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Je n'aime guère les albums avec histoires courtes (dans celui-là 5) car on n'a guère le temps de s'imprégner à l'histoire, construire l'ambiance et il y a forcément un final retentissant ( l'exercice l'oblige).
Ici, les soucis sont les mêmes que partout ailleurs. Il y a des histoires meilleures que d'autres, des finaux auquel ont s'attend dès le début de l'histoire. Bref rien de neuf au soleil. J'imagine clairement que ces nouvelles visuelles étaient prévues pour être publié dans "A suivre", "Circus" ou "Pilote mensuel". Evidemment dans ce cadre, le plaisir est meilleur. On profite d'avantage de la nouvelle. On s'en délecte entre deux reportages. Dans un album relié, le plaisir disparait. On compare forcément. On essaye de trouver des concordances et, évidemment, il n'y a en a pas.
Et pourtant.
Il y a Ferrandez qui débute. Et déjà c'est magnifique. L'ambiance qui se dégage est extraordinaire, les ciels sont sublimes en crayonnés, les décors extraordinaires de précision et d'atmosphère. Les visages et les corps lorgnent un tantinet du coté de Tardi mais c'est tout de même la patte du futur auteur génial qui se dessine avec finesse. Le Ferrandez du début est un génie du noir et blanc, du cadrage, du vide noir et du plein blanc. On en prend plein les mirettes. On est immergés par un climat qui nous submerge dans la lecture. Certes ce style de début diffère du style qui suivra et certes je pourrais regretter le style d'aujourd'hui tant ce style d'hier résonne de précision.
Il est vrai que les scénarios de Rodolphe permettent la résonnance aussi. Lorsqu'il narre le chemin qui mène à la mort, il y a une poésie funèbre, une mélopée de tristesse. Mais lorsque celui-ci raconte autre chose que le chemin vers la mort, c'est moins bon et moins lyrique.
Vous voyez ? Impossible de faire autrement que de comparer les 5 histoires alors que l'on sait qu'elles n'ont rien à voir les unes avec les autres.