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Le baron belge de Selys Longchamps voudrait montrer aux Allemands qu’il n’apprécie pas leur occupation de la Belgique. Contrevenant aux ordres, il décide d’aller mitrailler le siège de la Gestapo à Bruxelles… Avec son Typhoon, un avion d’attaque au sol…
L’USS William D. Porter est un destroyer américain qui s’est particulièrement illustré durant la Seconde Guerre mondiale ! Par le nombre de sous-marins ennemis coulés ? Par le nombre de navires de surface adverses envoyés par le fond ? Heu… Hmmm ! C’est un peu compliqué à expliquer… C’est même plutôt gênant… Tellement gênant que l’administration de la Navy aimerait autant qu’on l’oublie…
Jules Verne, vous connaissez ? Mais non ! Pas l’écrivain ! L’avion de ligne transatlantique ! … Enfin, ça c’était dans sa première vie, avant que les aléas de la guerre n’en fassent le premier avion à… bombarder Berlin au cours de la Seconde Guerre mondiale ! Avant les Anglais ! Si ! Si !
Avez-vous déjà entendu parler des Gurkhas ? Les Gurkhas sont des Népalais engagés par les Britanniques au sein de leurs armées, réputés pour leur courage et leur férocité. Vous devez les imaginer grands et forts. Prenons Lachhiman Gurung… 1,50m à tout casser ! Jetez-le dans la jungle birmane en 1945, laissez-le seul face à 200 Japonais, arrachez-lui un bras et un œil et admirez le résultat !
Vous n’allez pas le croire, mais en 1915, les Allemands qui attaquaient la forteresse russe d’Osowiec durent affronter des zombies !
Pendant la Grande Guerre, plusieurs pilotes vont s’illustrer et devenir des as. Parmi eux, le Français Charles Nungesser. Il commence la guerre, comme hussard en s’emparant d’une Mors, une voiture allemande, alors qu’il est derrière les lignes ennemies. Il va se faire tirer dessus par les Allemands comme par les Français, mais il arrivera à rejoindre sain et sauf un général français à qui il remettra les documents secrets saisis aux quatre Allemands qui se trouvaient dans l’automobile. Ce n’est là que le début d’une série d’aventures du célèbre Hussard de la Mors (Non ! Il n’y a pas de faute d’orthographe !) …
Peut-on prendre une ville de 50.000 habitants à soi tout seul ? Une ville occupée par les troupes allemandes… Non, n’est-ce pas ? Sauf peut-être si on est Québécois et que l’on s’appelle Léo Major…
Critique :
Je me régalais sur YouTube des vidéos de l’Odieux Connard, aka Julien Hervieux, vidéos qui racontaient des faits militaires improbables, difficiles à croire… Sauf qu’en effectuant des recherches, il s’avérait que pour improbables qu’ils fussent, les faits étaient bien réels.
En bon Bruxellois, je connaissais l’histoire du pilote belge de Selys Longchamps. Pris de doutes, je me mis alors à vérifier toutes les autres histoires narrées de façon cocasse, à la manière des films muets des débuts du cinéma… pour me rendre compte que toutes étaient vraies !
Bien sûr, l’auteur narre des faits tragiques avec beaucoup d’humour. (Peut-on rire de tout ?) Monsieur Le Chien, le dessinateur, adopte un style qui convient parfaitement bien à la manière dont Julien Hervieux rapporte les faits.
J’ai adoré ses émissions sur YouTube. Je suis ravi de les retrouver en BD. Alors, même si vous n’aimez pas l’histoire, je pense que vous apprécierez celles-ci.
Village de Stonne. 16 mai 1940.
Les Allemands adorent la France, c’est bien connu. Comme ils redoutent les routes françaises mal entretenues par les cantonniers, pensent-ils, ils préfèrent se déplacer avec des engins à chenilles, ce qui abîme quelque peu le revêtement de la chaussée de Stonne, village fleuri, et énerve passablement Pierre Billotte qui décide d’aller corriger ces touristes si peu respectueux. Il monte sur sa monture, un petit char B1 Bis de 31,5 tonnes… Et dégomme une colonne de chars allemands de 13 véhicules (comme quoi, 13 ça peut porter malheur) et tant qu’à faire, 2 canons antichars ! Son char, l’Eure, a reçu 140 obus, pas un n’a percé…
Les problèmes des touristes allemands ne s’arrêtent pas là…
Années 1930. Royaume-Uni.
Douglas Bader est un sacré pilote un peu casse-cou. Il se crashe. Résultats : deux jambes amputées !
1939.
L’Angleterre a besoin de tous ses pilotes. Tous… Heu… M’enfin, Badder n’a pas de jambes… Démonstration à bord d’un avion ! Hop ! Hop ! Recrash ! Dans l’affaire, il a perdu ses deux jambes, mais il n’a pas fallu l’amputer ! Qu’à cela ne tienne ! Un avion ! Vite ! Et il abat plusieurs avions allemands…
30 novembre 1939.
