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Quel choc !!
L'histoire est superbement racontée, le graphisme de l'album est ... sublime !
Freddy et ses acolytes ne sont finalement que des personnages parmi les autres dans ce huis-clos, ce microcosme de la société, dans lequel plusieurs histoires se jouent en parallèle, avec un rythme, une tonalité parfaits.
Et quelle ambiance de dingue que l'intérieur de cet avion révolutionnaire !!
Il faut dire que j'apprécie beaucoup les intrigues en petit comité. Par exemple, j'ai toujours préféré les histoires d'Astérix se déroulant au village par rapport aux longs voyages, même si certains d'entre eux sont des chefs d’œuvre que j'apprécie à leur juste valeur. Les bijoux de la Castafiore n'est probablement pas loin d'être mon Tintin préféré.
Non seulement ce F-52 est à mon sens le meilleur des Freddy Lombard, bien que j'ai pourtant vraiment apprécié chacun à leur manière les 4 précédents, mais à la lecture de ce dernier, on mesure en outre les progrès réalisés par Chaland entre Godefroid de Bouillon et F-52 en moins de 10 ans.
Qu'est-ce que Chaland aurait pu nous offrir par la suite si la destinée n'en avait pas décidé autrement....
Il faut bien comprendre que chaque album de Freddy Lombard propose quelque chose de différent des précédents.
En ce sens, on s'attend à être surpris, et non pas retrouver une "simple" nouvelle histoire / aventure.
L'originalité ici, c'est la percussion avec l'Histoire.
C'est la première (et donc la seule) fois qu'une aventure de Freddy Lombard prend place dans un contexte historique véritable.
L'aventure se déroule à échelle humaine, et je ferai finalement volontiers le lien avec le Spirou d'Emile Bravo par exemple, qui situe à hauteur de jeune adulte / adolescent / enfant la description d'une guerre.
En ce sens, et non pas seulement par son graphisme, Emile Bravo se pose en véritable héritier d'Yves Chaland.
Le récit est forcément plus linéaire et moins mystique que la comète de Carthage, qui pousse à son maximum la déconstruction de la narration et le sens de l’ellipse.
Je comprend que certains apprécient plus cette troisième histoire, qui se révèle sans doute plus originale dans sa narration, donc.
Négliger Vacances à Budapest serait néanmoins une erreur, car chaque récit apporte sa pierre à un édifice plus global, qui est l’œuvre d'un auteur qui a digéré ses classiques, les a totalement assimilés, et les a ré-actualisés avec sa plume, avec un regard neuf et totalement original.
Il rend par exemple ici un très bel hommage à Franquin avec sa traction avant jaune, qui se paye même le luxe d'apparaitre sur la couverture de l'album.
J'ajoute enfin que j'ai beaucoup apprécié, aussi, la première partie se déroulant en Italie.
Troisième album de Freddy Lombard, La comète de Carthage :
Alors là, on change complètement de dimension.
Il n'y a pour ainsi dire pas de récit, pas d'histoire, mais une ambiance, un incroyable ambiance de fin du monde.
Aucun enjeu n'est exposé, ce qui fait qu'on est complètement dérouté au début de l'histoire.
Au début, mais aussi au milieu et à la fin d'ailleurs !
De quel type de récit s'agit-il ?
Je ne saura le dire....
L'intrigue est surréaliste, le récit est très elliptique, notre cerveau devant combler les trous volontairement laissés par les auteurs. Le récit est parsemé de références littéraires, notamment à Salammbô, le roman de Gustave Flaubert.
Citations, mise en abime du récit.
Je citais Woody Allen dans mon analyse du précédent album, mais là, on est plus proche d'un Fellini.
On sent une radicalité dans l'écriture du récit, mais qui s'accompagne en même temps d'un graphisme salvateur.
Je dirais même que le graphisme est aussi clair que l’histoire ne l'est (pas) !
J'ai particulièrement apprécié les grands jeux d'ombres, parfois, souvent même assez angoissantes.
Cette atmosphère de fin du monde tranche d'autant plus qu'elle se déroule à Cassis, qu'on associe bien plus volontiers à des ambiances festives, joyeuses, azurées, ensoleillées et colorées.
Will était le maitre de ce Cassis de rêve.
Chaland sera celui du Cassis cauchemardesque.
Enfin, je rapprochais précédemment frank le gall de Chaland, et cet album confirme à mes yeux cette impression.
