Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

Les derniers avis postés sur les albums de la série

    Pour poster un avis sur un album de cette série, rendez vous sur la page de l'album correspondand.

    Touriste-amateur Le 11/10/2024 à 00:50:31

    Je partage en tous points l'avis de @Zablo, alors je ne vais pas le plagier.
    Juste je rajouterai qu'on en apprend également sur le fonctionnement de la nature humaine, sur ces héros/héroïnes qui se considèrent simplement comme des gens "de tous les jours", sur la relation à la mort qu'on attendant presque comme une vieille amie, une délivrance, en marchant vers le peloton d’exécution.

    Et le tout en collant bien à l'histoire de cette Madeleine sans en faire trop, sans voyeurisme.
    Epoustouflant d'émotions

    Zablo Le 09/09/2024 à 20:19:52

    J’en ai pleuré...

    Pas d’angoisse, parce que Madeleine Riffaud arrive toujours à retomber sur ses pattes. Sinon comment peut-elle encore raconter son histoire ? Pas non plus de tristesse, parce que je ne suis malheureusement plus surpris par les atrocités de cette guerre. Cependant, je ne suis pas resté de marbre face à la torture que le personnage principal subit, face à la souffrance des gens qu’elle côtoie dans la prison de Fresnes... Déjà je frémissais.

    Ce qui m'a submergé d'émotions, ce n’est pas non plus son héroïsme face à la menace de la mort, ni même sa résistance face à la torture... Et pourtant, j’ai toujours eu une grande admiration pour Jean Moulin qui, à l’image de Madeleine Riffaud, a su garder sa langue en toute circonstance !

    Non, ce qui a fini de me mouiller les yeux, c'est la lumière dans l'ombre, c’est l'empathie, l'humain, les valeurs positives... qui rayonnent encore chez les opprimés dans la torpeur du fascisme, le coup de main salvateur aussi... C'est-à-dire la résistance au sens littéral.

    L'engagement de ces résistants, que l’on pourrait accompagner d’un V comme Vendetta - tellement il y aurait des parallèles à faire avec la BD de Moore et Lloyd - est d’ailleurs souligné par cette couleur bleu, qui les accompagne sans cesse depuis le premier tome et qui prend tout son sens dans cet opus... Amer, parce que ces gens ont tous perdu quelqu'un qui leur est cher et finissent par enfreindre leur code de conduite, qu'ils soient communistes ou chrétiens.

    Sans faire de politique, cet album m’a réellement bouleversé. Connaître les enjeux de la résistance est une chose, la vivre en est une autre. Le témoignage, la mémoire des moments vécus prend alors tout son sens. Je ne sais pas à quel point ce qui est raconté dans cette BD est vrai, mais cela me semble plausible sur le plan historique.

    Si j’ai pu éprouver autant d’émotions, c’est aussi que le trait et les compositions de Dominique Bertail sonnent justes. Certaines planches démontrent d’ailleurs tout son talent et il ne serait pas idiot de les exposer, un jour, au Panthéon.

    Enfin, il ne fait maintenant aucun doute que Jean-David Morvan est devenu un spécialiste de cette période de l’Histoire. Son scénario, qui reprend le témoignage particulièrement émouvant de Madeleine Riffaud, est simplement parfait. Je ne sais pas si je lirai toutes les BD que JDM a pu faire sur la guerre 39-45, parce qu’il y en a vraiment beaucoup... mais celle-ci restera à jamais dans mon cœur.

    J’ai chialé comme un bébé en lisant cette BD et pourtant ce n’est pas dans mes habitudes.

    Bravo !

    Theobald Pontifex Le 31/08/2024 à 11:10:29

    Un excellent scénario de Morvan d'après l'histoire vécue de Madeleine Riffaud engagée très jeune dans la résistance. Ce tome 3 est particulièrement bien construit, absorbant, on le lit d'un bout à l'autre sans pouvoir s'en détacher. Ceci rappelle beaucoup par sa véracité l'Armée des ombres, le film de Melville. Mais rien de vraiment étonnant, les deux étaient partie prenante de ce drame. Par contre le dessin est très discutable. Je le trouve très déséquilibré, personnages souvent mal dessinés, peu de relief, d'autant plus que ce parti pris du tout bleu n'est pas du meilleur effet. Pourquoi un dessin si puéril pour une histoire si forte ? Dommage...

