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Ma critique sera toute simple: j'ai adoré. J'avais déjà grandement apprécié Un petit goût de noisette. Là, nous avons une histoire complète qui s'inspire du propre vécu de l'auteure ayant des racines avec le Laos. C'est une quête sur soi-même et sur ses origines familiales.
J'aime non seulement le style graphique semi-réaliste mais également la pensée profonde de l'auteure sur le monde qui nous entoure en France. J'arrive à percevoir également la souffrance de ces déracinés qui tentent de s'intégrer coûte que coûte afin d'éviter le racisme ambiant. Avoir des origines étrangères n'est pas forcément bien vu. Vanyda va encore plus loin dans son analyse pour finalement la pondérer vers la fin ce qui révèle une grande justesse.
En tout cas, nous avons une gentille chronique sociale très positive dans un monde multiculturelle qui serait presque un souhait. Entre ici et ailleurs est un véritable réussite comme je les aime avec une héroïne fort sympathique. C'est actuel et résolument ancré dans une réalité non fantasmée. C'est frais et joyeux à la fois. C'est beau !
J'ai beaucoup aimé (vraiment beaucoup) les précédentes réalisations de Vanyda.
Alors j'ai attaqué cette histoire complète plein d'espoir. Et l'histoire m'a déçu.
Je n'ai pas encore fini de la lire, mais l'envie m'a quittée.
Ca partait bien, du Vanyda de bonne facture, un dessin toujours aussi efficace et très plaisant à lire.
Et cette force chez Vanyda d'utiliser à merveille les silences, les respirations, et ce quotidien si bien reconstitué (d'habitude, en tout cas).
Et puis le propos est devenu plus embrouillé, plus politique. Le racisme a fait son apparition, et comme d'habitude, ce sont les français blancs de souche qui sont les affreux jojos, quand tous les autres, les noirs, les arabes et les asiatiques sont gentils tout pleins.
Encore une fois, un livre (une oeuvre, un auteur, un documentaire, une initiative gouvernementale,...) veut nous faire croire que le racisme n'est que l'affaire des français blancs de souche (et catholiques, pour bien faire).
Le monde entier se fout sur la gueule, la haine se développe entre les ethnies, les pays se détruisent pour des querelles de frontières, les organisations criminelles se cachent derrière l'islamisme politique, l'esclavage existe encore dans certains coins du monde, la femme est reléguée au 2nd plan dans une bonne partie de l'hémisphère sud de la planète, mais ce sont encore et toujours les mêmes qui sont taxés de racisme, dans un pays qui n'a rien demandé mais se retrouve avec des millions d'étrangers sur son sol, bien forcé de faire avec et de respecter même l'inacceptable.
J'en ai marre qu'on ne considère jamais le racisme autrement que comme la haine des blancs envers les noirs, les arabes, les asiatiques.
Le racisme est partout, et il y a autant de noirs racistes qu'il y a d'arabes racistes; il y a autant de haine chez les arabes que chez les blancs, et autant de volonté d'entre soi chez les asiatiques que chez les arabes.
Ce serait bien, aussi, de le montrer, des fois.
Bref, cet album m'a déçu, parce que le propos est bancale et trop cliché à mon gout. Je n'y ai pas retrouvé ce qui faisait la force des précédentes réalisations de l'auteur.
Mise à jour :
Je vais mettre un peu d'eau dans mon vin.
J'ai repris la lecture de ce livre, et je dois avouer que l'auteur a fini par ajouter un couplet sur l'universalité du racisme (ou plutôt de la difficulté à admettre les différences).
Mais si dans ses propos, Vanyda (puisqu'elle fait parler ses personnages) reconnait que chaque coin du monde a ses préjugés, rien n'est dit sur le communautarisme qui se développe en France.
Le racisme qu'elle évoque se déroule en dehors de France.
En France, il n'y a donc que les français blancs de souche qui sont racistes, dans sa BD.
Et puis, déduire le racisme de propos comme "c'est fou comme il y en a beaucoup" (sous-entendu "des arabes")..., c'est complètement débile ; stopper une relation parce que son copain, qu'elle connait à peine, a des amis qui disent cela est absurde et démontre très peu d'ouverture d'esprit.
je suis français, breton 100%, catholique et marié à une algérienne authentique (pas issue des banlieues françaises) et musulmane très pratiquante.
Il arrive que ma femme me dise qu'elle trouve qu'il y a beaucoup trop d'arabes dans tel ou tel endroit.
Aurais-je du la quitter, pour de tels propos ?
Est-elle la seule qui aurait le droit de dire cela, sous prétexte qu'elle est elle-même arabe ?
Et que devrais-je dire de l'attitude de la famille de ma femme, qui refuse de m'accepter, parce que je suis "français" ?
Les mêmes y verront des "différences culturelles", mais crieront au racisme si d'aventure (ce qui n'est pas le cas), ma famille française de souche avait la même attitude vis à vis de ma femme immigrée.
Bref, quand on parle de racisme, entre autre, je trouve qu'en France, ceux qui se disent "ouvert d'esprit" et "progressiste", sont souvent les plus fermés à la discussion et refuse qu'on ne pense pas comme eux !
Un comble...
Je maintiens que cet album est bancale, et s'il a le mérite d'aborder un sujet sensible, il le fait en utilisant beaucoup de clichés, et comme souvent, est très conciliant avec l'immigration (ses excès) et très exigeant avec les français de souche (qui subissent sans trop pouvoir se défendre).