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Manga - Seinen
Série finie
Asie
9 albums
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Pour faire tomber Shin Soné et alerter l'opinion publique, Ki-itchi et ses compagnons décident de crier leur colère aux yeux du monde, arme à la main, devant le Palais de la Diète. Si leur objectif premier est réussi, reste maintenant à savoir quelles seront les conséquences d'un tel acte. Pour le dernier tome de Ki-itchi !!!, Arai calme le jeu et propose un tome relativement lent et posé. La déflagration causée par l'action coup de poing de Ki-itchi va bouleverser tout le monde, que ce soit Ki-itchi lui-même(devenu un phénomène médiatique soutenu par la grande majorité de la population), Kai (quelles conséquences pour sa famille ?), Misato (pourra-t-elle enfin aller de l'avant maintenant que son calvaire est connu de tous ?) ainsi que leurs proches, mais aussi le Japon tout entier. "Ki-itchi !!" est une oeuvre qui ne laissera personne indifférent. Une grande partie du lectorat rejettera ainsi probablement une oeuvre sans concession, violente et parfois insoutenable, à réserver à un public averti. Le message d'Arai est tout ce qu'il y a de plus limpide : la société est pourrie jusqu'à la moelle, les institutions sont corrompues, les faibles sont victimes d'une cruauté perpétuelle de la part des plus forts, et le pouvoir en place ferme les yeux en les abandonnant à leur sort. Le monde des adultes, dont l'hypocrisie est sans cesse soulignée, ne fait que se heurter de plein fouet à un Ki-itchi qui n'agit que par instinct et un sens aigu de la justice. Pour qu'une oeuvre comme celle-ci, qui est dans la dénonciation acerbe de la société, puisse fonctionner, il fallait un auteur n'ayant pas peur d'oser et de choquer si nécessaire et sur ce point Arai ne déçoit pas, certaines séquences marquantes suintant la violence et le sordide, écoeurantes de par leur réalisme étouffant. "Ki-itchi !!" choque, révolte et donne à réfléchir : en ne disant rien, en laissant courir, ne sommes-nous pas responsables également de cette société cruelle et sans âme ? Si "Ki-itchi !!" est une grande série, elle n'en reste pas moins la première partie d'une oeuvre plus globale et ambitieuse, Arai devant réutiliser par la suite son protagoniste fétiche dans une nouvelle série, afin de dénoncer, encore et toujours, cette société qui semble sans espoir. Mais c'est une autre histoire...
La situation est critique. Le documentaire tourné par Ki-itchi et ses alliés se heurte à la corruption des médias, de la police et de la classe politique. Pire, on va même essayer de s'en prendre à Ki-itchi, la boulangerie familiale se retrouvant victime d'un incendie criminel. Et pour couronner le tout, Misato jette l'éponge. Sans oublier Shin Soné, le principal favori au poste de premier ministre, dont on sait qu'il est en réalité un pédophile pervers. Pour parvenir à se faire entendre, Ki-itchi a un ultime plan, une action complètement désespérée visant ni plus ni moins à ébranler le Japon entier. On peut dire que Arai fait vraiment bouger les choses cette fois-ci, en osant aller encore plus loin que lors de tous les tomes précédents. C'est vraiment risqué car certains lecteurs risquent de ne pas adhérer mais on en espérait pas moins d'un auteur qui n'a jamais reculé au moment de heurter et de choquer le lecteur afin d'appuyer son propos. Seul le passage du documentaire, qui ne fait que réutiliser des images et des dialogues du tome précédent, vient ternir ce huitième tome incroyablement spectaculaire, parfaitement dessiné et mis en scène par Arai, qui impressionne vraiment sur ce point ici. Plus qu'un tome avant la fin, et une seule question s'impose : Arai va-t-il oser une dernière fois et conclure l'odyssée de Ki-itchi sur un ultime choc ?