    Yovo Le 26/08/2024 à 12:48:03

    Il y a tout dans cet album : du frisson, de l’action, de l’émotion, de la romance, de la fureur, de la tendresse, de la poésie… Les auteurs, en état de grâce, parviennent à nous administrer une triple leçon avec une générosité sans pareil.
    Une leçon de vie car le courage et la détermination de Madeleine et tous ses camarades résistants forcent le respect et l’admiration.
    Une leçon d’histoire car la précision de la documentation, le souci du détail et la puissance du témoignage en font une précieuse source d’enseignements.
    Enfin, une leçon de bande dessinée car même s’il s’agit d’une biographie (ce qui laisse souvent pantois au vu des situations décrites !) Madeleine Riffaud - alias Rainer - en plus d’une immense résistante, devient AUSSI un personnage de BD à part entière, une des héroïnes les plus fortes et les plus attachantes qui puissent être.

    En termes de rythme, les terribles scènes d’emprisonnement de Madeleine peuvent sembler longues (plus de 60 planches sur 120), mais elles ne nuisent jamais à la fluidité de l’ensemble. Le deuxième acte, l’attaque du train qu’illustre superbement la couverture, n’en parait que plus explosif.

    Dès le premier volume on se doutait déjà que cette série ferait date ; ce 3ème tome confirme qu’elle se taille une place indiscutable au panthéon du 9ème art.

    MARTHY Le 06/03/2024 à 11:01:07

    Que dire qui n'ait déjà été écrit , ce deuxiéme tome monte en puissance , nous explique au travers de Madeleine tous les rouages de la résistance , beaucoup aimé cet opus , un album a lire absolument pour tous les lecteurs passionnés par cette période de l'histoire !

    Touriste-amateur Le 14/01/2024 à 07:12:03

    Si j'avais trouvé un peu long le premier tome, j'ai été submergé d'émotions par ce second opus.
    Le dessin sert parfaitement l'histoire. Et quelle histoire! Sauf que là, ce n'est pas de la fiction.
    Chapeaux bas... Merci.

    pedrograto Le 10/01/2024 à 19:28:38

    Sur les deux tomes parus ..
    Cette série est précieuse : outre la grande beauté formelle ( le dessin de Bertail est parfait et restitue admirablement les années 40) , le témoignage qu'il contient mériterait d'être connu du plus grand nombre.
    Odes à la liberté, à la poésie, ces aventures de Madeleine peuvent continuer autant qu'il faudra, merveille ! Je vous aime mme Riffaud

    Zablo Le 09/01/2024 à 21:52:51

    Un sentiment mêlé...

    Comme pour le premier album, c'est ce qui ressort de ma lecture de L'édredon rouge, où la résistante Madeleine gagne en responsabilités.

    En effet, si le sujet est aussi poignant que les dessins magnifiques, j'émets quelques réserves sur la couleur, qui personnellement me rebute, ainsi que pour la narration : je trouve le système des vignettes un peu archaïque et le témoignage de Madeleine entre trop souvent en dissonance avec la narration graphique.

    Pour ces raisons, je n'ai pris aucun plaisir à lire les 60 premières pages.

    Mais, la montée en intensité (narration, graphismes) vaut qu'on s'accroche : il y a matière à réflexion tout comme à l'action... avec un cliffhanger final qui ne peut que susciter l'effroi.

    Si je ne suis toujours pas entièrement convaincu par la forme que prend cette série, je reste admiratif de la vie de Madeleine et lirait la suite malgré tout.

    Zablo Le 09/01/2024 à 21:22:24

    Une BD toute bleue et à l'odeur de citron...

    qui raconte, évidemment, les premiers pas de Madeleine Riffaud en tant que résistante. Un sujet qui me fascine et qui plaira à beaucoup de Français(es).

    Sa vie, impressionnante, semble aussi avoir subjugué la « dream team » réunie autour d'elle : du scénariste Jean-David Morvan, qui s'est spécialisé dans les scénarios historiques ces dernières années (Simone, Magnum génération...), au dessinateur Dominique Bertail, auteur de Mondo Reverso entre autres.

    Car Madeleine Riffaud fait figure de modèle : femme forte, courageuse, intelligente et engagée... elle a aussi un physique attrayant, croqué par Picasso.

    Jeune, elle brille ici de mille feux, avec son visage d'un blanc pur et éclatant, ses cheveux bouclés... Une image idéale, peut-être trop, qui contraste avec les nazis, placés naturellement dans l'ombre.

