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Jean Dytar est un de mes auteurs favoris que je suis avec attention. Chacune de ses œuvres relève une facette de plus de son immense talent.
Qui sont ces illuminés comme l'indique le titre ? Il s'agit de 3 poètes parmi les plus prestigieux du XIXème siècle : Arthur Rimbaud, Paul Verlaine et Germain Nouveau.
Encore une fois, la démonstration de ce récit est menée de façon assez magistrale. On aura du plaisir à suivre des trois parcours de poètes maudits qui se croisent et qui se cherchent avec des dénouements divers. On connaît évidemment la passion amoureuse et charnelle qu'on eut Rimbaud et Verlaine. Cependant, on connaît un peu moins le personnage de Germain Nouveau qui passe de l’admiration à l'imposture.
Une œuvre dont le thème est la puissance du pouvoir de création littéraire et artistique. Il faut beaucoup de passion derrière pour l’émergence de l’œuvre ultime qui marquera les esprits sur plusieurs générations.
Il y a véritablement du génie dans la construction car on verra l’émergence d'un puissant lien entre des personnages qui ne se sont jamais rencontrés tous ensemble. En cela, la couverture peut paraître assez trompeuse. Et pourtant !
J'avoue que j'ai dû reprendre ma lecture depuis le début afin de suivre séparément le déroulé de ces trois histoires qui s'entrechoquent. Lire de manière linéaire et normal mène droit dans l'impasse de l'incompréhension. Bref, il faudra s'adapter.
Le graphisme va concourir à cette logique en trois temps par des couleurs différentes au ton sépia selon le personnage évoqué. J'adore ce flou des images qui donnent dans le réalisme à la manière de peinture impressionniste retraçant le Paris du XIXème siècle. C'est réellement somptueux et à contempler avec un certain plaisir !
Au final, la trame générale sur ces poètes maudits est respectée et on est vraiment dans l'ambiance de l'époque. Pour le reste, il faudra faire preuve d'audace.
Une belle BD à offrir....
...qui raconte le destin mêlé de trois poètes français : Paul Verlaine, Arthur Rimbaud et Germain Nouveau. Cela m’a rappelé mes cours de français... et donné envie de me relancer dans des recueils de poésie.
Et quel bonheur de découvrir une BD, admirablement scénarisée et illustrée sur ce thème. Dès la couverture, on est plongé dans un monde de soiffards et de marginaux, qui nous saisit, nous remue... puis nous berce par la riche sonorité de ses poèmes.
Les dialogues sont très convaincants et j’ai apprécié ces « scènes polyphoniques », qui m’ont rappelé la narration en miroir de François Ayroles. J'ai cependant été un peu heurté par les traits de certains personnages : le visage de Germain Nouveau manque de relief et d’expressivité à mon sens, contrairement aux deux autres. Mais l’ensemble reste extraordinairement lisible et j’ai pu m’égarer dans certaines cases, comme cette scène qui sort de l’ordinaire à la fin de la page 110, où Rimbaud semble se noyer dans sa cabine. Surtout, pour un récit qui se déroule dans les années 1870, le style impressionniste de l’œuvre fait sens. Il y a d’ailleurs un certain nombre de références à Cézanne.
A lire et à partager.
Un très beau récit excellemment bien illustré, en plus il raconte le parcours d'un des plus beau recueil de poésie française: les illuminations
C'est à la fois pédagogique, beau et très bien rythmé.
Une recommandation ceux qui seraient tentés par ce livre sans bien connaitre les poésies, la fin de l'album donne les poésies références.
J'ai acheté ce livre les yeux fermés, pour le dessinateur. En effet j'ai toute confiance en Jean Dytar: la qualité du récit, le choix graphique, l'ambiance qu'il arrive à créer. Là encore ma confiance aveugle a été justifiée.
Arthur Rimbaud fait partie des auteurs qui ont largement influencé ma vie. Dès le collège, sa poésie m’a laissé entrevoir une autre vision du monde, faite de création, de solitude et de liberté, qui s’est avérée être le meilleur rempart qui soit contre tout esprit pusillanime et trop terre à terre. Il reste pour moi l’incarnation ultime du génie ; sa définition même. Son destin incompréhensible (abandon total de la poésie pour une vie hasardeuse de trafiquant d’armes en Afrique) participant également à sa légende.
« Les illuminés » met en lumière cette singularité, ce renversement entre le maître absolu de la littérature qu’il était et le dégoût rampant que son art, sa propre vie ou ses semblables lui inspirèrent au fil du temps. On y découvre les poètes Germain Nouveau et Paul Verlaine, les deux plus proches compagnons de Rimbaud, être tour à tour terrassés, jaloux, hypnotisés, effrayés presque, par la puissance de ses mots. Impuissants à le sauver de lui-même, ils vivront dans son ombre, comme hantés par son insaisissable fantôme.
Laurent Frédéric Bollée retrace 14 années de leurs parcours respectifs dans des narrations parallèles et complémentaires. On peut suivre chacun des trois poètes aux mêmes moments mais dans différents lieux, grâce aux tonalités que les pinceaux de Jean Dytar attribuent à chacun d’eux. Procédé brillamment exploité qui permet de les identifier immédiatement en rendant chaque planche parfaitement lisible. Qui permet surtout de comprendre leurs trajectoires croisées, leurs divergences et leurs aspirations.
Le dessin enfiévré de Dytar dépeint tellement bien l’époque, les portraits, le thème, qu’il en est arrivé à me déconcentrer ! Je me trouvais parfois de longues minutes dans l’incapacité de poursuivre ma lecture, ébloui que j’étais par cette beauté.
C’est très personnel mais les auteurs ont réussi à réveiller l’adoration que j’avais porté à Rimbaud dans mes jeunes années. Un album qui m’a laissé au cœur une étrange mélancolie doublée d’une furieuse envie de faire des vers, de vivre, tout simplement.
Quant à cette couverture ! De loin la plus belle de l’année à mes yeux. Ah ! que n’aurais-je donné pour croiser, une nuit de brouillard, ces illuminés sur ce pont et trinquer avec eux…
Attention, je ne recommanderais toutefois pas cet album - pour magnifique qu’il soit - à quelqu’un qui ne connaitrait ni ces personnages ni leurs œuvres ; il aurait toutes les chances de passer à côté.