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Je m'attendais à lire un documentaire comme indiqué sur la fiche mais ce n'est pas vraiment un reportage mais plutôt une aventure tirée de faits malheureusement réels. Il s'agit en fait d'une dénonciation des pires conditions pénitentiaires de notre pays à savoir des bagnes de la Guyane (1846-1936).
Tout autour de moi, la majorité des gens que je côtoie pense qu'il faudrait rétablir la peine de mort même pour les enfants à partir de 16 ans, qu'il faudrait que les prisons cessent d'être des hôtels de luxe pour détenus avec la TV et les portables, qu'il faudrait revenir au temps de Cayenne et des forçats. En réalité, cela reflète la majorité de l'avis populaire. Je n'y souscris point sans avoir la mentalité d'un intellectuel parisien bien-pensant trop éloigné des réalités de la nature humaine.
Quelle que soit la nature des crimes qu'ils ont commis, les hommes ne méritent pas le traitement qu'on leur inflige et qui les prive de toute humanité. La République se montre parfois très indigne. Il faut le courage d'opinion de ce journaliste avec ce regard avisé qui va essayer de démontrer que Cayenne est marquée par le sceau de l'ignominie. Il faudrait sans doute recommencer de nos jours mais il est vrai que cela avait atteint des proportions bien plus néfastes dans ce département français au bout du monde.
Il y a un parti-pris graphique assez étonnant avec ses ombrages appuyés et cette encre noire prédominante. Cela donne un ton résolument sombre et sobre à la fois. Après le fameux Kersten, médecin d'Himmler, le duo d'auteur frappe encore très fort.
Je suis partagé : si l'histoire , la narration , les dialogues m'ont séduits car on apprend , on vie , on découvre par contre je n'ai pas accroché aux dessins : trop noirs , trop stylisés , sans trop de détails pour nous émouvoir sur la vie de ces forçats , pour amplifier l'histoire , dommage
J'aime les belles bd et j'aime que la bd m'apprenne des choses, c'est le cas de Forçats ! A lire absolument !
Porter la plume dans la plaie ! L’écrivain Albert Londres se rend en Guyane pour faire un reportage sans concessions sur le bagne. Il s’intéresse au forçat Dieudonné, déjà coupable de deux évasions, et injustement enfermé pour avoir appartenu à la bande à Bonnot. Ce qu’il nie ouvertement. Mais le destin va lui permettre d’effectuer une troisième évasion avec, bien malgré lui, Albert Londres. Mais nous en saurons plus dans le tome 2.
La vie du bagne est décrite dans toute son horreur. Tous les principes de base de sa création sont bafoués par des hommes sans vergogne qui ne valent guère mieux que leurs détenus. Les humiliations par le directeur, les gardes ou les « portes-clés » qui sont les bagnards les mieux vus par la direction, sont le quotidien de ceux venus payer leur dette à la société. Cette BD relate de belle manière la vie au bagne bien avant l’histoire d’Henri Charrière dit Papillon.
Si vous aimez l’univers graphique de Tyler Cross, rentrez à fond dans celui de forçats qui lui ressemble énormément. Fabien Bedouel, déjà dessinateur de « L’or et le sang », nous livre encore un super travail. Bravo l’artiste.