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Un deuxième opus haletant, qui monte d'un cran.
Maintenant que les bases sont posées, on prend plaisir à suivre la quête d'Elaine sur des terres hostiles.
L'histoire est bien construite et toute la pléiade de personnages qui évolue dans un décor de monde en reconstruction, rend cet univers encore plus puissant.
La route va être longue pour Elaine et passionnante pour nous, lecteurs qui avons une folle envie de poursuivre l'aventure..
Dans cet univers postapocalyptique, ils ne sont plus que deux à accompagner Elaine. Le reste du clan est mort. Ils savent qu’aucun clan ne leur pardonnera d’avoir enfreint les règles en occupant le fort des Landes à un moment où il était réservé à d’autres. Ils sont devenus des parias. Elaine est détentrice des secrets de son père, Primus, qui provoqua, en voulant bien faire, la guerre qui extermina les siens.
Ils n’ont plus qu’une voie qui s’offre à eux : franchir la mer des Aigles ! Elle est réputée infranchissable : sables mouvants, marées… Et surtout les aigles géants !
Critique :
Le scénariste, Jérôme Le Gris, se plaît à rendre impossible la vie d’Elaine avec des pièges de plus en plus abominables, des créatures de plus en plus monstrueuses… Heureusement, elle va rencontrer Mara de la Terre des Meutes… qui n’appartient à aucun clan ! Sur ces terres qu’Elaine ne connaît pas, cette alliée est la bienvenue… Oui, mais… je vous dis que l’auteur a l’esprit tordu ! Vous verrez comment il transforme une alliée en problème pour tous ceux qui l’accompagnent ou chez qui elle débarque…
Ce n’est pas pour demain que la Terre va retrouver un semblant de civilisation, fut-elle néolithique !
Au dessin, Didier Poli continue de faire évoluer ses personnages, enfin les rares qui survivent, dans une atmosphère très sombre (couleurs Bruno Tatti) conforme à cet univers qui a connu l’Apocalypse et où le Soleil darde à peine quelques misérables rayons qui ont du mal à percer les nuages de cendres…
Si vous êtes quelque peu déprimés en ce moment, mieux vaut éviter la lecture de cette série… Les amateurs d’univers post-civilisationnels et méchamment apocalyptiques se régaleront !
Abbaye de Cluny. Royaume de France. Quelques heures avant l’An 1000.
Le modeste moine copiste et enlumineur Armen de Cilicie, comme pratiquement tous les habitants du Royaume, sinon d’Europe, attend avec angoisse l’arrivée de l’an 1000 sous un ciel d’une rare obscurité déchiré d’étranges lumières. Mille ans après la naissance du Christ, tous redoutent l’Apocalypse conformément aux Saintes Ecritures…
Une pluie de feu semant la mort et la destruction s’abat sur toute la surface de la Terre, ravageant tout sur son passage pendant qu’un nuage de cendres enveloppe la planète empêchant les rayons du soleil d’apporter leurs bienfaits.
De rares survivants, éperdus de terreur, se cachent au fond des grottes, vivant comme des bêtes…
Critique :
Amis lecteurs, si vous n’avez pas le moral au zénith, passez votre tour ! Ne vous attardez pas sur « Les Âges perdus » ! Cette uchronie qui démarre en l’An Mille décrit comment de rares survivants s’organisent peu à peu en petits clans qui respectent des règles communément fixées. Ces micro-sociétés se déplacent presque continuellement en suivant les troupeaux qui représentent leur unique moyen de subsistance. Et comme si un malheur ne suffisait pas, des bêtes immondes sont apparues. Peu à peu, les très rudes conditions de vie de ces hommes réduisent encore leur nombre déjà fort peu élevé. Des forts ont été construits depuis plusieurs générations, et afin d’éviter une guerre, leur usage est très codifié. Chaque clan a le droit d’y séjourner à des périodes très précises. Malheur au clan qui ne respectera pas cette loi, il verra tous les clans se dresser contre lui. Sachant cela, pourquoi Primus veut-il pénétrer dans le Fort des Landes et y amener sa tribu alors qu’en cette période de l’année l’usage en revient à ceux d’Arghana ?
