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Élégante...
Max Baintiger, un auteur que j’aime beaucoup, a entrepris une biographie bédéesque de la poétesse suédoise Sibylla Schwartz (1621-1638), morte de dysenterie en pleine guerre de Trente Ans.
La principale qualité de ce livre est son honnêteté. En effet, la BD est ponctuée de récitatifs, où l’auteur explique rapidement qu’elle est en réalité une commande, émanant d’une association. En plus, on a peu d’informations fiables sur cette poétesse... Une gageure.
Mais, que ça fait du bien, d’avoir un auteur de BD qui explique sa méthode d’interprétation historique, ses difficultés, mais aussi son intention, la nature de son financement, sans fard.
Heureusement, on a conservé l’œuvre de Sibylla, très dense. Car, malgré une vie trop courte, elle a écrit plus d’une centaine de poèmes.
Ainsi, Max Baitinger s’appuie sur ce corpus lyrique pour imaginer la vie de Sibylla. Pour cela, il déploie une esthétique puissante, variant les styles avec flegme et poésie.
La colorisation, quoique numérique, est précieuse pour le récit. Parfois discrètes voir quasi éteintes, les couleurs sont aussi, par moments, flamboyantes !
Au final, je trouve que l’esthétisme de cette BD surclasse même la versification de Sibylla, dont les mots sont moyennement mis en valeur. Comme si le support, l’écrin, avait pris le dessus sur son contenu, démontrant le potentiel poétique de la BD, que l’auteur maîtrise complètement.
Dit autrement, les auteurs de BD sont souvent plus doués en dessins que pour écrire.
D’où la difficulté de composer une biographie à partir, mais aussi sur, des sources poétiques.
La BD reste cependant d’une incroyable fluidité...
Et bien inspirée.
"Dessiner un trait dans un paysage et prétendre qu'il s'agirait de Sibylla Schwarz : la grande poétesse baroque ! Celle qui a écrit des tas de sonnets et qui succombé à je ne sais quel maladie ragoûtante. Née pendant la guerre de trente ans, elle n'en a pas vu la fin. Morte avant d'avoir eu dix-huit ans, elle a laissé un paquet de poèmes. Ils ont été compilés par ses contemporains, commentés et publiés. Et dans l'ensemble, on les trouve plutôt bons. Puis elle tombe dans l'oubli pendant quelques siècles, jusqu'à que son oeuvre soit redécouverte. On crée une association et on attend le prochain anniversaire. Meilleur voeux pour tes quatre cents ans, Sibylla !
Fin du roman graphique !"
Voilà comment l'auteur allemand Max Baitinger expédie, dans les huit premières pages, la vie de la poétesse Sybilla Schwarz. visiblement pas excité à l'idée de faire une BD hagiographique. Mais cette approche sera suffisante pour séduire L'Association des Amis de Sibylla Schwarz, qui se propose d'aider Baitinger à prolonger l'expérience en fournissant documentation, extraits de l'oeuvre, et surtout support financier. Baitinger ne se fait pas prier, et déroule alors des métaphores visuels d'extraits de poèmes, de digressions méta et de saynètes sur le quotidien imaginé de Sibylla Schwarz, sans répéter à la lettre le formalisme de ses bouquins précédents.
Toujours aussi minimaliste, le trait est nettement plus souple, peut-être plus spontané, La mise en page laisse entrer beaucoup de lumière, 2-3 mises en plan par page tout au plus, avec une palette de couleurs resserrée.
La réelle nouveauté à l'apport bienvenu de quelques coups de pinceaux qui peuvent rappeler un Simon Spruyt en plus brut. Ce qui colle parfaitement avec les paysages de la Poméranie de l'époque, mais aussi avec l'onirisme et la soif de liberté qui s'évadent de l'isolement créativement fécond de la jeune poétesse, surprotégée par son père veuf. Isolement perturbé par deux sinistres personnages, deux hommes évidemment. Et ça résume tout l'horizon de Sibylla Schwarz, un monde dominé par les hommes où l'écriture est la seule échappatoire.