Misato ouvre enfin les yeux sur son père et confie à Ki-itchi et à Kai un carnet contenant tous les noms de ses "clients". Ce septième tome, plus lent, privilégie l'émotion à l'action. Ki-itchi a énormément évolué en très peu de temps, ainsi il permet désormais à d'autres personnes de le côtoyer (Kai, Misato, Ishizuka), il s'ouvre enfin à sa famille, il réfléchit plus et permet aux autres d'agir à sa place. Ici, sa croisade pour punir les tortionnaires de Misato se heurte à la plus dure réalité. En choisissant pour une fois de faire confiance à des institutions corrompues, Ki-itchi finit par ne plus comprendre du tout la société et seule une solution semble s'imposer à lui : en créer une nouvelle. Mais ce septième tome met aussi en lumière Kai, qui ne sera pas épargné par l'affaire de Misato. Le jeune garçon évolue ici profondément et Arai traite ce bouleversement avec une incroyable justesse et une pudeur déchirante. Le seul souci de ce tome consiste en son rythme assez lent, qui tranche avec l'intensité du tome précédent. L'intrigue lève un peu le pied mais la fin du tome, très réussie, laisse espérer une remontée en puissance pour la suite.
En voulant aider la pauvre Misato, harcelée par ses camarades, Ki-itchi ne s'imaginait pas que celle-ci cachait un autre secret, beaucoup plus sombre encore. Quel tome de la part de Hideki Arai, entièrement consacré aux problèmes gravissimes de Misato, l'occasion pour l'auteur de traiter d'un autre sujet très grave : la prostitution des mineurs. On parle ici d'un sujet incroyablement sombre et écoeurant, et pourtant rien ne nous est épargné, Arai n'oublie rien, que ce soit l'horreur, la détresse absolue, le sordide... On ne peut que suffoquer devant ce concentré de malheur et pour pouvoir y mettre fin, Ki-itchi se retrouve forcé d'évoluer dans ses méthodes. S'il reste toujours aussi impulsif et violent, le jeune garçon a compris qu'il devait se montrer plus civilisé, dialoguer et réfléchir afin d'arriver à ses fins. Son association avec Kai s'avère ainsi assez enthousiasmante, la grande intelligence de ce dernier se mêlant avec la soif de justice insatiable de Ki-itchi. Le tome est parfait, le scénario est incroyablement solide, les rebondissements s'enchaînent parfaitement, les séquences chocs font mouche à chaque fois, les personnages évoluent profondément et intelligemment, le dessin est maîtrisé. Le meilleur tome de la série jusqu'à maintenant.
Complètement écoeuré par le monde des adultes, Ki-itchi abandonne Akipon et part vivre seul dans la montagne. Quelques mois plus tard, il est retrouvé et rendu à ses grands-parents. Mais le petit garçon n'en reste pas moins résolu à vivre seul. Et l'école primaire pointe très vite le bout de son nez... Dans ce tome, Ki-itchi vit une évolution décisive. En grandissant et en entrant à l'école primaire, il se comporte de plus en plus de façon complètement imprévisible, résolvant toujours la plupart de ses problèmes par la violence, surtout que le milieu scolaire ne s'avère pas beaucoup plus reluisant que tout ce qu'il a déjà connu jusqu'à maintenant. De plus en plus ingérable, Ki-itchi voit également son quotidien bouleversé par la présence de Kai, un camarade de classe particulièrement intelligent qui semble l'admirer, et possédant une ambition démesurée. On sent clairement que ce personnage peut faire basculer le récit dans les prochains tomes, mais pas forcément dans une direction positive... Ce cinquième tome, un peu mollasson, constitue en quelque sorte une phase de transition, qui emmène Ki-itchi dans un nouvel environnement propice à alimenter toujours plus sa haine profonde des gens et de la société, la violence et la détresse semblant ne jamais vouloir le quitter. On ne peut que trembler pour la suite.
