le précise d'emblée dans la préface: il a mis cinq années avant de pouvoir accoucher du présent ouvrage. Non seulement il revient au dessin après de longues années de mutisme mais surtout, il signe un album de BD qui n'en est pas un.
Il s'agit surtout d'une sorte de mélange entre décors enneigés, paysages post-apocalyptiques, des écrits, des références à Métal Hurlant, de la narration entrecoupée par chapitre… Bec livre une copie au visuel saisissant et démesuré, mais empreint de textes creux et de réflexions parfois anecdotiques tant le visuel est plus parlant.
Il ne faut pas chercher à lire une BD dans le sens 'classique' du terme mais plutôt un recueil original d'ambiances post-apocalyptiques questionnant l'état du monde, doublé d'une mise en garde face aux dérives de notre monde et de nos dirigeants bienveillants.
Christophe Bec de retour au dessin c'est toujours un régal ! (Apparemment, on le retrouvera pour un prochain Thorgal Saga... j'ai vraiment hâte)
J'aime beaucoup les univers de Bec, même si je n'ai pu suivre jusqu'au bout certaines séries...
On retrouve la beauté et la froideur de Sanctuaire et Bunker.
Un trait incisif et hachuré, parfois presque comme un croquis s'il n'y avait pas la couleur. Un album d'anticipation original de par sa forme, alternant BD, écrits et Artbook. Un bel ouvrage !
Mais c'est surtout une mise en garde.
N'oublions pas cette terre magnifique que l'on détruit depuis des décennies, voir des siècles, au profit d'une technologie alléchante, démesurée et mortifère.
Un album qui pourrait être tragiquement visionnaire...
Un ouvrage (on ne peut plus dire album de BD dans ce cas) inclassable, extrêmement beau (ça fait du bien de revoir du Bec au dessin) et … un peu vide ou futile par moments, à l’image de certaines planches dépliantes où l’Homme n’a clairement pas le beau rôle.
Il est évident que l’auteur a voulu se faire plaisir mais veut aussi faire passer un message, il y a un discours engagé, et il y parvient un petit peu mon cas, de justesse.
Ou peut-être voulait il juste trouver un prétexte pour pouvoir dessiner ou peindre un certain nombre de décors magnifiques ? La montagne, comme souvent avec Bec, mais aussi des touches de grandiose et de mega-structures (assez récurrent chez lui aussi).
Ce monde post-apo est un sorte de canevas de fond, un décor où l’auteur souhaite poser ses idées. Et il faut dire qu’elle ne sont pas gaies.
J’ai juste eu du mal avec l’alternance de narratifs et d’expériences, la forme justement. Le fond fait parfois creux bien que sincère, mais la forme perturbe. Passé l’appréciation visuelle des scènes, les textes peinent parfois à accrocher. Le monde est intriguant mais si peu développé, quel dommage.
Mes passages préférés sont ceux qui ressemblent à de la BD traditionnelle, car ce sont de loin les plus dynamiques et envoûtants.
A chaque chapitre on change de « héros », de forme, mais le canevas de fond reste le même. Et tous les chapitres ne sont pas passionnants…
En bref, fans de Bec, n’hésitez pas, c’est du pur jus, l’originalité de la forme en plus. Pour les autres, si vous aimez les décors grandioses, vous êtes servis, sinon il n’y a pas grand chose d’autre de croustillant.