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Autant , je n'avais pas été emballé par le premier tome avec toutes ces lettres , autant ce deuxiéme opus se laisse lire avec grand plaisir ,notre personnage , odieux comme il se doit , se retrouve dans le nouveau monde , coureur des bois malgré lui ...je n'en dis pas plus ...A découvrir
Le premier volume m'avait déçu. Mal construit, un style épistolaire déconcertant à tel point que j'ai hésité avant de me lancer dans l'achat du second tome.
Et bien, je dois dire que j'ai été très agréablement surpris par la suite donnée par Alain Ayroles à ce récit. Après une pâle copie des "liaisons dangereuses", le scénariste nous entraine là dans une aventure riche en rebondissements et péripéties , se déroulant principalement dans la Belle Province.
Notre Chevalier de Saint Sauveur, libertin du premier volume, se mue ici en un personnage pervers, manipulateur et retors à souhait. On retrouve là la patte d'Ayroles des "Indes fourbes".
Le scénario devient habile, passionnant et j'avoue de pas avoir lâché ce deuxième volume avant la fin, là où j'achevai péniblement le tome précédent.
Après avoir découvert le premier volume dans son édition n&b, je me suis contenté de la version couleur (la seule existante) et je suis d'avis que le dessin de Richard Guérineau est bien plus lisible comme ceci.
Bref, une très belle surprise pour cet opus, et là, oui je serai sans hésitation pour le tome 3, conclusion de ce récit.
A mon grand regret j’avais plutôt mal accueilli le premier tome de cette luxueuse trilogie en raison d’une complexité de construction et d’une présentation épistolaire trop essentielle dans le récit. Après un étonnant flash qui nous montrait notre chevalier dans de beaux draps aux mains de sauvages des Amériques, ce second volume nous envoie de l’autre côté de l’Atlantique à la suite directe des dernières pages du précédent. Le malfaisant chevalier a en effet trouvé dans son bannissement l’occasion de se refaire une place au soleil de Versailles au détriment d’une jeune héritière qu’un noble jaloux souhaite voir frapper du l’infamie en missionnant le libertin pour la marier à un sauvage!
Il faut se souvenir qu’Alain Ayroles aime les intrigues alambiquées et manipulatrices et les Indes Fourbes nécessitait un peu de concentration. Cette suite des mésaventures du chevalier de Saint Sauveur reprend sur un rythme plus soutenu que le précédent en adoptant une linéarité beaucoup plus facile à suivre et enthousiasme par des décors où Richard Guérineau semble bien plus à l’aise que dans les intérieurs français. Il nous rappelle à cette occasion son immense qualité de coloriste qui rangerait presque son dessin au second plan au regard de la finesse de ses textures.
Découvrant clairement les finalités du récit et les manigances du méchant, le lecteur peut également prendre fait et cause pour les victimes, la jeune femme et les deux pauvres serviteurs, l’indien et ce Gonzague qui va prendre une dimension de premier plan au travers de ses lettres à sa femme restée au pays. Ce qui manquait cruellement à L’ennemi du genre humain qui se contentait de constater les méfaits du chevalier sans possibilité de compassion pour les souffres-douleur est ici résolu de façon salutaire et donne un intérêt rehaussé à la série.
Je constatais au billet précédent le manque de souffle, ce n’est plus le cas ici puisque l’aventure canadienne crée un nouveau départ qui permet l’émerveillement dans ce Nouveau Monde et la frugalité de la vie confrontée à une Nature omniprésente et remet l’anti-héros au second plan. La différence de traitement scénaristique est très étonnante et confirme peut-être une prise de conscience du scénariste, ce qui laisse optimiste pour la conclusion d’une série totalement relancée. Progressant tout naturellement entre l’arrivée dans ce monde qui doit lui permettre de se faire une virginité, l’histoire évolue vers la grande aventure qui fait référence aux écrits de London et au Dernier des Mohicans. L’amour présenté jusqu’ici sous le regard cynique du chevalier prend désormais un regard plus tendre, condamnant la vision machiavélique de ce dernier et laissant le lecteur espérer une punition à la hauteur de ses maléfices.
Très heureuse évolution d’une série mal débutée malgré la grande technique des auteurs, L’ombre des Lumières se rééquilibre en plaçant les Lumières sur l’Ombre pour le plus grand plaisir des lecteurs en proposant une grande aventure lettrée.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/10/29/lombre-des-lumieres-lennemi-du-genre-humain/
Alain Ayroles est un fin connaisseur de l’Age classique et de la langue qu’il parcours depuis presque trente ans au fil de sa grande série De capes et de Crocs et de son best-seller Les Indes fourbes en 2019. De ce dernier on retrouve pour cette association avec le dessinateur du Chant des Styges une construction complexe, un protagoniste malfaisant et corrupteur et un jeu entre la narration et la réalité visible. Ce premier tome nous fait découvrir les aventures du dit chevalier en deux chapitres entrecoupés d’une vision de ses (mes)aventures au Canada.