Citations d'auteurs classiques, que Le gall a beaucoup utilisé au début de Théodore Poussin, bien moins maintenant à mon grand regret d'ailleurs.
Les couvertures du cimetière des éléphants et de la comète de Carthage, dans leur version actuelle, rappellent d'ailleurs aussi les très belles compositions que Le gall nous offre parfois.
Je ne sais pas si ce rapprochement entre ces deux auteurs a déjà été fait par le passé, mais il me saute aux yeux.
Deuxième album de Freddy Lombard, Le cimetière des éléphants, qui contient en réalité deux récits distincts.
Je me suis demandé tout au long de la seconde histoire si un lien allait être tissé entre les deux, mais il n'en ai rien, si ce n'est par le thème sur l'Afrique et la peuplade Bangobango. Il s'agit donc bien de deux récits différents, là aussi assez déroutants pour le lecture de BD classique que je suis.
Le premier récit se déroule en Afrique, l'Afrique de Jijé et Franquin, l'Afrique d'Hergé aussi.
Les enjeux du premier récit sont assez bien posés d'emblée, et l'histoire est très linéaire, ce qui n'est pas la marque de fabrique de Chaland, je crois qu'on peut le dire !
Il y aura un petit peu de chamanisme, un petit twist final à la Woody Allen et un triangle amoureux qui s'affine progressivement avec une meilleure connaissance des protagonistes par rapport à Godefroid de Bouillon.
Le second récit, qui donne son titre à l'album est de nouveau plus déroutant dans sa construction, plus proche de ce que Chaland a l'habitude de proposer. L'enjeu du récit ne nous sera révélé qu'à la fin, très poétique par ailleurs.
En revanche, si ce récit donne son titre à cet album africain, et est emprunt de l'esprit colonialiste époque, il se déroule quasi-intégralement en banlieue parisienne.
Encore une façon de prendre le lecteur à rebours de ce à quoi il s'attend.
Je serai volontiers preneur du contexte de prépublication de cet album dans Métal Hurlant.
Les deux récits ont-ils été scindés avec une coupure entre les deux, ou bien se sont-ils enchainés l'un directement après l'autre ?
L'histoire est un vibrant hommage à l’œuvre de Peyo, à savoir Johan et Pirlouit.
Les trois héros ne sont pas sans rappeler les trios de Maurice Tillieux, tels que Gil Jourdan, Libellule et Queue-de-Cerise, par exemple. Yves Chaland ne s’embarrasse pas de présentations. On ne sait pas quels sont exactement les liens qui les unissent, leur profession, comment ils se sont rencontrés, ce qu'ils font, ce qu'ils vont faire à Sedan, où ils n'iront peut-être d'ailleurs jamais....
L'aventure, la petite, celle avec un petit a leur tombe dessus en cour de route, à l'occasion d'une panne de voiture d'ailleurs.
La constructions du récit déroute, puisqu'une petite moitié de l'album, centrale dans le récit, se déroule en rêve. Mais un rêve suffisamment développé que la véritable aventure se trouve ici, et va percuter le réel du récit au temps présent, va faire écho à la fois à la mise en place de l'histoire et lui apporter sa résolution.
On croit débuter un récit policier, avant d'enchainer sur une chasse au trésor, et au final, il n'en sera rien du tout.
Je comprends tout à fait la révolution qu'a pu être un album tel que celui-ci à sa sortie.
A vrai dire, de nos jours encore, peu d'auteurs seraient capables de nous offrir un tel récit.
Je ne sais pas s'il se considère comme une sorte d'héritier, mais frank le gall pourrait être de ceux-ci.
Je rejoins l'avis de Jblanc, ce livre (histoire et dessins) est une œuvre majeur du 9ème Art: elliptique et mystérieuse. Cette comète est dans mon ciel depuis la fin des années 80.
A lire/connaître absolument.
A petit-format, petit avis.
L’histoire : Le trésor est dans le tonneau, le tonneau est dans la crypte, la crypte est dans le château. Quant à Freddy, il est dans le pétrin et dans le N° 2 de la mythique collec Atomium, cousine par alliance de la mythique collec du Lombard. Discret, oblong, mat, toilé, idéal pour emmener en vacances. Dans les Ardennes par exemple.
