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N’étant pas un très grand fan des récits super-héroïques tapageurs, je regarde les events et crossovers Marvel d’un œil méfiant. Le crossover Secret Wars, scénarisé par Jonathan Hickman et illustré par Esad Ribic, ne me disait donc rien qui vaille avec son titre racoleur, son sujet qui n’est rien de moins que de la collision du Multivers et sa publication via une flopée de titres en kiosque puis en librairie. Pourtant, je me suis enfin décidé à lire au moins la mini-série principale – près de 300 pages tout de même dans la collection Marvel Now! – et je dois bien reconnaitre que ce fut un bon gros moment de lecture (FCBD: Secret Wars 2015, #1 et Secret Wars 2015, #1-9).
Tout d’abord, il faut savoir qu’il est presque impératif d’avoir lu Avengers : Time Runs Out – réunissant la fin du run d’Hickman sur les séries Avengers et New Avengers – avant d’entamer la lecture de ce crossover. L’album contient certes une petite introduction mais celle-ci est clairement insuffisante pour en comprendre le contexte (sauf à accepter d’en débuter la lecture alors que la collision du Multivers est quasiment achevée).
Si l’on excepte cette entrée en matière quelque peu abrupte, les deux-tiers de l’album sont étonnamment très calmes et plaisants à lire. La jolie couverture d’Alex Ross est donc assez peu représentative de son contenu ; les personnages passent en effet l’essentiel de leur temps à discuter et à parcourir leur nouvelle planète, subtilement intitulée Battleworld, où Fatalis a réuni des morceaux des différents univers Marvel et règne désormais en maitre. L’affrontement bourrin et le tour de passe-passe qui servent de conclusion sont en revanche plus discutables.
Le dessin tout en finesse de Ribic, et constant sur les neuf épisodes, est un des points forts de l’album. Et il faut souligner le travail d’Ive Svorcina : ses couleurs ne sont pas trop vives et ses noirs pas trop profonds. C’en est presque reposant pour les yeux. En somme, agréablement surpris par ce crossover (du moins sa mini-série principale, je n’ai pas lu et ne suis pas intéressé par toutes ses séries annexes).
Grand fan de l'illustrateur Esad Ribic dont je remonte progressivement la biblio (souvent avec joie, parfois un peu moins), je suis tombé sur ce bouquin très bien critiqué, formant un one-shot et illustré intégralement par le croate.
C'est la fin. le multivers des différentes réalités/personnages Marvel sont sur le point de se percuter, provoquant un affrontement sans précédent de l'ensemble des héros et vilains de l'histoire Marvel! Cependant, Reed Richards (Mister Fantastic), le plus grand génie de son temps, a mis au point un "radeau de survie" destiné à tenter de sauver ceux qui peuvent l'être. de la collision nait Battleworld, une planète-univers dirigée par le Dieu Fatalis et où les héros et vilains d'avant sont devenus autre chose...
Les neuf parties de Secret Wars nous proposent rien de moins que la Fin des Temps et l'apparition d'un nouvel univers rebattant les cartes physiques et de rôles des personnages Marvel! Secret wars est sans doute l'un des albums de super héros les plus impressionnants graphiquement tout éditeur confondu, réalisé intégralement par un Esad Ribic au sommet de son art avec des couvertures d'Alex Ross. L' atmosphère est désespérée, rappelant le récent film Infinity war, proposant des les premières pages une bataille totalement dantesque (bien que difficilement compréhensible) et quelques planches d'une composition et d'une puissance apocalyptique très impressionnante. A noter que différentes séries sont publiées, tournant autour de l'event Secret Wars et détaillant tantôt la fin de certains personnages, tantôt les évènements d'une partie de Battleworld,
La grande difficulté de cette fresque ambitieuse est d'une part le nombre invraisemblable de personnages (j'avais éprouvé les mêmes difficultés à la lecture de Kindom Come, d'Alex Ross justement), d'autre part le bouleversement des codes géographiques et de l'album même avec un chapitrage particulier alternant noms de chapitres et sous-parties à la régularité variable et aux titres qui n'aident pas forcément la lecture.
Très clairement Secret Wars s'adresse à des lecteurs chevronnés de l'univers Marvel. C'est vraiment dommage tant l'immersion visuelle est une expérience à souhaiter à tout amateur de BD. Un tel objet aurait vraiment mérité un accompagnement plus conséquent que le seul texte d'introduction proposé par Pannini. Lorsque l'on voit le travail fourni par exemple par Bliss sur ses comics Valiant c'est le parfait exemple de soutien à la lecture pertinent, proposant a la fois des informations bibliographiques sur les différentes parties, des notes de contexte très pédagogiques et des résumés des événements nécessaires à comprendre l'histoire qu'on s'apprête à lire. Des infos qui manquent vraiment ici...
