Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

Les derniers avis postés sur les albums de la série

    Pour poster un avis sur un album de cette série, rendez vous sur la page de l'album correspondand.

    Zablo Le 22/06/2024 à 20:49:51

    Dans cette deuxième et dernière partie, le rythme de l’histoire s’intensifie.

    SPOILER : on apprend que « l’armée de la paix », que Number One cherche à préserver coûte que coûte, contre le putsch de l’armée régulière, est peuplée d’êtres humains génétiquement (?) modifiés, aux liens de solidarité forts. Imaginés et programmés par « Papa » (le lapin au visage de Moebius) dans une perspective utopiste, certains sont doués de pouvoirs inattendus, surnaturels, incontrôlables... qui bouleversent littéralement le cours de l’histoire.

    L’esthétisme de la série prend une nouvelle tournure, transcendant totalement la narration. En effet, Taiyou Matsumoto s’amuse toujours plus avec les images, jouant avec elles, les déformant, donnant à voir des sensations radicales, des contrastes saisissants : joie/tristesse, calme plat/violence extrême, enfance/âge adulte, naturel/aliénation, réel/onirisme, gentillesse/sadisme, le noir et le blanc...

    Matsumoto maîtrise « l’art neuf », comme jamais avant lui, faisant la synthèse de tout ce qui a pu le toucher en ce sens, depuis son enfance. Ce génie graphique autant que narratif s’affirme de page en page, de vignette en vignette. Je suis resté scotché face aux pages 342-343 par exemple (scène du bateau), où le storytelling se joue sur plusieurs degrés. Il y a notamment un effet de parallélisme, entre les bandes horizontales représentants Mike à gauche et ses poursuivants à droite, qui subissent l’intrusion violente du camp adverse, souffrance et vice n’étant le monopole de personne... Un huit-clos oppressant, où la cruauté des combats est amplifiée par un coup de pinceau éloquent (coup de crosse), par les taches de sang et autres impacts de balle. Les scènes sont riches en détails, Matsumoto jouant sur les regards, les reflets des lunettes, les expressions du visage, assombries de hachures au crayon ou à la plume. La légère distorsion des décors, ainsi que les diagonales des cases, donnent une impression de vitesse. Tout ça sur fond noir...

    Au final, Number Five vient finir son œuvre, si insensée, si inexplicable... Est-ce qu’il cherche à (re)trouver son Humanité, en détruisant le dernier symbole des expériences scientifiques de « Papa » ? Est-ce qu’il va à l’encontre d’une forme de déterminisme, se libérant d’un système qui l’avait fait « Number Five » ? S’agit-il pour lui de fonder un foyer ou plus trivialement d’une compétition sanglante pour conquérir une femme, pourtant peu séduisante ? D’ailleurs, quelles sont les capacités réelles de Matriochka : manipuler, apaiser, guérir ou rendre fou ? Est-ce que Number One fait figure de néo-Jésus, sacrifié au profit des autres ? Finalement, ne serait-ce pas un plaidoyer, quoique désabusé, pour une paix réelle dans le monde, où tout le monde aurait sa place ? Mais aussi un message de prévention, à la jeunesse, contre les manipulations médiatiques de l’opinion, les dérives de l'armée et autres avancées technologiques incontrôlées ?

    Tant de questions... Sur le plan moral, je pense que les idées de Tayou Matsumoto pourraient être rapprochées de celles d’Hayao Miyazaki : engagé pour le pacifisme, mais aussi très sensible aux enjeux de l’Anthropocène. Pourtant, son œuvre est beaucoup plus dense que ça, si complexe...

    De mon point de vue, Number Five est surtout l’œuvre la plus personnelle de Taiyou Matsumoto. Paradoxalement, ce manga est autant une œuvre hommage, à ses « maîtres », qu’une BD émancipatrice, l’artiste volant de ses propres ailes, atteignant des sommets...

    Zablo Le 19/06/2024 à 14:51:11

    Quelle BD vous a fasciné le plus dans votre jeunesse ?