L’ (humble) avis : Un Chaland plus Peyo que Jijé, pour la première de Freddy Lombard, croisement improbable de Tintin et de Woody Woodpecker. Indispensable dans sa version tricolore, un album qui vous concilie avec le Moyen-âge et vous réconcilie avec les années 80. Que demander de plus ? Savoir ce que veut dire le mot, accros...heu, acrostiche peut être. Masculin ? Féminin ?...
1956. Pendant que les chars Soviétiques investissent Budapest, de dramatiques événements se déroulent près de chez nous. Le cadavre d’une jeune Tunisienne sans vie est retrouvé mort sur la plage de Cassis.
"Quis, quid, ubi, quibus auxillis, cur, quomodo, quando ?" (Qui, pourquoi, comment ? Pour les moins latinistes d'entre nous) s'interroge un Freddy Lombard dubitatif en page 25. L’auteur, les auteurs, puisqu’il faut y ajouter Yann, le régional de l'étape, qui signe de son vrai nom en guise de pseudo, n'ont pas les mêmes préoccupations que leur vagabond de héro et ne s’embarrassent pas avec ce genre de questions. Il faut bien reconnaître que le scénario n’est pas aussi clair que la ligne du dessin et qu'il y a de quoi y perdre son latin pour Freddy (et pour les plus latinistes d’entre nous).
Pour ne rien arranger, La comète de Carthage ne fait pas dans le petit format de hall de gare : Flaubert, Euripide, Jijé… Le moins que l’on puisse dire c’est que les références de références ne manquent pas. Suite improbable de Spirou et les hommes grenouilles, c’est ni plus ni moins que l’album le plus profond de la BD moderne. C'est un peu comme si E.P Jacobs avait dessiné Spirou un soir d’orage en écoutant son subconscient.
Petit problème, comment faire rentrer tout ça dans les 46 pages de l’album ? C’est au lecteur de s’y plonger à son tour afin de boucher les trous d’un découpage, elliptique à souhait, pour ne pas perdre pied et boire la tasse d'eau salée à son tour. Et pour commencer, qui est cette silhouette dans la première case de la page 22 ? Hein ? Mystère et boule de gomme à papier.
Pourtant l’auteur, comme Hergé en son temps, poussera la perfection jusqu’à redessiner plusieurs pages entre la prépublication dans Métal et la sortie de l’album dans un louable souci de lisibilité. Comme pour L’île noire, une troisième version qui ne verra jamais le jour était prévue.
"Il y a quand même des fans de l’album (une minorité puisque la critique nous a éreintés) mais qui n’ont jamais compris le fin mot de l’affaire" raillait Chaland.
Chers amis de la minorité incomprise, ce livre est pour nous.
Venant juste de terminer la série Freddy Lombard, ce dernier opus est pour moi le meilleur et représente une des meilleures BD de toute ma collection.
Certainement le meilleur Freddy Lombard et hélas le dernier. Yves Chaland n'aura plus l'occasion d'exercer ses talents mais Yann, lui, nous montre déjà à cette époque combien il est capable de composer un vrai scénario avec de vrais dialogues.
Ce huis-clos à l'intérieur d'un futuriste F-52 est un pur chef-d'œuvre. A la fois drame familial, intrigue d'espionnage, et satire sociale, ce livre est passionnant du début à la fin et on peut mesurer l'évolution de la série quand on relit dans la foulée le tout premier " testament de Godefroid".
Qui sait quelle place tiendrait aujourd'hui cette série dans l'univers de la BD, si le destin de Chaland avait été tout autre ?
Je ne gardais pas forcément le meilleur souvenir de Chaland, moi, le fan absolu de "Métal Hurlant" : quelque part, j'avais dû louper la marche, entre l'hommage tendre et pourtant narquois aux poncifs de la BD Belge des années 50 (Tillieux - Franquin en ligne de mire), et des ambitions conceptuelles d'autant plus démesurées qu'elles pouvaient facilement passer pour du n'importe quoi au 40ème degré. La relecture, 20 ans après, des 3 premiers tomes des aventures de Freddy Lombard, réunis dans ce 1er tome d'une future intégrale, permet de remettre le talent du regretté Chaland à sa place, la toute première : dans la modernisation ébouriffante des "codes" (ce trio de héros sans un sou, toujours sur la corde raide entre amitié et amour : on est plus chez Rohmer que chez Hergé !), et, surtout, surtout, au fur et à mesure que la maturité vient, au fond de ces abîmes surréalistes et délirants que le scénario ouvre sous les pieds du lecteur, jusqu'au vertige sublime de "la Comète de Carthage" qui voit Flaubert télescopé de plein fouet par le mélodrame le plus torride, Chaland est "grand". Mort trop tôt, beaucoup trop tôt.