    Ce traitement graphique et narratif, qui m'évoque de vieux films sur la Seconde Guerre mondiale, ne m'a pas entièrement convaincu. J'aurais aimé plus d'éléments de dialectique, d'autres sources que celles de Riffaud...

    Son témoignage reste cependant d'une grande intensité et est largement suffisant pour se rendre compte des enjeux, ceux de l'entrée en résistance. Wikipédia est également très instructif à son sujet.

    Alors pourquoi utiliser le support BD ? Est-ce un intérêt économique ? Un effet de mode ? Un moyen de parler aux jeunes ? Est-ce pour la sensibilité, l'expressivité ou même la modernité du neuvième art ? Ou pour donner vie aux images et souvenirs de l'autrice ?

    Dans tous les cas, cette BD aura réussi finalement à me marquer...

    ...du R majuscule.

    aloa35 Le 07/01/2024 à 15:04:11

    Un très grand récit, très fluide avec un dessin magistral.
    On découvre des anecdotes sur le fonctionnement de la Résistance, puis les événements s'enchainent avec des actions de plus en plus dures.
    Tout est parfait dans la narration.
    Juste une crainte : que ce ne soit plus aussi fort pour la suite. La série était prévue sur 3 tomes. Dans 2 articles du Monde et de Ouest France, les auteurs viennent d'annoncer qu'ils prévoyaient dorénavant 7 tomes en prolongeant l'histoire au-delà de la 2de guerre mondiale.

    aloa35 Le 03/01/2024 à 18:57:48

    Waow ! Quelle force dans la narration !
    L'histoire de cette femme est incroyable (et ce n'est que le début), tandis que le scénario et le dessin sont tout à fait à la hauteur.
    J'avais un peu de réticences pourtant à la lecture de cette œuvre (un peu, car la bonne presse et le prix Goscinny indiquent déjà qu'il s'agit d'un album de qualité). J'ai lu bien des livres ou vu des films sur la 2de guerre mondiale quand j'étais adolescent. Cela reste une période très marquante de l'histoire et j'ai l'impression d'en avoir fait un peu le tour, d'autant qu'il y a bien d'autres périodes ou conflits malheureusement qui méritent aussi que l'on s'y intéresse.
    Mais là, on est devant quelque chose d'autre qu'une simple description de la France occupée ou du fonctionnement de la Résistance. Certaines scènes me hantent depuis ma lecture il y a 2 jours. Et dire... que ce n'est pas encore le plat de résistance, il faudra attendre les tomes 2 et 3 pour ça. C'est frustrant de devoir lire les autres albums pour connaitre la suite, mais je suis content que les auteurs aient décidé de prendre le temps d'expliquer ici le cheminement pour que Madeleine décide d'être résistante.

    patcos Le 21/12/2023 à 15:19:58

    Cette série devrait être présentée dans toutes les écoles de France et de Navarre!!! Le scénario, le graphisme font bien ressortir le contexte de cette période.

    Yovo Le 26/11/2023 à 12:44:25

    Bertail et Morvan sont en train de créer un chef d’œuvre du 9ème art en transposant le témoignage ô combien précieux de Madeleine Riffaud dans de superbes planches nimbées de cet indéfinissable bleu-gris. Cette couleur, dont il émane une magnifique lumière, est idéale pour faire vivre le souvenir de la guerre. L’atmosphère est palpable. Elle est intense. On y est.
    Cette fructueuse partition graphique culmine avec les cases illustrant les rues de Paris. Elles sont d’une grande beauté. Dominique Bertail n’a pas son pareil pour dépeindre les pavés humides et les murs décrépis. L’immersion est totale.

    En revanche, les mots vont me manquer pour décrire l’histoire en elle-même. Le caractère même de l’ouvrage crée une étrange et puissante ambivalence : d’une part on est entrainé par le souffle romanesque de ces personnages incroyables vivant des situations dantesques en ne laissant aucun répit au lecteur ; d’autre part on éprouve une sorte de retenue respectueuse devant la véracité d’un vécu qui effare, questionne et bouleverse. La scène du pont, notamment, ne peut pas laisser indemne…

    Je rejoins l’avis de bd91130 : grâce aux talents conjugués de deux auteurs parfaitement en phase et au courage d’une résistante, combattante et survivante, on assiste en direct à l’édification d’un monument de la BD. Indispensable.

