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Cosignée par Anna D’Annunzio (scénario) et Alain Poncelet (dessin), « Azmandeh » est une œuvre envoûtante et diabolique. Diabolique au sens que la tension rebelle, a- ou immorale de personnage principal (Azmandeh) est vraiment perceptible et ô combien excitante !
Côté dessin, le trait est gras, parfois vif, les couleurs noire, blanche et rouge pétantes plongent nos rétines de misérables humains dans une ambiance générale fantastique, sulfureuse, horrifique, quasi « gothique ». De misérables humains comparés à Azmandeh, hein !
Car « Azmandeh » (qui veut notamment dire « dévorante » en persan), c’est l’histoire d’une goule à forte personnalité. Un être entier, aux apparences d’hyène et humaines, et dont les désirs volcaniques et sauvages charment le lecteur, le tiennent en haleine tout au long d’un complot fomenté par ses griffes. Un complot dont le but est l’anéantissement d’une autorité disons royale. Parviendra-t-elle à ses fins ? Vous bavez déjà de le savoir, ne mentez pas !
Si Azmandeh est certes une héroïne cruelle, elle ne l’est pas seulement. Avide de sang, de liberté, de destruction et d’éternité, elle est aussi capable de tendresse. Bien que dans ces pages aux références folkloriques perses et arabes, ses « passe-temps » consistent en la profanation d’idoles et de tombes, ainsi qu’en la décapitation de cadavres. Vous l’aurez deviné, D’Annunzio & Poncelet ont été plus que généreux en hémoglobine qui gicle et en os qui font « crac ! ».
Monstrueusement hot, Azmandeh possède aussi des super-pouvoirs, comme celui de la capacité à voler qui lui donne parfois des airs de super-héros tout droit sortis de comics. Sa poésie enivrante est apocalyptique et souvent incantatoire, entre autres qualités. Les planches n’incluant pas de bulles comme dans les bandes dessinées classiques, on se demande d’ailleurs si les vers qu’elle déclame le sont tous à voix haute, ou s’ils font parfois office de monologue intérieur. Ce qui donne un rendu particulier qui est loin d’être désagréable, au contraire, et qui laisse plusieurs interprétations possibles.
De plus, pour accompagner les incantations presque divinatoires de notre héroïne à la nudité assumée, des paroles de groupes de Rock ont été insérées par les auteur.e.s. Le récit s’en voit ainsi épicé d’une dose supplémentaire de fantaisie et de liberté de ton amusantes, ou d’un caractère intemporel ou anachronique diront peut-être certains. Les clins d’oeils en partie auto-référentiels, à la limite de la private joke, provoquent également leurs petits effets tordants.
Aussi, à la page cinquante deux, le poète Mario Trejo est invité au détour d’une citation : « Et gare à ceux qui ne pratiquent pas leur pureté avec férocité. » Cette punchline, peut-être constitue-t-elle le fil ou une idée forte du scénar dans lequel Azmandeh symbolise la Vie et la liberté sans limite. Car au-delà du brouillage réjouissant des codes de genre et d’espèce, l’héroïne sanguinaire met en pratique ce qu’elle dit ou pense intérieurement. C’est sa ligne de conduite comme qui dirait, quitte à ce qu’elle soit trempée dans l’a-/l’immoralité la plus complète, à des années lumières de toute « pureté ».
Alors, pour terminer, si vous désirez vous aussi être envoûtés par cette aventure sauvage, magique et unique (aucune suite n’est prévue), si vous désirez vous aussi être enivrés par cette poésie aux accents gore et la partager avec vos proches, n’hésitez pas à commander vos exemplaires sur HelloAsso. Chacun d’entre eux vous sera superbement dédicacé par le dessinateur ou/et par la scénariste. Et comme c’est bientôt Noël, faites vous et faites leur infiniment plaisir : commandez-en mille ! ^^
https://www.helloasso.com/associations/noir-puma/paiements/azmandeh-chapitre-premier