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La toute petite maison d’édition réunionnaise Des bulles dans l’océan (DBDO pour les intimes) publie peu mais avec une exigence qui force le respect. En lançant un Pelaez ou les frères Morellon sur lesquels il faudra compter, la maison assume un niveau graphique qui rivalise avec les grandes maisons sur les étales des librairies. La couverture de cet Unité Z confirme cela en atterrissant directement sur ma sélection des plus réussies de l’année (et il y a de la concurrence!).
Contre toute attente il faut rattacher ce one-shot à la mythologie Lovecraft puisque le cœur du scénario repose bien sur l’incertitude quand à l’univers psychologique du personnage principal et sa transposition dans des planches qui tordent la réalité en une boucle déstabilisante. Le thème SF n’est donc qu’un habillage qui montre l’envie des auteurs de proposer une belle aventure techno avec une escouade de soldats harnachés d’équipement ultra-sophistiqués et l’inévitable conseil scientifique top secret qui ne dit pas tout. Le risque de ce type d’intrigue est de rester trop cryptique… et c’est malheureusement le principal défaut de ce courageux album que de nous perdre à force d’en trop peu dire. Comme dans un David Lynch ou le dernier Nolan on profite d’une narration intello mais l’on est frustré de ne pas tout comprendre. En forme d’exercice de style (on en a déjà vu des BD de ce type) avec l’originalité de l’habillage SF, mOTUS commence son histoire comme un survival SF avant de développer un relationnel psychologique entre les personnages de cette « famille » militaire (l’unité Z) pour brutalement tomber dans le grand vortex de la folie lovecraftienne. On voit la progression, bien vue et logique, mais la brisure de la réalité est trop peu accompagnée et l’on ère un peu sur la fin sans bien comprendre la finalité.
Heureusement l’album s’appuie sur un talentueux dessinateur (dont c’est apparemment le premier ouvrage pro) qui a les défauts techniques de la jeunesse mais propose un excellent découpage et de très réussis design SF autant que fantastiques, avec des créatures impressionnantes, notamment lors de l’entrée dans la faille. Je n’ai pas pour habitude sur ce blog de critiquer des dessinateurs dont la progression technique sera évidente (je me souviens trop de ce qu’était Toulhoat sur Block 109 avant d’aboutir au Roy des Ribauds!) et il convient de souligner les grandes qualités d’un album à l’envie.
Avec ses défauts, son ambition peut-être un peu trop gourmande (quels grands auteurs ont déjà pleinement réussi un album de ce type à part Ledroit?), Unité Z attire pourtant la sympathie d’une série B SF lovecraftienne que tous les amateurs de Lovecraft et de SF ne pourront qu’apprécier. Avec pour principale limite de rester sur l’exercice de style, l’album propose quelques belles visions, un petit roller-coaster narratif et tout de même un plaisir de lecture non forcé.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/10/01/unite-z/
Il y a quatre ans débarquait d’un petit éditeur réunionnais une jolie proposition, imparfaite mais pleine de passion, croisant de la SF avec l’univers de la folie lovecraftienne. Perçu (et présenté) comme un one-shot, quelle ne fut pas ma surprise de voir débarquer au printemps dernier son petit-frère !
Il faut dire que le premier volume se suffisait à lui-même, nous montrant le principal protagoniste plongé dans un coma de folie après son contact avec une entité d’Outre Espace-Temps… Très différent, ce tome déroule une narration hachée et très sophistiquée visant à raconter l’odyssée dans la folie de cet esprit humain dépassé par des forces incommensurables, alors que lui est révélé le retour de Goz-Anndaroth, l’Être supérieur. Quand le premier suivait un schéma assez classique de SF militaire avec un personnage de membre de la fameuse unité Z, section spéciale chargée de pénétrer dans la « Brûme » où des entités surnaturelles semblaient sorties de notre espace-temps, ce second volume se focalise presque entièrement sur De Cenave, la pauvre victime malencontreusement « touchée » par les forces obscures lors de la dernière insertion…
Alors que l’on naviguait jusqu’ici dans une trame temporelle incertains, sans trop savoir si nous suivions un rêve ou la réalité, si les compagnons de la victime étaient toujours vivants ou non, les auteurs pénètrent cette fois totalement dans un voyage multiversiel et spatio-temporel où la progression graphique de Heri Shinato est évidente et permet de somptueux tableaux… mais perdent quelque peu l’esprit SF d’action et surtout les possibilités d’une vraie tension narrative par la disparition quasi-totale de personnages secondaires. Les seize premières pages s’ouvrent dans la suite directe de la conclusion précédente et laissent penser à l’itinéraire d’un rescapé tentant de se reconstruire psychologiquement… avant de basculer totalement dans un autre univers (mental?), dans la plus pure lignée des récits lovecraftiens. La mise est scène est toujours très intéressante en jouant sur la fragilité psychologique du personnage. L’atmosphère générale qui se dégage de la série est pesante, assez dépressive, rendant parfaitement l’état d’esprit de ce pauvre héraut désigné du Grand Ancien. En cela le projet prend de l’ampleur puisque restés sur une incertitude quand à la possible construction mentale de de Cernave, les auteurs assument ici totalement la cosmogonie infernale qui leur permet de jouer avec les trames du Temps, de l’Espace et de la Réalité en promenant notre héros dans des interactions aberrantes, grotesques et visuellement parfaitement réussies, y compris dans le malaise que l’on ressent.
En se concluant par une référence évidente à un film majeur de John Carpenter, cette Unité Z s’achève (probablement définitivement) sur cette note bien sombre qui pourra être vue comme légèrement redondante avec le premier tome, comme une sorte de prolongement graphique, esthétiquement très satisfaisant, mais qui tombe dans les limites de tout récit sur la folie d’Outre-Espace. Deux très bons auteurs à découvrir en tout cas et un accueil à réserver malgré de peu de visibilité sur les bacs des libraires… et ce blog est aussi là pour cela!
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/09/02/unite-z-2/
BD à haut potentiel, graphisme sympa, l'illustrateur use de quelques faciltés graphique quelquefois mais en général, l'ensemble fait le job, on sent l'envie de poser un vrai univers, des designs sympa et la grosse bestiole tabasse bien. Coté scénar, il y a un peu de déjà vu, on pense à black mirror, à Au delà du réel, pour les amateurs de SF et d'anticipation. J'ai quelques lacunes à interpréter certains éléments, je pense qu'une seconde lecture approfondie sera nécessaire pour véritablement comprendre la totalité du projet. Le second volume est prévu pour début 2023, hâte de découvrir la suite.