    Kaskeitos Le 01/11/2023 à 22:28:25

    Quand on referme un bouquin avec la gorge aussi serrée, on prend conscience qu'on tient une oeuvre qui sort largement de l'ordinaire. Album encore plus fort que le premier tome, qui était déjà marquant et fort réussi. Ca devient quasiment un cour d'Histoire, sinon une leçon de citoyenneté.
    Pour la forme, quelle leçon de dessin et de narration !
    Pour le fond, quelle leçon de vie !
    Wouaw !

    bd91130 Le 30/09/2023 à 23:41:16

    Je crois qu'on est là sur un monument de BD/témoignage. Le premier album m'avait déjà happé, le second est encore plus prenant si c'est possible.
    Rien à dire sur le dessin, toujours superbe, précis, expressif, les décors comme les visages. Le choix du "noir et bleu" est parfaitement adapté, participant à recréer l'époque, mais amenant aussi une touche de froideur en accord avec le thème.
    Mais le texte, l'histoire... Je ne peux utiliser le mot de scénario qui serait totalement inadapté à un tel travail. Morvan met en forme et structure sans doute le récit, mais il se fait juste l'interprète de Madeleine, qui raconte son histoire le plus souvent à la première personne. On voit la Résistance sous un angle un peu inhabituel, pas la résistance du cinéma où on fait sauter les ponts ou dérailler les trains, mais plutôt la résistance du quotidien, de l'intendance, de l'obscur, des coups de tête et quelquefois des erreurs. Un genre de témoignage parfois vu à la télé, mais rarement en BD, en tout cas pas avec ce degré de précision et de réalisme.
    Une œuvre à mettre dans toutes les bibliothèques, pour protéger les jeunes esprits, ou les moins jeunes, ou les pas jeunes du tout, de la tentation et des méfaits de tous les discours populistes, révisionnistes et autres complotistes.
    Chapeau bas les auteurs, respect Madeleine !

    pierreg Le 23/06/2023 à 10:52:04

    Excellent 1er tome que j'ai acheté au festival d'Angoulême et que j'ai mis 6 mois à ouvrir. J'aurai dû le faire avant, le dessin est très agréable, l'univers bleuté est très réussi. Histoire fascinante, témoignage d'un moment d'histoire.

    julius67 Le 18/06/2023 à 01:00:58

    C'est vraiment dommage que l'intégralité du cahier soit en noir blanc. Déjà le cahier précédent était à 90% en noir blanc. Les couleurs bleutées de Dominique Bertail sur les 3 premiers cahiers sont tellement belles. Je ne comprend ce changement pour les cahiers du tome 2.

    Touriste-amateur Le 01/08/2022 à 15:22:56

    Avant tout: Chapeau bas pour Madeleine ainsi que toutes celles et tous ceux qui ont résisté à cette époque.

    Egalement, il faut bien préciser qu'il s'agit d'une autobiographie et que certaines planches, notamment sur les atrocités commises, peuvent heurter les plus sensibles.

    Concernant l'album, j'ai un avis assez partagé. D'un côté je trouve l'histoire intéressante, mais d'un autre le sujet étant "la Résistance", fallait-il raconter dans les premières 80pages tout son parcours avant d'entrer en résistance?
    Idem pour le dessin parfois simple, parfois détaillé.

    Un bon album cependant, en espérant que l'histoire se limitera à 2tomes (même si j'ai cru comprendre qu'il était prévu en 3) avec un découpage de type : ce premier sur ce qui a construit Madeleine et l'a faite entrer en résistance. Et par exemple le second sur cette période difficile jusque la libération. Pas plus.

    La post-face sous forme de BD est intéressante, mais sans + car elle fait souvent redite avec l'album.

    Edit après la lecture des tomes 2 et 3 : Série à lire absolument

    Yovo Le 18/11/2021 à 22:10:25

    J'ai attendu 2 mois avant d'ouvrir le "Madeleine, Résistante" remisé sur mes rayonnages. Je n'avais pas envie de le lire entre Goldorak et La Horde du Contrevent...
    Et j'ai bien fait je crois. Il faut être dans le bon état d'esprit pour affronter la réalité de l'Occupation. Les auteurs nous plongent littéralement dedans :

    D'abord visuellement avec le monochrome bleu entêtant qu'utilise Dominique Bertail au pinceau. La couleur est froide mais les personnages sont étonnamment chaleureux. La lumière est utilisée de façon magistrale et rend les visages expressifs et touchants. Les éléments de décors sont minutieusement détaillés et mis en valeur par des ambiances exceptionnelles. Tout est réussi : les intérieurs, la nuit, la pluie, la neige, la ville... Dans une époque si bien restituée, l'immersion est profonde et durable.

