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Les derniers avis postés sur les albums de la série

    Pour poster un avis sur un album de cette série, rendez vous sur la page de l'album correspondand.

    Shaddam4 Le 24/07/2024 à 11:55:57

    Déjà six ans que Sean Murphy a dynamité la mythologie Batman avec son White Knight. L’année dernière il concluait (?) sa trilogie avec un Beyond the White knight franchement décevant. Avec ce spin-off où Murphy n’intervient pas et laisse le scénario à Katana Collins, auteur de romans Young adult et scénariste du très bon Harley Quinn, on ressent que le concept commence à s’étirer et qu’il serait temps de conclure définitivement…

    Attention Spoilers!

    Vous aurez peut-être tiqué en voyant la bannière « jeunesse » en tête de cette chronique et je confirme le changement de tonalité, tout à fait assumé par les auteurs mais qui semble traité de manière un peu étrange par l’éditeur qui ne laisse en rien penser à un pas de côté lorsqu’il reprend la maquette Black Label et inscrit « pour lecteur averti » au dos de l’album. Je vais donc être clair: cet album, s’il peut être pris comme une suite chronologique du White knight: Harley Quinn en mettant en scène les deux enfants de Harley et du Joker, rompt totalement avec les concepts et la tonalité très sombre de l’univers de Sean Murphy. En faisant des deux enfants les héros de l’intrigue, en rangeant Batman au rang de figurant de luxe, en prenant la très bonne Mirka Andolfo (dont on connaît le style cartoon) pour les dessins, les auteurs ne comptaient tromper personne. En ce sens il est dommage que Murphy illustre toutes les couvertures d’épisodes en brouillant les cartes. L’aspect vendeur de l’auteur est évidemment la motivation principale mais un certain nombre de lecteurs risquent d’être déçus malgré les qualités réelles du volume. Il est toujours important d’être clair sur le lectorat ciblé par une BD. Bref…

    Nous avons donc nos deux bambins qui fuguent avec une batmobile grâce à leur super-papa numérique dont la conscience a été ressuscitée dans Beyond the White knight. Leur maman part à leur poursuite en parallèle au FBI… et bien entendu un tonton Bruce Wayne qui s’évade de prison quand il veut et donne des coups de pouce quand il faut. Cette échappée est l’occasion d’étudier les relations des deux enfants, la fille ayant commis des grosses bêtises sur le précédent album et de craindre qu’ils ne suivent l’évolution de Jack Napier devenu le Joker. Ils vont se retrouver confrontés à quelques vilains de Gotham dans leur double quête: renouer avec leur papa et permettre à sa conscience numérique de perdurer éternellement.

    Comme album jeunesse ou young adult ce Generation Koker est plutot chouette, en abordant les thématiques des relations des enfants avec un père qu’ils n’ont pas connu, avec cette crainte de devenir comme lui tout en recherchant leurs racines. Les jeunes sont évidemment des geek avec quelques sujets bien attendus comme l’épistolaire numérique avec un ami qu’on ne connait pas et autres piratages informatiques. La question de l’identité et du choix de qui on veut être reste un classique, pas très original mais approprié. Graphiquement Mirka Andolfo fait le job élégamment et surtout très joliment colorisée par un Alejandro Sanchez que je découvre et qu’il faudra suivre.

    Sur l’insertion dans l’univers White knight en revanche la déception est franche. Pratiquement pas de Batman malgré la love-story impossible avec Harley qui permettait des choses très intéressantes, le retour de personnages que Murphy s’était fait une discipline de purger pour développer sa chronologie et donc des péripéties gentillounettes qui nous laissent loin des profondes introspections sur la psyché des personnages et sur le mythe de Batman. Au final on se trouve donc en présence d’un joli album qui se lit bien pour peu que l’on ait compris la thématique et que l’on ne s’attende pas un un album du murphyverse. Tout cela ressemble donc à une fausse bonne idée et il revient aux éditeurs US et français de trouver l’astuce pour assumer cet aspect spin-off découplé du canon White Knight.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/06/10/batman-white-knight-generation-joker/

    Nattorres68 Le 07/03/2024 à 10:31:05

    Après un premier numéro très qualitatif, cette suite était véritablement attendue par les fans. Le récit reprend là où nous l’avions laissé. Une nouvelle menace prend forme et semble liée au passé sombre de Gotham et de la famille Wayne. Sean Murphy a vraiment su créer un univers autour de Gotham que je prends plaisir à découvrir. Le fait que ses récits soient hors continuité lui laisse carte blanche sur son scénario et le travail de ses enjeux. Cela fait toute la différence notamment en ce qui concerne le destin de certains personnages. Par ailleurs, le méchant est absolument excellent, ce qui fait de ce comics un must-have sur le Dark Knight. La partie graphique est également à couper le souffle avec une Gotham plus immersive que jamais.