Dans ce récit les incohérences ne manquent pas. Par exemple, lorsque la pluie de météorites s’abat sur Terre, rappelons que nous sommes le 31 décembre de l’an de grâce 1000, une illustration montre les champs de blé s’embraser… Une espèce visiblement très tardive… Plus étrange encore : tous les clans parlent une même langue, alors même qu’un bras de mer infranchissable les sépare… Sans parler d’animaux qui continuent à vivre alors qu’il n’y a plus de lumière pour permettre aux plantes de pousser… De quoi s’alimentent-ils ?
Bon, maintenant que j’ai fait part des incohérences qui me perturbent, il n’en reste pas moins que si on ne s’y attarde pas, on est vite saisi par un récit très violent où l’on se met à craindre pour des personnages qui ont une force et une volonté peu communes. On se met à espérer que Primus, le visionnaire qui rêve d’agriculture pour alimenter en suffisance tous les hommes puisse voir ses projets aboutir… C’est sans compter sur l’esprit retors du scénariste…
Alors prêts à suivre Elaine, la fille de Primus dans une quadrilogie où l’angoisse sera probablement omniprésente ?
Le tome 1 était bien ? Le tome 2 est excellent. Il me tarde déjà de lire le tome 3. Évidemment, ça ne peut pas finir autrement que dans le sang et les larmes…
Nous allons avoir droit à une sorte d'uchronie à savoir que l'apocalypse prévu par les textes bibliques a bien eu lieu en l'an 1000 effaçant toutes les civilisations terrestres au Moyen-Age. Les rares survivants de cette pluie de météoroïdes ont vécu dans des grottes pendant des siècles sur plusieurs générations avant de pouvoir revoir la lumière du jour.
La terre avait alors bien changé avec des bêtes très féroces et une nature qui a repris ses droits. Le postulat est la perte de la connaissance avec une humanité qui se meure dans ce nouveau monde hostile. Le salut serait dans la connaissance de ce qui avait fondé les civilisations avant le grand cataclysme venu du ciel.
Un homme plus clairvoyant que les autres mise sur l'agriculture mais il ne parvient pas à convaincre les rares tributs qui se font la guerre suite à un équilibre qui est rompu. Sa fille devra poursuivre sa quête par delà une mer pour retrouver les traces de la civilisation d'antan. Bref, il s'agit de retrouver la connaissance des âges perdus.
J'ai bien aimé la construction de ce récit ainsi que l'univers qui est déployé. C'est assez ambitieux mais j'aime cela. C'est assez convaincant et plutôt bien construit au niveau du scénario. Certes, c'est un tome introductif qui pose les enjeux mais cela donne vraiment envie de voir la suite tant l'univers déployé semble riche.
Un mot sur le dessin pour dire qu'il est parfaitement maîtrisé et réellement de toute beauté dans les planches. Même le choix des couleurs est parfaitement dosé pour ces milieux hostiles. A noter également un cadrage efficace. C'est du très bon travail !
Au final, une belle uchronie apocalyptique très prenante. On va poursuivre le voyage prévu en 4 tomes.
Je sors clairement de ma zone de confort. Mais cette couv m’a fait de l’oeil et je me suis lancé !
Le pitch est bien vu. Partir de l’idée qu’à l’an mil, après une forme d’apocalypse, l’humanité repart à zéro ou presque… Les temps obscures commencent… Seul Primus semble avoir gardé la trace des connaissances des hommes et veut mener les siens vers le re-commencement !
Les personnages sont attachants, j’ai aimé le dessin et les couleurs plutôt douces, et surtout je me suis pris au jeu de cette réécriture de l’histoire et j’ai envie de connaître la suite…
Une bonne surprise pour moi !
Ce premier tome, d'une série qui en comptera quatre, nous plonge très rapidement dans le vif du sujet. Le contexte humain et planétaire dans lequel les personnages évoluent, est très intéressant et permet d'avoir un univers très singulier (un peu dans la veine de "La Horde du Contrevent"), mais dans une toute autre époque.
Les personnages sont bien définies, et le décor rapidement posé. Le graphisme est beau et lisible avec une palette de couleur froides qui retranscrit l'insécurité d'un monde soufrant qui se relève juste. On se lit très vite avec tous cet univers. Ce premier tome a su poser rapidement et efficacement les bases d'une série qui s'annonce prenante et haletante.