    Ensuite, le travail de JD Morvan au scénario est tout aussi subtil. Vivant, prenant et vibrant.

    Un point reste discutable : le témoignage de Madeleine Riffaud est souvent cité tel qu'elle l'a livré, en tutoyant l'auteur, dans de longs récitatifs. Et là, pour le coup, ça n'est pas très immersif puisque cela arrache le lecteur au contexte historique. On a parfois l'impression que certaines planches ne sont que l'illustration de ses souvenirs racontés au présent.

    Ca ne veut pas dire que ça ne fonctionne pas. Cela interrompt juste la narration pour créer un aller-retour entre deux temporalités. Ce parti pris a au moins le mérite de ne pas trahir la parole de cette grande résistante pour la transmettre respectueusement avec ses mots à elle.

    Une œuvre solide, intelligente et splendide que la suite devrait encore raffermir.

    Shaddam4 Le 30/10/2021 à 09:04:10

    Il serait malhonnête de critiquer l’aspect réaliste et fidèle d’un album documentaire. Pourtant à la conclusion de ce tome j’ai ressenti une forme de grande sagesse, de timidité (compréhensible) des auteurs devant l’œuvre qu’ile entreprennent. Le développement de cet album est éclairant en ce qu’il s’assume comme l’illustration fidèle d’un récit historique très précis (Madeleine semble avoir garder toute sa mémoire) et aucunement un travail de création. Dominique Bertail a beaucoup travaillé sur des projets documentaires par le passé (et a illustré le livre de Riffaud sur l’Hôpital). Première partie d’un triptyque, on n’en est bien entendu qu’aux prémices, déjà bien durs, d’une vie extraordinairement remplie. On découvre ainsi l’Exode, la drôle de Guerre, les conséquences très concrètes dans les villages de France et la réalité de la Milice. Celle d’une Résistance en zone libre également, qui très tôt participe à constituer les bases de ce qui deviendra une guerre intérieur à l’approche de la Libération. Ainsi le sanatorium de Saint-Hilaire du Touvet, près de Grenoble fut une plaque tournante du maquis alpin avec des prêtres et médecins fort courageux.

    L’histoire est surtout celle d’une jeune fille fille d’enseignants, dotée d’un caractère bien trempée et victime de violences qui forgeront sa détermination. L’histoire commence à peine donc et l’on ressent malgré les difficultés de la Guerre la légèreté du Paris de Saint-Germain des prés, et de l’émancipation de la jeunesse même dans ces circonstances dramatiques. Sage je disais car il manque ce souffle romanesque qui aurait pu transporter cette BD au-delà de l’illustratif. Ce n’était semble t’il pas l’objet et l’on imagine le respect immense des auteurs pour leur témoin.

    Plus documentaire précis qu’histoire BD, on parcourt ce premier volume à la fois fasciné par un des derniers témoignage de résistant français et frustré par la discipline qui parcourt le livre. A réévaluer bien entendu lorsque la trilogie sera conclue.

    Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2021/10/30/madeleine-riffaud-resistance-1-la-rose-degoupillee/

    zantar Le 12/10/2021 à 20:44:17

    Pour un passionné d'Histoire et de BD, comme moi , un vrai plaisir de voir ces deux passions réunies dans ce récit, d'autant plus précieux que de nombreux anciens combattants et résistants ne parlaient pas de leur guerre et sont maintenant partis sans laisser de témoignage ! Ce livre m'a fait regretté une nouvelle fois de ne pas avoir fait parler plus mon arrière grand mère, résistante de la première guerre mondiale (et oui cela existe) et ma grand mère au fort caractère et picarde comme Madelaine, et du même âge.
    Merci aux auteurs de leur rencontre avec elle, de leur travail pour restituer cette histoire et d'avoir inclus dans l'album le récit de cette rencontre.
    J'ai une grosse envie de lire la suite, non pas parce que les faits sont inconnus, on les trouve sur internet, mais par le plaisir de connaitre la version de Madelaine, son récit et sa traduction par les auteurs , scénarios, dessins, et couleurs qui rendent ce récit plus facilement accessible qu'un simple livre de mémoire pour les plus jeunes.
    Mon seul regret, il va falloir plusieurs années pour avoir le récit complet !