    En résumé, « Curse of the White Knight » fut encore meilleur que le premier numéro. J’ai adoré ma lecture bout en bout et je ne peux que recommander ce comics à tous les fans du Batman.

    Captain_Eraclés Le 01/07/2023 à 13:06:32

    Sean Murphy, ici auteur complet, signe un véritable récital avec ce "Batman White Knight" . Son travail n'est plus à présenter, un coup de crayon qui est une de mes références quand je pense au mot "Comics", et une écriture qui tire du côté du roman social, de la satire . Avec un joker guérit de sa folie, représenté en tant que fin stratége et parfait populiste, un Batman décrié par la population de Gotham pour ses interventions destructrices et sa violence expansive, un rôle clé et une psychologie travaillée pour des personnages habituellement secondaires ou encore ses nombreuses références (parfois discrètes et fondues dans le décors) aux différents Batman parus précédemment en comics ou au cinéma, Sean Murphy régale . Mention spéciale pour les batmobiles, jamais aussi bien dessinées qu'ici .

    J'émets simplement une réserve sur le dernier chapitre qui perd malheureusement tout son réalisme et sa profondeur , laissant place à ce qui se fait de plus classique dans le comics de super héros : l'extravagance . Ce qui eu pour effet de me sortir un petit peu du scénario . Heureusement, le dénouement est parfaitement bien géré, revenant sur un fond plus mature et laissant une fin ouverte pour le prochain épisode .

    Nattorres68 Le 05/12/2021 à 19:43:59

    Batman White Knight est oeuvre écrite et dessinée par Sean Murphy se déroulant sur une terre parallèle (récit hors continuité DC Comics).
    Suite aux nombreuses critiques positives, j'avais hâte de débuter la lecture.
    Dès les premières pages, j'ai été impressionné par la patte graphique de Sean Murphy.
    Dans un second temps, j'ai été agréablement surpris par la qualité des dialogues notamment en ce qui concerne le développement des relations entre les protagonistes.
    Tous les personnages sont particulièrement réussis et le scénario nous sort des sentiers battus si souvent exploités dans les comics Batman. Le concept de base est intéressant et attire immédiatement l'intérêt du lecteur.
    Le seul petit bémol et ce qui me concerne c'est le côté un peu exagéré de certaines scènes qui m'ont parfois sorti du côté réaliste que j'affectionne tout particulièrement.
    J'ai hâte de lire la suite dont j'ai également entendu le plus grand bien.
    Je recommande ce récit à tout le monde et en particulier à ceux qui ne veulent pas se prendre la tête avec la continuité.

    Shaddam4 Le 10/11/2021 à 09:27:36

    L'album est construit comme une alternance entre l’enquête autour de ce « copycat » menée par un GTO (dépassé sans leader) et l’itinéraire de la rencontre entre Harleen et Jack Napier, bien avant que celui-ci ne devienne le Joker. Cette alternance permet de rentrer subtilement dans la trinité qu’est Harley: la veuve en galère avec ses marmots, l’héroïne en devenir et la psychiatre qui doit jouer entre son passé et sa dualité profonde. Modifiant profondément (à nouveau!) le passé du personnage et de la mythologie, Sean Murphy et sa compagne scénariste Katana Collins sortent assez franchement du canon super-héroïque pour proposer un très beau portrait de femme moderne.

    Excellement écrit, parfaitement dessiné, profond dans ses thématiques intrinsèques comme dans sa variation sur Gotham, Harley Quinn est un nouveau strike du Murphyverse et du Black Label, avec des conséquences qui peuvent être profondes. Sean Murphy semble totalement libre de tordre les personnages de DC dans le sens qu’il lui plait et tant qu’il se passionne pour eux on le suivra jusqu’au bout du monde.[...]

