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Les derniers avis postés sur les albums de la série

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    Erik67 Le 03/09/2020 à 17:49:12

    Renato Jones n'est pas un justicier comme les autres. Il ne s'attaque pas aux riches mais aux super-riches comme dirait un ancien président français. Les fameux 1%. Ceux qui possèdent plus de la moitié de la richesse mondiale.

    En effet, ils assassinent la classe ouvrière, ils déciment les salariés, ils détruisent les acquis sociaux, ils font plonger l'économie dans des crises et détruisent les maisons des familles, ils envoient les pauvres en prison mais aucun d'eux ne purgera une peine car ils sont immensément riches.

    Il faut dire que cela ne fait pas dans la concession. Les 1% sont décrit comme des gens détestables. 62 personnes détiennent autant que la moitié de la population mondiale. Il y a quand même de quoi se poser des questions. Pour autant, cette oeuvre est une sorte de vengeance fantasmée pour les détruire de la façon la plus sordide qui soit. Ames sensibles s'abstenir.

    On constate que c'est un peu brouillon dans la narration ainsi que le graphisme qui n'est pas toujours à la hauteur. La lecture est parfois difficile pour bien comprendre. Il faudra sans doute faire des efforts. C'est le bémol que j'apporte.

    Voici donc une bd qui va sans doute plaire à l'ensemble des gauchistes et qui a contrario ne plaira pas aux plus fortunés des lecteurs. Un comics assez jouissif mais avec un parti pris et des vérités assez dérangeantes.

    sebastien01 Le 27/10/2019 à 08:49:43

    Dans cette seconde saison, probablement écrite en réaction à l’élection de Donald Trump, notre justicier se montre paradoxalement un chouilla plus sensible tandis que ses adversaires ultra-riches frisent désormais le ridicule (Renato Jones: Freelancer 2017, #1-5).

    Un président des Etats-Unis qui se transforme en monstre hypertrophié, des missiles nucléaires russes en pagaille, des ersatz de nazis à la Maison-Blanche, cette seconde saison de Renato Jones ne fait toujours pas dans la subtilité et accentue au contraire les scènes d’action, la démesure et la caricature. Exit la chasse aux ultra-riches, l’un d’entre eux est maintenant arrivé sur la plus haute marche du pouvoir et l’affaire devient personnelle pour notre aspirant Punisher. Le personnage principal amorce toutefois un virage plus humain auprès de son entourage, la personnalité de ses amis s’étoffe et cela fait plaisir à voir. Il n’est toutefois encore nullement question d’une remise en cause de ses actes...

    A l’instar du premier tome, le délire aurait pu être réussi – d’autant plus avec ce dessin toujours aussi brut, relâché et beau à voir – s’il n’y avait pas eu ce léger doute quant au propos que Kaare Andrews a voulu transmettre. Sa postface, modestement intitulée "Le monde est en feu" dans laquelle il compare son pauvre scénario à l’élection présidentielle américaine de 2016, démontre que l’auteur à, au mieux, un égo démesuré, au pire, une méconnaissance profonde de la politique américaine.

    sebastien01 Le 27/10/2019 à 08:49:22

    Un justicier en mode Punisher flingue à tout-va et sans réelle justification des ultra-riches dans une intrigue bien maigre inspirée par le mouvement "Occupy Wall Street" (Renato Jones: The One% 2016, #1-5).

    S’il l’on sent bien qu’il s’agit d’une satire, on ne peut cependant s’empêcher de penser à la lecture de la préface (où l’auteur joue les donneurs de leçon) ou du scénario (qui ne laisse place à aucune nuance) que Kaare Andrews avait une certaine frustration à évacuer au travers de ce comics. Mais si l’on fait abstraction de cette vision politique réduite, la lecture de Renato Jones s’apprécie comme un défouloir rapide, fun et déjanté. Sexe, drogue et violence sont au menu, la couverture ne ment pas, c’est du Punisher jusque dans ses ridicules exagérations super-héroïques. On pourrait toutefois regretter que le background du personnage principal et de sa petite amie Bliss soit aussi simpliste, que le personnage ne se remette jamais en question (car même le véritable Punisher montre parfois des signes de remords) ou que le propos sur les ultra-riches soit aussi caricatural.

    Finalement, au mauvais scénario répond un très bon dessin qui sauve le titre. Brut, relâché, parfois un peu sale, hyper dynamique avec un petit côté stylé, le trait ressemble par séquences à celui de Frank Miller sur Sin City (particulièrement sur celles en noir et blanc). Un style assez différent de celui auquel Andrews était jusqu’alors habitué dans ses séries de super-héros et que l’on pouvait déjà retrouver sur son run consacré à Iron Fist en 2014.

    Shaddam4 Le 17/09/2018 à 10:21:44

    Renato Jones est de retour ou plutôt son avatar vengeur: Freelancer (incarnant la liberté d'assassiner dans un monde où les 1% considèrent normal de tout contrôler). La première saison avait présenté les origines de Renato et son dilemme insoluble en la personne de son amie Bliss, membre des 1%...