L’URSS envahit la Finlande (non, ce n’est pas Poutine qui l’a décidé, il n’était pas encore né).
Les Russes écrasent les navets d’un petit fermier de 1,52m, Simo Häyhä. Et Simo, il n’aime pas qu’on vienne piétiner sa terre ! Simo est très fâché ! Il prend son fusil et commence à tirer les Soviétiques comme à la foire. Il est revêtu de blanc pour se fondre avec la neige, se tient parfaitement immobile et met de la neige en bouche pour ne pas dégager de buée. Il va abattre 505 ennemis au fusil et près de 200 à la mitraillette. La morale : faut pas piétiner les navets d’un petit fermier finlandais d’1,52m !
20 septembre 1918.
Comme tout le monde le sait, déjà en 1914, la cavalerie, c’était une arme dépassée, complètement obsolète… Heu… Avez-vous entendu parler du général Jouinot-Gambetta et de ses 3000 spahis et chasseurs d’Afrique ? Uskub, vous connaissez ? C’est en Bulgarie… C’est là qu’ils vont faire prisonniers 50.000 Bulgares… Et ce n’est pas tout…
1905.
La danseuse « orientale » Mata Hari fait rêver le tout-Paris et pas que ! Elle gagne des fortunes, dépense beaucoup, et… se retrouve sans le sou lorsque la guerre arrive car elle a oublié un petit détail : avec le temps, elle a vieilli et ses charmes sont moins aguichants. Les services secrets allemands se disent qu’elle ferait une excellente recrue, vu qu’elle connaît bien du monde en France…
Nuit du 15 au 16 mai 1940, à proximité de l’Escaut.
Jules Beaulieux reçoit un appel. Il est seul dans sa tourelle plantée dans le sol. Il doit arrêter les Allemands ! Avec sa mitrailleuse, il tient les Allemands en échec ! Tout seul ! Comme un grand ! Les Allemands font venir un canon automoteur qui ne détruit pas la tourelle mais la bloque…
19 mai 1915. Gallipoli (actuelle Turquie).
Ils ne sont plus que trois Australiens dans leur tranchée. Deux sont blessés. Le troisième s’appelle Albert Jacka. Se rendre ? M’enfin ! Vous êtes fou ! Et si Albert allait rendre une petite visite aux Turcs ? Quand les renforts arrivent, Albert a déjà pris la tranchée turque et mis ses hommes hors de combat !
7 août 1916. Pozières (France).
Les Allemands prennent la tranchée australienne. Albert dort dans un abri. Les Allemands balancent une grenade. Sur les trois occupants, deux sont tués ; le troisième est très en colère. Il s’appelle Albert. Albert Jacka ! Il flanque une pâtée aux Allemands, récupère quelques soldats australiens et reprend la tranchée. Petit détail : dans l’affaire, Albert a pris 7 balles dont deux dans la tête ! Techniquement, il devrait être mort…
1912.
Eugène Bullard est noir. Aux USA, ça compte ! Il est obligé de fuir en 1912 et embarque sur un bateau qui le débarque en Ecosse. Il aurait préféré la France, mais il y a des situations où le choix est très limité. Pour gagner sa vie, il sert de cible humaine à un lanceur de couteaux dans des spectacles, puis devient boxeur professionnel et s’installe en France.
Pas de bol, la guerre éclate. Eugène s’engage dans la légion étrangère et y combat durant deux ans. Puis, pas de chance, il est blessé deux fois et déclaré inapte à l’infanterie. La guerre est finie pour lui ! Oh ! Oh ! Oh ! Pas si vite ! L’infanterie c’est fini, alors il devient pilote dans le corps de volontaires américains de l’escadrille Lafayette…
Critique :
Une fois encore, Julien Herveux nous narre des péripéties guerrières d’individus hors du commun et, pour aussi invraisemblables qu’elles puissent paraître, ces histoires n’en sont pas moins véridiques. Plusieurs de ces hommes ont été complètement oubliés par leur pays, parfois volontairement.
Les dessins de Monsieur Le Chien sont toujours aussi bien adaptés à l’humour dérisoire et noir de cette série.
1914. La France manque de troupes. C’est quoi tous ces marins qui glandent sur leurs bateaux alors qu’on a besoin d’hommes à terre ?
« Contre-amiral Ronarc’h, rassemblez autant d’hommes que vous le pourrez et envoyez-les à terre. »
Rornac’h rassemble tout ce qu’il peut : 6500 hommes, parmi lesquels des cuistots, des électriciens, des mousses…
Un appel à l’aide, envoyé par les Belges qui, à Dixmude, ont en face d’eux 50.000 Allemands alors qu’ils ne sont que 5000, pousse l’état-major français à leur envoyer ce qu’ils ont… Disons de moins utile… Les 6500 marins ! Leurs ordres sont de tenir 4 jours, ils vont tenir trois semaines et se retireront après que les Belges aient ouvert les écluses et inondé, pour quatre ans, toute la plaine. Les marins ont perdu 50% de leurs effectifs, alors que les troupes du Kaiser auront 14.000 hommes hors de combat.