Alors certes, la couverture aurait pu être vraiment mieux choisie, certes il y a quelques incohérences au niveau du scénario (les hommes sortent des grottes protectrices après des siècles mais comment y ont ils survécu, sans nourriture...?).
Pour autant, le récit nous prend très vite. Les personnages prennent leur place sans difficulté et on s'y attache, même si certains qu'on imaginait prendre les premiers rôles disparaissent rapidement. La narration d'un mode de vie sociétal basé sur le partage des ressources et qui aplanit les différences de mode de vie entre les clans surprend et interroge.
Tout est fait pour nous porter à nous questionner sur la suite de l'histoire qui devrait s'échelonner en 4 tomes.
De plus, le dessin est extrêmement plaisant, sans lourdeur, simple, efficace et servi par des couleurs magnifiques qui nous mettent vraiment dans l'ambiance du décor.
En résumé, un vrai coup de coeur, en espérant que les albums suivant arrivent à nous tenir aussi bien en haleine.
Je note 5/5, pas parce que le tome est exceptionnel, mais parce qu'il pose les bases d'une histoire qui peut être vraiment intéressante
Au premier abord, ça peut ressembler à bien d'autres histoires d'héroic fantasy, mais l'histoire racontée a tout de même son lot d'inédit dans le genre
C'est un bon premier album, il a très bien introduit les personnages et le début de la quête dans laquelle on va suivre nos héros pour les 3 prochains albums (la série est prévue en 4 tomes), donc j'attends vivement la suite, mais je suis déjà conquis et je m'attends à quelque chose de plaisant :)
Le dessin est sublime, les couleurs sont très très bonnes
Les âges perdus propose une histoire qui parait ressembler à mille autres mais qui rapidement ajoute sa propre petite musique, développe une atmosphère singulière dans un cadre pourtant plutôt familier. Le scénariste travaille davantage sur la simplicité des enjeux que sur la complexité d'un monde inconnu. Il favorise la linéarité du récit d'aventure pour attacher notre attention aux personnages et leur donner corps en quelques traits. C'est le pari que doit remporter un auteur qui tisse un pur récit d'aventure: faire en sorte que le lecteur s'attache au sort des personnages principaux, se sente lié à eux, se préoccupe des épreuves qu'ils doivent traverser et des tourments qui leurs sont réservés. Tout cela en une cinquantaine de pages, c'est là une gageure bien plus difficile à tenir qu'il n'y parait. Cette prouesse est relevée par Jérôme Le Gris qui nous entraine à la suite de ce petit groupe d'individus plongé rapidement dans une situation critique.
Dans ce type de récit, l'atmosphère est primordiale. Celle-ci est habilement rendue par le formidable travail du dessinateur Didier Poli d'une part, et par celui tout aussi abouti du coloriste Bruno Tatti d'autre part. Le choix judicieux des cadrages panoramiques pour nous donner à ressentir pleinement les austères paysages traversés et pour mieux révéler la précarité et la vulnérabilité du groupe de personnages qu'il nous est proposé de suivre est d'une grande pertinence. Cette manière d'étirer notre regard d'un bord à l'autre de la page suggère habilement l'étendue de l'environnement, sa vastitude. Lorsqu'il veut diriger notre attention sur les personnages, Didier Poli resserre son cadre sans pour autant les extraire de leur environnement. Nous ne perdons jamais contact avec ces paysages de landes et de montagnes. Ainsi, le point de vue rapproché sur un visage n'exclut jamais l'idée du paysage ou du décor dans lequel est situé le personnage.
On remarque qu'il sait souvent placer au mieux ses personnages les uns par rapport aux autres pour conserver une grande lisibilité, une profondeur appréciable dans son image ainsi qu'un équilibre esthétique. Ses décors sont toujours très délicats grâce à une finesse de trait dans les détails qui confère une subtile sensation de matière.
De son côté, Bruno Tatti habille avec talent les dessins de Didier Poli. Le vent, la lumière solaire presque toujours voilée, les ciels chargés, les nuages menaçants, les lignes de crêtes déchiquetées par la lumière du jour, les horizons incertains, les tapis d'herbes rases, les nuits pâles ou bien encore les halos des torches, tout cela est merveilleusement rendu par l'art du coloriste.
Poli et lui sont réellement inspirés tout au long de ce premier tome. Ils opèrent avec délicatesse et nuance dans un style de récit qui en manque souvent graphiquement.
