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Cet avis porte sur les 2tomes que j'ai lus "dans la foulée".
C'est très bien dessiné, il faut le reconnaitre! Par contre j'ai trouvé le scénario un peu faible, peut-être parce que trop respectueux de la réalité historique? Succession de scènes de batailles et de corps déchiquetés. Ok, c'est l'idée, mais ça devient lassant.
Il y a Roland et Charles et à part eux ... bah ... pas grand chose! Les personnages "secondaires" sont peu présents et ne prennent presque pas de place dans l'histoire, alors c'est un peu "longuet".
Ca se lit bien: les deux tomes dans l'après midi ensoleillée dans un transat. C'est décontractant mais à tout dire j'ai trouvé l'ensemble un peu "plat".
Sans doute à réserver aux inconditionnel.le.s du genre.
Les Francs assiègent Saragosse où les Sarrasins offrent une opiniâtre défense.
Charles est devant l’une des portes de la ville que ses hommes ne parviennent pas à défoncer. Leur tour d’assaut prend feu. Roland, neveu de Charlemagne et preux chevalier se trouve à son sommet et poursuit le combat quand soudain une hache le précipite en bas de la tour…
On peut se demander où est passé Dieu ! Après tout, Charles n’est-il pas là pour convertir ces suppôts de Satan que sont ces infidèles ? (Et occasionnellement s’emparer d’un bon gros butin… ) Pourquoi Dieu ne réalise-t-il pas un miracle, un tout petit miracle, du genre de ceux qui permettraient aux soldats du grand Carolus de prendre pied dans la ville et de la « nettoyer » ?
Critique :
J’avais déjà apprécié le fabuleux trait de l’Espagnol Juan Luis Landa dans le premier tome. Celui-ci est aussi beau. Couleurs et dessins sont du plus bel effet.
Le scénario nous montre que les défaites n’ont pas à être rapportées dans les chroniques qui rappellent les faits et gestes du souverain, car, comme le fait dire l’auteur à Charlemagne s’adressant au moine qui tient la chronique : « N’écris rien sur ce jour. Puisse-t-il être oublié au plus vite. »
Eh, oui, les grands hommes n’aiment pas qu’on se souvienne de leurs défaites, car défaite il va y avoir puisque les Francs ne prendront pas Saragosse. Ils ne partiront pas tout-à-fait les mains vides, encore que…
Face à la cupidité, et parfois à la lâcheté de ses barons, Charlemagne n’a qu’un preux sur qui il peut totalement se reposer, Roland. Mais à qui va la fidélité de ce dernier ? A son souverain ? Ou à la Dame qu’il a juré de protéger ?
très bonne lecture en 2 tomes. L'histoire semble proche de la réalité (j'ai pu le vérifier par d'autres sources), les personnages sont pour la plupart réelles. on lit pourtant cette aventure sans s'ennuyer. Les dessins sont justes magnifiques.
J'ai entendu parler de la légende de Roland lorsque j'étais enfant. Il y a eu une bataille assez cruciale en 778 qui a été perdue par Charlemagne où son neveu Roland a succombé à Roncevaux en soufflant dans sa corne olifant. C'est l'image que j'en avais gardé sans rien savoir de plus.
On va suivre par conséquent les mouvements de troupes de Charlemagne où un émir félon lui offre les clés de la ville de Saragosse en Hispanie occupée par l'empire islamiste. Il trouvera porte close devant la cité, l'émir ayant été remplacé entre-temps. Charlemagne attaquera alors sur son retour la ville navarraise de Pampelune avec succès. Cependant, c'est Roland constituant l'arrière garde de l'armée de Charlemagne qui subira une riposte sanglante dans la vallée encaissée de Roncevaux où il trouvera la mort avec d'autres nobles.
La mort héroïque de Roland donnera lieu à un chant 3 siècles plus tard et surtout contribuera à sa légende. Ce qui est un peu incroyable, c'est qu'on m'avait appris lors d'un cours d'histoire que Roland luttait contre des sarrasins pour défendre la foi chrétienne alors qu'il s'agissait en fait de vascons également chrétiens ! Comme quoi !
La BD relate fidèlement les faits de manière assez rigoureuse. Elle est bien construite avec différents protagonistes dans les trois camps en présence. Il manque un peu de chaleur car on ne s'attache pas trop aux personnages. J'ai cependant bien aimé l'un d'eux qui dit que la volonté de dieu ne peut être que les hommes tuent en son nom bien au contraire. Dommage que certains hommes n'ont pas entendu correctement cet appel à travers les siècles...