Présenté comme une variation sur les Liaisons dangereuses, on retrouve donc le récit épistolaire compliqué à suivre entre le chevalier, ses alliés de malfaisance et des oies blanches victimes de ses machinations. La subtile entrée en matière introduisant l’anti-héros retarde l’immersion du lecteur dans ce récit en devant faire une gymnastique permanente entre les bulles, les lettres, elles-même jonglant entre vraie et fausse identité des uns et des autres… bref il faut s’accrocher. Lorsque de vraies séquences de BD démarrent on profite néanmoins des magnifiques planches de Richard Guérineau qui semble parfaitement à l’aise et impliqué dans ce projet, lui qui a par le passé donné l’impression de dérouler des albums à minima. La reconstitution historique, la colorisation somptueuse enchantent les sens tout comme les textes, pour lesquels on connait l’aisance d’Alain Ayroles.
Techniquement irréprochable, ce beau premier tome n’a pas froid aux yeux en accumulant les difficultés: une thématique intello, une construction compliquée, un anti-héros qui interdit toute implication pour le lecteur, gageons que les lecteurs se remémoreront la flamboyance (pas si simple) des Indes Fourbes pour vouloir renouveler l’expérience. Le problème est que l’on est cette fois en présence d’une trilogie avec une construction qui laisse un peu circonspect. L’esprit est là, le plaisir littéraire indéniable, le souffle sans doute pas. Semant de petits pas pour la suite cet album parie sur la fidélité des lecteurs plus que sur la conviction de nouveaux venus. Guère d’inquiétude sur la qualité des prochains tomes, un peu plus sur les ventes de l’éditeur.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2023/11/28/lombre-des-lumieres-1-lennemi-du-genre-humain/
Ne ratez surtout pas cette pépite, si vous aimez les textes à l'humour un peu irrévérencieux, iconoclaste, la belle langue avec une certaine dose de cynisme. Et cela sur fond d'idées des lumières qui commencent à se répandre en perturbant un peu le cerveau de certaines gens.
Les avis postés sur le tome 1 laissent apparaitre une certaine unanimité quant au dessin, mais beaucoup de lecteurs se plaignent du scénario qu'ils ont trouvé un peu confus à suivre. En effet, il ne faut pas hésiter à s'adonner à une seconde lecture, pour le plaisir mais aussi pour bien suivre qui écrit à qui dans cet échange entièrement épistolaire, c'est important.
Pour moi, un régal !
Pas du tout aimé. En plus de la première moitié qui est incroyablement prévisible, l'histoire racontée à travers ces lettres est globalement peu intéressante. Notre infâme vicieux n'a pas grand-chose de palpitant à nous faire découvrir, finalement -- on s'endort plus que si on avait nous-mêmes lu les lettres du Chevalier! C'est sans compter les commentaires sociaux qui sont parfois complètement irréels... Le dessin de Guérineau est passable.
Déception totale.
On retrouve enfin le style panaché d'Alain Ayroles avec le niveau digne d'autrefois et de sa célèbre série « De cape et de crocs » avec son verbe précieux.
Il est question d'un libertin, Chevalier de Saint-Sauveur, qui souhaite briller dans la société du roi Louis XIV en obtenant un titre royal. Il fera un pari qui mettra dans l'embarra une femme Eunice de Clairefont qui est mariée à un gentilhomme Maupas. Le thème est celui de la vertu et du vice.
Ce premier tome se divise en deux parties distinctes où chacun des protagonistes va jouer un rôle. La première partie ressemble étrangement aux liaisons dangereuses avec ce jeu de séduction et surtout de duperie. La seconde partie est plutôt celle de la vengeance et de la revanche sur un autre plan. Complètement effacé dans la première partie, Maupas va se révéler un redoutable adversaire pour notre anti-héros malfaisant qu'on suit avec une certaine délectation.
Evidemment, j'ai adoré car la construction du scénario est merveilleusement bien agencée et pensée dans une intelligence toute remarquable. Que dire également du dessin de Richard Guérineau que j'ai toujours apprécié et qui se révèle encore meilleure dans cette œuvre ! Bref, le combiné de ces deux auteurs nous offre une des meilleures réalisations du moment.
On se rend compte que même pendant le siècle des lumières, il y a encore une grosse part d'ombre. Ce chevalier représente le vice de ce siècle. On espère qu'il va connaître un peu la rédemption avant que cela ne soit trop tard. Il ne reste plus qu'à découvrir la suite dans ce qui va être une trilogie.
En conclusion, une belle découverte qui donne envie de poursuivre l'aventure dans le Nouveau Monde surtout avec une telle élégance du trait.
Je me méfie toujours des stickers racoleurs de type "Par le scénariste de..." dans le cas présent, Les Indes Fourbes.
Mais quel régal et quels rebondissements!!!
Cependant, je me suis un peu lassé de la multiplication des scénettes représentées par toutes ces lettres échangées. Par moment on s'y perd.
Il n'empêche que j'attends la suite avec impatience!!!
Le grand format, la finition du livre et Ayroles m'ont fait acheter cette bande dessinée assez spontanément.
La mise en page et le dessin sont vraiment superbes. On sent qu'il y a une recherche sur la vie au 18° dans les villes, les campagnes, des bourgeois, des paysans, des dandi et autres servants.
