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J'ai sans doute bien aimé In bed car cela change de toutes ces BD extrêmement naïves. Nous avons une vraie BD adulte et mâture. J'aime franchement ce côté. Il faut dire que le sujet concerne l'adultère. Après les ébats, il faut affronter les réalités de la vie et ce n'est pas facile. C'est clair qu'on a l'impression de vivre dans un tourbillon et on ne sait pas où il peut nous mener.
J'ai bien aimé la sensibilité de ce graphisme qui allie la grâce et une certaine forme de beauté aussi bien dans le milieu urbain de New-York qu'au fin fond de la forêt. Les scènes de sexe ont véritablement été transcendées par quelque chose de magique. Il faut le faire.
Cependant, je n'ai pas trop aimé la fin ainsi que des scènes qui restent pour moi assez mystérieuses. On ne voit pas par exemple qui est l'amant d'un soir de Julia. Et puis, je la trouve un peu gonflée d'abandonner notre héros sans rien lui dire. On dirait qu'elle n'a rien à se reprocher. Bref, les relations seront assez décortiquées entre des personnages aux tempéraments différents. On retiendra surtout qu'il faut savoir assumer.
Pas vraiment fan , beaucoup de parlottes pour pas grand chose , c'est plat et je ne suis pas plus attiré par le dessin peut etre un peu trop stylisé , on dirait des esquisses , et en plus il y a plus coquin que ca
J’ai pensé à la course du rat, dans cette histoire d’homme qui se cherche, qui oscille entre sa femme et sa maîtresse.
La différence, c’est que c’est moins fouillé dans cette BD.
Chez Lauzier, il y avait tout un cheminement, un changement de vie, une présentation d’une catégorie sociale et d’une époque.
Là, c’est « juste » les réflexions des personnes prises dans le couple, les doutes, la chambre d’hôtel, le petit chalet… Le tout est assez bavard et beaucoup moins intéressant.
En revanche, les dessins sont superbes ! Chaque case pourrait faire une petite aquarelle encadrée tant il y a de qualité à chaque fois. J’ai parfois eu du mal avec les visages des personnages, mais principalement parce que je n’ai pas réussi à rentrer dans l’histoire qui m’a parue un peu fade…
De ces corps à corps fougueux, naîtront des questionnements assez fins sur l’adultère, en laissant bien évidemment le soin au lecteur d’apporter ses réponses à un sujet qui n’a de cesse de mettre en péril l’équilibre des coeurs. C’est un regard délicat que les auteurs posent sur ces histoires que la morale réprouve. Nul besoin de juger, de dire combien c’est mal. C’est là, et les corps savent où se trouver, bousculant les certitudes. Autour des amants en quête d’un sursaut de vie gravite un cercle amical qui de confession en confession apporte sa pierre à l’édifice. Ces proches sentent les absences, les esprits égarés, les troubles qu’on masque difficilement , les hésitations qui trahissent. Une belle réflexion s’amorce sur le couple et ses frontières parfois flexibles, souvent troubles et fragiles. Cela manque peut-être un peu d’émotion à mon goût, n’ayant été véritablement touchée que par le mari de Rachel, qui dans ses silences discrets, sa patience délicate avait ce petit quelque chose de singulier propre aux beaux personnages. Enfin, à cette approche très cérébrale et psychologique s’ajoute un travail graphique absolument raffiné. Les généreuses courbes des corps ont un charme fou et les scènes d’étreintes passionnées sont d’une majesté et d’une élégance sans nom. Le dessin dit toute l’ivresse grisante des plaisirs charnels et donne à cette BD une puissance visuelle assez incroyable puisque le trait de Kalonji offre à l’adultère une beauté qu’on refuse de lui accorder et confère à l’immoralité un portrait saisissant de sensualité.
La chronique complète: https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2014/11/04/in-bed-frost-kalonji/