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1904-1905, alors que la Russie est en proie à de graves troubles sociaux, plusieurs attentats terroristes sont commis contre des représentants du régime tsariste. Moscou Année Zéro, n’est ni une intégrale, ni une addition des deux albums Mort au Tsar, mais un album entièrement repensé par l’excellent scénariste, Fabien Nury. En ce début du XXe siècle, on sent que la Russie est sur le point de basculer vers autre chose. C’est la fin d’une époque que chaque acteur de cette histoire ressent sans pour autant aborder ouvertement le sujet. Le peuple a faim. Les tensions montent. Dans l’ombre, les couteaux s’aiguisent. On assemble des bombes. On sait QUI va tuer et on sait QUI va mourir. C’est inéluctable et c’est ce qui fait toute l’intelligence de ce récit, déjà raconté par plusieurs auteurs dont Albert Camus avec Les Justes. Alternant entre le point de vue de la future victime, le gouverneur général de Moscou Sergueï Alexandrovitch qui attend, résigné, et celui de l’assassin qui guette le bon moment pour passer à l’acte, l’album est construit avec rigueur. On sent la tension qui monte. On sympathiserait presque avec la victime qui a pourtant des centaines de morts sur la conscience. Cet album est aussi un joli défi éditorial par la reprise deux albums préexistants qui racontaient la même histoire, par les mêmes auteurs, mais avec une construction scénaristique séparant le parcours de la victime dans un tome de celui de ses assassins dans un autre. Très fan des scénarios de Fabien Nury, je n’en dirai une fois de plus que du bien, et les dessins de Thierry Robin ainsi que la mise en page sont parfaits. C’est bien écrit, bien documenté, bien monté et cohérent. Les personnages ont une vraie profondeur, une vraie réflexion sur leur vie et leur destin. Un indispensable…
Histoire très prenante qui se dévore littéralement. Décidément F. Nury a le don de nous emporter dans son univers. Mais malgré ce plaisir évident, j'ai trouvé que les recettes de narration, surtout le caractère des héros, étaient identiques à d'autres récits. Ainsi le "terroriste/révolutionnaire" avec son aspect violent et cynique ressemble fort à ce qu'il y a dans Katanga. Il en va de même dans le premier volume pour le caractère de l’aristocrate russe (pleutre et plutôt gentil!).
Mais bon l'ensemble est efficace.
Après nous avoir concocté La Mort de Staline, Fabien Nury et Thierry Robin abordent celle d'un membre de la famille Romanov à savoir le grand-duc Sergueï Alexandrovitch, gouverneur général de Moscou. Ce dernier a malencontreusement assassiné 47 personnes, dont des femmes et des enfants, le 17 septembre 1904 qui s'étaient révoltées contre la misère. Autant dire que ses jours étaient comptés car les anarchistes en ont fait la cible n°1.
Le premier tome se concentrera sur le point de vue de cet aristocrate russe. Le second sera celui du terroriste ayant réussi la mission au cri de "mort au Tsar". C'est une bonne idée que ce portrait dressé car on vit dans la psychologie du personnage en découvrant sa famille et ses proches. On sent du remords et un esprit torturé de quelqu'un qui sait qu'il va mourir. Bref, on le trouverait presque sympathique malgré un geste ou une maladresse inexcusable.
Cet album n'aborde pas la révolution de 1917 mais nous sentons déjà les prémisses. J'aime beaucoup le style de ces deux auteurs. Ce duo de choc nous fait vivre un pan de l'histoire de la Russie des Tsars.
Un bon diptyque effectivement mais contrairement à l’avis de minot, j’ai été plus captivé par l’angoisse du gouverneur dans le premier album que par le côté journalistique du deuxième. Mais c’est un parti pris de la part du scénariste tout à fait compréhensible. L’action prédomine donc et le microcosme de l’anarchie est bien détaillé. Entre ceux qui y croient vraiment, ceux qui y sont à contre cœur tels des marionnettes sur un balancier et ceux qui l’utilisent à des fins personnelles nous avons une belle démonstration de la société humaine applicable à n’importe quel collectif.
Fabien Nury se sent à l’aise avec n’importe quel scénario et « Mort au Tsar » n’y déroge pas. L’histoire captive dès ce mouchoir blanc qui tombe en provoquant une tuerie que le gouverneur, grand-Duc Sergueï Alexandrovitch oncle du Tsar Nicolas II, lâche malencontreusement donnant un signal meurtrier à la troupe contre des manifestants. Celui-ci portera le poids de cette tragédie tout au long des pages de ce premier tome qui laisse en suspens la vie du gouverneur. Superbe, comme toujours.
Beaucoup plus prenant que le premier tome. Déjà car ce volume est plus mouvementé, et qu'on en sait beaucoup plus sur les dessous du complot visant à assassiner le gouverneur de Moscou (cf.tome 1). Et surtout car la personnalité machiavélique et cynique du "héros" de cet épisode rend la lecture particulièrement accrocheuse. La fin, pleine d'ironie et d'humour noir, est également très bien trouvée. Tout ça est mis parfaitement en images par le dessin guindé de Robin, que j'ai toujours très apprécié. Très bon dytique au final.
Une histoire, deux albums pour l'illustrer selon la vision de deux protagonistes. Le coup est classique, mais ça fonctionne toujours. Ce tome est le moins intéressant des deux, malgré la personnalité complexe et contradictoire du personnage principal, le gouverneur de Moscou Sergueï Alexandrovitch (noble obligé de mener la politique tsariste, mais sensible aux malheurs du peuple). Je suis resté un peu sur ma faim, malgré le dessin très distingué de Robin que j'affectionne particulièrement.
Bon diptyque, qui relatent les évènements qui ont précédé l'assassinat d'un gouverneur Russe (Sergueï Alexandrovitch) par une organisation terroriste en 1905. Une intrigue bien conduite vu par l’œil de la victime (tome 1) puis de l’assassin (tome 2). De bons dessins et un bon scénario avec une petite préférence pour le tome 2 et son atmosphère oppressante.
Sur fond d'histoire bolchévique, suivez la déroute physique et psychologique du gouverneur Alexandrovitch. Un album intéressant qui vaut le coup d'être lu. Mais pas forcément possédé.
Après le très réussi "la mort de Staline" Fabien Nury & Thierry Robin nous reviennent avec "Mort au Tsar", véritable chronique d'une mort annoncée du Grand Duc Sergueï Alexandrovitch, gouverneur général de Moscou et accessoirement oncle du Tsar Nicolas II, en 1905.
Fort bien documenté,on entre dans l'intimité des Romanov et on suit avec avidité l'instant fatal.
Dans une Russie où les prémisses de la révolution d'octobre se font sentir, Fabien Nury nous propose là un récit haletant, surprenant (les lettres de menaces de mort, par exemple, sont d'une grande courtoisie) et réussi presque à rendre le Grand Duc sympathique.
Le style de Thierry Robin colle parfaitement à l'histoire, avec des doubles pages saisissantes sur l'armée tirant sur la foule.
Proposé sous la forme d'un diptyque, cet album peut toutefois se lire comme un one shot. (le second volume sera, je crois, la même histoire sous l'angle des scélérats - terme regroupant les anarchistes et les révolutionnaires- chez les Romanov).
Un très bon album pour débuter cette rentrée.