Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.
Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.
Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :
- de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".
- d'acquérir une licence BDGest.
En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.
Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Pour poster un avis sur un album de cette série, rendez vous sur la page de l'album correspondand.
Piano
En petit format (j’ai lu l’édition à 10 euros), paradoxalement, l’œuvre de Zeina Abirached n’est pas d’une accessibilité immédiate. Le trait de l’autrice, qui déjà n’est pas particulièrement élaboré, assez enfantin même, paraît comme compressé dans un livre trop petit pour lui.
Crescendo
Pourtant, c’est une œuvre d’une grande poésie. Dès le début de la BD, j’ai apprécié la qualité de son écriture, d’une grande rareté. A cela s’ajoute la beauté de la composition en noir et blanc. C’est alors le dé-clic. Les figures de Zeina Abirached, d’apparences simples, sont en fait associées pour créer des ensembles riches et complexes. Ainsi, si le découpage peut parfois paraître redondant, d’où une certaine pesanteur, il est finalement contrebalancé par la maestria de la composition, qui monte en puissance : répétition des motifs, des mots, des onomatopées, des notes de musique... qui tapissent parfois le fond des décors ; géométrie des formes, dans un style persan ou années 60 ; jeu sur les marges et disparition progressive des contours des cases, des frontières ; pleines pages, gros plans parfois radicaux ; schémas et cheminements pointillés, qui contrastent avec la musicalité de l’œuvre...
Allegro
J’avoue, Zeina Abirached a su me toucher au cœur plusieurs fois, dans ce récit polyphonique, évoquant son aïeul musicien, l’invention du piano oriental, mais aussi son propre bilinguisme (français et arabe libanais) : « je tricote depuis l’enfance une langue faite de deux fils fragiles et précieux » (citation extraite d'une double page du centre de l’album, mêlant auto-représentation, calligraphie arabe, police Times sur fond uni de « clic » noir et blanc). Et ce chiasme, ce déhanchement permanent pourrait-on dire, est repris allègrement dans cet art si élégant et personnel qui est celui de Zeina Abirached, dénué de pathos mais avec une profondeur aiguë.
Forte
Il s'agit tout d'abord d'un beau livre, graphiquement très réussi, avec entre autres une belle double page qui met en valeur le piano créé par le grand-père de l'auteure. Le lecteur rentre très vite dans cette double histoire, celle de Zeina et de Adballah: nous nous attachons au personnages, la lecture est enlevée, entre autres grâce aux astuces de mise en page, à l'esthétique, aux sons omniprésents (les souliers, la musique...) et à l'humour. Beaucoup de tendresse aussi à la lecture de ces histoires de famille, et surtout à la fin de la vie d'Adballah, abrupte, émouvante. Bref, une réussite!