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Lu en VO à l’époque et relu en VF ce dimanche (et, ce, deux fois pour être sûr de n’avoir rien loupé de l’intrigue construite de façon assez décousue), et j’ai au final un avis mitigé. Il y a une très bonne idée de départ – les troubles de stress post-traumatique chez les super-héros – mais il y aurait eu matière à raconter une histoire plus simple et intéressante que celle-ci (Heroes in Crisis 2018, #1-9).
De longue date, Tom King accorde un intérêt prononcé à la psychologie troublée de ses personnages (Sheriff of Babylon, son run du Batman) et met en scène ses super-héros dans un registre plus intime qu’à l’accoutumée (La Vision, Mister Miracle et la relation entre Batman et Catwoman). Et Heroes in Crisis est dans cette lignée. En dépit de son titre, il ne s’agit nullement d’une crise au sens historique du terme chez DC Comics, mais plutôt d’une enquête à la manière d’Identity Crisis doublée d’une réflexion sur l’anxiété des super-héros. Et avec tout ce qu’ils traversent à longueur d’épisodes, ressortant indemnes de chacune de leurs confrontations et ne paraissant rien ressentir sous le masque ou la cape, cela aurait pu constituer une excellente mini-série. D’autant plus que le dessin, à mettre majoritairement au crédit de Clay Mann, est très bon et homogène entre les différents artistes.
Mais au lieu de ça, le thème est expédié en un discours de Superman et illustré par une litanie de confessions face caméra plus ou moins intéressantes. Faire de ces gaufriers la marque de fabrique de l’histoire était une bonne idée, rappelant au passage la patte du scénariste, mais il n’était pas utile d’en abuser. On finit par se lasser de cette ribambelle de personnages secondaires, voire inconnus pour les non-initiés, et l’histoire aurait sûrement gagné à avoir un casting principal plus relevé que Booster Gold, Harley Quinn, Blue Beetle et Batgirl. Enfin, la conclusion m’a déçu, je ne suis même pas certain d’avoir saisi le voyage dans le temps sensé solutionner le problème de Wally West…