Très... bon dessin, une belle carte utile et qui plante bien le décor, une ambiance historique bien rendue, une période historique rarement abordée, de bons dialogues, pas de 'gentils et de méchants'. Je reconnais que seul pêche pour moi la couverture. A suivre.
Alors comme ça, les Saxons ne veulent pas se convertir au christianisme ? Charlemagne est là pour les convaincre qu’ils ont tort… Et le tort tue… Convertissez-vous mes frères ou mourrez… Le bon roi Charles est convaincu d’avoir été choisi par la main de Dieu ! (Bien avant Diego Maradona.) Il est le phare d’une chrétienté, malgré les très grandes turpitudes de sa vie privée. Une chrétienté qui souffre de la présence des païens au nord et à l’est, et de ces hérétiques de musulmans au sud qui dominent toute l’Afrique, une bonne partie de l’Orient, et le Mare Nostrum des Romains, la Méditerranée.
Bien plus encore que Charlemagne, les soldats apprécient son neveu, Roland, un guerrier intrépide, d’un courage indomptable, prenant toujours plus de risques insensés.
C’est alors qu’il est en pleine séance de conversions de païens à Paderborn que se présentent à lui des musulmans en la personne de Suleyman Ben Yaqzan Ibn Al-Arabi, gouverneur d’importantes cités du nord d’Al-Andalus. Il prétend venir en paix et lui offre les clés de la ville de Saragosse s’il soutient sa rébellion contre l’émir de Cordoue…
Critique :
Pour cet album-ci, l’Espagnol Juan Luis Landa joue les hommes-orchestres puisqu’il assure tout : scénario, dessin et mises en couleur. Un très grand soin est apporté au graphisme et à la mise en page. L’auteur a dû se dire qu’il valait mieux faire ce grand voyage tout seul plutôt que d’être mal accompagné… Et le résultat lui donne raison.
Bien plus que Charlemagne, c’est Roland qui est mis en vedette en preux chevalier. Historique tout ça ? Ben, il y a du vrai dans le récit, quelques simplifications et puis une importance accordée au personnage de Roland que les textes de l’époque et du siècle suivant ne distinguent pas particulièrement des autres comtes. Ce sont les Croisades qui, bien plus tard, vont avoir besoin d’un personnage héroïque sans peur et sans reproche, tout dévoué à l’église catholique, et qui vont faire de Roland ce paladin défenseur de la chrétienté, le plus grand héros de l’ère de Charlemagne. Et comme les Français semblent préférer les glorieux perdants aux vainqueurs, Roland tué à Roncevaux en commandant l’arrière-garde de l’armée de Charlemagne qui rentre d’Espagne, va devenir une figure mythique du panthéon national aux côtés de Jeanne d’Arc et de Napoléon. (Rappelons que cela ne s’est pas trop bien fini pour chacune de ces figures encore aujourd’hui adulées par bien des citoyens de la république « Bleu-Blanc-Rouge ». Si ça fait mal quand j’appuie là-dessus, dites-le-moi ! Ah, encore une petite chose pour ceux qui l’ignoreraient, si ! si ! il y en a : Waterloo ne fut pas une victoire française, mais bien la défaite définitive de Napoléon et la fin de son empire. Mais je m’écarte du sujet…).
Le récit de ce premier album s’achève sur un moment très fort, engendrant un suspense insoutenable et il nous faudra sans doute patienter un an avant de connaître la suite. Les Francs vont-ils réussir à prendre Saragosse ??? Que ceux qui connaissent l’histoire ne caftent pas pour ne pas briser ce suspense insoutenable !
Encore une petite observation historique : si le Pape approuva la campagne contre les Sarrasins, il aurait préféré que Charlemagne vienne s’occuper des païens qui en Italie menaçaient le trône de Saint-Pierre. Donc, contrairement à ce que rapporte la BD, ce n’est pas un enthousiasme délirant dans la papauté quand Charlemagne se rend dans la péninsule ibérique car il était le seul en mesure de lever les menaces sur Rome. Eh puis, les raisons religieuses invoquées par Charlemagne ont bon dos…
Une très intéressante et agréable bande dessinée qui vaut la peine d’être lue tout en se renseignant quelque peu sur les aspects historiques. Tout n’est pas à prendre au premier degré. Ce n’est pas un livre d’histoire. D’ailleurs, ces « jentils » sortis de sous terre, cela a un côté plus heroic-fantasy qu’historique.