    L'album reprends là où le précédent s'était achevé, sur un affrontement au dénouement inattendu avec Super Méchant (l'auteur explique dans les bonus que ce nom était au départ une blague mais a finalement été retenue... et je confirme que cela ajoute beaucoup au côté déraisonnable et très attachant du projet!). Le risque avec les auteurs de comics est toujours celui de se laisser porter par un design réussi comme une fin en soi (genre Poet Anderson). C'était un peu le cas sur le premier volume, même si le travail graphique de textes mélangé aux cases et la structure générale de l'objet pouvait le justifier.

    Le père de Bliss est porté à la présidence des Etats-Unis et avec lui l'accès des 1% à la toute puissance. Renato a échoué, la charge est trop forte. Pourtant ces adversaires de l'humanité ont identité leur ennemi, le Freelancer, dont ils vont essayer de trouver l'identité...

    Sur Freelancer on monte d'un cran en qualité en évacuant notamment les complexités d'aller-retour temporels qui ne facilitaient pas une lecture déjà) surchargée par l'habillage et le dessin d'Andrews. Là-dessus je suis vraiment content par-ce que dans les comics j'ai plus souvent l'expérience de l'inverse... Débarrassé du problème de l'"origin story", l'auteur se lâche en appliquant la rupture radicale nécessaire à la bonne tenue d'une histoire: très vite les méchants gagnent et Renato tombe dans la dépression! Arrivé à ce stade Andrews évite le Deus Ex machina facile en déroulant une continuité cohérente avec des éléments mis en place dans le premier tome. On est surpris, perdu, ravis, bref, du très bon scénario! Fondamentalement Renato est un Batman sans slip dans le monde réel et l'auteur joue sur les mêmes registres de la famille et du père adoptif ainsi que sur l’identité du justicier. La post-face est très intéressante pour comprendre la construction de cette seconde saison, avec l'arrivée au pouvoir aux Etats-Unis de ces 1% en la personne de Donald Trump! Le risque de voir le côté subversif de l'ouvrage était alors grand en rejoignant la réalité. L'auteur a ainsi fait le choix de la surenchère cataclysmique, qui aurait pu paraître too much si l'on ne connaissant pas le contexte de notre monde. En cela Renato Jones est sans doute le comic le plus lié à l'actualité qui ait été publié! Même pas de l'anticipation, une simple illustration...

    Graphiquement également les pages s'apurent. On a plus de blanc et noir contrasté assumé, ce qui facilite la lisibilité et permet d'apprécier mieux la qualité du dessin. Je trouve que l'artiste dessine plus qu'il ne design et cela améliore le rendu général. Si "les 1%" piochaient graphiquement dans le Dark Knight de Miller, ce volume penche plus vers du Sin City et c'est tant mieux! Les séquences d'action sont toujours aussi foutraque et les grosses ellipses sont parfois surprenantes. Mais rappelons nous que nous restons malgré tout dans le registre super-héroïque, genre où le combat 1 contre 1000 achevé par une apothéose est entré dans les codes familiers.

    Si j'avais beaucoup apprécié le projet général et l'implication de l'auteur sur le premier tome, j'avais constaté quelques lacunes qui me semblent quasiment disparaître ici, pour proposer un ouvrage politique de première envergure et à la maturité vraiment intéressante. L'enchaînement des deux intrigues rendra compliqué de ne lire que le second tome mais gageons qu'Akileos publiera prochainement une édition intégrale rehaussée de mille et un bonus! En attendant vous pouvez lire l'interview de l'auteur (en anglais) sur le site de l'éditeur Image comics et vous entraîner aux fléchettes sur le président à la houppette blonde en criant:

    Bouffe moi ça!

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/09/17/renato-jones-freelancer

    Shaddam4 Le 26/08/2018 à 10:05:25

    Lors de la sortie de l'album l'éditeur Akileos, plutôt doué pour dénicher des perles souvent assez graphiques, avait mis le paquet en com' et le relais blogs et réseaux sociaux avait été excellent. L'ouvrage étant lu en numérique grâce à ma collaboration avec l’éditeur, je ne peux pas faire de commentaire sur la fabrication. Le travail de maquette et de mise en page (de l'auteur) en revanche est particulièrement recherché et vire même presque au concept (on retrouve un peu la démarche de Nicolas Petrimaux sur Il faut flinguer Ramirez), avec de fausses publicités et des doubles pages très design qui débordent très largement les pages de titres de parties.

    Renato Jones est l'héritier d'une grande fortune... sale. Vivant dans le monde des 1%, un monde de cynisme, de violence et de plaisirs orgiaques, il assume également le costume de justicier parti en croisade pour éliminer ces abus. Et pour éliminer il faut tuer!