    Lire la suite sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2021/11/10/white-knight-harley-quinn/

    sebastien01 Le 18/07/2021 à 10:29:08

    Il n’est jamais évident de réitérer un grand succès – les deux piètres suites de The Dark Knight Returns peuvent en témoigner – et, pourtant, cette suite directe à Batman : White Knight est toujours aussi excellente. Il n’y a certes plus le même effet de nouveauté mais le talent de Sean G. Murphy, au scénario comme au dessin, est inchangé (Batman: Curse of the White Knight 2019, #1-8 et Batman: White Knight presents Von Freeze 2020, #1).

    Parce qu’il m’a agacé, j’entamerais cet avis par le seul reproche que je ferai à cet album : l’interlude consacré à Mr. Freeze. Murphy y raconte les origines de ce personnage, bien qu’il soit absent de cette suite, en puisant de manière fort peu originale dans la source intarissable du nazisme. En plus de n’avoir rien à faire là – ce que le scénariste reconnait lui-même dans la postface –, cet épisode m’a coupé dans mon élan de façon très désagréable de par son positionnement malvenu entre les chapitres 6 et 7. Et illustré sans grand talent par Klaus Janson, un encreur de formation, il n’est même pas plaisant à lire.

    A cette exception près, cet album est excellent. Bien que le scénario ne soit plus aussi politique que le précédent (il reste toutefois quelques idées relatives à la mainmise des riches et à l’anonymat et la responsabilité des super-héros), il est toujours aussi intelligent, sombre et prenant. L’intrigue opte désormais pour une tonalité historique et remonte jusqu’au XVIIe siècle pour raconter les origines obscures de Gotham et de la famille Wayne. Avec à la clé une bonne enquête, un duo d’antagonistes qui fonctionne – le Joker et Azraël –, plusieurs rebondissements et des conséquences durables pour cet univers. Et Murphy effectue encore une fois un très bon travail avec les habituels à-côtés (Harley Quinn, la Bat-family, le commissaire Gordon, les Batmobiles ou les références classiques du Chevalier noir).

    En somme, cette suite constitue un très bon et beau moment de lecture comme j’en ai trop rarement l’occasion d’en lire à ce niveau sur Batman. Un troisième volume est attendu avec impatience ; dans l’intervalle, la sortie d’un spin-off est prévue prochainement (Batman: White Knight presents Harley Quinn).

    yannzeman Le 10/10/2020 à 19:35:59

    La suite de "white knight", le Batman qui ringardise définitivement le "dark knight" de Miller, et qui arrive à faire du Batman sombre mais fun, ce que devrait être un vrai Batman.

    C'est beau, c'est imaginatif, c'est classe, c'est sexy parfois (Batgirl !!!!), c'est prenant, il y a des rebondissements, des véhicules, des costumes, des personnages charismatiques, bref que du bon.

    Et c'est un Batman, pas un Joker déguisé, cette fois, contrairement à "white knight" et qui constituait la petite faiblesse de ce 1er volume.

    J'espère qu'il y aura un autre volume par Murphy, tant il a fait du bon travail jusque là.

    yannzeman Le 01/01/2020 à 10:50:41

    comme beaucoup a été écrit, je vais juste insister sur 3 points :

    -Le dessin est vachement bien ; c'est du Murphy au meilleur de sa forme, et très bien colorié (ce qui n'était pas forcément le cas auparavant).

    -Ca s'appelle "Batman", mais c'est centré sur le Joker, alors c'est son nom qui aurait du figurer. Et ça, c'est un peu dommage.

    -La fin quitte un peu le réalisme des débuts, pour entrer dans un délire que l'on retrouve dans pas mal d'adaptations au cinéma de comics. Ca gache un peu cette fin, me concernant.

    Je recommande quand même, bien sur, d'autant qu'une suite est publiée, avec la même équipe, devant le succès énorme et mérité. Et c'est tellement mieux que ces suites du "dark knight returns" qui m'a toujours barbé.

    sebastien01 Le 08/12/2019 à 18:11:12

    Après "Off Road" et "Punk Rock Jesus", voici le dernier travail en date de Sean G. Murphy en tant qu’auteur complet, un récit qui inaugure en VF la collection DC Black Label. Et en un mot, le scénario est intelligent et le dessin sublime (Batman: White Knight 2017, #1-8).

