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Science-fiction
Série finie
Europe
3 albums
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Catastrophique. Comment peut-on massacrer à ce point son propre chef d'œuvre ?
Moebius n'est plus au dessin, d'accord. Au passage il aurait également pu s'abstenir de se compromettre dans un Tome 1 d'une rare laideur, colorisé (?) par Beltran, spécialiste de la mise en couleur informatique version Tron. Il paraît que ça plait pour les jeux vidéo. S'agissant d'une bande dessinée je trouve ça tout simplement immonde mais bon...
Bref inutile d'accabler José Ladrönn, le principal responsable du fiasco c'est Jodo, le même qui, il y a vingt ans, a imaginé l'Incal; qui reste encore la référence en matière de science-fiction. Pourquoi les gens se sentent-ils toujours obligés de faire des suites, et des "avant", et des séries dérivées, et des ceci et des cela ? Un grand rien du tout aurait été beaucoup mieux pour tout le monde et nous aurait évité cette indigestion d'ésotérisme. Et je ne parle même pas de la minable tentative commerciale de refourguer un doublon déguisé en série parallèle (le Tome 2 de Après l'Incal est, à quelques pages près, la stricte réplique du Tome 1 de Final Incal)
à oublier, donc. Mais le vrai problème, c'est que nous ne pourrons plus jamais relire l'Incal de la même manière après avoir lu ce navet.
Les chef-d'oeuvres se passent de mots, voilà pourquoi je n'ai fait aucune chronique dessus car cette série avait bouleversé toute ma vision de la BD.
Ici, hélas, c'est l'inverse. Déjà le trait de Moebius est coincé sous une colorisation abominable (que c'est laid !) et puis le scénario n'a plus trop vraiment de direction. On frise le portnawak total tant et si bien qu'on se demande franchement si cette bd a bien été faite par les deux mêmes qui ont fait l'Incal...
Ce qu'il y a de magique dans certains duos (ici jodo et moebius), c'est leur capacité à toujours m'étonner, à toujours réussir à m'immerger dans leurs mondes. Avant l'Incal, L'Incal... Après l'Incal était obligatoire. Les frontières entre réalité et songe s'estompent. D'ailleurs ne seraient ce pas deux modes de réalité toutes aussi relatives l'une que l'autre? Où est l'Absolu? Sommes nous sur de la réalité de nos souvenirs?
Certains détesteront la colorisation numérique (perso quand c'est excellement fait comme ici ou dans "Alim le tanneur", j'adore) ou raleront sur une enième extension de l'Incal. A ceux ci je préciserai que les deux protagonistes ont passé l'âge (l'ont-ils eu un jour???) de faire ça pour un coup de fric. Ils se font plaisir, et ça se voit. Car le miens est grand à replonger dans les méandres de leurs créations. A quand la suite???
Bien que les auteurs soit les mêmes que pour L'Incal, qui était un pur chef d'oeuvre, ne pas s'attendre à grand chose avec cette suite. Le dessin semble être fait par ordinateur (on est très loin du graphisme de l'Incal) et l'histoire est un remaché de tout ce qui a pu être original dans L'Incal et Avant l'Incal, condensé en un tome. Ceux qui n'ont pas lu l'Incal et Avant l'Incal n'y comprendront pas grand chose et ceux qui l'on lu seront déçu de cet album. A vouloir surfer sur la vague du succès, on fini par boire la tasse...
Je dois dire que comme d'habitude avec Jodorowsky c'est assez space et difficile à comprendre. En fait ça part dans des dérives un comme dans les technopères qui deviennent vraiment n'importe quoi. Donc on ne comprend quasiment rien (mais ça c'est peut être du au fait que je n'ai pas lu l'incal ou avant l'incal) et c'est pas vraiment passionant mais les dessins sont tout de même pas mal en fait c'est ce qu'il y a de mieux dans l'album.
En tout cas ça donne pas envi de lire les autres séries.