    Graphiquement Kaare Kyle Andrews est dans une filiation assez directe du Frank Miller de Dark Knight et Dark Knight returns... ce qui implique un trait assez années 80. La filiation ne s'arrête pas là et je qualifierais directement l'auteur de fils spirituel du dessinateur de Sin City, aussi paradoxalement que cela puisse paraître: si Miller est connu pour ses positions réactionnaires qui avaient fusionné avec les options expéditives du Batman dans les années 80, Andrews se cale dans le sillage d'Occupy Wall Street en proposant avec Renato Jones une des BD les plus politiques qui soient! C'est d'ailleurs la principale qualité de cet album que sa radicalité totalement punk à une époque d'ultralibéralisme triomphant.

    Pour l'habillage, Renato Jones est un Batman politique et politiquement incorrecte, totalement émancipé du comic code authority, un Batman que même un Alan Moore n'aurait pas fait. Milliardaire incarnant ce qu'il traque, il est formé par le majordome pour venger les pauvres et assassiner les plus démoniaques des 1%.

    Andrews est énervé et entre des fausses publicités pour objets de luxe en mode photo (très drôles) il propose des scènes de massacres au découpage apocalyptique, pas toujours évident à lire avec son trait parfois grossier, mais terriblement imaginatif et recherché! L'album (et son justicier) est très poseur (on reste dans le style super-héros) et le jeu sur les plans, les contrastes et les textures est vraiment remarquable. Je ne dirais pas que Kaare Kyle Andrews est un grand dessinateur (son trait reste assez grossier, comme celui de Miller) mais il est un remarquable maquettiste et designer. Par exemple l'ensemble des séquences présentant l'enfance de Renato sont habillées de trames et fausses pliures qui donnent un aspect de vieille BD et qui ajoute de la classe à la lecture.

    Honte d'être riche? C'est lui qui vous jugera... Renato Jones, justicier de luxe"

    Le discours en mode Punisher pourra choquer certains même si les personnages éliminés sont tout abominables. Mais l'auteur assume son propos: nous avons affaire à des vampires assoiffés de sang, de sexe et de pouvoir que rien ne peut arrêter. Face au mal il ne faut pas tergiverser. Dans un scénario sommes toutes assez linéaire la subtilité arrive avec l'amie d'enfance du justicier, fille d'ultra-riche et totalement aliénée par son univers fortuné. Renato se retrouve à aimer une personne incarnant ce qu'il abhorre... La fin de l'album, très maîtrisée, donne envie de lire la suite et posant un rebondissement un peu tardif selon moi.

    Ce premier volume très rafraîchissant montre (comme un Lupano en rogne) que la BD peut être un loisir tout en prenant position dans le monde cynique qui nous entoure. Graphiquement original bien qu'imprécis, Renato Jones apporte la même nouveauté de ton et de traitement que le Dark Knight de Frank Miller Jadis. D'une lecture un peu complexe du fait d'un découpage haché mais diablement intelligent, il me fait penser, dans un genre moins intello, au récent Black Monday Murders, pour sa puissance évocatrice et sa capacité à proposer un album sorti de tout compromis. Une belle découverte.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/08/20/renato-jones-1

    Franckchen Le 17/02/2018 à 16:44:37

    Ce qui est sympa avec ce comic, c'est qu'on a affaire à une œuvre d'un seul et unique artiste. Bon, après c'est peut être exagéré et il en joue, déjà sur la couverture : [quote]créé, écrit, dessiné, colorisé et [b]possédé [/b]par Kaare Kyke Andrews[/quote].

    Il a donc les pleins pouvoirs et peut faire transpirer à 100% ce qu'il a souhaité réaliser. Même si cela peut tourner un peu au narcissisme...

    Concernant le fonds, le fait d'attaquer les ultra-riches est un prétexte pour faire voyager le lecteur dans un univers élitiste poussé à l'extrême. Ce n'est (heureusement ?) pas un pamphlet communiste-gauchiste car les ficelles sont trop grosses pour être crédibles. Le message politique est donc à mettre de côté. Et c'est tant mieux.

    J'apprécie plus le fait que l'ouvrage mêle la réalité de ce monde (les 1%) avec toute la décadence nauséabonde liée à l'avarice et la quête de richesse sans objet altruiste ou sociétal in fine. Dès lors, notre justicier - plus ou moins masqué - Renato Jones va se faire un malin plaisir à remettre les pendules à l'heure.

    Plutôt original et rigolo comme approche pour justifier une belle boucherie ! Andrews ne dénonce donc pas la richesse, mais joue plutôt sur l'extravagance et l'utilisation de l'argent par certains très, très riches pour faire n'importe quoi. Mais vraiment n'importe quoi... Ce qui pousse encore l'effet comique du comic, loin du côté donneur de leçons moraliste.

    A côté de cet univers réaliste, quelques débordements "super héroïques" accentuent encore l'aspect purement fiction du récit. Et pour alléger le tout, et appuyer le fait que ce comic est avant tout une pure distraction, de superbes pubs bling-bling sous forme de photos "réelles" agrémentent l'aventure. Ce qui met bien le lecteur dans l'ambiance des "un%".

    Bref, selon moi, la mission du 4ème de couverture est rempli.

    Je serai de l'aventure du tome 2.
    A voir comment la narration évolue et va susciter l'envie de suivre toute la série.