    La première chose qui frappe en débutant la lecture de cette histoire, c’est le réalisme de son contexte. On a déjà lu tellement d’histoires dans lesquelles les personnages se contentent de jouer leurs rôles de super-héros contre super-vilains que l’on se doit de souligner celle-ci qui sort du lot par son intelligence et sa subtilité. Son environnement est en effet très actuel, il ferait presque l’actualité s’il ne se déroulait pas à Gotham. Si la trame de fond de ce White Knight est l’irresponsabilité de Batman dans sa lutte contre le crime, d’autres sujets s’y raccrochent telles les limites du vigilantisme, les violences policières, les inégalités sociales, la représentativité des laissés-pour-compte ou encore la corruption. En somme, des sujets conférant une tonalité politique que l’on a peu l’habitude de rencontrer dans un comics, qui plus un comics de super-héros.

    Au-delà du contexte, le scénario est lui aussi très bon. L’idée de base tient en l’inversion des rôles de Batman et du Joker, le premier sombrant dans la violence tandis que le second est guéri de sa folie. La relation d’amour et de haine entre les deux personnages est très bien comprise et retranscrite par Murphy, leurs échanges sont honnêtes et posés et l’on en aurait bien repris pour un ou deux épisode(s) supplémentaire(s) afin d’approfondir les accusations et retrouvailles de part et d’autre. Le divertissement n’est bien sûr pas oublié et l’on retrouve la passion de l’auteur pour les voitures et les courses-poursuites. Enfin, entre la Bat-family, Harley Quinn, Clayface et consorts, l’Histoire de Gotham et les références cinématographiques à gogo – à la série animée des années 90 notamment –, les fans de l’univers de Batman seront ravis.

    Je n’ai finalement que deux reproches à faire à cette histoire. D’une part, sa fin qui nous ramène au statu quo initial. D’autre part, profitant de cette rare opportunité de réaliser en solo une mini-série sur Batman, l’auteur parait y a mis toutes ses idées et tous ses personnages favoris. A tel point que l’ensemble apparait par moments surchargé (une impression toutefois minorée par les couleurs de Matt Hollingsworth). Une suite est prévue – Batman: Curse of the White Knight, toujours en cours de publication en VO –, puisse-t-elle être moins exubérante.

    Un mot sur l’édition française : les huit épisodes sont réunis en un unique volume au format Deluxe avec quelques bonus en fin d’ouvrage ; même la très belle édition en noir et blanc, au format un peu plus grand et au papier un peu épais, est proposée à un prix raisonnable (29€). Un travail de qualité dont l’éditeur concurrent ferait bien de s’inspirer.

    Shaddam4 Le 22/11/2018 à 14:15:25

    A album exceptionnel travail éditorial aux petits oignons avec un nouveau bandeau pour la collection Black Label de DC (à l'origine destiné à publier des ouvrages matures selon les critères américains mais que l'affaire du Bat-zizi a montré comme aussi puritain que les autres comics...) et trois superbes couvertures pour l'édition couleur, la N&B et la spéciale FNAC. Un gros cahier graphique montrant les recherches de design affolantes de maîtrise (notamment pour la batmobile!!!!) en fin d'album et bien sur les couvertures originales des huit épisodes. On aurait voulu en avoir plus mais cela n'aurait pas été raisonnable...

    Suite à une énième poursuite avec Batman, le Joker voit sa personnalité originale de Jack Napier prendre résolument le dessus sur son identité pathologique. Décidé à démontrer la violence et la folie de Batman, il se présente comme le héraut du peuple contre les élites corrompues de Gotham et la radicalité hors des lois du chevalier noir commence à ne plus être acceptée...

