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Ce n’est pas très sympa pour le Congo de dire que l’on se plonge au cœur des ténèbres. Pour moins que cela, Tintin au Congo fait l’objet d’un boycott. Trêve de plaisanterie pour dire que le titre n’est pas vraiment adapté. Je veux bien croire que l’enfer de la jungle n’est guère paradisiaque mais tout de même !
Pour le reste, je me suis littéralement ennuyé à cette lecture la faute à un bavardage incessant qui n’arrive pas à nous captiver. Cela reste très philosophique, mi-poétique et pseudo-intellectuel dans le genre littéraire.
Bref, une expédition qui aurait dû être passionnante se révèle être fort décevante. Je ne vais pas faire semblant au niveau de ma notation. Cela traduit mon ressenti et il n’est franchement pas bon pour les raisons évoquées. Inutile alors de tourner autour du pot. Bref, passez votre chemin à moins d’être attiré par le côté sombre de la jungle.
Au cœur des ténèbres nous raconte l'histoire de Charles Marlow, qui part au Congo durant la période de colonisation belge. Cette histoire est une adaptation du roman de Joseph Conrad et son voyage au Congo. Contrairement à un autre album que j'avais lu 2-3 ans auparavant "Kongo" de Christian Perrissin qui reprenait le même personnage et idées du roman, Stéphane Miquel réinvente un nouvel explorateur, fictionnel cette fois-ci, Charles Marlow, qui suit plus ou moins le même parcours avec un état d'esprit similaire. Nous savons déjà que Congo était dépouillé, exploité et massacré pendant cette période par les colons belges, l'esclavage, les mutilations et les tortures étaient largement pratiqués, pourtant nous sommes presque au XXème siècle. Notre personnage ne semble pas affecté par tout ça et regarde les noirs comme des bêtes, sans âme, qui ne savent pas riposter contre les belges, pourtant ils sont beaucoup plus nombreux et forts. Cette image est la même que Conrad avait décrit dans ses romans et la raison de beaucoup des critiques plus tard, critiques que je partage, car je ne suis pas d'accord de réduire un peuple à juste une masse de "mains battantes" et des "yeux qui roulent", simplement parce qu'ils n'avaient pas les moyens de se défendre contre leur oppresseur supérieurement armé. Je pense qu'ils avaient fini par accepter leur sort, de peur de représailles. Les Belges étaient atroces avec eux et partaient souvent à la chasse à l'homme sans aucun but de conquête, juste pour amusement et démonstration de force. Le sujet principal du scénario est la fascination du Marlow pour un certain "Kurtz", qui était un personnage mystérieux, en charge d'un avant-poste au cœur de Congo. Ce mystère autour de ce personnage m'avait accaparé au début, mais vers la fin, j'ai fini par le détester, car de mon point de vue il n'était rien d'autre qu'un autre exploiteur qui avait réussi à convaincre des tribus à le vénérer comme une sorte d'idole "macabre" qui ne fait que profiter d'eux. Ses dernières paroles, "exterminez toutes ces brutes" montrent un homme sans cœur, sans âme, sans remords, pour moi c'est lui l'homme sauvage, la bête, le type de personne a éliminer. Je n'ai pas aimé cette obsession de Marlow pour cet homme, et c'est probablement une des raisons pour lesquelles je ne donnerais pas un avis plus favorable. Je comprends l’intérêt de rester fidèle et proche de l'histoire de Joseph Conrad, mais j'aurais aimé une adaptation qui rend plus de justice au peuple de Congo, j'aurais aimé voir un personnage qui est conscient des atrocités autour de lui et qui sera troublé plus par ça et non pas par un "Kurtz". Les dessins sont bien, mais sans plus, ce n'est pas le style que je préfére, et peut-être c'est parce que je n'ai pas aimé la mise en scène de certains noirs. Le scénario est mature, avec beaucoup de phrases profondes et bien écrites, je pense que ça doit être dans le même style que le roman de Conrad, mais je ne peux pas le confirmer car je ne l'ai pas lu. En tout cas, l'album est bon et mérite d'être lu.