Pourtant l'idée est vraiment chouette: un peu comme dans l'excellent Old man Logan (de Mark Millar), réorganiser l'ensemble des personnages est une idée très excitante. Si le démarrage nous perd complètement avec cette dimension de Fin des Temps et des insertions de planches totalement cryptiques, l'on atterrit en douceur sur Battleworld (le monde résultant de la collision du Multivers) où le scénariste nous accompagne via les personnages qui expliquent le fonctionnement de ce nouveau contexte où les héros connus ont changé de fonction et de personnalité. Ce monde dirigé par Fatalis (devenu Dieu) est organisé en baronnies dont le chef (tantôt un ancien Vilain, tantôt un ancien super-héros) prête allégeance au Seigneur de Battleworld. A ce stade le fait de ne pas connaître tous les personnages (Captain Britain, Sinestro ou la famille de Mister Fantastic par exemple...) n'a aucune importance puisque tout est rebattu. On apprend ainsi à découvrir, curieux, cette réalité alternative. Les choses se corsent lorsque apparaissent les rescapés du Multivers. L'on cherche alors à comprendre qui est qui, qui sur Battleworld est un rescapé ou est apparu à la recréation de l'Univers (en outre certains changements de costumes peuvent brouiller la compréhension pour ceux qui ne sont pas au fait des évolutions de garde robe de tous les héros)...
Ces enchevêtrements sont finalement dérisoires car le principal intérêt de cet event est dans le graphisme somptueux et la possibilité d'expérimenter des scènes improbables (la Chose se battant avec Galactus (!!), Cyclope doté de pouvoirs divins ou Stephen Strange jouant un rôle bien surprenant...). Attention, le scénario, bien que complexe, n'est pas du tout anecdotique et va en se simplifiant à mesure de l'avancée de la BD. le choix de partir du chaotique des premières planches pour aboutir à un schéma archétypal (affrontement du bien contre le mal) n'est pas un cadeau au lecteur mais peut être vu comme une progression pertinente une fois l'album refermé. Personnellement j'ai un peu soufflé au rebondissement de mi-album. Mais sincèrement le travail d'illustration est totalement incroyable, sans nulle doute le boulot le plus abouti d'Esad Ribic qui peaufine absolument chacune des cases de ce volumineux recueil. On lui pardonnera (comme à son habitude) des décors un peu vides, tant le dessin des personnages sont impressionnants.
Pour finir je reviens sur le parallèle avec le mythique Kingdome Come (chez DC cette fois), lui aussi foisonnant de héros, proposant des planches à tomber d'un grand maître de l'illustration, mettant en scène un futur alternatif, lui aussi très cryptique avec le personnage du Spectre et nécessitant une bonne connaissance de l'histoire de DC. La grande différence étant que Urban, l'éditeur de DC a proposé une quantité astronomique de bonus et explications dans son recueil. Gros point noir pour l'éditeur Pannini, qui limite du coup à 3 Calvin la note de l'ouvrage.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/05/21/secret-wars-2
Enfin la délivrance, ça y est c'est la fin. Celle-ci, n'a que très peu d'intérêts. Marvel replace ses pions (ses personnages). Certains vont être délaissés et mis de côté, d'autres placés sur un piédestal en vue de l'event suivant, à savoir "All-new, all-different Marvel", qui contient de vraies pépites cette fois.
Les personnages Marvel (et pas les moins bons) entrent en scène, pour vaincre l'ennemi annoncé. C'est de la stratégie et du combat classique, façon Seigneur des Anneaux, mais la trame tourne et tourne encore autour de ce même personnage. L'apparition tardive de certains super-héros est presque comique.
Les dessins de Ribic sont vraiment bons.
On amorce la chute. L'histoire manque de corps et ne fait que tourner autour de la famille Richards et de Fatalis, c'est dommage. Les promesses des premiers numéros ne sont, pour moi, pas tenues.
On continue sur la bonne lancée, et l'histoire se met en place. Ce Battleworld évoque un monde médiéval, malgré tous les composants de l'univers Marvel.
Côté graphique, rien ne change, c'est toujours aussi bon.
Intéressant. L'histoire commence bien. La fin des deux univers Marvel, en voilà une idée intéressante ! Deux univers tellement différents et à la fois tellement semblables.
Ça laisse présager d'une belle histoire, sans trop faire d'annonce. Côté graphique, les dessins de Paul Renaud et Esad Ribic sont parfaits.