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C'est un drame plutôt triste et morbide mais joliment mise en image et dans un cadre paysager plutôt inédit. Le récit se base sur un père divorcé qui reçoit son fils en vacances et qui ne trouve rien de mieux que de s'exiler pendant plusieurs mois voire une année sur une île déserte de l'Alaska. C'est clair qu'il y a sans doute mieux comme vacances si on devait choisir une île américaine. Je dirai Hawaï au hasard.
Le récit est assez linéaire. La lecture est agréable et plutôt rapide malgré le grand nombre de pages. Mais encore une fois, il faut supporter ce type d'histoire qu'on n'a pas envie forcément de connaître. A ne surtout pas mettre entre les mains d'une famille séparée avec garde d'enfant.
Les adaptations littéraires fleurissent dans le monde du 9e Art et autant dire que c’est toujours avec un peu d’appréhension que je les lis, et d’autant plus lorsque j’ai terriblement aimé le livre. La préface signée Fabrice Collin, absolument juste et belle, rappelle combien ce récit ne peut laisser indifférent. Le scénario, particulièrement fidèle au roman reprend avec justesse les temps forts d’une narration à couper le souffle. La sobriété du trait d’Ugo Bienvenu impose des images féroces qu’on ose à peine imaginer au fil de la lecture. Nul besoin de couleurs, les noirs et blancs fixent ce décor de froid et de silence. La nature, d’une beauté terrifiante, quitte son manteau rassurant pour devenir un théâtre à la noirceur innommable. Ajoutez à cela un jeu de clair-obscur délicat et saisissant qui rend compte de toute la grandeur cinglante de l’œuvre de David Vann. Enfin, comment ne pas songer, au fil des pages, à Jon Krakauer, Jack London et tous ceux qui ont pris la plume pour décrire la majesté de cette nature dont ne ne ressort jamais vraiment indemne.
La chronique complète: https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/03/03/sukkwan-island-david-vann-ugo-bienvenu/