    Il est toujours difficile de commencer une BD aussi attendue tant l'on craint d'être déçu. J'ai découvert Sean Murphy tardivement, sur l'exceptionnel Tokyo Ghost et autant apprécié la minutie de son trait que son côté bordélique. Les premier visuels du projet White Knight publiés l'an dernier m'ont scotché autant que le concept (j'ai toujours préféré les histoires de super-héros one-shot ou uchroniques (type Red Son) et depuis je suis Impatience... Une fois refermé cet album au format idéal (histoire conclue en huit parties avec une possibilité de prolongation... déjà confirmée avec Curse of the White Knight) l'on sent que l'on vient de lire un classique immédiat! C'est bien simple, tout est réussi dans ce projet, des dessins aux personnages en passant par la cerise sur le gâteau: l'insertion de Gotham dans l'actualité immédiate avec le dégagisme et la lutte contre les 1%. Ce dernier élément pose la référence avec le Dark Knight  de Miller et Watchmen, deux monuments qui assumaient un message politique et proposaient une véritable vision d'auteur de personnages iconiques dans les années 80. On est ici dans la même veine et très sincèrement il est rare, des deux côtés de l'atlantique, de voir un projet aussi ambitieux et abouti.

    Sur la partie graphique on retrouve quelques tics de Murphy comme ces sortes de bottes-porte-jarretelles de Batman (que l'on trouvait dans Tokyo Ghost), la fille qui sauve un héros brutal et torturé ou les références à d'autres œuvres à droite à gauche. Murphy est un fan de toute éternité du Dark Knight et l'on sent dans le Joker, présenté dans la BD comme le premier fan de Batman et dont la chambre est peuplée de jouets à effigie du héros, son alter-ego de papier. Au travers des différentes Batmobiles l'auteur rappelle la généalogie majeure de Batman, de la série des années 60 au film de Tim Burton et à ceux de Nolan. Ce sont surtout des références cinéma qui pointent et aucune allusion à la série de Snyder Capullo  n'est faite, la seule attache aux BD de Batman est sur le meurtre de Robin dans le Deuil dans la famille. Le nombre d'éléments que nous propose Sean Murphy est assez impressionnant, outre ces multiples références subtiles il utilise les passages obligés du Batverse à savoir les méchants, l'arme fatale, Gotham comme personnage à part entière et ses secrets, l'ombre de Thomas Wayne et la relation avec Gordon... Tous les dialogues sont intéressants, permettent de développer une nouvelle thématique et rarement des personnages de comics auront été aussi travaillés. Jusqu'à la conclusion dans une grosse scène d'action tous azimuts comme Murphy en a le secret le scénario est maîtrisé et nous laisse stoïques avec l'envie de reprendre immédiatement la lecture.

    Avec le dessin (la batmobile est la plus réussie de l'histoire de Batman!) l'inversion des rôles est un apport majeur à la bibliographie du super-héros. Outre de renouveler l'intérêt avec, me semble-t'il, une grande première que de présenter le Joker comme le gentil, cela permet de creuser très profond dans la psychologie et les motivations des deux personnages que sont  Batman et le Joker et brisant le vernis manichéen qui recouvre l’œuvre depuis des décennies.  Le Dark Knight de Frank Miller était un Vigilante bien dans l'ère du temps n'intéressait finalement moins l'auteur que son environnement socio-politique. Dans White Knight, les deux faces intéressent l'auteur et il est passionnant de voir défiler des réflexions qui sonnent toutes justes, qu'elles viennent de Nightwing, de Gordon, Napier ou Harley. Batman est finalement le moins présent dans l'intrigue et pour une fois n'est pas celui "qui a lu le scénar", schéma souvent agaçant.

    D'une subtilité rare, White Knight sonne comme une œuvre de très grande maturité scénaristique autant qu'un magnifique bijou graphique à la gloire de toute cette mythologie. Sortie la même année qu'un autre album d'auteur (le Dark Prince Charming de Marini) cette œuvre adulte gratte les acquis en osant remettre en question beaucoup de constantes de Batman. Un album à la lecture obligatoire pour tout amateur du chevalier noir, mais aussi chaudement recommandé pour tout lecteur de BD.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/11/19/batman-white-knight

    Zelmiro Le 06/11/2018 à 20:31:18

    Extraordinaire moment de lecture que ce chevalier blanc...
    Je ne suis pas un connaisseur de l'univers Batman et c'est la signature de Sean Murphy, dont j'avais apprécié Tokyo Ghost, qui m'a amené ici.
    Et bien quelle claque... tant visuelle que narrative !
    Passionnant de bout en bout, graphiquement somptueux, ce récit audacieux ne laisse pas une minute de répit.
    Une de mes plus belles lectures de l'année sans hésiter.