Une jolie aventure de Freddy Lombard dans des années 50 fantasmées et réinventées. Ce F.52 est un super avion capable de faire Paris-Melbourne en vol non-stop. Et c'est bien sûr du Bourget que part le vol inaugural. On le voit, Chaland mise comme toujours sur le charme désuet.
Cette vraie-fausse parodie d'aventure d'espionnage est délicieuse à souhaits; c'est aussi le chant du cygne de Chaland. Malheureusement !
Retour de Freddy Lombard dans les années cinquante fantasmées de l’avant - vacances à Budapest. Un nouvel avion, révolutionnaire (on le subodore) et rapide, va effectuer son premier vol public du Bourget à Melbourne : il s’agit du F-52. Parmi le personnel d’accompagnement figurent Freddy, Sweep et Dina. A peine décollé, on s’aperçoit de la présence d’un espion Russe ; mais à cette première intrigue, à vrai dire plus un détournement du sujet qu’autre chose, se noue une seconde, plus profonde et plus émouvante : une petite fille est - comment dire ? - accaparée par un couple aigri par le handicap de leur propre fille (elle est mongolienne). Cette petite aventure donne lieu à quelques épisodes au sein du F-52 en plein vol ; nos trois héros en prennent chacun beaucoup dans la cafetière. Le ton de l’album est simple, rectiligne, presque trop car on croit y deviner un peu de vide. De fait, il se lit plus vite que Budapest et est dépourvu de la véritable “possession” qui caractérisait Carthage. Néanmoins, même si la chute est trop rapide après une histoire lentement démarrée, les dernières pages sont assez haletantes et le résultat relativement réussi. C’est le dernier album de Chaland qui mourra peu après (1990). Il ne comporte pas de mention d’album en préparation.
C’est je crois le premier album de Freddy Lombard qui entre de directement dans l’histoire ; les années cinquante sont précisées : on est cette fois en 1956 et l’insurrection de Budapest approche. Le trio, en vadrouille en Italie, est au contact d’un jeune hongrois de 14 (?) ans momentanément expatrié et qui ne souhaite que revenir au pays pour lutter pour la liberté. Dina lui donne des cours de latin, mais un jour, après un accroc avec sa tante qui le garde ici, il s’enfuit en Hongrie... en compagnie de Sweep et Freddy qui plantent là sans rien dire Dina. L’idéaliste jeune homme va se trouver confronté aux couardises de Sweep, à l’inconscience de Freddy et l’incompréhension de son oncle, à Budapest, qui refuse de le garder en Hongrie. Eclate l’insurrection et ce fils de riche s’opposera à nouveau à son oncle qui restera favorable à la cause pro-soviétique. Album différent des autres par ce fort contenu historique. Il permet à Chaland de s’exprimer à nouveau sur des tons de cynisme, d’humour à froid, de décalage. Le drame est relaté sans que cela soit pesant et les relations entre les trois héros sont un peu plus approfondies (bien que toujours déconcertantes). A noter que Freddy s’est coupé sa houppe à la Tintin, et que la couverture annonce en préparation la parabole de la soucoupe, qui paraîtra sous le titre F52.
Véritable chef d’oeuvre, tout en ambiance, magnifiée par les couleurs. Difficile d’en parler, ou de résumer. Mais cet album se savoure comme un grand vin. Chaque instant est magique, et peut se voir de plusieurs façons. Cet album est habité de folie.
Se compose de deux histoires tout à fait réjouissantes tant l’univers et la maitrise de Chaland sont excellents.Le trio est intéressant, chacun ayant un caractère qui paraît nécessaire à l’ensemble.Leur statut est ambigû. Il semble qu’ils soient tous trois cousins ou de la même famille car leurs revenus proviennent d’un individu qu’ils nomment l’oncle Isidore. Pourtant les relations avec Dina sont troublantes. La tête du trio est évidemment Freddy, au caractère affirmé, un peu rêveur et parfois irresponsable : nous dirons qu’il est lunatique ; Sweep dynamise en douceur la bande par son mauvais caractère et son ironie, tandis que Dina apporte une dimension de charme et presque d’érotisme fort bienvenue. Le tout est léger mais sait être grave. Si l’on voyage dans une Afrique d’opérette dans le premier épisode, on ne s’y sent pas moins comme un poisson dans l’eau. Les noirs caricaturés à la Spirou époque Franquin sont délicieux ; on vogue mine de rien en plein délire sans en être incommodé du tout. Chaland sait nous présenter un univers cohérent, une sorte d’années 50 fantasmées, dans un style belge mais dans un décor parisien.
