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Il y a une réelle difficulté d’intégrer des enfants handicapés dans une école normale. Les professeurs ne sont généralement guère enchantés d’avoir à gérer un surplus de problèmes. Par ailleurs, en temps normal, les élèves ne se font pas de cadeau entres eux étant plutôt doués pour une méchanceté exacerbée. Une déficience et c’est une vraie galère pour l’enfant handicapé qui se trouve alors dans une situation de grande souffrance. La solution serait malheureusement de changer d’école (ce qui sera le cas en l’espèce) ou de pratiquer des cours par correspondance à charge pour les parents de remplacer les professeurs.
Ce récit m’a particulièrement ému car les problématiques rencontrées ne relèvent pas du fantasme ou d’une quelconque exagération. J’ai bien aimé l’audace d’utiliser le point de vue du leader de la classe de CM2 qui n'a visiblement rien compris. Il va se retrouver lui-même dans une position de banni non enviable. Cela commence par un flash-back de 6 années après où il tente de retrouver sa victime afin de s’excuser. C’est surtout son psychisme qui sert de moteur à ce récit.
Et fort heureusement, il va évoluer et comprendre. Je garde espoir sur une issue heureuse car tout cela a commencé assez tristement. J’ai réellement envie de connaître la suite car mon cœur a été plutôt attendri par cette lecture. Le dessin est également très accrocheur : beau, fluide et clair.
Cette série a connu un gros succès au Japon avec pas moins de 700.000 titres écoulés en 4 mois à peine. Cela marque un intérêt pour le harcèlement scolaire et le handicap qui sont des sujets plutôt sensibles. Je viens de terminer le dernier tome et je peux dire que la série conserve tout son intérêt malgré le changement d'attitude du principal protagoniste harceleur. J'aime bien ce thème de la rédemption à tout les niveaux.
Bref, a silent voice ne mérite pas le silence mais une certaine forme de médiatisation afin de mettre l'accent sur ce qui ne va pas dans le système de l'éducation. C'est notre regard sur le handicap qui est tout chamboulé. Cela m'a laissé sans voix !
Le tres bon premier tome d'un manga qui prendra une tournure innatendue au fil des prochains tomes.
Un sujet rare et traite avec justesse.
A priori, il semble que ce "premier tome" de "A Silent Voice" ait été à l'origine - et avant le succès qu'il a rencontré - un one shot. De fait, ce récit minutieux et formidablement intelligent de l'exclusion progressive d'une petite sourd-muette par une classe toute entière (on est semble-t-il en fin de primaire, juste avant l'entrée au collège) tient parfaitement bien tout seul, même s'il se clôt d'une manière ouverte par les retrouvailles des protagonistes Shoko et Shoya six ans plus tard. Yoshitoki Oima gère parfaitement son récit pour éviter de tomber dans le piège évident du sentimentalisme, et retourne même le point de vue conventionnel en faisant du tortionnaire la principale victime, alors que la jeune infirme poursuit sa route, mûrie de manière précoce - du moins on l'imagine - par les épreuves traversées. De même, la force de "A Silent Voice" vient de la description objective des mécanismes de rejets, souvent dissimulés derrière une apparente bienveillance (de la part de l'enseignant par exemple) et derrière les grands principes. Rien de manichéen donc ici, l'attention sensible aux détails remplaçant avantageusement la critique facile. Ajoutons que le dessin est aussi beau que facilement lisible (ce n'est pas le cas, on le sait, de bien des mangas pour adolescents), et on a une véritable petite réussite. Reste maintenant à savoir en quoi de nouveaux tomes pourront bien enrichir un récit aussi bien conduit.