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Gimenez nous raconte l'Espagne franquiste du point de vue des enfants de l' assistance publique, orphelins ou délaissés par leur parents.
Les adultes y sont des monstres, générés par une société monstrueuse. L'horreur est presque à chaque page mais demeure ce fait incroyable : les enfants peuvent vivre les pires trucs ,mais arrivent toujours à trouver une source de joie, dans d'infimes détails.
C'est ce refus du désespoir qui donne sa beauté au livre, et le dessin de Gimenez est super
Chef d'oeuvre absolu.
C'est une des oeuvres qui permettent à la BD de prétendre s'élever au rang d'art à part entière.
Chef d'oeuvre absolu.
C'est une des oeuvres qui permettent à la BD de prétendre s'élever au rang d'art à part entière.
(La critique de chuck92130 est un sommet d'incompréhension. Dommage pour lui.)
Chef d'oeuvre absolu ! C'est avec ce genre d'album que la BD peut revendiquer son statut de 9° art. Eprouvant, poignant, virtuose, on en ressort bousculé si, en plus, on est conscient qu'il s'agit du vécu de Carlos/Carlito. Témoignage de l'Histoire franquiste à hauteur d'enfant, même l'adoucissement des 4 derniers tomes est révélateur d'une maturité un peu apaisée mais toujours rebelle. Merci Senor Gimenez, hasta siempre.
Je n'en rajoute pas, les commentaires déjà déposés ici sont très bien écrits. Paracuellos ne laisse pas indifférent, il a marqué ma jeunesse, il continue de m'émouvoir, et de m'instruire.
Les satyres sociales de Gimenez divertissent, rendent meilleur, intelligent.
compilation intégrale des deux albums parus en France en 80/81, plus les 4 albums sortis en Espagne dans les années 97/2004.
les deux premiers volumes sont d'absolus chefs d'oeuvre, la suite se contentant d'être remarquable...
l'évolution graphique est notable entre le premier album, dense, ramassé, oppressant, avec un trait plus réaliste que par la suite, le deuxième tome où l'on commence un peu a respirer, jusqu'aux albums récents, avec ce trait gotlibien adopté par Gimenez dans sa deuxième moitié de carrière.
l'évolution scénaristique est plus ténue, même si les histoires ont tendance à s'allonger à partir du tome 3, les personnages à devenir plus identifiés, plus récurrents, tout semble se passer dans un unique foyer, contrairement aux tomes "historiques" où l'auteur nous trimballait d'un foyer à l'autre comme lui-même l'a été en ces années 50.
Et petite évolution de ton, également, la noirceur totale des premiers opus s'éclaircit (oh, jamais bien longtemps) parfois dans les volumes récents, on peut déceler de petites onces d'humanités ici ou là, des touches d'humour égaient la vie miséreuse des pauvres gamins.
Une grande série, et je place le tome 1 dans mes indispensables, tant graphiquement que sur le fond, c'est un choc.
Malgré une couverture qui peut laisser penser qu'on va bien se marrer avec cette bande de jeunes garçons qui vivent dans un internat, il n'en est rien, et c'est une lecture éprouvante qui nous attend car les douleurs, souffrances, manques de ces enfants sont assez terribles.
Paracuellos c’est le surnom de l’un des nombreux foyers de l’Assistance Sociale de l’Espagne franquiste, le foyer de Batalla de Jarama. Ce genre de foyer était souvent administré par des religieux.
Ce sont les petits moments du quotidien d’un foyer d’enfant qui nous sont racontées sur deux à trois pages. Ces histoires ont paru une première fois dans les années 1970. Dans sa préface l’auteur précise bien que toutes ses chroniques sont tirées de faits réels, rien n’est inventé. Elles forment un recueil de 6 tomes et sont largement autobiographiques. Carlos Gimenez a vécu lui-même ces histoires, ou entendu ces anecdotes contées par d’autres enfants.
On découvre ainsi toute une ribambelle d’enfants, portraits justes et attachants, les enfants sont à la fois tendres et cruels. Ils subissent les conditions de vie qui leur sont imposées. Le choix de leurs parents (pour ceux qui les ont encore, tous ne sont pas orphelins) de les confier à l’institution et les règles de vie fortement hiérarchisée. Ces règles sont fondées sur la religion omniprésente et l’instruction militaire où la violence, institutionnalisée, sert les adultes dans l’asservissement des enfants qui leur sont confiés. Les rapports entre adultes et enfants sont loin d’être sains et basés sur les notions de respect et de confiance. Du coup l’entraide devient une valeur incontournable pour ces enfants qui cherchent par tous les moyens à adoucir leurs conditions de séjours. La faim étant leur souci principal, la possibilité d’échapper aux brimades et coups des adultes venant ensuite, ils développent des stratégies multiples et variées, mais ne sont pas à l’abri de trahisons et de déceptions profondes.
Le portrait de leur condition de vie n’est donc pas très gai. Mais la façon dont Carlos Gimenez aborde cette expérience est empreinte d’émotions et de respect. Les dessins en N&B sont très expressifs et restent dans un registre doucement caricatural : ce ne sont pas des « gros nez », mais tous les personnages ont les « oreilles décollées » qui donnent aux enfants un air naïf, coquin et doux. Les trognes des adultes sont aussi très expressives mais traduisent leurs perversions et travers moraux. La dureté de leur trait, la confirmation de leurs défauts physiques, sont en concordance avec l’expressivité de leur violence physique et morale.
Nous sommes dans l'Espagne franquiste de l'après guerre (civile et mondiale !), et plus précisément dans un orphelinat (celui qu'a connu l'auteur ?).
Tout y est sordide et désespérant mais tout est magnifique aussi dans la justesse des sentiments évoqués, dans leur cruauté d'enfant et dans l'absurdité des règles d'adultes. Les dessins à la limite de la caricature, permettent grâce à leur mode comique de supporter la profonde tristesse, la mélancolie rageuse qui se dégage de cet album à aucun autre pareil.
Une BD à mille lieu des planches humoristiques habituelles de Gimenez.
Je lisais ça quand j'étais jeune chez ma tante.
Ca m'a traumatisé : des histoires horribles d'orphelins espagnols (teintées d'humour noir).
Si vous avez aimé le dessin animé "Rémi sans famille" (début des années 80), et que vous rigolez quand vous voyez quelqu'un tomber dans la rue, cette BD est pour vous !