Album que j'aurais tendance à considérer comme mythique, de même que le cimetière des éléphants (non pas celui de Chaland mais celui de la mémoire commune) est mythique.
A l'usage, cette première aventure éditée de Freddy Lombard se révèle déroutante, même pour un lecteur qui a passé outre la chronologie et a lu tous les autres albums auparavant.
Déroutant car l'histoire est en réalité faite pour dérouter le lecteur, lui enlever ses points de repères habituels qu'il possède des intrigues historiques ou policières dans la bande dessinée. Chaland déconstruit son récit pour mieux nous montrer les limites du récit classique, sans doute aussi pour lui rendre hommage, c'est dans sa manière, toute inscrite dans le dessin.
L'intrigue, donc, est un McGuffin invisible, rêvé, fantasmé, à peine inscrit sur un parchemin (a-t-il une réalité, celui-ci, ou n'est-il qu'une imagination du noble déchu ?) : un fabuleux trésor qu'aurait caché Godefroy de Bouillon avant de partir en croisade, où il mourut.
Freddy Lombard et ses deux acolytes (trio tout à fait hors des normes de la BD classique : Lombard n'est pas spécialement invisible mais il possède certains attributs des faire-valoir habituels ; Sweep, coléreux, est plus classique mais possède certains côtés d'un héros principal ; Dina n'est pas l'ingénue écervelée que l'on pourrait s'attendre à trouver, mais constitue au contraire l'élément modérateur, réellement féminin, du trio, à la différence d'autres bandes où la femme est soit absente car "l'aventure est celle des hommes", soit belle et stupide, belle cruche en somme). Freddy Lombard et ses deux acolytes, donc, se rendent à Sedan dans une vieille aronde qui les lâche avant l'arrivée. Ils font donc un détour par le village qui se dresse tout près : Bouillon. Ils y rencontrent un noble déchu et alcoolique qui rêve de récupérer le trésor de son ancètre, mais qui rêve surtout d'aventure malgré sa poltronerie. Le récit de ce trésor fait rêver Freddy toute la nuit ; ce rêve est l'essentiel de l'album, il est donc complètement irréel. Le lendemain, ils engagent une chasse au trésor qui les mène à une cave à vin.
Voilà donc la réalité de l'intrigue : du vent, des paroles, de l'imagination, du fantasme. Mais Chaland mêle à cela deux éléments qui déroutent plus encore le lecteur : un meurtre et une mystérieuse ombre moyennâgeuse qui les sauve du cachot...
On est donc bien, finalement, dans un album de Chaland, où les apparences ne sont pas de mise, où elles ne sont là que pour tromper le lecteur. Jeu de piste plus intéressant que cette vaine chasse au trésor à laquelle nous convient beaucoup trop de bandes dessinées du premier degré !
"La plage de Cassis. Alors que la tempête se déchaîne, des enfants découvrent le cadavre d'Ava, une jeune tunisienne. C'est alors le début d'une étrange histoire d'amour entre Freddy et Alaïa, la jeune modèle du tyrannique sculpteur Carrier-Deleuze, alias Phidias. Une histoire d'amour marquée par l'atmosphère de fin du monde qui règne sur un Cassis traumatisé par le passage de la comète, et par la légende de Salammbô de Carthage..."
Cette petite BD est une énigme. On est en fait bien loin du Freddy Lombard, mais plus proche d'un FELLINI revu par HERGE. Des fulgurances, des images, une enquête policière, une passion aveugle, un port coupé du monde, une parabole d'après FLAUBERT, et un héros absent, une narration assez déroutante.
J'en garde un très bon souvenir, et chaque relecture m'est agréable.
Je ne voudrais pas qu'on oublie cet auteur qui avait beaucoup de talent.
Qu'est-ce qu'on l'aimait Freddy Lombard!
Chevalier naïf se débattant dans la noirceur d'un monde moderne et impitoyable...
Yves Chaland savait nous parler des horreurs de ce monde en surfant sur le 11ème degré. Cet ultime opus de la série est un pur chef-d'oeuvre de désespérance et de justesse décalée. Freddy, tu nous manques...