    Pour ma part, c’est sans conteste Number Five, manga de Taiyou Matsumoto (Amer Béton, Ping Pong... là encore un auteur qui mériterait un grand prix). Quoique j’ai du mal à m’y replonger maintenant, tant sa proposition esthétique et son storytelling sont délirants.

    Mais de quoi ça parle ?

    Dans la première partie de cette « intégrale » (en réalité je vous conseille de lire plutôt la première édition française des albums de N°5, avec quelques pages en couleur et des couvertures magnifiques, si vous avez l’occasion...), l’un des membres du « Conseil Rainbow » (sortes de super-héros institutionnels, garants d’un monde futuriste sois-disant unifié et pacifié), Number Five, se met à liquider ses congénères. S’agit-il d’une vengeance ? D’un acte de rébellion ? D’un délire mystique ? Ou tout simplement d’un pétage de plombs ? D'ailleurs, est-ce que Number Five peut-être considéré comme un anti-héros ? Un vilain ? Un méchant ?

    La première partie ne permet pas de répondre à toutes ces questions. D’ailleurs, même après avoir lu l’ensemble de la série plusieurs fois, j’ai toujours un doute quant au sens de cette œuvre... Un article du site Le jardin de Shuwa a intelligemment mis au jour quelques clés de compréhension (évoquant en particulier l’hypothèse d’une domination magique de Matriochka, la femme enlevée par N°5, mais aussi l’idée d’une IA qui transcende les personnages, des machines de chair, des dieux esclaves...), salutaire tant le sujet est occulte.

    Et, la lecture de Number Five a été si intense, que je me rappelle encore de la bibliothèque qui me l'a fait découvrir, du lit dans lequel j’ai achevé sa lecture, des copains avec qui j’en ai parlé, de la table où j’ai recopié ses dessins... Une véritable madeleine de Proust...

    Je me souviens surtout du choc, celui de l'initiation à l'univers et au trait fulgurant de Taiyou Matsumoto : parfois très détaillé, ou alors complètement caricatural, voir enfantin. Jamais je n’aurais pu imaginer un tel mélange des genres, un tel éclectisme (ses sources d’inspiration, comme Tezuka ou Moebius, sont aussi variées que ne l’est la BD moderne). Il capte avec justesse l’essence des images, donne vie à ses dessins, abreuvés de sensations, de symboles et de rêves. Un aspect surréaliste qui transparait aussi dans son découpage, passant souvent du coq-à-l’âne, du moins en apparence... Riche en émotions donc, mais très exigeant à lire (les apparences sont trompeuses).

    Car, on sent dans cette œuvre une dimension métaphysique et politique, à portée universelle, mondiale, mélangeant les cultures, les religions voir les langues humaines et même les espèces animales, dans un très large pot-pourri. Matsumoto s’inspire aussi de son époque : c’est-à-dire le monde à la fin de la guerre froide, point tournant de l'hégémonie américaine... Il rassemble ainsi, pour faire simple, un faisceau d’idées contemporaines : sur l’écologie, le réchauffement climatique, la surpopulation, le malthusianisme, le développement des IA, les OGM, la médiatisation de l'opinion publique... et pose encore d'autres questions, éthiques et morales, sur les gardiens de la paix... Dans le manga, le rapt de Matriochka par N° 5 apparaît ainsi comme l’élément perturbateur, un grain de sable dans un engrenage beaucoup plus vaste, « utopie » qui dévoile peu à peu son vrai visage. Le cocktail est particulièrement chargé et épicé...

    C’est peut-être ça qui me refroidit un peu dans ma lecture actuelle de Number Five. Car, si Number Five a quelque chose de prémonitoire (publié au Japon à partir de décembre 2000, il évoque déjà la guerre asymétrique USA vs terroristes et les remises en cause de l’Occident, notamment par les pays émergents, les BRICS...), je trouve que les valeurs de la démocratie et des droits de l’Homme, l’être humain lui même finalement, pourraient être mieux mis en avant... Ou en tout cas plus clairement.