Campagne de France. 1940.
Vous croyez tout savoir sur l’usage des armes en 1940 ? Il y en a pourtant dont l’usage va vous faire croire que c’est une blague, mais ça, c’est parce que vous ne connaissez pas encore Mad Jack Churchill ! Pour se battre, rien de tel que l’arc long et l’épée ! Ajoutez-y un zeste de cornemuse…
18 juin 1940. Menton.
Mussolini, devant l’effondrement de l’armée française, décide d’envoyer ses soldats faire un peu de tourisme en France. Le pont Saint-Louis qui relie la France à l’Italie est verrouillé. Neuf hommes reçoivent pour ordre de s’enfermer dans la casemate et d’empêcher les Italiens de passer. En plus de leur armement individuel, ils disposent d’une mitrailleuse et d’un canon…
1939. URSS.
Anna Iegorova devient pilote. Quoi ? Une femme pilote militaire ? Ah ! Ah ! Comme c’est drôle ! Bon ! Allez ! Puisqu’il faut lui confier un avion, pourquoi pas un Po-2, un biplan de reconnaissance lent et fragile ? Hein ? Pour une femme, c’est déjà bien, non ?
1941, la guerre contre l’URSS éclate. Anna a pour mission d’aller porter un message urgent au front. Son avion est descendu en flammes. Bien que légèrement cramée, Anna s’en sort et fait des kilomètres à pied pour remplir sa mission. Pour la récompenser, on l’affecte à une escadrille de Il-2 Sturmovik, avion blindé d’attaque au sol, où elle s’éclate et éclate quelques ennemis. Jusqu’au jour où elle est abattue, expulsée de son avion, elle s’écrase au sol sans parachute…
Janvier 1942. USA.
Un dentiste a une idée de génie (amis des animaux, vous n’allez pas aimer). Pourquoi ne pas attacher à des chauves-souris des bombes ? On les met en cage, on les largue au-dessus d’une ville japonaise, où pour rappel, les maisons sont essentiellement construites en bois et sont très inflammables, les petites bêtes vont se réfugier dans des greniers, et, à l’heure prévue… BOUM ! des incendies par milliers ! Génial, non ?
16 août 1916. France.
René Fonck capture un avion d’observation ennemi en le cueillant en plein vol alors qu’il pilote un avion de reconnaissance, non armé ! Très vite, il va devenir un très grand as avec 75 victoires homologuées, 126 en comptant les non-homologuées (pour être homologuée, l’avion ennemi devait tomber dans les lignes françaises, ou alors avoir trois témoins sans lien pour en attester). Il abat en moyenne un avion ennemi avec seulement neuf balles. Il ne sera jamais abattu et vivra jusqu’en 1953, mais sera pratiquement ignoré après la Seconde Guerre mondiale parce que… Zut ! Mon rôti au four, faut pas qu’il crame !
1914. Marine allemande.
Un officier a une idée de génie : transformer des navires civils en bateaux corsaires ! L’armement est dissimulé et n’apparaît qu’à la dernière minute pour couler l’ennemi ! Encore plus génial : faire ressembler un navire corsaire à un navire civil existant réellement ! Chouette idée ! En un lieu secret du Brésil, on transforme ainsi le SMS Cap Trafalgar, un paquebot allemand, en RMS Carmania, un paquebot anglais. Le bateau est fin prêt pour sa première sortie ! Chic un navire civil en vue… Mais c’est le RMS Carmania !!!
1914. Drôme (France).
Albert Roche boude ! L’armée ne veut pas de lui ! Trop frêle ! Finalement, il réussira à se faire engager chez les chasseurs alpins, faut dire que la guerre a déjà liquidé beaucoup de monde et qu’il devient délicat de faire la fine bouche ! Albert va réussir à faire, au cours de la guerre, 1180 prisonniers ! 1180 ! Non ! Non ! Ce n’est pas une erreur ! Blessé neuf fois, au terme du conflit, il est toujours là. Il mourra le 14 avril 1939 d’une façon incroyablement stupide pour un type qui a survécu à tant d’horreurs…
Critique :
Je connaissais déjà l’« Odieux Connard » par ses émissions délirantes sur YouTube ! Délirantes, certes, mais authentiques ! Il raconte avec beaucoup d’humour des faits qui se sont déroulés durant la Grande Guerre et durant la Seconde Guerre mondiale. Les sujets sont graves, très graves, alors la dérision est tout ce qui reste pour éviter de larmoyer. Monsieur Le Chien a un dessin qui convient parfaitement au style de l’« Odieux Connard ». Férus d’histoire, ou simplement d’humour, cet album est incontournable. Chaque séquence BD se termine par un texte plus « sérieux » qui rapporte en une page les faits.