La trame scénaristique est plutôt originale avec ces correspondances de lettres. J'ai cependant trouvé la lecture assez difficile. Il y a un certain manque de fluidité entre les « séquences ». J'ai eu parfois du mal à raccrocher les wagons avec une impression d'avoir sauté des pages.
Dans l'attente de la suite malgré tout.
Truculent. Savoureux. Jouissif. Délicieusement immoral parfois. Ayroles nous gratifie de nouveau d'un de ces contes iconoclastes dont il semble détenir le secret, sous une forme narrative inhabituelle et fort bien venue. À lire pour découvrir, à relire pour savourer. Le dessin est à la hauteur (je ne connaissais pas cet illustrateur), soigné, d'une facture classique, bourré de détails, et épouse fort bien le style et l'époque, au point d'apparaitre comme une évidence. Saluons aussi l'éditeur qui a choisi de faire de cet ouvrage un bien bel objet de bibliothèque.
Gageons que cette histoire, annoncée comme une trilogie, saura m'enchanter jusqu'au bout et certainement me rester en mémoire !
J'avoue avoir eu du mail à suivre le cours de l'histoire. entre les dialogues et les extraits de lettre, pas toujours simple de faire le lien et de comprendre l'enchainement. Dommage car je trouvais l'idée originale, peut-être est-ce moi que ne suis pas cablé pour ce type de narration :)
Une couverture qui ne rend pas hommage au talent de l'artiste. Un récit bien ficelé mais qui ne m'a pas emballé outre mesure.
Encore un très bel album de Ayroles et de sublimes dessins Guerineau
On a hâte de suivre les aventures du chevalier de Saint Sauveur en Nouvelle France.
Encore un chef d'oeuvre signé Alain Ayroles !
Avec son superbe scénario magnifiquement ficelé, un hommage jumelé des "Liaisons dangereuses" et du "Dernier des Mohicans" (dixit l'auteur lui-même - d'ailleurs les clins d'oeil ne manquent pas), ce premier tome de "L'ombre des lumières" régale avec sa forme épistolaire, ses dialogues fins, ses messages sociaux sous-jacents et cette résurrection des moeurs de la noblesse décadente du XVIIIe siècle.
Ne vous fiez pas au côté potentiellement suranné d'une intrigue sous forme épistolaire se déroulant XVIIIe siècle, cette BD est un vrai page-turner, comme l'était "Les Indes Fourbes" et ne prend, par dessus le marché, pas les lecteurs pour des imbéciles.
Nous suivons les turpitudes de l'affreux Chevalier Justin de St Sauver dans ses manipulations perverses d'abord, puis dans ses mésaventures ensuite. Les familiers d'Ayroles retrouverons ces dialogues piquants, cet humour subtil omniprésent et sa galerie de personnages, souvent des anti-héros, méprisables ou attachants, qui caractérisent son écriture.
Le dessin (et la couleur) de Richard Guérineau est tout simplement parfait. On sent un énorme travail de documentation pour retranscrire fidèlement l'époque et beaucoup de cases ont dû demander beaucoup d'efforts tant elles regorgent de détails.
L'attention du détail a été poussée jusqu'au choix du papier (d'excellente qualité) et de la couverture. C'est un très bel ouvrage, de grand format, ce qui explique le prix un peu élevé (avec le nombre de planches).
Si j'ai bien compris il devrait y avoir 3 tomes, et si le succès est au rendez-vous (ce que j'espère), le duo proposera des one-shots supplémentaires, comme une "série à papa" selon les dires d'Ayroles.
Intrigue entierement previsible, dialogues scintillantes, dessin sympa au coloriage gai. Je m'attendais a beaucoup plus.
Je suis assez mitigé sur cette bande dessinée. Annoncée comme l'évènement de cette rentrée (au même titre que l'avait été "les Indes fourbes"du même Ayroles ), je me suis donc précipité sur cet album, dans sa version en noir et blanc.
Si la première partie rend parfaitement hommage (même un peu trop) aux "liaisons dangereuses" de Choderlos de Laclos, à tel point que j'avais deviné la chute dès les toutes premières pages, la seconde partie m'a quelque peu désarçonnée. Je croyais suivre les aventures d'un libertin au sein de la cour de Louis XV, et nous sommes rapidement plongé dans des intrigues liées aux tribus du "Nouveau monde", où notre divin chevalier Saint Sauveur se retrouvera en mauvaise posture.
Mais ce qui m'a dérangé le plus, c'est la forme narrative épistolaire choisie. J'ai du parfois revenir en arrière pour savoir qui parlait ou à qui s'adressait la lettre, tant j'ai trouvé peu d'adéquation entre les épistoliers et les pages censées illustrer la lettre.
Par contre, Richard Guérinaud, avec ici un univers très éloigné des" stryges", tire parfaitement son épingle du jeu: personnages, costumes et décors, tout est parfait.
L'intrigue étant prévue en 3 volumes, j'espère que le tome 2 me réconciliera avec cette série que j'attendais beaucoup