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Comme le titre l’indique, ce second tome va consister pour l’essentiel en une traque de l’héroïne par un équipage de mutins qui semble commandité en haut lieu pour éliminer un risque dynastique… L’album reprend presque exactement où s’est clôturé le premier et on constate déjà un petit problème de jointure entre deux albums qui semblent coupés artificiellement. Même en se replongeant dans la lecture du précédent volume on sent un manque de mise en place avec de nouveaux personnages avant un massacre inattendu qui va bouleverser le sympathique équipage que l’on avait appris à connaître. Un peu le même rythme et ruptures qui structurait le premier volume. Une volonté du scénariste peut-être…
L’album est du reste assez linéaire et tendu dans une chasse impitoyable où les personnages n’auront aucun répit. Cette aventure axée action dramatique reste agréable à lire et bien huilée au niveau des séquences de chasse même si comme dit précédemment le dessin de Silvio Camboni, fourmillant de détails mais marqué par le cartoon, ne semble pas le plus approprié. On m’objectera que des séries comme Seuls ou Orbital ont trouvé leur marque malgré ce décalage entre le style graphique et les thématiques. Soit, mais pour ne pas aider le changement de coloriste sur ce tome perd l’aspect artisanal agréable et coloré du précédent pour une touche propre mais terriblement informatique qui fait perdre un peu d’âme à cette série.
A la conclusion de se second tome je dois reconnaître qu’il est pas courant d’être confronté à ce type de problème: deux auteurs qui maîtrisent bien leur mécanique respective, un projet plutôt original dans un genre SF ultra-balisé, mais un script et une réalisation graphique qui semblent inadaptés au projet. Sympathique mais encore trop mystérieux dans le développement de l’univers (ce volume ne fait que très peu progresser notre connaissance), subissant des problèmes de rythme abusant notamment des Deus Ex Machina, Prima Spatia a sacrément intérêt à changer de braquet au prochain volume s’il ne veut pas risquer de finir dans les bacs d’occasion de Gibert…
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/03/19/prima-spatia-2-la-traque/
Une énième série de science-fiction pour Filippi. Si j'aime beaucoup Colonisation du même scénariste, je n'ai pas du tout aimé le premier tome de Prima Spatia. L'histoire est sans intérêt, les personnages sont sans intérêt, les enjeux sont sans intérêt, le dessin des personnages ne me plaît pas outre mesure... je me suis franchement ennuyé.
Je ne lirai pas le tome 2.
C’est objectivement magnifiquement dessiné ! Pour une BD, ça me semble la base, non ? Côté scénario, ça a l’air compliqué. Mais bon, c’est un tome 1, et c’est Filippi aux manettes. Alors lancez vous et découvrez cette très histoire dès le début !!!
Le duo Filipi et Camboni a déjà 20 ans de carrière ensemble, d’abord sur la série Gargouilles (sept tomes achevés en 2012) puis sur le vernien Voyage extraordinaire dont la troisième saison s’est clôturée cette année. Entre temps ils nous ont offert deux magnifiques one-shot de la collection Mickey qui les ont mis sur le devant de la scène. Se réservant au genre jeunesse-ado pendant toutes ces années le duo expérimenté opte désormais pour un space-opera adulte et ambitieux qui tranche avec le style très « rond » du dessinateur italien. C’est la difficulté de passer d’un style à un autre avec une prise de risque qu’il faut saluer. Un autre auteur venu des albums ado a dernièrement heureusement passé le cap. Qu’en est-il pour les auteurs de Mickey et l’Océan perdu?
Sur la construction d’univers on n’est guère surpris de découvrir un monde à la fois mystérieux dans sa physique et foisonnant de hors-champ. Cette SF semble composée de dynasties politiques, de ports de pêche spatiale et d’une multitude d’aliens star-warsiens et autre faune galactique, mais aussi de plusieurs dimensions reliées par des trous de ver aléatoires sur lesquels on ne sait pas grand chose. L’album s’ouvre sur la fuite de la jeune Alba et sa garde du corps après une tentative d’assassinat avant de basculer sur le reste de l’album sur le très bigarré équipage de La Flêche, vaisseau aux airs de B-Wing de Star-Wars. Les auteurs arrivent ainsi à lancer une piste d’intrigue politique de fond avant de se concentrer sur cet équipage dont les interactions vont constituer le cœur de l’album et son intérêt. Les personnages sont en effet très bien écrits et caractérisés et leurs dialogues marchent bien, contrairement à certains enchainements d’action qui nous montrent que malgré une envie évidente Silvio Camboni n’est pas encore tout à fait à l’aise avec le genre Space-op. Il en ressort un paradoxe: pour un duo connu pour le chatoiement et la finesse de leurs planches la partie graphique de Prima Spatia n’est clairement pas la plus grande qualité de ce tome un. Rien de grave jusqu’ici mais on sent une certaine hésitation entre un projet adulte relativement technique et des habitudes cartoon qui font parfois tiquer.
On ressort de cet album avec un réel plaisir de lecture dans un genre où les réussites ne sont pas si nombreuses au regard des tentatives (comme par exemple sur le projet de Tarquin UCC Dolores). On aime toujours les équipages de vaisseaux et les mondes complexes ; en la matière Filipi et Camboni nous en donnent pour notre argent. Reste à voir si le dessinateur parviendra à calibrer son style vers quelque chose de plus réaliste et efficace et comment l’interaction politique/chasse aux monstres va s’articuler mais pour le moment les étoiles sont plutôt bien alignées en donnant envie de lire la suite.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2023/01/04/prima-spatia-1-lheritiere/
Bon petit Space-opera.
2 histoires qui convergent : celle de la princesse et celle des chasseurs.
A voir comment ça va tourner pour le tome 2.