    Une BD qui suscite cependant toujours mon intérêt, sur les plans artistique et narratif. Elle est d’ailleurs très loin des propos polémiques et de l’immoralité d’un Frank Miller (Sin City, 300...) par exemple.

    Malgré toutes ces questions sans réponse...

    omoide Le 21/04/2018 à 19:50:49

    (8/10: trés bon)

    Voilà déjà plusieurs mois déjà que Five a choisi de déserter Rainbow, en y soustrayant sa silencieuse compagne matriochka.
    Pour autant, les oligarques de l'organisation Rainbow ne sont pas disposés à abandonner la traque! Surtout depuis que Five a liquidé Mister-9 et su résister à l'offensive de Number-8.

    Le décompte se poursuit étrangement dans ce Tome 2. La rencontre avec Seven se déroule dans des conditions très confuses. Le chiffre 7 a-t-il une signification particulière dans la numérologie japonaise? Ou Matsumoto aurait-il eu l'esprit particulièrement embrumé par quelque substance?
    Au détour du récit, on sourit quand Matsumoto invoque les champignons-rieurs (...), seuls remèdes à la maladie qui fige les mains et le corps des personnes (dessinateur?) en souffrant.

    Plus loin, l'auteur attache beaucoup de soins à présenter Number-6, personnage taciturne, dont néanmoins on perçoit la bonté.
    Puis, au moment le moins attendu, Matsumoto secoue le lecteur. Le sort s'abat comme dans un mythe grec, personne ne saurait se soustraire à son destin.
    Et la trame principale du manga de reprendre sa marche funeste.

    Ce tome se termine avec maestria, entremêlant les scènes introductrices du général Victor (ex-formateur militaire de Five), avec celles de Number-4, jumelles magiques et inquiétantes.

    Cette série continue sur une très bonne lancée. Au premier contact, le style graphique pourrait décontenancer, mais le dessinateur fait preuve d'une grande maitrise dans le trait et dans la composition des cases. Par exemple, il joue avec les reflets sur la tôle des voitures, ou se permet un hommage à Tezuka et à son style si reconnaissable.

    omoide Le 19/11/2017 à 17:05:06

    (8/10: trés bon)

    Number-5 doit faire vite. Ses anciens frères d'armes (à commencer par Number-9) sont à sa poursuite, et comptent bien lui faire la peau.
    Son tord? Il a brisé tous les tabous, à commencer par le premier : tomber amoureux. Dès lors, Number 5 est en fuite, avec son étrange captive : Matroushka.

    Matsumoto construit son histoire à la manière de Kill Bill (sorti un an plus tard au cinéma). "Number 5" est un enchevêtrement d'inspirations diverses, mélange d'histoire épique, de western et de science-fiction. La trame principale est un road-trip funeste, chaque épisode étant le théâtre d'un rendez-vous avec la mort.

    Matsumoto revendique l'héritage de Moebius. J'y vois principalement l'influence du Garage Hermétique : une science-fiction sans technologie, proche du western futuriste. Une incitation à l'introspection autant qu'à l'ironie.

    De Moebius, on retrouve aussi l'expérimentation graphique, l'influence du cinéma : cadrage serré, plan américain ou "fisheye". Et bien-sûr, le désert.
    Pour autant, cette inspiration ne signifie pas que le style graphique de Moebius est imité : on ne trouve pas ici la simplification du trait, qui était devenu un objectif pour Gir.

    En résumé, un très bon 1ier épisode.

    elmanolo Le 24/08/2007 à 16:17:01

    Cette série est absuloment énorme. Tous les personnages sont attachant, l'histoire et l'univers sont terrible.
    Matsumoto est , sans doutes aucun, l'equivalant japonais de moëbius. Même trait de dessin sous influence psychotropique, même univers complètement dégenté.
    Et en plus il n'y a que 8 tomes.
    Il faut courir acheter cette série et bruler des cierges pour que Sensei Matsumoto nous fasse un autre chef d'oeuvre dans le genre