Ce premier tome des Ages perdus atteint ses objectifs et nous entraine sur les sentiers de l'aventure avec une sensibilité de vue et un travail graphique, certes classique mais inspiré, qui réjouit. De la bien belle ouvrage.
Même si il y a quelques incohérences ( ou quelques raccourcis dans le scénario) pour poser l'uchronie, l'important est surtout que l'univers créé est lui cohérent et semble profond , et donc susceptible de pouvoir développer une intrigue complexe. L 'organisation sociale est extrêmement intéressante, fondée sur un partage des ressources malgré des modes d'existences qui varient beaucoup d'un clan à l'autre. C'est la possibilité de la sédentarité qui va déclencher une révolution dans l’organisation nomade du monde.
Des dessins et couleurs parfaitement adaptés. Si les auteurs savent ou ils nous emmènent, on peut avoir une série référence. En tous cas, une entrée en matière qui donne envie d'aller voir plus loin.
le dessin est superbe, et si l'intrigue est un peu longue à démarrer, le résultat est magnifique. 9/10. Vivement la suite !
Ceci est mon premier commentaire sur le site mais il fallait que je l’écrive : ma déception est trop grande pour ce titre que j’attendais depuis longtemps !
Bon, ce n’est quand-même pas aussi catastrophique qu’une BD comme Gung Ho (vous savez cette BD soit disant post-apocalyptique au contexte un peu vague où l’ont suit un groupe d’ados dans une colonie où l’on trouve produits manufacturés à foison (clopes, Jack Daniels, essence pour la moto, munitions, fringues etc) et où les règles sont tellement légères qu’elle pourrait faire passer un séjour UCPA où l’on doit faire la bouffe et la vaisselle pour un camp de détenus !).
Mais les Ages Perdus n’est pas une réussite non plus… !
Les premières pages expliquent le contexte de l’œuvre : on voit une case du temps de « l’obscure » qui nous montre une terre dévastée, sans une arbre et, 2 cases après, les rares survivants qui ont trouvé refuge « au cœur de grottes profondes » sont autour de feux.
Alors là, il faut qu’on m’explique comment on peut faire du feu dans un monde sans arbre et donc sans bois (et pour cause, on apprend 2 pages après que « des milliers de générations furent perdus avant que les rayons du soleil n’apparaissent à nouveau »).
Dans la seconde case de cette même planche, on apprend que, finalement, « le temps de l’obscure s’acheva après des siècles… ». A l’instar du titre de la BD, je dois avouer être encore plus perdu : milliers de générations perdues vs des siècles de peur et de confusion mais passons sur ce détail, la vie pouvait donc reprendre lentement.
Je me demande quand-même comment, pendant tout ce temps, des personnes ont réussi à vivre au fond de grottes sans se nourrir, sans boire, sans même de lumière… la base de l’histoire est donc un peu fragile !
Mais bon, tout cela était visible dans la preview et j’avais décidé d’aller au-delà du contexte un peu bancal car j’adore le dessin de Didier Poli.
On fait donc un bond dans le temps de plusieurs milliers d’années pour se retrouver dans des paysages toujours aussi désolés, sans arbre, pour suivre des groupes de survivants qui se battent pour la possession d’un fort.
Et là, la fragilité de l’histoire continue : qui sont ces personnes ? il ne s’agit pas de nomades, on en parle nulle part. Alors où vivent les survivants ? Pourquoi partager ce fort et même le laisser vide comme au moment où nos héros arrivent ? Pourquoi tout simplement ne pas construire son propre fort et installer une colonie ?
Primus, le héros vient de découvrir la possibilité de faire pousser du blé… pourtant, les protagonistes semblent déjà posséder les compétences liées à la forge du métal puisqu’ils ont des armes.
Notre héroïne à en permanence un carquois dans le dos rempli de flèches ou de pieux qui n’ont aucune utilité pendant toute la durée de ce premier volume…
Bref, pour moi qui aime les récits bien construits, c’en est trop : l’histoire n’est qu’une succession de scènes d’action ; tout s’effondre et, à la fin de ma lecture, j’ai l’impression que le titre aurait dû être « Le Temps Perdu ».
Quelle excellente entrée en matière. Les dessins sont superbes et l'histoire promet une belle saga. Vivement la suite. Ça va être long.