    bd91130 Le 01/10/2021 à 10:01:35

    On parle dans ce livre d'utiliser la BD comme vecteur de la mémoire tourné vers un autre public, plus jeune. Pour moi, raté, j'ai quelques dizaines d'années de plus mais ... je découvre Madeleine.
    Un sans-faute. La narration à la première personne est une réussite, on a l'impression d'entendre cette dame âgée maintenant parler, narrer ses souvenirs avec quelques remarques péremptoires bien senties, mais aussi avec le recul et la distance donnés par le temps qui a passé, et de façon toujours intéressante, souvent passionnante. Le dessin est complètement adapté, la mise en page souvent sobre mais très variée, avec même quelques très belles pages pleines.
    Merci aux deux auteurs qui nous permettent de découvrir cette femme au destin et au caractère apparemment exceptionnels, j'attends la suite avec confiance.

    Saigneurdeguerre Le 26/09/2021 à 22:08:21

    Village de Folies. Août 1931.
    Madeleine a six ans. Elle adore lire. Elle est fille d’instituteurs. Son père et sa mère pour éviter d’être séparés à la fin de leurs études à l’école normale ont accepté d’être envoyés là où personne ne voulait aller : dans la Somme, terre dévastée ô combien meurtrie par la Grande Guerre.
    Là, elle s’acoquine avec les garçons du village les moins recommandables aux yeux de sa mère qui est leur institutrice. Ils la mettent au défi de se joindre à eux pour participer à un jeu dangereux : désamorcer un obus non explosé, pour en vendre le cuivre, matière première très recherchée. Des obus comme ça, on dirait qu’il en pousse partout dans la région puisqu’ils y ont été semés par millions…

    Critique :

    Parfois, il n’est pas nécessaire d’inventer une histoire extraordinaire. Il suffit de faire parler ceux qui les ont vécues. C’est le cas de Madeleine Riffaud. Lorsqu’elle était jeune, elle a pris part à un réseau de résistance. Ce qui nous paraît tellement extraordinaire, à nous, aujourd’hui, lui semblait au contraire tout à fait normal à son époque. Était-ce si normal que ça ? Non ! L’immense majorité des jeunes de son âge ne se sont pas impliqués comme elle l’a fait.
    Pour rapporter son histoire, il a fallu d’abord la convaincre qu’il était indispensable qu’elle confie ses souvenirs avant qu’il ne soit trop tard et qu’ils ne soient perdus à jamais. Les auteurs retracent cela très bien dans la version « tirage de tête » (999 exemplaires numérotés) sous forme d’illustrations et de texte en supplément à la fin de l’album. Ils y précisent aussi les portraits des principaux protagonistes. Personnellement, j’ai beaucoup apprécié.
    Sachez que les aventures de Madeleine ne sont pas complètes avec ce premier album. Il y aura forcément un second tome… Et peut-être davantage car l’album se termine alors qu’elle entre enfin dans un groupe de résistants… et la guerre ne fait que commencer… Sans oublier que la vie aventureuse de Madeleine ne s’est pas achevée à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    Les auteurs ont pris le parti de n’utiliser qu’une famille de couleurs dans les tons bleu-gris qui confère à l’ensemble une solennité de par ses tons froids… L’époque manquait cruellement de chaleur. Cela rappelle les photos en noir et blanc ou sépia, mais cette tonalité bleue confère une grande élégance à l’ensemble. Les dégradés sont magnifiques. Dominique Bertail a fait de l’excellent travail ! Mais comme j’ai envie de me montrer cruel, je vais jeter une pierre dans son joli jardin : un mauvais point pour le dessinateur qui représente en mai 1940 des Stukas modèle G équipés de canons de 37mm en guise de mitrailleuses. Ces Stuka-là seront le dernier modèle de cet avion de combat de bombardement en piqué à être produit. Les premiers G n’apparaitront qu’à partir de 1942. Que cette remarque ne gâche pas votre plaisir et ne vous empêche nullement d’apprécier l’ensemble de cette BD qui, je l’espère, connaîtra une longue vie et sera lue par les plus jeunes qui voudraient se faire une idée de ce qu’à pu être l’occupation, en particulier pour des adolescents.