Après avoir échappé de peu à la police, Momo fuit comme une désespérée en emmenant Ki-itchi avec elle. Elle trouve refuge chez Akipon, une serveuse qui se prostitue afin de payer son loyer. Cette nouvelle situation va confronter le petit garçon à de nouveaux aspects bien glauques du monde des adultes : prostitution, perversités sexuelles, jalousies malsaines, par le biais de séquences déviantes particulièrement dérangeantes. Arai réussit parfaitement son coup : c'est glauque, malsain, écoeurant et sans concession. La deuxième partie du tome s'avère aussi surprenante, marquant une évolution décisive pour Ki-itchi et l'on ne peut que trembler en imaginant où elle va le mener.
Pour surmonter sa douleur, Ki-itchi fugue une fois de plus et trouve refuge auprès d'une communauté de SDF. Deux d'entre eux, Momo et Tetsuya, décident de le faire passer pour leur fils. Avec ce tome, Hideki Arai nous fais vivre le quotidien d'un groupe de SDF, avec son lot de désespoir, de situations malsaines et de personnages déviants. L'auteur n'en oublie pas néanmoins d'insérer quelques moments de lumière dans cette noirceur, mais ils laissent vite la place à une deuxième partie de tome qui remet la violence sur le chemin de Ki-itchi. Décidément, Arai ne fait aucun cadeau à son petit héros, qui se retrouve confronté frontalement, tome après tome, à la violence de la société et du monde des adultes. Ki-itchi ne fait que sombrer toujours plus, reste à voir si Arai va lui laisser une chance de salut par la suite ou au contraire l'enfoncer toujours plus profondément dans la noirceur de l'âme humaine.
La fin du premier tome le laissait déjà présager, mais "Ki-itchi" passe vraiment à la vitesse supérieure avec ce deuxième tome d'une noirceur poignante. Un drame abominable va bouleverser la vie de Ki-itchi et il est ici question de voir comment le petit garçon va affronter cette horrible épreuve. Hideki Arai ne déçoit pas et n'a pas peur de déjà chambouler son récit en profondeur pour servir son propos. C'est osé, choquant et incroyablement efficace. D'une tristesse infinie, ce deuxième tome enchaîne les tragédies, qu'elles soient personnelles, à grande échelle, ou encore le résultat d'un marasme social déprimant, et dresse ainsi un portrait du monde complètement désespéré, qui semble sans espoir. Un tome vraiment très réussi, uniquement affaibli par un dessin qui n'est toujours pas à la hauteur. Hideki Arai n'en frappe pas moins un très coup dans ce tome et il sera très intéressant de voir jusqu'où il sera capable d'oser pour la suite.
Ki-itchi est un petit garçon qui sort de l'ordinaire. Ne parlant presque jamais, accumulant les bêtises et les fugues, réagissant la plupart du temps avec une violence inouïe, Ki-itchi mène la vie dure à ses parents. "Ki-itchi !!" est une oeuvre qui ne peut laisser indifférent. Ki-itchi est un personnage qui ne provoque que peu d'empathie au début du récit mais l'on comprend vite qu'il est peut-être le personnage le plus sincère et authentique dans ce microcosme japonais suintant l'hypocrisie et les bas instincts. Ki-itchi est impulsif et réagit à chaque situation en écoutant uniquement son coeur, quitte à ce que ça fasse des dégâts. Il tranche ainsi de façon saisissante avec les adultes de son entourage, qui ne font que jouer des rôles (les mères qui passent leur temps à critiquer dans le dos des gens, des parents dépassés qui vont jusqu'à s'humilier publiquement, les autres adultes écoeurants de méchanceté gratuite), mais aussi avec ses camarades de classe, soumis et manquant singulièrement de personnalité. "Ki-itchi !!" vise ainsi clairement à dénoncer l'inhumanité de la société japonaise contemporaine et il le fait plutôt bien, mais il est encore un peu difficile de savoir où Hideki Arai veut nous amener. Le début du tome est assez poussif mais la fin monte un peu en puissance et le récit gagnerait à continuer cette ascension, à aller encore plus loin, à provoquer encore plus. De même, le dessin manque de maîtrise et plus de précision serait la bienvenue. Un premier tome intéressant mais espérons que le suite aille plus loin.