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Il fallait le faire et ils l’ont fait. Un homme avec une vraie tête de révolver. Bref, vous remplacer sa tête d’humain par un pistolet semi-automatique. Oui, cela peut procurer l’avantage de tirer rapidement son coup mais quand même ! Mieux vaut ne pas jouer à la roulette russe avec lui !
C’est un manga qui se prend très au sérieux en partant sur un constat de base assez loufoque que je n’ai pas accepté. Du coup, le reste n’a pas suivi d’autant que l’impression n’est pas de la meilleure qualité.
Certes, il y a tout ce côté cybernétique avec un côté sombre et pessimiste qui pourrait crédibiliser l’ensemble mais je reste sur le blocage. Je pense néanmoins que cela peut devenir le manga de chevet de membres de la NRA (National Rifle Association).
Bon, en même temps, les femmes sont très attirées par ce gun dans un monde possédant ses propres codes. Moi, je dis qu’il vaut mieux éviter de se faire trouer la peau.
Jûzô Inui est un extend : on lui a implanté un revolver à la place de la tête. Depuis la grande guerre, il gagne sa vie dans cette ville grouillante d’autres extends, d’autres individus bénéficiant, comme lui, d’extensions mécaniques. Son business ? Résoudre des affaires dans lesquelles des extends sont impliqués.
Un jour, Jûzô reçoit l’étrange visite d’un homme poursuivi par la police pour kidnapping. Il demande à Jûzô de protéger l’enfant qu’il a enlevé… !! Toutefois la gigantesque multinationale Beruhren (multinationale qui fabrique justement les extends) va entrer dans le jeu… Jûzo est loin de se douter du guêpier dans lequel il vient de fourrer son nez (ou plutôt le canon de son arme vu que sa tête est un flingue) !
Au départ, l’histoire d’un mec à la tête de flingue, on se dit qu’effectivement ça ne peut exister que dans un manga et ça fout un peu les boules. C’est effectivement un manga shonen (vous savez, ceux qui s’adressent aux garçons car les garçons, ça aime la bagarre !) dans lequel on retrouve les ingrédients voulus : un héros bagarreur et viril (avec une tête de flingue, je ne sais pas si je l’avais déjà dit), un enfant ingénu à la quête pure et idéaliste, une méchante sexy, une mafia qui n’est pas là pour rigoler, des industriels sans scrupules et des monstres à moitié humains…
Au final, l’horreur scénaristique à laquelle on pouvait s’attendre n’est pas complète. Si, certes, quelques clichés ont la vie dure, Karasuma arrive à nuancer quelque peu son propos en confrontant les points de vue (celui qui veut sauver le monde versus celui qui veut sauver sa peau) et en initiant un début de réflexion sur l’intégration et la discrimination.
Au niveau du dessin, le trait n’est pas aussi clair que dans d’autres mangas. Cela donne un aspect agréable car moins industrio-japonais au dessin (si je puis me permettre cette expression triviale) mais cela ne facilite pas la lecture. Les scènes de combat (qui ne sont pas légions mais récurrentes toutefois) manquent de lisibilité et il peut arriver que ce que l’on pense avoir compris de l’issue du combat soit tout le contraire. Cela pourrait être un choix de l’auteur à certains moments mais cela ne peut être le cas pour l’ensemble de l’album.
S’il vous faut choisir quel manga offrir à votre neveu ado pour Noël, NO GUNS LIFE n’est donc pas le plus mauvais choix que vous pourriez faire !
Dave - HITRADIO NAMUR